Un très beau Femina

S’adapter de Clara Dupont-Monod est un livre superbe, sensuel, charnel, au plus près du ressenti d’un être privé de tout sauf de l’audition, de l’olfaction et du toucher. C’est un enfant, l’enfant c’est son nom ici, qui naît dans une famille où vivent déjà l’aîné, appelé l’aîné, et la cadette, idem. L’enfant, au bout de trois mois, est avéré handicapé profond. Son système nerveux atrophié empêchera tout développement, maturation, progrès etc. Il ne parlera pas, ne marchera pas, ne verra pas non plus. Eternel bébé dépendant des autres, il bouleversera la vie tranquillement heureuse de ces gens des Cévennes, proches de la nature. Ce qui, finalement est une « petite » chance, car grâce à elle, l’enfant pourra connaître des sensations que lui dispensent l’aîné. Il a pris tellement en charge ce petit frère qu’il cherchera toujours et par tous les moyens comment lui prodiguer des moments de bonheur. Et la nature, les odeurs, le vent, le chant des oiseaux y seront pour beaucoup. Un jour, malheureusement, il faut songer à placer l’enfant car il devient lourd et on ne peut plus s’en occuper à la maison. L’aîné va alors connaître un profond chagrin, rythmé par la joie de retrouver son petit chéri les jours de vacances.
Il y a donc la cadette. Elle aurait bien aimé avoir un petit frère normal, jouer avec lui, c’est une gentille fille. Elle adore son grand frère, l’aîné, mais celui-ci ne le lui rend plus, tant il est absorbé par l’enfant. Alors, tout au long des quelques années de vie de celui-ci, son comportement va changer. Elle aussi doit s’adapter à cet être qui a totalement changé l’atmosphère, accaparant sans le vouloir l’attention de tous. Elle deviendra rebelle, puis évoluera en prenant de la maturité.
Et puis, quand l’enfant aura disparu, naîtra un petit dernier, par hasard, sans avoir été voulu. Lui aussi sera marqué à vie par le petit fantôme qu’il n’a non seulement pas connu mais dont on refuse de parler. Une omerta douloureuse qui peut aussi produire des incidences tragiques sur le développement d’un enfant. A moins que…
Ce roman est magnifique car il met en jeu un équilibre ténu, flottant, entre diverses personnes — l’entourage et le voisinage y étant pris à parti — par la venue d’un être différent, absent, sans réaction vis à vis d’eux, à part quelques brefs éclairs de joie qui ne justifient pas tant de sacrifices. Mais auxquels on s’astreint, c’est un fils, un frère, un être, il a aussi le droit d’être ici. Cerise sur le gâteau si je puis dire : la description poétique et plaine de fraîcheur de l’environnement cévenol, petites bêtes, plantes, odeurs dans lequel nous plonge l’autrice de cette histoire d’une extrême sensibilité.
Je suis heureuse que ce livre ait été couronné par le prix Femina, il le mérite formidablement.

S’adapter de Clara Dupont-Monod, 2021. Editions Stock. 172 pages, 18,50 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #560

Avant que les Fessebouqueries changent de nom et s’appellent les Metaries, oui parce que FB — pour ceux qui ne suivent pas l’actualité — va devenir Meta. Mets ta culotte à l’endroit ?… donc une semaine axée sur le climat, les conséquences de nos activités sur icelui, ce qui ne nous empêchera pas de faire comme si de rien du tout pensez-vous, vaut-ce la peine de continuer à s’exciter sur la chasse, le changement d’heure,  la fermeture des lits d’hosto, la galère des salauds de pauvres, la rapacité des bâtards au pouvoir, ou à se demander encore ce qu’est le wokisme … L’important ne serait-il pas de passer ce long week-end de vent et de tempête en s’en foutant carrément ? Hello, friends, je vous cause ! Enjoy néanmoins. Mais gaffe quand même.

– WO : Hâte d’expliquer à mes enfants qu’on a arrêté les éoliennes parce que Stéphane Bern trouvait ça moche quand il survolait la france en hélico.
– ED : Le jour où nous pourrons transformer en électricité l’énergie que nous consacrons à ouvrir la porte au chat, alors la question du réchauffement climatique sera définitivement réglée.
– GB : Super hâte de raconter à mes petits-enfants par 50°C sous la montée des eaux comment les politiques étaient trop occupés à combattre le wokisme, écrire des livres vendus à 64 exemplaires ou débattre du permis à points pour coller à l’agenda d’un révisionniste.
– OOH : La dame à la pharmacie m’a demandé si je voulais des génériques. J’ai demandé Ulysse 31 et les Cités d’O.
– OK : Aïe ! Purée ! Je viens de me cogner le petit orteil dans un coin du wokisme.
– LJ : Augmentation des frais de représentation des députés 2750 euros ! Pour les gueux, 100 balles et encore pas tous !!!
– H2T : Pour celles et ceux qui ne sont pas profs : je viens de toucher mes indemnités pour correction de copies. 30 copies (60 car 2 copies par élève en français) soit une journée de travail à s’arracher les yeux : 7 euros.
– LP : Avant je rêvais d’épouser un prince charmant, maintenant je rêve d’épouser un mec qui vend de l’essence.
– JPT : Les anti-Hidalgo ont raison, les rats ont envahi Paris : j’ai croisé Zemmour devant l’arc de triomphe du Carrousel.
– OVV : En réponse à france info : Ils ferment des lits et font une enquête pour savoir qui a fermé les lits, c est le gorafi ?
– GB : Attention, le défi monte d’un cran. Après la réouverture de la ligne de train que tu as toi-même supprimée, l’enquête pour savoir comment ont disparu les lits d’hôpitaux que tu as toi-même fermés.
– OK : Les lits disparus seraient dans le coffre de Benalla.
– NW : En Alsace, 250 chasseurs à l’assaut des sangliers ce samedi 30 octobre dans la Vallée de Munster avec ce message d’alerte un peu glaçant : que les gens « s’abstiennent de se promener dans l’environnement des fermes-auberges ou ailleurs dans le massif ».
– RP : Je viens de finir cet excellent bouquin « Comment guérir quand on est malade » dans la collection « Gélule ».
– MN : C’est sympa ce nouvel argument commercial boboïsant vantant le « naturel et vegan ». La ciguë est naturelle et végane, je te déconseille d’en faire une décoction si tu tiens à ton slip.
– SW : Nous sommes le 28 octobre 2021 et François Fillon n’a toujours pas rendu l’argent.
– NP : Si je devais résumer la personnalité de Raoult, je dirais que c’est un type qui refuse de répondre aux questions que lui posent les scientifiques sur PubPeer mais qui va régulièrement répondre aux questions de Hanouna dans TPMP.
– CEMT : Attention, la nuit prochaine changement d’heure, à 3 heures il sera 2 heures, par contre n’essayez pas de régler CNews, ils auront toujours 80 ans de retard.
– OB : Je voudrais pas me la péter, mais j’ai fait le plein.
– JPT : Angot récolte enfin le fruit de l’inceste.
– CC : Tu veux quoi pour Noël ? —  Que personne ne s’engueule à table sur des débats inutiles. — Tu veux pas un gros chèque plutôt ? — Ok. (C’est une technique qui fonctionne, ne me remerciez pas).

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Deux Deborah Levy d'un coup

Les petits livres de Déborah Levy, je les ai découverts récemment et je m’en régale. Après l’article que j’ai fait sur le tome 2 de ses mémoires, Le coût de la vie (lire ici), je vous soumets un léger compte-rendu du tome 1 et un roman Sous l’eau. Pourquoi ? Parce que je n’ai pas eu le temps de le faire avant, tout simplement. Et je n’ai pas trop de temps pour développer.
Donc le premier tome de ses mémoires qui s’intitule Ce que je ne veux pas savoir (pas est en italique), parle de son enfance, lorsqu’elle vivait en Afrique du Sud, à Johannesburg précisément, sous l’apartheid, lorsque son père a été enlevé par une police très dure, qui torture et tue, et surtout ne donne pas de nouvelles. C’était le jour où il avait exceptionnellement neigé et que son père et elle avaient construit un bonhomme de neige. Ce dernier restera le symbole de la violence de cette disparition. Elles fuient dans un premier temps à Majorque, pour quelques années puis s’installent en Angleterre. Ce livre n’est pas stricto sensu une autobiographie car il relate surtout de nombreuses anecdotes qui ont émaillé la vie de l’autrice. Ça commence par des larmes qui surgissent systématiquement lorsqu’elle emprunte un escalator. Un jour, elle décide de retrouver le modeste hôtel de Palma qui les accueillit jadis car elle a besoin de retrouver cette solitude pour y confier ses histoires. Ses anecdotes qui sont parfois étranges et toujours originales. (Pardon pour ce manque de détails, mais le livre est vraiment super intéressant).
L’autre livre, Sous l’eau, est un petit roman dont l’histoire se situe à Nice, une sorte de huis-clos dans une villa très chic qu’ont louée des Anglais, dont le pater familias est un homme de lettres célèbre, afin d’y passer des vacances. La première chose qu’ils voient, dans le jardin, c’est un corps qui flotte dans l’eau verte de la piscine. Ce corps appartient à une sorte de foldingue très souvent nue, souffrant de bipolarité. Elle se trouve là pour rencontrer le grand poète anglais qu’elle idolâtre et dont elle veut absolument qu’il lise son poème. L’homme recule devant la demande mais pas devant le charme de la demoiselle. Elle s’appelle Betty Finch, sort avec l’espèce de gardien à dreadlocks, et se dit botaniste. Beaucoup de personnages excentriques dans cette histoire, un barman sosie parfait de Mick Jagger qui ne pense qu’à lui sauter dessus, une ado de quatorze ans qui dort parfois avec elle dans une chambre sans fenêtre et très sale, un couple équivoque etc…
Très plaisant à lire avec ces caractères louches et inquiétants.

Sous l’eau de Deborah Levy, 2011 (Titre original Swimming Home), préfacé par Chantal Thomas, traduit par Pierre Ménard. Chez Points. 190 p., 6,80 €.

Ce que je ne veux pas savoir, 2020 (Titre original Things I don’t want to know), traduit par Céline Leroy. Editions du Sous-sol. 138 p., 16,50 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #559

On a vu des choses bien plus importantes, cette semaine, que la disparition de l’info sur les Panama Papers et ses milliards planqués dans les comptes offshore mais heureusement compensés par les cent balles de Castex pour faire un plein. Le plus important, faut croire, c’est la gesticulation d’un sinistre pantin qui n’en finit pas d’envahir la presse, amusée d’être mise en joue, ah, il est d’un drôle, d’un espiègle ! Certes. Moi, je vous le dis, on n’a pas le QI sorti des ronces ni bientôt des urnes. A part ça, ne nous réjouissons pas trop du malheur des autres, nous pourrions nous retrouver avec une greffe de rein de cochon, ou une balle dans le bide en tournant un film ou un portrait  virulent brossé par un ex-président dans son livre et qui, comme tous les ex-présidents, sait très bien comment redresser la France. Par chance, il fait beau partout, les glaçons vont bientôt tinter dans les verres de rosé de cette belle fin d’été. Tchin, dear friends, santé à toustes !

– CEMT : Je suis à deux doigts de regarder Danse avec les stars parce que c’est la seule émission où on ne risque pas de voir Zemmour, et je ne regarde finalement pas, parce que j’ai quand même peur de le voir débarquer sur un fox-trot.
– OB : Vu le prix du carburant, celui qui conduit, c’est celui qui ne mange pas.
– JS : Plus que 172 dodos avant de devoir voter Belzébuth pour faire barrage à Satan.
– NMB : Vous êtes de plus en plus nombreux à me demander quand et par qui a été inventé le wokisme et donc, c’est en 1984 par George Michael, dans sa chanson Woke me up before you go-go, voilà bonne journée
– RB : D’un point de vue journalistique, le dossier des Pandora Papers a été aussi facilement étouffé et aussi vite oublié qu’un rapport alarmant du Giec.
– OM : Ça va être sympa de choisir entre celui qui veut virer des arabes et celle qui veut virer des fonctionnaires !
– RS : On est d’accord qu’en France le secret médical est respecté de partout jusqu’à ce que tu franchisses la porte d’une pharmacie et annoncer tes problèmes devant une dizaine de clients.
– RS : C’est l’anniversaire de mon meilleur ami et comme j’ai réussi à réunir une belle somme d’argent, je voudrais vraiment marquer le coup ! Du coup, j’hésite vraiment entre un château Margaux grand cru 1992 ou un plein d’essence.
– GB : Applaudir le prix Nobel de la paix attribué cette année à la liberté de la presse il y a 15 jours et trouver « rigolo » les journalistes mis en joue face à une arme lourde. Fascinant darwinisme intellectuel.
– DC : J’ai peut-être une p’tite bite mais j’ai un très gros fusil d’assaut, bouffon !
– LJ : Le 31 octobre plutôt que de changer d’heure , on ferait carrément mieux de changer de gouvernement !
– MK : L’augmentation du gas-oil ne me concerne pas : j’en mets toujours pour 20 euros.
– JPT : Hollande publie un livre intitulé : « Affronter ». Un peu comme si Zemmour avait intitulé le sien : « Aimer son prochain ».
– RV : Des scientifiques américains ont réussi à faire fonctionner sur un humain le rein d’un porc. Le greffé va très bien. Il est déjà en train de retourner la terre pour trouver des glands.
– DC : Un rein de porc a été greffé à une femme. J’espère que cela ne va pas contre sa religion !
– OM : N´empêche, avec Alec Baldwin pour partenaire, Marion Cotillard aurait certainement mieux joué la mort.
– PAG : Quelle chance on a qu’Eric Zemmour ne soit pas acteur de western.
– JD : Pourquoi le gouvernement, qui explique que le pouvoir d’achat a augmenté et que le chômage est en train de reculer, se sent obligé d’acheter les gens avec un chèque de 100 balles juste avant les élections ?
– SP : Tout plaquer. Ouvrir un magasin de pâtes fraîches bio équitables. L’appeler « Pâtes éthiques ».
– OM : Triste pour Alec Baldwin qui a tutoyé les sommets et termine sa carrière comme un simple chasseur au sanglier du Lot-et-Garonne.
– LP : Alec Baldwin, j’ai toujours su que c’était un acteur à deux balles.
– ED : « Allô Étienne ? Dites-moi, je sors d’une confcall de debrief avec le codir et il faut que vous changiez asap quelques slides sur le PowerPoint du business plan, on a targeté plus large, bon je file je dois manager une masterclass et mon Uber m’attend… Étienne ? Vous êtes là ? »
– LML : « T’es belle mais qu’est ce que t’es conne… » Je ne sais jamais si on doit dire merci dans ces cas là.
– DA : Macron, c’est le type qui brûle ta maison, vole ta caisse, te fait les poches avec ses potes qui te fracassent le crâne au passage, et puis qui revient avec un grand sourire pour te rendre ton stylo bic en exigeant que tu dises « merci ».
– EC : Macron agacé : ses ministres « ne foutent rien », publient des livres et n’en vendent pas. Blanquer : 620 exemplaires, Schiappa : 64 exemplaires, Wargon : 75 exemplaires, Agnes Runacher : 287 exemplaires.
– JPT : Le premier mec qui invente le portable avec couteau et fourchette intégrés va faire un malheur dans les restos.
– BG : J’apprends que Picasso était une belle ordure avec les femmes, violeur de mineures et un gros radin violent. Je peux te dire que je boycotte métnant ! Chuis pas prêt d’acheter un tableau de ce mec.
– RS : Le saviez vous ? Si vous prenez le nombre I96I et que vous le retournez, vous obtiendrez exactement le même nombre. Alors que si vous prenez le nombre 1664 et que vous le retournez, vous vous mettrez de la bière sur les pieds.
– CC : Gros focus actuellement sur le fisc qui utilise toute la technologie existante pour traquer les cabanons de jardin et les fraudeurs de la CAF en plein Pandora Papers.
– PA : L’école m’a appelé pour me dire que mon fils ne se comportait pas bien. Je leur ai répondu qu’à la maison non plus, mais que moi, je ne les appelais pas pour ça !
– KK :  — Papa j’aime bien te faire des câlins sur le canapé devant la télé — Ha ?  — Oui ça fait des souvenirs pour quand tu seras mort. Si vous avez pas le moral je vous prête ma fille.
– LT : Je sais plus quoi répondre à l’annonce de l’accouchement de mes potes, tout ce qui me vient c’est « bienvenue au petit et bon courage pour grandir dans un monde pré-fasciste foutu par le dérèglement climatique, que le meilleur gagne » mais apparemment c’est pas socialement acceptable.
– ES : Avec tous ses milliards et ses mini-centrales nucléaires, on dirait que Macron a déjà enfilé son costume d’EPR Noël…
– ED : Le plus écologique des déodorants, c’est quand même la paresse.
– MN : On est donc à cette période de l’année où les femmes portent en même temps une doudoune et un bonnet et des sandales en cordes avec les doigts de pieds à l’air. Putain mais comment vous voulez que notre pays se ressaisisse si personne n’y met du sien, là ?
– CC : j’ai chaud mes aisselles doivent ressembler à la coiffure d’Alain Souchon

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Un drôle de célibataire

Un célibataire, roman d’Emmanuel Bove datant de 1930, est ressorti sur les tables de nos libraires chéris. Je dis ça parce que oui, j’adore les libraires, les librairies, les rayonnages, les tables bien fournies de mes commerçants préférés. Je ne pourrais pas vivre loin d’elles, je peux visiter plusieurs librairies dans la même journée, j’ai des cartes de fidélité quand c’est possible, bref, je suis comme une gourmande devant un étal de pâtisseries luisantes, colorées, parfumées qui font saliver rien qu’à les regarder. Heureusement, les livres ne font pas grossir !
Donc je repère ce joli petit ouvrage très moderne, tout orange avec des petits personnages stylisés représentant quatre couples et un homme, alors, en souvenir des Bove que j’ai appréciés il y quelques temps, je me rue sur celui-ci que depuis, je retrouve partout.
Un célibataire n’est pas parmi ses écrits les plus connus mais il vaut le jus. Si on a apprécié Mes Amis, glauque certes, mais aux phrases courtes, on se délectera ici des longues phrases et périphrases expliquant le mental de ce bonhomme pas très sympatoche qui se prend pour qui. Il se prend pour un mec désirable auquel les femmes ne peuvent que succomber.
Ce monsieur a de la ressources, il s’est enrichi assez vite pour pouvoir couler des jours heureux dès la cinquantaine sur la Côte d’Azur. Précisément à Nice. Il refuse de se voir comme un vieux garçon malgré quelques manies et le refus de se réjouir des surprises de la vie. Il déteste qu’on sonne chez lui quand il n’attend personne. Il a une femme de chambre à qui il s’adresse sans douceur. Il s’est fait des amis, principalement des couples dont il courtise les épouses. Tout ceci respire la grande bourgeoisie avec ses codes, ses secrets, ses sous-entendus. Du chabrolien avant l’heure.
Alors qu’il courtise la première femme dans le livre, il croit saisir une sorte de complicité malsaine entre son mari et elle et, tout parano qu’il est, les quitte sèchement pour les punir. Et là, devant nos yeux ébahis, il élabore tout une théorie alambiquée sur les sentiments, et ce sera ainsi tout au long du livre pour notre plus grand plaisir.
Pour se venger, il va trouver une autre femme, pensant rendre la première jalouse, mais cette autre femme a eu vent de l’histoire et ne comprend pas du tout les récriminations de son hôte. Après, il en trouvera une autre, encore une façon de se venger, une très jolie femme (mariée) tellement gentille qu’il croit qu’elle se fiche de lui. Et il adoptera de nouveau un comportement de goujat incompréhensible. Cet homme haïssable n’est hélas pas un personnage du temps passé, on en rencontre comme ça souvent, genre les mâles blancs dominants bouffis d’orgueil et d’arrogance. C’est assez drôle de voir évoluer de tels olibrius. Sans compter que le style légèrement suranné de Bove se laisse apprécier comme un bon vieux cognac (hum, je n’en bois pas) dans un bon vieux fauteuil de cuir d’une bonne vieille bâtisse aux parquets cirés… En plus, ce petit livre est petit, léger, choupinet et pas cher. Pourquoi se priver de ce plaisir ?

Un célibataire d’Emmanuel Bove. 1930 avec une préface de Didier da Silva, bovophile. Aux éditions de l’arbre vengeur. 210 pages, 8€.

Texte © dominique cozette

Feu

Sortie de la deuxième sélection Goncourt mais encore dans celle du Renaudot, à ce jour, Maria Pourchet mérite d’être couronnée. Son livre Feu m’a conquise. Pourquoi Feu ? Pour moi c’est clair, il s’agit de feu au cul dans lequel se consume l’héroïne Laure pour Clément. Ce feu n’est pas vraiment justifié, ils ne sont pas faits pour s’aimer. Laure, la quarantaine, prof d’université, est mariée sans histoire avec un médecin, ils ont deux filles dont la première, Véra, ado véhémente, est née d’une erreur de jeunesse, ils vivent dans une jolie maison. Clément bosse à la Défense, il est trader dans une banque qui va mal, la porte de sortie lui fait de l’œil, son boulot ne l’intéresse pas, la seule chose qui l’intéresse c’est son gros chien, trouvé, qu’il a appelé Papa pour emmerder sa mère. Il n’attend rien de personne ni de lui-même, encore moins de la vie. Quant à l’amour…
Les chapitres alternent. Laure se raconte à la deuxième personne. Elle se voit tomber amoureuse de cet homme, peut-être parce qu’elle aussi a besoin d’une étincelle pour la rallumer. Avec son mari, c’est routine et compagnie, sa grande fille fait la révolution en chiant dans les plats de je ne sais plus quel raout, alors oui, il faut que quelque chose de fort lui arrive. D’ailleurs, quand elle sort des rails, il arrive qu’elle entende  sa mère lui faire la morale ou sa grand-mère s’ébaubir.
Clément n’est carrément (et définitivement) pas prêt. Il baise quand il veut et qui il veut, il est suffisamment bien de sa personne pour arriver à ses fins pour des coups d’une nuit ou des relations tarifées, et ça lui convient. Mais Laure s’agrippe à lui. Alors oui, un jour ils baisent vite fait dans des hôtels, dans la voiture, où ils peuvent. La première fois,  il tombe en panne. Elle s’en fiche, comme les femmes en général. Après ça marche mieux. A part ça, rien d’autre, ils échangent via leurs smartphones, parfois elle le quitte brusquement parce qu’elle ne se sent pas désirée, parfois c’est lui, fuir le bonheur avant qu’il s’installe.
Raconté comme ça, c’est pas très palpitant, c’est l’écriture qui l’est. Les fioritures. Les descriptions. Ce qu’ils font ou ne font pas, leurs satellites, mari et enfants, patron et collègues, parents etc. Et c’est très incisif, jusqu’à la frustration de ne pas s’étendre plus, parfois. D’ailleurs, on ne peut pas dire que ce soit réjouissant, cette ambiance, rien de cool ou de drôle ou d’émouvant. L’autrice dit qu’il s’agit d’une histoire d’amour, je trouve qu’il s’agit plus d’une histoire de désir, de palliatif à leur vie sans relief.
Je ne sais pas comment vous convaincre que ce bouquin est super, tant pis, il y a des jours où je manque d’entrain. Désolée. Ce livre est pourtant super !

Feu de Maria Pourchet, 2021, aux éditions Fayard. 360 pages, 20€.

Texte (lamentable) © dominique cozette

Les Fessebouqueries #558

Cette semaine, comme tant d’autres, « la vie est une vallée de larmes », c’est dans la Bible, et Jésus d’ajouter  « laissez venir à moi les petits enfants », comme quoi, le doigt de Dieu est souvent malvenu.  C’est décidément la semaine de la glande lacrymale avec le départ de Nanar qui a fait couler beaucoup de pleurs et beaucoup d’encre, Nanar le polythéiste qui croyait en Dieu, en lui et en l’argent, comme d’autres croâ-croassent aussi à longueur de merdias en répandant un parfum de haine peu chanelien, ou d’autres qui croivent qu’il faut mettre leur pognon de dingue à gauche, dans une boîte de Pandore d’où le vrai bonheur jaillira entre leurs doigts crochus. Le vrai bonheur, iléou, iléou ? Je sais pas, peut-être c’est de passer un bon week-end tranquillou avec ceuss qu’on aime. Je crois.

– NMB : Si on reconstruisait Notre-Dame avec toutes les larmes des victimes des pédophiles de l’Église, on aurait un World Trade Center sur l’Île de la Cité
– CEMT :  Normalement, quand les chaînes info vont être obligées au nom de l’équité de rattraper tout le temps de parole donné à l’extrême-droite, on devrait voir Philippe Poutou douze heures par jours pendant trois semaines.
– RS : Si vous deviez choisir entre Mélenchon et Zemmour comme président, dans quel pays vous iriez vivre ?
– PE : Espère que monsieur Tapie aura droit à un hommage national sur le parvis du siège du Crédit Lyonnais.
– MK : Dans les hommages, le sort des salariés de La Vie Claire ne pèse rien, celui des Terraillon ne pèse personne…
– CEMT : Du coup maintenant qu’on a rendu un hommage quasi national à Bernard Tapie, on peut aussi imprimer sa tête sur les billets de 200 euros, il y aurait une logique.
– CC : Alors. Rappelons que les pédophiles ne sont pas des hommes en manque de sexe mais des pervers. Le mariage ne changerait rien.
– GD : Ça fait beaucoup de victimes de « quelques brebis égarées » dans l’Église catholique, quand même.
– CEMT : Jean Castex : « Nous sommes très heureux de cette panne de Facebook, ça prouve qu’au moins un truc est moins bien géré que mon gouvernement ! »
– NP : Est-ce que quelqu’un a pensé à éteindre et redémarrer Mark Zückerberg ?
– OM : Visiblement le statut de Facebook vient de passer de « en couple » à « c’est compliqué ».
– NMB : À tous les coups, y’a un petit malin qui a posté sur Facebook que le vaccin était efficace et qu’il ne donnait pas d’effet secondaire et ils ont préféré couper le signal pour éviter que la nouvelle se répande. On sait pas.
– SI : Faudrait arrêter avec cette expression « avoir un agenda de ministre », ils ont le temps d’écrire des livres, faire la tournée des plateaux télé, tourner des Tiktok et même faire du stand-up.
– RS : Quand j’avais 20 ans, je m’imaginais a 40 ans vivre en Australie, être taillé en V et aller surfer les week-ends avec mon van. Bon j’habite en Suisse, j’ai pris du bide et la dernière fois que j’ai utilisé une planche, c’était pour repasser ma chemise. J’y étais presque !
– NMB : J’ai remarqué que quand il y a une panne mondiale de FB, d’IG et de WA, on parle beaucoup moins d’EZ sur TW.
– ES : Bernard Tapie, un grand OM s’en VA.
– PI : Je suis pour l’optimisation fiscale, par exemple j’aimerais bien qu’ils optimisent l’argent de mes impôts pour plus de profs et d’hôpitaux et moins de surveillance et de répression.
– GD : Quelques-uns des endroits les plus silencieux au monde (liste non exhaustive) : – le Sahara ; – le plateau du Larzac ; – les grands fonds marins ; – le Twitter des politiciens de droite quand un rapport met au grand jour les crimes sexuels dans l’Église catholique.
– OB : 300 000 victimes de viol au sein de l’Église mais à part ça, c’est le mariage homosexuel qui met en danger les enfants.
– PE : Est-ce que vous ne trouvez pas que PandoraPapers ça fait marque de couches adultes pour milliardaires ?
– RR : Est-ce que Benjamin Griveaux peut se présenter aux présidentielles ? Ça remontera le niveau …
– MK : Gang des pédophiles en soutane : il faut dissoudre l’église catholique en conseil des sinistres !
– DC : La lutte contre la peine de mort n’empêche pas de se couper les sourcils !
– JV : Je peux le dire avec fierté que je n’ai jamais bu une goutte d’alcool, des litres oui… Mais une goutte JAMAIS…
– CC : Et dire qu’il y a des journalistes veinards qui ont du recevoir en presse le dernier livre de Schiappa !
– GB : Bah écoutez, si on ne peut plus soulever une jupe ou mettre une main au cul par surprise à une collègue de travail sans que les réseaux sociaux s’en émeuvent, est-ce réellement le monde que l’on veut léguer à nos gosses ?
– LC : “Quand cette merde de virus sera derrière nous” is the new “faut qu’on prenne un verre ensemble bientôt”.
– NS : J’aime pas les films où le héros fait des trucs impossibles. Genre discuter avec sa meuf sans s’embrouiller. Franchement c’est pas crédible.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Angot angoisse

Encore un livre sur l’inceste qu’elle a subi, de longues années, avec de longues pauses, mais que la puissance paternelle continue à imposer vaille que vaille, même lorsqu’elle est adulte et mariée, que son mari est au courant, qu’ils sont dans la même maison. Ce que veut la jeune Christine pas encore Angot ou déjà écrivaine ? Des relations « normales » avec un vrai papa, cet homme marié ailleurs qu’elle découvre à l’âge de treize ans et qui entreprend d’en faire sa chose dès le début. Il y va piano mais sano, et elle, petite, ignorante, admirative de ce monsieur si bien, si beau, si important, il est au Conseil de l’Europe et parle une trentaine de langues, ne cesse de l’aimer follement malgré ses glissements destructeurs. Toujours, lorsqu’ils se voient, elle lui fait promettre de ne pas la toucher mais c’est plus fort que lui, il continue d’avancer dans le corps de sa fillette, inventant des jeux sexuels qu’elle a « la chance » de vivre, la sodomisant sans vergogne car il est persuadé que c’est une expérience fantastique de l’être par lui, son père adoré.
Christine Angot a déjà raconté cela mais la nouveauté, ce n’est pas la description chirurgicale des agressions qu’elle passe sous silence mais leurs résultantes des années plus tard. Ses pathologies diverses, boulimie, anorexie, impossibilité d’avoir une ambition de vie. Elle est cassée de l’intérieur. Ses relations sexuelles sont généralement catastrophiques ou douloureuses. Elle s’est mariée à un homme patient, élégant, intellectuel et compréhensif mais après quelques années de relations calamiteuses, il a du mal à savoir s’il l’aime toujours. Pourtant, il est là et lui promet de toujours l’aider quoi qu’il arrive. Pourtant, il ne se battra pas contre le père quand il œuvrera jusque sous son toit, il laissera faire, pensant que c’est l’attitude séante.
Quand la mère de Christine, remariée,l’apprend, elle est immédiatement atteinte de salpingite.
Ce qu’Angot réussit dans ce livre, c’est l’analyse de l’inceste comme processus de destruction de la victime : « L’inceste est une mise en esclavage. Ça détricote les rapports sociaux, le langage, la pensée…vous ne savez plus qui vous êtes, lui, c’est qui, c’est votre père, votre compagnon, votre amant, celui du côté de la mère, le père de votre sœur ? L’inceste s’attaque aux premiers mots du bébé qui apprend à se situer, papa, maman, et détruit toute la vérité du vocabulaire dans la foulée. »
Il faut voir comment elle s’est décidée à porter plainte juste avant la limite de prescription de viol sur mineur, dix ans après la majorité. A 28 ans, donc. Elle a raconté toute l’histoire à un policier mais lorsqu’il lui apprend que, faute de preuve tangible, il pourrait y avoir un non-lieu, elle ne supporte pas. Un non-lieu, ça voudrait dire que rien de tout ça n’a existé, c’est impossible que tout cela disparaisse sans laisser de traces, à part sa propre destruction.
Ce livre devient donc très intéressant à partie de la deuxième partie, ce qu’on ne sait pas des viols subis, les raisons qui font que majeure, elle recommence malgré ses efforts à céder à son père, ce qu’il se passe dans sa tête, la souffrance qu’un tel inceste génère. Même si on n’est pas fan de la personne, on peut apprécier ce que son histoire nous laisse entrevoir sur le drame de ces enfants abusés.

Le voyage dans l’Est, de Christine Angot. 2021. Editions Flammarion. 216 pages, 19,50 €

texte © dominique cozette

 

Les Fessebouqueries #557

Drôle de semaine pour la sphère politico-tico par ci, tico-tico par là… Merkel se retire en douceur avec Daniel Craig, ça vous la coupe, non ? Comme d’autres arrivent en loucedé, sans avoir prévenu ni s’être essuyé les pieds de la m… qu’ils régurgitent à tire-larigot dans les merdias. A propos de pieds, celui qui souhaitait qu’il n’y ait pas de mesures d’aménagement de peine pour les peines supérieures à 6 mois fait appel pour ne pas avoir à cumuler talonnettes et bracelet, ce qui chargerait le baudet. Or donc il redevient présumé innocent, au petit dam de la Pécresse qui ne sait plus pourquoi elle avait prôné d’incarcérer plus. Ou moins. Pécresse, quoi. Et à l’heure où tout le monde enfile Damard sur Thermolactyl, notre arc, notre bel arc, triomphe en se déshabillant en pleine froidure naissante. Oui, dimanche, on démonte alors courez-y, c’est joli ! Sinon, bon feu de dieu dans votre âtre, entre autre.

– OB : On est sûr que Zemmour est candidat et pas candida albicans ? Non parce qu’il est quand même beaucoup plus crédible en champignon qu’en président.
– SB : Imaginons l’immense détresse de Valérie Pécresse qui va devoir exprimer son soutien à Sarkozy trois jours après avoir déclaré: «On a un vrai problème, on n’incarcère plus dans notre pays.»
– RR : Ce week-end s’annonce plus déprimant que Michel Sardou chantant du Mylène Farmer au stand cacahuètes du Leclerc Vesoul…
– CEMT : Sarkozy va faire appel mais dans le contexte il faudrait vérifier que ce n’est pas un appel surtaxé.
– HC : Quelqu’un sait si Cartier fait des bracelets électroniques ?
– RLP : Condamnation de Sarkozy à 1 an de prison ferme, Carla Bruni reste sans voix.
– PA : La forme des pyramides d’Egypte montre que les ouvriers avaient déjà tendance à en faire de moins en moins.
– LU : D’après une étude récente de nombreux Français ont des Zemmouroïdes. C’est comme des hémorroïdes sauf que c’est une inflammation intellectuelle qui touche les trous du cul.
– PE : Pour cause d’appropriation culturelle, l’été indien est annulé.
– BG : Juste parce que je suis un peu vieux et largué : quelqu’un peut me dire ce qu’est le wokisme en vrai. Et simplement svp.
– BDC : Aucune volonté. Je dirais pas que je suis grasse, mais si je tourne sur moi même au soleil ça sent le kebab.
– BR : Pourquoi quand tu es condamné à 4 mois fermes tu dois les faire (gifle a Macron ) et pourquoi quand tu es condamné à un an tu ne les fais pas (Sarkozy)…
– ET : Nos banlieues vont bientôt être débarrassées des racailles. Leur chef vient de prendre 1 an ferme. Même s’il fait appel, ça fait plaisir !
– PE : «Je dois avouer que je ne comprenais pas qui était Nicolas Sarkozy… jusqu’à ce que mon mari m’offre un coffret DVD de Louis de Funès. Ensuite j’ai su qui il était.»  (Angela Merkel)
– PE : Je précise que c’est une vraie citation d’Angela.
– PA2 : La montée de Zemmour dans les sondages m’inquiète car, un jour ou l’autre, une sextape de lui va sortir et je vous le dis, on est pas prêt les gars, mais alors pas du tout.
– JCP : C’est curieux : Nicolas Sarkozy qui a été deux fois condamné à de la prison ferme (respectivement pour corruption et financement illégal de campagne électorale) reçoit le soutien de tous ceux qui passent leur vie à dénoncer le laxisme de la Justice !
– FB : Ma fille ne veut plus manger de viande à cause d’une vidéo sur la maltraitance des poulets… Si quelqu’un possède une vidéo sur la maltraitance des iPhone, des baskets hors de prix et des fringues, je suis prêt à payer.
– CEMT : »Tous les Français devront pédaler trois heures par jour pour produire de l’électricité et faire baisser les prix. » Castex
– OM : Si ça continue comme ça, au 2ème tour on va devoir voter Le Pen pour faire barrage à Zemmour…
– PE : Est-ce que l’on peut dire que Daniel Craig qui arrête 007 nous fait faux bond ?
– VS : Le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende contre Benalla. Le type s’est déguisé en flic pour tabasser des manifestants. Tout va bien dans le système judiciaire.
– ADS : Combien de fois avons nous pensé avoir perdu le goût, avoir le covid.. en fait c’était les fruits et les légumes d’Espagne…
– GD : Respect à celles et ceux qui ont réussi à emballer l’Arc de Triomphe, vu comme je souffre pour changer une simple housse de couette.
– GP : Ça va coûter une blinde le suicide par le gaz !
– ES : Angela Merkel s’en va : les Allemands mettent fin au parcours d’une Mutti-récidiviste.
– IB : Décès de Paul Quilès, la famille d’Abdelaziz Bouteflika s’étonne : « il n’était pas déjà mort ? »
– OM : Quand je pense qu’on aura trouvé le QR code de Macron avant le coffre de Benalla…
– GB : C’est parfait. Plus Sandrine Rousseau développe ses thèses sur l’emprise du patriarcat, plus des caciques ventripotents sortis tout droit de la IVe République la couvrent de moqueries condescendantes validant l’exacte démonstration de ses dires. Un révélateur infaillible.
– GD : Ah mais on dit « polémiste » désormais, plutôt que « xénophobe » ?
– AK : Le programme de Zemmour : – Salaire : En finir avec l’immigration. – Chômage : En finir avec l’immigration. – Santé : En finir avec l’immigration. – Ecologie : En finir avec l’immigragion.
– OK : On a des nouvelles de Ségolène Royal ?
– FT : Les sondages sont formels: Emmanuel Macron est l’homme que strictement personne ne peut blairer le plus populaire de France.
– LP : Ceux qui causent dans leur portable comme s’ils bouffaient une tartine, mais qu’est ce qu’ils ont l’air con !

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Un tesson d'éternité

Un tesson d’éternité, voici encore un titre de Valérie Tong Cuong qui ne s’imprimera pas dans ma mémoire si réticente tant il n’illustre rien du livre. C’est son tout dernier roman que j’ai dégusté avec plaisir. J’aime sa façon de raconter ses histoires, de peindre ses personnages, de planter ses décors, même si le fait d’entendre chanter les cigales dans les pinèdes des Landes m’a un peu surprise mais vérification faite, elles y ont bien colonisé ce pays merveilleux.
C’est là que vivent un couple et leur grand fils. Anne, issue de modeste classe, parents petits commerçants pauvres, a tout fait pour le cacher et adopter les rituels, manières et marques réussite de la bourgeoisie installée. Elle a une pharmacie dans la bourgade voisine et y emploie une jeune femme. Elle doit son mariage avec Hugues, beau parti, famille riche, à sa beauté. Assez dilettante, il s’occupe des affaires culturelles de leur village. Le club de tennis très sélect dont ils sont membres constitue un lieu important de rencontres de la caste. Ils ont un fils en terminale, Léo, sans histoire, bon esprit, déjà inscrit à l’école de son choix avant même les résultats du bac.
Ils sortent avec leurs pairs, des personnes chics, importantes, dans un entre-soi agréable au bord de l’océan, des piscines des uns et des autres. La belle vie quoi.
Jusqu’au jour où les gendarmes viennent tambouriner à leur porte, à l’aube, et embarquent Léo. Mais qu’a donc t-il fait ? Il a tapé sur un flic pour défendre une amie par eux maltraitée. Et est devenu le héros des réseaux sociaux qui aiment casser du keuf. Bref, c’est un dangereux trublion. Les parents n’y croient pas, ce n’est pas grave, c’est un petit dérapage, une erreur de jeunesse comme tout le monde en a commis, une paille. Mais non. Justement, on est en pleine crise de révolte nationale, Gilets Jaunes ou autre, et il faut mater les rebelles. Pas de chance, ça tombe sur lui. Et ça tombe grave. Et c’est alors que tout l’univers cocooneux d’Anne explose en miettes.
Cela la renvoie à son passé calamiteux, lorsqu’elle était la proie préférée d’une sale bande de nases qui lui ont fait subir toutes les humiliations possibles, jusqu’aux viols, bien sûrs, et qu’ils appelaient la pisseuse. Elle se sent redevenir cette pauvre chose victime d’événements  qui lui échappent. Dans le milieu qu’elle fréquente, aucune compassion, au contraire. Quant à son mari…Elle entre dans un cauchemar.
Valérie Tong Cuong nous montre le chemin de croix que représentent, pour les parents non aguerris comme pour un jeune nanti, la garde à vue puis la mise en examen et la prison, comment s’y faire respecter quand on est un blanc-bec. Et de l’autre côté, l’épreuve du parloir pour les familles, la honte, la réputation définitivement ternie.
C’est drôle, si je puis dire, tous ces romans de rentrée qui traitent des différences de classes, de la quasi impossibilité à se faire une place dans la bourgeoisie bien pensante quand on vient d’en bas. Ce livre le montre avec grand talent.

Un tesson d’éternité de Valérie Tong Cuong. 2021 aux Editions JC Lattès. 300 pages, 20 €

Texte © dominique cozette

 

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