Les Fessebouqueries #688

C’est notre ami Lolo Delahousse de Couette qui nous rapporte toute cette belle actu de la troisième semaine de cette nouvelle année dans laquelle, à part la disparition de David Lynch, la principale méritait quelques coups de pieds oc’ pour le premier ministre : alors qu’il marche toujours à côté de ses pompes, il en a acheté 300 paires de luxe pour se la péter lorsque Musk, Trump et les clique des milliardaires viendront lui rendre visite. C’est vrai que pour marcher dans la m… qui l’entoure, ou pour visiter les bidonvilles de Mayotte, vaut mieux être bien chaussé, même si ça coûte la Pau du Q. Ce qui est bêta, c’est qu’il ne les verra pas avec son gros bide. Sinon, la routine, la dame qui se fait arnaquer par des Brad-piteux, Borne qui continue à exercer ses sévices publiques, Macron qui poursuit ses balades dans les pays fracassés histoire de semer ses bons conseils, de sortir bobonne dans son gros navion, de faire joujou avec sa fonction, quoi. Et Trump qui va se faire couronner dans le lieu qu’il a dévasté. Bon, allez tchin, quoi faire d’autre, dear friends …

  • SA : Je ne saurais pas dire si le fact-checking a déjà disparu de Facebook, tout ce que je sais c’est que Mark Zuckerberg en a une toute petite.
  • OR : Tout le monde se moque de cette bonne femme qui a donné 800 000 € à un gars qui se faisait passer pour Brad Pitt… Vous allez moins rigoler quand le sosie de Richard Gere va vous taper votre pognon à vous.
  • SJ : on se moque de la femme arnaquée de 800 000 boules par un faux Brad Pitt mais je vous signale qu’on s’est fait braquer 1000 milliards par un faux Mozart.
  • MA : « Je ne vais pas laisser tomber les Outre-mer, j’étais à l’enterrement d’Aimé Césaire ». Je vous jure, c’est un festival, le discours de politique générale de Bayrou.
  • LG : Après une séance d’hypnose, François Bayrou découvre qu’il était un yaourt dans une vie antérieure.
  • DC : Sarah Knafo, compagne d’Eric Zemmour, était en couple il fut un temps avec Louis Sarkozy. C’est qu’on appelle tomber de caries en syllabes.
  • DP : Aujourd’hui, après trois semaines de vacances, les députés sont de retour à l’assemblée. Pour parler de quoi ? Les Français doivent-ils travailler plus ? Un député c’est 19 semaines de congés payés par an. 19.
  • BR : Si ça vous étonne que quelqu’un puisse croire converser avec Brad Pitt, je rappelle que certains croient que la terre est plate, qu’Hitler était de gauche, que Musk défend la liberté d’expression, que Praud est journaliste, que Sarko est innocent et que Bardella va les sauver.
  • US : Les macronistes dès que tu critiques le RN, c’est pire que si tu insultais leur famille et leur descendance sur 17 générations.
  • OR : L’histoire de cette incroyable escroquerie qui fait rire tout le monde va être adaptée pour Netflix. C’est Omar Sy qui jouera le rôle de Brad Pitt.
  • IS : Un pote vient de m’apprendre que le fils de Musk, celui qu’il trimballe partout, s’appelle X Æ A-12, je suis sûre que vous le saviez tous.
  • SA : Triste. David Lynch va se faire incinérer alors que Mulholland Drive brûle pour de vrai.
  • DC : David Lynch meurt, Rillette obtient un sursis. L’actualité.
  • JA : Je vois beaucoup d’ados fantasmer sur les années 90. Vous voulez savoir à quoi ça ressemblait ? 1/ Posez votre téléphone. 2/ Sortez.
  • MN : Arrivé à un certain âge, le temps qu’il faut scroller pour trouver ton année de naissance, ça devient hyper vexant. Et après on s’étonne qu’il y a des gens qui veulent tout cramer.
  • HU : Elisabeth Borne, Ministre de l’Éducation nationale, veut réduire la durée des vacances d’été dès l’année prochaine.. La nana, de son propre aveu, n’y connaissait « rien  » la semaine dernière, mais ça y est, elle est devenue experte en rythmes scolaires. Ils sont extraordinaires.
  • MP : Ça va vous ? Perso, j’hésite entre la déprime ou le plus rien à foutre. Stultorum infinitus est numerus, et j’en ai plein le dos. (note de moi : ça veut dire : « le nombre d’imbéciles est infini. »   Vous aurez toujours appris quelque chose).
  • FL : Ma mère a commencé à travailler à 16 ans. Elle m’a montré sa première fiche de paie (datée de décembre 1961). À cette époque la durée du travail était de 45h/semaine, 3 semaines de CP. Ah ces privilégiés de boomers !
  • TEV : C’est quoi ce monde de merde dans lequel David Lynch est mort et Donald Trump est élu?
  • BA : Mme Borne veut raccourcir les vacances scolaires. On lui rappelle que la France paie moins bien ses profs que la Slovénie, le Portugal et la Colombie ? Ça serait bien qu’elle bosse sur ce sujet prioritaire.
  • AC : C’est beau tous ces hommages à David Lynch, alors qu’en fait on n’a jamais rien compris.
  • PR : La maison Hardrige va fournir 250 à 300 paires de pompes par an à Matignon car les lèche-bottes ont besoin d’être bien chaussés. Montant de la facture : 760.000 euros.
  • CT : François Bayrou aurait validé une commande de chaussures. 250 à 300 paires pendant 4 ans seront ainsi livrées pour un montant de contrat s’élevant à 760.000 €. Depuis quand le personnel est-il chaussé par l’employeur surtout sur fonds publics ?
  • LC : Quand j’étais petit, on ne parlait pas de « vagues de froid », on appelait ça « l’hiver »…
  • LN : Trump qui déplace la cérémonie d’investiture à l’intérieur du Congrès pour cause de «  froid polaire »… Hey les Canadiens, je crois que vous pouvez respirer tranquillement.
  • CC : Peut-être que David Lynch n’a pas voulu vivre dans le monde des Twin Pigs Trump et Musk
  • GL : Légion d’honneur. Schiappasse pas.
  • MA : Marlène Schiappa chevalier de la Légion d’Honneur. Je ne sais pas si c’est pour sa défense acharnée des accusés de viol de son parti, sa gestion impeccable du fonds Marianne ou son apport à la littérature française mais c’est sûrement mérité, hein ?
  • SU : Philippe de Villiers : “Je serai le 19 janvier à Paris pour la Marche pour la Vie.” Le mec a même plus l’âge d’avoir des gosses. Il a pas d’utérus. Et il vient nous expliquer la vie.
  • LS : Il serait temps de retirer le droit de vote aux femmes qui avortent… Comment peuvent elles décider pour un pays alors qu’elles ne sont pas capables d’assumer leurs propres actes ?
  • PA : Une vraie relation de couple, c’est quand elle est à tes côtés dans les moments difficiles pour te dire que rien de tout cela ne serait arrivé si tu l’avais écoutée.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Elephant man et son docteur

Qui n’a jamais entendu parler d’Elephant man ou vu le film de David Lynch (1980) ? Ce personnage a non seulement existé mais s’il persiste à rester dans nos mémoires et nos cœurs, c’est grâce au docteur Frederick Treves qui l’a sorti d’un dénuement épouvantable et a pris grand soin de lui jusqu’à ce qu’il meure.  Ces notes ont été utilisées pour créer la pièce qui l’a fait connaître puis le film.
Le livre qui rassemble ces notes, plus de nombreuses autres anecdotes du praticien, s’intitule Elephant Man et autres souvenirs. Il a été écrit en 1923, plusieurs années après la mort de Joseph Marrick, son nom réel, intervenue en 1890 à l’âge de 27 ans.
Ce pauvre garçon, atteint de difformités épouvantables dus au syndrome de Protée ou de Cloves, méconnu à l’époque, fut très tôt recueilli par un montreur forain qui le présenta au public comme un monstre et l’exhiba des années durant sans aucun respect devant des foules dégoutées, railleuses et humiliantes. Nul ne se demandait ce qu’il y avait dans sa tête tant ses excroissances le rendait repoussant. De plus, comme on ne le lavait pas, il dégageait une odeur pestilentielle.

Heureusement, le docteur Treeves croisa sa route et ce fut miraculeux pour lui. Pour la première fois, quelqu’un s’intéressait à lui avec dévouement, s’inquiétait de son confort, de son bien-être et, faut-il le dire, de son bonheur. Le docteur s’aperçut que le garçon était intelligent, qu’il savait lire et aimait ça et qu’il était très curieux. Il le nourrit de culture et aussi de rencontres même si les premières furent plutôt catastrophiques : les personnes, des dames surtout, non prévenues du physique de cet homme, repartaient épouvantées. Mais il en connut de moins bégueules, des femmes de bonne compagnie qui lui offraient des moments de clarté et de communication malgré son impossibilité à parler et à sourire vu l’état de ses lèvres, lui apportaient des petits cadeaux. On l’emmena aussi à la campagne, dans des beaux endroits mais il fallait prendre de sacrées précautions pour éviter qu’il rencontre des gens non prévenus. S’il mourut jeune, Elephant Man connut malgré tout une partie de vie acceptable, voire supportable. Ajoutons que c’était un homme pétri de bonté et de sagesse, qu’il n’éprouva aucune rancune ou aigreur par rapport à la façon dont il avait été (mal)traité dans sa jeunesse. On appelle cela la résilience.

Les anecdotes qui suivent ne sont pas forcément d’ordre médical. D’abord un inventaire de ce qui se faisait dans les hôpitaux « avant », donc fin du XIXème, les opérations sans anesthésie aucune et sans hygiène dont il était impossible de ressortir vivant, les cautérisations au fer brûlant à vie etc… (quand je pense à ceux qui craignent une piqûre), de quoi vous dégoûter des soins. D’autres histoires ont pour sujet un chapeau (nul ne sortait tête nue), une dépression, un chirurgien prétentieux qui ne sait même pas opérer, la mort et aussi la façon de l’annoncer aux proches. Et d’autres cas pathologiques.

Ce livre représente un bon témoignage sur cette époque victorienne pas toujours victorieuse, du moins au niveau social si l’on en croit les mœurs, bardées de préjugés et d’interdits de l’époque. Une fresque sociale, en quelque sorte.

Elephant Man et autres souvenirs par le Dr Frederick Treves, 1923. 2012 aux éditions OKNO avec une excellente traduction d’Arnold Petit. 272 pages, 16,90 €

Texte © dominique cozette

 

 

Crumb, serial fesses-booker !

Au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris se tient la somptueuse énorme rétrospective de Crumb. Robert Crumb. le dessinateur bigleux qui chevauche les filles à gros cul, à jambes costaudes et velues, qui fornique à tout bout de champ et se rit de la vie sociale que des siècles de morale judéo-chrétienne ont pondu aux Etats-Unis. Et de celle, française, à laquelle il pige que pouic. Sorte de geek pour le physique, érotomane priapique et masturbateur récurrent, infidèle — le mot est faible — et narquois, this is the man.
Certes il dessine avec art et ostentation, talent et obstination, humour et fornication. Mais ce n’est pas sa passion. Même s’il ne peut s’empêcher de manier le rotring et la plume, il a deux autres plaisirs bien plus forts : le sexe et la musique. Oh, attention, pas la pop, la vieille musique, le vieux jazz d’avant-guerre qui craque sous le saphir, les formations be-bop  old school qu’il collectionne comme un malade et auxquels il tient comme à la prunelle de ses grosses lunettes. Il en a des milliers, maniaquerie totale.
Crumb est issu d’une famille tarée, réellement. Il faut voir le film commenté par David Lynch (en streaming sur le web)  sidérant. Freaks, presque. Un père violent et tordu qui lui a déboîté la clavicule quand il avait cinq ans, que tous craignaient, une mère aujourd’hui avachie qui se droguait aux amphétamines pour lui échapper, deux soeurs dont on ne parle pas (qui ne veulent pas apparaître dans le film) et les trois frères, imbriqués les uns dans les autres par leur rapports d’amour/haine, de dépendance et de luttes narcissiques.
L’aîné, Charles, est un dingue des comics (et sexuel maniaque aussi, jeune, abstinent). Il ne vit que pour ça, tombe amoureux d’un lapin et oblige ses frères à dessiner, sous peine de rétorsion. Il prend la place du père. J’y reviens.
L’autre Maxon, est en perpétuelle frustration, blessée par Robert qui lui vole la vedette. Aujourd’hui, Maxon vit sur un tapis de fakir à vrais clous et avale lentement un très long lacet enduit de je ne sais quoi qui va mettre trois jours à ressortir par l’autre bout, ayant accompli une sorte de purification intestine. Il ne parle qu’à une personne : Robert. Il a de magnifiques yeux bleus. Il n’a jamais eu de relations sexuelles.

Robert, lui, est un renfermé. Enfin, quand il était ado. Moche, une dent en moins, creux du torse, rêvant chaque soir à une des filles de sa classe, celle qui louche ou l’autre moche, sans l’idée de passer à l’acte. Sa mère prédisait : il épousera la première venue. Gagné. Zoom sur cette première femme devenue grosse dame qui lui a fait un fils.
Heureusement, la célébrité amène son flot de fans femmes qui veulent toutes être dessinées, dessillées, dessalées par lui. Il ne dit jamais non. Jamais. Le sexe devient son activité de prédilection, même après son installation avec Aline, celle qui ressemble à ses dessins, qui le porte sur son gros cul, qui le pompe et qu’il nique goulûment. Lisez « parlez-moi d’amour » (blog ici), leur livre à deux, c’est top.
Charles, donc, l’aîné. Charles est devenu une grosse larve qui vit toujours avec sa mère, sans jamais, jamais sortir. Il se lave toutes les six semaines, n’a plus de dents, est sous tranquillisants depuis toujours. Il est entouré de murailles de livres. Ça pue le renfermé à vue d’oeil. Robert, très enjoué avec lui, ne semble pas affecté par sa déchéance, pas plus qu’avec Max d’ailleurs. Depuis, Charles s’est suicidé et le film lui est dédié.
A part cette famille calamiteuse, le film montre les  divers aspect du boulot de Crumb, ses marottes, sa façon de croquer, ses réflexions caustiques sur la société. Tout Crumb est là. Aline aussi, bouffeuse de vie, énergie personnifiée. Et leur fille qui est devenue dessinatrice. Bizarre.
Si vous avez une semaine devant vous, vous pouvez vous enfermer au MAM. Il y a tellement à lire, à détailler, à examiner qu’on ne peut, en une fois, en faire le tour. Beaucoup de BD ont leur version française sous les originaux. Bécassine est là aussi, je ne vous raconte pas ce qu’il lui faire faire, à tomber ! Et toutes ses collections perso d’albums BD de son enfance, toute usées. Touchant.

Crumb de l’underground à la Genèse. Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris jusqu’au 19 août 2012.

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