
C’est une vraie flic story, cette immersion de l’autrice, Pauline Guéna, dans la police judiciaire de Versailles. 18.3. c’est le numéro de l’arrêté qui définit les compétences de la PJ. Donc 18.3 Une année à la P.J c’est un documentaire extrêmement utile pour savoir ce qu’il se passe exactement à la police, comment ça se passe, qui fait quoi et décide de quoi.
Les flics en questions sont des mecs ordinaires avec leurs tics, leurs phobies, leurs défauts et aussi leur patience et leur courage, des flics qu’on voit à l’œuvre quand il faut planquer dans le froid ou sous la canicule, quand il faut affronter l’horreur des faits divers auxquels ils sont confrontés journellement. On y voit leur dénuement dans ce service public sans moyens, avec des voitures pourries à se partager entre collègues plus ou moins arrangeants, leur surcharge de travail par manque d’effectifs, les tâches administratives ultra-répétitives, leur démotivation souvent, l’émiettement de leur vie de famille etc…
C’est un univers désespérant, désolant dans lequel ces mecs et quelques nanas évoluent, réussissant parfois à résoudre certaines affaires mais parfois non, les bavures, les décisions incompréhensibles de la hiérarchie, bref rien de très joyeux et pourtant ! Ils sont tellement attachants tous ces protagonistes qui s’efforcent de faire au mieux, qui gardent en mémoire une sale histoire qui les a marqués en plein cœur et puis tous les plantages familiaux qu’ils infligent à leurs familles pour cause d’urgence : anniversaire d’un enfant, accouchement de la femme, fête importante etc.
Un livre passionnant, dense, fourmillant d’anecdotes, qui nous entraîne dans les catacombes des mauvais penchants des hommes dont il faut réparer les horreurs.
18.3 Une année à la P.J de Pauline Guéna, 2019. Folio, 492 pages, 9,50€
Texte © dominique cozette