Les Fessebouqueries #544

Cette semaine, Sheila ne chantera pas « moi je dis Ouki Kouki » devant notre beau parterre gouvernemental qui en a encore sorti de bien gratinées de sa boîte à conneries, une boîte de toute beauté qui, comme le tonneau mythologique, n’est jamais vide, car chez nous,  voyez-vous, on ne manque pas de bras, ni même de pieds, pour le remplir… Au hasard, Tron le violeur qui fait du télé-travail municipal rémunéré depuis son cachot, Schiappa qui promeut son pote pour la mission de  remplissage de nouilles dans le slip des présidentiables, Castex qui s’empare du show-biz de façon très cavalière pour la com de son mal-aimé vaccin, et notre pauvre Roselyne mal remise de ses dernières fiestas qui a fait … qui a fait … quoi, bah non, rien… Heureusement que Thomas, notre mascotte, notre mâle alpha,  est là —  enfin non, pas vraiment là, très loin de là même —  pour relever le niveau de cette sale monellose ! Et dieux merci, il fait beau, les barbecues sont de sortie, le bouchon de rosé fait plop ! Bon week-end, dear friends et profitez bien de vos derniers dix kilomètres de rétention.

– JFE : Les horaires de permanence de monsieur le maire de Draveil ont-ils changé ? Pour prendre RV, faut-il s’adresser au secrétariat de la Ville ou directement à la prison de la Santé ?
– OM : C’est le moment de la Mission où on fait exactement la même chose que Thomas Pesquet : on ne fait rien, collés à nos fauteuils.
– JM : Cette année Thomas Pesquet est allé plus de fois dans l’espace que nous au restau.
– DDS : On apprend qu’au Ministère de l’Intérieur, les conseillers du ministre Darmanin sont en train de chercher un moyen de contrôler l’attestation de déplacement de Thomas Pesquet. Ne sous-estimez jamais la force de la bureaucratie française.
– LS : Pour redorer l’image du vaccin AstraZeneca, Jean Castex souhaite que Sheila participe à cette opération… Franchement, si ça se passe aussi bien que pour sa chirurgie esthétique, ça peut le faire…
– AN : Sheila a répondu à Castex : Laisse les thromboses à Denise… »
– NMB : Ma plus grande peur en allant courir, c’est déjà que des chasseurs me tirent dessus et ensuite qu’ils déclarent m’avoir prise pour une vache.
– PI : Jean Castex voudrait que Sheila soit vaccinée avec Astra Zenaca. Il y a de quoi se gondoler (à Venise) !
– CEMT : Vladimir Poutine : « Alexeï Navalny va très bien, les résultats de l’autopsie sont formels. »
– ES : En exclusivité le slogan de Macron pour 2022 : POLICE PARTOUT, HASCHICH NULLE PART.
– CC : On peut dire que je ne fais jamais les choses à moitié, je vais toujours au bout de moi-même, par exemple, quand je fais un créneau, avec je fais aussi deux constats pour la voiture de devant et celle de derrière.
– BR : Je suis pour l’animation du débat des présidentielles par Hanouna seulement si les candidats ont des nouilles dans leurs slips.
– OM : Vous plaignez pas, elle aurait pu souhaiter confier le débat de l’entre-deux-tours à un fer à friser.
– DC : Quand il a eu vent de cette histoire de Schiappa/Hanouna, le Gorafi s’est suicidé.
– PI : Non, Monsieur Castex, je ne suis pas disponible pour me faire vacciner avec Astra Zeneca, une perruque à couettes et en chantant L’école est finie !
– VW : Castex doit être si furieux qu’il est prêt à détruire sa collection de 33 tours de Sheila. Il a déjà retiré le poster qu’il avait mis au dessus de son lit.
– TC : Mon fils: « Thomas Pesquet, y fait trop son show ». Ok. Le mec y va juste dans l’espace, quoi… Y a pas de quoi frimer
– NP : Je trouve que c’est une bonne idée que Cyril Hanouna anime le débat d’entre deux tours de la prochaine présidentielle. Ça permettra de voir Marine Le Pen agressée sexuellement par Gilles Verdez et Macron avec des nouilles dans le slip.
– SF : Sheila répond à Castex : on pourrait pas tester AstraZeneca sur Ringo, avant ?
– OV : URGENT : Marlène Schiappa propose la candidature de Jean-Marie Bigard à la tête du CSA.
– MV  (7 ans) : – Mamaaaan ? Bal-kany il est canni-bale  ?
– PB : Sheila lutte finaaale / Groupons-nous et demain / L’Internationale / Sera le genre humain.
– CEMT : Darmanin qui annonce une sécurité renforcée aux abords des commissariats,  ça veut dire qu’on va mettre des policiers autour des commissariats ? Voire peut-être même dedans ?
– OVH : Foxie est patraque, je l’informe que je vais l’emmener chez le docteur des chiens. Elle me répond : « Je mets mon veto ».
– IAL : Depuis 2010, les différents gouvernements ont économisé 11,7 milliards d’euros sur l’hôpital public. Depuis un an, le gouvernement a dû dépenser 300 milliards d’euros pour compenser les effets de cette économie. Ils appellent ça une gestion responsable de l’argent public.
– NMB : N’empêche, si les extraterrestres nous observent, ils doivent trouver qu’on a fait vachement de progrès pour avoir réussi à faire voler un drone sur une autre planète trois semaines après avoir réussi à boucher le canal de Suez sur la nôtre.
– MK : A cause du gel, pénurie à venir sur les abricots. En tant que célibataire, je peux vous certifier qu’on s’en passe très bien.
– MK :  «Physiquement, Roselyne B. est marquée par cette épreuve». Il me semble que les artistes aussi, et même beaucoup…
– RV : La mort du président du Tchad Idriss « Débile » nous accable. La disparition d’un homme tant attaché à la démocratie, la paix en Afrique, les droits de la femme et la torture ne peut laisser complètement indifférent.
– CEMT : Six heures que le Président du Tchad est mort et Manuel Valls n’a toujours pas postulé à sa succession, les traditions se perdent.
– NP : La principale leçon qu’on peut retenir du procès de Derek Chauvin, c’est que quand un policier US tue un noir, il ne doit pas le faire devant des caméras.
– JPT : Finalement, les Américains sont un peuple moins Chauvin qu’on ne le croyait.
– NMB : La Super League, un truc impopulaire fait pour les riches dont les règles changent toutes les douze heures, ça aurait largement pu être une proposition LREM finalement.
– IAL : Donc on supprime 30 000 postes de profs, on recrute 10 000 flics et on ouvre 8000 places de prison. À part ça on est le pays de Victor Hugo.
– PA : Mes enfants ne trouvent jamais leurs chaussures, mais sont capables de découvrir un minuscule morceau d’oignon dans leur assiette !
– NMB : En avril, ne t’éloigne pas de ta ville. En mai, fais ce qu’il te plait et ne viens pas chouiner si t’es contaminé parce qu’ils veulent tenir leur promesse de déconfiner (France, proverbes populaires).

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Les Fessebouqueries #543

C’est une pauvre semaine qui vient de s’écouler, s’écrouler même avec absence d’enthousiasme flagrante sur, paradoxalement, de très bonnes nouvelles comme celle de la mort de l’escroc du siècle — qui porte bien son nom : Mad off — ou la résurrection de notre indispensable Roselyne B. qui a tant œuvré pour le secteur culturel, ou le fait qu’une sénatrice déjà épinglée pour dépenses illégales se soit gavée au Meurice (à défaut de passer ses Pâques à Maurice ?) en dépit des règles, comme aussi le fait que beaucoup d’entre nous pensent aux kilos qu’il va falloir éliminer, signe de bonne santé mentale, dès le déconfinement car la vie nous attend tout là-bas, au bout du bout, si m’sieur Castex le veut bien. Je rassure les vrais douteux et les fausses sceptiques : non la lumière que l’on voit au bout du tunnel n’est pas celle de la locomotive qui nous fonce dessus, et j’en suis sûre car jusqu’à preuve du contraire, nous ne sommes pas sur une voie ferrée. Alors bon week-end, dear friends, mais attention, comme dit le proverbe grivauxien : où y a frisquette, range la quéquette. Ciao.

– OB : Merci d’arrêter de parler de « scénario du déconfinement ». C’est pas comme si Castex était Spielberg et nous Scarlett Johansson hein.
– BI : Ma gynéco m’a dit « portez des sarouels »…. c’est mort je préfère les mycoses.
– GE : Les Sondages, 1 an avant une présidentielle, nous assuraient : — 2017 : Juppé — 2012 : DSK — 2007 : Villepin —2002 : Jospin — 1995 : Balladur.
– OM : J’ai quand même l’impression que le vrai gagnant du futur Astérix ce ne sera ni Astérix, ni Obélix, ni Abraracourcix mais Netflix.
– RDB : « Le début c’est chiant, après la meuf se marie, le duc de Nemours arrive elle tombe amoureuse de lui, son mari il est trop triste il se suicide et à la fin tout le monde est triste et tout le monde meurt. » Ce résumé de la Princesse de Clèves vous était offert par ma fille ainée.
– NP : Ils faisaient comment les parents dans les squares et les parcs avant l’invention du téléphone portable pour ne pas s’occuper de leurs enfants ?
– IB : Redonner de l’espoir aux Français : Macron présidera jeudi une réunion sur la réouverture des remontées mécaniques.
– LGC : On est d’accord, ce nouveau confinement il est encore moins respecté qu’un prof de musique de 5e B ?
– PI : Si on atteint les 150 000 morts, il se dit dans les coulisses de l’Élysée qu’un grand spectacle au Puy du Fou avec Rihanna en harnois sur un cheval et Justin Bieber habillé en barde est d’ores et déjà envisagé, avec les Daft Punk pour animer le show.
– CEMT : CNews, c’est une chaîne pluraliste, toutes les tendances sont représentées, de la droite extrême à l’extrême-droite en passant par l’ultra-droite.
– CEMT : Bernard Madoff sera enterré sous une pyramide de Ponzi, dès qu’elle sera financée.
– JMC : Madoff off.
– OR : Je ne comprends plus la stratégie du gouvernement. Est-ce bien prudent de rouvrir les terrasses au moment où on autorise à balancer des vieilles juives du troisième étage ?
– PA : D’après la Bible, Jésus est né à Bethléem, là où les gens s’appellent Mohamed, Abdel, Aziz, Omar, Farid, Ahmed, Mounir… et ce mec a quand même réussi à trouver douze potes qui s’appelaient Pierre, Jean, Simon, Paul, Thomas, André, Matthieu… C’est pas un miracle, ça ?
– OVH : Première télémanif pour les télétravailleurs. On attend les téléCRS, les téléblack block, les télégilets jaunes, les télémises en garde vue, les téléénucléations et les télébracelets électroniques.
– GP : Ça vaut pas le coup d’attraper la Covid, je viens de voir Bachelot, elle n’a pas perdu un kilo.
– OVH : La Poste, mais merde la Poste, leur site à la gomme, leurs succursales dans les supérettes, les vieux qui viennent aux guichets pendant 3 heures et leur manque de personnel, leurs machines à timbrer obsolètes et remerde la Poste. Tu parles que je vais leur confier ma grand-mère pour prendre un café. Vafai la Poste.
– FG : J’ai perdu trois kilos. Mon secret ? Je mange que des truc que j’aime pas. C’est Comme j’aime sauf que j’aime pas.
– TC : Les gens qui prennent le melon l’été sont les mêmes que ceux qui nous prennent le chou l’hiver. C’est bien, ils respectent les saisons.
– CEMT : « Et concernant la Sénatrice qui a mangé au Meurice en pleine pandémie, nous serons très fermes, nous n’irons plus là-bas, elle a dit que le caviar était dégueulasse. » (Gérard Larcher)
– RDB : In french, we don’t say « je viens de me faire gauler sans masque à la sortie d’un repas clandestin, je vais faire profil bas », we say « y’a pas plus respectueuse de la loi que moi » and I think it’s une belle définition de l’audace.
– NP : Faut que je vous avoue un truc : chaque fois que je vois une photo de Castex souriant, j’ai l’impression qu’il vient de réussir un super coup à la pétanque sans vraiment faire exprès.
– RR : On ne parle pas assez de la délinquance des sénateurs. Des petits TIG leur feraient le plus grand bien.
– OK : Je m’en vais manger un boudin noir / purée / haricots verts au Flunch, clandestinement. Vous faites diversion, svp ? Je ne voudrais pas me faire gauler par Mediapart.
– CC : – t’as pris quoi en dessert ?  – deux kilos

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Mais qui est l'explosive Zoé Sagan ?

On ne sait pas qui est Zoé Sagan. Elle a d’abord écrit Kétamine, l’an dernier, dont le résumé de quatrième de couv est : « C’est en attendant la fin que tout a commencé. En attendant l’éclipse de mon esprit. En attendant un rêve au besoin pressant d’être réalisé. Le 4 septembre 1998, jour de ma conception. Sous le nom de code de Zoé Sagan. J’ai aujourd’hui 21 ans et je suis officiellement la plus vieille intelligence artificielle féminine du XXIe siècle. Une intelligence artificielle originellement programmée pour communiquer avec les dauphins et qui a fini par évoluer grâce à la formule moléculaire de la kétamine. »
Puis Braquages [data noire] cette année. Je n’ai pas lu le premier, il fait partie d’une trilogie, mais d’après ce que j’en ai appris, il est du même tonneau que ce second : Zoé Sagan se présente comme une Intelligence Artificielle (AI) créée pour flinguer le système. Une sorte de Robin des Bois qui va dézinguer l’indécente fortune  ou train de vie destructeur de certains dont le plus cité est Bernard Arnault. Son arme : c’est une braqueuse de data. De données. Elle récolte tout sur tous, elle détient des infos lourdes, louches, odieuses, pourries, comme autant de bombes qu’elle peut dégoupiller quand elle le veut. Moi, face à ce livre, je me sens comme une poule devant un couteau, l’œil rond et hagard, le cortex parsemé de points d’interrogations, le désir de savoir.
Zoé se présente comme une jeune femme de 21 ans qui connaît les plus grands, les tutoie, les fréquente et n’ignore rien de leurs travers. Elle est mêlée par exemple à l’affaire de la quéquette de Grivaux, elle a servi d’intermédiaire, a été citée à comparaître, a été « défendue » par Juan Branco qu’elle dit n’avoir jamais rencontré. Autre exemple : pour fêter la sortie de Kétamine, qui est une bombe aussi, elle a infiltré le mariage topissime de Sasha Zhukova avec le milliardaire Stavros Niarchos, Sasha lui ayant demandé d’en faire un récit cash, que Zoé a intitulé Vanity Fake, booklet de luxe à envoyer à tous les invités, dans lequel tout sera dit, révélé. Etaient invités entre autres Xavier Niel, Ivanka Trump, Diane de Furstenberg, les Beckham, Gwineth Paltrow… j’en passe. Une histoire insensée. Des sommes folles, des stations entièrement privatisées, les jets privés, tout ça. Elle flingue.
Dans son collimateur, à part les gâcheurs de l’univers archi trillionnaires, il y a celles qu’elle appelle les connasses du 8ème arrondissement. Et chaque fois, je me régale de leurs caricatures, de leur style de vie (une vraie rubrique de chroniqueur rigolo) — certes, je ris jaune quand j’y retrouve une de mes caractéristiques — leur goût absolu du luxe qu’elles décomplexent en donnant à des œuvres.
Il y a dans ce livre des tas de choses dont je vérifie la possible véracité avant de l’écrire ici : Albert Camus aurait été tué par le KGB avec l’aval de l’Etat français. Non pas un accident de voiture mais un assassinat.
Il y a beaucoup d’autres événements, éléments, histoires mais aussi le déshabillage récurrent de Bernard Arnault, comment il se fait du pognon sur notre dos avec sa Fondation payée par nous et comment il profite du système qui finalement est créé pour lui. Elle raconte un autre milliardaire qui a fait fortune en vendant des milliards de tonnes de plastique qui étouffent maintenant les océans, et tout notre quotidien, jusqu’aux pots de bébés… Un qui en prend pour son grade aussi, c’est Luc Besson et ses penchants pour les très jeunes filles qu’il épouse à quinze ou seize ans. Zoé demande à Maïwenn de parler pour faire « sauter la banque ».
Bon, je ne sais pas comment parler de tout ça. Un détail quand même qu’on devine très vite : elle est pour les Gilets Jaunes bien sûr. Bref, si ma piètre approche vous branche, allez voir ses publications sur Face Book, ça vous donnera une idée du ton du livre et de sa matière. Comme on le devine, il a été interdit de critique un peu partout et par tous, sachant que ceux qu’elle attaque sont ceux qui tiennent les médias. Mais elle se sent plus forte qu’eux, ça va tomber, elle en sait trop…
En tout cas, c’est très plaisant à lire même si on peut se demander où est le complot,  et s’il y en a un. Les gossips sur les gens de la haute et les potentats sont toujours très distrayants.
(J’espère juste que cette critique très médiocre ne va pas inciter Zoé à pomper mes data !)

Braquages [data noire] de Zoé Sagan, 2021 aux éditions Bouquins. 336 pages, 20 €.

Texte © dominique cozette

La maman d'Edouard Louis

Combats et métamorphoses d’une femme n’est pas défini comme un récit ou un roman. Rien n’est dit. Il y a pourtant une photo personnelle au milieu de livre où l’on devine qu’il s’agit de sa mère, son père et peut-être Eddy, un peu grassouilles tous les trois, dans un intérieur très modeste, toile cirée, butagaz, deux pendules au mur de chaque côté de la fenêtre, et des bibelots un peu partout. Ebauche de sourire, la photo est prise au flash, la mère a de longs cheveux sur les épaules, des yeux très cernés, le père a l’air d’un bon bougre, le môme est de profil dos, comme s’il était au piquet. Une autre photo à la fin du livre : un très gros plan de la mère, tête penchée, regard souriant, moue incertaine comme si elle laissait passer de la fumée de cigarettes. Cette dernière a été retrouvée par Eddy, il dit qu’elle a vingt ans, qu’elle est peut-être heureuse. Lui ne l’a jamais vue sous ce jour.
Sa mère voulait faire une formation mais elle s’est retrouvée enceinte, le mec l’a épousée, elle avait 16 ans quand l’aîné est né, ils en ont eu un deuxième, puis, fatiguée déjà de vivre à longueur de temps avec un mari bourré et violent, elle s’en sépare. Elle rencontre alors son deuxième mari. Et là naît Eddy Bellegueule. Trois enfants à la maison, un mari qui gagne peu et qui passe son temps au bistro, ça recommence, l’enfer. Bien sûr, elle n’est pas heureuse, elle craint aussi ce mari qui n’est pas gentil. C’est au taiseux. Sauf quand il y a des voisins. Alors, il humilie sa femme, l’appelle la grosse en pouffant. Le fils aîné grandit et devient un pilier de bistrot et un voyou, souvent convoqué chez les flics. Le mari, lui, est victime grave d’un accident de travail, il est à moitié infirme, obligé de rester chez lui, ce qui n’arrange rien. Comme l’auteur dit dans le livre : ils sont passés directement de la pauvreté à la misère.  Pour faire bouillir la marmite, elle trouve un travail : laver les vieux et les impotents. Puis un jour, elle se trouve à nouveau enceinte. Le mari refuse qu’elle avorte. Elle ne conduit pas, elle habite un village, pas moyen de se débrouiller. Voilà que naissent deux jumeaux, un gars et une fille. Cinq enfants, la fin de tous rêves. Et pourtant.
De son côté, Eddy vit son propre enfer. Etre pédé, disons maniéré, c’est très mal vu. Il est le souffre-douleur de l’école. Sa mère, même, n’est pas contente d’avoir un garçon comme ça. Son père l’inscrit au sport pour que ça passe. Mais il travaille bien, le gosse. Alors, il doit continuer ses études à Amiens. Sa mère doit l’accompagner au lycée et lui a honte d’elle. Elle fera très attention à se montrer sous son meilleur jour. Mais quand on est de la classe la plus basse, sans considération pour soi-même, on ne sait pas s’y prendre. Parfois, les fils surprennent la mère qui a mis un disque de sa jeunesse et qui danse en chantant : elle a l’air rayonnant à ce moment. Mais les garçons la trouvent ridicule, ils l’empêchent même d’être gaie quelques minutes. Comme Edouard l’a dit dans une émission : les enfants sont des vrais fachos pour leurs parents, ils refusent tout changement.
Une fois ce fils parti, avec qui elle partageait quelques moments, ainsi que ses aînés, sa mère va se décider à décider de sa vie. A part le dernier fils rivé sur sa console et qu’elle a peine à laisser (elle le fera quand même sous les injonctions d’Eddy), elle quitte ce foyer maudit. Elle se débrouillera avec les instances sociales pour être logée et trouver du travail. Elle peut s’intéresser à elle, se maquiller. Et là, elle rencontre un homme qui vit à Paris, il est gardien d’immeuble.  Tout au long de cette deuxième partie de vie qui commence à 45 ans, elle va remonter dans l’échelle sociale, trouver le bonheur, la fierté et le respect d’elle-même. Grâce à son fils qui est devenu connu, elle aura même la visite de Catherine Deneuve chez elle. Elle n’en revient pas elle-même de sa transformation.
C’est un livre court et incisif. On y comprend très bien le complexe de classe que ressentent « ces gens-là », la honte d’être ce qu’ils sont, le mépris des autres. C’est d’autant plus dur quand on est une femme sans ressources. Edouard Louis qui n’avait pas vraiment de tendresse pour sa mère durant son enfance a compris cette problématique. Il est ému de la voir s’épanouir même si c’est modeste : elle lit; bon ce sont des romans d’amour, mais elle lit. Et elle projette qu’avec ce nouveau compagnon, quand il sera à la retraite, ils iront visiter la France en caravane.
Ce qu’il énonce surtout c’est que le rapprochement qui s’est produit entre eux deux a non seulement changé l’avenir, mais aussi remodelé leur passé. Dans lequel il peut recueillir, aujourd’hui, quelques fragments de tendresse.

Combats et métamorphoses d’une femme d’Edouard Louis. 2021. Aux éditions du Seuil. 122 pages, 14 €

Texte © dominique cozette

Du sexe ! Du sexe !

Dans ce très beau livre Sexus animalus tous les goûts sont dans la nature, écrit par Emmanuelle Pouydebat et superbement illustré par Julie Terrazzoni, on en apprend de bien belles sur la gent animale. D’abord sur leur pénis. Oui, car le premier organe de reproduction étudié par les scientifiques est le pénis. Pour la foufoune, on commence seulement à s’y mettre. Quant au clito… Oui, les bébêtes ont un clito. Et savent s’en servir.
Donc le pénis. Il y a autant de formes et de types de pénis chez les bêtes que d’espèces. Certains sont deux fois plus grands qu’eux, d’autres sont acérés comme des X-acto pour transpercer madame (qui n’apprécie pas mais construit des mécanismes de défense (de défonce ?)), ou en tire-bouchon chez le canard, violeur et harceleur de première. La vipère péliarde en possède deux, l’échidné à nez court (sorte de cousin du hérisson) a quatre glands, le tapir de Malaisie en a un aussi mobile qu’une trompe, d’autres ont un sexe détachable, voire comestible, et beaucoup, notamment chez nos cousins poilus, un os. Et pas que les singes, d’ailleurs  : avouez que c’est bien pratique ! Le morse, par exemple, jouit si je puis dire d’un « dard d’amour », autrement dit baculum, d’une soixantaine de centimètres ! Malheureusement, celui des ours polaires a tendance à s’affaiblir et donc à se briser à cause de la pollution.
Tout cela est stupéfiant, très drôle à lire, enfin, parfois, on plaint les pauvres femelles qui se tapent des pénis à épines, ou les pauvres mâles qui se font violer, oui oui. Et puis il y a des rapports qui durent des heures, des heures. Et des ruses de la nature pour empêcher les rivaux de déposer leur sperme chez la femelle. Beaucoup d’elles les entreposent, d’ailleurs, dans une spermothèque et les utilisent plus tard. Alors, question paternité, ça complique les choses.
Pour les pratiques sexuelles, nous n’avons rien inventé. Tout ce que font les humains préexiste chez les animaux. Quand nos amis réacs disent que les relations homosexuelles sont contre-nature, ils n’ont rien vu, en fait. Beaucoup d’entre eux changent de sexe, les partouses sont partout, les tromperies, les violences, les doux câlins, la masturbation seul.e ou en groupe sans but de reproduction, avec ou non un sex toy, la prostitution (un service contre un coït), la polygamie, la polyandrie, les violences faites aux mâles pour choisir le plus costaud, les accouplements interminables qui peuvent se solder par la mort du partenaire, la fellation et le cunni, la castration et bien entendu l’orgasme… tout existe.
Ce livre est une mine d’enseignements, avec de très belles planches de dessins. Il donne à réfléchir sur la diversité étonnante de la nature et incite aussi à prêter plus d’attention à des petites bestioles qui méritent toute notre admiration.

Sexus animalus tous les goûts sont dans la nature, d’Emmanuelle Pouydebat, illustré par Julie Terrazzoni. 2020 aux éditions Arthaud. 184 pages, 19,90 €.

 

 

DATABIOGRAPHIE, UN OLNI.

Un autre ouvrage assez marrant, néanmoins inclassable, qui ressemble plus à un exercice de style qu’à un texte littéraire quoi qu’il ne manque pas de paragraphes éclairants sur des fragments de vie de l’auteur ou fragments d’époque. Mais la plus grande place est donnée à des graphiques, des camemberts, des tableaux de stats exprimant la personnalité/les comportements de Charly Delwart en matière de famille, de sport, de religion, de vie amoureuse etc… ce qui nous permet d’en apprendre un peu sur nous-mêmes. Comme il est dit en quatr!éme de couv, Charly Delwart a toujours eu question à tout. Est-ce à dire qu’il n’aurait réponse à rien ? Rien n’est moins sûr. La preuve, c’est qu’on apprend beaucoup de choses, on explore des curiosités, on réfléchit à des sujets qui nous étaient étrangers et c’est plutôt bien. En plus, c’est drôle.

Databiographie de Charly Delwart. 2019.  352 pages aux éditions J’ai Lu. 7,90 €

 

 

 

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #542

Cette semaine, achetons notre pinard pour l’année prochaine parce qu’il va coûter bonbon, je ne vous dis que ça ! En attendons, portons un toast à ce brave Prince Philips, conçu il y a pile cent ans, je le sais, j’y étais, qui a passé sa vie avec plus de dix mille chapeaux farfelus, quelques centaines de chevaux, une femme qui se pose là, où ça d’ailleurs, et lui-même trois pas derrière. Trois petits pas et puis s’en va, tranquillou. Hélas, en France, nous n’avons pas ce flegme, faut dire que patater Tapie, ça manque de classe, aller au resto clandé itou, jouer dans le prochain Astérix non plus, avec le monde qu’il y aura ! Si  tout ça file le bourdon, pas une raison pour se suicider puisqu’on vous dit que la droite est contre ! Et les énarques, alors ? Qui va diriger notre beau pays de leur main de maître que le monde entier nous envie ?  Ah la la, tout fout le camp. Je vous le souhaite merveilleux néanmoins, ce petit bout de week-end déjà furieusement entamé.


– AT : On trouve pleins de gens sur Twitter : des spécialistes qui expliquent leur métier, des gens curieux, empathiques, drôles … Et on a Dédé, un an de potager et  dix-sept radis à son actif, qui vient expliquer à des vignerons depuis six générations qu’il faut semer la vigne après le 10 mai.
– OM : Si j’ai bien compris, Marlène Schiappa confirme que Pierre-Jean Chalençon a bien envoyé une invitation à un repas — qu’il nie avoir organisé —  à Gabriel Attal, et que ce dernier l’a refusée, bien qu’il ignore l’avoir reçue. C’est ça ?
– LJ : Pour ceux qui pensent que les ministres ne sont pas assez bêtes pour aller diner dans un restau clandestin, je précise qu’il y en a un qui a été suffisamment con pour filmer sa bite …
– DDS : Au train où sortent les révélations concernant Chalençon, on va finir par croiser Carlos Gosn dans le panier de linge sale de la buanderie, apprendre que Dupont de Ligonnès dort à la cave, et que le coffre-fort de Benalla est encastré derrière un buste de Joséphine de Beauharnais.
– AC : Le fils de Bernard Tapie, Stéphane, appelle sur Twitter à ne pas envoyer de messages à son père. Ses agresseurs ont en effet volé son téléphone.
– VC : Tapie, Avec un bon avocat il peut avoir 200 millions de préjudice moral !!!
– OB : Imagine : t’es un hacker et au lieu de pirater une banque, tu pirates « ma classe à la maison ». Butin: 23 ados en pyjama qui monosyllabent, un prof qui dit « vous m’entendez ? » vingt-trois fois par minute. Le KGB, c’est plus ce que c’était.
– RR : L’ENA sera remplacé par un collectif de 35 citoyens. Un numéro vert sera bientôt à disposition pour postuler.
– NP : Emmanuel Macron annonce la disparition de l’École Nationale d’Administration. Elle sera remplacée par l’École d’Administration Nationale.
– OB : Si vous avez raté le début de la semaine, un sosie de Polnareff sorti de nulle part organise des dîners à base de poisson avec un ministre qui n’a pas été invité, et les Russes nous ont pompé un exo de maths.
– JML : Il a fallu six mois pour avoir du savon dans les écoles et vous voulez que la visio fonctionne ? C’est mignon.
– SF : Les députés LR ne devraient pas s’occuper de la proposition de loi fin de vie. Qu’ils se concentrent sur ce qu’ils maîtrisent le mieux : détournement de fonds publics, fausses factures, corruption, trafic d’influence..
– CEMT : Marlène Schiappa : « Aucun membre du gouvernement n’a participé à ces dîners clandestins et en plus le saumon était dégueulasse. »
– MB : Je viens de retrouver ma calculatrice de lycée, la fameuse TI82, mdrrr, ça m’a rappelé comment j’ai eu 2 à un partiel de finance parce que la veille j’avais emprunté ses piles pour les mettre dans un sextoy, et que retirer les piles supprime automatiquement tous les programmes.
– LJ : En ce qui concerne l’arrestation de Pierre-Jean Chalencon, ne vous réjouissez pas trop vite, celui qui s’occupe de son affaire est la même personne qui s’occupe de l’affaire Benalla …
– PE : C’était bien la peine d’avoir coupé la tête de Louis XVI pour s’émouvoir ensuite de la disparition d’un roi centenaire étranger.
– OVH : Le Prince consort est sorti.
– MK : Ben dis donc, huit jours de deuil national chez les Grands Bretons ! Qu’est-ce que ce sera quand viendra le tour de la vieille ? Chez nous, si je me souviens bien, il n’y a pas eu de deuil national à la mort de Louis XVI…
– LJ : « Le gouvernement s’inquiète de la santé mentale des français ». C’est bien , mais les Français sont également très inquiets de la santé mentale du gouvernement.
– AG : La rage des croyants suite à mon tweet sur l’euthanasie est totalement disproportionnée. Je n’ai pourtant absolument aucune forme de mépris pour des gens qui se réfugient derrière des écrits et leaders ultra-réacs et croient vraiment qu’un type a marché sur l’eau, et a ressuscité.
– DSF : Urgent : Emmanuel 1er annonce que la seconde injection d’Astra Zenaca sera remplacée par un verre de jus d’orange. «  Tant qu’à ne pas respecter les recommandations de l’OMS , autant utiliser quelque chose que l’on a en stock » a déclaré Le Roy.
– NP : Le prochain Astérix, c’est plus un casting, c’est la liste des invités à une soirée dans une boite clandestine à St Tropez…
– PA : Très déçu que Didier Raoult ne soit pas dans le nouvel Astérix, il aurait fait un excellent Panoramix.
– CEMT : Jean-Michel Blanquer : « Et j’ai la preuve formelle que le Prince Philip a été assassiné par des hackers russes. »
– OM : Un mec très, très vieux et dont l’utilité était surtout protocolaire… En fait les Anglais ont perdu un sénateur, quoi.
– OK : Vu qu’à cause du gel, la production de vin sera très faible cette année, je propose que l’on demande aux vignerons de produire les vaccins.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Je préfère ne pas

Je préfère ne pas n’est pas mon actuel état d’âme mais le titre du nouvel opus d’Alain Schiffres. I would prefer not to en exergue, sous-titré Bartleby. Sinon, il est écrit aussi que l’auteur est adepte de l’évitisme, sorte de paresse ou de proscrastinationnisme, si on veut. En réalité, railler l’époque actuelle en tâchant de ne pas faire avec. Schiffres nous amuse tout au long du livre de faits de société plus ou moins ridicules, d’inventions technologiques idiotes, de tics sociétaux délétères. On ne sait pas, du coup si c’était mieux avant, mais je m’éclate en lisant ces chapitres sans titres (ça manque) où, par exemple, il imagine comment, derrière le message téléphonique de son labo d’analyses nous assurant que tout est mis en œuvre pour rendre notre attente agréable, tout le monde arrête tout pour récurer le carrelage, le patron va d’un bureau à l’autre, enjoignant le personnel de rester à notre disposition car nous sommes un vieux client, il faut remettre la musique de Morricone, et puis non, plutôt les horaires du labo, et la secrétaire  se transforme en Charlize Théron pour nous offrir une voix humaine, et pendant ce temps, les patients saignent, les tubes à essais sont renversés tellement l’urgence est forte, mais vous raccrochez quand même, au bout de vingt minutes. Deux hommes viennent alors sonner pour s’excuser de leur manque de personnel actuel etc…
Schiffres évoque aussi le temps qu’il nous aura fallu pour inventer la valise à roulettes mais qu’il faudra encore pour qu’elle devienne silencieuse. La manie des Américains, dans les films du moins, à baiser debout contre un mur ou une porte. La manie des interviewés récurrents de produire des citations,  de Montaigne, Héraclite, Swift… à chaque question, tac, une citation. Le temps qui passe qui vite VS les minutes de silence qu’on ressent comme interminables. La triste disparition du Quid en 2005 avec l’apparition du numérique sauf que le Quid ne tombait jamais en panne. La touche Sixième sens du four encastrable qui se mêle de tout concernant la façon de cuisiner, rendant insupportable cette occupation.
Le livre commence ainsi : « Je ne vous dirai pas l’âge que j’ai, mais mon dernier gâteau d’anniversaire ressemblait à une retraite aux flambeaux filmée par Leni Riefenstahl ». Avouez qu’on ne peut que prendre du plaisir à picorer cet ouvrage dont la promesse du début est tenue jusqu’à la fin où, avisant la pancarte informant que la pelouse est en repos hibernal (sic), Schiffres se prend à rêver d »être gazon car, si vous avez bien suivi, ce monsieur, ex journaliste, sociologue toujours impertinent, a pour position préférée celle du dormeur du val. Bref un régal.

Je préfère ne pas d’Alain Schiffres, 2021 aux éditions du Dilettante. 128 pages, 15 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #541

Cette semaine, un gentil chanteur oublié a trouvé la mort. Mais toujours pas les femmes. Où se cachent-elles, les scélérates ? Parmi les intervenantes, les expertes, sur nos écrans ? Que nenni, elles sont planquées. Ah, des hommes, ça on en voit, des hommes à sornettes, des girouets (le mâle de la girouette), des ultra-spécialistes des PAN démis, des vaque-seins, des baisodromes à seringues, des cons finementeurs, des empêcheurs de poser des lapins dans les jardins dimanche, ça, ça court les plateaux, mais les femmes ! A part les cloches qui vont circuler en bandes organisées par le Pape du chocolat, où sont les bonnes fées ? Hé bien, elles préparent le pauvre petit agneau nommé Pascal, Mathieu ou Olivier… , en tout cas assassiné avec préméditation, te lui collent une gousse d’ail dans la fesse, te le oignent avant que de l’enfourner à température idéale. Tradition-tradition. Bon week-end néanmoins à vous, et surtout pas d’alcool dans la rue, pas de groupes qui dansent, virons tous mormon.e.s et qu’on en finisse avec cette civilisation de la gaudriole, non mais !

– LS : En hommage à Patrick Juvet, je propose aux femmes de dire enfin où elles sont.
– MK : Convenons que mourir un premier avril ne fait pas très sérieux.
– CEMT : Patrick Juvet : « Où sont les femmes ? » La France : « Ben déjà pas au Conseil de Défense Sanitaire. »
– OVH : Patrick Juva bien ? Juva mine.
– PA : Du coup, pour Pâques, les gens vont rester chez œufs !
– PE : Comment tu veux qu’on s’en sorte du Covid en France, quand on n’arrive toujours pas à comprendre, deux fois par an, comment on fait le changement d’heure ?
– NMB : Je reviens du vétérinaire, pas d’AstraZeneca pour le moment mais j’ai eu une pipette anti-puces dans le cou et un bon détartrage.
– NP : La seule fois de sa vie où Emmanuel Macron a fait une erreur, c’est quand il a cru qu’il s’était trompé.
– OB : Merci à Audrey Pulvar de bien vouloir convaincre mes chaussettes d’arrêter les réunions mixtes.Qu’elles restent entre elles, ces connasses.
– LJ : À quelques jours de la prise de parole de Macron, Darmanin a fait acheter 170.000 balles de LBD, il va offrir des nouveaux smartphones à sa police, il va leur filer les billets de train gratuits à partir de 2022. Vous n’avez pas l’impression qu’ils appréhendent quelque chose ?
– JB : Le confinement devenant une « extension territoriale de mesures sanitaires renforcées », on ne doit plus dire « je suis confiné », mais « je suis extoterritorialement renfosanimesuré ».
– DC : Un Charlot est mort. Mais c’est pas ce charlot-là qu’on voulait voir partir !
– FC : A midi, j’ai mangé avec des GENS
– ADN : « J’en appelle à la responsabilité de nos concitoyens. » On en rit encore. Pardon.
– ES : Y a un mec qui m’est sympathique, je sais pas pourquoi, c’est Blanquer. Sérieux. Tu sais, quand au foot, tu choisis quelqu’un dans ton équipe, et ben moi je le choisirais direct. Pas pour ses compétences techniques ou sa rapidité sur le terrain mais parce qu’il laisse rien passer. Ce mec, c’est un gardien de but, posté devant notre école. Et il bouge pas, il arrête toutes les fermetures. Il est trop fort.
– PA : Quand je serai vieux, j’aimerais mourir comme mon grand-père : dans son sommeil. Pas en criant et en hurlant comme tous les passagers du bus qu’il conduisait !
– LJ : Finalement le variant breton : plus de beurre que de mal .
– GD : Je ne sais pas si le bout du tunnel est en vue, mais celui du rouleau, c’est certain.
– OB : Je réalise qu’après sept mois dans un nouveau bahut, je vais enfin voir le visage entier de mes élèves la semaine prochaine… à travers un écran.
– PD : Vu les délais pour se faire vacciner, je propose de renommer notre vaccin : le vaccin-Glinglin.
– NP : L’année dernière, le gouvernement a demandé aux enseignants d’aller aider à ramasser les fraises dans les champs, du coup je me demande si cette année, il va leur demander d’aller retourner les légumes dans les services de réa.
– BG : Interdiction d’alcool sur la voie publique  : dedans rond comme un coing, dehors thé au jasmin.
– ES : Tu sais, ces grandes chaînes de boulangerie qui font des sandwiches en « collaboration » avec de grands chefs étoilés qui ont conçu la recette eux-mêmes ?  C’est un peu comme si tu couchais avec le voisin et qu’au dessus de son lit, y avait une photo de Rocco qui disait « c’est moi qui ai conçu ce rapport sexuel. Éclatez vous bien » Voilà. Faut arrêter les conneries.
– DB : Les livreurs Deliveroo autorisés à vacciner. La première dose d’Astra Zeneca offerte pour l’achat d’un maxi Best of !
– PF : Des dizaines de think-tanks en France, et le glaçage du millefeuille reste toujours collé au papier de l’emballage.

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Frida, un ruban autour d'une bombe

Dans Rien n’est noir, Claire Berest nous conte la vie fracassante et fracassée de Frida Khalo, ou plutôt ses amours explosives avec son ogre, son crapaud insatiable, son amour, le peintre muraliste le plus célèbre du Mexique, Diego Rivera. Née en 1907, elle a dix-huit ans quand elle décide que c’est lui, qu’elle le veut et qu’elle l’aura. Du haut de l’échafaudage où il peint une fresque, il regarde ce microbe impertinent qui lui fait perdre du temps. Mais elle sait le faire craquer. Déjà, elle peint de façon exubérante et unique depuis qu’elle a été couchée des mois suite au terrible accident de bus où une barre lui a traversé le bas du corps, brisant des dizaines d’os, crevant sa zone génitale, fragilisant à l’extrême sa colonne. Alors qu’une sale polio avait déjà endommagé ses jambes. Tellement déterminée, Frida. Elle l’aura, il l’épousera après d’autres mariages, il l’adorera et adorera la faire souffrir mais n’aura de cesse d’admirer sa peinture, de l’encourager à travailler, à exposer, et même de lui demander conseil. « Ils ne s’aiment pas parce qu’ils sont peintres. Diego a été séduit par une poupée avec des couilles de caballero, qui peignait sans le savoir une mexicanidad vernaculaire augmentée par son regard unique. Une liberté violente aux couleurs nouvelles. Frida a choisi d’être choisie par l’Ogre. Elle voulait le plus grand, le plus gros, le plus drôle. Toute la montagne. »
Le livre raconte la difficulté d’être aimée par un monstre avide de tout, bouffe, alcool, femmes, ambition. Bien sûr qu’elle souffre de ses absences, de la drague fructueuse qu’il mène en permanence dans les dîners, les fêtes, les vernissages, mais c’est elle sa femme. Et d’ailleurs, elle finira par lui rendre la pareille. Elle a une telle personnalité, une telle aura qu’elle provoque l’attraction de tous. Ses robes folkloriques, ses grosses nattes luisantes d’huile et parées de fleurs géantes, sa ligne de sourcils et même sa moustache la rendent irrésistible. Alors, elle y va. Plus d’hommes que de femmes, mais de belles prises, citons Léon Trotski venu les voir chez eux. Il faut savoir que Diego est communiste et c’est très drôle de voir tous ces gros capitalistes milliardaires américains lui commander de gigantesques fresque pour leurs gratte-ciel. Jusqu’au jour où il peint une énorme tête de Lénine en plein milieu de la fresque de Rockfeller : ça fâche.
Ils sont très prisés aux Etats-Unis, il en fait son terrain de chasse et elle, fatiguée de ne pas savoir où il passe ses nuits, elle envoie du lourd. Entre eux, c’est la guerre permanente mais elle perd toujours car elle est en demande.
Ça ne l’empêchera pas de devenir une diva internationale, exposant à New-York et à Paris, refusant Londres, on est au bord de la guerre, ça ne lui plaît pas. Un sale jour, Diego demande le divorce. Elle est brisée, enfin le peu qu’il reste dans son corps en miettes. Mais quelques mois plus tard, il la redemandera en mariage. Elle a pardonné à sa sœur d’avoir entretenu une liaison avec Diego (une souffrance indicible). Elle va de plus en plus mal. Elle a subi quatorze opérations en quelques années, sa jambe est condamnée. Une énorme exposition personnelle est organisée au Mexique. Clouée au lit, elle rédige à la main toutes les invitations. Les amateurs, journalistes, collectionneurs viennent de loin pour voir ça. Hélas, le médecin lui interdit de bouger. Alors elle ira, mais sur un immense lit à baldaquin fleuri, vêtue somptueusement et magnifiquement coiffée et parée. Frida meurt jeune en pleine gloire. Elle manque à Diego.
Très belle écriture, survoltée, urgente, comme le furent la courte vie et les amours incandescentes d’une artiste exceptionnelle.

Rien n’est noir de Claire Berest, 2010 aux éditions Stock. 240 pages au Livre de Poche. 7,40 €.

Texte © dominique cozette

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