Les Fessebouqueries #581


Les Fessebouqueries sont de retour avec une actu bof-bof. Qu’on en juge : on t’emmène faire du shopping dans une galerie marchande (j’ai pas dit un centre commercial et encore moins le Bon Marché) et finalement, malgré les conseils avisés des marchands, les offres commerciales alléchantes, les promos inédites, tu n’achètes rien et tu te retrouves avec ta vieille robe que tu portes depuis cinq ans et qui te sort par les trous de nez. Comment est-ce possible ? On  te dit : on va la ravauder, la customiser, la recouper, la raccourcir, la teindre en vert (et contre tout), on ne la reconnaîtrapas, tu seras épatée ! Bon. Et puis, il y aura un autre shopping en juin, les vieux soldes du printemps, j’espère que les vitrines seront plus attrayantes. Sinon, moi je vous le dis : je me mettrai à poil ! ! Farpaitement. Trève de blagues, on défile ou on se défile, on renifle un brin de muguet, on s’offre un petit moment de plaisir avec ses potes, enfants, parents, proches etc… on est en mai donc on fait ce qui … Des bises, friends, et tchin !

– RP : Statistique intéressante : en plus d’être le premier président réélu hors période de cohabitation, Emmanuel Macron est aussi le premier sagittaire ascendant capricorne a être élu un 24 avril. Soit l’équivalent de 9 terrains de football.
– OK : Pardonnez mon absence, j’étais sur SNCF Connect.
– EFQ : Exclusif ! Après sa mésaventure de Cergy où il a été reçu sous des jets de tomates, Macron a décidé d’annuler son voyage à Cavaillon.
– OM : Gérard Majax… C’est pas le magicien qui a fait disparaître le coffre de Benalla ?
– PA : Comment ça se passe pour les impôts cette année ? On est toujours prélevé à la source, ou on peut payer en applaudissant le gouvernement à la fenêtre ?
– DVR : Elon Musk vient de payer 44 milliards pour que l’on ait le droit d’insulter sa mère, sa femme et ses enfants, sans conséquences. Sympa.
– OK : Élections législatives : la gauche la plus conne du monde sauvera-t-elle la droite la plus conne ? Ou l’inverse ?
– ZA : Imagine, t’as suffisamment d’argent pour stopper la famine dans le monde mais tu préfères foutre 40 milliards dans un réseau social de dépressifs et de personnes qui jouent à « place bite dans un titre de film ».
– FA : C’est quoi vos pronostics pour le choix du nouveau premier ministre ? Moi je vous parie un décapsuleur CGT qu’il choisit Melenchon.
– DC : Ecologie, femme première ministre… le président nous prépare à ce que Greta Thunberg devienne chef du gouvernement.
– OR : Bonne nouvelle pour la Gauche ! les Insoumis acceptent de discuter avec le PS qu’on appellera désormais le Parti Soumis.
– PP : Emmanuel Macron promet plus de bienveillance dans la destruction du service public d’éducation.
– OR : Tout ce boucan sur le Champ de Mars, je me demande si c’est un bon signe que Macron envoie aux riches qui habitent le quartier en les emmerdant de la sorte.
– BLR : Le nouveau quinquennat de Macron n’a que quelques heures et il y a déjà 2 morts au Pont Neuf.
– PI : Macron premier président sortant réélu hors cohabitation, on dirait des records NBA genre premier joueur à scorer 3 paniers main droite et 3 main gauche dans un premier quart-temps un soir de pleine lune.
– OK : Dire qu’au lieu de dépenser 44 milliards pour acheter Twitter, Elon Musk aurait pu acheter 10 litres d’huile de tournesol. Quel loser !
– YQ : Je passais une mauvaise journée puis je me suis souvenu que c’est sûrement le dernier conseil des ministres de Blanquer.
– DC : Dans l’attentat contre Macron, on a arrêté Tomate. Mais quid de Mozzarella ?
– DC : PPDA porte plainte contre ces femmes qui insinuent qu’il serait un éjaculateur précoce. Deux minutes tout compris, disent-elles.
– OK : Macron a dit que le futur premier ministre devra avoir la fibre sociale, la fibre environnementale et la fibre productive. Donc, ce sera Xavier Niel.
– CD : Il se murmure que Despote Premier recherche une femme de gauche pour le poste de premier ministre, il se murmure qu’Elizabeth Borne serait pressentie ( Borne de gauche ?)
– PDJ : Rappelons qu’Elisabeth Borne, favorite pour le poste de Premier Ministre, est la petite-fille d’Emile, inventeur du célèbre jeu d’Emile Borne.
– JMB : SI j’avais su, j’aurais écrit à Danièle Mitterrand que je soupçonnais une prof de français d’un lycée d’Amiens d’avoir une relation inappropriée avec un élève mineur, elle aurait été inspectée et on serait pas dans cette merde.
– RR : Paradoxalement, tout ce que sait faire la Gauche actuellement, c’est de se donner des bonnes droites.
– RE : 3000 euros par mois pour de la lingerie. Peut-on dire qu’elle ne fait pas dans la dentelle, la députée En Marche Coralie Dubosc ?
– CC : Un bon soutien-gorge, ça coûte les yeux de la tête en même temps
– RR : Quand je pense que lorsque j’étais prof, c’est moi qui achetais mes craies… O tempora, o mores !
– RP : Elle utilisait l’argent public pour de la lingerie ou un restau de plage à Palavas-les-Flots. La chose la plus scandaleuse dans cette histoire, c’est d’avoir dépensé cet argent pour aller à Palavas-les-Flots.
– SG : Parmi les frais délictueux figurent des dépenses mensuelles de vêtements de 1500 à̀ 2000 €. Et ça vote la baisses des APL. Et ça valide les fermetures de classes et de lits d’hôpitaux. Et ça veut voter la retraite à 65 ans et le RSA conditionné.
– PI : Quand je dis « on joue au roi du silence, le premier qui parle a perdu » à mon fils, ça marche. Je me dis qu’on pourrait essayer avec plein de gens mais on commence par Manuel Valls.
– LO : Macron à peine réélu et il met les 1er et 8 mai un dimanche !  Mais réveillez-vous enfin !
– NMB : Elon Musk, c’est le gars qui se lève, qui regarde son agenda, et qui dit « tiens, j’ai un trou entre 9h30 et 10h00, je vais en profiter pour acheter un réseau social ».
– LC : Je trouve ça SUPER frustrant et scandaleux qu’en Belgique vous n’indiquiez pas sur les plaques d’immatriculation la région de provenance de la voiture… Comment vous faites pour insultez les connards de touristes qui vous emmerdent sur la route ? COMMENT ?
– RR : Les bottines de Dumas. Les montres de Dray. Les costumes de Fillon. La lingerie de Dubost. Les retournements de veste de Valls. La politique française ce n’est plus de la politique, c’est un dressing de luxe.

MERCI À VOUS QUI ME SUIVEZ ET PARTAGEZ MES FESSEBOUQUERIES…
RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Vol au-dessus d'un livre

Je tournais et retournais devant Vol au-dessus d’un nid de coucou, le livre, qui me tendait les bras depuis différentes tables de différentes librairies. A l’occasion du centenaire de la naissance de Jack Kerouac, probablement. Pourquoi ne l’achetai-je point ? Parce que je connaissais tellement le film joué divinement et magistralement par Jack Nicholson que je craignais de ne rien découvrir de plus. Pourquoi en avais-je envie, alors ? Parce que Ken Kesey est un monstre de la littérature de l’époque beat, un monstre aussi de rigolade et de vivacité, un bouffeur de vie, un excessif total avec ce bus qu’il a créé pour prôner l’usage du LSD, soutenu par tout une bande de cinglés dont Cassady, je ne vais pas tout vous redire, c’est dans mon blog, vous tapez Ken Kesey et il y a tout ce qui le concerne. Notamment, son pavé J’ai quelquefois comme une grande idée (voir mon article)
Finalement, j’ai craqué, c’est un Poche, ça ne va pas me ruiner.
Alors oui, le film de Milos Forman est tellement bien adapté qu’il n’y a pas vraiment de surprise à lire le livre. Sauf que. Sauf que déjà c’est de la super bonne littérature, bien moins déjantée que l’autre livre. Là, ce sont les personnages qui le sont, dans cet asile rigide régi par une infirmière impitoyable, ex de l’armée, d’où son autoritarisme sans faille qui fait régner la terreur sur tous, même les médecins qui n’osent pas s’opposer à ses décisions.
On y retrouve McMurphy, celui joué par Nicholson, sauf que j’ai eu du mal à l’ajuster car ici il est roux/rouge, velu, bouclé. Il réussit à se fait admettre dans cet établissement pour échapper à la prison et aux travaux agricoles, se faisant passer pour inadapté. L’indien immense qui fait semblant d’être sourd-muet pour avoir la paix. Et l’infirmière, moins sexy que dans le film, la cinquantaine rigide aux énormes seins. Et tout le petit monde des fous et des soignants dans cet univers oppressif où les punitions vont de l’électro-choc à la lobotomie pour les plus rétifs.
Malgré tout, j’ai poursuivi la lecture jusqu’au bout car il y a beaucoup plus de détails et d’informations que dans le film sur les soins, les traitements, le règlement, les brimades. Et puis je voulais revoir comment le héros s’y prend pour tenter de redonner confiance et dignité aux prisonniers, revivre ses bras de fer avec la matonne, l’épisode complètement foutraque de la pêche au saumon et tout ça m’a bien tenue. Et je voulais savoir si c’était la même fin.
Roman super intéressant sur la façon dont étaient traités (et hélas, le sont encore) les malades mentaux dans les années 60. Petit plus : plein de croquis de personnages par l’auteur au fil des pages.

Vol au-dessus d’un nid de coucou de Ken Kesey. (One flew over the cuckoo’s nest, 1962.) Traduit par Michel Deutsch et révisé par Virginie Buhl. Edité au Livre de Poche. 476 pages. 8,40 €

Texte © dominique cozette

Trois petits livres pour le train

Oui, ils sont courts, pas chers et assez vite lus, mais suffisamment distrayants pour que je vous en parle un chouïa.

 

1/ Bartleby, le scribe de Herman Melville.
Vous avez tous entendu parler de cette expression en anglais : « I would prefer not to » qui est la réponse préférée du scribe du titre, en fait un simple copiste engagé par un notaire qui a pitié de ce pauvre type se présentant à lui pour gagner sa croûte (il ne mange que des biscuits). Il lui aménage un coin derrière un paravent et le met au boulot. Oui, il veut bien copier, mais pour tout autre tâche quelle qu’elle soit, Bartleby répond sans violence ni ironie : I would prefer not to. Même poser le doigt sur une ficelle pour aider à fermer un envoi : I would prefer not to. Total, il ne fait rien, au grand dam des deux autres employés qui se tapent les corvées. Et ce refus de tout pourra très mal se terminer car le personnage est buté et ne cèdera jamais, quoi qu’on lui demande.
A propos de la traduction française, j’ai peu apprécié celle du livre, faite quand même par Pierre Leyris, qui écrit : Je préférerais pas. » Voici un article du Monde sur la question :
« Comment traduire cette étrange et très courtoise négation ? Comment rendre en français ce caractère tranchant et cette suspension qui semble contenir une lointaine et déchirante imploration ? En 1951, Pierre Leyris proposait : « Je préférerais ne pas le faire. » Puis il opta pour « Je préférerais pas. » Michèle Causse de son côté évolua également, de « Je préférerais n’en rien faire » à « J’aimerais mieux pas ». Jean-Yves Lacroix, comme Maurice Blanchot et Gilles Deleuze, adopte la solution qui nous semble la moins mauvaise : « Je préférerais ne pas. »
Pour moi, mais qui suis-je pour m’opposer à Leyris, je préfère cette dernière.
Autre question, j’ai toujours dit Bartlebaille. Or, j’ai entendu des gens bien dire Bartlebi. Qui sait comment dire ? Merci. Au fait cette grande nouvelle date de 1835.
Le très connu Alain Schiffres a, lui, écrit un livre de chroniques très sympas, intitulé Je préfère ne pas (2021, le Dilettante. 126 pages, 9,80 €. Pour lui, user de cette expression non violente constitue une posture qu’il appelle l’évitisme.

Bartleby, le Scribe par Herman Melville, 1835, traduit par Pierre Leyris, suivi de Notes pour une vie de Herman Melville,  Edition Folio. 100 pages, pas cher.

 

2/ Deux novellas comme c’est dit sur la couverture composent le petit livre de Nicolas Mathieu, dont le dernier, Connemara, connaît à juste titre un succès fou. La première histoire, Rose Royal, a pour personnage une femme de cinquante balais, au coeur fêlé, qui va tous les soirs boire un coup, ou plus, à son rade habituel, le Royal, où parfois, sa copine coiffeuse vient pour couper les cheveux. Rose trimballe un petit pistolet dans son sac, des fois que. Ambiance un peu nulle qu’elle égaie vainement  par une recherche sur site de  mecs avec qui passer un moment. L’amour, elle n’y croit plus. Mais, par hasard, devant le bistro, elle  rencontre Luc.
La deuxième histoire conte la Retraite du juge Wagner, un brave vieux monsieur qui prend en pitié un jeune petit con qui, s’il écoute son pote un peu taré, finira en prison. Le môme semble comprendre la leçon mais ce n’est pas toujours facile de renoncer à de l’argent vite gagné quand une petit mignonne fait son apparition.
Rose Royal (2019) et La Retraite du juge Wagner (2015) , 2021 chez Babel Actes Sud. 136 pages, 6,50 €

 

3/ Une histoire que vous connaissez peut-être pour en avoir vu le film : Nous ne vieillirons pas ensemble, livre écrit par Maurice Pialat avant d’en faire un formidable film avec Marlène Jobert et Jean Yanne. Le type dans le livre est moins une brute et la fille est plus forte-tête que ce que j’ai gardé comme souvenir de la Jobert. Donc ici, c’est un couple qui a six ans d’âge et est rattrapé par l’usure d’une routine mal vécue. Pourquoi ? Parce que l’homme, plus vieux que la fille, est par ailleurs marié, il dort dans la même maison que sa femme, qui est bien sûr au courant de son aventure, mais éprouve toujours une sorte d’amitié compassionnelle pour cet homme qui, finalement, est très malheureux. C’est lui,le narrateur et on sent bien son désarroi quand il tente plusieurs choses pour rattraper une maîtresse déterminée à aller voir ailleurs. On le voit avec les parents d’icelle, des gens corrects qui ne lui jettent pas la pierre. Il cherche secours auprès de la mère et même auprès de sa propre épouse qui compatit sans forfanterie.
C’est assez curieux de voir comme il supporte mal le désamour, ce Pialat qu’on voit comme une brute sans coeur, car cette histoire est la sienne, écrite sans chichi comme un journal factuel, brut de décoffrage et très expressif. Intéressant.

Nous ne vieillirons pas ensemble par Maurice Pialat, 2005 puis 2022 pour cette ravissante édition en couleur, chez l’Olivier. 142 pages, 8,90 €

Texte © dominique cozette

Fessebouqueries en pause…

Ce message s’adresse principalement à mes abonnés qui ne fréquentent pas FB.
Chers abonné.es,
Pourquoi toujours pas de Fessebouqueries ? Parce que regardez l’image. Cette actualité douloureuse (sans parler de l’Ukraine) fait que l’humour léger que nous apprécions tant a déserté mes sources et que de ce fait, j’en ai assez de fouiller de mes blanches mains vaguement tavelées les posts de haine qui circulent sans vergogne sur ces autoroutes sans limitation de promesses non tenues, d’injuriesses, d’approximativesses de toutes sortes.
Mais pas d’inquiétude, les Fessebouqueries reviendront un beau jour pour notre plus grand plaisir, et j’espère que ce ne sera pas sous la présidence de la première femme française ayant réussi à exploser le plafond de verre du machisme. Je ne vous dis pas non plus que je me réjouis de continuer à subir Jupiter et toute sa petite cour de petits technocrates à petites chaussures pointues et son lot de casseroles qu’ils agitent à notre nez et à notre barbe.
Voilà…
Profitez bien du soleil
ne donnez pas de chocolat à vos chiens et chats
pensez à mettre votre rosé ou blanc au frais
consommez avec mode et rations
Des bisous tout plein et à bientôt !

Dans la famille beat generation, je demande la toute jeune LuAnne

Dans le livre Sur la route de Jack Kerouac, Marylou (de son vrai nom LuAnne dans l’édition rétablie et plus récente du rouleau voir ici ) est une très jeune fille de seize ans, en fait l’épouse toute fraîche de Neal Cassady qui l’a connue dans leur ville de Denver. Lui a eu une enfance malheureuse puis une adolescence auprès d’un père alcoolique vivant dans des squatts. Il a appris à voler, il fallait bien manger, a fait de la prison mais est tombé amoureux des livres. C’est un feu follet, toujours en mouvement, toujours sur des plans, des idées plus ou moins recommandables, des projets de fuite ici et là. Folle de lui, LuAnne le suit à New-York où ils rencontreront Kerouac et d’autres principaux acteurs de la Beat Generation, Allen Ginsberg par exemple.
L’auteur de ce « roman » , Jean-François Duval, est un cinglé de cette épopée et il sillonne depuis des années les Etats-Unis pour en retrouver toutes les traces, tous les personnages, tous les lieux. Il a écrit plusieurs livres sur le sujet et celui-ci est directement issu de sa rencontre avec LuAnne en 97 (je crois), décédée en 2007. Je ne sais pas pourquoi ce livre paraît si tard.
Le style du livre est extrêmement vivant. Il comporte beaucoup de citations en anglais afin de respecter le parler de LuAnne. Elle se prête avec fraîcheur et humour et une sacrée mémoire à cette interview hors norme et donne une nouvelle vision de cette époque déjantée. Elle n’a pas été mariée très longtemps à Cassady, mais est restée en contact et a revécu des bouts d’aventure avec lui. Très vite, encore marié, il tombe fou amoureux de Carolyn, qui deviendra sa deuxième femme et la mère de ses enfants. Elle a aussi écrit son livre sur toute cette épopée passionnante.
Duval et LuAnne, qui vivait toujours du côté de Frisco, racontent plus l’histoire de l’incroyable héros que fut Cassady qui représente l’essence même du livre de Kerouac. Il ne tient pas en place, il vole des dizaines et des dizaines de superbes caisses américaines pour foncer d’un bout à l’autre des Etats-Unis et du Nord au Sud, sans craindre quoi que ce soit car il est vraiment fondu de conduite avec toute sa petite cour collé à lui sur les banquettes, fumant, buvant et prenant des substances. Retrouvant une de ses femmes, la laissant pour une autre, y revenant avec un tel pouvoir de séduction qu’elles ne pouvaient pas lui claquer la porte au nez. Lorsqu’il vit avec Carolyn, il bosse comme serre-freins dans une compagnie de trains. Et il continue à écrire à LuAnne. Il écrit aussi, parfois, de longues heures. Ses textes et ses lettres ont été publiés.
Kerouac est décrit par LuAnne comme un type timide et peu entreprenant. Quand il n’est pas sur la route, il vit avec Mémère, sa maman qu’il adore. Le troisième larron évoqué par LuAnne est Allen Ginsberg, complètement dingue de Cassady. Il fait tout ce qu’il peut pour le séduire (il est homo mais a réussi à coucher avec lui) et on le retrouve aussi par étapes dans une ville ou une autre. Ce qui rend le livre si vivant, c’est que LuAnne demande aussi à Duval (qu’elle appelle Jerry) de lui ce que lui ont dit les autres car elle ne s’est pas fixée sur cette aventure et apparemment, n’en connaît que ce qu’elle a vécu. Elle se permet aussi de rectifier des anecdotes, d’en clarifier ou d’en ajouter. C’est très plaisant de s’y retrouver avec elle comme guide.

Puis LuAnne évoque comment les choses ont changé quand Sur la Route est paru, des années plus tard (en 57). La célébrité est montée à la tête de Cassady qui ne se sentait plus. La bohême était morte, Jack Kerouac, désemparé de son côté, détestant cette notoriété, buvait pour se donner du courage avant chaque interview. Il est devenu alcoolo. Envolé, le clochard céleste, le mec high des années de jeunesse !
Quant à Neal Cassady, toujours sur la brèche, il s’est ensuite associé à Ken Kesey, l’auteur de Vol au-dessus d’un nid de coucous, et ensemble, ils sont aller porter la bonne parole à bord d’un bus rose, conduit par Cassady bien sûr, sans les mains, ni les pieds ni parfois les yeux, avec une tripotée d’excités, les Merry Pranksters, et le Grateful Dead jouant sur le toit. Drogues, musique à fond, orgies diverses, ils ont semé le bazar pour promouvoir le LSD, entre autres. C’est Tom Wolfe qui raconte cette épopée dans Acid Test (voir ici).
Tout au long du récit, il est beaucoup question du livre de Carolyn Cassady (voir ici), introuvable mais que j’ai dégoté à la médiathèque de Montélimar, sur laquelle LuAnne fait quelques mises au point. Le livre de Carolyn est passionnant, alimenté de détails dus à la tenue de son journal et aux lettres que tous s’écrivaient.
Et ce livre de LuAnne, en me replongeant dans l’aventure extraordinaire de cette bande d’allumés, m’a passionnée. Je ne crois pas qu’il faille avoir lu Sur la route pour l’apprécier tellement il est explicite. (Pour les amateurs, il y a toute une liste de documents qui renseignent sur l’aventure Beat à la fin du livre)

LuAnne sur la route avec Neal Cassady et Jack Kerouac de Jean-François Duval, 2022 aux éditions Gallimard. 346 pages, 21 euros.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #580 bis

Pourquoi « bis », parce que. Je suis lasse lasse lasse des posts et twists sur ces élections, les zémouroïdes, les étuis lepeniens, les filets de Macron, les méliméchons, les pécheresses vertes etc…  Alors je m’absente quelques temps et bientôt, sous le nouveau règne de l’impétrant.e élu.e,  je reviendrai parmi vous, armée de punch lines de folie. Oui, oui. Donc comme à la télé, je rediffuse, je me revautre dans « avant c’était pas mieux », je me recycle amen. Voici donc les Fessebouqueries d’il y a dix ans, des élections présidentielles, c’était qui déjà ? Bah vous verrez bien. En tout cas, il faisait aussi froid de sa race qu’aujourd’hui. Je vous offre en bonus quelques petits posts de la semaine qui se sont agglutinés par mégarde sur la feuille. N’oubliez pas que ce n’est pas en faisant barrière que vous ferez barrage, mais qu’en ouvrant une petite bouteille et en consommant modérément chips à la betterave et gressini au cardamome, vous prendrez un peu de bon temps. Tchin, friends…

– MC : Françoise Hardy menace de quitter la France si Hollande est élu. La vache… voilà qui change complètement la donne de cette élection.
– DP : Le meeting de Mélenchon à Marseille : Pour une fois, le petit poisson va VRAIMENT boucher le vieux port ! Tremblez, futurs émigrés fiscaux!
– TG : « — Maman, comment on dit « mettre » en anglais ? 
— On dit fuck. »
– HB : Joyeuses Pâques et merci de ne pas prier dans la rue, sinon j’appelle Guéant!
– EL : Vu que Bob Sinclar a été fait chevalier des Arts et Lettres, j’exige au minimum le prix Nobel de chimie.
– CR : Jadis, débats entre Camus, Sartre, Raymond Aron. Aujourd’hui, Pulvar, Polony, Zemmour, Ardisson, Guillon. Aurait-on régressé ou c’est moi qui me fais des idées ?
– EL : Est-ce normal qu’il fasse meilleur chez Picard que dehors ?!!
– DP : J’adore le clip de campagne de Nicolas Sarkozy. Il se termine par cette phrase: « C’était Nicolas Sarkozy ». Cet imparfait chante à mes oreilles…
– PM : Les clips de campagne sont à la politique ce que Mc Donald est à la gastronomie.
– HAD : Peut être qu’après les élections, une expression (pas forcément glorieuse) disparaitra. Filer à l’anglaise, remplacée par se tirer à la française !!!
– MB : On s’en fiche, de la campagne officielle. On votera pour Sarkozy ou contre lui. Les autres n’existent pas.
– EO : Les gens qui marchent en zigzag sur les trottoirs devraient être punis de la prison à vie dans une cellule dont le sol serait en pente.
– CV : doit, une fois de plus, faire face à un choix cornélien : soit écrire un petit peu histoire d’oublier un moment la laideur du monde, soit dîner, car elle a faim…
– SA : Ils me font marrer avec leurs cinq fruits et légumes par jour…Moi au bout de la deuxième pastèque déjà j’en peux plus.
– EL : On ne peut pas se faire une idée de la Puissance tant qu’on a pas fait vrombir une essoreuse à salade de toutes ses forces.
– DT : Francis Ford Coppola fait son retour au cinéma avec son nouveau film « Twixt », dans un style gothique fantastique : « D’après nos informations, il aurait été à deux doigts de couper la fin ».
– CR : Greffe (de cerveau). Thérapie expérimentale proposée à des personnes souffrant de troubles majeurs du comportement (traders fous, supporters de football, hérissons borderline…). Les donneurs ne se bousculent pas au portillon et la qualité des greffons est souvent très décevante ; la boîte crânienne des derniers volontaires prélevés ne contenait en effet que du silicone (Miss Poitou-Charentes) ou des toiles d’araignée (un énarque, major de sa promotion).
– CW : Pourquoi quand je consulte des murs où l’on compare ces deux « plutocrates » de Hollande et de Sarko, on me propose des pubs de femmes à deux vagins ???
– DP  : Nicolas Sarkozy est en train d’exploser en vol, tel une vulgaire fusée nord-coréenne. Merde, je vais être obligé de réécrire les 2/3 de mon spectacle…
– BD : En 1793, la guillotine fut dressée Place de la Révolution ( aujourd’hui Place de la Concorde) et c’est là que furent décapités Louis XVI et Marie-Antoinette, Danton et Robespierre et plein d’autres.
 Près de 220 ans après, le citoyen Sarkozy y organise son meeting géant.
 Allez-y si vous voulez voir une exécution capitale…
– DP : Imaginez, qu’en plus, Mireille Mathieu se pointe à l’improviste et se mette à chanter !
– EL : Je sais pas pour vous, mais personnellement, pour faire tomber une fille en mettant du Axe, il faut que je vise les yeux….DSK
– CV : Entendu hier dans un café : «J’ai acheté une robe très jolie et pas chère du tout, 500 euros…»
– PA : Les journalistes sont mieux défendus sur le front en Ukraine que lors d’un meeting de Zemmour.
– CEMT : Emmanuel Macron : « Vous seriez gentils de ne pas m’abîmer Marine Le Pen, j’en ai besoin pour le second tour. »
– OK : Zemmour au Trocadéro, quelques milliers selon la police, plusieurs milliards en comptant les spermatozoïdes.
– JU : Si Jadot empêche Mélenchon d’aller au second tour, je commence à manger de la viande après 23 ans de végétarisme je vous jure.
– BN : ah ! les médias ! De toute manière, même si Jean-Luc Mélenchon marchait sur l’eau, il y en aurait qui seraient capables de dire : » en plus, il ne sait pas nager ! »
– RR : La meilleure façon de faire du compost actuellement est d’éplucher tous les programmes électoraux.
– NI : j’ai vraiment un emploi du temps de ministre en ce moment, c’est à dire que si vous avez besoin d’aide pour écrire un bouquin, retaper une maison ou faire un tour du monde,  j’ai des dispos.

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