Les Fessebouqueries #682

Heureux les simples d’esprit qui n’ont pas compris notre cher Sauveur mais pourront le célébrer sur leur écran dans son écrin cathédralesque où comme un bon Ouvrier de France, il a bossé tel un esclave pour redonner du lustre à nos âmes déchues pendues aux orgues de l’édifice (qui a dit de pute ?) pour notre plus grand salut, cherchant « en même temps » dans sa tête de génie celui de ses apôtres qui répandra bientôt sa parole mielleuse, je voulais dire de miel, sur nos graciles cervelles baignant dans leur jus menacé de fermentation par une gauche intention de nuire. Mais tout est bien qui finit bien, l’argent ruissellera sur les Grands de ce Monde dans une Cène élyséenne digne d’un tableau de Léconard devint si… si quoi ? Heu, j’en sais rien, sauf que c’est une belle occasion de trinquer. Tchin tchin dearest friends !

  • PA : Après avoir bossé, fait les courses, préparé le dîner, fait la vaisselle, le ménage et aidé aux devoirs des enfants, une femme a encore l’énergie pour t’engueuler. C’est admirable !
  • MG : Et moi qui pensais que la dissolution de l’Assemblée avait été une énorme connerie. Heureusement, j’ai appris à 20h que je n’avais pas compris et que c’était moi le con. Merci.
  • IR : Faut quand même avoir des nerfs d’acier et être un brin masochiste pour allumer la télé a 20h juste pour se faire traiter de con. La prochaine fois je mettrai « scènes de ménages »
  • RR : On est tous méchants. On comprend rien. On sait pas compter. Vive les JO. Vive Notre-Dame. Vive la France.
  • OM : Et dire que pendant ce temps-là, Emmanuel Macron se creuse les méninges pour savoir comment il peut encore plus nous décevoir…
  • CH : Une pensée à Michel Barnier qui va bénéficier de tous les avantages d’un ex premier ministre en étant resté moins longtemps qu’une période d’essai en entreprise.
  • SJ : – Bonjour je voudrais acheter un socialiste – Désolé, ils sont déjà tous vendus.
  • MM : Si vous ne voulez pas perdre quinze minutes, un résumé du Macron 20h : « – Je ne partirai pas ; – Je suis trop fort ; – Les autres sont tous nuls ». Ne me remerciez pas.
  • CA : On a eu le siècle des lumières, puis un con a dû éteindre.
  • GD : Prévenez moi quand le petit manager toxique a terminé sa présentation PowerPoint d’autosatisfaction.
  • PO : « Je vous rappelle que le vote d’une motion de censure provoquera le retour de la peste noire, l’annulation des fêtes de Noël et la dictature du prolétariat ».
  • RR : Michel Sapin et Noël Mamère pressentis dans le potentiel nouveau gouvernement.
  • AP : « Rarement, sans doute, notre pays n’aura eu autant besoin de stabilité.» (Gabriel Attal). C’est drôle cet argument de la STA-BI-LI-TÉ. En 7 ans, Macron c’est : – 5 premiers ministres (bientôt 6) – 8 ministres de la santé – 6 ministres de l’EN – 4 ministres de la justice – 4 ministres de l’intérieur – 6 ministres de l’agriculture Etc, etc, etc…
  • PR : On se rappelle que l’argument pour ne pas nommer Lucie Castets c’était : – ça sera pas stable – elle va se faire censurer – le pays va être en déficit. En tout cas c’est super qu’on ait évité tout ça.
  • EC : Blanquer : 5 ans à l’Education nationale. Ndiaye : 14 mois. Puis : Attal : 6 mois. Oudéa-Castéra : 1 mois. Belloubet : 7 mois. Genetet : 2 mois (?) C’est plus une fonction ministérielle c’est un stage de troisième, le truc.
  • PA : En octobre, on change d’heure pour faire des économies d’énergie. En novembre, les maires installent des décos de Noël visibles depuis l’espace.
  • CV : – Mamaaan ? Tu préférerais un million de dollars ou – Oui ! – …
  • FIS : Brigitte Macron s’exprime sur le procès Mazan. Je ne suis pas sûr que l’avis d’une femme qui a séduit un adolescent de 15 ans soit essentiel.
  • OB : J’invite les parents qui ont peur de l’éducation sexuelle à l’école à venir compter eux-mêmes le nombre de bites gravées sur les tables dans les classes par leurs chérubins.
  • ML : « On risque le décès d’un enfant »: les urgences pédiatriques saturées en pleine épidémie de bronchiolite ». Oui mais on a une super belle cathédrale toute neuve.
  • MI : Brigitte Macron affirme que « les Français ne méritent pas Emmanuel Macron ». On mérite mieux en effet.
  • SO : Vous aussi vous vous demandez comment on peut entretenir un gouvernement de quarante ministres alors que les caisses sont paraît-il vides ?
  • DO : La France va mal avec une dette à plus de 3 000 milliards d’euros. Brigitte Macron qui déclare «les Français ne méritent pas mon époux», on est dans la catégorie du grotesque ou du sordide de la part de quelqu’un qui prend 400 000 euros par an en coiffeur, maquillage et dressing ?
  • PA : J’ai vu un gars qui roulait à moto. Sur sa veste, dans son dos, étaient écrits ces mots : « Si vous pouvez lire ceci, c’est que ma femme est tombée ».
  • JM : Il faut absolument améliorer le niveau des élèves en maths si on ne veut pas qu’ils finissent Ministre de l’Economie
  • GD : « Voter la motion de censure » is the new « les chars russes vont défiler sur les Champs-Élysées ».
  • RD : On ne dit plus « j’ai fait une sieste ». On dit désormais « j’ai dormi le temps d’un coup d’Etat en Corée du Sud ».
  • SJ : Aujourd’hui la république trouvera une censure dans la case 4 de son calendrier de lavement.
  • SG : – « Pitié, Marine, oubliez la censure et je nommerai comme ministre de l’intérieur un sale type intolérant, réactionnaire, raciste et xénophobe ! » – « Bah, t’es gentil Michel, mais on a déjà Retailleau ! »
  • PE : ALERTE INFO – Elisabeth Borne et Michel Barnier unissent leurs forces et déclenchent le 98.6 pour annuler la motion de censure.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

La suite palpitante d’un roman palpitant

L’héroïne de Colm Toibin s’appelle Eilis Lacey, elle est irlandaise et vit dans un bled de l’île où tout se sait et où rien ne se passe. Dans son premier livre, Brooklin, écrit il y a vingt ans, Colm Toibin décide de l’envoyer faire sa vie à Brooklin, chaperonnée par un prêtre. Elle est comptable. Et là-bas, elle rencontre son mari au bal, Tony, plombier italien affublé d’une grande famille unie. Italienne quoi.
Vingt ans plus tard, le romancier nous raconte la suite dans Long Island. Tous les membres de la famille sont maintenant regroupés dans quatre maisons sur la même aire, les enfants y sont nés et y grandissent. Oui, la vie pourrait être sympa si un jour, un bonhomme n’était venu frapper à la maison de la belle-mère italienne en lui annonçant que Tony, le beau plomber, avait collé sa femme en cloque et que dès que le bébé sera né, il viendrait le déposer chez elle ou sa belle-fille, car lui n’en veut pas.
Eilis, quand elle apprend ça, fait savoir qu’il n’est absolument pas question que ce bébé entre dans la famille, elle ne le supportera, et s’y tient malgré la vague tolérance de la belle-mère pour qui de bébé est un nouveau petit-fils. Evidemment, une crise s’instaure dans le couple car Tony, lâchement, ne peut pas vraiment prendre position contre sa mère. Alors, comme la mère d’Eilis va fêter ses 80 ans, Eilis décide d’aller la voir en Irlande, ce n’est pas du luxe après vingt ans. Car alors, elle était revenue pour enterrer sa sœur adorée. Et elle avait rencontré le beau Bill. Mais pour Tony , elle s’était enfuie comme une voleuse pour retrouver Brooklin. Sans rien expliquer.
Son retour est évidemment le prétexte à ce que se rouvre la blessure du beau Bill, jamais refermée, qui vient de s’engager très discrètement avec Nancy, la vieille amie d’Eilis. Eilis n’est pas mise au courant, elle revoit Bill elle aussi en secret. Tout est fait pour qu’un drôle de méli-mélo amoureux se tricote entre les protagonistes.
C’est évidemment passionnant, belle écriture, fine analyse de ce qu’ils ont tous dans la caboche et toujours des faits inattendus qui vont faire basculer les choses, bref, on ne sait jamais où l’on va. Mais on y va avec un réel plaisir et on en redemande. On aimerait bien une suite, quand même, cher Colm !

Long Island de Colm Toibin, 2024, traduit pas Anna Gibson, aux éditions Grasset. 396 pages, 24 €.

Texte © dominique cozette

Le frère d’Edouard

L’effondrement est le dernier opus d’Edouard Louis confronté à la mort de son demi-frère, de même mère que lui, retrouvé un jour par terre, chez lui, terrassé par les abus de toutes sortes qu’il a pratiqués pour oublier qu’il était un raté et le serait toujours. Edouard Louis n’aime pas ce grand frère depuis longtemps, mais ce n’est pas réciproque. Le frère sans nom de cette histoire a toujours protégé Edouard, mal souvent, et a toujours admiré son opiniâtreté à faire des études puis sa réussite. Mais lui n’a pas su. Ses rêves étaient trop grands pour lui : il voulait briller, être célèbre. Il a quand même tenté de pratiquer des métiers qui l’auraient sorti de sa misère mentale : boucher, compagnon du devoir … Mais non seulement, il était moqué par sa famille mais surtout, il ratait. Alors forcément, il retombait dans l’alcool, le clope à outrance, la précarité.
Un homme a cru en lui mais là encore, ses retards, ses absences, ses addictions ont découragé ce chef d’entreprise qui lui a quand même offert un local pour y vivre, vous savez, les bureaux vitrés qu’il y a dans les garages. Treize mètres carrés, froid, puant l’huile de moteur puis bientôt la clope, les relents d’alcool, la mauvaise hygiène.
Contrairement à ses autres livres, Louis n’explique pas cette déchéance par un phénomène de classe mais par le rejet de ses parents et probablement la Blessure (dont il ignore tout mais qu’il subodore) qui l’a marqué à tout jamais. Pour appuyer ses tentatives d’analyse du frère, l’auteur s’est penché sur les études de psychanalystes renommés, d’où il présume de l’échec de la vie du personnage par son vécu familial.
Pour raconter ce frère qu’il n’a plus voulu voir durant des années, E. Louis a contacté ses proches notamment les femmes avec qui il a eu des histoires suivies. Oui, quand il buvait, il devenait très violent, raison pour laquelle elles l’ont fui. Mais la dernière femme parle au contraire de sa gentillesse, de sa tendresse, ce qui confère au personnage une mosaïque de sentiments.
Et puis on voit l’auteur dans sa famille, pour l’enterrement, chez la mère dans la Somme avec ses frères et sœurs et leurs dissensions, leurs réactions, leurs liens en fait.
Une sale histoire narrée qui commence ainsi : « Je n’ai rien ressenti à l’annonce de la mort de mon frère; ni tristesse, ni désespoir, ni joie, ni plaisir. » Tout est dit, sauf que c’est encore mieux dit dans le livre.

L’effondrement par Edouard Louis, 2024 aux éditions du Seuil. 240 pages, 20 €.

Texte © dominique cozette

Rivabella

Nous allions parfois chez mon oncle et ma tante, institutrice rigide, et leurs deux enfants : une fille de trois ans de plus que moi, opérée très jeune du cœur, ce qui avait entravé sa croissance (adulte, elle était devenue un petit tonneau arrogant avec des ongles qu’elle taillait en pointe pour nous piquer les fesses) et un garçon de mon âge, au physique tout aussi ingrat, totalement inhibé voire castré par sa mère et de plus, sourdingue. Comme son père. Y en a qui ont des cousins géniaux avec lesquels ils apprennent à jouer au docteur. Raté pour nous, il fut notre unique cousin.
Sur la plage de Rivabella qu’on appelle aujourd’hui Ouistreham, ce n’était pas la grande déconnade. Sur l’image, ma grande sœur est à droite, ma petite au milieu en jaune et moi à gauche. N’empêche que bien plus tard, ma tante et mon oncle accueillirent ma fille plusieurs étés à Saint-Michel-Chef-Chef et elle, ça lui plaisait bien car ma tante faisait tout au ralenti : éplucher les légumes, essuyer la vaisselle, faire le jardin, parler… Ça la changeait de moi, la pressant de folie comme font tous les parents qui bossent et n’ont jamais une minute à eux. Avec elle, elle apprenait les plantes, les animaux, allait à la plage. Et m’envoyait des cartes postales « corrigées ».
Sinon, je n’ai aucun souvenir de cette scène banale et fade. Ces personnes sont toutes mortes en nous ayant épargné les regrets de rigueur. Un peu tristes, parfois, les souvenirs de famille.

Texte et image © dominique cozette

Jacaranda

Après avoir fait un malheur avec Petit Pays, l’auteur-compositeur-interprète Gaël Faye nous régale avec Jacaranda, son deuxième roman tout aussi passionnant, couronné par le prix Renaudot.
Comme vous le savez peut-être, Gaël Faye est fils d’une Rwandaise et d’un Français, c’est un métis, ce qui a de l’importance dans ce livre où il est considéré comme un petit blanc lorsqu’il est au Rwanda. Difficile de s’intégrer. D’autant plus qu’il est né en France où sa mère s’est réfugiée en 1973, quand sévissaient déjà de sordides émeutes entre les différentes populations.
L’histoire commence lorsque Milan a douze ans, il est en sixième, il ne connaît rien de ses origines car sa mère n’en parle jamais, mais là, en 1994, le génocide explose dans tous les médias et le gamin, malgré toutes ses questions, n’aura aucune réponse concernant son pays d’origine, la vie de sa mère et même sa famille restée là-bas .
Arrive alors chez eux, sans qu’il y soit préparé, Claude, un gamin, il a le même âge mais est tout petit, il porte un gros pansement sur le crâne, il est effrayé et n’arrête pas de pleurer. Milan le prend sous son aile, il est trop heureux d’avoir comme un petit frère dont il faut s’occuper attentivement, d’autant plus qu’il ne parle que sa langue. Mais un autre jour, toujours sans qu’on l’ait prévenu, Claude n’est plus là. La mère dit qu’il a dû rentrer au pays pour être auprès de sa famille. Sans autre explication. Milan est dévasté.
Puis les parents divorcent. Milan a alors seize ans et sa mère a décidé d’aller enfin au Rwanda avec lui visiter sa famille (dont elle se garde bien de parler). Sur place, Milan revoit Claude qui est devenu jeune homme, plutôt bien dans sa peau et qui parle français. Comme la mère est partie voir sa grand-mère et son arrière grand-mère pendant toutes les vacances, Milan vit assez librement avec trois lascars qui boivent de la bière, stockent des disques et des livres au « Palais », endroit où l’un d’eux, Sartre, recueillait les orphelins. Ce lieu est toujours très vivant, plein de jeunes qui aiment faire la fête et s’enivrer. Milan commence a tisser des liens forts avec toutes ses rencontres et la tante chez qui il dort. Elle vient d’avoir un bébé, une petite fille qui aura de l’importance dans sa vie.
L’histoire nous entraîne dans la suite de la vie de Milan qui devient un homme. On commence à apprendre en même temps que lui l’histoire du pays colonisé, la cause des massacres, et la difficulté de vivre pour ses habitants, tueurs, victimes ou rescapés, condamnés à se réconcilier dans une paix de façade. Quatre générations joueront un rôle dans la construction mentale de la mythologie de notre héros.
Dès de début on s’attache aux personnages, sauf à la mère qui reste fermée pratiquement jusqu’au bout. On se réjouit des liens entre Milan et les jeunes Rwandais mais on se remémore forcément la terrible cruauté des tueries passées.
Au fait, le jacaranda est un arbre puissant, flamboyant, qui tient une belle place dans cette histoire.

Jacaranda de Gaël Faye, 2024, aux éditions Grasset, 228 pages, 20,90 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #681

On arrête de se plaindre, hein ? Qu’est-ce que c’est que ce peuple qui ne comprend pas les obligations financièro-mondaines de ses dirigeants, des courtisans de ses dirigeants, des proches de ses dirigeants, des conseils de ses dirigeants et des opposants qui espèrent devenir dirigeants ? Vous croyez que c’est drôle d’être toujours en représentation avec des paparazzi aux fesses, de dîner de plats en sauce tous les jours, d’avoir toujours une forêt de micros sous le nez, de ne pas pouvoir, tiens un exemple, roter sans que le monde entier en soit immédiatement informé ? Bah non, c’est pas drôle, alors piquer dans l’argent public, ça va quoi, si c’est public, c’est à tout le monde… c’est comme le déficit qu’ils ont créé, il est aussi à nous, alors stop à nos susceptibilités, nos ressentiments, notre exaspération et notre hargne, c’est très mauvais pour l’ulcère ! Trinquons plutôt à ce beau week-end trempé de neige fondue, tchin tchin dear friends !

  • MBC : Emmanuel Macron se dit « choqué » par la dégradation des comptes publics et convoque l’ensemble des ministres à un dîner à Versailles pour envisager les mesures d’économie à prendre.
  • CA : Les agriculteurs devraient bloquer l’approvisionnement de la cantine du sénat, ça ferait réagir rapidement. C’est juste une idée comme ça.
  • MBC : Élisabeth Borne : « Je n’ai rien à voir avec cette histoire de déficit public, à vrai dire je ne me rappelle même pas avoir été Première ministre. »
  • MBC : Emmanuel Macron : « Je comprends la colère des agriculteurs sur le Mercosur, c’est pourquoi je vais aller faire semblant de négocier en Argentine alors que tout est déjà ficelé. »
  • SG : Essayez donc de lire ces deux informations à la suite sans vous énerver. Dérapage du déficit : le Sénat pointe les responsabilités de Bruno Le Maire, Elisabeth Borme et Emmanuel Macron. Elisabeth Borne va recevoir la médaille de commandeur de la Légion d’Honneur.
  • MBC : Marine Le Pen : « Un simple SMS à Michel Barnier devrait m’éviter d’être inéligible. »
  • MBC : Gérald Darmanin : « Si on ne peut même plus voler d’argent public, j’arrête la politique. »
  • WC : Les mecs ils sont quand même en train de faire des grands discours sur Marine Le Pen comme si ça faisait dix ans qu’elle était torturée en prison alors qu’elle a juste piqué dans les caisses. Le niveau de la dinguerie.
  • MN : Est-ce que quand on a un tonton raciste on peut l’appeler mein führoncle ?
  • AT : Imagine tes prochains bourguignons : tu les feras au bœuf brésilien nourri avec des hormones pour que l’Europe puisse vendre des Mercedes là-bas. Non mais imagine quand même…
  • GL : On parle du décès imminent de Jean-Marie le Pen. Mon oeil.
  • MBC : Annie Genevard : « Je ne veux pas de crise agricole, j’ai accepté le poste de ministre de l’agriculture uniquement pour le salaire et la voiture de fonction. »
  • GE : Le Sénat reconnaît la responsabilité de Borne, Attal, LeMaire, Cazenave et Macron dans le dérapage des finances ! Et après, il se passe quoi ? Ils conservent titres, mandats et pensions. Aucune déchéance, cool tranquille, un élu peut ruiner une nation sans aucun risque pénal.
  • GD : C’était dans quel programme électoral déjà, la baisse du remboursement des médicaments ?
  • RP : « Les soirées chemsex durent trois à quatre jours, on continue jusqu’à l’évanouissement, argue Pierre Palmade, pour expliquer sa prise de cocaïne, le troisième jour. »… Pendant que je tiens péniblement dix minutes de sexe tout court.
  • SV : « Chutes de neige : à quoi faut-il s’attendre en Normandie? » — À des chutes de neige.
  • FT : Alors je ne sais pas ce qu’est le « wokisme », mais à en juger par ceux qui le combattent, j’ai une furieuse envie d’être woke jusqu’à la fin de mes jours.
  • TM : Je ne veux pas jouer le rabat-joie mais quand on proclame « œuvre d’art » une banane et qu’elle se vend aux enchères plus de six millions de dollars, il est légitime de penser que l’humanité est en soin palliatif, au stade terminal de son cancer
  • DSC : A cause de toutes ces feuilles mortes à Paris, on ne sait pas où on met les pieds. J’ai encore écrasé un SDF ce matin, c’est dégueulasse.
  • US : Pour la première fois un dirigeant d’un pays démocratique est poursuivi pour crimes de guerre. Les chaînes d’infos en continu devraient être en boucle sur la décision de la CPI contre Netanyahou. Mais bon il a neigé dix centimètres et c’est quand même bien plus grave.
  • MBC : Michel Barnier : « En obligeant tous les salariés à travailler sept heures gratuitement par an, ça nous éviterait de taxer les sept plus gros milliardaires français. »
  • MN : Vous croyez que votre chat vous voit comme sa maman humaine mais vous vous fourrez le coussinet dans l’œil. Votre chat vous voit comme la grosse dame de la cantine, rien de plus.
  • OK : Alors BFMTV, on a sorti ses petits journalistes dans la neige ? Tremble Albert Londres ! Trrrreeeeeemble !!!

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L’Amérique de Douglas Kennedy

En quatrième de couverture, le dernier livre de Douglas Kennedy, Ailleurs chez moi, est présenté ainsi (extrait) : Lors d’un salon littéraire en France, alors qu’il déjeune avec quelques écrivains locaux, Douglas Kennedy est apostrophé par l’une des convives qui lui lance qu’elle le trouve  » plutôt raffiné pour un Américain « .
Piqué au vif par ce qui n’était en somme qu’une flatterie maladroite, Douglas s’interroge : être américain, c’est quoi ?
Le début d’une quête sincère à la poursuite du grand mystère de l’âme américaine. Du New York d’après-guerre à une petite ville texane trumpiste, de souvenirs d’enfance en réflexions politiques, d’anecdotes hilarantes en citations littéraires, de notes de jazz en films inoubliables, un voyage étourdissant, passionnant, édifiant, drôle, émouvant, avec un guide de luxe : Douglas Kennedy himself…

Et c’est vrai que ce livre est passionnant, Kennedy raconte bien son pays d’origine dans le prisme d’anecdotes plus ou moins personnelles. Puisqu’il vit souvent ailleurs qu’à New-York, principalement en France, en Grande-Bretagne ou a Berlin, son regard est affuté par cet éloignement, cette distance qui lui permet un meilleur aperçu des sujets qu’il traite ici par thématiques : le New-York de son enfance, l’université, le jazz dont il est un vrai spécialiste, la religion, le puritanisme, la politique bien sûr et la crainte du retour de Trump (ça y est), le conformisme, les deux grands partis qui s’imbriquent souvent l’un dans l’autre. Et puis il nous conte ses visites dans des petites villes qu’il a choisies pour leur « bas coût » et où l’on peut acheter une maison à 30 000 dollars, ou leur folklore comme la Nouvelle Orléans d’où tout est parti, le jazz, la fantaisie, la tolérance envers les gays…
Je ne me sens pas apte à développer plus avant ce voyage très varié que j’ai entrepris avec lui et qui m’a donné beaucoup de plaisir. C’est un peu court comme critique me direz-vous mais il y a des jours où la paresse me terrasse, et qu’y puis-je.

Ailleurs chez moi de Douglas Kennedy, 2024 aux Editions Belfond, traduit par Chloé Royer. 260 Pages, 22 €

Texte © dominique cozette

Sweet little sixteen

Elle a quoi cette nénette
un p’tit quinze ans ou seize peut-être
jouant dans sa chambrette une partoche bien fastoche
ah oui ça me revient c’est du Eddy Vartan et sa Poupée Brisée
elle s’applique elle joue mal enfin médiocrement
ses dessins vous voyez c’est pas du Leonard
mais elle fait ce qu’elle peut
dans cette chambrette à deux car il y a sa sister
elle affiche ses amours ses Johnny ses Jimmy
ses Gene Vincent Craddock c’est son nom
et celle qui lui ressemble la demoiselle Hardy
la chambre de cette nénette est rose
un rose un rien pâlot faut pas exagérer
elle n’a pas encore mis de photos d’amoureux
car rien n’est officiel quelques baisers bâclés
quelques mains très timides pas grand chose à vrai dire
ses émois ils sont dans la télé sur les papiers glacés
dans ses rêves de gamine car le reste du temps
c’st fou ce qu’elle s’emmerde dans sa banlieue jolie
pas le droit de sortir pas d’amis pas de boîte
alors chanter rêver écrire des poésies
se battre avec ses soeurs et lire du Frison-Roche.

Texte et image © dominique cozette

Les Fessebouqueries #680

Y en a qui paient une fortune pour éviter le tribunal, y en a qui réussissent à aller partout malgré leur bracelet électronique, y en a plein qui restent au pouvoir malgré des condamnations mais je n’ai pas la place pour les citer ici, y en a qui organisent une manif pour influencer les juges… Mais ces pauvres chéris, ils n’y sont pour rien, c’est la faute au pouvoir et à la célébrité, ces saletés qui te saccagent un désir de probité comme un rien. Qui est-on pour les fustiger ? Des jaloux ! On n’a même pas réussi à être chef de classe, représentante du personnel ou champion de Savoie de la blague. On est nuls, mauvais, pleutres alors qu’eux, ils vivent dans la lumière, ils s’octroient de magnifiques privilèges, ils nous ch… à la raie. Oui madame ! Alors contentons-nous de suivre leurs (més)aventures avec bonhommie et concupiscence. Et levons notre verre à cette belle nature humaine si distrayante, tchin, dear friends.

  • DSC : A mon époque, on pouvait siphonner l’argent du Parlement européen pour payer ses potes. C’était juste normal. Et puis le wokisme est arrivé
  • OM : « le Parquet requiert un procès pour corruption contre Rachida Dati et Carlos Ghosn » . Après je pose la question, est-ce qu’il faut mettre Rachida Dati et Carlos Ghosn dans la même valise ?
  • PM : « Nous n’avons pas les moyens d’avoir un million d’enseignants » clame Nicolas Sarkozy. Nous n’avons pas les moyens de payer un salaire à vie aux anciens présidents. Ni aux anciens ministres.
  • FC : Tout président condamné par la justice devrait perdre ses droits à être entretenu aux frais des Français.
  • HP : Le prochain millionnaire c’est le mec qui invente l’appareil à raclette avec un fil assez long pour se passer de rallonge.
  • FT : « Le problème des Français est très simple, on ne travaille pas assez” estime Nicolas Sarkozy. Le problème des Français est très simple : Sarkozy ne passe pas assez de temps en taule.
  • OVH : Stephen King a été interdit de X ex Twitter pour avoir surnommé Elon Musk « La première dame ».
  • LC : « Première séance de dédicaces de Jordan Bardella à Tonneins aujourd’hui, plus de 4h30 et près d’un millier de signatures ». Il a jamais autant bossé, ça doit lui faire bizarre.
  • MBC : Geneviève Darrieussecq : « J’ai entendu la colère des malades qui n’ont pas de lit à l’hôpital public, c’est pourquoi nous allons ouvrir plusieurs garages à malades en partenariat public-privé avec Speedy. »
  • CV : Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Les souvenirs et les canettes de coca aplaties aussi.
  • JM : Darmanin :  » Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français.  » Lui, la seule fois où il prend la défense d’une femme, il faut que ça tombe sur Marine Le Pen.
  • SG : Le bourrin de Tourcoing Darmanin crache à nouveau sur la justice et vole au secours de Le Pen, jugeant « profondément choquant » qu’elle puisse être inéligible et non son détournement de millions d’argent public. Ah, les sarkozistes, contre la racaille… tout contre.
  • JD : Quand on pense qu’on se tape le gouvernement le plus antisocial et le plus raciste de la cinquième république et que personne n’a voté pour eux. C’est chaud quand même.
  • LO : Bernard Arnault, Vincent Bolloré, Rodolphe Saadé, les Dassault, Pierre Gattaz et le groupe Bayard s’allient pour racheter et relancer l’Ecole de Journalisme fondée en 1899. Quoi de mieux que de formater les journalistes dès l’Ecole de Journalisme quand on est milliardaire ?
  • NP : Le ministre de la Santé des USA est un complotiste antivax dont une partie du cerveau a été mangée par un ver. « Idiocracy » ne doit plus être rangé parmi les comédies, mais avec les documentaires.
  • JD : D’où la principale accusée d’un procès EN COURS peut squatter le 20h de la première chaine de France pour dire que c’est un acharnement judiciaire ? Imagine t-on les violeurs de Mazan, en plein procès, venir au 20h dire « Nan mais je croyais qu’elle dormait cé pas ma faute ! » ?
  • MBC : Manuel Valls : « Je suis disponible pour tout emploi temporaire de figurant dans les stades. »

(Image : Oeuvre de Erwin wurm)

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Y a du Duras dans l’air de Fabienne Périneau

Oser sortir et crier est un roman bouleversant de Fabienne Périneau. Il est catégorisé roman mais en fait c’est sa vie d’actrice en gros mais pas que, qui naît de sa rencontre avec une pièce de Marguerite, Agatha, jamais jouée car MD ne veut pas. A dix-huit ans, Fabienne force pour rencontrer MD et la convaincre qu’elle est Agatha. Et elle a même le jeune comédien avec qui elle va former le couple frère-sœur. Tellement convaincante que MD leur ouvre la voie. La pièce va se jouer avec succès.
Et la vie continue. Après des amours heureuses ou moins, lui revient en mémoire, comme débloqué, l’inceste que lui a fait subir son frère du milieu. Et c’est exactement l’histoire de la pièce qu’elle n’avait pas comprise ainsi : elle n’y avait vu qu’un amour impossible. Alors elle se met à détester Duras, la pièce…
Une rencontre qui semble formidable se fait : un homme attentionné, certes qui vit un peu à ses crochets et a des goûts de luxe, mais très amoureux d’elle. C’est en fait un pervers jaloux qui la met sous son emprise, lui prend son argent, l’emprisonne. Période très noire.
Je ne m’étalerai pas sur tout ce qu’elle dit dans ce livre (qu’on peut écouter dans le blog En marge de France Inter avec Giulia Foïs.
Mais quand un autre homme entre dans sa vie, un homme qui la convainc de porter plainte contre ce frère qui a brisé la petite fille qu’elle était, le chemin se fait dans sa tête. Elle commence à en parler dans sa famille, ses frères et sa mère, mais ça ne passe pas du tout : on ne gâche pas une famille ainsi, c’est une vieille histoire etc… Le garçon reste le chouchou de la mère et plus personne ne veut recevoir cette fille qui raconte des choses qui fâchent. Ce qui ne l’empêche de porter plainte et se brouiller définitivement avec les siens.
Le livre n’est pas pleurnichard, il parle beaucoup de théâtre, de personnes avec le prénom et l’initiale du nom (faciles à retrouver), il est bourré d’anecdotes, il est passionnant.
(Fabienne a depuis rejoint des assos sur le défense des femmes…)

Oser sortir et crier de Fabienne Périneau, 2024 aux éditions Récamier. 224 pages, 20€.

Texte © dominique cozette


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