Vivre vite (mourir jeune)

L’autrice Brigitte Giraud attribue la citation Vivre vite mourir jeune à Lou Reed. Peut-être ajoute t-elle. Elle a intitulé son dernier opus Vivre vite. Ce n’est pas un roman, loin s’en faut, c’est une blessure non cicatrisée après vingt ans. C’est ce qui n’aurait jamais dû arriver à son homme — accident mortel à moto — si ceci et puis si cela et puis si encore etc.
La construction du récit me rappelle le superbe film de Dominique Moll La Nuit du 12 où il relate la vaine enquête de la police pour retrouver l’homme qui a tué une jeune fille en la brûlant vive. Dès le début, une voix dit qu’on ne l’a jamais retrouvé, mais à chaque nouvel élément, le suspens est là, nous croyons que l’assassin sera arrêté. Et puis non. Dans ce livre, c’est un peu pareil. Brigitte Giraud liste tous les faits qui auraient pu éviter la tragédie, des choses que normalement on ne fait jamais, ou n’ont pas de raison de se faire, et les décortique minutieusement jusqu’à ce qu’on comprenne, comme elle, que ce qui est fait est fait.
Mais reprenons cet énorme drame : Le couple, qui a un garçon de sept ans, décide d’acheter une maison, avec un jardin, une pièce qui puisse servir de bureau à l’autrice déjà écrivaine, et surtout un garage pour la moto du mari. C’est un motard passionné  mais qui sait rester prudent. Le propriétaire de la maison accepte de leur donner les clés deux jours avant la signature. De plus, le frère de Brigitte part en vacances et cherche un lieu où enfermer sa précieuse 900 Honda CBR Fireblade, une moto tellement démoniaque (tous les détails techniques sont dans le livre) qu’elle a été interdite au Japon mais que l’Union Européenne a accepté de commercialiser malgré les accidents*. Et les autres nombreux autres petits (ou pas, comme la transgression qui a poussé Claude à utiliser cet engin sans autorisation de son beau-frère ni assurance spécifique qu’il aurait fallu prendre) faits sont relatés ici qui ont conduit l’homme à la mort. Des choses avec ou sans importance : un coup de fil à la mère, l’oubli de prendre les billets dans un DAB, l’accident de Stephen King, l’écoute d’une musique plutôt qu’un autre etc.
Le pire, c’est que l’écrivaine était à Paris pour un rendez-vous littéraire et n’a pas non plus donné le coup de fil disant à Claude de ne pas aller chercher le gamin à l’école. Et explique pourquoi elle n’a pas passé le coup de fil, une raison réellement stupide.
Donc, la maison était encore vierge d’habitation quand Claude est mort. On imagine (ce n’est pas dans le livre) l’installation de cette femme brutalement veuve, avec un petit garçon, devant investir un lieu de rêve, leur avenir, leurs projets, leur amour et peut-être un autre enfant. Seule définitivement. L’horrible étant que cette maison va être démolie pour un plan d’urbanisation quelconque.
Ce livre n’est pas romantico-pleurnichard, c’est juste moi. Il nous montre la fragilité de la vie. A quoi ça tient, tout ça. Quel en est le sens. Pourquoi. On s’interroge même sur toutes ces morts que nous n’avons pas vécues car il n’y a pas eu ces petits grains de sable dans le déroulement de notre existence. C’est un livre minutieux, intelligent qui nous donne terriblement envie de rewinder les faits pour que Claude ne soit pas tombé inutilement, connement, gratuitement. Superbe

Vivre Vite de Brigitte Giraud. 2020 aux éditions Flammarion. 208 pages, 20 €.

* Cette moto a finalement été interdite en 2004.

Texte © dominique cozette

Disparaître … ou pas

Lionel Duroy est un écrivain dont j’adore les autofictions. Je les suis depuis qu’il a raconté son incroyable enfance avec ses dix frères et sœurs auprès de parents d’une inconsciente indignité. C’était dans Le chagrin. Puis j’ai lu ses histoires d’amour, en général rutilantes au début puis complètement navrantes ensuite, l’entamant physiquement de façon sérieuse. Et ses problèmes avec son fils  aussi. Maintenant qu’il a atteint soixante-dix ans et qu’il pense avoir tout raconté, il se décide à aller mourir au loin, comme un vieil indien, ou un éléphant hors d’âge. Il appelle son livre Disparaître. Et devinez comment il envisage de partir ? En vélo.
Le vélo, cela fait cinquante ans qu’il le pratique. Aujourd’hui, il habite au pied du mont Ventoux, c’est peu dire et il fait régulièrement ses soixante-dix kilomètres par jour. Sur de magnifiques ou luxueuses montures ultra-légères. Et voilà t-il pas qu’il a pour projet de pédaler jusqu’à Stalingrad (qui s’appelle autrement, c’est pour mieux comprendre, dit-il). Pour cela, ses beaux engins en titane ne seront d’aucune utilité. Alors il ressort son vieux Singer, un truc bien costaud, bien utile, où il peut accrocher tout plein de sacoches. Car il a besoin de tas de choses, pour son voyage : matos de camping, tente, petit réchaud et tout le bazar. Il lui faut aussi toute la techno du web et de l’écriture car il a pris contrat avec son éditeur pour lui envoyer son œuvre au fur et à mesure. Deux livres aussi, très importants pour lui car il va aller sur les traces de ceux qui les ont écrits, là-bas à l’est. Une liseuse, quand même et je se sais plus quoi. Au total, 75 kilos ! Quand il grimpe dessus pour tester si ça marche, il se casse la figure. Trop lourd. Puis suivent diverses avaries. Bon, je ne vous en dis pas plus, mais il part quand même, en automne, saison tardive qui le mènera sous la pluie et dans le froid. Tout ça, c’est la deuxième partie du livre.
la première partie est le récit extrêmement vivant et bien écrit d’un dimanche avant son départ où il a réuni ses quatre enfants (de deux lits différents) dans une brasserie du 13ème où il avait coutume d’aller. C’est très rare d’avoir réussi à les réunir mais ce n’est pas facile pour lui car ils ont tous des griefs envers lui plus ou moins prégnants, les uns attaquant ou défendant les autres, ce qui génère des bagarres verbales et fait renaître une mer de ressentiments. Bien sûr, il passe pour un fou en leur racontant son projet, mais il tient bon.
Livre très plaisant quand on aime cet écrivain, j’ignore si la première partie où sont relatés les « exploits » de son passé et de ses aventures maritales et sentimentales est intéressante pour les néophytes. En tout cas, ça m’a beaucoup plu, à part quelques petites longueurs historiques sur les traces de ses deux écrivains de prédilection… En tout cas, il n’est pas mort dans un fossé comme il le projetait. Je ne spoile pas, on l’aurait su très vite s’il avait succombé !

Disparaître de Lionel Duroy. 2022 aux éditions Mialet Barrault. 292 pages, 20 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #599

Cette semaine, appelée semaine de la gifle, m’emmerde car j’avais fini par savoir écrire Quatennens que j’écrivais Quatremains avant — vous me direz que pour filer des baffes, quatre mains valent mieux que deux — et voilà que je n’aurai peut-être plus l’occasion de l’écrire, bref, tel qui roux vendredi…, les roux pètent chaud, le cinquième roux du carrosse, et autres jeux de mots ne sauront avoir cours dans cette rubrique de haute tenue que sont mes Fessebouqueries, je vous signale en passant qu’on en sera à la 600ème la semaine prochaine et que je ferai peut-être une téléfête avec un télépot en cet honneur. Sans jets privés dans mon jardin et gardes du corps disséminés dans mes fusains, le gouv’ pourra être heureux de voir comme on est sobre ! Pas de chasseurs conviés non plus, trop peur qu’ils nous dézinguent, nous prenant pour de sales gauchistes (que je suis, ça ne vous aura pas échappé) mais pas de niqab, burqini, cornettes et autres signes de soumission à une quelconque religion machiste s’il vous pléonasme. Le reste, bah oui, Poutine, Charles III que je n’inviterai pas non plus pour un problème de type grec, c’est du Godard qui ne disait pas que des conneries mais on ne comprenait pas tout… Donc voilà une semaine qui prend ses cliques et surtout ses claques alors qu’une autre se pointe qu’on espère plus allègre, un verre à la main, en tchin-tchinant avec le verre de la charmante personne à nos côté. Ou des charm…. etc.

– CC : Chez LFI, ils auraient dû prévoir un roux de secours !
– LE : On retiendra de cette affaire Quatennens que dire la vérité n’est pas une chose à faire en politique, mieux vaut nier les faits et se terrer dans le mensonge comme Darmanin, Abad, et tous les violeurs, pédophiles, agresseurs sexuels et harceleurs du parti RENAISSANCE.
– OR : Toutes ces affaires de harcèlement visant à discréditer l’élite de la gauche… Je me demande si on ne nous prépare pas le retour de DSK pour 2027.
– JPT : Le nouveau slogan de la NUPES : « T’ar ta gueule à l’Assemblée ! »
– DT : Adrien Quatennens et Bertrand Cantat ont apparemment comme groupe préféré Supertramp. Depuis Adrien a pris ses clics et ses claques.
– JNP : Adrien n´a donc pas supporté que sa femme ne soit pas soumise.
– PA : DEVINETTE : Pourquoi on ne prend pas Charles III au sérieux ? Parce que ça fait trop longtemps que Charles attend.
– TL : Aujourd’hui c’est l’ouverture officielle du tir au cycliste / jogger, dans l’espace public forestier. Profitez bien !
– NMB : Je ne dis pas que ça s’est rafraîchi, je dis juste que je viens de croiser un moustique avec un col roulé.
– CEMT : L’enterrement d’Elizabeth II. Temps réel : 4 heures. Temps ressenti : Environ 4 fois son règne.
– OR : À l’issue de la cérémonie des obsèques, Charles III a déclaré avec satisfaction: “C’était encore mieux que pour Diana.”
– FDV : N’empêche, Emmanuel Macron est le seul mec que je connaisse à mettre des lunettes de soleil à Londres, évidemment très connue pour son soleil éclatant.
– JFJ :  — Les pub lumineuses?  « C’est rien en mégawatt » — Les jets privés?  « A côté de la plaque » — La rénovation des logements ? On fait déjà notre possible » — La 5G ?  « On n’est pas des Amish ».  A un moment il va falloir nous expliquer où le gouvernement va les trouver ses économies d’énergie.
– MED : Agnès Pannier-Runacher : « Si votre frigo est vide à la fin du mois, autant le débrancher pour faire des économies d’énergie. »
– MED : Christophe Béchu : « En respirant une fois sur deux, on pourrait diminuer par deux les émissions de CO2. »
– HU : Le gouvernement s’apprête à interdire le célibat durant l’hiver pour réduire la consommation énergétique : « Dépêchez-vous de trouver un.e partenaire, sans quoi l’ademe vous en affectera un.e, sur la base de critères géographiques », annonce Elisabeth Borne.
– JM : On peut quand même souligner le savoir-vivre de Vladimir Poutine qui a attendu la fin des obsèques de la reine pour nous dire qu’il allait tous nous terminer à l’ogive nucléaire.
– FR (Ruffin) : Pour la solidarité nationale, Bernard Arnault coupe plus vite le chauffage qu’il ne paye ses impôts en France. Mais Bruno Le Maire a autre chose à faire que d’aller chercher les évadés fiscaux, il doit faire le tour des thermostats des boutiques de luxe sur les Champs Élysées.
– EB : Rappelons que Nestlé ne fabrique pas de l’eau. Il vous vend des bouteilles plastique dans lesquelles il fout de la flotte qu’il chourave par ailleurs.
– GB : L’un des grands mystères modernes restera la façon dont le Quai d’Orsay accepte de voir ses efforts diplomatiques régulièrement ridiculisés par un illuminé en costume de laine peignée et chemise amidonnée, tiraillé entre encombrer les soldats qu’il suit et préserver ses mocassins.*
– TV : C’est aujourd’hui la Journée Mondiale de la Surdité. J’en profite donc pour souhaiter une bonne fête à nos différents ministres de l’Éducation Nationale.
– SF : Quand je vois la légèreté avec laquelle celles et ceux qui votent nos lois minimisent les violences conjugales, je me dis qu’on a pas fini de prendre des raclées.
– MP : Donc une gifle, ok. Mais du coup : deux, ç’aurait pas été ok ? Trois ? Y a un nombre ? Une fréquence ? Faut que ce soit tous les mois ? Tous les trois jours ? Dites-nous franchement en fait : à quel niveau c’est ok pour vous de cogner sa femme ? Qu’on se mette à jour, hein.
– PA : L’humain ne court pas à sa perte. Il y va en voiture.
– ZA : « Quelle est la question dont l’humanité n’a pas encore la réponse que vous aimeriez bien qu’elle l’ait de votre vivant ? » L’explication de la cote de popularité d’Édouard Philippe.
– NMB : Automne : saison où le moustique croise le virus du Covid en lui faisant un petit geste de la main façon motard.
– OK : Le président iranien refuse l’interview d’une journaliste non voilée. Il a eu peur d’avoir des érections incontrôlées ? Pauv’ pépère.
– NMB : Le paradoxe de Schrödinger, c’est d’être à la fois mort et vivant. Le paradoxe de Chronopost, c’est d’être à la fois présent à la maison pour attendre un colis et absent sur l’avis de passage.
– PE : Même morte, la mère de Charles III, dont elle connaissait l’engagement écologique, continue de lui pourrir la vie en lui léguant le pire bilan carbone jamais produit en une journée dans tout le Commonwealth.
– OR : «Une gifle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours. » (Manuel Bompard). Mais faut bien commencer et arrêter de procrastiner.
– PC : Si Eddy Mitchell se crève un œil avec le coin d’un dictionnaire, il se transforme en cyclope, Eddy ?

* BHL pour ceux qui ne suivent pas tout.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Les Fessebouqueries #598

Cette semaine, la Faucheuse a encore usé de son arme de destruction passive. Mais paraît-il que c’est Godard qui l’a appelée de ses vœux. C’est comme pour BB qui ne voulait pas réduire sa choucroute s’il ne marchait pas sur les mains, il a toujours eu les femmes qu’il a voulues. Tandis que l’autre star de l’actu, the Queen, continue son road trip — à son âge ! — et que l’autre Suisse, Federer, arrête de bosser à 41 balais et des raquettes. Bon, chacun fait fait fait c’qu’il lui plaît. Le chasseur, par exemple, il picole avant de partir sinon, comment aurait-il le courage de détruire ces êtes sensibles qui ne lui ont rien fait ? Hein ? Heu…quoi vous dire d’autre ? Oui, c’est une petite récolte, je ne vais pas non plus arracher des pieds de Qatar ou de Macron pour vous faire plaisir, c’est la fin de l’abondance sinon on va se retrouver pénurique comme devant… Raison de plus pour un petit tchin tchin entre potes, raisonnablement et joyeusement car qui sait ce que nous réserve demain?

– MC : Willy Schraen (patron des chasseurs) : « On commence par interdire l’alcool aux chasseurs et on finira par ne plus avoir le droit de conduire bourré. »
– JD : La grosse info c’est quand même que jusqu’à présent, on pouvait chasser bourré. Avouez, celle là on n’était pas prêt.
– WE : Devenir immortel et puis mourir. A bout de Souffle
– FR : L’humain est prêt à tuer Terre et mers pour de l’argent.
– OR : Quand on lui a demandé s’il pensait pouvoir faire mieux que sa mère en 70 ans, Charles a répondu « Ce n’est pas la longueur qui compte » et Camilla a ajouté « Et ça n’a rien à voir avec la taille des oreilles. »
– DC : Je vais créer des emplois car moi aussi je veux un valet qui repasse mes lacets chaque jour. Et que la lunette de mes wawa me suive dans tous mes déplacements. Merde, quoi, isn’it ?
– CEMT : Elisabeth Borne : « Des silex seront fournis à chaque ménage Français pour qu’ils puissent faire du feu à bas coût. »
– MB : Mais Kant c’est un malade, il s’est réveillé un matin il s’est dit tiens je vais critiquer la raison pure.
– JCS : Un corbillard se balade aux quatre coins d’un royaume…Un nouveau concept de la reine qu’on sort.
– RS : Les trois plus longues distances parcourues par l’homme : – Neil Armstrong sur Apollo 11 – Phileas Fogg et le tour du monde en 80 jours – la reine d’Angleterre et son corbillard.
– BR : Il y a des gens qui attendent 14 heures debout pour voir un cercueil. Et d’autres qui attendent 20 heures sur un brancard et voient la mort.
– HK : Vous vous réveillez dans un pays où on peut voir des signes de la bonne avancée de la libéralisation de l’hôpital : on peut mourir sur un brancard des urgences après 20h d’attente, faute de soins, faute de moyens.
– LC : Les histoires de mes ados ont toutes un début, un milieu et un il me faut 30 euros.
– DC : Interdire l’alcool aux chasseurs ? Et pourtant, quand t’es bourré, les bêtes ont plus de chances, résume le chef des chasseurs…
– AG : En même temps vas-y pour la faire la différence entre un lapin et un cycliste/promeneur quand t’as 8,5g dans le sang.
– EB : Retraite de Roger Federer à l’âge de 41 ans : « Pour les joueurs français, ce sera 64 ans », précise Emmanuel Macron
– NMB : J’imagine que quand t’es fan d’Elizabeth II, de Jean-Luc Godard et de Roger Federer, tu dois avoir sacrément hâte que le mois de septembre se termine.
– NMB : Seize kilomètres de queue à Londres pour rendre hommage à la Reine, je suis sûr qu’on peut facilement battre ce record d’ici la fin d’année dans les rues de Paris quand on va enterrer l’actuel régime de retraite.
– TV : « Wonder Woman a été inventée par un homme qui vivait avec deux femmes ». … elles s’appelaient d’ailleurs « Annick Wondaire » et « Micheline Woumane ».
– CR : On a un créé un monde où certains se servent d’un téléphone qui vaut 900€ pour consulter leur compte bancaire à découvert….
– SA : Gorbatchev, la Reine Elizabeth…quand je vois ces géants de l’Histoire qui disparaissent, je commence à frémir pour François Bayrou.
– BR : Quelqu’un peut me dire si on la paye encore ??? Marlène Schiappa va sortir son dixième livre depuis le début du quinquennat. Le dernier ouvrage de la ministre déléguée à la Citoyenneté s’intitule “C’est une bonne situation, ça, ministre?”.
– MK : Conducteur tué à Nice : le policier auteur du tir mortel mis en examen pour violences volontaires. Ceci dit, la police ne tue pas.
– DC : On ne dit pas « boycotter le Qatar et son stade », on dit « se priver de désert ».
– NMB : Faudrait qu’on puisse comparer l’impact d’une pièce jointe dans un e-mail avec les 264 heures de direct pour suivre le parcours d’un cercueil, histoire de bien pouvoir prendre conscience des priorités pour la planète.

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Mon choix de la rentrée, superbe !

C’est un livre impressionnant. Les trente glorieuses ne le furent pas pour nous, c’est une bataille rangée, ébouriffante, entre le temps, les mots, le manque ou le trop plein, dans la construction complexe de la personne hors normes qu’est Moni Grego. Moni, c’est d’abord une femme de théâtre, la scène est sa maison et les mots sont sa sève et son sang. Dans le livre dont je n’aurai pas le talent de rendre compte tellement son style foisonne et son point de vue se déplace, on s’amuse ou s’étonne de toutes les mythologies de l’actrice, comme de celles de Barthes, qui vont des figures de la comédie classique à un bouquet de personnages du plus sérieux au plus farfelu,  Vian, les Shadock, Becket, Duras, Chet Baker, les idoles des années 60, Homère, Alice, les immenses figures de l’art vivant plus, comme une cerise, un chapitre émouvant sur Ami Winehouse qui se voit mourir tendrement et douloureusement, les surpassant tous néanmoins.
Mais mais que dit ce livre ? Hé bien il y raconte des tas de choses, l’enfance de la petite princesse auprès d’admirables personnes que furent ses grands-parents, puis l’horreur du retour auprès d’une mère violente et si mal aimante. Toxique. Mais ce n’est pas le principal. Il y raconte l’amour, bien sûr, tendresse et sexe, l’adoration de la nature et de ses merveilles. Ce qu’il y raconte essentiellement, en se raccrochant aux anecdotes de sa vie riche et dense, c’est l’écriture. C’est son chat à elle, c’est sa scribe, la scribe, qui lui colle à la peau, qui l’habite depuis toute petite, sans laisser de temps, ou si peu, au silence… les mots qui la hantent, qui la pressent de les coucher en phrases, en textes (quelle écriture ! — elle a écrit une cinquantaine de pièces et c’est son premier roman), qui la transcendent et vont jusqu’à l’intrusion envahissante de ses rêves en plein cœur.
Mais ce livre, c’est aussi l’histoire de sa classe (sociale), les petits, les modestes les jouisseurs de petits bonheurs mais soutiens de grandes causes, les penseurs, les résistants, le communisme. J’en oublie, oui, forcément. Ce livre est obsédant, il vous amène ici, auprès d’un père magnifique et respecté, très grand artiste (tableau de couverture) et cheminot puis vous vous retrouvez pour un câlin sur la joue duvetée d’une tante qui seule pouvait la toucher, ce petit animal sauvage qu’elle devenait au contact de la maltraitance maternelle.
Et vous parcourez sur un pan de sa pensée le monde que nous avons traversé tous ensemble et nous désolons avec elle de ce que sont devenus nos idéaux. Face à la gestion calamiteuse du monde d’aujourd’hui, nous embrassons son opinion sur les dégâts collatéraux nés du mercantilisme sans scrupule des dirigeants d’une époque qu’on l’on a appelée les trente glorieuses. Mais attention, ce n’est pas que cela, ce livre. C’est un fantastique panorama de ce que nous avons subi et de ce dont nous avons joui durant ces décennies.
Je vous l’avais bien dit : ce roman-songe dont chaque phrase m’a régalée, que j’ai vu passer dans mon imaginaire comme un torrent de fraîcheur roulant ses galets polis, je ne saurai pas bien vous en parler. Citer un passage ? Mais il faudrait tout citer. Moni Grego est la Scribe qui ne cesse de se réinventer dans les mots qui jaillissent sans cesse en elle matin, midi, soir, nuit. La seule chose que je regrette, néanmoins, c’est que ce livre s’arrrête. Et d’un seul coup, on se sent démuni, triste et seul, comme si le torrent avait fait un impossible arrêt sur image.
Elle-même dit de son livre :
C’est un rêve. Oui.
Ça ne ressemble à rien.
On s’y promène dans tous les sens
On y entre et on en sort par tous les bouts
Tous les trous
On l’ouvre ici ou là
C’est un livre de chair, un roman-songe.

A lire absolument, à commander chez votre libraire habituel car c’est le livre rare d’une petite édition en pleine floraison.

Les trente glorieuses ne le furent pas pour nous de Moni Greco, 2022 aux éditions Sinope. 330 pages, 18 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #597

L’actu c’est royal au bar cette semaine, non pas royal à la Ségolène dont le mea coule pas puisqu’elle s’est excusée, mais Queen Elizabeth II : Sa Majesté nous quitte dans un fatras fracassant de rétrospectives, nécrologies, témoignages, micro-trottoirs, commentaires à tout va, c’est à qui en rajouterait une couche ! En France, on frôle le Bern-out, c’est comme un burn-out mais qui se prénommerait Stéphane, mais comment ki fait çui-ci pour être partout, il n’a peut-être pas le don d’ubiquité mais celui de nous ubiquinner grave. Néanmoins, faudrait pas que le départ de la Reine et l’avénement du Roi nous fassent oublier le reste, Artemis qui ne décolle pas, le Conseil National de Macron non plus alors que les écolos ne décolèrent pas contre le rire moqueur d’un footeux, l’évocation du char à voile pour transporter les Bleus, le stade insensé du Qat’qar (recette de ce gâteau mirobolant : un désert, 6000 esclaves morts, du fric à gogo, servir très frais), les piscines qui ferment en dépit de toute polémique sur les burkinis, les menaces énergétiques pour nous annoncer un hiver de terreur et surtout Mélenchon qui roule en caisse. Je vous rassure : la semaine prochaine sera encore royale, ne vous fatiguez pas trop en jeux de mots foireux, ils ont tous été faits… Vin chaud ou rosé frais, c’est vous qui mettez votre nez dans le verre… Tchin, dearest friends of mine !

– LC : C’est un mec qui devient reine d’Angleterre et y a pas une féministe pour crier au scandale ?! Quelle déception.
– DC : Charles III est-il en période décès ?
– MT : J’ai une question: comment qu’on va faire quand Jack Lang va mourir s’il y a pas Jack Lang pour nous dire qu’il a bien connu Jack Lang?
– PM : Et c’est encore Michel Druker qui remporte cette manche …
– DC : On est en plein bern-out ou je me trompe ?
– CEMT : Stéphane Bern, il est en train de compléter 27 trimestres pour sa retraite en une seule journée.
– JF : Mais les journalistes français tout de noir vêtus qui évoquent la mort d’Elizabeth II pensent que la France fait partie du Commonwealth ou bien ?
– KP : Les King Charles, ce ne sont pas des chiens ?
– OM : Et n’oubliez pas que l’accession aux responsabilités du Prince Charles après 70 ans de patience est un formidable message d’espoir envoyé à votre stagiaire.
– GB : Vous le saviez, vous, qu’un refus d’obtempérer était passible de peine de mort immédiate ? C’est fou ce que le droit pénal réserve comme facéties apparemment.
– PI : Je ne dis pas qu’il faut se calmer, je rappelle juste que sur France Inter ce matin ils ont interviewé le chien de la reine.
– CEMT : Le nouveau roi d’Angleterre, ça devrait être l’Iphone 14. Tant qu’à prendre un truc qui coûte très cher et dont on sait pas bien à quoi ça sert, au moins qu’on puisse prendre des photos avec.
– RS : Encore une personne morte en activité. 70 ans de règne sans avoir assez de trimestres pour prendre sa retraite. Le système anglais est vraiment inhumain !!!
– NI : Ce midi on regardait France Info quand le journaliste a annoncé que l’objectif de la mission Artémis était d’envoyer des humains et une femme sur la lune. Des humains et une femme.
– PI : Comment je sais que vous avez repris le travail ? Parce que vous êtes beaucoup plus sur twitter évidemment, c’était une question facile.
– AS : Crise énergétique : une trentaine de piscines publiques fermées. Le point positif, c’est que ça va régler le problème des burkinis.
– DA : Faites un petit geste pour la planète, éteignez votre télé pendant la coupe du monde au Qatar.
– CEMT : Emmanuel Macron : « Aucun problème de chauffage cet hiver, il suffira de faire brûler les corps de ceux qui seront morts de froid. »
– JD : Mbappé, il boude quand il tire pas un penalty. Il rigole comme une baleine quand on lui demande pourquoi il prend pas le train. Même mes CM2 ils sont plus responsables.
– PK : On retiendra du XXIe siècle cette grande innovation qu’est la voiture électrique qui se recharge via des bornes elles-mêmes alimentées par des centrales à charbon parce que nos politiques n’ont rien anticipé à part le profit immédiat de quelques-uns bien sûr.
– MR : Scandale du jour :  Mélenchon utilise une brosse à dents électrique !
– VS : On a jamais vu la droite se préoccuper autant du réchauffement climatique depuis qu’ils ont vu Mélenchon dans une voiture.
– OR : Ami écolo qui nous lit, sais-tu qu’avec l’air chaud dégagé par une entrecôte cuite au barbecue on peut faire voler une montgolfière transportant le PSG jusqu’à Nantes ?
– CEMT : Je ne voudrais affoler personne mais techniquement le monde a été construit autour d’Elizabeth II, si elle meurt, des morceaux vont tomber.
– CD : Tiens ? Veran le véreux à trouvé le temps d écrire un livre pendant la crise du covid 19 ! Livre dans lequel il nous explique qu’il a frôlé le burn-out ( les vrais malades apprécieront) ! Je vais chez Cultura tout à l heure, vais-je gaspiller 20 euros ?
– PA : La contractuelle d’espagnol, formée en quatre jours, a démissionné au bout de trois heures.
– GE : Si un singe accumulait plus de bananes qu’il ne peut en manger pendant que la plupart des autres singes meurent de faim, les scientifiques étudieraient ce singe pour savoir ce qui ne va pas chez lui. Quand les humains en font autant, on les mets à la une de Forbes.
– BH : Je vous rappelle que depuis des années le PSG évite des trajets inutiles en sortant en 8e de finale de LDC.
– PA : Dire qu’il y a six ans on devait devenir une start-up nation ! Finalement, on va devenir des Amish !
– PD : La Fédération française de char à voile remercie le PSG et invite le club à une initiation.
– OR : Le PSG cherche un marabout compétent et pas trop cher pour bénir son char à voile.
– DC : Oui, on fustige les footeux de se foutre de l’écologie. En même temps, c’est pas avec leur cerveau qu’ils tapent dans le ballon !
– JLM : Mélenchon : Ceux qui ont mis de la chantilly sur Blanquer : 300 € d’amende. De la farine sur moi : dispense de peine. Conclusion : la chantilly c’est grave.
– DA : Si dans une famille, un seul enfant mange les 3/4 de la nourriture, pique tous les jouets, pisse dans le cartable des autres, les fait bosser pour lui, il est probable que les parents le punissent. Dans le capitalisme, on l’applaudit et on demande aux autres de faire des efforts.
– JC : Et tout d’un coup, la France feint de découvrir que l’univers du football est narcissique, infantile, égocentrique et se fout complètement de tout ce qui ne concerne pas son propre monde. Des gens qui vont aux entraînements avec des bagnoles de 500 chevaux, rêvent d’aller jouer dans un pays qui, pour faire sa coupe du monde, réalise un désastre écologique et humain, et seraient probablement prêts à recevoir le ballon d’or des mains de Poutine à la centrale nucléaire de Zaporijia.
– VS : Le gouvernement supprime 8000 postes d’enseignants tout en créant 8500 postes de policiers et gendarmes. La formule de Victor Hugo « Celui qui ouvre une porte d’école ferme une prison » n’a jamais été aussi vraie.
– CEMT : Emmanuel Macron : « J’aime beaucoup la fusée Artémis, ça me fait du bien de voir qu’un truc décolle encore plus mal que mon Conseil National de la Refondation. »
– NMB : La transition énergétique se passe bien : on est passé en moins d’un mois d’une polémique sur le karting à une polémique sur le char à voile.
– DC : Je ne me souvenais plus que Gorbatchev se prénommait Mireille.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

La peau, les os, les tendons de Berlinde

Berlinde de Bruyckere est une artiste flamande, comme son nom l’indique. Son travail est sidérant car il se situe entre le réel et le monstrueux, le beau et le répugnant, le monumental et le fragile. Ses œuvres, en effet, sont réalisées principalement à base de cire et recréent de façon ahurissante les parties de corps qu’on voit chez le boucher quand il désosse un animal : entre la chair, le tendon, le muscle, les veines et l’os, le tout vaguement rosé, bleuâtre, beige mais surtout translucide comme parfois nos organes.


Je l’avais vue une première fois à Avignon, il y a quelques années, au Palais des Papes, avec ses chevaux accrochés au-dessus de nos têtes, des chevaux hyper réalistes et tellement ressemblants à ce qu’ils sont dans leurs souffrances et leurs blessures que c’en était douloureux. Pour garder en mémoire les millions de chevaux morts sur les champs de bataille. Il faut savoir que Berlinde de Bruyckere ne fait aucun mal aux animaux, elle récupère les animaux morts ou les peaux auprès de tanneurs.

 

Son père était boucher, sa mère fleuriste. Elle travaille beaucoup le végétal d’ailleurs mais c’est forcément moins ahurissant que les pseudo cadavres des êtres de chair et de sang. Je ne suis pas qualifiée pour vous parler du côté sacré ou religieux de son travail, je sais que son atelier est situé dans un ancien monastère et que son enfance a baigné dans le respect de la religion. Et pour contrebalancer, elle a insufflé une grosse charge érotiques à certaines pièces et à ses dessins qui nous ramènent à ce entre quoi nous balançons : eros et thanatos.

 

Outre la cire, elle utilise aussi le métal, les peaux et beaucoup les textiles, couvertures dont elle a recouvert ses archanges dans l’expo. Des couverture ou autres matières qu’elle laisse pourrir, se trouer, s’effilocher. Parfois aussi, beaucoup de très longs cheveux dont elle pare ses personnages pour cacher leurs visages.
A la fin de l’expo, très importante, magnifique, on a réservé une pièce où sont étalés les matières qui font ses œuvres car il est vrai qu’on meurt de ne pas pouvoir les toucher : ici, on peut les tripoter, les soupeser, les appréhender.

 

Si vous n’êtes pas loin de Montpellier, allez absolument voir cette artiste, elle est impressionnante, provocante et admirable.

Berlinde de Bruyckere au MO.CO de Montpellier jusqu’au 2 octobre 22.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #596

La pénurie de tout, c’est à l’ordre du jour. Déjà on va manquer de Gorbatchev, de canard, de profs, ah non ils seront formés en quelques jours ouf, de cars scolaires, d’Iman Iquioussen qui s’est fait la tcho on ne sait où, de taxes sur les super-profits mais Le Maire ce ballot ne sait même pas ce que c’est, d’électricité, de fuel, de médecins, d’urgences, on a failli être privés de jets mais finalement non, c’est rien comme pollution dit le gouvernement, de Cristina Kirchner braquée par un pétard qui a fait pschtttt, heureusement, et de viande. Ah non, voyons, c’est pas parce les barbecuteurs virils et bidochards ont été montrés du doigt qu’ils vont devoir se les bouffer sans grill, voyons, petits peureux, ah la la ! D’ailleurs, la plancha c’est beaucoup moins nocif, la graisse ne brûle pas mais faites gaffe quand même à votre cancer colorectal ! Bon alors OK, décroissons mais croisons les doigts pour que la bonne humeur résiste à tout ça ! Tchin tchin, dearest friends !

– BJ : Un clitoris c’est plus de 8000 terminaisons nerveuses mais ça reste toujours moins sensible qu’un mec à qui on parle de réduction de sa consommation de viande.
– IM : Serait-il possible d’annuler les JO compte tenu de la « fin de l’abondance » ?
– JAB : Vous vous souvenez de l’époque où Sarkozy nous semblait être le pire président possible ?
– OM : Faites attention à ne pas traverser la rue ces jours-ci, vous pourriez devenir prof.
– RDB : Le saviez-vous, il faut désormais 14 jours de moins pour devenir prof que pour devenir un radis.
– JPT : Bientôt une femme sur la lune ! Après cinquante ans d’alunissages, il était temps de faire un peu de ménage !
– AF : Pénurie d’électricité, Elisabeth Borne se veut rassurante : « Des stages gratuits pour apprendre à manger et se laver dans le noir seront mis en place dès octobre ».
– ??*:  Gorbatchev est mort de vieillesse à 91 ans, pas empoisonné ni rien, c’est dire à quel point Poutine ne le voyait pas comme un opposant crédible.
– DC : Un ouragan se déchaîne lorsque j’ouvre la radio ! C’est la machine à faire du vent, alias Borne, qui était invitée. Ouche.
– DVR : Gorbatchev emporte un pan d’histoire avec lui. Dans un sac Vuitton malheureusement.
– CEMT : Pap Ndiaye : « Ecoutez, Gorbatchev est mort mais nous pouvons former un remplaçant en 4 jours. »
– EP : Donc si je résume : les jets privés pas touche, la viande pas touche, la voiture pas touche… Bref la surconsommation et le productivisme, pas touche. Concrètement on passe comment à deux tonnes de CO2 max par personne par an ? Les touillettes et coton-tiges ça va être juste.
– SA : Pourquoi vouloir expulser un imam et s’offusquer de ne pas pouvoir le faire parce qu’il est parti de lui même ? Il faut que la reconduite à la frontière se fasse entre deux flics pour être valable ?
– GD : « Face une pénurie de viande de canard, le gouvernement autorise à la remplacer par du poulet. » (Nous nageons dans une époque entre collage situationniste et message à caractère informatif.)
– MM : J’étais en train de boire des pintes dans un bar, je vais pisser et je me suis fait balayer, seringue dans le cou, sac sur la tête, balancer dans un coffre, je me suis réveillé dans une classe de SVT, et maintenant je suis prof … Il est malade Pap Ndiaye !
– OVH : Le plan Borne, c’est le plan Barre. Point.
– DC : Borne, au sujet de la taxation des super-profits, « ne ferme pas la porte ». Il va encore y avoir des courants d’air au Parlement, les jupes des femmes vont voler, les hommes vont bander et tout le monde va éternuer.
– OR : Si ça se trouve, l’imam Iquioussen est juste en stage de formation pour devenir prof titulaire dans l’Éducation Nationale.
– AM : Le rationnement, c’est certainement Bernie Sanders qui en parlerait le mieux : « Tout ce qui nous effrayait du communisme – perdre nos maisons, nos épargnes et être forcé de travailler pour un salaire minable sans avoir de pouvoir politique – s’est réalisé grâce au capitalisme. »
– DC : Au gouvernement, on ne dit plus NON. On dit : on ne ferme pas la porte. Mais si un mec te demande ton consentement, tu vas lui dire quoi ? Je ne ferme pas la porte ? Pas très efficace.
– CQFD : On propose que désormais tous les soirs, à 20 heures, on applaudisse EDF et Engie au lieu de payer nos factures d’énergie.
– CEMT : – Et je coupe le gaz ! – Oooooooooooooooooh ! – Et je remets le gaz ! – Aaaaaaaaaaaaaaah ! – Et je recoupe le gaz ! – Oooooooooooooooooh !
– GB : – Secrétaire général du Conseil national de la refondation – Haut commissaire au Plan – Président du Modem – Président du parti démocrate européen. Recordman de France des nominations inutiles. Qui ? Bayrou.
– OM : Mixité réussie : moitié d’enseignants formés, moitié de contractuels qui hésitaient entre ça et masseur ayuervédique.
– NP : Évidemment que les femmes aussi sont invitées au barbecue. Les mecs ne vont quand même pas s’abaisser à mettre la table et faire des salades.
NP : « Réuni en séminaire, l’exécutif fait sa rentrée sous le signe de l’écologie ». Faut quand même reconnaître que c’est un des gouvernements les plus écologiques depuis longtemps : ils recyclent de vieilles idées de droite, ils brassent de l’air et ils sont totalement isolés de la réalité.
– BR : Agnès Panier Runacher (ministre de la transition énergétique) nous explique qu’envoyer un mail rigolo avec une pièce jointe c’est «consommer beaucoup d’énergie». Mais interdire les jets privés c’est «être à côté de la plaque».
– OK : Je me suis abonné au Poulet Enchaîné.
– VS : On n’entend pas beaucoup la droite et L’extrême-droite dénoncer la tentative d’attentat visant la vice-présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner. Ah ben non, c’est vrai, l’homme est d’extrême-droite donc ça compte pas.
– RDB : « L’exécutif appelle à la mobilisation générale pour passer l’hiver ». Oh je pense que si l’exécutif ne passe pas l’hiver, on se fera une raison.
– IJ : Gérald Darmanin à propos d’Hassan Iquioussen: « Nous le rattraperons, nous l’interpellerons et nous l’expulserons ». Jusqu’à quel niveau de ridicule vont-ils aller ?
– GB : On va mettre tout en œuvre pour faire revenir un auto-expulsé et tout faire pour l’expulser à nouveau afin qu’il ne revienne pas parce que c’est ça la french efficacité.
– JF : On est passés en moins 7 ans des cars Macron à une pénurie de chauffeurs de cars : qui dit mieux ?
– BR : Le gouvernement : « Il faut que l’imam Iquioussen parte de France ».  L’imam Iquioussen part de France. Le gouvernement : « Il s’est enfui, il faut le retrouver et le ramener en France ! »

* Désolée, je n’ai pas relevé vos initiales.

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La princesse de patachon

Ce n’est pas un chef-d’oeuvre de la littérature, le livre de Diane de Beauvau-Craon dont le titre Sans départir est la devise de la famille mais c’est plutôt marrant. On ne sait pas de quoi se départir d’ailleurs mais ce n’est pas grave puisque le récit nous entraînes dans toutes les péripéties de cette princesse descendante de familles tout ce qu’il y a d’aristo multimilliardaires, pensez donc, entre autres, un château de 365 fenêtres. Et bien plus un peu partout. Mais la jeune ado ne sent pas cette vie qui serait la sienne si elle s’y incrustait. Adepte des trips de toutes sortes depuis qu’elle sniffe des produits détachants à 13 ans, elle sait se faire renvoyer de tous les internats hyperchics où on tente de l’enfermer. Elle, son mantra, c’est la liberté. Personne ne la commandera jamais, ne lui donnera d’ordres, ne lui assignera de rôles (sauf un premier mari, un sublime Marocain qui réussit à la convertir à l’islam puis à la maltraiter et à la priver de leur gosse). Sinon, elle passe toutes ses nuits dehors à coup de coke et de vin blanc et plus car affinité extrême avec les substances, en compagne des people les plus en vogue dans lieux les plus courus : le 54 et la Factory à NY, le Set, le Palace où avaient lieu les nuits les plus folles, les plus scandaleuses.
Elle n’aura travaillé que quelques mois chez un très grand couturier new-yorkais, un travail d’influenceuse on pourrait dire, qui lui demandait simplement de continuer à faire ce qu’elle faisait : mener une vie de patachon. Elle a connu une liste invraisemblable de gens qui comptent, Andy Warhol, les Jagger, Timothy Leary, a vécu quelques temps dans le loft de Mapplethorpe — la photo qui orne le bandeau de son livre est de lui — Lagerfeld etc… plus tous les nobles de sa famille. Une vie de tourbillon qui finalement met un peu sur les genoux à force d’y croiser de merveilleuses personnes, des gens exceptionnels, des endroits magnifiques, des moments délicieux, des rencontres extraordinaires et tant d’autres termes dont on peu faire une sorte d’ndigestion.
Elle ne sort et ne couche qu’avec des homos, elle n’apprécie pas l’esprit hétéro à quelques exceptions près (ses deux maris). Mais tous ses amis de fête sont morts depuis longtemps, victimes du sida.
Pour en revenir à elle, c’est une personne toute fine, pas très grande, jolie, brune, qui ne mange rien forcément et qui amuse tout le monde. Puis en prenant de l’âge, ça marche moins bien, elle se répète, elle raconte toujours les mêmes blagues quand elle est bourrée, mais elle est toujours bourrée et stone ! Jusqu’à ce qu’elle tombe un jour, en plein coma éthylique. Hospitalisée pendant un certain temps, elle est sauvée par un médecin extraordinaire, puis elle doit réapprendre à marcher (elle pèse 32 kilos lorsqu’elle tombe) et surtout à vivre, ce qu’elle veut férocement. C’est pourquoi elle arrêtera tout ça par sa volonté mais continuera à profiter de la vie.
Quelques trucs rigolos par exemple quand un ami  lui apprend à prendre le bus, vers ses 50 ans.
A ce jour, elle est mariée à un homme pondéré qui l’a emmenée vivre en Italie.
C’est distrayant (comme j’aime bien dire faute de mieux), pas d’une urgence totale ni d’un intérêt massif et c’est très instructif sur la vie que mènent les gens pétés de thunes qui n’en ont rien à foutre de rien et auxquels on déroule le tapis rouge en toutes circonstances. Et hop !

Sans départir de Diane de Beauvau-Craon, 2022 aux Editions Grasset, 318 pages, 22€

texte © dominique cozette

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