Les Fessebouqueries #390

L’actu est comme cette fin d’année, pleine de bûches et d’embûches, de langue et de gueules de bois, d’alcool dans les veines et au volant, d’endive divinisée, enfin bon, genre chambre du gosse mal rangée, miettes de galette des rois mangée par un lépreux, non, je retire, va falloir me trier tout ça comme on trie les migrants aujourd’hui. Pas joli-joli, tout ça, heureusement que le blanc manteau va finir par tout recouvrir ! Bonnes agapes qui ne sont plus ce repas à caractère religieux, dont le but était d’entretenir l’amour dans la communauté chrétienne mais l’occasion de se bourrer la tronche en hurlant, dansant et vibrionnant. On se retrouve sur les Champs Elysées, OK ?

– CC : en même temps c’était un peu évident la gueule de bois après la bûche
– OVH : Mon mari : « Alors, tu es contente de tes cadeaux de Noël ? »
Moi : « Heuh, c’était quoi déjà ? »
Mon mari : « C’était bien la peine que je dépense 19,80 € pour ton vaporisateur : »
Moi : « Excuse-moi, je te rembourserai. »
– SM : Ma mère voyage, fait la teuf avec ses copines en boîte, vingt bornes de rando hebdomadaires, chante à la chorale et bosse toujours. Mais où sont passées les grand mères qui font des confitures, des gâteaux et qui gardent nos enfants les week-ends et vacances scolaires ?
– OM : Le jour où L214 va mettre une caméra cachée chez moi quand j’ouvre des huîtres, on va tous devoir arrêter d’en bouffer pendant un moment.
– CC : par contre les gens au cinéma qui ne mangent pas de pop-corn si vous pouviez arrêter de faire du bruit avec vos « chhhhhuuut », « psssss », « rolalalala » ça serait vraiment très agréable pour les gens comme moi qui bouffent, boivent, étendent leurs pieds sur le fauteuil de devant, sérieusement, vous me ruinez mes séances avec votre savoir-vivre
– JMC : L’excellentissime Charles Dutoit accusé d’avoir dirigé chanteuses lyriques et instrumentistes à la braguette. Allez, je vais réécouter le carnaval des animaux.
– NP : 5ème jour en famille : l’ambiance à table est tellement glaciale que je ne serais pas surpris de voir débarquer les enfants Courjault.
– EM : Amis chômeurs, ne mangez plus de pâtes, on pourrait vous soupçonner de gagner 5000 euros par mois.
– CB : Je vous souhaite un joyeux Noël inclusif, vegan, paritaire mais non-binaire, safe et non-oppressif, respectueux de la norme européenne NF EN 13241-1 régulant l’amusement collectif en période de fêtes.
– OM : N’empêche ça devait être chaud pour nos grand-parents de trouver un acheteur pour leurs oranges sur e-bay…
– NP : 6ème jour en famille : l’ambiance commençait à se détendre jusqu’à ce que quelqu’un dise au beau-père qu’on ne sert pas du Jurançon sur du foie gras. La salle à manger ressemble à Alep.
– EN : En l’espace d’une blague, Tex est passé de comique ringard à martyr de la liberté d’expression : France Télévisions, accélérateur de carrière.
– TP : Il y a 1,5 million de chômeurs en France depuis 2008 à cause d’une épidémie de paresse. Il faut donc mieux les contrôler.
– GB : Laurent Wauqiez prépare son contre-gouvernement : « Alors…   — Secrétaire d’Etat à la condition féminine : E.Zemmour  — Ministre de la culture : N.Morano  — Ministre des finances/budget : P.Balkany  — Ministre délégué à la fusion FN : T.Mariani  — Ministre de la laïcité chrétienne : E.Ciotti  — Ministre contre l’assistanat : F.Fillon.. »
– ME : Des mineurs isolés étrangers cherchent un peu de chaleur dans les tambours des sèches-linges d’une laverie. Quartier de la Goutte-d’Or, Paris, 2017.
– AB : Le petit Jésus volé dans sa crèche du Puy-de-Dôme et remplacé par une endive aurait demandé l’asile politique en Corée du Nord : malgré l’appel de son ambassadeur le Pape François, trop de chrétiens refusent d’accueillir les migrants.
– FS : #BalanceTonPrince Grande-Bretagne: Une avocate veut interdire la Belle au Bois dormant car « le baiser n’est pas consenti. » Des féministes et pédagogues suisses la soutiennent.
– DC : Froid extrême aux USA. Pour fustiger la théorie du réchauffement climatique, Trump promet d’attraper les congères par la chatte !
– JS : Les chômeurs ne veulent pas travailler. Les SDF ne veulent pas se loger. Les arguments que tu n’entendais que très tard au comptoir du Balto deviennent ceux du gouvernement Macron pour justifier sa politique.
– JB : Peut-on considérer la gueule de bois comme l’apéro du petit-déjeuner ?
– LC : Georges Weah, Ballon d’Or puis Président du Liberia. C’est dans ces moments là que tu te dis que c’est pas si mal que Ribéry n’ait jamais eu le Ballon d’Or.
– AB : L’endive qui a été substituée au petit Jésus volé dans sa crèche du Puy-de-Dôme serait pressentie pour remplacer l’inutile Nicolas Hulot.
– GC : Si j’ai bien compris, le contrôle accru des chômeurs va permettre de mieux contraindre les quelques chômeurs qui ne veulent pas bosser, à prendre le job qu’un des nombreux chômeurs qui veulent bosser aurait accepté. J’ai pas fait l’ENA donc l’efficacité du truc doit m’échapper.
– OB : Mathilde Seigner ne respecte vraiment rien. Depuis quand on se bourre la gueule le 29 décembre ?
– NN : Je suis tellement déçue par Mathilde Seigner, sincèrement 3g d’alcool dans le sang ???? C’est tout !!!!

FESSEBOUQUERIES  RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts qui présentent un certain taux d’humour face à l’actu. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo.
Illustration © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

Gloire aux petits bras !

On n’en parle jamais des petits bras fins. Les petites flûtes adolescentes. Les jeunes biscottos malingres. Quel poète, quel aède, quel chantre a osé dire à une jeune fille qu’elle avait des bras ravissants ? Sans le risque d’une baffe car un tel éloge pourrait sous-entendre que le tout reste, yeux, bouche, seins, nuque, taille, hanches, fesses, jambes, chevilles, oreilles, pieds, voix, nez etc… est vaguement daubé.
Donc, les petits bras …

Oui, les bras d’adolescentes montées en graine, ces brindilles maigrelettes, voire anorexiques so Eléonore Klarwein, diaboliquement menthe !
Puis qui  s’épaississent doucement pour passer au stade Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Audrey Tautou,…
Et puis, il y a les très honnêtes bras des créatures ensorcelantes, les femmes femmes exhibant leur moelleux rondelé, comme celui des cuisses, des seins, de la petite couche de graisse ventrale. C’est joli aussi mais c’est alors plus Romy Schneider, Sophie Marceau.
A l’heure où les petites nanas farfouillent pour dégotter la chouette robe dénudée qui va mettre en valeur en cette fin d’année leurs juvéniles humérus, les ex-ex-ex-petites-nanas-baby-boomeuses vont s’emmitoufler dans un plaid 100% cachemire à 425 € chez Merci ou 9,99 chez Toupourien (garanti bourré d’électricité statique) pour roupiller devant les multiples bêtisiers censés leur faire finir l’année dans une cascade de rires à bouche que veux-tu (moi ? … non, non, rien… faut juste que j’aie le courage de me sortir de mon Cinna / mon Clic-clac pour aller au lit), on peut se poser la question : pourquoi les petits bras ne sont pas plus chantés, honorés, fêtés, focusés, comme le seul (et rare) gage de fraîche jeunesse de son innocente propriétaire ?
Oui pourquoi ? Je pose la question.
Quelques égéries, largement dépassés les 50, 60 balais mais conscientes du pouvoir d’attraction d’un tel morceau de roi, ont su le garder maigre, le gringalet, telles Arielle D., Karen Ch. ou encore madame la première dame, qui n’hésitent jamais à porter une petite robe sans manches — sans manches mesdames et messieurs — et à continuer d’exhiber cet endroit du corps que je ne saurais voir sans un frisson de terreur dans l’hypothèse d’un éclairage imparfait ou d’un soleil ruisselant au zénith : gare alors au terrible effet chauve-souris ou à la rédhibitoire ridularité de ce petit spot intime qui ne devrait jamais sortir nu en ville à l’âge canonique, toujours fixé à 40 ans même si on est encore canon à cet âge, mes bien chères sœurs.
(Il paraît que ça se peut se dégraisser ou lifter mais il ça coûte un bras.)

Si cet article vous a passionné(e)s, je vous parlerai prochainement de la taille des oreilles qui s’accroît avec l’âge.

Texte © dominique cozette.

Les Fessebouqueries #389

J’ai pris un avocat supercosto genre Dupont-Moretti pour vérifier les posts ci-après publiés car maintenant qu’on n’a plus le droit de rire de n’importe quoi,  avec n’importe qui, qu’on n’a plus le droit de se déguiser en n’importe qui, qu’on n’a plus le droit de tuer n’importe qui sans se faire fouiller le facebook jusqu’au trognon, qu’on n’a plus le droit de voler (avec) l’argent du contribuable pour voyager tout confort, j’ai peur à ma ride de l’humour. En attendant, pensée émue pour les pauvres dindes, chapons, homards, esturgeonnes, huîtres etc… qui ne se remettront vraisemblablement de la journée la plus hotte.

– MH : Je vois des Macronistes t’expliquer par la formule : a^(n+1)+y(e^2+350.000)/S6-9x^n-1(eN+1-89y) que le vol à 350.000 € d’Edouard Philippe c’était pour faire des économies.
– OVH : Quand je pense que mon fils Max ne peut pas venir de New York passer les fêtes à Paris parce que même le low cost est trop cher : 2500 $. Je vais exiger qu’Edouard Philippe vienne passer le réveillon avec moi.
– OVH : Patrick Henry décline toute responsabilité dans la disparition de la peine de mort.
– OK : Faut pas se plaindre, il aurait pu faire construire un aéroport pour se poser à Matignon.
– OM : Faut pas nous prendre pour des cons : si les Miss représentaient vraiment leurs régions, Miss Corse ce serait une bombe.
– MO : —  Maman, pour le carnaval je peux me déguiser en chinoise ou en indienne ? — Nan c’est raciste. — Ah. En vache ou en chat ? — Non, c’est spéciste. — Ben en quoi je me déguise alors. — Gueule sur les déguisements des autres et dis que t’es déguisé en Twitter.
– GB : C’est donc la voix de Jacques Toubon — ex baron RPR qui avait affrété un hélico dans l’Himalaya pour tenter de disculper Xavière Tiberi mouillée jusqu’au cou — qu’on entend le plus sur le scandale actuel de l’accueil des migrants. Et la gauche s’étonne de prendre des roustes électorales.
– MN : Tweeter c’est sympa, hein, mais ça donne quand même la parole à beaucoup de cons. Alors qu’ils auraient pu gentiment rester au chaud au PMU du coin.
– OVH : Maîtres Dupond Moretti et Berton vont plouffer pour savoir lequel va défendre Nordhal Lelandais.
– LS : Ras le cul de l’hiver, je vais téléphoner à ma mère. Avec un peu de chance, quand je raccrocherai on sera déjà en été.
– GB : « J’assume » c’est quand même beaucoup plus court et rapide que « si en plus vous croyez qu’on va s’excuser bande de mange-merde. Occupez-vous de vos vies de trimards et laissez-nous tranquilles »
– OVH : Le téléphone Fisher Price du petit Grégory aurait borné au fond de la Vologne.
– RR : Sinon, pour changer de conversation, demain c’est REPAS DE NOËL AU BUREAU. J’attends de voir avec impatience qui va arriver avec un paquet de chips 1er prix et repartir avec tous les restes…
– HP : Le ridicule devrait tuer au moins une personne, juste pour l’exemple.
– AB : INDISCRÉTION Notre bien-aimé Premier ministre Édouard Philippe a quand même gagné 2 heures en avion privé à 350 000 € pour ne pas rater une partie de belote avec ses potes (où il a perdu 15 €).
– JS : Je me demande parfois si on ne néglige pas l’importance de la démarche de Sophie Calle dans la réflexion sur notre société. On le découvrira plus tard. Comme d’hab.
– NA : Mon fils de 5 ans s’est déguisé en Tortue Ninja, du coup j’ai l’association des amis de la tortue qui a porté plainte contre lui. Il m’apporte que des problèmes ce petit con.
– KM : Promis, une fois que j’aurais terminé de m’indigner sur des futilités comme le sort des migrants, la pauvreté, Daesh, les femmes battues ou le réchauffement climatique, je dénoncerai le vrai scandale : Griezmann déguisé en Harlem Globe Trotter !
– PP : L’autre jour, j’ai eu envie de rire d’un truc à une soirée, et là, l’angoisse: pas de 4G. Impossible de me connecter à Twitter pour savoir si j’avais le droit de rire ou non, et j’avais ce rire potentiellement oppressif en moi ! J’ai paniqué, j’ai crié « TIBET LIBRE » et j’ai vomi.
– MC : Je voudrais bien manger du boudin noir mais j’ai peur d’être prise pour une raciste grossophobe qui provoque les végans…
– OVH : On me souffle dans l’oreillette que c’est la journée de l’orgasme. Je confirme : j’ai rêvé de mon mari.
– PAG : Nordahl Lelandais… quand tes parents t’ont choisi un prénom de commode Ikea, difficile de ne pas péter un boulon.
– RR : Le fait de se réveiller à 05h53 le 1er jour de ses vacances alors que tu n’as ni chat, ni gosse, est un mystère plus insondable que l’origine du mot « chocolatine ».
– CC : une pensée émue pour les auteur(e)s-comédien(ne)s-illustrat(rice)eurs-musicien(ne)s-photographes-qui déjà s’entraînent à répondre calmement à LA phrase relou(e) des repas de noël : – et sinon, ça va, pas trop dur d’être en vacances toute l’année ?
– JT : Si ça se trouve ce ne sont pas les réseaux sociaux qui rendent les gens cons mais les gens qui rendent les réseaux sociaux cons.

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Mistral perdu… pas pour tout le monde !

Mistral perdu ou les événements : super titre quand on apprend, dans ce livre d’Isabelle Monnin, l’attachement que sa sœur et elle ont pour Renaud. Ça commence bien, gentiment. C’est la vie d’une fille qui naît dans les 70’s, puis de sa petite sœur et dès lors, de leur fusionnelle relation faite d’éclats de rires, principalement. Un récit bourré de références à l’époque — comme on a pu revivre notre propre vie lors des rétrospectives sur Johnny — du très personnel dans le très universel. Un petit village français, une famille de gauche, dans l’enseignement, bon esprit donc, un environnement bienveillant et cet énorme amour que génère la complicité avec une sœur, un pitre, une drôlesse, un déversoir, une confidente… On voit bien. Puis l’énorme coup de foudre un soir pour le chanteur au bandana aperçu à la télé et depuis, c’est lui qui règle le calendrier, les souvenirs. Il y en a plein d’autres, ce livre est un name-dropping à lui tout seul, les ministres, les modes, les films… c’est toute l’époque qui défile, formidable.
Un jour le bac, le départ à Paris pour la fac sans la sœur, le mec rencontré plus tôt, qui sera le mari puis le père des enfants mais on n’en est pas là car brusquement, brutalement, violemment, tout s’écroule. La sœur aimée, le double, le bouclier, l’indispensable, meurt d’un arrêt cardiaque. Catastrophe ultime pour Isabelle qui sait que rien de grave ne pourra désormais plus arriver. (Elle se trompe, hélas).
De gentillet, le livre était devenu grave, on sentait que quelque chose allait se produire, ne serait-ce que par le titre. Puis, après la mort, le livre atteint des sommets de profondeur (!), mais la vie continue, il y a un petit gars qui naît, puis un second…. et toujours un cortège de rappels de l’époque, les Twin Towers, la Syrie, le vote utile. Et Renaud alcoolisé qui tremblote en chantant les bobos. Puis encore et encore… jusqu’à ce qu’il embrasse un flic.
C’est un récit tendre et poignant, chaque paquet de paragraphe commence par « nous sommes deux », c’est à dire une entité indissociable. C’est en même temps plaisant car ça remène des souvenirs, c’est très dur aussi, cette vie qui nous prend ceux qu’on aime, qui nous sidère devant les haines montantes mais qui nous donne encore des rires et des super moments d’amour.

Mistral perdu ou les événements d’Isabelle Monnin, 2017 chez JCLattès. 204 p. 17 *

NB : la couverture nous montre des enfants qui, je trouve, ne correspondent pas à l’histoire. Quand j’avais la chance de faire paraître mes bouquins, j’ai eu souvent maille à partir (expression macronienne) avec les éditeurs à ce sujet. Pour l’un d’eux, j’ai même fait des recherches perso pour dénicher la meilleure illustration à mon histoire… Les éditeurs vs les publicitaires !

Mille soleils splendides ? Un roman splendide !

Ecrit par Khaled Hosseini, Mille soleils splendides est un roman d’une force incroyable. Il nous conte l’histoire récente de l’Afghanistan, déchiré par la violence,  via la vie de trois femmes. La première, Nana, a eu un enfant d’un notable, plusieurs fois marié et père. Il aime beaucoup sa petite « bâtarde », Mariam, qu’il vient voir et gâter tous les jeudis. Mariam l’adule mais Nana est amère : elle sait que dans ce pays, sa fille et elle seront toujours considérées comme des moins que rien. Même par le père. Sa fille l’apprendra douloureusement à ses dépends. Nana se suicide, alors le père annonce à Mariam qu’il lui a trouvé un mari à Kaboul. Loin donc. Un vieux type, quarante ans mais en elle en quatorze, au physique ingrat, qui se révèlera très violent.
Mariam subit donc le machisme de cet homme inculte, Rachid, qui devient invivable suite à l’infertilité de sa femme. Cette vie cloîtrée n’est certes pas facilitée par la barbarie des guerres qui se succèdent au gré des changements de régimes du pays.
Pas loin, une fillette grandit, joue dans la rue avec ses copains et copines, notamment celui qu’elle considère comme un frère, Tariq. Une longue histoire, devenue histoire d’amour va lier ces deux êtres exquis mais hélas, les bombes, la guerre, les circonstances, les séparent. Les parents chéris de Laila meurent dans un attentat, elle n’a plus personne, elle ne peut refuser d’être la deuxième épouse de l’infâme Rachid. Elle a intérêt à ce que les choses se passent vite car elle se pense enceinte de son amour, parti loin, peut-être mort, elle ne sait pas. Elle n’a que treize ou quatorze ans. La vie entre les deux co-épouses est infernale, au début, le mari brimant de plus en plus Mariam. Mais peu à peu, elles comprennent qu’il vaut mieux être ensemble contre lui. D’autant plus qu’un garçon est né de Laila, adoré par son père et c’est réciproque car il lui passe tout.
Pourtant rien n’est joué. Les détenteurs du pouvoir vont être remplacés par d’autres, aussi barbares, et rien n’est épargné aux femmes qui vivent là, la cruauté, la charia, la terreur, la violence. Non, rien n’est joué, la vie réserve de très mauvaises ou de très bonnes surprises…
Ce livre est prenant, palpitant, le suspens est total. On craint pour ses héroïnes. Comment ne pas être solidaires avec ces femmes écrasées et méprisées par des régimes de plus en plus chaotiques et violents ? Comment ne pas vouloir qu’elles s’en sortent ? Qu’enfin elles puissent vivre de façon sereine, normale, quoi.

Mille soleils splendides par Khaled Hosseini, 2007. Aux éditions 10/18. 412 pages.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #388

Ne me secouez pas, je suis encore et encore pleine de larmes (comme disait Fridda Calot). Johnny laisse un immense vide bien vite squatté par des hum gens qui hum mériteraient hum des pelletées de terre sur la chetron, je ne veux citer personne à part un bonhomme qui suce des pieds, un bonhomme qui souffre de fuites urinaires de la tête, un autre qui s’est fait élire roi d’un parti con … bon, on ne va pas non plus gâcher l’ambiance de cette période d’avant noël où on a envie d’enguirlander certains  et où on a les boules pour tout et n’importe quoi. C’est ici, si si, ci-dessous !
– FT : Sur le cul, une partie des anti Johnny découvre que Saint-Barthélémy est en France.
– DC : Un seul être vous manque et il s’appelle Johnny. Cette cérémonie était géante, forte, émouvante, sereine et d’une dignité totale. Que les pisse-froid aillent se faire cuire la nouille !
– JPT : Ecoles : on commence par interdire les téléphones, vous verrez qu’on finira par interdire les armes.
– AM : Marnes-la-coquette va devenir le berceau du rock’n roll . C’est ça la France qu’on aime !
– DC : Donc, Trump attrape les femmes par la chatte et Tron par les orteils… Essayez les sentiments, mecs, ça marche aussi, croyez-en ma vieille expérience.
– SM : les vieux quand c’est pour rester debout dans le bus, ils peuvent pas, mais quand c’est pour l’hommage à johnny, là ya du monde, bande de salopards
– OM : Robert Ménard me fait penser à ces gosses qui seraient prêts à se rouler dans leur caca pour que tu t’intéresses à eux.
– JS : Ceux qui avaient voté pour Fillon ont voté pour Wauquiez. On ne change pas une équipe qui gagne.
– OM : Un peu culottée la député LREM de dire qu’elle ne mange que des pâtes. Avec toutes les couleuvres qu’ils s’avalent…
– JS : Tendre un micro à Finkielkraut, c’est comme tendre le bassin à un grabataire. Tu sais d’avance ce que tu vas récolter.
– LC : Les gens qui disent c’était mieux avant ils doivent parler d’avant la naissance de Robert Ménard.
– RdB : La salle d’attente du gynéco c’est comme celle de l’Enfer dans Beetlejuice. Si ça se trouve la meuf à coté de moi est arrivée sous Giscard.
– CC : La vraie raison du départ de Xavier Bertrand de LR est qu’il souhaite rejoindre son frère Plastic sur la tournée Star 80
– OM : Aujourd’hui on aura appris que Froome se dope et que la plainte de Fillon contre le Canard c’était du bidon. Bref, aujourd’hui on n’aura rien appris.
– NA : Le saviez vous : Francis Veber a eu l’idée du « Dîner de cons » lors d’un dîner avec Nadine Morano et Laurent Wauquiez.
– AB : GnaGnaGna Le pauvre Alain Finkielkraut a définitivement disjoncté. Un hommage local sera organisé dans la loge de sa concierge puis il sera inhumé dans un rond-point gardé secret par la famille.
– JS : J’essaie de transmettre à mes filles la bienveillance et l’empathie. J’ai bien peur de ne pas les préparer au monde qui les attend.
– OV : Est-ce que quelqu’un a pensé à vérifier que les Balkany n’en ont pas profité pour bourrer le cercueil de Johnny de billets de 500 € pour les récupérer quand il sera à St Barth ?
– JMC : Habits verts : Je propose qu’on remplace dans le vocabulaire le mot procrastination, un peu difficile à prononcer quand on a des dents et une langue dans la bouche, par « Notredamedeslandes », plus facile à prononcer, et surtout définitivement imprimé dans notre mémoire.
– AB : Foutage de gueule (épisode 238, saison 1) : afin de garnir leurs pâtes fraîches de saumon ou truffes, les fragiles députés pourront se faire rembourser 1200 € de loyer à Paris.
– JLL : Une fine membrane pour protéger les testicules mais une coque pour les pistaches. Pensez-vous que Dieu est nul en packaging
– VS : – Vous trouvez ridicule qu’un député touchant 5700 euro se plaigne de manger des pâtes. – Et pas ridicule que la presse propage la théorie du ruissellement.
– LC : Les dirigeants qui prennent l’avion pour venir à Paris parler du réchauffement climatique.
– AB : proposition : rebaptiser le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire en « Ministère de la Tragédie Écologique et Suicidaire ».
– GB : Alors pour vous résumer :  Elisabeth Lévy défend Rokhaya Diallo pistée par Caroline Fourest soutenue par Manuel Valls approuvé par Robert Ménard. Même la fin de « Lost » c’était moins flou que cette histoire.
– RR : Arrêtez de vous plaindre, les députés. C’est normal de manger des pâtes quand on est le gratin de la société.
– VS : Mon fils a vu Les misérables aujourd’hui : Moi : « C’était bien ?» Lui » Ouais ». Moi « C’est Victor Hugo quand même ». Lui « C’est qui ?» Moi « Le Johnny de l’époque ». Lui : O_O
– AB : Déclaration de patrimoine : l’écolo Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire possède neuf véhicules à moteur (six voitures, un bateau, une moto et un scooter électrique).
– SF : Pour les 40 ans du Président, on aurait pu aller à la Rotonde ou au Fouquet’s. Pour éviter toute polémique, on a choisi Chambord.
– NA : Je viens d’apprendre que Froome était dopé, la dernière fois que j’ai été autant surpris, c’est quand j’ai appris que Ribery n’avait pas son Bac.
– OV : Chercher des cadeaux de Noël c’est un peu comme draguer en soirée : au début tu es super exigeant mais plus tu approches de la fin plus tu es prêt à prendre n’importe quoi.

Illustration © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

Panne de photocopieuse, éruption cutanée, accident de scooter, rupture difficile…

Pour résoudre vos petits et gros ennuis, réaliser vos souhaits, adressez-vous à Claire Wallois, alias Dove perspicacius, son nom d’artiste. Comme les sorciers africains qui peuvent faire revenir l’être aimé ou vous assurer la fortune (son flyer en fait foi), elle crée des ex-voto qui peuvent solutionner vos problèmes. Elle est en résidence à Paris jusqu’au 21 décembre, c’est le moment de passer commande !

« SometimeStudio est ravie de vous présenter l’artiste Claire Wallois, invitée en résidence à la galerie du 30 Novembre au 21 Décembre. Diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg en 2013, Claire Wallois accompagnée à l’origine de Colombe Ferté-Fogel, a formé en 2010 Dove Perspicacius, autour d’un tableau commémorant l’issue miraculeuse d’un accident de voiture. Elle réalise aussi des décors de fête foraine.Pendant ces 3 semaines d’exposition, les visiteurs pourront découvrir des œuvres originales de l’artiste : une centaine d’ex-voto personnels, ainsi que le grand retable de l’Eté. L’artiste sera présente sur place pendant toute la durée de l’exposition, pour prendre et réaliser les commandes des visiteurs et représenter leurs propres aventures, leurs remerciements, et leurs demandes, sous la forme d’ex-voto. « Panne de photocopieuse, éruption cutanée, incendie de grange, accident de scooter, brûlure chimique, rupture difficile, infraction au code de la route : il y a toujours une bonne raison de faire un ex-voto. Du garagiste à Mercure, en passant par St Christophe, sa propre mère, son patron, ou un ophtalmologiste, nombreuses sont les personnes à qui s’adresser par peinture interposée pour demander une faveur, ou remercier, suite à un miracle. Peinture à l’huile, faux marbre, velours, frange dorée, broderie, pyrogravure et vitrail sont à votre disposition.L’idée est d’explorer une façon mythique de vivre le monde ; transfigurer les évènements sur une échelle épique. L’ex-voto est un espace où se rencontrent le quotidien et l’exceptionnel, le céleste et l’humain, l’art et nous.  En partant de votre récit, qu’il soit celui d’un instant unique où d’un souhait de protection éternelle, nous lui donnerons, grâce aux techniques de peinture ou de broderie et à notre interprétation toute l’intensité et la valeur qu’il a pour vous. Faire un ex-voto, c’est raconter une histoire, ou une manière de dire unique. Vous emportez bien sûr la pièce terminée avec vous. »

 

 

 

 

 

 

SometimeStudio 26 rue St Claude, 75003 Paris.  Lien du site de Claire Wallois ici.

Texte © galerie Sometimes Studio (et dominique cozette pour le début).

 

L'art des interstices, du pur Lamalattie.

Pierre Lamalattie, qui est un plasticien, ou un peintre, ou un artiste peintre, je ne sais comment dire pour être juste, en tout cas il peint des personnages avec textes, et, devenu écrivain, il les dépeint sous couvert de peinture acerbe de la société. Son troisième pavé s’intitule l’art des interstices, il fait référence à la théorie des sous-bois où les pauvres petits arbres débutants, à l’ombre des puissants aînés, ont beaucoup de mal à se développer mais lorsqu’ils y arrivent, c’est triomphalement. Idem donc pour l’art contemporain — difficulté pour les jeunes pousses d’émerger à l’ombre des grands — dont il a largement fustigé les institutions dans ses précédents écrits, son entre-soi, son petit monde feutré dont les décideurs, mécènes etc tiennent les rênes de toute la sphère.
Nous nous trouvons à Paris où un père, veuf d’une femme bipolaire suicidée, tente d’élever sa fille de la meilleure façon. La timidité des pères qui veulent faire bien est parfaitement décrite. Il n’ose ni la forcer, ni lui interdire, ni se mettre en colère, ni la provoquer, ni jouer la complicité. Heureusement, il a affaire à une gentille personne, un peu secrète  certes, dont la principale faille est de ne pas savoir se défendre face à la dureté de la vie, et surtout, de ceux et celles, cruels et lâches, qu’elle côtoie au lycée.
Elle est tellement secrète qu’elle se met en danger de mort en effectuant une performance idiote, de son âge. Mais pas de sa trempe.
Outre son père, deux personnes d’importance gravitent autour d’elle, plus âgées : une cousine battante, déterminée, entrepreneuse, qui a toujours raison, et son frère, personnage démodé, effacé, qui consacre sa vie à une passion : peindre des paysages à l’ancienne, ennuyeux et tellement ringards. Cependant, il trouve une super idée pour faire sortir Seine (la fille du narrateur) de son indécision à choisir son orientation : lui offrir un appareil photo, un bon.
Et peu à peu, avec son père qui la chaperonne auprès d’artistes peu connus, elle va ouvrir son regard, inventer un nouvel art du portrait, se prendre de passion pour un domaine infini.
Son père est un passionné de la peinture, la « belle » peinture, et c’est grâce à son métier, journaliste culturel à Jour de pêche, qu’il est libre de choisir ses sujets et le photographe qui l’illustrera.  A l’occasion de ces week-ends passés avec Seine à Londres, Amsterdam, en province, il lui explique la peinture et règle ses comptes avec un certain art contemporain, à savoir celui des cimes qui masquent le soleil aux petits, ceux des interstices.
On en apprend beaucoup dans ce livre, on sent le passionné d’histoire de l’art, j’y retrouve des artistes vus à Pompidou ou ailleurs, d’autres, émergents réels ou inventés, aux créations furieusement intéressantes.
Ce qui est frappant dans ce nouvel opus, c’est la tendresse, l’attention à l’autre, la préoccupation envers autrui. L’esprit à la Cioran ou le cynisme qui présidait aux deux premiers romans de Lamalattie ne sont plus de rigueur. Ici, on s’ouvre à l’autre, on en prend soin, on s’inquiète pour lui. Ça s’appelle le care, en bon français. Et que ça fait du bien en cette période rugueuse et souvent malveillante !

L’art des interstices de Pierre Lamalattie. 2017 chez l’Editeur. 542 pages, 22 euros.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #387

Actu de la semaine ultra chargée en johnnymania ! Le rocker étant la madeleine de Proust de tout un(e) chacun(e) dont moi, ça explique le choix béni de ce monument pour le monument à bénir. Les obsèques de Johnny étaient plutôt aqueux de larmes, que voulez-vous. Donc évidemment, d’autres actus sont sorties, une autre mort aux yeux bleus aussi importante, bien célébrée elle aussi. Mais je suis désolée pour les johnnyphobes, je n’ai pas grand chose d’autre à proposer. Alors, excuse moi partner et bon week-end !

– OM : Johnny nous a peut-être quittés mais il restera pour toujours gravé sur le sein gauche de Ginette de Montluçon.
– NP : Je voudrais pas vous péter le moral mais quand Johnny était jeune les gens biens disaient autant de mal de lui que nous de Jul aujourd’hui… Mais je dis ça…
– PG : Question inclusive: à une Avocate, j’écris Chère Maître ou Chère Maîtresse? Bon ça nous ramène en École Élémentaire.
– DC : « Jean d’Ormesson laissera un grand vide dans mon cerveau. » Nadine Morano.
– CC : Après avoir couru dans Central Park, je peux vous dire une chose : aujourd’hui c’est lundi et les écureuils ne font pas du tout la gueule, Katherine Pancol dit n’importe quoi
– FIA :  Pendant ce temps, Charles Aznavour fait du crossfit dans sa salle de sport avant d’aller faire du vélo avec Michel Drucker.
– OVH : Mon mari : « Heureusement que Jean d’Ormesson est mort hier, il aura eu au moins un jour d’hommage pour lui tout seul. »
– MW : La France s’est réveillée avec plus rien à Smet.
– NP : C’est pour rendre hommage à Johnny Hallyday que Trump vient d’allumer le feu au Proche Orient ou c’est juste une coïncidence ?
– OVH : Jean d’Ormesson et Johnny. Le directeur de Paris-Match fait une syncope (de joie).
– SM : Petite pensée à ma fille Alexandra, journaliste à RFI, qui a un travail colossal aujourd’hui avec la mort de Johnny. Toute la grille des programmes a été chamboulée. Elle me dit au tél « Croise les doigts maman, pour que Chirac ne meure pas demain »
– OM : Quand je pense que le présentateur qui va animer l’émission d’hommage à Michel Drucker n’est pas encore né…
– RR : Jean d’Ormesson, Johnny… Les monuments disparaissent. Si j’étais La Tour Eiffel je commencerais à flipper.
– NP : C’est pas un poil too much la descente des Champs pour le corps de Johnny ? On n’en a pas fait autant quand Chirac est mort.
– OVH : Mon Dieu, en cette année 2017, vous avez pris mon chanteur préféré, Johnny, mon écrivain préféré, Jean d’Ormesson, mon acteur préféré, Jean Rochefort, mon actrice préférée, Danielle Darrieux, alors, je vous en supplie, rappelez-vous que mon président préféré est Emmanuel Macron.
– CG : Jésus Christ mort en -2017 avant J.H.
– OK : Johnny aurait pu être enterré au Chesnay. Parce que MOURIR D’AMOUR AU CHESNAY
– OM : On se rappellera tous de ce qu’on aura fait le jour de la mort de Johnny : on aura cherché une chaîne TV qui ne parle pas de la mort de Johnny.
– NP : Jean Rochefort, Jean D’Ormesson, Jean Philippe Smet… On se rapproche de Jean-Marie non ?
– LC : On chiale on chiale mais faudrait penser à garder des larmes pour le jour où Matt Pokora va nous annoncer la sortie de son album de reprise des plus grands titres de Johnny.
– NA : — Nom ? — Trump — Prénom ? — Donald — Profession ? — Fouteur de merde dans le monde
– RdB : On peut faire la vanne « vieux motard que jamais » sur Johnny ou c’est encore trop tôt ? (c’est pour une amie)
– JM : J’en vois beaucoup ici qui font genre connaisseurs de Jean d’Ormesson, alors qu’à mon avis ils ont même pas écouté ses disques.
– RlC : Tu te rappelles le gros connard qui venait foutre des coups de pied dans le château de sable que tu avais passé du temps à essayer de construire? Et bien il a grandi, et il est devenu président des États-Unis.
– RR : Que font un Israélien et un allemand quand ils se réconcilient ? Ils se rabbibochent.
– OVH : Les académiciens, des immortels ? Une belle arnaque !
– NA : Je viens d’apprendre qu’il n’y avait eu aucune dépêche en Syrie sur la mort de Johnny, qu’ils s’étonnent plus qu’on s’en branle de leur guerre.
– AD : Tous ces hommages à Jean d’Ormesson donnaient un air trop intellectuel à la France. Heureusement, Johnny est venu tout remettre en ordre.
– DT : Les derniers mots de Johnny Hallyday : j’endors mes sons.
Les derniers mots de Jean d’Ormesson : je suis triste Hallyday de quitter ce monde.
– JS  : Je viens de croiser un type à vélo, son bébé sur le ventre, poussant une poussette de la main droite. L’humanité va à sa perte.
– PC : Si on m’avait dit un jour que Jean d’Ormesson ferait la première partie de JOHNNY
– NA : En hommage à Johnny Hallyday, Anne Hidalgo annonce qu’elle mettra le feu à la Tour Eiffel.
– LK : Je voudrais qu’on ait une pensée émue pour tous les enfants de vegans qui ont reçus un calendrier de l’avent au tofu. Merci pour eux.
– DC : Si tu n’es pas invité(e) aux funérailles de Johnny, tu as merdé ta vie.
– AB : Message à la Préfecture : moyenne d’âge des fans sur les Champs sensiblement égale à celle des meetings de l’abbé Wauquiez : prévoir ambulances et défibrillateurs.
– JS : Les politiques qui viennent visiter les restos du cœur, c’est quoi leur trip exactement. Contempler leur propre faillite, leurs compromissions et leurs renoncements ? Je voudrais comprendre.
– DC : On ne sait jamais s’ils disent dernier concert de Johnny ou dernier cancer de Johnny.
– JPT : Suite à une erreur de programmation, les 700 bikers ont suivi le cercueil de Jean d’Ormesson.
– AB : J’aimais quand même bien Johnny Hallyday, icône populaire dont j’ai fredonné quelques chansons : pour vous réchauffer, je vais donc vous interpréter « À tout casser » au gaffophone électrique. Reculez de 5 mètres svp.
– JT : Ce soir la tour Eiffel en perfecto ça aurait de la gueule quand même.
– OVH : Johnny fait un miracle : réunir mon mari et moi-même devant le même programme télé et riant aux vannes l’un de l’autre. C’est beau.

Photo internet. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

La mort du bon côté

Depuis des années, je craignais d’avoir pour première info l’annonce de la mort de Johnny.*
Pourquoi ?
Pourquoi quoi ?
Bah pourquoi tu craignais d’avoir pour première info l’annonce de la mort de Johnny ? me demande mon for intérieur.
Parce que Johnny est emblématique de mon adolescence, c’te bonne paire !
C’est pas la peine d’être vulgaire !
Ah, oui, tu as raison. Et qu’il a marqué pas mal de séquences de ma vie, pour des raisons personnelles, musicales, festives, administratives, sexuelles, organoleptiques… Je pensais que le jour où il mourrait, un pan de ma vie s’écroulerait avec lui tel un immense morceau d’iceberg s’effondrant irrémédiablement dans la mer.
Or voilà, c’est arrivé. Johnny est mort, et le fracas assourdissant des médias a accompagné sa chute. Ou plutôt l’a amorti. Car que constaté-je ?
Est-ce que ça va changer ma vie de tous les jours que Johnny ne soit plus vivant ?
Non.
Etais-je tant que ça imbriquée à sa vie quotidienne, pour que son absence crée une vacuité si insupportable ?
Non.
Attendais-je quelque chose de particulier le concernant et qui donc ne se produira pas ?
Non.
Avais-je l’intention d’aller encore le voir sur scène sachant que je m’étais régalée cet été avec cette vieille canaille qui avait fait trembler les arènes de Nîmes par sa puissance vocale et que je m’étais même dit que, cette fois, ce serait mon spectacle d’adieu ?
Non.
Alors, pourquoi être si triste quand une idole meurt ?
(Je veux dire une idole de jeunesse qui meurt prévisiblement après une vie dix mille fois plus remplie que celle des clampins lambdas croisés dans la rue). (Sachant que je ne suis pas du genre à quémander des autographes, à me damner pour des selfies, à rendre des hommages à la grille du parc, ou, plus précisément, à me tasser  avec des milliers de pleureurs/euses sur le trajet du funèbre convoi, à jouer des coudes avec des milliers de glutrons enlarmés à la sortie de la cérémonie religieuse où beaucoup de people se seront fait inviter de façon peu glorieuse pour « en être » absolument (Si tu n’es pas invité aux funérailles de Jojo, tu as merdé ta vie).
Conclusion sommaire : je ne dois que me réjouir du départ du Grand, comme l’appellent certains de ses proches.
Parce que :
Et d’une : c’est fait. Ainsi, je suis à l’abri de la triste nouvelle.
Et de deux : il n’a jamais été aussi vivant que depuis qu’il est mort. Il est partout, radio, presse, télé, réseaux, papotages. On bouffe du Johnny jusqu’à plus soif, on respire du Johnny, on se laisse même aller à rire avec lui sur les vannes compilées, à s’attendrir sur ses mômes, sur les larmes d’un certain Michel D. qui, lui, ne mourra jamais, on s’endort avec ses chansons dans la tête, on rêve de lui, on fabrique un halo de Johnny qui nous enveloppe confortablement dans un cocon hallydayien totalement inédit.
Et de trois : on peut enfin (pour les collectionneurs jojophiles, je veux dire) prendre possession définitives de tous ses enregistrements, tous ses films, toute sa production. Les coffrets dorénavant seront exhaustifs.
Et de quatre : on peut replonger en images dans le monde de Johnny sur Paris Match (qui, c’en est amusant, s’est vu obligé de sortir deux éditions spéciales, une pour Jean d’O, une pour Jojo), ses débuts, ses succès, ses conneries, ses femmes, ses gosses, sa famille, ses baraques, ses tatouages, ses potes, ses bons mots, ses accidents, ses suicides, ses résurrections…
Et de cinq : Pour une fois dans notre vie, on n’est pas seul(e). Des centaines de milliers de fans sont dévastés, font des milliers de kilomètres pour voir son cercueil, pleurent des rivières en hoquetant douloureusement, passent la nuit dehors pour être bien placés sur les Champs Elysées. Bref, des centaines de milliers d’âmes sensibles sont bien plus malheureuses que nous.
Et de six : son esprit qui ne s’est pas encore envolé dans son île, on le sent qui plane au-dessus de nous, nous imbibe d’un parfum de whisky, nous imprègne d’une odeur de tabac froid, nous caresse tendrement l’âme, nous joue encore du retiens la vie.
C’est pas tous les jours que « notre » Johnny meurt, sachons en tirer parti courageusement, laissons le grand vrai deuil à sa famille et, comme il le disait encore pas plus tard que récemment, remettons les pendules à leur place.

* (Quelqu’un a fait un bouquin sur ce thème je crois).
texte © dominique cozette

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