Fessebouqueries #101

Pour ceux qui sont sur la route des vacances, je vous signale que les Fessebouqueries sont interdites au volant. En revanche, si on vous dit que l’éthylotest est obligatoire, ne vous précipitez pas : pas d’amende avant novembre car l’usine qui a fait adopter le décret (et assuré sa future fortune) est en pénurie. Ce n’est pas une raison pour rouler bourré ! A part ça, vous avez parlé foot, météo, politique, et puis DSK et Bruni qui sont de retour dans les posts !
– PAG : Je propose d’intégrer Nadine Morano à l’équipe de France de football. Au niveau des insultes, elle ne dépareillerait pas. Au niveau du jeu non plus.
– HAD : De temps en temps, je vais faire un tour sur Twitter, histoire de me tenir parfaitement au courant de ce dont je me contrefous royalement.
-CV a bien fait d’emporter sa doudoune, c’est si chic avec une robe d’été.
– OVH : Mon mari m’a mermis de faire la vaisselle#j’aitropdelachance
– CN : L’injustice paritaire, c’est quoi ??
C’est quand toutes les copines de ta femme enceinte viennent lui caresser le ventre en disant « félicitations », mais qu’aucune ne vient te caresser les « roupettes » en disant « bien joué ! »…
– PG : Il est 3h 30 du matin? Sushi a faim, moi j’ai soif, personne n’a envie d’une baffe, puisque je suis debout ?????
Autant en profiter… Non, personne, bon ben je vais me recoucher…..
– DC : C’est quoi l’idée aujourd’hui ? C’est de vous dire, messieurs, ne vous teignez pas les cheveux, ça se voit, ça n’est jamais bien fait, ça donne une image de vous pas terrible voire pas tétique. Cheveux gris, blanc, poivre et sel, y a rien de mieux. Maintenant si c’est votre femme bouche-de-canard qui vous le demande…
– DM 
 »Dans ce métier, à chaque fois que quelqu’un te dis que tu es extraordinaire, sache qu’ on te dis juste bonjour. »
Bien vu c’est comme quand on te dis mon chéri t’es pas le jules de la nana….tu es un fournisseur ou un client!!!
– OMT : J’ai rien contre l’obligation d’avoir un éthylotest dans ma voiture. De toute façon, quand je suis bourré, je ne retrouve jamais ma voiture.
– SG : Le dernier statut de Juppé (tronqué, mais inchangé) ressemble furieusement à une légende de dessin de Sempé. 
 »Les disparitions tragiques dans la Garonne ne sont hélas pas réservées à Bordeaux. D’autres grandes villes connaissent ce fléau du à la suralcoolisation. Je partage l’émotion des Bordelais et je veux dire, en toute sérénité, que l’ensemble des mesures ont été prises pour garantir le bon déroulé des festivités cet été, notamment à l’occasion de la Fête du Vin. »
– SG : « Papa, c’est quoi ton travail ?
Et bien, j’incite les gens à changer de voiture trop souvent pour tuer des ours blancs, comme ta peluche tu vois, un coup sur la tête et Bam!. Sinon, je vends des frites qui tuent – ouvre la bouche, et du lait caillé qui pue, au prix du Champagne (Papa aime), en faisant croire que c’est bon pour la santé. » Il faudra que je trouve un vrai travail avant de penser à arrêter les capotes.
– MM : Ma copine m’a quitté parce que soit disant le foot prenait trop de place dans ma vie.Elle me manque.On est resté ensemble 4 saisons
– DC : Un éthylotest non utilisé obligatoire dans sa voiture ? C’est comme un préservatif dans la soutane du pape, un peigne dans l’élastique du maillot de Zidane, une boîte pilule dans le sac de Line Renaud, un chèque de Khadafi non signé dans la poche d’un candidat président, un manuel du savoir-vivre dans les mains de Morano…
– SG : Un spermatozoïde qui rencontre un ovule dans Carla Bruni, c’est un peu de la fécondation in vitro, non ?
– MC : C’est distrayant tous ces ex-ministres, qui après avoir chèrement vendu leur âme pendant la campagne, essaient désormais de se racheter une bonne conscience à bas prix.
– FT : DSK est célibataire. Anne #Sinclair devait en avoir marre de ses dix-Putes…
– DC : Carla Bruni enceinte de DSK ? Ah, non, c’est la page de Closer qui était mal mise…
– HAD : Je lance un appel à Mme DSK, Anne je suis pas trop libre ! Je n’ai pas beaucoup d’argent, mais en mettant nos revenus en commun, on y arrivera, on pourra même racheter l’appart de F. Hardy, pour la dépanner!
– MC : Il va donc être obligatoire d’avoir un éthylotest non usagé. Il va donc être formellement déconseillé de s’en servir.
Mention spéciale à JPT pour cette requête :
– JPT : Si je m’écoutais, je vous dirais : s’il vous plaît, ne publiez plus de photos de chatons ou de chiots, de couchers de soleil ou de paysages sous la neige, ni des pensées philosophiques à deux balles ou des maximes moralisantes truffées de fautes d’orthographe, cessez de me dire « bonjour » le matin et « bonne nuit » le soir, ou de me répéter que l’amour et l’amitié sont aussi beaux qu’une chanson de Francis Lalanne ou d’Yves Duteilh… Oui, si je m’écoutais, je vous dirais tout ça, mais alors, vous me répliqueriez, non sans raison : MAIS QU’EST-CE QUE TU FOUS SUR FACEBOOK, DUCON ! »

Peinture © dominique cozette

Je te prête ce livre mais il s’appelle … les revenants !

C’est mon deuxième Laura Kasischke, je n’avais pas fini mon premier. J’y suis entrée sur la foi d’un athée, ami de même goût, donc en confiance mais sans trop d’enthousiasme ! Ah, ces histoires de campus US avec ces petites garces aux cheveux lisses et épais qui font tourner les garçons en bourrique ! Ah, ces rituels de bizutage tous plus cruels les uns que les autres ! Et ah ! ces profs politically corrects qui font gaffe à ce qu’ils racontent. Mais peu à peu, je me suis laissée submerger par un implacable suspens.
A l’instar des romans américains issus de la grande vogue des ateliers d’écriture, les Revenants ne dérogent pas à la règle qui veut que lorsqu’on croise un personnage même secondaire ou marginal, on s’intéresse à lui, à ce qu’il a bouffé la la veille, comment s’entendaient ses parents et les relations qu’il entretenait avec le jules de sa baby-sitter. Donc, c’est vrai, ça fait du monde, ça fait du volume, ça fait de la lecture.
Selon le même principe, on s’attache à décrire — attention, je vais utiliser les italiques — précisément les décors, murs, sols, meubles, déco, odeur des bougies, vue de la fenêtre. Mais aussi les vêtements des protagonistes, leur parfum, leur démarche, leur voix. On dirait presque une intention de réalisation : tout y est pour faire le film. D’ailleurs, à ce propos, le montage est moderne très cut, découpé soigneusement pour nous laisser maronner tandis que l’on saute à l’action qui se passe à côté ou qui s’est passée avant, un peu comme dans les films d’Inarritu (Amours chiennes, 21 grammes) : il faut un petit temps d’adaptation à chaque fois. C’est pour la forme. Ce à quoi je peux ajouter que c’est de la belle écriture classique d’aujourd’hui, précise et sans gras. Avec des entrées de paragraphes pour aérer et des dialogues ni trop ni trop peu comme dans tout bon roman.
Pour le fond, c’est une histoire troublante de jeunes étudiantes mortes ou disparues, que l’on aperçoit parfois, de loin, à peine, dont on a voulu apparemment masquer l’accident ou la mort et on est aidées dans cette sorte d’enquêtes menées par un prof et un étudiant qui fut l’ami de l’héroïne depuis l’enfance et le coloc du fiancé qui a provoqué l’accident mortel.
Cette histoire est d’autant plus inquiétante et les soupçons de trafic de la mort d’autant plausible que la prof qui mène l’enquête fait son séminaire sur les rituels liés au deuil, la mort, les non-morts… On est en plein dedans. Et on y saute à pieds joints et après on veut absolument savoir ce qui se passe, on t’attache à deux ou trois personnages, leur femme ou leur mari, ou leur mère, ou les jumeaux pénibles qui ne parlent qu’en sabir etc…
C’est américain donc il y a de la morale, un zeste de sexe, des horreurs ! comme la drogue, l’homosexualité féminine, les bals de fin d’année, les groupes/clubs/ sororité et autres amalgames de gens interchangeables à la pensée unique. Ou inique.
Il y a des critiques qui font rien qu’à vous raconter le pitch comme Télérama, ou le Monde des Livres,  allez sur Google si vous aimez savoir avant. Moi j’ai fini mon boulot. Vous avez 587 pages drues et mal reliées  — car elles ont tendance à se détacher et pourtant il était presque neuf quand on me l’a donné — bref 587 pages d’une bonne littérature on va dire, très appliquée, super bien construite et carrément efficace. Voilà le mot : efficace.

©Les revenants par Laura Kasischke. Christian Bourgois editeur 2011.

Aventures des Toiles, comment que je me la pète !

Figurez-vous que l’un de mes tableaux a suffisamment plu à François Gadrey, PDG de la très belle marque Aventures des Toiles, pour qu’il en fasse l’un des thèmes de sa collection été 2013. Sept artistes par saison ont ainsi le bonheur de représenter un thème sur une large palette de très beaux vêtements, robes, ensembles, hauts, jupes, pull, etc…
J’ai débarqué au Creusot la semaine dernière pour voir les collections et là, chers amies/amis, j’ai roucoulé !


Vous allez me dire que sur les belles mannequines, c’est une chose… Non, parce que toutes les femmes qui étaient là portaient une, deux ou trois pièces de vêtements de saisons passées, de la dame qui fêtait ses 80 ans à pratiquement tout le personnel féminin de l’usine, et aux acheteuses, responsables de magasins, représentantes,  petites, grandes, rondes, maigres, jeunes ou mûres.  Toutes avaient fière allure, c’était très joyeux !

La visite de l’usine le lendemain m’a donné d’autres sentiments de satisfaction : c’est une marque éthique qui fait appel aux talents nationaux, aux machines et à la main d’oeuvre françaises. Pas d’esclaves à 29 € par mois au fin fond de l’Asie, pas d’abattage, pas de pratiques douteuses. C’est respectueux. Plus cher que chez H&M mais ça le vaut. Et les personnes qui travaillent là ont l’air bien plus heureux que dans certaines boîtes que j’ai fréquentées. Elles adorent leur job. Et tant mieux parce qu’en même temps, il faut vivre au Creusot. Le lundi soir après nos agapes, trouver un bar ouvert c’est comme demander à Samir Nasri de dire s’il vous plaît. Mais Paris n’est qu’à 1h20 et tout autour, la campagne est magnifique, et le vin mondialement apprécié. Le bourgogne.

Et puis, dans cette usine, voir des techniciennes travailler sur des rouleaux de tissu ou de maille issu de mon tableau, ça fait drôle ! C’est énorme !
Je vous signale qu’il y a un très beau concept store Aventures des Toiles à Paris dans le Marais, 38 rue Sainte Croix de la Bretonnerie. Les soldes viennent de commencer, c’est le moment de découvrir les dernières collections !

Ce dernier modèle est un petit pull d’été en maille, c’est une stylisation de mon tableau, très fin, très chic. J’ai hâte de le porter mais il faut attendre 2013.
Pour en savoir plus sur Aventures des Toiles, voir le site ici, très complet, assez technique, avec des vidéos pour présenter les différents postes de la création et le blog actu.
Pour finir, voici le tableau :

La légende a été gommée sur les modèle car tout le monde n’aurait pas eu envie d’exhiber  I’m fuckin’ so great ! Oh my God ! Keep in contact. See you later (= CUL). Trop clivant.
Je ne vous parle pas des autres artistes 2013, je n’ai pas les photos mais ils seront en ligne avec moi dès que la collection sortira. Vous verrez, tous sont magnifiques et chacun a son style.

Texte et tableau © dominique cozette. Photos © Aventures des Toiles.

Crumb, serial fesses-booker !

Au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris se tient la somptueuse énorme rétrospective de Crumb. Robert Crumb. le dessinateur bigleux qui chevauche les filles à gros cul, à jambes costaudes et velues, qui fornique à tout bout de champ et se rit de la vie sociale que des siècles de morale judéo-chrétienne ont pondu aux Etats-Unis. Et de celle, française, à laquelle il pige que pouic. Sorte de geek pour le physique, érotomane priapique et masturbateur récurrent, infidèle — le mot est faible — et narquois, this is the man.
Certes il dessine avec art et ostentation, talent et obstination, humour et fornication. Mais ce n’est pas sa passion. Même s’il ne peut s’empêcher de manier le rotring et la plume, il a deux autres plaisirs bien plus forts : le sexe et la musique. Oh, attention, pas la pop, la vieille musique, le vieux jazz d’avant-guerre qui craque sous le saphir, les formations be-bop  old school qu’il collectionne comme un malade et auxquels il tient comme à la prunelle de ses grosses lunettes. Il en a des milliers, maniaquerie totale.
Crumb est issu d’une famille tarée, réellement. Il faut voir le film commenté par David Lynch (en streaming sur le web)  sidérant. Freaks, presque. Un père violent et tordu qui lui a déboîté la clavicule quand il avait cinq ans, que tous craignaient, une mère aujourd’hui avachie qui se droguait aux amphétamines pour lui échapper, deux soeurs dont on ne parle pas (qui ne veulent pas apparaître dans le film) et les trois frères, imbriqués les uns dans les autres par leur rapports d’amour/haine, de dépendance et de luttes narcissiques.
L’aîné, Charles, est un dingue des comics (et sexuel maniaque aussi, jeune, abstinent). Il ne vit que pour ça, tombe amoureux d’un lapin et oblige ses frères à dessiner, sous peine de rétorsion. Il prend la place du père. J’y reviens.
L’autre Maxon, est en perpétuelle frustration, blessée par Robert qui lui vole la vedette. Aujourd’hui, Maxon vit sur un tapis de fakir à vrais clous et avale lentement un très long lacet enduit de je ne sais quoi qui va mettre trois jours à ressortir par l’autre bout, ayant accompli une sorte de purification intestine. Il ne parle qu’à une personne : Robert. Il a de magnifiques yeux bleus. Il n’a jamais eu de relations sexuelles.

Robert, lui, est un renfermé. Enfin, quand il était ado. Moche, une dent en moins, creux du torse, rêvant chaque soir à une des filles de sa classe, celle qui louche ou l’autre moche, sans l’idée de passer à l’acte. Sa mère prédisait : il épousera la première venue. Gagné. Zoom sur cette première femme devenue grosse dame qui lui a fait un fils.
Heureusement, la célébrité amène son flot de fans femmes qui veulent toutes être dessinées, dessillées, dessalées par lui. Il ne dit jamais non. Jamais. Le sexe devient son activité de prédilection, même après son installation avec Aline, celle qui ressemble à ses dessins, qui le porte sur son gros cul, qui le pompe et qu’il nique goulûment. Lisez « parlez-moi d’amour » (blog ici), leur livre à deux, c’est top.
Charles, donc, l’aîné. Charles est devenu une grosse larve qui vit toujours avec sa mère, sans jamais, jamais sortir. Il se lave toutes les six semaines, n’a plus de dents, est sous tranquillisants depuis toujours. Il est entouré de murailles de livres. Ça pue le renfermé à vue d’oeil. Robert, très enjoué avec lui, ne semble pas affecté par sa déchéance, pas plus qu’avec Max d’ailleurs. Depuis, Charles s’est suicidé et le film lui est dédié.
A part cette famille calamiteuse, le film montre les  divers aspect du boulot de Crumb, ses marottes, sa façon de croquer, ses réflexions caustiques sur la société. Tout Crumb est là. Aline aussi, bouffeuse de vie, énergie personnifiée. Et leur fille qui est devenue dessinatrice. Bizarre.
Si vous avez une semaine devant vous, vous pouvez vous enfermer au MAM. Il y a tellement à lire, à détailler, à examiner qu’on ne peut, en une fois, en faire le tour. Beaucoup de BD ont leur version française sous les originaux. Bécassine est là aussi, je ne vous raconte pas ce qu’il lui faire faire, à tomber ! Et toutes ses collections perso d’albums BD de son enfance, toute usées. Touchant.

Crumb de l’underground à la Genèse. Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris jusqu’au 19 août 2012.

Fessebouqueries #100

 

Voici ma centième ! Quelle émotion !!! Alors cette semaine a vu la vie en rose pour une bonne partie des amis comak, les autres commentant les commentaires des comateux. Et puis rien que du normal, des hollanderies et de la flotte, de la flotte, de la flotte !
-SG : « Voilà le problème, Docteur, quand je suis heureux, j’ai peur que ça ne dure pas, et quand je suis malheureux, j’ai peur que ça dure. »
– HPE : Thierry Roland est mort. À la veille du 2ème tour des législatives, le FN perd un de ses plus fidèles porte-parole.
– GL : Il y avait quand même comme un petit Rolland de racisme dans certains de ses commentaires.
– ALD : Sauver Doux est une idiotie. Il faut mettre les fonds employés dans la formation des ouvriers (pour des emplois utiles et d’avenir) et des éleveurs (pour une agriculture durable) et non dans un système calamiteux, polluant et sans avenir.
– HAD : Je suis trop honnête pour être poli!
– GG : Selon l’agence des produits de santé, plus de 7 800 femmes ont fait retirer leurs prothèses mammaires PIP, alors que de son côté Toyota a rappelé plus de 164 000 véhicules pour un problème de pédale d’accélérateur. Attention avant de changer de modèle de femme ou de voiture, il faut tenir compte de l’entretien et du coût des réparations ..
– OVH : Si ma marraine, la bonne fée, veut bien réaliser deux de mes voeux, que Ségolène et Nadine soient battues, je promets que je ne lui demanderai plus jamais d’être mince, jeune et belle.
– DC : Ce matin, lapsus sur Inter : Collard sera un député casse-crouilles… heu, bon, oui, c’est dit !
– GL : Toute considérations politiques mises à part, François Hollande ne nous a pas apporté une belle météo
– HH : c est joli un lundi tout rose..
– MC : Manger melon, jamais grognon, manger salade, jamais malade
– HAD : Le FN a mis Collard au chaud…….ils pourront couper la clim au Palais Bourbon….il fera de l’air avec les effets de manche!!
– JC : Saqué le masseur de petits petons. Il va pouvoir se consacrer entièrement à la podologie
– AZ :  Ce n’est pas une extermination de l’UMPets, c’est un génocide…..
– HAD : Je sors et de chez moi et de ma réserve…Quand j’ai entendu Maréchal-LePen dire qu’elle était le porte-parole de la jeunesse, je suis content de ne + être jeune!!!!!!!!
– PAG : Les agences ont payé cette année 14,8 millions d’euros pour inscrire leurs travaux à Cannes. Gold Lion, golden balls.
– MC : Il y a des jours comme ça où je suis contente de ne plus être jeune. Quand Marion Maréchal-Le Pen prétend être le porte-parole de la jeunesse, par exemple.
– EL : Déjà que les bretons faisaient chier avec leur musique si en plus maintenant ils imposent leur météo à la France entière…
– HAD : Une étude montre que la phrase « Il faut qu’on parle. » a le pouvoir de faire défiler ta vie devant tes yeux.
– JPT : L’UMP va entamer sa traversée du désert : heureusement, ce ne sont pas les gourdes et les mecs bidons qui manquent.
– DP: NicolasHulot annonce chez #Bourdin qu’il a voté Mélenchon au 1er tour. C’est décidé, je change de gel douche!
– TG : quelqu’un s’est permis de voler le printemps aux bretons. TOUT le printemps. il a jusqu’à demain matin pour le rapporter. après, ce sera trop tard.
– CA : j’ai rêvé ou le diesel a été cancérigène pendant deux jours??? Oui parce que là c’est fini, on est bien d’accord…
– SG : Prise d’otages dans un CIC à Toulouse, « au nom d’Al Qaeda ». Ma main à couper que c’est un coup de la banque d’en face.
– DC : Quelqu’un peut prévenir Valérie Triervieller qu’à part le téléphone arabe, il y a aussi twitter pour dire qu’on regrette ?
– ETD : Quand j’entend « Fête de la Musique », je sors mes boules quies.
– EL : Vous donne rendez vous place de la bastille pour mon concert il pleut pleut bergère (remasteurisé au pipeau), venez nombreux cirés jaunes et bottes de pluie…
– DT : Question : Agamemnon avait-il un homonyme ?
– JPT : Ariane Massenet remplace Maïtena Biraben à la Matinale : pourquoi Ariane Massenet, Morano n’était pas libre ?
– HAD : Humeur moranesque ce soir… Je ne suis pas raciste….j’ai une chatoune noire et un cheval arabe!!!
– DC : Faut pas s’étonner s’il pleut sous Hollande. C’est le candidat qui a le plus plu !
– Denis Robert : Aurélie Filippetti qui remet la TVA du livre à 5,5 et Christiane Taubira qui veut autoriser les « Class action » (ce qui va bouleverser le petit jeu judiciaire si favorable aux puissants et aux argentés). Voilà deux bonnes nouvelles. C’était tellement rare avant. Ce petit mot est surtout destiné à mes copains qui assurent que voter ne sert à rien.
– HAD : De ma voisine…mon fils est devenu majeur..il s’aime en slip!!!
– CR : la météo, la gastronomie , le sport, sont les sujets sur lesquels on peut parler librement dans la Russie de Poutine .
– MB : On hésite souvent quand on a envie de faire un geste tendre.
On hésite moins quand c’est un geste agressif ….

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Peinture © dominique cozette

Ma démocratie fout le camp… la tienne aussi, mon frère européen ! Gaffe !

Petit rappel : démos, ça veut dire peuple, cratie, le pouvoir. Donc le pouvoir au peuple, c’est comme ça qu’on aime avoir un certain contrôle sur les affaires de notre pays. Certes, pas énorme, de plus en plus rogné par les ceuss qui aiment bien aussi le pouvoir :  banquiers, hommes d’affaires, dirigeants de tout poil. Sont pas très peuple, ces gens-là, sauf pour se faire servir par lui ou le presser jusqu’à l’os. Le reste, rien à battre.
Il se trouve qu’aujourd’hui, on est au bord de se faire piquer tout ce qui nous reste de pouvoir par la grande collective des avides de pognon, les grosses banques, qui vont faire leurs choux gras de manière incontrôlable et irréversible grâce au fameux traité ou commission ou pacte ou encore mécanisme (vas-y que je t’embrouille) financier européen, le gros traité énorme que Sarkozy a concocté avec Merkel, que Mélenchon a vivement critiqué*  et pour lequel il a fustigé Hollande de s’être abstenu au lieu de le suivre.
Un article détaillé est à lire ici sur l’aberration de ce pacte. Un passage est assez édifiant sur l’omnipotence et l’immunité totale de ses gouverneurs / administrateurs qui deviendront intouchables  :
« Last but not least : le MES et ses dirigeants agiront dans l’impunité totale : « Le président du conseil des gouverneurs, les gouverneurs, les gouverneurs suppléants, les administrateurs, les administrateurs suppléants ainsi que le directeur général et les autres agents du MES ne peuvent faire l’objet de poursuites à raison des actes accomplis dans l’exercice officiel de leurs fonctions et bénéficient de l’inviolabilité de leurs papiers et documents officiels », stipule l’article 35 (immunité des personnes) [7]. Seul le directeur général peut lever l’immunité d’un employé du MES. Et seul le conseil des gouverneurs peut faire de même pour les gouverneurs et les administrateurs. En clair : le linge sale sera lavé en famille et en toute discrétion. En cas de litige entre le MES et l’un de ses États membres, ce sera la Cour de justice européenne qui tranchera. C’est la seule occasion où une institution extérieure peut intervenir sur ce qui s’y déroule. »
Sympa, non ? Pour éviter de se faire voler la démocratie par les ploutocrates, signez la lettre ouverte à François Hollande, formulée par la Fondation Copernic, asssortie d’une pétition.
Et merci de la faire circuler.

texte et illustration  dominique cozette

PS du lendemain : j’ai retiré le lien sur Mélanchon car il avait l’air viral. Mais il est visible sur le net à Mélanchon MES sur Google.

Fessebouqueries #99

Pour ces dernières Fessebouqueries à 2 chiffres — comme on dit pour la croissance — c’est un beau festival de Femmes : Triermachin, Ségotruc, Morano, Mâme Le Pen, Merkel, Pulvar, une mouette rieuse et la Camarde qui a emporté deux figures pas très normales.  Et là-dedans quelques mecs, un cunnilingus et la fête des écoles. Demain, si vous voulez que la gauche reste majoritaire, votez donc. Si vous préférez pas, hé bien, ne votez pas, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise…

– LG va se remettre en selle : la pensée tartare des uns s’oppose crûment à la pensée barbare des autres.
– DC : Si vous manquez d’idées pour vous distraire, précipitez-vous sur le film de BHL : vous y serez tranquille pour vous bécoter, téléphoner, bouffer, bref, des lieux tout à fait accueillants. (demandez quand même au projectionniste de baisser le son).
– MC : La mouette est rieuse. Un rien l’amuse: nous chier dessus, par exemple.
– MC : Le compte twitter de Guéant pour les législatives est @GuéantBoulogne. C’est aussi l’anagramme de « bougnoule géant »…
– OVH : Novak Djokovitch a le visage taillé à la serbe.
– DC : Morano qui demande aux électeurs du FN partageant « les mêmes valeurs » que l’UMP de voter pour elle. Je suppose qu’elle parle des rillettes Bordeaux Chesnel…
– MB : J’crois que si j’étais immortelle, je ressentirais pas le besoin d’écrire.
P’têt qu’on écrit tous pour pas crever. Rien d’autre.
– JED : De nos jours je me demande si le concept d’amitié n’est pas lui aussi devenu low cost !!
– JPT : Morano… Pluriel de l’expression : mort anale.
– CR : nous on est tranquilles, si les Allemands reviennent ils dépasseront pas le périph.il y a plus d’armes dans les banlieues parisiennes que de casernes et de militaires dans toute la France ..
– DC : Un homme normal a toujours une ex-femme (à enfants). Et une nouvelle femme qui ne peut pas la saquer. Normal. Les gens Normal n’ont vraiment rien d’exceptionnel !!!
– OVH : Ségolène Royal, première femme candidate à la présidence de la République, première femme présidente de l’Assemblée nationale, première femme de François Hollande….
– DC : Émettre un avis qui ridiculise son compagnon, met un chef d état et un parti dans l embarras n est pas faire preuve d indépendance d esprit mais bel et bien de connerie.
– HV : Si Jesus était juif, comment se fait-il qu’il ait eu un prénom portugais, hein?
– DB : Croisé Henri gaino dans le RER ce matin la France normale fait des émules…
HAD : -Une-prison-Bouygues a ouvert ses portes à Nantes. Bouygues une vraie maison de maton!!!Just a little question :ils auront des portables et TF1?????
– CV : Avis aux dragueurs qui sévissent place de la République : évitez d’accompagner vos compliments galvaudés-«Charmante !», en l’occurence- d’un «mmmh» suivi d’un regard lubrique, ça ne peut pas marcher, aucune ne vous répondra, jamais. Sauf peut-être pour vous insulter.
SW : On aurait mieux fait d’élire Delanoé. Ca nous aurait évité la premiere Dame…
– PL : Et maintenant le « tweetgate »; ça va bien nous faire la semaine. Pendant ce temps, les vraies affaires continuent.
– DP: Maître Collard ne s’intéresse pas aux « querelles de soutien-gorges ». Y’a des bites au cirage qui se perdent…
– HAD : va poser des stores japonais pour sa femme avant qu’elle ne twitte partout que je glande sur FB….photo à venir…….
– HAD :  Les codes QR sur les pierres tombales….oulala..on va bientôt écrire Ci -Geek…. regrets tweeternels!!!
– BP : Dimanche, les Rochelais auront finalement à voter pour Ségolène Royal ou pour Valérie Trierweiler.
– BG: Hollande voulait être « normal », ça dépasse ses espérances: sa compagne l’emmerde parce qu’il a gardé trop de lien avec son « ex »… c’est d’un commun, d’un banal, d’un « normal ».
– DP : #FrançoisFillon déclare avoir « les mêmes valeurs que Nadine Morano ». Si je comprend bien, elle n’a pas démérité?
– EL : Valérie Trierweiler confirme à l’AFP son tweet de soutien et ajoute que Ségolène Royal a un peu pris du cul.
– ML : Les alcooliques, on les dates pas au carbone 14, on les date au Pastis 51
– ML : Avant, pour gagner de l’argent, fallait travailler, maintenant il faut faire autre chose..
– SL : Valérie Trierveli… Valérie Trieurv… Valérie Trhierw… Valérie Trrrvv… Roh et puis merde. Bruni c’était beaucoup plus simple.
– HAD : Il exsite encore des paradoxes comme le souligne mon ami Damien Caillaud .. ».quand on pense que « cunnilingus » a une origine latine, qui je le rappelle est une langue morte… c’est tout de même bizarre, non…??? 😉 »
– DT : Les premiers mots de Luka Magnotta, le dépeceur canadien, après son arrestation : « Le découpage électoral français, pour moi, c’est du chinois »
– CR : je me demande si c’est pas Sarko qui a présenté tweetweiller a Hollande ^^
– DC : Journée mondiale du sang. C’est drôle, chaque fois qu’il est question de sang, je ne peux m’empêcher de penser à Fabius..
– DC : Piégée par Dahan, Morano va (peut-être) porter plainte pour usurpation d’identité. Moi je serais Le Pen, je porterais plainte contre elle pour usurpation de valeurs !
– PD : Donc @Nadine__Morano « n’a pas envie que ça devienne le Liban chez elle ». Paradoxalement, c’est déjà Beyrouth dans sa petite tête.
– DC : Morano, nouvelle chaudasse du FN !
– MC : C’est vrai qu’il est bon Dahan quand il imite Alliot. Mais la plus douée c’est quand même Morano: qu’est-ce qu’elle imite bien Marine Le Pen !
– MC : Courage Pierre Arnaud Gilet qui n’a pas démérité, qui se bat depuis des années pour foutre le Bordel tous les vendredis dans un engagement désintéressé.
– JPCM : Exige le remboursement immédiat du mois de Juin.
– EO : Va y Audrey, Pulvarise les !
– MT : tous à vos boules quiès, votre kit anticaries et votre camion de doliprane : la saison des fêtes de l’école commence.
– DC : Je pensais naïvement être harcelée de toute part dès la levée de la loi mais rien. Que dalle ! Franchement, c’est plus ce que c’était !
– MC  : « La mort de Thierry Roland est un complot des socialistes pour qu’on arrête de parler du tweet de Valérie Trierweiler. »
Nadine Morano.
– JPT : Hier Garaudy, aujourd’hui Thierry Roland, demain Nadine Morano… Fait pas bon détester les nègres, les bougnoules, les youpins et les pédés !
– PG : François Hollande un peu énervé après Valérie, du coup c’est Angela Merkel qui a tout pris dans sa gueule…. Pas contente la Schpountz…..
– GL : Jean-Michel Largué

Dessin © dominique cozette

Jack-Alain Léger fait son drôle de cirque !

Rien à voir avec Nathalie Léger et son Barbara Loden dont je vous causais il y a peu. JAL est plutôt un drôle de zèbre au passé mal digéré, aux regrets éternels. Dans ce torrent d’amertume qu’il déverse sans pause dans cet opus de 200 pages et qui, si l’on en croit quelques prévenus, est le premier d’une série vouée à son histoire personnelle, il nous raconte dans des phrases à rallonges et des sentences à tiroirs quelques affres de son enfance où on le traitait, non pas de bouboule ou de gros, mais de « la grosse », une pilule qui reste collée dans l’oesophage. C’était dans un noble lycée où il connut également un jeune homme maltraité par ses richissimes parents banquiers qui, avant de périr dans un crash, avaient pris soin de nihiliser le pauvre enfant en l’enfermant dans un cachot, le flagellant, l »humiliant. JAL nous montre, par la vie dissolue qu’il malmène ensuite, que ce genre d’éducation ne donne rien, on s’en serait douté.
JAL a des regrets. JAL aurait dû être un artiste géantissime du microsillon puisque son album, qui existe, reçut une belle récompense gage-de-talent mais qu’un petit trou de cul de commercial (sic) de sa maison de disque jugea inepte, décida de barrer la route de la gloire en faisant revenir tous ses vinyles pour les canarder. RIP la carrière.
Il aurait pu aussi, mais rien n’est perdu, devenir un écrivain star, il en avait le talent puisque primé là-aussi, le snobisme, les relations bref, le goût et le verbe. Il a quand même commis une quarantaine de bouquins depuis. Là encore il se fait niquer par la grosse (il parle d’une éditrice en surpoids) d’une célèbre édition Grasset, mais se venge en faisant quand même son petit succès ailleurs dont on tira un filmot (petit film).
Il nous raconte alors, dans son flot délirant frisant l’écholalie tsunamique de sa pensées turgescentes — je n’exagère pas —  quelques anecdotes vécues où se mêlent Françoise Sagan, Liz Taylor, David Niven Junior, Derrida etc… pas forcément pour leur plus grande gloire.
Une des clés de sa petite folie et de son style est sa bipolarité qui lui rend la vie si hargneuse.

Je vais vous dire le fond de ma pensée : ce bouquin est parfaitement illisible sauf si, comme moi, ça vous enchante d’entendre certains piliers non dénués d’humour et de tenue, bref de savoir-vivre, vous débiter leur histoire sans plan, sans queue ni tête, comme ça vient, à la va comme j’te pousse, j’dis ça j’dis rien,  und so weiter. Il y exhibe sa culture italianisante en V.O. farcie de quelques dialogues en anglais,en somme,  il nous prend pour ce que l’on est : un joyeux partenaire royal au bar.

Zanzaro Circus, 2012,  de Jack-Alain Léger chez l’Editeur. 200 pages sans paragraphes, pratiquement.

Une interview d’Ardisson en 2006 pour un autre livre ici

Texte © dominique cozette

Supplément (indispensable) à la vie…

Supplément à la vie de Barbara Loden, on en parle énormément car il vient de recevoir le prix des lectrices Inter. Je voulais le lire dès sa sortie mais il avait disparu de la médiathèque. Il était sur ma liste et puis, au fil des interviews de Nathalie Léger, son auteure, c’est devenu une envie pressante. J’avais vu le film Wanda quand il est ressorti en France il y a peu et j’avais été soufflée par l’ambiance qui s’en dégageait. Et par ce que j’avais lu sur Barbara Loden, sa réalisatrice- interprète, deuxième femme étouffée par son géant d’époux, Elia Kazan, dont elle a voulu, par ce film, s’affranchir.
Le film, d’abord : du noir et blanc sale, triste, déprimant. L’histoire d’une femme qui, sans préméditation, quitte son foyer, mari et enfant, bigoudis sous le foulard, sac en skaï blanc, pas d’argent. Puis qui fait une rencontre pas terrible. Etc. Allez le voir. L’idée de ce film est venue à Loden en lisant un fait divers : une femme, Edna, accepte de devenir complice d’un gangster à la manque pour braquer une banque. Il fait une liste très conne des choses à faire, ouvrir la porte, démarrer la voiture etc, mais elle rate une étape, se perd et lorsqu’elle arrive pour cueillir le gars, il est raide mort, tué par les flics. Elle est arrêtée et condamnée à 20 ans. Et elle remercie le juge pour cette sentence qui la met à l’abri de la vie, d’elle même, des décisions à prendre.
La passivité qui fait accepter beaucoup de choses, notamment par les femmes, semble être la trame du propos.
Donc Barbara Loden récrit une histoire brodée sur ce fait divers. Le tourne. Il sort en 70, un bide aux Etats-Unis où elle est prise à parti, forcément, par les féministes. Puis peu à peu, une « cultisation » de cet improbable objet cinématographique. En 1980, Barbara Loden meurt d’un cancer. On peut dire que c’est parce qu’elle n’a pas assez pleuré. Mais elle a fait beaucoup d’autres choses, en douce. Elle s’est beaucoup ennuyée, elle est partie tôt de son enfance pour jouer les pin-up de grande surface puis apparaître dans de petits rôles, et quelques autres, plus grands. Kazan la débusque à 25 ans, il en a 50, elle ne couche pas le premier soir. Je passe sur ce qui est dans le livre. Il l’épouse quand même plus tard, sinon, elle le quitte. Ils ont un fils qui ne voudra pas coopérer avec Nathalie Léger lorsqu’elle fera ses recherches.
Dans l’Arrangement, c’est d’elle qu’il s’agit. Son portrait, sa vie, par Kazan. Puis il va tourner l’histoire. Le problème, c’est qu’il ne va pas prendre sa femme qui EST le personnage pour l’incarner mais une autre actrice.
Tout cela s’imbrique dans l’esprit de Nathalie Léger quand on lui demande de rédiger une fiche cinéma sur cette femme. Elle ne pourra pas résumer la vie de Barbara Loden dans une page, il lui faut rencontrer cette femme, morte certes mais vivante quelque part. Hélas, peu d’écho, peu de bienveillance, des anciens du films ne veulent plus rouvrir cette page.
Alors, que reste t-il à dire ? Rien. Enormément. Car Barbara Loden, Edna, Wanda, et probablement Nathalie, c’est nous. C’est aussi la mère de Nathalie qui erre dans un centre commercial sans âme comme Wanda dans son paysage minier, l’horrible impression de ne rien faire de sa vie, de ne rien être de valable, de n’avoir aucune valeur et dont la seule puissance pour réussir à exister est de se laisser flotter, de ne pas lutter, de fuir nulle part, de rencontrer n’importe qui, de ne pas s’opposer au désir de l’autre.
Ce livre est passionnant car il génère de nombreuses réflexions sur tout : la vie, la mort, l’amour, le féminin, le corps, le mariage, la solitude, le désir, le viol. J’ai eu envie de souligner… toutes les phrases car toutes sont importantes. Nathalie Léger, pour illustrer certains propos, convoque Marguerite Duras, Emilie Dickinson, Virginia Woolf, et aussi des images, une femme d’un tableau de Hopper.
Il y a des passages hors sujet qui sont pile dans le sujet en même temps. Un long paragraphe où Nathalie qui a rendez-vous avec un jeune homme pour un document explique pourquoi elle n’aime pas les jeunes hommes. « je n’aime pas leur fraîcheur, leur raideur ou leur grâce, leur pétulance spermatique, leurs mains d’enfant.  Je regarde les jeunes hommes, je les regarde sous la ceinture, je les regarde très attentivement, je les détaille mais je ne les aime pas, on les fait rire facilement, c’est agréable, je fais rire celui-ci facilement, c’est agréable et ennuyeux, je ne voudrais pas mourir en compagnie d’un jeune homme. »
Sur la dynamique homme-femme : « L’homme que j’aimais m’avais reproché un jour ma passivité supposée avec d’autres. C’était dans la cuisine, au moment du petit déjeuner, il me dit avoir peur de cette façon propre aux femmes en général et à moi en particulier, pensait-il, de ne pas savoir ou ne pas vouloir s’opposer au désir encombrant des hommes, de se soumettre follement à leur demande. On dirait qu’il ne sait pas combien il est difficile de dire non, d’affronter la demande de l’autre et de la refuser — difficile et peut-être inutile. Pourquoi ne sait-il pas la nécessité parfois impérieuse de se couler dans le désir de l’autre pour mieux s’en échapper ? »
A lire absolument, 150 pages écrites gros mais dense, intense et sans aucun signe inutile.

Interview de Nathalie Léger ici.

Supplément à la vie de Barbara Loden par Nathalie Léger, 2012, chez P.O.L 150 pages imprimées dans la Nièvre.

Texte et dessin © dominique cozette

 

United colors of crime, superbe !

Richard Morgièvre est un mec que j’aime bien. Quand je publiais des livres, on était dans la même écurie. C’est un homme plein de charme, de gentillesse, d’empathie. Toutes les nanas de l’éditions — et les autres —  tombaient amoureuses de lui. Cependant, à part Un petit homme de dos, très beau livre sur son père, et quelques rares autres, ses livres me paraissaient assez hermétiques, zarbi, trash. Aujourd’hui, il reconnaît lui-même que ce n’était pas très lisible. Je pense à celui sans ponctuation  (et dont Djian va reproduire le système à la rentrée). Donc ça, l’expérimental, le torturé, le cérébral, c’est fait.
Ce qui n’était pas fait, c’était une grande fresque, comme on dit, qui nous laisse exsangues et orphelins,  une fois le dernier paragraphe avalé tout rond. Une véritable épopée que cet United colors of crime qui se déroule dans le rugueux grand ouest (ou middle) américain, enfer rugueux où les bons et les méchants se catapultent inexorablement en  d’infernales tribulations tendance sanglante.
Le héros s’appelle Chaim Chlebeck, c’est un Polak qui a volé l’identité d’un combattant mort près de lui, en 44. Se refaire une virginité, c’est partir là-bas, où l’herbe, comme le dollar, est plus verte. Petit détour par la grosse pomme, en plein coeur de la mafia dont il devient un électron. Pas pour longtemps car prendre l’oseille et se tirer, c’est garder l’épée de Damoclès au-dessus du scalp. Il se fait rattraper par des tueurs, est laissé pour mort et s’éveille sous les soins méticuleux d’une Indienne borgne et énergique mariée à un vieux type cool, ex-espion des Allemands. Il est en charpie, sa jolie gueule d’amour devient gueule de casting, il ne rêve que d’une chose : prendre l’Indienne et se tirer avec le pèze planqué, là-bas au Mexique. Mais c’est sans compter sur les aléas d’une vie pleine de trous, de trompe-la- mort, de feu et pétards en tout genre, des blessures chelou, de petits loups recueillis puis tirés comme des lapins, de contrats sur sa tête, de cow-boys qui vouent une haine puante aux blancs qui couchent avec des squaws. Et de vieilles caisses américaines pus ou moins rutilantes, explosives, décaties.
C’est sans compter surtout sans ce talent inédit de Richard Morgièvre qui nous installe devant l’écran de ce western cahotique, caillouteux, cailleratesque, karchérique, qui prend aux tripes, au coeur et au crâne. C’est comme je vous le dis ! C’est sensass, vraiment, et Dallas, l’Indienne borgne, on a envie d’être elle pour être aimée comme ça. Et réciproquement quand on est un homme, me souffle ma part masculine. Car mon cerveau respecte parfois la parité.

United of Crime de Richard Morgièvre , 2012, aux Editions Montparnasse.  320 pages joliment imprimées.

Texte © dominique cozette

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