Valérie Lagrange la bourlingueuse

C’est une très belle plante quand elle commence, à tel point, que les grands réalisateurs, Godard, Lelouch, Schroeder, Garrel la font tourner quand elle veut bien, parce qu’elle n’a pas que ça à faire. Elle a sa vie, ses rencontres, ses fiestas, ses aventures de toutes sortes, ses ivresses, elle qui ne picole pas mais touche à tout le reste, comme tout ceux qu’elle fréquente, la bande de la Coupole d’abord avec Marc’O, Bulle Ogoer et Kalfon avec qui elle vivra une passion rageuse où chacun fait ce qui plaît, couche avec qui lui plaît, va tourner loin. Elle a eu un petit gars très jeune, s’est mariée, puis a quitté le papa qui s’est suicidé pour la peine. Dur. Le petit gars, elle le trimballe parfois, souvent le laisse à ses parents. Sinon, elle entre en hippitude, va partout où se regroupent les adeptes de la route, sans jamais rien prévoir, Maroc, Baléares, Asie. Une grande bourlingueuse. Entre de très longs voyages, elle occupe les squats en vogue dans les grands villes. Elle travaille sa guitare avec les musiciens rencontrés, monte un groupe puis des groupes, enregistre de nombreux albums, se déchire avec des amoureux jusqu’à ce qu’elle rencontre celui avec qui elle est encore, déglingué aujourd’hui par les drogues et l’alcool mais dont elle s’occupe car il ne sait plus le faire.
On expérimente la vie des années de libération extrême, on côtoie ceux qui ont fait l’actu artistique ou défrayé la chronique hype et surtout on y voit une belle personne qui n’a jamais fait de plan de carrière. Sauf que plus tard, vers les quarante et quelques, elle aurait bien aimé que sa musique marche plus fort. Elle a quand même eu un prix aux Victoires.
C’est un livre édifiant pour les gens qui, comme moi, n’ont jamais taillé la route pour courir après les chimères, se mettre en danger, suivre un groupe au débotté sans rien d’autre qu’une guitare à la main, se défoncer à toutes sortes de substances, prendre la vie comme elle se présente sans se poser trop de questions. Ça ne rit pas tout le temps, bien sûr, dans ces communautés en marge, mais ça pulse. En tout cas, si son coeur en a pris un coup à chaque mort de ses amis, cette vie de dingue n’a pas fait de ravages sur sa belle gueule. Peut-être aussi parce qu’elle a pris son temps pour méditer, contempler, réfléchir…

Mémoires d’un temps où l’on s’aimait par Valérie Lagrange, première sortie en 2005 au Pré au Clercs, réédité en 2017 aux éditions Le Mot et Le Reste. 382 pages, 24 €.

Texte © dominique Cozette

Une sacrée nana qui n'a peur de rien!

C’est une frêle personne, Catherine Poulain, mais avec un courage d’acier. Elle a vécu de drôles de choses, a fait de drôles de boulots, en tout cas, a passé dix ans à pêcher avec les foutus marins sur des foutus bateaux en Alaska. Et si vous n’avez jamais vu ces redoutables reportages de pêche dans les conditions extrêmes, où on risque de périr chaque jour en glissant sur un pont chargés de sang et de viscères, d’être emporté par une monstrueuse vague, accroché par un hameçon géant, déséquilibré par un énorme flétan, empoisonné par les épines d’un poison redoutable ou fatigué de n’avoir pas assez dormi, car on ne dort que très peu, d’avoir trop bu ou pris trop de dope, ou tout ça ensemble, vous découvrirez ce que c’est que ce cauchemar auquel les pêcheurs et elle sont accros. Pourquoi ? Parce qu’ils fuient, parce qu’ils ne savent pas faire autre chose, parce qu’ils kiffent la décharge d’adrénaline qui les cuirasse, qu’ils se sont habitués à ce satané corps à corps avec la mort qui les rend insensible à la souffrance, à la crasse, au froid, au danger et qu’ils n’attendent souvent qu’une chose : se bourrer la gueule à mort pour dormir enfin.
Ce premier roman couronné de nombreux prix raconte ce que cette femme insensée a vécu en dix ans. Une héroïne qui refuse d’être considérée comme une demi portion, refuse souffrance, douleur, peur, tout ce qui pourrait l’empêcher de faire comme les hommes qu’elle côtoie. Elle rencontre son double, le grand marin, un homme brisé par la vie qui ressuscite à son contact. Mais l’amour tranquille n’est pas un projet. Coûte que coûte, elle continuera à chevaucher la mer, le retrouvant peut-être au hasard des bateaux qui les emploient.
Formidable bouquin, d’un inconfort total, formidable portrait d’une femme extraordinaire qui sait se faire respecter.

Le grand marin, par Catherine Poulain. 2016 aux Editions de l’Olivier. 374 pages. Existe en poche.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #403

Toujours des sales nouvelles dans ces longues semaines fraîches et pluvieuses dans la moitié de notre beau pays, des gens qui tuent des gens, puis des gens qui ne veulent pas que des gens qui viennent saluer ces gens par des gens dans la politique qui ne pensent pas de la même façon que les autres gens ou qui demandent que les gens fichés fichent le camp ailleurs, et puis un immense président d’un petit pays rigolo qui s’accouple à la grande Faucheuse,  mais heureusement, les bonnes nouvelles arrivent avec les cloches, un petit président qui doit ramasser son caca mais qui dit que ce n’est pas à lui, un monsieur qui va offrir des nounoursettes à des nounours et un monsieur chef d’une usine qui donne des sèche-linge aux gens qui les fabriquent au lieu de leur donner les sous que ces gens fabriquent pour lui, quelle classe !

– JPT :  terroriste inspiré par un islam meurtrier, un colonel de gendarmerie motivé par un catholicisme pratiquant : putain, ce n’est plus un fait divers, c’est une pub comparative !
– DC : Deux ours n’ont pas vu de femelle depuis 2014. Et soudain, Nicolas Hulot va introduire deux oursettes. La jolie et la moche. Aïe, aïe, aïe !
– MI :  Sarkozy et ses défendeurs : soyez logiques et ne vous plaignez pas que les réseaux sociaux et l’opinion publique se posent en juges alors que Sarkozy lui-même nous prend à témoin en venant nous exposer ses arguments à la télé.
– NP : Bref Manuel Valls veut priver de liberté des gens qui n’ont commis aucun crime puis les relâcher si ils ne commettent aucun crime pendant leur rétention… Un génie.
– RR : On mise souvent sur le mauvais cheval en amour, ce piège haras.
– OM : Assez surpris que « 50 nuances plus sombres » ait provoqué une hausse des ventes de cravache chez Décathlon… Perso le film ne m’a pas du tout donné envie de faire de l’équitation.
– JT : Je refuse de vivre dans un monde où on tue des mamies.
– CC : Mise en examen de Sarkozy: «Ceux qui volent un saucisson n’ont pas droit au 20H de TF1 pour se défendre», lance Hamon
– JPT : Marine Le Pen propose que l’on arrête tous les étrangers et bi-nationaux et qu’on les renvoie chez eux. Je ne vois pas ce qui autorise le Front national à se positionner comme un spécialiste en France des rafles et de  la déportation.
– CC : Même les marches blanches se transforment désormais en ring d’hypocrisie où s’agitent tous les clowns de notre république : il faut en être. Il faut paraître. Et on s’étonne que le lambda s’en détourne attiré par de meilleurs programmes TV.
– MK : Stéphane Audran en emporte le vent…
– CC : — Monsieur Hulot, vous avez validé l’enterrement de déchets radioactifs, renoncé à sortir du nucléaire, dégommé le plan loup, abdiqué devant les glyphosates… —  je vais réintroduire 2 ours. — oki
– OM : On arrive quand même à se déchirer pour savoir qui doit ou pas participer à une marche blanche… Je me demande pourquoi Daesh s’emmerde encore à essayer de nous diviser.
– AB : Bernard Arnault, l’onc’ Picsou français, sous le coup d’un redressement fiscal d’un milliard d’euros : ça suffit, les riches comme les pauvres doivent le rester ou ce serait le bordel
– JT : Les politicards et les religieux vous devriez aller vous faire foutre ça nous ferait des vacances.
– JLL :  ALERTE : Paul Bismuth serait passé chez Sosh.
– FG : Le président Grolandais nous a quittés. Groland et Fluide Glacial, c’est une longue histoire d’amour. Salengro, c’est aussi notre président à nous… Étant parti le jour de la mort du Christ, peut-être va-t-il ressusciter le lundi de Pâques. Espérons-le. Président, on t’aime
– PHP : Pour remplacer le regretté Christophe Salengro à la tête du Groland, je propose François Bayrou. Les mêmes oreilles. Le même potentiel comique. Une inutilité comparable dans le débat public. Et on lui offrirait le poste dont il aura toujours rêvé vainement : Président.
– MM : Adieu Christophe Salengro, regretté président de Groland, tu auras été le seul homme politique pour lequel j’aurais volontiers voté !
– AV : Je propose que la moitié des artères de France au nom de Roger Salengro soient rebaptisées Christophe Salengro.
– DC : Cher Christophe Salengro, ton gag est trop nul. C’est pas beau de rire de la mort.
– EM : Christophe Salengro, faux président rigolo, nous laisse avec les clowns sinistres qui nous gouvernent pour de vrai.
– RdB : 20h37 et on attend toujours une apparition de Macron en porte-jarretelles en hommage à Salengro.
– IBL : Nicolas Sarkozy ça doit être le seul avocat au monde qui a passé plus de temps à plaider sa cause que celle de ses clients.
– CC : Ruissellement : après avoir proposé un sèche-linge en compensation pour délocaliser en Pologne, la direction de Whirlpool d’Amiens propose finalement la coquette somme de… 100€. Voilà.

FESSEBOUQUERIES  RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo.

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Les Fessebouqueries #402

Une semaine où l’on baigne totalement dans l’indignité ! Pensez ! Encore des grèves en France ! Comme si on avait besoin de ça alors que le monsieur qui a un examen à passer auprès de vilains juges roule en limousine et qu’on ne lui laisse que sept heures pour réviser ses accusations, honorer sa femme, prendre sa douche et son café et préparer son mea non culpa télévisé avant sa confrontation prochaine avec monsieur Kadhafi !  Sinon, bon week-end et sortez couvert, le sida guette au trou !
– JT : 37% des jeunes pensent qu’on peut attraper le sida en lisant des livres.
– TK : Ne manquez pas les 3 temps forts de cette journée nationale du faux espoir : – Nicolas Sarkozy n’ira jamais en prison – C’est le printemps et il fait 2°C – On n’est pas vendredi
– FC : Gerard Larcher ce matin sur C News 
 » Chaque sénateur coute 4,25€/an et par français c’est pas grand chose « . 
Étonnant non ? 4,25€ x ( 577 députés+ 348 sénateurs) = 3 931,25 € par an par français
– EN : On a tous quelque chose en nous de Johnny, on espère que c’est ni le foie ni le testament.
– EM : « Ecoutez, Monsieur Bouleau, je n’ai jamais vu ce monsieur Kadhafi que j’ai reçu en visite officielle pendant trois jours en 2010. »
– OVH : Si t’es pas en garde à vue après avoir été président de la République, t’as raté ta vie.
– NP : Le Nicolas Sarkozy qui a été mis en examen c’est celui qui trouvait que la justice était trop laxiste avec les délinquants ou c’est un homonyme ?
– JM : Pour retrouver l’unité chez les Républicains, une garde à vue de Sarko ça vaut tous les discours de Wauquiez.
– NA : Patrick Balkany félicite Nicolas Sarkozy pour sa Garde à vue.
– MK : Est-ce que Rolex fait aussi des bracelets électroniques ?
– JM : Des gens qui te laissent rentrer chez toi pendant ta garde à vue et qui te font même pas un bisou sur le front avant de te coucher, moi j’appelle ça de l’acharnement.
– OVH : Sarkozy fera peut-être de la taule. Mon Dieu, qui va baiser Carla ?
– DC : J’espère que Sarkozy va réussir son examen !
– EM : — Nadine, si je suis sorti de garde à vue, c’est pour te dire d’arrêter de parler de moi. — Mais je te défends Nicolas !  — Justement, Nadine, justement…
– NP : —  Allo Nicolas ? — C’est qui ? —  Ton ami. — Quel ami ? — L’ami zenexamen.
– KB : Les gens qui lisent des bouquins en marchant dans les couloirs du métro, ça vous dérange pas trop de bousculer ceux qui sont sur leur smartphone ? C’est quoi cette génération scotchée sur ses bouquins ??
– NP : Forcer Nicolas Sarkozy à passer 8 heures avec Carla Bruni… Les juges gauchistes ne reculent décidément devant aucune torture pour le faire craquer.
– GA : Si je vous suis bien, des gens qui ne foutent rien de la journée arrivent à paralyser un pays quand ils arrêtent de travailler ?
– KM : La Légende raconte que si tu prépares à bouffer dans toutes les casseroles de Sarkozy, tu peux éradiquer la faim dans le monde. Deux fois.
– PV : Comme Nelson Mandela, M. Sarkozy supporte sa captivité avec courage et dignité. Il sera un exemple pour les générations futures.
– PJ : Après Carla Bruni à la guitare, bientôt Nicolas Sarkozy au violon ?
– PM : Nicolas Sarkozy :  » je n’ai jamais vu un centime d’argent Lybien pendant la campagne électorale …c’était que des grosses coupures  »
– CC : En raison d’un avis de grève générale, les trains arriveront exceptionnellement à l’heure prévue en gare, la sncf vous présente ses excuses pour ce désagrément
– DC : Qu’est-ce qu’on dit à l’hiver qui se termine ? : « Tu m’as beaucoup plu et maintenant tu dégages ! »
– FB : Ah ça niera, ça niera, ça niera…
– OVH : Et pendant ce temps-là, Marine Le Pen qui habitait déjà dans le même bled que moi, vient d’emménager à 200 mètres. Elle va être chouette la fête des voisins.
– ACD : Hâte de voir Nordal Lelandais et Jonathann Daval au JT de TF1 pour que eux aussi nous racontent l’indignité de leur garde à vue.
– JPT : Ils n’ont pas de bol, les syndicats ! Pour une fois qu’ils arrivent à mobiliser un peu de monde, paf ! Sarkozy est mis en examen, et re-paf ! prise d’otages islamiste à Carcassonne !
– NP : Pas la peine de faire des études scientifiques pour savoir que le portable bousille le cerveau. Il suffit d’écouter le niveau des conversations des gens qui téléphonent en continu dans le bus.
– NA : Laurent Wauquiez propose la suppression des Super U.
– LC : Tu vas voir que Sarkozy va réussir l’exploit d’aller en taule avant Balkany.

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Ör, un bon roman islandais avec trois Güdrun

Ör est le cinquième roman de l’Islandaise Audur Ava Olafsdottir. Elle a un nom bien de chez elle et un style qui me ravit quand j’y glisse l’oeil. Ör raconte l’histoire de Jonas qui en a tout simplement marre de la vie. Il ne s’emballe plus pour rien, il n’a pas touché de femme depuis longtemps, sa mère Güdrun est gâteuse et en bonne santé, sa femme Güdrun l’a quitté en lui annonçant que sa fille bien aimée Güdrun n’est pas de lui mais de celui qu’elle fréquentait à leurs débuts. Il n’a pas vraiment d’amis, alors il va chez son gentil voisin, qui lui fait un gâteau, et lui demande de lui prêter son fusil. Pour se suicider. Mais il répugne à l’idée que c’est sa fille qui peut le trouver. Il réfléchit à se pendre, idem.  Eurêka, se dit-il, le mieux n’est-il pas de se rendre dans un pays en guerre où la mort arrive n’importe quand. Il laisse tout en plan, même son portable mais embarque sa petite boîte à outil car il faudra peut-être fixer un crochet pour s’y prendre.
On le retrouve dans ce pays où vient d’être déclaré le cessez-le-feu. Il avait réservé dans un hôtel qui était mieux en photo, forcément, c’était avant. C’est un frère et une soeur plus son petit gars qui tiennent l’hôtel de la tante, morte. Il n’y a rien dans cette ville dévastée, les commerces sont vides, pas de resto, rien.
Il se donne quelques jours pour mettre son projet à exécution mais il commence à se rendre utile avec sa petite boîte à outil. Et puis il aime bien les gens de l’hôtel. Bref, que va-t-il se passer ensuite ?
Je ne dis pas que le suspense est insoutenable. Mais ce texte est original, assez poétique, l’homme est attachant et l’histoire aussi. Tout ce qui a trait à la guerre est impressionnant. Le lieu n’est pas précisé, je pensais à la Serbie sauf que l’hôtel est au bord de la mer. C’est sûr que les touristes vont mettre un certain temps à revenir s’y baigner.
Les deux autres livres, très bien,  que j’ai lus d’elle sont sur ce blog.

Ör de Audur Ava Olafsdottir aux éditions Zulma. Traduction de Catherine Elyoffson. 242 pages, 19 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #401

Drôle de semaine ! Stephen Hawking s’est envolé vers les étoiles en emportant son immense intelligence et il nous laisse d’horribles trous noirs ! Qu’on en juge : une foutue blonde raciste, un foutu chanteur féminicide, des semaines trouées de foutues grèves SNCF, un foutu parti de partis de gauche , un parti de droite dirigé par un foutu cerveau quiet, de foutu(e)s retraité(e)s qui ne pourront plus se payer leurs foutus Chamonix Orange… mais dans quel foutu monde Vuitton, mister richer than ever Arnault ? Hé bien dans notre foutu monde, foutue banane. Ah ben oui, where else ? Foutu truc !

– RR : Régulièrement, pour me rassurer sur mon état mental, j’écoute deux minutes Angot. Efficace.
– OVH : Il y a des gens … Je peux les comprendre : il faut voter FN, revenir à la peine de mort, appeler les Africains des nègres, les arabes, des bougnoules, les Juifs, des youpins, rejeter les migrants à la mer, interdire l’avortement, la PMA, la GPA, le mariage gay mais alors quand ils disent que les œufs bio c’est de la connerie, là, franchement, je me fous en rogne.
– CD : Au bout du compte, c’est pas mal fait le vieillissement féminin. Ta vue baisse quand te pousse un poil au menton.
– EN :  Marine nationale, c’était bien comme nom.
– MM : Marine Le Pen fâchée à mort avec son père, ne parlant plus à sa mère, ni à sa sœur, ni à sa nièce ni à son ex-meilleur ami, choisit d’appeler son parti Rassemblement ?!?
– CC : Je n’ai rien contre le progrès mais quand je vois à quel point le simple fait d’avoir mis des roulettes sur des valises nous rend complètement cons dans les gares et les aéroports je m’inquiète un peu pour la suite
– QR : Mon avis éclairé sur Bertrand Cantat : qu’il crève.
– CC : pourquoi débattre des concerts de bertrand cantat quand on peut aller s’embrasser au soleil ?
– HB : Et c’est parti pour la Journee Stephen Hawking… auteur du livre qu’on a tous acheté mais jamais lu
– OK : Stephen Hawking est mort. Le QI moyen de l’humanité vient de chuter de moitié. RIP
– PI : Stephen Hawking écrivait ses conférences à l’aide d’un système qui détecte les contractions des muscles de sa joue. Toi pendant ce temps là tu tweetais « l’batar chu mort pddrrr » avec tes doigts.
– EM : Cyril Hanouna rendra ce soir hommage à Stephen Hawking en diffusant un trou noir de la pensée en direct dans Touche Pas à Mon Poste.
– OM : Pour mieux comprendre le fonctionnement des trous noirs, observez attentivement celui dans lequel va s’engouffrer l’intérêt pour Stephen Hawking sur Twitter.
– OVH : RIP Stephen Hawking : enfin raide.
– DT : Puisqu’on ne veut plus de lui Bertrand Cantat a décidé d’intégrer le groupe Supertrempe.
– OK : Stephen Hawking meurt en plein milieu de la semaine du cerveau. C’est un comble !
– OM : Le Rassemblement National, pour un rassemblement de tous les Français* ! *à l’exception des noirs, des arabes, des PD, des gouines, des musulmans, des juifs, des journalopes, des gauchiasses, des migrants, des étrangers, des Socialistes, des Républicains, des insoumis, etc.
– RR : Pourrait-on savoir la date des prochaines grèves SNCF bien en amont, que les usagers puissent avoir le temps de trouver un substitut à l’expression « pris en otages » ? Merci.
– NA :  Laurent Wauquiez annonce qu’il va comme le FN changer de nom et s’appeler Jean-Marie Wauquiez.
– RR : Stephen Hawking est mort en avouant n’avoir jamais rien compris aux femmes. En même temps, ce n’est pas en étudiant les trous noirs qu’il aurait pu entrevoir les tréfonds complexes de notre intelligence…
– AB : Maintenant que Stephen Hawking est parti, Nadine Morano est la seule à pouvoir expliquer le secret des trous noirs et enfin trouver son amie noire.
– JPT : Le sacré défi des cheminots : faire en sorte que les Français s’aperçoivent qu’ils ne travaillent pas 2 jours sur 5 !
– AB : En 2050, il y aura plus de sacs en plastique et déchets industriels que de poissons dans les océans, ce qui permettra de les traverser à pied et ouvrira la voie à un nouveau tourisme écologique sans avion pollueur.
– PC : Comme le dit ma chère belle-mère, « je suis fatigué d’avoir toujours raison »…
– JB : Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus de la mort, certes. Mais le côté positif c’est que ça nous rapproche aussi un peu plus de la mort de Laurent Wauquiez.
– YB : au magasin d’alimentation, je me retrouve à la caisse derrière un jeune noir, à peu près de ma taille. Je constate que ses fesses sont à peu près à la hauteur de mon nombril. je me dis qu’il doit y en avoir un des deux qui est mal proportionné.
 Saisi d’un doute affreux, je vérifie discrètement que mes fesses ne traînent pas sur le sol…
– AM : Quand le sage montre la fortune de Bernard Arnault  : 58 milliards €,  l’idiot regarde le statut cheminot
– NP : Il y a tellement peu de gens qui ont voté au PS que ce n’est plus un scrutin pour un premier secrétaire, c’est une élection de délégué de classe.
– RR : Dites donc les retraités !! Vous avez vu « Soleil vert » ? Alors calmez-vous et rentrez garder vos petits-enfants.
– OV : Je dis pas que les agents de la SNCF foutent rien, je fais juste remarquer que même la grève ils la font à mi-temps.

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Comprendre les ravages du viol sur les enfants

la petite fille sur la banquise d’Adélaïde Bon est un livre exceptionnel sur la violence faite aux enfants car il démonte entièrement le processus de destruction de la personne. Jusqu’au jugement où là aussi, faute de connaissances, la souffrance de la victime peut être encore niée. Heureusement, il y a aussi des personnes, des psys, des associations, des avocats qui aident les victimes. Mais encore faut-il le savoir, le pouvoir, en avoir les moyens ou même, tout simplement, sortir de la léthargie émotionnelle dans laquelle elles se sont souvent réfugiées.
Adélaïde Bon relate les ravages que le viol subi à l’âge de neuf ans ont produit sur sa vie jusqu’à récemment, jusqu’à ce qu’une psychiatre l’aide à se souvenir de la scène traumatisante et à mettre des mots sur l’agression. Malgré une plainte déposée juste après, malgré l’examen par un médecin*, on (les adultes) avait qualifié cela d’attouchements (ce qui veut dire que c’est un délit, pas un crime et que la prescription est plus rapide.
(* Sa mère et le médecin avaient décelé que la vulve de la fillette était anormalement ouverte mais en l’absence de description de la part de la fillette et aussi de sang, de bleus, de manifestations de violence, avaient oblitéré le viol. Alors qu’un adulte prédateur sait vraiment violer des fillettes sans qu’il soit besoin de les frapper.)
Depuis, la fillette, puis la jeune fille, puis la femme, se demandait pourquoi les méduses angoissantes surgissaient dans sa tête, pourquoi ces dégoûts, ces cauchemars, cette volonté de détruire son corps, ce penchant aux obscénités, cette terreur de faire de sales gestes sur son bébé, ces envies récurrentes de vomir, cet empêchement à l’amour… Sans parler de la boulimie. Mais toujours souriante, toujours gaie en public, ne pas se plaindre.
Après des centaines de thérapies individuelles, en groupe, de séances d’ostéopathie, de méthodes diverses, les centaines de livres sur le sujet, elle ne vient à bout de ce drame qu’avec la rencontre de M. Salmona qui va lui venir en aide et parallèlement, avec l’arrestation du prédateur, 25 ans plus tard !, pour le procès duquel il faut tout mettre en mots. Adélaïde a rempli des carnets, toutes ses plaies, ses douleurs, ses éclaircies y sont consignées, c’est pourquoi son livre est si intime, si détaillé, si implacable. Elle ne nous épargne rien, même le plus trash.
Le procès ne lui apportera pas le soulagement souhaité. L’experte qui la cuisine n’est pas sensible à sa dévastation, le juge pas tellement non plus. Sur les 74 victimes, six ou sept seulement son présentes. Une avocate estime que le nombre des victimes de ce pervers (soit celles qui n’ont pas parlé et encore moins porté plainte) est de 7 à 800. Quant à l’accusé, soit il insulte le président (« enculé ») pour être viré du tribunal, soit il débite des choses sans queue ni tête. Alors qu’il s’exprime tout à fait normalement quand il prépare son coup. Donc aucun regret ou pardon. Rien.
Il se trouve qu’avec sa psychiatre, les attouchements subies par la fillette ont pu être requalifiées en viol, et au cours des différentes phases du procès et de sa thérapie, Adélaïde Bon s’est rendu compte que le pervers était allé beaucoup plus loin qu’elle ne l’avait imaginé. (Poignants récits des victimes lors du procès).
Le mécanisme de l’oubli est très bien expliqué (p.166) scientifiquement. Comment le cerveau se mobilise en cas de choc et de traumatisme, comment il rationalise ensuite pour agir. Mais ici, pas de rationalisation possible, le choc reste à l’état brut, le cerveau est court-circuité, on appelle cela la dissociation. La personne dissociée ne pourra pas s’en sortir seule. De plus, pour taire les sales instincts que le prédateur a fait germer, elle sera encline à répéter le processus sur autrui.
Aujourd’hui, Adélaïde Bon va mieux, elle a repris possession de son histoire et si elle vit plus sereinement, le mal reste au centre de sa vie.
Toutes les personnes concernées par les violences faites aux enfants (et aux adultes) devraient lire ce livre qui n’est pas qu’un témoignage. Qui est avant tout une recherche de sens.

La petite fille sur la banquise par Adélaïde Bon. 2018 aux éditions Grasset. 256 pages. 18,50 €.

Texte © dominique cozette

La servante écarlate, le livre…

Ne connaissant ni le livre ni la série (personnifiée par l’excellente Elisabeth Moss), je suis entrée dans l’histoire sur les conseils d’une proche. Je sortais à peine d’un livre très dur (voir article précédent) et me voilà plongée dans une ambiance presque pire, enfin différente mais jamais, jamais confortable. La Servante écarlate de Margaret Atwood est une dystopie très dérangeante pour la femme que je suis : les femmes qui y vivent sont soit les épouses stériles des Commandants, hommes faisant partie de l’élite, soit les femmes de services, cuisinières etc, soit, surtout, les servantes vêtues de sortes de cache-corps avec cornette cache-visage, le tout de couleur écarlate. Elles on été capturées car possiblement fécondes dans une époque où plus personne ne l’est. On a peut-être volé leur enfant pour le donner à un couple, en tout cas, elles sont emprisonnées dans cette maison, n’ayant pour unique rôle que de procréer. Pas de lecture, pas de loisirs, rien pour écrire, pas le droit de converser même si on peut échanger quelques brèves hors surveillance. Certaines se sont évaporées, on ne sait pas si elles se sont suicidées, si elles ont fui, si elles ont été exécutées. Les châtiments corporels sont féroces. Parfois se balancent quelques pendu(e)s coupables d’avoir transgressé les règles. Aucun sentiment n’est permis, aucun plaisir non plus, même et surtout lors du coït (la cérémonie cela s’appelle) où l’épouse se pose sur la servante pour simuler une insémination conjugale.
Il est possible de tricher : un médecin propose à notre héroïne de l’inséminer, comme d’autres l’ont fait. C’est passible de mort. Et puis, comme partout où la discipline est d’airain, on filoute les règles, on triche, on va où il ne faut pas, dans un endroit des plaisirs formellement interdit, mais connu de presque tous. Le style lui-même est factuel, froid.
C’est un livre qui met très mal à l’aise, un livre inhumain où rien de bien ne peut advenir car si le bébé arrive, il est aussitôt confisqué. Aucun affect n’est possible, la prison se construit irrémédiablement à l’intérieur des êtres.  Seule préoccupation positive : regagner sa liberté. Est-ce seulement possible ?

La Servante écarlate de Margaret Atwood au Pavillon Poche de Robert Laffont. Traduit par Sylviane Rué. 524 pages. 11,50 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #400

Voilà 400 semaines que je récolte les Fessebouqueries et Twitteries des fondus du net pour vous en faire profiter ! Les premières, anorexiques, datent du 24 juillet 2010 ! On arrose ça ce soir, vers 19h30 devant nos écrans ? Champagne pour tout le monde ! C’est Bernard Arnault, le généreux, qui offre avec tout le pognon raqué grâce au gouvernement. Macron offre l’oeuf de sa poule, je ne parle évidemment pas de la gonade de Brigitte, arrêtons de dégoner ! Sinon, 8 mars, les droits des femmes qui se prennent encore souvent une bonne gauche de la part des hommes mais ça avance, ça avance, d’ailleurs nos cheminots vont nous conduire jusqu’en Corée du Nord où les deux chefs d’état les plus cinglés de la terre nous promettent de s’épouiller comme deux gentils bonobos. Et de se mettre une langue, peut-être…

– CC : avec ce beau soleil j’aurais bien mis une robe d’été mais j’ai encore mon cul d’hiver
– AB : La cagnotte de soutien au nécessiteux Elton John, déshérité par sa maman (plus de 300 millions de disques vendus), a déjà recueilli 67,11 €. Merci à tous.
– DlP : Demain, c’est la fête des grands mères pensez à lui faire signer des chèques surtout si elle perd la tête.
– NP  : Tu sais que quelque chose ne tourne pas rond quand il est plus facile de trouver un supermarché ouvert le dimanche qu’un musée ouvert le lundi.
– PdJ : Une pensée pour Emmanuel Macron obligé de faire un cadeau à sa femme à la Saint-Valentin ET à la Fête Des Grands Mères
– AB : Curieux politicards qui pestent contre les médias détenus par des milliardaires mais font une crise d’angoisse en priant pour y être invités : crache dans la soupe et mords la main qui te nourrit.
– YB : Marlène Schiappa annonce que l’âge du consentement sexuel sera limité à 75 ans
– AB : La fortune de Bernard Arnault ayant grimpé de plus de 30 milliards en un an, il fait désormais 12 à 18 repas par jour et prend 6 bains de billets de banque.
– LC : L’avantage d’être en couple, c’est aussi pour ces moments où tu te sens un peu déprimée et que t’as besoin de parler et que tu sais que ton mec sera toujours là pour te dire « ça peut attendre la fin du match? ».
– NP : Bref Charles Beigbeder propose de creuser des tunnels routiers partout sous Paris et d’inventer le métro… Chez les Beigbeder il y en a un qui se drogue et l’autre qui devrait s’y mettre.
– RdB : Je viens de lire tout le règlement de Twitter, et croyez le ou non, il n’est marqué nulle part qu’on doive se foutre sur la gueule.
– NA : Un journaliste de BFMTV retrouvé coincé dans le cul de la poule de Macron.
– AB : Selon le compte Twitter de la présidence, il y a un poulailler à l’Élysée : on comprend tout de suite mieux l’ambition de la pintade Morano.
– SF : Mon patron trouve que je tweete trop. Je lui ai répondu que s’il bossait un peu plus il aurait moins le nez sur mon écran
– EF : Comme chaque semaine, nous distribuons de la soupe aux SDF. Hier, il nous manquait des gobelets, on va demander chez MacDo. Réponse « Désolé mais cela ne correspond pas à l’image de notre marque » . Voilà, comme ça c’est dit.
– CC : Bercoff dit le Blaireau des Carpates : « Caroline De Haas dit n’importe quoi ! Et quand on est pas d’accord elle va au commissariat ? C’est de la castration ! » Les mecs, ces petites choses fragiles qu’on castre d’un rien.
– JC : Selon Forbes, Bernard Arnault a gagné 30 milliards de dollars en un an, passant de la onzième à la quatrième place. Je crains un peu une terrible inondation dans le pays, causée par le fameux effet de « ruissellement ».
– OVH : En ce moment, il paraît qu’il y a PSG contre Madrid (niveau expert Zidane). Il y aussi Ghouta contre Syrie (niveau expert Al Assad).
– DC : J’espère que tous ceux qui sont privés de Jean-Pierre Pernaud ont droit à un soutien psychologique !
– AR : ce climat de tribunal populaire permanent me semble nauséabond, je propose qu’entre deux sursauts d’indignation, on s’oblige à poster au moins trois sujets d’enthousiasme
– NK : J’ai vu L’Insoumis. Le film est très bien sauf la fin qui est nulle.
– ML : Cocorico ! La France compte maintenant 40 milliardaires ! 
Dont combien de salauds de privilégiés de cheminots ?
– DR : Un jour, il faudra faire le ratio des politiques (généralement de droite ou de la fausse gauche genre Blair DSK Macron) qui trouvent un job dans les banques pour services rendus. Dernier en date, Baroin …
– DC : « Philippe Martinez va s’occuper de la féminisation de la CGT » . Les femmes auront le droit de se laisser pousser la moustache.
– RR : La journée des droits de la femme tombe en même temps que la journée nationale de l’audition. Ce qui prouve bien qu’on a du mal à se faire entendre.
– OK : Le nouveau X-Man. Don d’ubiquité : François Baroin est désormais : – conseiller chez Barclays – maire – président d’agglomération – prof – président des maires de France – avocat
– NP : Il y a tellement de journées mondiales de tout et n’importe quoi que ça ne m’étonnerait qu’à moitié qu’il y ait une journée mondiale des journées mondiales.
– NA : Bernard Arnaud 4 ème fortune du monde, vous inquiétez pas ça va bientôt ruisseler.
– RV  : Journée de l’audition. Juppé apporte son soutien et aurait déclaré: « je reste droit dans mes oreilles ». A bon entendeur…
– CB : Une journée de l’entendement des droits des femmes. Un code civil offert pour l’achat de 2 sonotones !
– DC : Trump et Kim vont enfin pouvoir mesurer leur bite de visu. Et parler coupe-tifs.
– NP : En France les droits des femmes avancent tous les jours. Par exemple en France les femmes peuvent s’habiller comme elles veulent. Sauf si elles veulent mettre un voile… Ou une jupe trop courte…. Ou une jupe trop longue… Ou un décolleté trop plongeant…
– RdB : C’est marrant comme quand t’es seule à un arrêt de bus y a toujours des gars qui ralentissent pour voir si des fois tu serais pas une pute.
– JS : Amélie Poulain en plus poissonneux.
(mais qu’est-ce qui m’a pris d’aller voir La Forme de l’Eau ?)

FESSEBOUQUERIES  RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo.

Illustration © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

Femme à la mobylette. Très dur…

J’ai hésité à vous conseiller ce roman très lourd, très dur, mais je vous préviens. Donc c’est vous qui décidez.
Jean-Luc Seigle m’avait bouleversée avec son livre précédent Je vous écris dans le noir (article ici) grand prix des lectrices de Elle, qui racontait la vie de Pauline Dubuisson, tragiquissime depuis son enfance, qui avait tué son amant et se retrouvait sous les traits de BB dans la Vérité. Film qui ne lui a rapporté que du malheur, en plus.
Celui-ci semble être une fiction quoique mâtinée d’éléments réels. C’est un portrait de femme, une femme acculée au désespoir qui, dans le premier chapitre, hébétée, se demande si elle a tué ses trois petits. Elle ne les entend plus à l’étage. Mais le couteau de cuisine est là, propre…
Finalement non. Mais que faire de sa vie, elle est au chômage, sa grand-mère adorée n’est plus, son mari l’a quittée pour une femme aux revenus confortables et fait tout pour lui enlever les petits. La maison ne ressemble plus à rien, le jardin à une décharge. Noir c’est noir. Mais miracle, en rangeant la ferraille, elle découvre une vieille mob qui marche ! Youpi, elle va pouvoir aller travailler chez le thanatopracteur, s’occuper des morts, elle aime les morts, les rendre jolis et même broder des petits tableaux de leur vie, des petits chefs-d’œuvre qui consolent les vivants. Elle fut couturière, mais ce métier a disparu, ça ne sert plus à rien.
Un jour, sa mob tombe en panne. Grâce à cela, elle fait la connaissance de Jorgen, camionneur batave, qui la lui répare. Coup de foudre réciproque, profond, irrépressible. Il la trouve magnifique. L’amour dans les yeux d’un homme, c’est tout ce qu’il fallait pour que la vie redevienne superbe… Mais un jour, les enfants ne sont plus là.
Ce livre est une ode à la vie, à l’amour, plein de poésie, de parfums, de petites choses qui rendent le quotidien supportable et les enfants joyeux. Mais ce livre est aussi un témoignage sur la pourriture, la cruauté, le malheur. S’il y a une balle dans le chargeur, il est pour elle, Reine.
Livre très dur, j’insiste. Et très beau.

Femme à la mobylette de Jean-Luc Seigle. 2017 aux éditions Flammarion. Suivi d’un récit de voyage A la recherche du sixième sens. 240 pages, 19 €.

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