Toutes les vies de Rebeka Warrior

(Rentrée littéraire) Toutes les vies de Rebeka Warrior m’a proprement scotchée, je l’ai lu d’une traite. Rebeka est chanteuse, autrice, compositrice, et DJ. Et n’ peur de rien. Elle mixe un peu partout dans le monde et produit aussi. C’est son premier livre, c’est son histoire. Romancée dit-elle mais ça sent le vécu. D’ailleurs les intervenants ont ici leurs vrais noms.
Tout commence par un coup de foudre avec Pauline dans un boîte. Comme elles sont en couple toutes les deux (Pauline vit avec un mec), la fusion prend quelques temps se concrétiser. Puis ensuite, l’explosion, amour total, irrésistible, énorme, les voyages partout pour la musique, Rebeka est une baroudeuse, elle adore les endroits border-lines et mal famés. Mais un jour, boule dans le sein de Pau. Elles préfèrent continuer leur trip que de rentrer, elles sont jeunes, même pas peur. Mais c’est un cancer du sein plutô étendu. Alors, d’amante incandescente, Rebeka va devenir aidante infatigable, puis fatigable à mesure que la maladie s’étend, que son amoureuse se dégrade. Ça va être très long, très très long, avec le faux espoir d’une courte rémission. On sait qu’elle mourra. L’aidante elle-mêmene peut plus assurer, elle va même jusqu’à s’exploser ailleurs.
La suite c’est comment elle a réagi. Evidemment très mal, auto-destruction, démotivation, dépression et toutes sortes de substances. C’est la littérature qui l’a sauvée, philosophie beaucoup, et le bouddhisme et beaucoup de pratiques spirituelles et d’expériences limites voire très dangereuses. Après quelques années, elle a fini par reprendre goût à la vie, à la création, et à l’amour, même si Pau sera toujours en elle.
Un récit scotchant, tranchant, sec parfois mais aussi bourré de poésie, inégal collage de listes, un rythme particulier d’une écriture très personnelle, très saccadée.
Bouleversant.

Toutes les vies de Rebeka Warrior, 2025 aux éditions Stock. 280 pages. (Sortie le 20 août)

Texte © dominique cozette

Un perdant magnifique

Je ne connaissais pas Florence Seyvos, j’hésitais à acheter ce livre plutôt mince, j’en voulais pour mon argent… mais je n’ai pas regretté. Ce livre, Le perdant magnifique, est lui aussi magnifique.
C’est un portrait. Mais il y a portrait et portrait, celui-ci est fascinant, comme un Bacon, variable, mouvant, inclassable, impressionnant.
Il s’appelle Jacques, c’est le beau-père d’Anna, la narratrice, il n’arrête pas de monter des affaires qui se cassent la gueule, de promettre des monts et merveilles, de se ruiner, mais de vivre plus haut que son cul sans se soucier des ennuis qu’il procure à sa femme qui éponge tout derrière lui. Il est extravagant, fantasque, tyrannique, maniaque, ingérable. Il y a donc Anna, sa soeur très complice Irène et leur mère qui ne touche pas terre et l’excuse de tout sans amour excessif.
Ils vivent entre Abidjan où il fait ses affaires et au Havre où la mère a acheté une maison pour que ses filles puissent étudier en France. Parfois, les adultes sont à Abidjan ensemble, laissant les deux ados se débrouiller (faire des bêtises), parfois il ne donne plus signe de vie, ni d’argent (il emprunte des sommes folles) durant des semaines. Malgré tout, on l’aime d’une certaine façon, on ne lui souhaite pas de mal. (Lisez la toute première page en librairie pour avoir une idée)
Puis un jour, il revint amaigri, malade, à bout de forces. Il faut s’occuper de lui, il n’aime pas… Il mourra de tous ses excès.
Extrait qui donne le ton que ressentent ceux qui vivent avec lui : « Mais si jusqu’ici bien des catastrophes avaient été évitées, il n’y avait pas eu de coup de théâtre, seulement le sentiment épuisant de nager la tête à ras de l’eau, à la merci d’une série de vagues plus fortes que les précédentes. »
Quand je lis un tel portrait, je ne peux qu’admirer la force de création de l’autrice pour imaginer aussi riche personnage, débordant de folie et de savoir-vivre, de culot et d’attention aux autres, d’ambivalence et de gentillesse… C’est hallucinant, oui, je suis fascinée par cette inventivité et la façon de peindre… Elle est aussi scénariste.

Le perdant magnifique de Florence Seyvos, 2025. Editions de l’Olivier. 144 pages, 19,50 €

Texte © dominique cozette

Ecoutons causer la Duras

Superbe initiative de Points d’avoir sorti Le dernier des métiers, un ensemble d’interviews de Marguerite Duras écrits, passés à la télé et à la radio, présentés chronologiquement entre 62 et 92 où elle revient sur ses écrits, ses films et son théâtre.
Ce sont des paroles cash, elle parle sans filtre et c’est un ravissement, lol, elle te balance des étincelles d’intelligence, de bon sens, d’humour et des petites rages aussi contre plein de choses, nous parle de ce qu’elle adore, les films de télé ringards qu’elle regarde la nuit car c’est le reflet de la vie. Ses saillies décoiffent, surprennent, posent question, sa pensée est fluide et tortueuse mais n’y passe aucune ironie. Elle semble toujours sincère car je crois qu’elle se fiche de ce qu’on pense de ce qu’elle dit, mais pas de ses écrits qu’il faut absolument aimer pour ne pas lui faire de peine.
L’analyse, non, le ressenti de ses œuvres d’une interview à l’autre n’est jamais fixe, ça bouge, ça se reforme sans arrêt, son cerveau continue à tricoter, parfois elle lâche une maille et c’esr déstabilisant pour la pauvre béotienne que je suis. J’avoue que j’ai un peu molli sur son théâtre que je ne connais pas mais pas sur ses films.
Elle y évoque aussi Yann Andrea, son alcoolisme… forcément. Ses prises de positions sur le colonialisme, son enfance très pauvre…
Le chapitre qui m’a le plus amusée ou séduite est la transcription de la spéciale Pivot à elle consacrée. Pleine de charme, de tendresse, de piques, quelle intimité entre ces deux-là !
Ce livre permet aussi de se remémorer des détails de tout ce qu’elle a produit, c’est énorme, de saisir la vision de cette grande bonne femme pleine de réparties, et son regard affuté sur l’époque qu’elle vit. Irrésistible !

Le dernier des métiers Marguerite Duras, aux Points. 500 pages, 10,80 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #707

Cette semaine, queue de comète pour la pipapatrique, le(s) scandales Dati et consorts. Sont tous en train de se faire cuire le cul sauf… notre bon premier Sinistre qui a décidé de nous endormir bien profond avec son bourre-mou qui peine à contenir toutes ses folles idées, hum. Ce ne sont pas les plus folichonnes des Fessebouqueries, je confesse, elles auraient comme Duplomb dans la tête comme tout ce fatras de vilenies, de coupes sèches dans les budgets utiles, suppressions des commandes de Canadair au profit de nouveaux chars d’assaut anti-émeutes. On voit ce que ça a donné, mais quelle importance ces soldats du feu puisque les gens importants se pavanent dans des lieux bien protégés. Oui, bon, d’accord,je suis ouin-ouin et ça me défrise, alors tchin avec vos friends et les miens !

  • PO : Insolite : Patrick Sébastien séduit la gauche radicale avec son nouveau tube « C’est la turlutte finale »
  • MK : Wauquiez, LePen, Bayrou, Duplomb, Fnsea, allez-vous faire acétamiprider puisque c’est bon pour la santé !
  • PML : Laurent Duplombdanstoncul.
  • BR : La politique Française, c’est un mec qui porte un bracelet électronique qui explique au micro d’une radio possédée par un milliardaire condamné pour corruption qu’une femme qui détourne 7 millions d’euros d’argent public se situe dans l’arc Républicain.
  • PO : – Il faudrait aussi interdire le vinaigre islamique…- Non Jordan, c’est balsamique, vinaigre balsamique…
  • BO : Dati c’est l’incarnation de ce qui est détestable dans la politique : corruption, orgueil, grossièreté, mensonge, mépris, manque de culture… c’est normal qu’elle fasse partie de ce gouvernement, elle en possède toutes les qualités requises.
  • SO : Le Parisien révèle que les Macron paient leurs frais personnels. Quelles frais personnels ? Ils sont nourris, logés, chauffés, coiffés, maquillés, véhiculés. Elle est habillée par Vuitton. Que leur reste t-il comme dépenses personnelles ?
  • PO : « François Bayrou lance un podcast pour parler du budget « en direct avec les Français ». « Comme il va faire chaud à nouveau j’ai pensé que c’était une bonne idée de brasser de l’air »
  • CC : Le titre du podcast c’est Père Castor raconte nous une histoire.
  • BL : Merci à Bayrou qui réussit avec son podcast l’exploit d’endormir mon fils en moins de 5 minutes ! Ronflement démocrate.
  • NMB : ATTENTION ! Un monsieur en cravate et chemise blanche s’exprime sur Youtube en dépensant de l’argent public pour nous dire d’arrêter de dépenser de l’argent public. Soyez vigilants
  • JFC : Sachant qu’un YOP coûte 1,85€ et entraîne 2 mois de prison ferme à l’auteur du vol à Carrefour, combien de mois de prison ferme risque Rachida Dati pour 900 000 € d’argent public si elle était condamnée ? Moi je trouve 972 972 mois de prison soit plus de 81 000 ans de prison…
  • LD : Marlène Schiappa mariée en secret. La réaction de Roselyne Bachelot a de quoi surprendre ! Son “ Félicitations morue ” est un peu gênant.
  • MA : Dans la première vidéo de sa chaîne YouTube qui va révolutionner l’étude du sommeil tant il est soporifique, Bayrou explique qu’il ne prend pas de vacances. Hé oui, c’est impossible, il faut travailler pour ça.
  • MA : Comme c’est la saison des incendies, on va réécouter bien attentivement le Macron d’octobre 2022 nous promettre qu’il allait remplacer la flotte de Canadair et porter leur nombre de 12 à 16. Merci patron.
  • PM : On veut des Canadairs, pas des cadeaux aux milliardaires …
  • NMB : Bayrou : Le feu est incontrôlable comme la dette de la France, c’est pourquoi je ferai demain une vidéo sur ma nouvelle chaîne YouTube pour vous donner toutes mes astuces pour lutter contre les incendies.
  • CM : « Contre la canicule, idée Bayrou : des sachets de glaçons mis devant les congélos ». La cocaïne est livrée en tonneau au conseil des ministres?
  • PA : Je ne dis pas que les hommes ont bien changé, je dis juste que nous sommes passés de Lino Ventura à des hommes sojas de 60kg en bermuda de lin bio, se déplaçant en trottinette et faisant des crises d’éco-anxiété entre deux stages de poterie inclusive.
  • MA : Ça donne du contexte de dire que Retailleau et Bayrou qui s’inquiètent du réchauffement climatique ont pris deux avions différents pour aller à Nîmes faire des photos devant les flammes ?
  • PA : Selon une étude sérieuse, un Français sur Sète a plus chaud qu’un Français sur Troyes.
  • MA : 7500 vues pour la dernière vidéo de Bayrou. C’est ce qu’on appelle parler dans le vent.

Illustration evija laivinia

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

La chasse à the mec

Manuel de chasse et pêche à l’usage des filles est un livre facile, idéal train, plage, voiture, piscine… et en format poche. Il est léger et rigolo et ça fait du bien aux zygomatiques des boyaux de la tête. Melissa Bank nous raconte l’histoire de Jane, une typique New-Yorkaise pas très décidée sur sa vie future, qui bosse dans l’édition. Comme beaucoup, elle aimerait tellement rencontrer celui qui fera son grand bonheur mais toujours elle se plante, oh comme c’est bizarre.
Le livre est construit en chapitres assez longs styles nouvelles, qui se bouclent à chaque fin de romance. Ce n’est pas forcément dans l’ordre chronologique mais on s’en fiche. Les passages les plus humoristiques sont tout le début avec des répliques tranchantes et inattendues, puis une drôle d’histoire avec un hommes de plus de soixante-dix ans, ex-amant de sa vieille tante excentrique, qui a pour obsession de lui apprendre la vie et les bonnes manières, la féminité, le bon goût. Il est riche, ça aide.
Et comme elle se plante et se replante, elle se décide enfin à acheter ce genre de livre à succès intitulé Comment rencontrer l’homme idéal et l’épouser. Car elle le sait, elle le sent, elle n’a pas la technique pour pécho. Là, il faut tout lui réapprendre, et la voix off des deux autrices de ce manuel n’arrêteront pas de l’empêcher de faire des conneries qui risquent d’éloigner définitivement le merveilleux homme avec qui elle a eu une touche au mariage de sa meilleure amie. Donc qui l’empêchent d’être drôle (ça fait peur aux hommes) d’être intelligente (idem), d’être spontanée, trop enthousiaste, à disposition quand il le demande etc… Ça lui fait bien du mal à cette pauvre Jane ce carcan d’interdits et rien ne dit que ça peut marcher. Ça marche ? Je ne le vous dirai pas…

Manuel de chasse et pêche à l’usage des filles de Melissa Bank (décédée en 2022), 1999 et ressorti en poche chez Rivages poche. Traduit par Françoise Cartano. 254 pages, 8,70€

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #706

C’est sûr qu’on ne peut pas rire de tout avec n’importe qui, c’est pourquoi le thème principal de ces Fessebouqueries est la turlute. Petit rappel : Turlute était le nom du chien d’Anémone qui ne se privait pas de l’appeler à forte voix dans la rue. Mais aujourd’hui, nous sommes confrontés au douloureux problème de la turlute exécutée brièvement par une dame d’âge mûr sur cet artiste raffiné qu’est Patrick Sébastien, le roi de la verve et du bon goû( (faudrait demander à la dame) dans un camping de nudistes au Cap d’Agde. Comment tomber plus bas ? C’est ça qui a fait le buzz devant tant d’actu douloureuse, maudite, effrayante, énervante, inquiétante, récurrente. C’est le mois d’août, on est là pour se détendre et penser au sexe (de Pas Trique Sébastien, beurk). Consolons-nous en tchin-tchinant joyeusement, dear friends…

  • BLR : Interdit de fumer sur les plages, interdit de mettre des paniers à cornichons dans les boîtes de cornichons, interdit de se faire sucer sur scène pendant le 3ème refrain des sardines, qu’est-ce qu’on peut encore faire dans cette France wokiste ?
  • NMB : Je vous trouve bien sévères avec Patrick Sébastien qui se fait sucer en plein spectacle alors que nos politiques nous enculent à sec depuis des années dans l’indifférence générale.
  • NP : LA question n’est pas tellement « Pourquoi est-ce qu’une femme a mimé une fellation sur Patrick Sébastien en plein concert ? » mais « Pourquoi est-ce que des gens vont à un concert de Patrick Sébastien ? »
  • HE : Le niveau de folie furieuse qu’il faut pour que l’idée « je vais monter sur scène et sucer Patrick Sébastien par surprise devant tout le monde » germe dans ton esprit.
  • JM : Les Français se scandalisent plus quand une naturiste suce Patrick Sébastien que quand Bayrou suce leurs économies.
  • EL : Finalement Patrick Sébastien est le mec qui ressemble le plus à Trump. Riche, vulgaire, populaire, des idées primaires sur tout, showman, bronzé. Il lui reste à apprendre le golf et trouver un slogan genre « petit bonhomme en mousse Again ». Il peut gagner ! Nous sommes américains.
  • BR : Franchement, qu’est-ce qui incarne mieux la France que Patrick Sébastien en chemise à fleurs qui se fait pomper sur scène pendant les sardines au Cap d’Agde ? Rien !
  • RP : Patrick Sébastien au Cap d’Age, c’est quand même d’un autre niveau que les Ricains qui s’emballent pour un vague câlin au concert de Coldplay.
  • OB : Parfois j’ai de l’espoir dans l’humanité, et puis je pense à tous ces gens qui économisent toute l’année pour se balader à poil et boire des bières tièdes devant le zgueg de Patrick Sébastien au Cap d’Agde.
  • SJR : Ça se fait sucer sur scène et après ça vient chouiner en demandant pourquoi on se moque de la mentalité ferias barbecue option gros rouge sauciflard.
  • BM : Imagine tu vas en camping avec ta famille et ta mamie monte sur scène pour sucer Patrick Sébastien, mdr.
  • BT : C’est quand même con que TPMP n’existe plus car ce soir on aurait eu l’interview de la nana qui a sucé Patrick Sébastien.
  • – CM : Lisbonne : le président va piquer une tête tranquille au milieu des badauds, sans garde, sur une plage ouverte à tous.
  • MA : C’est reparti pour les vacances des Macron à Brégançon où son dispositif de sécurité démesuré nous coûte 60000€ par baignade. Souriez c’est vous qui payez.
  • NMB : Liste des grands disparus de ce mois de juillet 2025 : – deux jours fériés – le soleil – le panier à cornichons. Merci à eux, nous ne les oublierons pas.
  • GD : La pétition a déjà obtenu 600 000 signatures de plus que LR au second tour des législatives 2024. On comprend que ça vexe ce tout petit parti ridicule.
  • DB : La Chine interdit l’abattage de ses chênes, achète les nôtres, les transforme, puis nous revend les produits finis… à bas prix ! Pendant ce temps, nos scieries manquent de bois et licencient ! On marche sur la tête…
  • CL : À l’atterrissage le pilote nous a fait tout un calcul pour conclure par « Pour ce trajet vous avez consommé 2,5L aux 100 par personne, ce qui est bien moins que mon scooter qui, lui, ne traverse pas les océans. Bonne journée »
  • ZO : « Bertrand Cantat isolé : son entourage inquiet . » Oh le pauvre … et vous pensez que ses ex sont isolées? Ah bah non je suis conne, elles sont toutes mortes.
  • US : Attendez depuis quand l’Ordre National des médecins serait plus qualifié pour parler de danger sanitaire que la FNSEA, l’agro-business, le lobby agrochimique et ses relais presse ? Restons un minimum lucides svp.
  • CD : J’apprends que Wauquiez est maintenant obligé de rendre publiques ses notes de frais. Je ne sais pas si on va rire ou pleurer.

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Sur Tristan Egolf

L’invention de Tristan d’Adrien Bosc tente de retracer la courte de vie de Tristan Egolf dont certains parmi vous connaissent l’histoire qui commence comme un conte de fée. Quoiqu’une enfance un peu pénible gâche la sauce. Enfin, ce fou d’écriture, américain, débarque à Paris sans le sou fin du siècle dernier et pour vivre, fait la manche sur le pont des Arts. Il est aussi musicien. Une jeune fille de seize ans, touchée par ce grand jeune homme atypique, lui parle et ce n’est autre que la fille de Patrick Modiano, Marie. Ils finiront par vivre ensemble, à Paris, à Londres. L’écrivain l’aime beaucoup et un jour, il voit le manuscrit de son livre sur la table, et bien que ne parlant pas couramment anglais, a la profonde intuition que c’est un chef d’œuvre. A partir de là, il va tout faire pour l’éditer en français. Il faut savoir que tous les éditeurs et agents américains contactés par Egolf n’ont pas donné suite.
Cela prend un certain temps. Puis le livre sort d’abord en France puis aux Etats Unis puis partout. Il s’appelle Le Seigneur des porcheries, livre plutôt trash, dur, épais, dense, un coup de massue. A ce moment-là, Egolf est reparti au pays, dans son bled.
Il vit très mal ce succès d’autant plus que ses deux livres suivants passent inaperçus. Cet auteur est un écorché vif, doublé d’un junkie devenu alcoolique, il se détruit, il pense que sa carrière est foutue. Il souffre terriblement. Ce qui ne l’empêche pas de faire un enfant, une fillette dont il est fou. Mais hélas, la dépression prend le dessus et il se suicide à 30 ans.
Des années plus tard, Adrien Bosc va tenter, sous le pseudonyme d’un journaliste américain (mauvaise idée, ça brouille la lecture) va enquêter en France comme aux Etats Unis sur la courte vie du jeune homme. Il ne rencontrera cependant pas les principales personnes de son entourage proche.
C’est intéressant mais pas très bien mené (je trouve), il y a des redites et quelques longueurs et finalement on n’est pas très avancé à la fin de l’ouvrage. Néanmoins c’est agréable de se plonger dans cette histoire qui conte les affres de l’écriture pour certains auteurs perfectionnistes.

L’invention de Tristan d’Adrian Bosc, 2025 aux éditions Stock. 250 Pages, 20,50 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #705

Alors qu’on devrait être en train de se rouler des patins sur un tube de l’été, on se fait emmerder par les Avida Dollars qui mentent effrontément (comme si RachDa pouvait mentir autrement) et nous mettent la honte, on doit prendre un stylo pour signer une pétition contre un empoisonneur qui nie avoir du plomb dans l’aile mais qu’on lui collerait bien entre les deux reins (de rien !) pour lui inculquer la con passion pour les gens. Les gens ! Y a aussi ceux qui croivent que Carrouf près de chez eux va leur amener la gale et la pourriture, nan mais j’te jure, heureusement que Retaïaut – taïaut – taïaut est là avec sa clique d’honnêtes gens et leurs bonnes têtes à claques. Allez, tchin, ne nous laissons pas embringuer, dear friends !

  • PE : FLASH : Selon une étude, 1 ministre sur 3 serait aussi corrompu que les 2 autres.
  • PAM : Rachida Dati renvoyée devant la justice pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Renault-Nissan. Ça sent la légion d’honneur pour Rachida Dati !
  • NP : En fait Rachida Dati elle n’a que deux modes : soit elle invente ce qu’elle dit, soit elle ment.
  • CD : Des artistes soi disant de gauche (Alain Souchon, Catherine Frot) s’opposent à l’ouverture d’un Carrefour City dans leur quartier sous prétexte que ça va amener de la racaille…….vous êtes des gros nuls les gars.
  • MZ : Je viens de garer ma Twingo au pied de l’immeuble de Catherine Frot, vous croyez que ça craint ?
  • MN : Dimanche, ce jour incroyable où tu te lèves, tu prends ton café puis une petite douche et hop on est lundi.
  • LR : Arrêtez d’emmerder les agro-industriels qui veulent se faire du pognon sur votre santé bordel !!! Bande de gauchistes, même pas capables d’accepter de choper le cancer pour le bien de leurs comptes en banque !
  • SG : Après être allés chercher un million (de signatures) contre la loi Duplomb, ça vous dirait d’aller chercher des dizaines de milliards grâce à la taxe Zucman ?
  • KO : Si un singe accumulait plus de bananes qu’il ne peut en manger pendant que la plupart des autres singes meurent de faim, les scientifiques étudieraient ce singe pour savoir ce qui ne va pas chez lui. Quand des humains en font autant, on les met à la Une de Forbes.
  • BF : On nous Carrefour City / on nous Monop et Franprix / A 30000 le mètre carré / faut pas déconner / On n’est pas à Aubervilliers / Bourge sentimental / on a soif d’idéal / Carrouf attire la racaille les voiles / on a peur alors on chiale.
  • OR : Ça sent vraiment le régime de l’été ! Les pauvres qui ne veulent pas être nourris pétitionnent contre la loi Duplomb et les riches contre l’installation d’un Carrefour Market.
  • CC : Retailleau ne croit pas au En Même Temps… Pourtant il est à la tête du parti qui doit avoir le plus de corrompus et condamnés dans ses rangs et En Même Temps il appelle ça la France des Honnêtes Gens.
  • MN : J’ai appris que le coût des accidents du travail et des maladies professionnelles était d’environ 8 milliards d’euros. Il faut IMPÉRATIVEMENT interdire cette activité dont les conséquences coûtent si cher aux contribuables.
  • SLR : J’aimerais juste dire au moustique qui m’a piqué cette nuit de ne pas conduire.
  • GL : Ce serait bien que Macron reconnaisse aussi l’Etat de France.
  • RR : Il fait un temps à organiser une cérémonie d’ouverture des JO.

MERCI À VOUS QUI ME SUIVEZ ET PARTAGEZ MES FESSEBOUQUERIES…
RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Un livre exceptionnel

Et je pèse mes mots : ce livre est une merveille. Au début j’ai pensé, bon une histoire d’enfance etc… mais je serais passée à côté de cette merveille. Le palmier de Valentine Goby nous emmène dans la nature, un très grand parc planté de mille espèces où adore se promener Vive, la fillette, avec Jujube son chien. Son père collecte les essence de parfums dans le monde entier et à chaque retour de voyage, en offre un échantillon à sa gamine qui développe un nez extraordinaire et une connaissance profonde des plantes, arbres ou autres éléments qui produisent ces odeurs. Rien que la façon dont le père raconte à la fillette les parfums et à celle qu’elle a de deviner et de lui répondre, c’est d’une grande délicatesse. La poésie est partout, j’avoue aussi que j’ai souvent regardé sur min Iphone les images correspondant à ce qu’il évoquait, c’est très enrichissant.
Mais un jour, sale jour, on fait venir un élagueur pour ététer le majestueux palmier trônant au milieu de toute la verdure. Parce qu’il est mourant, infesté de charençons, des centaines de sales larves qui l’ont détruit. Il ne va rester que le tronc appelé le stipe (j’apprends que les palmiers ne sont pas des arbres mais des herbes géantes, donc pas de tronc), dressé insolemment devant les fenêtre.
A partir de ce jour, la fillette ne peut plus dormir dans sa chambre, soit elle rejoint sa mère quand le père est parti, ou son frère ado, ou elle fait monter son chien, ce qui est interdit. Et son nouveau talisman est un tee shirt « d’artifice » avec son nom cloqué en brillant dessus, qu’elle récupère où qu’il soit, sinon elle ne peut pas affronter la journée.
Il se passe beaucoup de choses familiales autour d’elle et puis des amitiés, des vacances, mais depuis qu’elle va mal, tout est sali. Jusqu’à ce que son père, excédé par ses « caprices » lui fasse rencontrer une psychologue-enquêtrice qui va l’aider, à force de ruse, de patience, d’aide avec les parfums, à défroisser les plis de sa mémoire pour y retrouver l’origine du traumatisme.
NB : la fillette s’appelle Vive en référence à la chanson de Béart, l’Eau Vive créée pour le film éponyme de Jean Giono, une chanson menaçante et non une berceuse comme on peut le croire.
Ce livre est une source d’apprentissage, on y apprend tout ce qu’il faut savoir sur le parfum, l’extraction des odeurs ou l’impossibilité de l’extraire et c’est tout le talent, la finesse d’écriture et la fraîcheur de la fillette qui fait qu’on est subjugué par ce monde particulier.
Une fois n’est pas coutume, je vous livre un extrait : « Il dévisse le bouchon, sent le premier. C’est le moment qu’elle préfère. Il (…) approche directement le flacon de ses narines. L’ylang dégomme l’odeur d’usine. C’est l’odeur toute crue. Vive recule. Attends, dit le père. Il tâte ses poches, en sort une mouillette cornée, la trempe dans le flacon. Il agite la mouillette, laisse se disperser le parfum, tend la mouillette à Vive. Elle inspire et expire par à-coups, elle a appris à faire, vide ses narines et respire à nouveau, si tu ne modères pas tes inspirations l’odeur attaque et tu ne perçois rien que du fort et du plat. Une odeur se déplie, il faut du temps pour entrer à l’intérieur. On la fait d’abord voyager vers les poumons, vers le cerveau, Vive visualise le trajet à travers les tuyaux et les poches du corps. Elle te remplit et ensuite seulement elle t’enveloppe, tu entres dans l’odeur, tu découvres sa forme, ses strates. Vive éloigne, rapproche la mouillette molle, se concentre. En dessous, ça ressemble au chèvrefeuille ou au jasmin, elle pense, le chèvrefeuille et le jasmin elle connaît, il en pousse dans le jardin. Et puis le bonbon, décodent ses muqueuses olfactives. Ou plutôt, le sirop blanc qu’on boit chez Oscar, elle ose à voix haute, comment il s’appelle, déjà… Orgeat, dit le père. Le vernis à ongles de sa mère, aussi, elle dit. Ça y est, elle le tient : le mou du macaron elle annonce, triomphale, l’image est nette maintenant, au milieu du biscuit, où ça colle aux dents tu sais, le pas très cuit. Elle attend le verdict, en apnée. Il hoche la tête pas mal… »
Ne passez pas à côté de ce livre de la rentrée, il est impressionnant et je reste encore tout étourdie par la beauté qu’il s’en dégage.

Le palmier de Valentine Goby, août 25, aux éditions Actes Sud. 330 pages, 22 €

Texte © dominique cozette

La rentrée de Fabrice Caro

Ne croyez pas que je suis un suppôt des maisons d’édition. Non, c’est une personne qui m’a permis de lire quelques livres de la rentrée pas encore dans le commerce. Et le nouveau de Fab Caro, pardon, Fabrice Caro, son nom de plume (l’autre est son nom de plomb ha ha ha) qui s’appelle Les deniers jours de l’apesanteur. C’est une aimable pochade, une sorte de teen book comme on dit teen movie, sur les mecs en terminales en section scientique dans les années 80. Le trio vedette rassemble trois bêtas pas très affranchis sur les choses du sexe, à mon avis ils sont encore puceaux, ça fantasme grave nichons, c’est à peu près à ça que servent leurs trois neurones et aussi à trouver des plans de drague soit pour récupérer leur flirt partie se faire peloter par un autre lycéen, soit pour entamer une nouvelle relation. La meilleure n’est-elle pas d’offrir à une jolie petite une mini K7 sur laquelle on a enregistré tout l’album de Supertramp ? Ben non puisqu’elle vous le rend peu après en disant « c’est pas trop mon style » car vous lui avez filé le best off de Sardou de votre maman. Et que des petites histoires de ce style. La drogue, c’est juste des pétards (ou des pétales de fleur, hum). Dessiner en cours la partie du vagin où se trouve le point G et devoir en rendre compte à la prof … bref plein de petites situations idiotes, gênantes, humiliantes et drôles, avec les noms bien choisis de ses collègues de classe : Cathy Mourier, Sandrine Moynot, Nicolas Morin, Béatrice Rigaux etc… pas très United Colors of B.
Roman à l’humour saugrenu à embarquer sur la plage pour savoir à la fin si nos trois lascars ont obtenu leur bac.

Les deniers jours de l’apesanteur par Fabrice Caro, rentrée 2025 aux éditions Gallimard Sygne, 220 pages, 20 €

Texte © dominique cozette

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