Fessebouqueries #127

Petite semaine, normal, vous cuvez encore le premier réveillon et avez largement entamé le second, c’est pas Depardieu qui pourrait vous jeter la pierre, d’ailleurs, les 75% viennent d’être abolis, la crise n’existe plus à part celle du foie, le mariage pour tous fait des gorges chaudes comme dit le jeune marié. Je vous le sers comme ça, n’oubliez pas le sac à sapin, le don aux organismes avant la fin de l’année car crédit d’impôt n’attend pas et ne roulez pas bourrés le 31, des gens que j’aime seront de sortie cette nuit-là…
– GR :  Des mauvaises langues accusent Depardieu de souvent se bourrer, FAUX, des années qu’il entretient la même cuite
– MM : Le crise? Quelle crise? La queue devant les magasins de jouets, chez Fauchon, Vuitton, Prada, Laduré….
– FB : Lapsus de Christine Boutin, il y a une minute sur ITélé :  »Le mariage pour touffe ». authentique.
– YH : Ma chienne s’est couchée sur moi sous l’escalier où je suis planqué depuis 4 h déguisé en père Noël. Ils viennent quand?Coton ds la bouche
– GR : Moi qui suis pas homo, je me suis marié avec 1 personne d’1 autre sexe c’est normal ?
– DC : Comme moi, marie-toi avec quelqu’un d’un autre sexe que Christine Boutin !
– DC : On sait que le changement c’est maintenant. Une question : est-ce que le changement, c’est maintenu ?
– ML  : Mamie lave la vaisselle avant de la mettre dans le lave-vaisselle. « Pour ne pas abîmer la machine » qu’elle dit.
– EL : Qu’est ce qu’on peut dire à une amie qui a mauvaise haleine sans la blesser ? je m’ennuie allons nous brosser les dents ?
– HD : La taphephobie est la phobie de se faire enterrer vivant …et moi qui croyait que c’était l’allergie au boulot!!!!!
– HV : Autant j’aime le foie gras mi-cuit, autant le jean mi-cul me débecte.
– AP : Chères radios.Noël est passé, vous pouvez arrêtez les cantiques, ça va faire deux mois là… Merci.
– CG : Noël est dans 363 jours et il y a déjà plein de décorations partout. Ca devient n’importe quoi.
– CC : Hollande à Rungis qui découpe une tête de veau en pensant à Mélenchon
– DC : Proglio : la marque du fusible le plus cher du monde.
– HDD : Face à cette déferlante de lettres ouvertes je suis pour la réaffirmation de principe d’inviolabilité des correspondances.
– OVH : Ecoute, j’ai le moral dans les chaussettes, j’ai grossi, mon mec fait la gueule, ma fille se prostitue et mon fils se drogue mais je ne vais pas emmerder tout le monde avec ça
– JPT : Si vous pensez que les six salopards qui ont violé une étudiante en Inde avant de la tabasser à coups de barres de fer méritent autre chose qu’une balle dans la nuque, alors c’est que vous êtes vraiment opposé à la peine de mort. J’aimerais pouvoir vous suivre.
– AE : Quelqu’un peut dire â Mélenchon que la campagne est finie?
– RP : Impossible de tweeter jusqu’à maintenant mon index était en panne et aucun garage ne voulait le prendre. Un pote mécano a réparé, c’est bon.
– ZM : Je ne comprends pas. Ma femme m’a demandé de passer l’aspirateur, mais elle ne m’a pas dit à qui.
– JLR : Dans les paroisses des tracts appellent a manifester contre le mariagepourtous ! On en aimerait autant contre la pauvreté et le sida !
– HDD : Censure de la taxe à 75% par le Conseil Constitutionnel : vous voyez que les hauts revenus peuvent être solidaires ! (Entre eux).
– YL : Impôts : le Conseil constitutionnel censure la taxe à 75%. Depardieu aurait été vu en scooter sur l’A1 au niveau de Lille direction Paris.

Dessin © dominique cozette

Le dernier Winckler, livre d’humanité et d’engagement

Martin Winckler est médecin, vous le savez sûrement. Il a écrit des livres puissants (entre autres, le formidable choeur des femmes, et la maladie de Sachs, monté en spectacle et joué avec talent par Dupontel) comme ce dernier ouvrage, d’une sensibilité totale. Il porte sur la douleur, la fin de vie, l’apaisement final.
C’est un roman d’imagination — avant de voir l’entretien ci-dessous, j’avais cru à des souvenirs professionnels — qui met en scène un professeur de médecine, André, qui demande à un ancien élève de l’aider à passer le cap. Car il a besoin de quelqu’un comme lui pour se confier, confier son secret de vie, et partir en paix.
Le narrateur est un médecin engagé contre la douleur, quelle qu’elle soit, même dans la tête car une douleur reste une douleur. Il va prêter assistance aux patients qui l’appellent « en souvenir d’André », c’est le mot de passe, et qui ne passent pas forcément à l’acte une fois leur douleur éteinte. Car ce docteur va devenir une sorte de dépositaire de la grande affaire de leur vie : des choses vécues qu’ils n’ont jamais avouées, ou jamais digérées, des raisons de mourir que leurs proches ne pourraient comprendre, des abcès à crever afin de s’alléger.
Avec sa mémoire légendaire, il va relater leurs histoires comme des testaments précieux, dans des petits cahiers bien rangés chez lui. Mais il va aussi payer de sa personne car sa démarche n’a rien d’anodin. Il va faire des rencontres hasardeuses ou miraculeuses, et leur contraire, les voir disparaître de sa vie.
Très beau livre sur un des thèmes cruciaux de notre société.
« Je ne vous raconte pas le monde tel qu’il est mais comme  je voudrais qu’il soit » : Martin Winckler parle de son livre

En souvenir d’André de Martin Winckler chez P.O.L, 2012. 196 pages.

Texte © dominique cozette

Mieux que mélo, Patricia Melo

C’est le troisième polar de cette nana que je lis et franchement, je m’en félicite comme ils disent dans les milieux politiques pour se faire mousser à propos de choses qu’ils n’ont pas faites. Mais moi, je l’ai lu et bien lu sous l’oeil suspicieux de mon voisin de pieu qui craignait que je ne l’appréciasse pas suffisamment, me demandant souvent, tel un tomtom ou à la rigueur un ancien de la Stasi, où j’en étais car c’est vrai que même si tout est très fort, il arrive un moment où le héros nous instille une trouille de tous les diables et on a vraiment les chocottes pour lui. Faut dire qu’il est train de se mettre dans un pétrin, mes amis, qui ne ressemble pas à celui de votre mitron de noël préféré.
Pourtant, ça commence gentiment, aux confins du Brésil et du Paraguay où il s’est réfugié , fuyant une faute professionnelle involontaire mais grave, qui a ruiné sa carrière. Se reposant près du fleuve, il entend un énorme bruit. Se précipite et découvre un avion de tourisme échoué dans l’eau. Il veut sauver le pilote, touché au front, mais celui meurt dans ses bras. Ne réussissant pas à ramener le corps à terre, il part chercher du secours. Mais lorsqu’il revient, le corps a disparu. Reste un sac à dos. Dedans, de la dope. Qu’il va planquer  en attendant de voir  comment se remettre en selle.
En même temps, il fréquente une jeune femme amoureuse et probe, flic devenue chef du service médico-légal, et craque pour une dingue, malgré lui toujours, qui fout un sacré bordel dans sa vie. Et c’est tout a fait par hasard qu’il est engagé comme chauffeur des riches parents du pilote disparu. Evidemment, il ne leur dit rien, même s’il éprouve une sérieuse empathie pour la pauvre mère désespérée qui ne peut faire son deuil et espère son fils vivant.
Un peu comme dans la série Braco, à chaque fois qu’il entreprend une action pour se tirer de d’embarras, il creuse un trou de plus en plus profond, de plus en plus dangereux et de moins en moins moral alors qu’il est l’honnêteté même. N’oublions pas que le business de la drogue qui s’épanouit dans cette jungle hostile n’est pas fait pour les mauviettes. Et que la corruption, il n’y a que les nouveaux-nés qui ne la pratiquent pas.
Extra.

Le voleur de cadavres, 2012 pour l’édition française chez actes noirs d’Acte Sud. 220 pages.

Texte © dominique cozette

Nick Flynn et son torture-test

C’est le deuxième opus de notre homme Flynn qui avait commis le très fort  « encore une nuit de merde dans cette ville pourrie » où il racontait comment il avait retrouvé son père dans un carton à la rue alors qu’il bossait dans un samu social.
De nouveau, il écrit sur lui, il écrit surtout sur ses questionnement. Une enfance pourrie, une mère qui s’est suicidée, une vie d’addiction à toutes sortes de saloperies, un père idem mais en pire, qu’il ramasse dans la rue dans le livre précédent et qu’il essaie de sauver encore dans celui-ci.
Actuellement clean, à part quelques petits rails par ci par là, il attend avec angoisse son premier enfant. C’est une fille. L’angoisse, c’est de ne pas savoir s’y attacher, de rester indifférent. Il aime la mère, il l’a aimée en même temps qu’une autre femme, c’est la grossesse qui a déterminé du choix entre elles.
Mais le thème majeur du livre est la torture. Lorsqu’il découvre que non seulement la torture est largement pratiquée par son pays, mais encore étudiée, peaufinée, il na de cesse de se renseigner sur le sujet, la prison irakienne d’Abou Ghraïb, les soldats hommes et femmes humiliant les prisonniers par des techniques éprouvées. Pour se laver de cette extrême mauvaise conscience, il se rend à Istanbul pour y interviewer des victimes de ces actes sans nom.
Ce livre est composés de fragments, il n’est pas linéaire. La date apparaît à chaque début de chapitre et l’ordre chronologique n’est pas respecté mais qu’importe, on ressent d’autant plus fort l’humanité impuissante de l’auteur. On y touche aussi du doigt l’évolution psychologique du futur père par rapport au sien qui n’avait pas l’air si  heureux de le tenir sur ses genoux sur une photo retrouvée. Alors que de lui émane un tel bonheur total …  sur les toutes premières photos. Car ensuite, plombé par les nuits blanches, c’est visible, il se demande si son père n’était pas juste fatigué, comme lui.
Très beau livre.

Nick Flynn. Contes à rebours, 2010. 2012 pour l’édition française chez Gallimard. 324 pages dont plein de notes intéressantes à la fin.

Texte © dominique cozette

Fessebouqueries #126

Gavage sur toute la ligne — mais c’est de saison —  par la polémique des pour ou contre le fisc fucking du monstre, le misfucking du priapique, le Nice fucking de l’escroc. Un doigt de mariage gay, de Maya — Ma Non c’est oune eRRRor — et c’est déjà noël, la pompe à fric qui s’emballe alors que des tout-petits dorment dans la rue à Bastille, mais Jésus aussi, alors que voulez-vous ? Ce ne sont que des Fessebouqueries…
– JDF : Peu de remarques sur le fait que le tueur ait été un jeune blanc . Sans doute pour éviter les amalgames
– AB : Depardieu qui se barre c’est quand même une très bonne nouvelle pour la sécurité routière en France.
– CV : se demande ce qu’il y a de si compliqué dans le passé composé, pour que tant de gens soient totalement incapables de l’écrire sans faute. Oui, elle se pose de bizarres questions le matin parfois.
– BD : Depardieu va aussi rendre son permis de conduire. Les habitants de Néchin respirent….
– JPCM : Avec Depardieu en Belgique, ce n’est pas seulement la fuite des cerveaux mais aussi celle d’un foie à toute épreuve.
– JAS : La Belgique nous a donné Brel. On leur donne Depardieu. Pourvu qu’ils ne nous demandent pas de leur rembourser la différence!
– JPCM : Potron Minet, cruel félin.
– HB : C’est quoi cette blague, il fait froid et il pleut a Dubai…autant aller s’installer a Nechin pres de Gerard et Bernard!
– DC : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence? C’est faire un distinguo qui est choquant» affirme Pierre Bergé. Mince, alors, moi j’ai loué mon cerveau, je ne sais plus qu’en penser…
– ZG : Houellebecq quitte l’Irlande et rentre en France fuite d’un estomac et retour d’un cerveau ça change!
– DC : Un gros ventre s’en va, une grosse tête revient.
– JPCM : Je suis contre la fin du Monde, j’ai encore plein de conneries à faire.
– AB : Le 21 décembre, jour de la fin du monde, il y aura environ 170 000 morts sur la planète. Comme tous les autres jours de l’année. N’empêche que pour eux les Mayas auront eu raison.
– PG : Entendu au moment de l’apéro tout à l’heure : »le mariage des homos ? Du moment où ils se marient entre eux, je suis plutôt pour…. » Merveilleux n’est il pas ?????
– FT :  6 millions la pipe, c’est l’inflation ! comme dirait Rachida
– CR : je l’aurais bien vu en Manneken-Pis en train de chanter « Amsterdam » de Brel. « Et ils pissent comme je pleure sur les contribuables fidèles »  »
– JPT : Gérard Depardieu était un très grand acteur français, je ne comprends pas pourquoi il a été enterré en Belgique.
– JPT : Je me réjouis de voir que les Américains envisagent d’interdire l’usage du bazooka et des missiles sol-air par les particuliers.
– CV : Dans la série :  » Je vais pas faire une série sur ce thème, mais bon « , les poireaux dans la soupe, ça sent le vieux. Eh oui. C’est comme ça.
– CH : Traitez-moi de pessimiste si vous voulez mais j’ai quand même déjà mangé les chocolats du 22, 23 et 24 dans mon calendrier de l’avent….
– HDD : Autant la France pourrait s’excuser pour la Guerre d’Algérie, autant les algériens pourraient s’excuser pour Smaïn.
– DC : Cher M. Hollande, vous n’avez qu’à faire de la France le plus grand paradis fiscal ! C’est pas une bonne idée, ça ?
– AR : moins de deux ans après Fukushima la Chine prévoit d’installer 200 centrales nucléaires sur son territoire … je ne vois pas comment tourner cette info pour la trouver marrante …
– MC : Vivement la fin de la fin du monde.
– CV a fait aujourd’hui des photos d’identité pour son passeport. Simone Signoret, à la fin de sa vie, avait l’air plus jeune et plus frais qu’elle. C’est donc bien la fin du monde.
– RP : Je viens de voir un extraterrestre dans ma salle de bains ! Apocalypse ? Ah non, c’est ma mère en peignoir avec son bonnet de douche.
– JD : Audrey Pulvar pressentie par Bernard Tapie pour diriger la rédaction de LaProvence. (rumeur invérifiable)
– RP : C’est quoi au juste, cette polémique d’acteurs morts ?
– YH : Parfois je me demande si tout ça vaut vraiment le coup et parfois je me demande de quoi je parle.
– CM ; entendu ce matin sur France culture Enki Bilal se foutre de la gueule de Buren. Je me suis dit que c’était décidément une belle journée qui commençait.. 🙂

Bonus de Denis Robert que s’arrachent Tapie, Pigasse (Tapigasse ?), Mélanchon et … Philippe. Philippe qui ? Des noms !
Bernard vient de m’appeler pour savoir si j’étais intéressé par un boulot de conseiller éditorial à la Provence avec un gros chèque à la clé. « J’ai besoin de sang frais et de leur montrer que j’ai des burnes ». La veille c’était Mathieu, chèque plus petit mais avec mon copain Sianko. « Je voudrais relever le quota investigation et préparer la révolution ». L’avant veille, c’était Jean Luc qui voulait savoir si j’étais intéressé par Inter après les fêtes. « Avec Philippe ce n’est plus pareil et on m’a dit que vous et enfin vous savez, la ministre… » Le Père Noël est une ordure.

Enfin, merci à vous, chers amis travailleurs solitaires, merci pour votre énorme soutien, je me sentirai bien moins seule dorénavant après la parution de ce post banal :  « La chose la plus pénible, quand tu travailles chez toi, c’est qu’il n’y a personne à la machine à café. »
Justement, j’y vais, on se retrouve là-bas ?

Peinture © dominique cozette

 

Le premier livre de Julia Deck : sanglant !

C’est un petit livre de la collection de minuit, le titre est pénible à retenir car il s’agit d’un  nom composé de  trois : Viviane Elisabeth Fauville, mais on y rentre comme dans du beurre battu en Chantilly, bien sûr je sais que c’est avec de la crème fraîche, mais entrer dans la crème fraîche, ça ne se dit pas, et puis la confusion mentale fait partie du livre.
Donc on suit cette nana trentenaire dans son petit trois pièces où elle essaie de harponner quelques faits de sa mémoire flanchante tandis qu’apprend à vivre sa petite de deux mois, sage et ordonnée. Que s’est-il donc passé ? Oh, de sacrées choses ! Figurez-vous qu’elle a trucidé son psy avec le couteau que sa mère lui avait acheté, jadis, et qu’elle avait récupéré subrepticement chez son mari qui venait juste de la plaquer pour une jeunette.
Comment vivre avec ça ? C’est tout le problème de Viviane. Elle passe tellement inaperçue, elle est tellement transparente, insignifiante, dispensable que les soupçons sur elle sont plus que légers. Et ça, c’est pas bon pour le moral.
Et puis il n’y a pas que ça, il y a cette fille de talent qui l’a remplacée durant son congé maternité et que son patron trouve efficace, il y a ces vertiges qui surviennent et la font transporter dans des lieux de soin, il y a son ex à qui elle n’a rien demandé bien que ce fût le fuyard mais qui réclame le bébé et veut lui rendre le chat de sa mère, il y a que sa mère ne peut pas lui servir d’alibi, et pour cause, la pauvre.
Alors pourquoi va -t-elle, sous le nom d’Elisabeth, trouver d’autres patients du psy, suspects autant qu’elle, ou sa veuve qui s’envoyait en l’air avec quelqu’un d’autre, ou cette patiente par lui engrossée et sur le point d’accoucher ?
Un livre bien foutraque, amusant, incisif où la narratrice peut devenir la spectatrice, ou la victime muette de l’histoire, où l’on picore à loisir des miettes de thriller psychologique, de roman noir, de récit de société.
Bref, un très bon premier roman !

Viviane Elisabeth Fauville de Julia Deck, chez Minuit, 2012. 156 pages.

Texte © dominique cozette

Venez nombreux, OK, mais comment qu’on fait ?

Quelle drôle d’expression ! Qu’on m’incite à venir habillée, nue, maquillée, repue, fatiguée, en couple, avec mes enfants, en métro, pas trop tard, comme je suis — mais ça c’est Mc Do et je ne vais jamais au Mc Do —à petits pas, les mains vides, à la bonne franquette, sans rien préparer, vite …  tout ça, je sais faire, ça roule.
Je suis même parfois venue sans qu’on m’attende, c’est très gênant pour les deux parties, je suis aussi venue avec armes et bagages mais c’était durant une guerre sans nom, la guerre des sexes si vous préférez. Je suis venue comme ça, oui, comme ça, c’est gonflé mais je l’ai fait. Je suis venue la gueule enfarinée, ce qui est le plus sûr moyen de repartir la queue entre les jambes. Je suis venue te dire que je m’en vais, parfaitement, il n’y avait pas de SMS ni de tweet pour l’annoncer, fallait le faire de visu pour bien l’entériner. Puis je suis venue à maturité, très récemment et sans savoir pourquoi, je ne sais pas comment je dois le prendre.
Si on me demande de venir en rang(s) serré(s), ça devient limite car est-ce un rang qui est serré ou plusieurs. Quoi qu’il en soit, ça présuppose la formation d’un groupe pour réussir le truc, or je déteste me balader en troupeau.
Reste le « venez nombreux », fréquemment entendu à la télé pour des promos portes ouvertes, destockages massifs et autres événements exceptionnels. J’ai bien essayé, une fois. Je me suis dit : viens nombreuse, viens nombreuse. Quoi que bizarre comme injonction, je me suis postée devant la glace en la serinant pour voir si je devenais nombreuse. Que pouic. Je demeurai seule et unique. Je ne suis donc pas venue et d’ailleurs, tout le monde a fait comme  moi : on n’est  pas venus nombreux, ce fut un flop total.

Mais que ceci ne vous empêche pas de venir nombreux mercredi 19 à la librairie du théâtre du Rond-Point, de 19 à 20h. 30, où aura lieu la fête de lancement du livre « Vents Contraires », blog agité du théâtre dans lequel j’ai l’heur d’apparaître aux côtés de sacrées pointures et de gros niqueurs qui seront forcément venus nombreux, sinon, tu la vois celle-là ?

Texte © dominique cozette

Fessebouqueries #125

 

Cette semaine, tout s’emmêle : l’élection des misses avec celle des deux glands, la Marine, les maladies orphelines et deux poids lourds de l’actu : l’abuseur sexuel et l’abuseur fiscal. Plus un doigt de mariage pour tous, un doigt de Pulvar mais aucun d’Herzog. Ah, c’est vrai, il n’en avait plus !
– LC : Ce soir, TF1 fait péter les thons
– CK: Ce soir sur TF1, concours de vaches charolaise, Blondes d’Aquitaine etc…
– ED : Téléthon sur la 2, Télédinde sur la 1
– JPCM : Il semble que le voisin vient de rentrer… dans la voisine…
– HDD : Cette année, je n’arrivais pas à me décider, du coup j’ai fait un don de sperme à Miss France
– YL : Une mosquée ouverte aux homosexuels près de Paris ». Pour les mecs qui aiment les mecs qui aiment la Mecque.
– RP : Le type qui demande à New York ou Pékin un billet d’avion pour Nantes, t’y crois ?
– IV : La blague originale du soir : « J’espère que ce n’est pas la Cocoe qui recompte les votes pour MissFrance2013 ».
– HB : Une Marine qui remporte une election…mauvais presage
– HDD : Jean-François Copé est élu Miss France. François Fillon conteste.
– DC : Italie : Départ d’un banquier, retour de la banque du sperme !
– JPT  : 6 millions de dollars pour une pipe à New York : jusqu’où faut-il augmenter le prix du tabac pour observer une diminution de la consommation ?
– CD : Je dois avouer un bon gros rire à l’écoute de ce brave Bourgmestre, belge et très blond, disant que Depardieu voulait être proche des commerçants de la petite ville où il s’installe. Il a cité les boucheries et le bar.
– CA : Depardieu en Belgique c’est la honte… Loin des Valseuses, près de sa bourse…
– ED : ils ont quand même fait fort, à la télé, ce week end… le téléthon pour les maladies orphelines et l’élection de la nouvelle miss france qui s’appelle Lhorphelin….
– JPT : Je ne trouve pas très élégant de jeter les déchets du cinéma français par-dessus la frontière belge.
– BG : Ca va, je n’interviens pas trop sur la page ? Je ne vous saoule pas trop avec mes interventions sur tous les sujets. Non c’est juste pour savoir. Sinon, je vais bien pour ceux que ça intéresse, check up complet nickel: sang, poumons, coeur, artères tout OK. pas de cholestérol, peu de clopes, pas d’alcool, pas de drogue.. une vrai vie de merde. Je vais être en super forme pour la fin du monde moi.
– CD : DSK est sorti « soulagé » de l’audience. Autant que du Sofitel.
– HDD : Toutes nos félicitations à Jean-François Copé, qui enregistre « la plus forte baisse de popularité de l’histoire depuis celle enregistrée par DSK »
– SG : C’est enfin réglé. Copé a donné 6 millions de dollars à Fillon.
– HDD : Rassurez vous, au prochain triple pontage, Depardieu retrouvera la France.
– CV : Mauvaises nouvelles du jour : Mandela se meurt et Sarko a l’air en pleine forme.
– HD : Petite annonce ..Cherche musée pour faire don de mes statuts.
– AC : ca sert a quoi de faire des etudes et de travailler? Il vaut mieux etre grosse noire et femme de menage et savoir mentir, aux EU ca rapporte plus!
– DC : Il devient urgent de procrastiner !
– CV : Dans la série « Le saviez-vous ? » : Les miroirs utilisés dans les télescopes géants coûtent un prix astronomique. Vous le savez, maintenant.
– GG : Cher Mark, pourrais-tu faciliter la suppression d’amis sur ton site ? Un par un, c’est porter trop d’attention et de temps à des gens dont tu te fous. Merci. Réponds en MP.
– CW : Pourquoi faire SIMPLE quand on peut faire COMPLIQUE dans ce foutu pays ? … déchoir de la nationalité française alors qu’on DOIT harmoniser la fiscalité européenne ou adopter, tout bonnement, le système américain qui taxe, tous ses ressortissants quel que soit leur lieu de résidence et le lieu où ils font des revenus ? (ça fonctionne très bien et depuis des décennies) Et bien non, discutons, discutons, discutons sans fin, et pendant ce temps RIEN NE CHANGE ou plutôt si, TOUT PART EN PLATRE (et en Belgique…)
– HDD : Gérard Depardieu: « J’ai payé mes impôts, une fois. »
– AM : urgent cherche a louer appart en Belgique pas trop loin de la frontière marseillaise . écrire en MP merci
– WF : Il faut se réjouir de l’arrivée de nouvelles chaînes sur la TNT. Un plus grand choix de merde, c’est aussi ça le respect du téléspectateur.
– MC : Copé Fillon, deux poulets à qui l’on a coupé la tête et qui continuent à courir au milieu de la basse-cour.
– MC : Quelle différence y a-t-il entre un étranger qui vit en France et un français qui vit à l’étranger ? Le premier paie ses impôts et ne vote pas. Le second, c’est le contraire.
– PE : Gérard Depardieu vous fait savoir que considérer le 12.12.12 comme la dernière date du siècle où les chiffres se répètent est vraiment un truc de pauvre, et invite tous ceux qui, comme lui, touchent un 13e mois, à célébrer l’an prochain le 13.13.13.
– DC : Elle a perdu son boulot chez Ruquier, son boulot à Inter, puis son mec, puis son boulot aux Inrocks. Mais que nous réserve encore la belle Audrey ? Saura t-elle garder ses belles lunettes, ses belles chaussures et sa belle amitié avec Roselyne ?
– JPT : Je trouverais injuste que les homosexuels n’aient pas le droit, eux aussi, de pouvoir maltraiter et violer leurs enfants après s’être bourré la gueule avec leur conjoint le samedi soir.
– AN : Si on m’avait dit qu’un jour je publierais une vidéo de Michel Sardou… Avec enthousiasme, sans aucune ironie et en approuvant chacun de ses mots ! (Mais qu’il n’aille pas croire que je vais me mettre à acheter ses disques, hein..)
– JPCM : Le mariage pour tous et les emmerdes pour personne.
– SP Dit et redit, mais ça sert à quoi les amis Facebook qui ne vous font même pas le plaisir d’un p’tit like de temps en temps !
– GG : hausse des tarifs de l’électricité, du gaz, de la redevance télé, il doit être plus facile de croire au père Noël qu’au changement ! c’est décidé je demande au père Noël une panoplie d’exilé fiscal !
– PJ : Contrairement à la circoncision, la concision permet d’être bref sans être coupé …

 

Jonas Mekas, mine de films

Je ne le connaissais pas il y a encore un mois et d’un coup, je vois fleurir du Mékas partout : à Beaubourg en cinéaste avant-gardiste, à la galerie du jour qui expose ses récents travaux — agnès b est une amie de longue date de l’artiste — dans des librairies pointues où sont affichés ses bouquins, et des boutiques de ciné non moins acérées telles Potemkine qui a édité ses vidéos, journaux filmés, regroupés ou non. Mais qui est donc ce monsieur qu’on ne m’a jamais présenté ? me demandé-je.
Hé bien ce monsieur est lituanien, il aura 90 ans le soir de noël et il est, de tout temps, un esprit libre. Accompagné de son frère Adolfas, il fuit la guerre car il ne se sent pas de taille à la pratiquer, il est poète et fluet, mais se fait interner dans des camps de travail en 44. Il souffre de la faim, du froid, du manque de tout, mais surtout de son pays dont il pressent qu’il n’y a rien à en espérer. Il galère avec son frère et quelques autres, erre de pays en pays au Nord de l’Europe, refuse une première fois d’émigrer aux USA. Fait des boulots de merde, mange n’importe quoi (et pendant des années, il bouffera vraiment n’importe comment mais il est toujours debout!).
Enfin quand même il se résout à faire partie de boat-people migrant pour faire petite main à Chicago. Arrivé à New-York, émerveillé par la vision grandiose, il décide d’y rester : l’Amérique, c’est ça, pas autre chose. Las, le rêve américain tourne au cauchemar car tout y est triste et dur, sale, gris et sans âme. Avec son frère toujours, il traîne de squatt en squatt, bosse dans des usines, des ateliers pourris, ne mange que du pain et du lait des mois durant mais il sort beaucoup : il claque tout au cinoche, au musée et quand il le peut, dans les livres. Affamé de culture mais misérable et malheureux, sans chaleur humaine, sans amour, sans nana pour lui chauffer une gamelle ou caresser son petit corps maigrelet, il fait peine à voir.
Déraciné jusqu’à l’os, il se réfugie dans la communauté de personnes déplacés, ils ne sont pas si drôles, mais on s’en sort un peu mieux à plusieurs. Il refuse jusqu’au bout de travailler dans un bureau, pour lui, c’est un travail de robot, de singe, ce n’est rien. Mais il écrit, il prend des notes, il essaie de percer.
Le livre où il se raconte de façon simple et imagée, troublante car on dirait qu’il parle de l’époque de crise actuelle, va de 44 à 55, année de l’achat de sa première caméra qui va le propulser dans le monde de l’image. Ce livre  — je n’avais nulle part où aller — renferme d’ailleurs de nombreuses photos de lui petit avec ses parents, puis jeune en Europe à New-York.

Ce journal d’un loser est réconfortant dans le sens où l’on sait que, plus tard, il s’en sort et même plutôt bien puisqu’il a créé la première coopérative indépendante de distribution, qu’il a réalisé bon nombre de films, qu’il côtoiera le gotha artistique de la Pomme et  devient une sorte d’icône.
Un docu  sur lui sur Wiki.

Je n’avais nulle part où aller  1991. 2004 pour la traduction française chez P.O.L

Texte © dominique cozette

Fessebouqueries #124

Est-ce qu’on n’en aurait pas un peu marre des absurdités  de notre civilisation dite avancée  ? En tout cas, l’humour de cette semaine reste très détaché de l’actualité. Et c’est pas plumard ! comme disait l’eider.
– MC : Il fait un froid de Conare. Je demande le recomptage des degrés Celsius.
– PJ : C’est paradoxal l’été on a les miches qui pèlent, et l’hiver on se pèle les miches
– PJ : Ecrite la veille et sans lendemain… « Jeune fille croyant au Père Noël échangerait calendrier de l’avent contre pilule du lendemain »
– PO : Je viens d’être condamné à une peine de coeur, pourtant j’avais des circonstances attachantes…
– CD : Je veux que chaque mort de femme par violence conjugale fasse le même tapage médiatique que les meurtres mafieux marseillais ou corses
– ND : La nuit dernière, j’ai croisé sur la route un camion de pompier qui roulait tous feux éteints…
– RP : Rappel de pommes de terre dans un supermarché : un défaut du gicleur peut entraîner une fuite dans le circuit de freinage.
– YH : Parfois je me surprends à ne pas m’étonner de moi-même.
– CA : Y-at-il un HP sérieusement équipé près de Meaux… pour un un citoyen particulièrement dangereux?
– MC : Fillon répond à Copé: « et mon rump, c’est du poulet ? »
– CH : Ca fait tellement longtemps que même mon matelas en mousse à mémoire de forme a oublié la dernière fois que j’ai eu une relation sexuelle..
– TC : Des scientifiques viennent d’inventer un interrupteur à neurones. Sans avoir eu à disséquer Franck Ribéry, bravo.
– CH : Pour tous les hommes qui pensent que la place de la femme est dans la cuisine, n’oubliez pas… c’est là-bas que les couteaux sont rangés !
– CB : un mec à passé pendant que j’accroche cette après midi, il m’a dit, vous les femmes, vous cherchez le pouvoir…. j’ai lu répondue garde ton pouvoir « comique »
– JHM :  Le préfet de Loire-Atlantique entre juin 2007 et juillet 2009, Bernard Hagelsteen, qui avait préparé l’avis d’appel public à la concurrence des firmes intéressées à réaliser l’aéroport de Notre-Dame des Landes (dont Vinci, qui a remporté le marché), travaille maintenant chez Vinci Autoroutes. Mais ça n’a rien à voir avec rien, allons ! Qu’allez-vous chercher avec vos esprits mal tournés ?!!!
– VD : Si un homme ouvre sa portière de sa voiture à sa femme, c’est que l’une des deux est neuve.
– OK : Le sperme des Français perd en qualité et en quantité ! Voyons mesdames, soyez moins exigeantes !
– ND : Le sperme des Français serait de moins bonne qualité en raison de sa plus faible concentration. La crise toucherait donc toutes les bourses…
– HD : Message d’alerte….Etablissements bancaires ….gros risques de découverts et d’interdiction de chéquier…le déclin du sperme se confirme en France…doit on stopper le gaspillage??
– NT : Moi j’arrive jamais à retenir les prénoms des gens, ça serait bien que tout le monde porte des badges comme les serveurs du MacDo.
– IV : J’ai bien peur que Parisot demande bientôt à Ayrault qu’on y aille molo, car l’Idylle va finir par se remarquer…
– JC : Ce soir c’est décidé, j’annonce a mon chihuahua qu’il a été adopté
– DC : Les hommes battus sur France Inter. Et alors ? « frappe ton homme tous les matins, si tu ne sais pas pourquoi, lui le sait » est le sage conseil d’une religion bien avisée.
– HD : Un vendredi sur la terre : les kinés se massent devant les grilles de la préfecture, les inséminateurs demandent de la vigueur à leurs membres, DSK (contrepèterie a un plan pour la Grèce)les Louboutins sont limités à 30 m à l’heure, Florange devient une usine à gaz, les pompiers ne sont pas pompistes et les mineurs pas ministres……deux mères juives homos adoptent un gamin..il sera chirurgien-avocat…et les flocons tombent…qu’importe le flocon pourvu qu’on ait l’ivresse !!
– CK : Bon, j’attends une livraison de Puligny pour les Fêtes. Ca sonne. Toute contente, j’ouvre la porte et tombe nez à nez avec une huissier (ére ?) venue pour mes PV et qui ressemble à Nadine Morano…

Bonus sur l’art de la  com, rapporté par  JHM
Mes amis, une petite leçon de communication vous fera le plus grand bien !
Elle vous est aujourd’hui proposée par le directeur du futur aéroport de Notre-Dame-des-landes (Eric Delobel, de chez Vinci) :
EXEMPLE 1 – Comment faire comprendre délicieusement au grand public que, quoi qu’il arrive, il va se faire mettre.
QUESTION : Il se murmure que, compte tenu des pénalités inscrites au contrat, renoncer à l’aéroport coûterait plus cher à l’Etat que de le construire. Est-ce une absurdité?
RÉPONSE : Non, ce n’est pas une absurdité.
EXEMPLE 2 – Comment prendre les gens pour de très gros débiles, bêtes, idiots et décérébrés, en toute convivialité.
QUESTION : Mais des espaces naturels et agricoles vont disparaître…
RÉPONSE : On entend dire que l’on va bétonner plus de 2000 hectares… La réalité c’est que l’aéroport, à l’ouverture, c’est 537ha dont seulement 147ha imperméabilisés, c’est-à-dire bitumés. Le reste ce sera des espaces verts ! C’est peut-être difficile à entendre mais un aéroport c’est avant tout des espaces verts !
Eric, je n’ai qu’une chose à dire : merci pour cette leçon magistrale. Vivement que tu fasses carrière en politique pour que nous puissions tous profiter de tes talents.

Illustration © dominique cozette

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