Mille soleils splendides ? Un roman splendide !

Ecrit par Khaled Hosseini, Mille soleils splendides est un roman d’une force incroyable. Il nous conte l’histoire récente de l’Afghanistan, déchiré par la violence,  via la vie de trois femmes. La première, Nana, a eu un enfant d’un notable, plusieurs fois marié et père. Il aime beaucoup sa petite « bâtarde », Mariam, qu’il vient voir et gâter tous les jeudis. Mariam l’adule mais Nana est amère : elle sait que dans ce pays, sa fille et elle seront toujours considérées comme des moins que rien. Même par le père. Sa fille l’apprendra douloureusement à ses dépends. Nana se suicide, alors le père annonce à Mariam qu’il lui a trouvé un mari à Kaboul. Loin donc. Un vieux type, quarante ans mais en elle en quatorze, au physique ingrat, qui se révèlera très violent.
Mariam subit donc le machisme de cet homme inculte, Rachid, qui devient invivable suite à l’infertilité de sa femme. Cette vie cloîtrée n’est certes pas facilitée par la barbarie des guerres qui se succèdent au gré des changements de régimes du pays.
Pas loin, une fillette grandit, joue dans la rue avec ses copains et copines, notamment celui qu’elle considère comme un frère, Tariq. Une longue histoire, devenue histoire d’amour va lier ces deux êtres exquis mais hélas, les bombes, la guerre, les circonstances, les séparent. Les parents chéris de Laila meurent dans un attentat, elle n’a plus personne, elle ne peut refuser d’être la deuxième épouse de l’infâme Rachid. Elle a intérêt à ce que les choses se passent vite car elle se pense enceinte de son amour, parti loin, peut-être mort, elle ne sait pas. Elle n’a que treize ou quatorze ans. La vie entre les deux co-épouses est infernale, au début, le mari brimant de plus en plus Mariam. Mais peu à peu, elles comprennent qu’il vaut mieux être ensemble contre lui. D’autant plus qu’un garçon est né de Laila, adoré par son père et c’est réciproque car il lui passe tout.
Pourtant rien n’est joué. Les détenteurs du pouvoir vont être remplacés par d’autres, aussi barbares, et rien n’est épargné aux femmes qui vivent là, la cruauté, la charia, la terreur, la violence. Non, rien n’est joué, la vie réserve de très mauvaises ou de très bonnes surprises…
Ce livre est prenant, palpitant, le suspens est total. On craint pour ses héroïnes. Comment ne pas être solidaires avec ces femmes écrasées et méprisées par des régimes de plus en plus chaotiques et violents ? Comment ne pas vouloir qu’elles s’en sortent ? Qu’enfin elles puissent vivre de façon sereine, normale, quoi.

Mille soleils splendides par Khaled Hosseini, 2007. Aux éditions 10/18. 412 pages.

Texte © dominique cozette

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