Sacré Fab Cacaro !


Fan depuis le premier jour de Fab Caro, puis de Fabrice Caro, auteur de Zaï zaï zaï zaï dont a été tiré un film hilarant, rencontré plusieurs fois lors de signature donc vérifié que c’est un mec bien, drôle et tout, bouche bée devant son humour ravageur, je viens de m’offrir son tout dernier opus intitulé Journal d’un scenario qui, comme son nom l’indique, narre les affres d’un auteur aux prises avec une prod de film.
Comme de bien entendu, notre héros, Boris, est un loser. Inhibé, ayant une conscience fléchissante de lui même, néanmoins sûr de son talent créatif, il vient de finir Les Servitudes silencieuses, un scénar prout prout (c’est le cas de le dire) ambitieux, qui sera tourné en N&B et dont les deux héros seront Louis Garrel et Mélanie Thierry, conditions sine qua non à la négo de son futur succès.
Le producteur trouve son idée super, alors, il est fou de joie, et, cerise, rencontre à une soirée une jeune femme férue de ciné à laquelle il va confier tous les détails de sa créations. Elle en connaît un rayon car elle étudie le cinoche. Ils ne parlent plus que de ça, ciné, ciné, ciné.
Yann, son ami qui vient de subir une rupture, lui envoie son fils, un glandu style dilettante, qui lui fera un magnifique projet d’affiche. Boris ne sait pas dire non.
Il ne dit pas non non plus lorsque le producteur lui propose avec une insistance bienveillante et positive un autre comédien, puis un autre couple, un truc qui n’a mais alors rien à voir. Et qu’ensuite les financiers concernés développeront eux-mêmes des idées d’une vulgarité sans nom pour gagner les faveurs d’un public en quête d’humour. Car ils s’y connaissent en film et en humour.
Ces changements qui le mettent à bas, il est bien obligé de les accepter mais il continue à jouer la comédie devant la jeune femme dont il est amoureux, elle-même très amoureuse de Louis Garrel.
Je n’en dis pas plus… Personnellement, je n’ai pas vraiment aimé les gags grossiers des financiers, mais sinon, c’est un bon moment à passer, d’autant que Fabrice nous fait réviser des dizaines de films-cultes dans sa recherche de comparaisons à sa douleur de voir se diluer son idée.

Journal d’un scenario de Fabrice Caro, 2023 chez Gallimard Sygne, 190 pages, 19,50 €.

Texte © dominique cozette

La Péremption

Les pièges de ce livre de Nicolas Fargues, La Péremption :
– 40 ans. Nicolas Fargues n’a pas 40 ans comme il est exclamé sur le bandeau, mais ce sont les éditions P.O.L créées par feu l’incroyable Paul Otchakovsky-Laurens, mort lors d’un regrettable accident pendant ses vacances, qui les ont cette année. L’auteur, lui, a 51 ans, comme son héroïne Zélie.
Le Masque et la Plume ont encensé le bouquin dans un de leurs conseils.
– Le mec est un très bel homme après avoir été un très beau jeune auteur talentueux, donc oui, on aime lire du beau.
– le style est actuel, pour une vieille comme moi, il réfère beaucoup aux tics et éléments de langage qui habillent tous les billets et se déversent du bec de tous les sachants.
– C’est du P.O.L donc c’est du bon.
Et puis j’ai lu quelques-uns de ses titres de jeunesse où il se racontait avec aisance. Puis j’en ai lu un qui m’a déçu en mal. Donc je n’ai plus lu. Sauf que je m’y suis remise pour celui-ci, la preuve.
L’histoire n’est pas d’une grande originalité, c’est une femme sur le retour, comme on ne dit pas des hommes, donc fraîchement ménopausée, comme on ne dit pas des transgenres, qui prend une retraite précoce suite à un petit héritage et un désir de créer. Voilà-t-y pas qu’elle fait connaissance « par hasard » — comme on dit pompeusement trop souvent — lors d’une fête, un tout jeune homme issu de la diversité, très branché, « dreadlocks courtes aux pointes teintées de blond », qui se fait appelé Shock, Séraphin pour l’état civil, et se dit entrepreneur. Une histoire se noue, la vieille riche aisée et le jeune black en plein développement qui veut monter un élevage de je ne sais plus quoi dans son pays d’origine, la RC.
Ce livre est aussi agréable à lire qu’une satire de notre temps avec nos manies stupides, nos idées à la con, nos manières d’être ridicules, nos snobisme à la noix et nos références semi-culturelles vérifiées sur Wiki . Fargues s’amuse à les dézinguer avec grâce, il faut bien le reconnaître, et c’est très plaisant. Après ça, vous arrêterez peut-être de dire que vous êtes sur Paris.
Comme je suis d’humeur flemmarde, je te vous colle deux bonnes citations piquées dans Babelio :
« Une génération venue au monde avec une maîtrise innée du montage vidéo à coupe franche, de l’usage de la touche lecture rapide de la télécommande et des mots-consonnes de trois lettres. Hermétique aux temps morts, au silence, aux conjonctions de subordination et aux textes de plus de six lignes. […] Pour faire la conversation à Darel – et, par là, pour faire plaisir à Furio à qui je n’osais demander si lui et Darel étaient également amants, j’avais hasardé le nom d’Hervé Guibert. Darel m’avait toisée avec cette compassion amusée qu’on pouvait réserver, de mon temps, à un admirateur du violoniste André Rieu ou du saxophoniste Kenny G. J’avais pensé rectifier le tir en lançant celui de Guillaume Dustan moins consensuel. Lui, c’est vrai, on peut pas complètement nier qu’il a eu sa part dans le mouvement global, m’avait concédé Darel avec mansuétude. Mais je dirais qu’il reste quand même assez peu challengeant, vu l’importance du contexte, avait-il ajouté pour que je ne me fasse pas trop d’illusions non plus sur la pertinence de mes références archaïques. […] Avec Furio, ma règle était simple : ne pas aborder les sujets qui m’intéressaient. »
« Avec les réseaux sociaux qui, depuis quinze ans, avaient donné la parole au peuple dans son ensemble, les rapports de force étaient désormais inversés. le peuple et ses goûts pas toujours sélectifs, on n’entendait plus que lui. »
Comme quoi la forme peut aussi faire la rue, ça mange pas de pain si on manque de fond (vieilles expressions des musicos du milieu du XXème siècle).
Bref, la sémantique bien maniée peut amuser des esprits simples comme le mien à la mi-août.
J’oubliais : les prénoms aussi font la rue Michel : Elle c’est Zélie, son fils Furio, son ex Alessandro, Shock son amant alias Séraphin, Darel un pote etc.

La Péremption de Nicolas Fargues, 2023 aux éditions P.O.L. 190 pages, 19 €, ce qui nous fait la page à dix centimes exactement, et la couv en cadeau.

Texte © dominique cozette hors le passage Babelio.

Les Fessebouqueries #640

Ça fleure la désertion, cette semaine, plus beaucoup de faiseurs de rigolade sur l’actualité. Mais en grattant bien, j’en ai trouvé un chouïa, alors pas question que vous vous souleviez . D’ailleurs, on ne dissout pas un soulèvement et ce pauvre Darmanain est bien embêté, entre ses flics en prison, ses autres flics qui envoient des balles, ses autres qui tuent, on lui gaspille ses jours de congés. Sinon, les Fessebouqueries du jour, c’est comme un sac de plage, c’est bourré de trucs inutiles (les clignotants), des vieux bonbons fondus (Renaissance), un string de rechange (la secrétaire d’Etat à la ville), un coquillage qui pue (le JDD), un bouquin mouillé (les bouquinistes), du sable en pagaïe, un vibromasseur (Droite au coeur) et une bouée de sauvetage (Soulèvements de la Terre). Pour trinquer frais, vaut mieux commander au bistro de la plage. Tchin dearest friends !

  • ML : Les Soulèvements de la terre ont mis Darmanin un genou à terre.
  • GD : Soulèvements de la Terre 1 – Gérald Darmanin 0.
  • MBC : Gérald Darmanin : « Il ne faudrait pas que les Soulèvements de la Terre demandent maintenant la dissolution du ministère de l’intérieur. »
  • SA : Pourquoi ils veulent enlever les bouquinistes pendant les J.O. de Paris ? Ils ont peur que des sportifs se mettent à lire ?
  • MBC : Sabrina Agresti-Roubache : « Si j’ai accepté l’interview du JDD, c’est parce que je croyais que c’était le Journal de Mickey. »
  • NP : Vacances en famille : oui, ben les différentes branches de la famille ne se parlent plus. Et on n’a même pas eu le temps d’aborder les sujets du vaccin, de la politique. Tout va plus vite de nos jours.
  • CC : Dans les choses utiles qui néanmoins disparaissent de notre quotidien pour d’obscures raisons voici mon top 3 : la cafetière (sans capsules etc), la nappe en tissu et évidemment, le clignotant au rond-point.
  • OR : Ce matin, Geoffroy Lejeune et son équipe restreinte préparent la une du prochain JDD : le palmarès des plages où on ne croise ni migrant ni burqini. C’est un sujet estival et consensuel.
  • IP : A chaque fois qu’une personne se fait tuer par la police, on dirait que l’enquête consiste essentiellement à découvrir pourquoi la police a raison de tuer des gens.
  • RP : Etre emprisonné dans une obscure prison sénégalaise après avoir défendu un opposant politique louche, c’est sans doute plus efficace pour draguer en soirée que raconter son concert de Lomepal ou Louane aux Francofolies.
  • OM : Marseille : un policier hors service ouvre le feu en centre-ville, un blessé par balles. Si ça se trouve il était en arrêt-maladie…
  • MBC : Gabriel Attal : « Bernard Arnault m’a dit de dire qu’il n’est pas un ultra-riche, mais juste un Français de la classe moyenne supérieure, comme tout le monde. »
  • NR : Faudrait aussi envisager la dissolution de Renaissance, parti constitué de : — mafieux cernés par les scandales d’État et les affaires — renégats devenus des sbires de Macron après lui avoir craché au visage — parasites qui servent les puissants et méprisent le peuple souverain..
  • NW : « Droite au cœur », le site de rencontre pour les célibataires de droite et d’extrême-droite lancé en juin manque de… femmes : elles ne représentent que 7% des inscrits, nous apprend le Canard cette semaine. On se demande ce qui les fait fuir… Le sexisme, peut-être?
  • GD : Avez-vous déjà vécu une expérience paranormale ou une aventure que vous ne pouvez pas expliquer ? — Oui, j’ai vu des gens avoir un désaccord hier sur Twitter et se répondre poliment.
  • NP : De toute façon les vacances en famille, c’est un truc inventé par les patrons pour qu’on ait envie de retourner au boulot.
  • JPT : Ce qui en dit long sur l’état de la France, ce n’est pas que Mireille Mathieu juge Macron inapte à servir de médiateur entre l’Ukraine et Poutine, c’est qu’un journal et un journaliste croient faire leur métier en rapportant ses propos.
  • SA : « Faire nation », le nouveau concept de la macronie… Cela ne veut strictement rien dire , mais c’est joli… Tu fais quoi aujourd’hui ? Je fais nation et toi ?
  • MBC : Christophe Béchu : « Les canicules s’emballent et je ne vois pas ce qu’il y a de drôle. »

MERCI À VOUS QUI ME SUIVEZ ET PARTAGEZ MES FESSEBOUQUERIES…
RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Commencer mais comment


Par curiosité, j’ai lu ce livre de Claire Marin, une philosophe dont on parle beaucoup et qui réalise de beaux scores de vente. Ce livre a pour sujet « Les débuts », c’est sont titre avec pour sous-titre Par où recommencer, et balaie le spectre des commencements auxquels nous sommes tous confrontés : notre vie déjà mais quand commence-t-elle ? Nos souvenirs ne sont pas fidèles, nous sont souvent racontés et déterminent notre moi involontairement. Donc où nous commençons-nous ? Le livre s’ouvre sur un début très net avec la naissance de sa fille. Oui, tout commence pour la mère, c’est simple et ça marque un réel tournant dans la vie.
Claire Marin va évoquer l’impatience des débuts, quand l’enfant veut déjà savoir pédaler ou jouer d’un instrument ou lire, par exemple, ou danser. Comme lui, on veut pouvoir exercer nos talents machinalement mais si cela devient une sédimentation, ça va manquer d’imprévu.
Il y a des commencements qui ne sont pas suivis, ou très peu, et à ce titre, engendrent des souvenirs brefs et émouvants. Elle parle de la beauté de l’éphémère. Le plaisir de la nouveauté, la soif de l’inédit, la recherche du jamais vu. Porte à notre connaissance la différence du ressenti de l’instant ou du temps entre Bergson et Bachelard.
Je ne vais pas faire le catalogue des chapitres traités par Claire Marin, toutes les questions philosophique y passent, la mort, le doute, le deuil, la peur… Ce qui est cool, c’est qu’en fait elle nous explique ou nous ré-explique ce que nous pensons savoir, de façon simple, avec des exemple de personnes que nous connaissons, que ce soient les classiques de la philo ou des écrivains comme Annie Ernaux, Perec, Nicolas Mathieu. Très plaisant à lire, pas de prise de tête et un peu de remue-méninges qui ne fait pas de mal.

Les débuts, par où recommencer de Claire Marin, édité chez Autrement, 2023. 190 pages, 19 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #639

C’était il y a pile dix ans. Moi aussi, je recycle car ces temps-ci, on se répète, d’où ce bain de jouvence avec feu notre président préféré bien que ce soit Goldman la personnalité que les Frenchies adorent ! J’aimerais savoir comment le questionnaire a été conçu et administré aux braves gens eud’chez nous pour avoir répondu un truc pareil ! Pourquoi pas Cabrel ou Patricia Carli ? En même temps, on s’en fout car Chichi, alias Jacquot, a repris la clope !  Ça, c’est de première bourre ! On aurait envoyé une cellule de crise à Bernie… Bon, voilà. Heureusement que mes amis facebook ont un tas de choses super excitantes à raconter ! Merci, dear friends !
Et comme je ne suis pas chienne, je vous en mets quelques-unes du jour.

– BD : Champs De Mars 16H42 :   Flash ! Flash viens ici, vient ici bordel…p´tain jamais vu un chien aussi lent…
– JPT : J’ai reçu un message intitulé « Votre boucher en ligne ». Je n’ai pas répondu, j’ai déjà une souris.
– ML : 123 personnes sont mortes noyées depuis le mois de mai. Ce qui relativise un peu le succès de la natation française.
– OK : Le problème des musulmans c’est que, non seulement ils piquent nos emplois, nos femmes et nos allocs, mais aussi nos places de prison !
– PB: On peut dire ce qu’on veut d’Al Qaeda, mais c’est des mecs qui connaissent pas les 35 heures.
– PJ : En m’arrêtant à Toulouse je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter un nougat rond.
– AM : Vous ne m’enlèverez pas de l’esprit que les enquêtes pour connaitre les personnalités préférées des français ont lieu à la sortie d’un LIDL
– ML : Seul avec Bernadette, il reprend la clope. On le comprend. Moi, je passerais directement au cancer des poumons.
– MC : Le petit vieux vient de me rappeler que l’homosexualité va à l’encontre des lois de la nature. J’ai dû lui rappeler que son pacemaker aussi.
– AM : Dans le train, on reconnaît les gens qui n’ont pas Twitter à leur façon de se plaindre à haute voix.
– OK : Ah ma brave dame c’est grave tout s’qui s’passe ! C’est la porte ouverte j’vous l’dis ! En même temps, avec cette chaleur, ça fait du bien !
– AJ : Chirac qui reprend la clope… Comme quoi tout est possible, mais de là à ce que Hollande reprenne le socialisme… FautPasRever.
– DC : Chirac s’est remis à fumer après l’amour, a dévoilé Bernadette. Le reste du temps, il boit sa Corona et suce les osselets des pieds de veau.
– BS : Deux médailles d’or et dix-neuf noyés en un seul week-end. Coule et pas cool en même temps.
– HD : Grande question existentielle : Les filles qui s’épilent les sourcils pour les redessiner au crayon, vous avez déjà vu un mec raser sa barbe pour la refaire au marqueur ?
– OK : Quelle info : Chirac fume en cachette aux toilettes ! Par contre, on ne nous dit pas où il fait caca !
– HD : La police nationale vous conseille de ne pas téléphoner au volant. En effet des études ont démontré que le volant ne répondait jamais.
– JPT : Parmi les sous-titres sur I Télé : « Les Japonais ont commémoré le 68ème anniversaire du lancement de la bombe d’Hiroshima. » Ils n’ont aucun mérite, il ne l’ont pas vraiment lancée, ils l’ont surtout pris en pleine gueule.
– OK : On vit une drone d’époque !
– JPT : C’est dingue le nombre de gens sur Facebook qui balancent des phrases du genre : « Vis chaque jour comme si c’était le dernier » ou « La vie est une rose qu’il convient de cueillir chaque jour ». J’imagine que ce sont les mêmes qui ont un Plan d’Epargne Retraite et un livret A depuis l’âge de vingt ans.
– MC : Les sèche-mains te sèchent les mains en cinq secondes, mais vraiment. Tu peux serrer la main à n’importe qui ensuite, sans avoir à dire « j’étais aux toilettes ». En France, comme dans d’autres pays d’ailleurs, les sèche-mains sont asthmatiques et tu dois souvent finir sur ton pantalon voire tes cheveux pour être tout à fait sec. Pour les chauves je sais pas.
– OK : Certains sont à la fois racistes/homophobes/misogynes ! C’est pratique en même temps ! C’est la formule idéale de la connerie !
– WF : Temps de merde dans les Landes. Je vais regarder dans les pages jaunes si je peux trouver un restaurant savoyard.
– JS : un rhumatologue ne traite pas les rhumes et un stomatologue ne s’occupe pas de l’estomac. Si c’est pas juste pour faire chier le monde ça !
– OW : Quand je rencontre un maire qui me dit que dans sa commune il ne fait pas de politique…, en fait sa phrase n’est pas finie, il ne fait pas de politique DE GAUCHE.
– NL : BEAUCOUP BEAUCOUP BEAUCOUP TROP DE PHOTOS DE PIEDS (si c’est pour nous narguer, montrez au moins vos nichons merde).
– RP: Est-ce qu’un lapon peut souffrir de troubles bipolaires ?

  • JPT : Emprunté au journaliste V.Hugeux : « Poutine est un céréales killer ! »
  • GP : Si Mélenchon était malin , il organiserait une petite manif tant que tous les policiers sont en arrêt maladie
  • MBC : Éric Dupont-Moretti : « En tant que ministre de la justice, je veillerai à être particulièrement intraitable avec moi-même lors de mon procès pour prise illégale d’intérêts. »
  • SA : Je ne vois pas comment le film « Barbie » pourrait refléter une vision moderne de la femme alors qu’elle n’est même pas incarnée par Omar Sy.
  • NP : Soyons honnêtes : tout le monde sait que Geneviève de Fontenay est morte depuis longtemps. Elle refusait de l’admettre, c’est tout.
  • OK : Ouin ouin froid et pluie. Ouin ouin canicule.
  • JNL : Je suis désolé de mettre un peu les pieds dans le plat, mais qui lit le JDD ?!?
  • MBC : Christophe Béchu : « Dans 200 ans, les habitants de la planète Terre me remercieront d’avoir sauvé le climat en supprimant le ticket de caisse. »
  • GD : Tu es un ancien si tu as connu le train comme moyen de transport pour les pauvres.
  • ML : Je pars promener le chien avec mon sweat à capuche, si je n’ai pas donné de nouvelles d’ici deux heures, appelez l’IGPN.
  • PO : Mexicain, marié à une Bretonne, il invente le chili Concarneau.
  • LC : J’ai engueulé mon chat parce qu’il me ramenait des souris. Depuis il doit penser que je suis vegan car il me ramène des nénuphars ou des feuilles mortes en se pavanant…
  • IP : Je crois qu’Arnaud Lagardère est la seule personne en France à ne pas comprendre qu’il va produire un journal d’extrême-droite. (J’ai casé « comprendre «  et Arnaud Lagardère dans la même phrase, t’as vu ?)

MERCI À VOUS QUI ME SUIVEZ ET PARTAGEZ MES FESSEBOUQUERIES…
RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Qui a volé la tête de Haynd ?

« Je n’ai pas parlé de tête d’ail mais de tête de Haynd si vous voyez de qui il retourne. Joseph, il s’appelait ce monsieur Haynd, c’était le John Lennon du dix-huitième siècle tant ses compositions étaient aimées et reconnues de tout les fans de la classic music. Il a eu des tas d’aventures musicales, forcément, ne pensait pas à la gloire, vivait à Vienne et pas ailleurs. Il a juste commencé à voyager à cinquante-six ans, un vieillard donc pour l’époque.
Comme il était issu d’une fratrie de douze gosses dont la moitié de vivants, il a fallu qu’il gagnât (oui, je sais, on ne l’utilise plus beaucoup, çui-ci) sa vie très jeune, il aida un vieux tromblon italien qui lui apprit quelques rudiments de composition. Le reste, il l’étudia tout seul, la nuit, entre quelques corvées ménagères. Comme il l’écrit lui-même en 1776 dans son Esquisse autobiographique : « Beaucoup de génies se détruisent à devoir gagner leur pain quotidien, car ils n’ont plus le temps d’étudier« . On en est tous là, nous, hommes et femmes de génie, on a donné.
Mais sa vie fut longue et bien remplie, voir Wiki, et sa mort fut courte. Joseph Haydn s’éteint le 31 mai 1809, à Vienne alors assiégée par les troupes napoléoniennes. Ses funérailles sont bâclées malgré sa popularité.
Plus tard, la famille Esterházy, sorte de mécènes qui l’hébergèrent jadis, propose que la dépouille soit honorée à sa juste valeur, et transférée dans une église de la ville d’Eisenstadt. Mais horreur et stupéfaction lors de l’ouverture du cercueil : il manque son crâne au cadavre !
Bien des années plus tard, au début du vingtième siècle, le mystère est enfin résolu : le crâne de notre homme avait été subtilisé par deux imbéciles, adeptes de la phrénologie, science très en vogue au XVIIIe siècle, qui étaient persuadés qu’ils trouveraient la niche donc l’explication de son génie dans son auguste crâne. Chou blanc, bien sûr.
Les gens, j’vous jure !

Texte © dominique cozette

Les yeux d’Einstein

Qui a volé les yeux d’Einstein ? Une histoire incroyable ! Figurez-vous qu’une banque de New York garde précieusement dans un coffre ultra-sécurisé les globes oculaires du génie Albert EINSTEIN.
En 1955, à la mort du physicien, son propre ophtalmologiste, le Dr ABRAMS, « dérobe » lors de l’autopsie les yeux d’Einstein et les place en toute discrétion dans le coffre d’une banque de New York.
(Dans un de ses romans « l’Identité », que je n’ai pas aimé soit dit en passant, Kundera raconte que c’est son fidèle disciple qui les aurait mis dans une bouteille d’alcool pour qu’il puisse les regarder jusqu’à sa mort).
Lorsque Michael JACKSON entend parler de cette histoire, il décide d’acquérir le fameux « bocal » pour sa collection privée d’objets bizarres. Il en offre près de cinq millions de dollars de l’époque. L’affaire ne se fait pas mais aux dernières nouvelles, l’actuel propriétaire voudrait toujours vendre …
A noter un autre « vol » en 1955, puisque le cerveau d’Einstein a aussi été prélevé et se trouve, lui, dans un coffre au Kansas.

So cute so chic

Voici ce que je peux considérer comme un livre très snob bourré de private jokes, de références chiquissimes, de centaines d’aphorismes et de punch lines parfois vides de sens, hyper cool ou mystérieux ou drôles.
Le livre s’intitule Daimler s’en va, ça signifie qu’il meurt, il va se suicider très jeune parce que la vie n’en vaut pas la peine, il a tout essayé et la dernière aventure qui reste est bien la mort. Mais il ne le prévient pas quand il mettra son projet à exécution.
Une partie du maigre bouquin fait parler son pote qui tente de nous faire comprendre le personnage, car c’est un personnage et il ne nous livrera jamais ses secrets. Ce qui contribue au charme improbable du livre.
L’auteur, Frédéric Berthet, est une sorte de dandy hyper cultivé, ami des Hussards, et déviant par rapport à ce qu’il fallait apprécier dans son milieu intello bourge. Imaginez, il aimait Brautigan ! Il n’a écrit que cinq livres, plutôt des sortes de nouvelles ou compils de fragments de pensées et réflexions, dont ce seul romain composé lui aussi suite de fragments inégaux.
Ce qui est fort, c’est qu’on ne comprend rien ou pas grand chose, mais c’est très agréable quand on aime les mots et les phrases et comme le texte est très court et écrit gros, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Donc Daimler se suicide vers la trentaine comme Berthet se suicidera ou se noiera dans l’alcool, c’est pareil, dans sa cinquantaine. Bref, c’est déconcertant, drôle et désespérant. En pas cher en poche…

Daimler s’en va de Frédéric Berthet, 1988, aux éditions de la Table Ronde, 122 pages, 6,10 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #638

Rien de neuf sur la planète qui brûle et nous qui regardons ailleurs, car l’herbe y est plus verte si on la repeint et puis les histoires policières, ça nous tient bien plus grave en haleine, le flic ripou Darmanin saura-t-il trouver le coupable, Aurore Bergé saura-t-elle obtenir que la durée maxi de la grossesse descende à huit mois, ah non, rien à voir avec l’ordre-l’ordre-l’ordre publique, ah si en fait, et l’ogre Depardieu finira-t-il par piger que la femme n’est pas la tambouille de l’homme et les journaux verront-ils que les Grecs sont un peu plus traumatisés que les touristes mais voilà-t-y pas les JO qui arrivent au triple galop, ça va faire mal, c’est moi qui vous le dis. Néanmoins, qu’il pleuve ou qu’il cuise, je vous dis tchin, very dear friends !

  • SG : Après son interrogatoire, Darmanin a été laissé libre par les policiers. Pour l’instant. Mais liberté surveillée quand même.
  • MBC : Gérald Darmanin : « La Police Nationale va changer de nom et devenir France Tabasse. »
  • CC : Non je ne veux pas un café latte vanille caramel bio fruits rouges arôme adoucissant, je veux un expresso qui donne à mon estomac le sentiment d’être réveillé par darmanin.
  • IP : Emmanuel Macron est le président de tous les Français en uniforme.
  • LC : Grève de n’importe qui : « C’est une prise d’otages ! » Grève des policiers : « Il faut les comprendre, ils sont fatigués ». Faites gaffe, ça va finir par se voir.
  • TEV : Tuto : reconnaître les véhicules au son de leur sirène (mise à jour juillet 2023) : — Pompiers : Pin-Pon, Pin-Pon… — Police : OUIN-OUIN-OUIN…
  • ML : C’est quand même fou cette époque où des flics te foutent dans le coma, mais où c’est eux qui se mettent en arrêt maladie. Non ?
  • IP : Elon Musk prend des décisions et après on se rend compte que ça n’est pas possible. On comprend pourquoi Macron l’admire.
  • NA : «  J’adore ce que vous faites avec Twitter, j’essaie de faire pareil avec la France. » (Macron)
  • MBC : Aurore Bergé : « Nous allons réduire le congé parental pour augmenter la solidarité entre parents et employeurs face aux enfants qui sont de futurs émeutiers. »
  • LG : Etat d’urgence : Les policiers auront aussi le droit de venir se doucher chez vous quand ils veulent.
  • IJ : Brigitte Macron a fait ses adieux au panda Yuan Meng qui s’envole vers la Chine. C’était pas possible de faire l’inverse ?
  • CC : Des milliers de vacanciers traumatisés. Heureusement qu’il n’y a pas d’habitants en Grèce, sinon ça aurait été une catastrophe.
    EP : Je vais peut-être dire un truc con, mais si les flics se mettent en masse en maladie bidon pour soutenir leurs tueurs, c’est peut-être le moment de lancer une grande manifestation bon enfant et sans violence ?
  • LL : Aurore Bergé réfléchit à réduire le temps de grossesse à huit mois Les personnes dépassants ce délai devront s’acquitter d’une indemnité de 135€ par jour.
  • LO : Je pense qu’on devrait installer des salles d’accouchement dans les bureaux pour ne pas perdre de temps et retourner direct bosser.
  • US : Remaniement + une semaine : — Ministre des solidarités : je vais raccourcir le congé parental — Ministre de la biodiversité : je vais tuer des loups — Ministre de l’Intérieur : je laisse la police prendre le pouvoir — Première Ministre « this is fine ».
  • LO : J’ai l’impression que Marseille n’a jamais été aussi calme et tranquille que depuis que la police est en maladie.
  • SG : On savait ce gouvernement capable de recruter des enseignants en trente minutes, hors concours, sans formation ni diplômes requis. Visiblement, ça marche aussi pour les ministres qui, après lecture de trois fiches, deviennent experts en biodiversité.
  • MBC : Sarah El Haïry : « Pour sauver la biodiversité, nous allons commencer par buter des loups. »
  • RV : Peur blanche. Ce matin j’ai pris mon café dans un bistrot communautaire et franchement ça faisait peur. Il n’y avait que des Français, blancs.
  • TB : Tout le monde a envie d’aller vivre au Canada mais quand les gens se rendent compte que, là-bas, Indiana Jones s’appelle sûrement « Jean-Claude Fouettard », c’est terminé. Le charme est brisé.
  • EB : Gérald Darmanin se dit ouvert aux propositions des syndicats de chauffeurs de cars, en grève depuis quatorze jours pour réclamer la réhabilitation d’Émile Louis.
  • IJ : Six mois de manifs et de grèves pour les retraites… Alors qu’il suffisait de fracasser un passant dans la rue, (même pas ton patron), dire que tu es fatigué, te mettre en arrêt, te déguiser en ninja.
  • LO : T’es un ancien si tu as connu un ministre de l’intérieur qui ne recevait pas ses ordres de la police.
  • AT : Résumons : Le peuple, après des mois des manifestations et de casserolades, n’obtient : rien. Les condés, après 4 jours d’arrêts maladie frauduleux obtiennent : tout
  • PR : Pour les JO, ils ont prévu une compétition de flash ball ? Car on pourrait certainement amuser la foule avec une partie bien divertissante et monter sur le podium.
  • GL : Faut arrêter de commenter le départ de Pap Ndiaye. Parce qu’il est jamais vraiment venu.
  • MBC : Christophe Béchu : « Pour chaque arbre brûlé, je m’engage à replanter un arbre en plastique. »
  • RS : J’ai un copain, il a rencontré sa femme dans un train SNCF Paris-Bordeaux. Il s’est assis à côté d’elle au départ puis ont sympathisé, sont sortis ensemble, se sont mariés, ont eu deux beaux enfants, et puis j’ai appris ce matin que ça y est, le train venait d’arriver à Bordeaux.
  • SA : Depardieu est un acteur extraordinaire qui arrive à rentrer dans la peau de tous les personnages. Le problème c’est qu’il veut aussi rentrer dans celles des assistantes et des maquilleuses.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

La palourde est-elle légère ?

Sigolène Vinson est une rescapée des attentats de Charlie. Ils l’ont épargnée parce que c’est une femme. Après la tuerie et avant le procès où elle devait témoigner, elle a écrit un livre assez barré (d’après le Monde), comme elle, puis cette fois, elle sort un livre de légèreté, la Palourde. Que je ne trouve pas si léger que ça au niveau du sujet, la planète qu’on bousille, mais très aérien au niveau du style.
L’héroïne est venue s’installer au pied d’une falaise ocre, dominant l’étang de Berre dont elle connaît et cite nombre d’êtres vivants, plantes, mollusques, insectes, poissons… Ses voisins l’apprécient pour son côté primesautier, particulièrement François, un pêcheur sympa et vif. Il lui annonce que si leur voisine Marie, une femme plus âgée, est fantasque, c’est à cause de sa maladie galopante : d’ailleurs , elle considère un de ses paons — qui crie Raoul au lieu de Léon — comme son chien et le promène en laisse. Marie est la femme de Youssef, un autre bienveillant, qui lui conseille de répondre à l’amour de François. Mais elle préfère être furieusement amoureuse de Jean, lui travaille à la centrale hydro-électrique qui détruit l’étang, qui ne l’aimera jamais car il aime sa femme. Et pourquoi pas elle demande-t-elle lors d’un pot au bistro du coin ? Parce que sa femme « est d’ici ». Impossible d’aimer autant les femmes qui ne sont « pas d’ici ». Tant pis, elle décide qu’il sera son dernier amour car elle ne veut plus aimer depuis qu’avec le premier, Pierre, c’était tellement fort qu’ils étaient devenus comme frère et sœur et qu’ils se sont quittés pour ça. Ils sont amis, lui marié, un enfant.
Donc cet étang est en train de mourir à cause du réchauffement et de la centrale, la palourde crève avec plein d’autres êtres vivants, les insectes tombent, rien ne va plus
Un moment, une sorte de vipère des mers desséchée, un syngnathe aiguille qu’elle garde précieusement chez elle, se met à parler à notre héroïne pour la pousser dans ses retranchements car rien de ce qu’elle pense ou fait n’est raisonnable ou du moins justifié.
Ce roman inclassable est en fait un long poème dans lequel il est difficile de scinder fantasme et réalité mais où la nature est peinte avec magnificence, entre l’abstraction et l’impressionnisme. Tout semble beau, même l’odeur puante du coquillage mort et la teinte boueuse de l’eau, les dialogues surtout sont autant surréalistes que saugrenus, en tout cas surprenants, mais où va-t-elle chercher tout ça, et le vocabulaire concernant la nature est d’une immense variété. Sur la couverture du livre, en carton épais, de belle facture, de superbes méduses filandreuses nous en donnent un aperçu.

La palourde de Sigolène Vinson, 2023 aux éditions Tripode. 170 pages, 19 €

Texte © dominique cozette

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