Bristol ça rigole

Très drôle, ce Bristol de Jean Echenoz. Je ris à toutes les pages tellement le style de ce roman est déjanté. Le héros en lui-même, Bristol, ne fait pas rêver mais ce sont ses pérégrinations, ses rencontres, ses ratages qui réjouissent. Déjà quand il sort de son immeuble situé rue des Eaux à Paris, un corps tombe du cinquième étage sans qu’il s’en aperçoive. Il est dans ses pensées car il prépare son film en tant que réalisateur très médiocre qui le conduira à accepter une comédienne un peu terne qui disparaîtra mystérieusement après le tournage en Afrique où il rencontre une sorte de chef de gang qui viendra le squatter plus tard chez lui… Tout le petit monde qui circule dans ce livre vit une histoire pas banale, ces gens n’ont rien à voir les uns avec les autres et, comme le serpent qui se mord la queue, ça finira par de drôles de liens sans queue ni tête. Ou avec, on ne sait pas.
C’est la façon de raconter tout ça qui m’a proprement enthousiasmée, avec sa horde de mots, de termes, de tournures qu’on a peu de chances de croiser au détour d’une ligne de tout autre écrivain.e.
Bref, j’ai pris mon pied !
(Je relis, que c’est mal écrit ce post. Bon, tant pis, excusez ma flemme pour le refaire)

Bristol de Jean Echenoz, 2025 aux Editions de Minuit, 268 pages, 19 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #691

C’est compliqué la politique eud’ nos jours, moi j’y pige que pouic, pour employer un langage qui fut moderne en 1931. Y a l’autre qui dissout des matières fécales dans l’eau potable, ah non, je voulais dire qu’il dessoude la chambre (mais qui va récupérer la parure de lit ?) et c’est un bordel sans non, la gauche se bouffe le nez, la droite ne met un bracelet de prix et de repris à la cheville , un écrivain en pool casse ses pipes sans piper mots depuis des années tandis que les chefs d’entreprises menés par BA (pas Béa, ni béat, Bernard Arnault) et son syndical des Pauvres Milliardaires en Rut nous la jouent Ouinnnn mais que va-t-on devenir, car c’est connu qu’avec un milliard en moins, t’as plus rien. Sans faire de bruit, le 49.3 reprend sa place dans sa corbeille douillette tandis que les Trumpettes de la renommée toujours aussi mal embouchées continuent à casser les noix de toute la planète. Tchin mérité ce soir, très chers amis, avec mode et rations, bien sûr.

  • NMB : — Avec mon café, c’est possible d’avoir un verre d’eau, mon brave ?
    — Eau du robinet pleine de pesticides ou eau de chez Nestlé pleine de matières fécales ?
  • BG : C’est d’une clarté ce truc. « On est « contre » mais on vote « pour » afin que le budget passe. On vote « pour » Mais comme on est « contre » on dépose une motion de censure pour défendre « les valeurs de la république histoire de faire un truc un peu « contre » quand même mais pas trop ».
  • TEV : Biiiiip Biiiip Biiiiiiiip… Carla : « chéri, pourquoi tu as mis le réveil, c’est le week-end ?  Nico : « Ah putain de bracelet de bordel de merde, appelle les Balkany pour savoir comment ça s’arrête putain! »
  • MA : Environnement : est-ce que les Français font trop de lessives ? Sinon, Bernard Arnault utilise-t-il trop son jet privé, son yacht ? Bayrou utilise-t-il trop l’avion pour aller à Pau ?
  • EEF : Allez c’est parti ! J’ai décidé d’écrire des chansons romantiques de rupture, comme Adèle. Mon premier titre s’appelle « J’espère que tu pisses du sang par le cul ».
  • NP : Si Bernard Arnaud entre dans une pièce où il y a 100 personnes au RSA, alors en moyenne, tout le monde est milliardaire.
  • PA : Ma fille est en pleine crise d’adolescence. Ce matin, quand je lui ai dit
    « Passe une bonne journée », elle a hurlé « Ne me dis pas ce que je dois faire ! ».
  • NMB : Allo Kim Jong-Un, c’est Donald. Dis voir, j’ai pensé que je pouvais annexer ton pays, tout raser et en faire un parcours de golf, ça serait merveilleux. T’es partant ?
  • CJ : Le juge : « Est-il vrai que vous avez dépensé 1,8 million d’euros de travaux d’électricité dans votre villa de Giverny ? ». Patrick Balkany : « Oui, j’ai changé quelques loupiotes. »
  • NP : Franchement, je ne vois pas pourquoi on s’étonne que Trump veuille prendre le contrôle de Gaza. Arriver sur un territoire, virer ses habitants, les mettre dans des réserves pour construire des casinos et des cités balnéaires, c’est quand même la plus vieille tradition des USA.
  • ZA : Les éboulements sur la route des stations de ski est la politique la plus à gauche connue par le pays depuis 1981 .
  • LG : Bernard Arnault entame une grève du caviar pour protester contre le projet de surtaxe des entreprises.
  • SA : L’écrivain Paul-Loup Sulitzer nous a quittés. Ses auteurs sont en deuil.
  • FQ : On ne nous paulloupsulitzèrera plus !
  • MK : Qualifier d’écrivain Paul-Loup Sulitzer c’est comme si on disait du PS qu’il est de gauche.
  • DC : On nous annonce que Paul-Loup Sulitzer sont morts.
  • NF : Tests de drogue sur les députés : « Je trouve ça assez ridicule », tacle la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet. Il faudrait aussi fermer la buvette des députés : qui d’autre peut s’alcooliser sur son lieu de travail à des prix défiant toute concurrence puis aller siéger pour prendre des décisions qui engagent un pays tout entier ?
  • DSC : Dieu a créé l’homme avec de grandes jambes pour éviter que ses couilles traînent par terre.
  • US : Le bracelet électronique de Nicolas Sarkozy posé ce vendredi. Depuis sa condamnation il a eu le temps de faire trois fois le tour du monde à nos frais mais bon, une bonne nouvelle ça ne se refuse pas.
  • OV : Le bracelet électronique de l’ex-président posé ce vendredi. Pour un homme politique LR, c’est l’équivalent du sacre d’un roi de France.
  • SA : Le point commun entre Agatha Christie et Paul-Loup Sulitzer ? On retiendra d’abord leurs « 10 petits nègres ».
  • CG : Olivier Dussopt, architecte de la réforme des retraites, vient d’être condamné pour favoritisme pour avoir truqué un marché public. Il vient aussi de recevoir la légion d’honneur.
  • NP : Bon… OK… Contrairement à ce qu’il avait promis, Trump n’a pas réglé la guerre en Ukraine en 24 heures. Ni même en une semaine. Ni en deux semaines. Mais il a quand même autorisé le retour des pailles en plastique. C’est pas rien non plus.
  • – DT : I will be signing an executive order next week ending the ridiculous Biden push for Paper Straws, which don’t work. BACK TO PLASTIC) (post de Trump)
  • PA : Suite à de nombreuses polémiques actuelles, l’état du Monténégro a décidé de changer de nom. Il s’appellera désormais « Un thé s’il vous plaît monsieur ».

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Journal d’un exilé

Journal d’un exilé est le premier roman d’Amadou Barry. Cet auteur vient de Guinée. Il raconte la vie d’un exilé (il préfère ce terme à celui de migrant), Dramé, qui arrive en France après de grosses difficultés dans son pays et déchante très vite. Sans papiers, tu n’es rien et il s’en rend vite compte.
Il atterrit dans « le tunnel » aux abords de Paris où sont alignées tout plein de tentes qui constituent des carrés, celui des Afghnas, celui des mineurs etc…
Il tente de se rapprocher de certains et se rend compte qu’ils ne sont pas prêts à se confier, à parler d’eux-mêmes. Des taiseux. Cependant, l’un d’entre eux, Fodié, Ivoirien et intellectuel car il a des diplômes, lui propose de partager sa tente sans aucun échange. Quelle générosité. Et là, Dramé se rend compte que l’instruction, ça a du bon pour argumenter, lui qui a arrêté l’école trop tôt comme un idiot. Fodié lui enseigne beaucoup de choses, la philo par exemple, et l’incite à lire. Sa tente est d’ailleurs emplie de livres dont le très important Procès de Kafka qui n’est pas sans rpport avec ce qu’ils doivent affronter. Fodié analyse tellement bien les choses, l’état actuel de l’Afrique, leur situation par rapport à la politique, le racisme, l’attitude à toujours garder etc… que Dramé ne cesse de l’encourager à écrire son livre. Il ne le fera pas et il aura enfin ses papiers, mais c’est à ce moment-là qu’il meurt, laissant Dramé désemparé parmi tout le bordel de cette vie de merde.
Entre temps, ils auront connu les dealers qui font une promo effrénée de leur drogue (et ça marche auprès des mineurs qui deviennent enragés dès leur premier manque), les bagarres desquelles il vaut mieux s’éloigner, une nana seule mais costaude, sachant imposer le respect, et d’autres personnages hauts en couleurs. Il aura pu se faire embaucher à la volée pour des boulots durs et mal payés.
Dramé n’est pas un perdreau de l’année, il critique de façon très cash notre culture, les faux-semblants ou alibis que nous nous donnons pour avoir la conscience tranquille : « Vous devez entendre nos cris, vous allez voir nos gueules. Ces gueules que vous fuyez en signant un chèque pour une association, ou une pétition. Je n’ai plus envie de me taire, et je sais que je ne suis pas le seul. Nous ne voulons plus servir de défouloir à vos politiciens en mal de popularité ni être votre souffle-douleur ni des boucs émissaires. »
Un livre très humain, dur, qui ne remonte pas forcément le moral en ces temps délétères.

Journal d’un exilé d’Amadou Barry, 2024, aux éditions Julliard. 254 pages, 21,50 euros.

Texte © dominique cozette

De mon temps

De mon temps, on avait peur que les romanichels enlèvent votre bébé.
De mon temps, les femmes allaitaient les bébés, dans les lieux publics, au vu de tous.
De mon temps, si on appelait quelqu’un par son prénom, il disait : Quoi ? On répondait je t’appelle pas, j’appelle mes oies.
De mon temps, c’était un luxe d’avoir une salle de bain. On se lavait les cheveux toutes les semaines ou tous les quinze jours, en principe le dimanche, le séchoir n’existait pas. On ne se lavait pas les cheveux quand on avait ses règles. La plupart des gens avaient les cheveux gras à partir du mercredi. Le peigne y laissait ses traces.
De mon temps, on allait pique-niquer le dimanche. La campagne était aux portes des villes et on l’atteignait sans encombre, sans embouteillages et sans Bison Futé. Il y avait déjà des imbéciles qui préféraient s’installer au bord des nationales.
De mon temps, on allait souvent à la quincaillerie.
De mon temps, les gens avaient des goitres ou ils boitaient. Tout le monde connaissait la malformation congénitale de la hanche, affection typiquement bretonne. On voyait encore des anciens combattants avec une jambe de bois.
De mon temps, il fallait remplir sa chaudière de charbon deux fois par jour et vider le tiroir aux cendres. Il y avait beaucoup de charbonniers en activité dans les rues.
De mon temps, les coton-tige n’existaient pas. On enroulait un bout d’ouate au bout d’une allumette et on changeait l’ouate pour l’autre oreille. Tout le monde possédait des allumettes chez soi pour allumer le poêle.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #690

C’est pas une semaine trop rigolote. Déjà, la Faithfull se fait la tcho, mais il semblerait que le monsieur spécialiste du luxe en France, très colère, irait fabriquer ses beaux produits qui faisaient rayonner la France aux Etats-Unis pour faire rayonner la connerie de leur président. Son département marketing rame. Et Brigitte se demande qui va l’habiller dorénavant. C’est pour ça qu’elle re-collecte les pièces jaunes, je me disais aussi. What else, ah oui, des infos lancées comme ça : on propose d’abolir les privilèges de nos dirigeants politiques. Quelle utopie ! Vous renonceriez vous à 44 730 euros d’indemnités de départ, une voiture et un chauffeur à vie et
150 000 euros annuels (en plus de votre misérable retraite) pour trois mois comme premier ministre ? Moi, non mais je dormirais mal, je ne suis pas formée à ça. Donc, tchin dear friends car par bonheur, ça ne m’arrivera pas.

  • TE : Dieu, mais que Marianne était jolie, Quand elle marchait dans les rues de Paris, Marianne Faithfull…
  • PA : J’ai entendu à LCI que les inondations étaient dues à la pluie. Je comprends mieux.
  • AL : Une serveuse raconte la visite surprise d’Emmanuel Macron dans un bar à Hirson, dans l’Aisne : « Il a pris un grattage ». Mais lequel, bon sang ? Un Morpion ? Un Astro ? Un Bingo ? Elle est où l’info ?
  • DSC : « Il a commandé un café, il a pris un grattage, comme un client normal ». Totalement faux : Un client normal commence par un grattage, puis commande un café.
  • MA : La France est malade, estime Edouard Philippe. Édouard Philippe, c’est le virus qui se prend pour le vaccin.
  • AP : Nicolas sauvé par le gong. L’ancien président ne portera pas de bracelet électronique, le droit prévoit que la libération conditionnelle peut être accordée aux condamnés de plus de 70 ans, dès lors que leur insertion est garantie.”
  • TJ : T’as 70 ans, pas de bracelet, c’est que t’as raté ta vie.
  • SJR : Bernard Arnault il est tellement intelligent qu’il trouve que les taxes en France c’est nul mais il suce la b… de Trump qui veut foutre des taxes exorbitantes sur les produits européens (donc les siens).
  • CV : Il a changé Macron : il a débuté devant la pyramide du Louvre en tant que Chef de l’Etat et en 2025 il revient en tant que chef de chantier. Il a arrêté de faire des promesses, il fait des devis.
  • RP : Emmanuel Macron aperçu dans la salle des antiquités égyptiennes du Louvre en train de présenter le Sphinx de Tanis à un groupe de touristes chinois. Quelques difficultés en mandarin. Direction le musée Grévin pour l’inauguration de la statue de Clara Luciani à 16h.
  • DS : Pourquoi ne pas sortir de nos postures idéologiques et imaginer un sponsoring privé pour aider à rénover le Louvre ? On pourrait partir sur un contrat de naming ambitieux type Musée Louvre Carglass. Qu’en pensez-vous ?
  • US : Bonjour Bernard Arnault. On parle de ta conversion au fascisme dans le seul intérêt de tes milliards. Ça commence à se voir de plus en plus.
  • DP : « Le gouvernement comprend la colère de Bernard Arnault » . Bizarrement il n’a jamais compris la colère des gilets jaunes.
  • OV : « Monsieur le président, Je vous fais une lettre, Que vous lirez peut-être, Si vous avez le temps. Bon en gros, je ne veux pas payer d’impôts supplémentaires, je me barre. Ciao la compagnie ! »
  • WE : « J’aime pas vos retraites et votre système de santé. Je préfère les pays où ils crèvent sans rien dire. Ça rapporte plus. »
  • DP : En 2012, après la crise financière, Sarkozy propose une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. Bernard Arnault menace de partir en Belgique. Depuis, sa fortune est passé de 40 milliards à 190 milliards. C’est tout pour le moment.
  • ED : « J’ai été élevé comme une fille : je faisais la vaisselle » (Marc Lavoine). Marc, je t’aime bien, mais il faut qu’on parle. Tu n’as pas été élevé « comme une fille », mais comme une personne capable d’assumer le quotidien sans maman ou personnel de maison.
  • CD : Tiens ? Il semblerait que finalement les anciens présidents et les anciens premiers ministres vont conserver leurs avantages contrairement à ce qui avait été annoncé ! Je me disais aussi…….
  • PO : 236 ans après l’abolition des privilèges, les anciens premiers ministres et les ex-présidents garderont finalement leurs avantages.
  • US : Mais n’oubliez pas d’aller travailler 20 heures par semaine pour vos 600 euros de RSA.
  • OV : URGENT : Afin de contribuer à la défense du Groenland face à une invasion américaine, la France annonce avoir vendu au Danemark un exemplaire démontable de la ligne Maginot (modèle hivernal). Un bel exemple du savoir-faire français qui s’exporte !

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

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