Perpétuité

(Rentrée Littéraire) Perpétuité de Guillaume Poix se joue à l’intérieur d’une prison du sud de la France. Tout s’y déroule en une seule nuit : unité de temps et de lieu, pour les surveillants, gardiens, et supérieurs d’astreinte. C’est étouffant, chacun d’eux a ses problèmes personnels très délicats à gérer de loin mais tous espèrent, vainement que la garde sera relativement tranquille. Oui, vainement quand on sait qu’ici comme partout dans notre beau pays, les incarcérés sont beaucoup plus nombreux que le nombre de places (matelas par terre…) et que beaucoup devraient être en hôpital psychiatrique.
Ce soir, pourtant, un grand événement est attendu : le transfert d’un monstre, célèbre et cruel serial killer, sous très grosse garde car son procès se fera dans le coin. Surveillance accrue, tension au max. Hélas, il y aura d’autres « incidents » graves, pétage de plomb avec agression, et suicide.
Il y a évidemment les rivalités, jalousies ou parfois épisodes sexuels, racisme, et sexisme car le personnel pénitentiaire est tenu de respecter la parité.Ça court dans tous les sens, les pompiers interviennent, les rapports doivent être faits dans l’instant et le dîner qu’ils se font la nuit à tour de rôle reste souvent en rade. Les dialogues sont excellents, les actions et manœuvres diverses (les portes, les œilletons, les fouilles…) y sont décrites avec une immense précision (longue liste de remerciements), on s’y voit, on les plaint, c’est des boulots de merde épuisants, stressants au maximum et ultra-dangereux car ils ne sont pas armés.
Chaque personnage est décortiqué, les épithètes et autres appositions font florès, c’est très riche et ça contribue à donner de la touffeur à ce récit sans concession, d’une noirceur, d’une violence et d’une brutalité impressionnantes. Je ne ‘ai pas lâché de la journée et d’une partie de la nuit.
Quelle écriture !

Perpétuité de Guillaume Poix, 2025 aux éditions Verticales. 334 pages, 22 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #708

C’est la bouche en cul de poule que je vous rapporte l’actu la plus commentée de la semaine. Il eût été dommage que le sot l’y laisse et qu’elle nous reste en travers du croupion. Je parle du nouveau privilège de la présidente de l’Assemblée qui fait garder ses cocottes chéries par les CRS — lisez ce florilège — pendant qu’elle se fait rôtir l’aile et la cuisse loin de nos petits problèmes de méduses qui bloquent les centrales nucléaires, de deux fous furieux qui veulent redécouper le monde mais ont oublié les couteaux, de premier ministre logorrhéique qui fait rien qu’à nous embêter et à nous distiller des astuces grotesques pour lutter contre la canicule tandis que notre ancien président, quel sot, oublie son bracelet électronique pour sortir au match en Italie et que l’actuel glisse sur son windsurf tranquillou à nos frais. C’est quand qu’on révolutionne et qu’on pique les têtes (au bout d’une lance) ? Vaut mieux trinquer, dear friends, le bonheur est dans le verre, tchin.

  • RR : « Rapport ! Les gars ont bien bossé cette nuit. Pondeuse s’était échappée mais on l’a coincée sur le perchoir. Blanchette et Roussette ont pondu deux œufs. Le CRS Dubois les a gobés et été mis aux arrêts. Nougatine et Paulette manquent à l’appel du matin. J’attends vos ordres. »
  • JLB : Canicule: « le décret que nous avons mis en place demande 3 litres d’eau par jour par personne de façon à ce que les salariés puissent s’hydrater autant que de besoin ». Eau plate ou pétillante? c’est un vide juridique.
  • EP : Ce décret ne va pas assez loin, et ouvre la porte à plusieurs questions. Combien doit-on boire d’un coup? Combien de bouteilles ai-je le droit de porter et de quelle taille? Sous l’aisselle gauche ou l’aisselle droite? * (longue suite en bas).
  • CM : La Chine en 2025 : Un tracteur roule seul, laboure, sème, récolte… et analyse le sol en temps réel. L’Occident, lui, en est encore à émettre des décrets pour « boire 3 litres d’eau par jour ».
  • CC : Je pensais qu’il fallait plutôt manger des piments, aller au sauna en doudoune et faire un semi-marathon avec des santiags.
  • PA : S’il vous plaît, priez pour mon fils qui a dû vider le lave-vaisselle, alors qu’il l’avait déjà vidé hier et qu’il est fatigué.
  • GS : Allez les chômeurs, bougez vous le cul à aller ramasser du raisin aux pesticides sous 50 degrés pour huit euros de l’heure, y’a l’abruti qui veut boire son rosé piscine de fdp.
  • JDL : Ce décret sur les bouteilles d’eau me fait penser à l’épisode de South Park où l’état oblige à avoir une ceinture de sécurité aux toilettes, sinon la police des toilettes vient vous mettre des amendes.
  • LG : Selon une enquête, les aspirateurs à salive des dentistes seraient reliés aux usines Contrex.
  • NW : Dati qui annonce la suspension du président de l’INA Laurent Vallet pour « la sérénité de l’institution » après sa mise en cause dans une affaire de stupéfiant, c’est vraiment le munster qui dit au maroilles qu’il sent mauvais…
  • JDL : Yaël Braun Pivet : « Je ne vis pas aux crochets de l’État et de la collectivité. Je fais ma vaisselle comme tout le monde ». Dans le monde réel : Réquisitionne des CRS pour nourrir ses poules.
  • SE : Les poulets devront nourrir les poules pendant que la dinde prend ses vacances…
  • GL : Quelle est la priorité de l’Etat ? La lutte contre l’insécurité, les narcotrafiquants ? Visiblement, c’est de garder la maison de la Présidente de l’Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet et de nourrir ses poules.
  • SSS : Ainsi donc du haut de son perchoir, Yael Braun-Pic Vert a demandé à des poulets de nourrir ses poules. Une vraie buse qui prend les français pour des gros pigeons !
  • PDJ : Une histoire de poules nourries par des poulets racontée dans le canard, j’en connais qui vont y laisser des plumes.
  • GL : Braun-Pivet a atteint la cot cot d’alerte.
  • HD : Mais je suis inquiet car je me dis qu’on doit être dans une sacré merde pour que la présidente de l’AN en soit arrivée à devoir élever des poules pour ficeler ses fins de mois.
  • PDJ : Pas surprenant, les méduses et la radioactivité, c’est une longue histoire. Tout le monde connaît le radon de la méduse.
  • SG : — Sarkozy devrait être en prison ? « Aménageons sa peine avec un bracelet électronique ». — Il devrait donc porter son bracelet ? « Retirons-lui, il a plus de 70 ans ». — Il est donc assigné à résidence le soir ? « Laissons-le aller voir du foot en Italie ». L’immunité des puissants.
  • RR : « Chef, on frappe, cogne, éborgne, torture, disloque, éparpille façon puzzle ? » « T’es pas fou, non ? C’est des poules de luxe »
  • FL : — Ok mission terminée, on rentre à la base, il faut aller arroser les géraniums de Yaël Braun-pivet…
  • JR : « Cela fait 40 ans que j’entends parler de réchauffement climatique, je suis surpris que les dirigeants n’aient pas eu l’info ! » Albert Dupontel.
  • SG : Pour 23,90 € à 46,90€ par mois selon l’option choisie, le facteur peut passer rendre visite à l’un de vos proches. Mais pour venir voir si vos poules vont bien, il existe une formule gratuite en passant par les CRS. Il faut juste être présidente de l’Assemblée nationale.
  • MN : Dites les amis pompiers, vous avez pensé à aller arroser le jardin de madame Yael Braun-Pivet ? Ça va pas se faire tout seul hein ?
  • PA : Ils sont bien sympas dans les pubs pour les lessives, ils vous disent comment se débarrasser des taches de sang, mais pas du corps !
  • CI : Un militant du Collectif Ibiza interpelle Darmanin : « Je voulais vraiment vous remercier pour votre action sur les violences faites aux femmes. Moi je fais comme vous, une pipe contre un service. » Darmanin : « je vous attaquerai en justice Monsieur. »
  • PO : Poutine/Trump : Qui aura le prix Nobel de la plaie ?
  • JDL : En quelques jours, on retiendra que les poules de Yaël Braun Pivet sont mieux protégées que les églises, l’arbre en mémoire d’Ilan Halimi et la flamme du soldat inconnu.
  • PA : — 19h00 : OK, mais juste un verre ! — 02h00 : C’est la chenille qui redémaaaaaaare
  • AS : 42° aujourd’hui en France. C’est dix fois moins que dans le slip de Patrick Sébastien.
  • SG : Bayrou c’est quand même le chauffard à contre-sens sur l’autoroute qui fait des appels de phares à tout le monde persuadé que tous les autres se trompent.
  • EM : En 1983 quand il faisait chaud en France c’était l’anticyclone des Açores, en 2025 c’est l’anticyclone du business du dérèglement climatique…
  • Bonus : Ce décret ne va pas assez loin, et ouvre la porte à plusieurs questions. Combien doit-on boire d’un coup? Combien de bouteilles ai-je le droit de porter et de quelle taille? Sous l’aisselle gauche ou l’aisselle droite? Avec quel outil et avec quel produits faut-il nettoyer une bouteille portée sous l’aisselle par 33 degrés? Est-ce différent s’il fait 32 degrés? Faut-il créer un délit de non assistance à porteur d’eau? Dans ce cas, quel sera le montant de l’amende? Et en cas de récidive ? Quel Tribunal faut-il saisir si un employé de 1m50 et 40 kg boit ses 3 litres d’eau et fait une crise rénale? Doit-on partager la bouteille? Même avec le collègue qui est malade et pue de la bouche? Ai-je le droit d’aller au WC après ? Combien de fois? Y a t-il une quantité minimale d’urine à respecter par voyage? Quel est la distance maximale à parcourir avant d’être autorisé à arroser la nature? Doit-on prévoir une fiole pour analyse immédiate de glycémie ? Avec quelle fréquence ? Combien de compteurs de bouteilles d’eau et de contrôleurs de volume d’urine doit-on embaucher ? …

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Une enfance adoptive pourrie

Je ne connaissais pas cette autrice anglaise célèbre, Jeanette Winterson, avant de lire Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? J’apprends qu’elle a déjà raconté une partie de sa vie calamiteuse dans Les oranges ne sont pas les seuls fruits, et ici, elle reparle beaucoup de ce qu’elle a déjà écrit.
C’est une petite fille adoptée à quelques mois par une marâtre qui ne pouvait pas avoir d’enfants (elle se refusait aux rapports avec son mari à elle soumis). Elle n’appelle jamais cette femme maman mais Mrs Winterson. Aucun amour ou sentiment maternel ou même humanité ne s’en dégage. Elle suit les préceptes d’un carcan religieux sévère, elle punit sa fille en l’enfermant la nuit dehors quel que soit le temps. Ils vivent dans un maison jamais chauffée, au diable un peu de confort, sans aucune culture sauf les préceptes pentecôtistes, c’est une enfance misérable, horrible qui font de la fillette quelqu’un d’ingérable à l’école comme ailleurs. Elle est violente, asociale, endurcie sous une carapace inattaquable. Ce qui la sauve : la lecture mais il faut ruser pour aller à la bibliothèque.
Outre la description détaillée de cette pauvre vie dans une petite cité minable, Winterson nous décrit avec une précision d’entomologiste tout tout tout ce qu’il s’y passe, dans ces années 50 et 60, les mœurs, la société, l’environnement etc… on s’y croit, c’est très intéressant tellement c’est dépeint et analysé.
Vers 15 ans, elle se fait une copine avec qui elle se révèlera lesbienne et quand sa mère le découvrira, elle aura droit à une séance très organisée d’exorcisme.
Elle se barrera très tôt, vivra dehors puis fera tout pour entrer à l’université, son désir absolu étant d’écrire.
Enfin viendra la quête de ses origines qui lui apportera enfin la réponse poignante à son profond questionnement. Superbe.

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? par Jeanette Winterson, 2011. Traduit par Céline Leroy. Aux éditions Points. 260 pages, prix poche.

Texte © dominique cozette

Toutes les vies de Rebeka Warrior

(Rentrée littéraire) Toutes les vies de Rebeka Warrior m’a proprement scotchée, je l’ai lu d’une traite. Rebeka est chanteuse, autrice, compositrice, et DJ. Et n’ peur de rien. Elle mixe un peu partout dans le monde et produit aussi. C’est son premier livre, c’est son histoire. Romancée dit-elle mais ça sent le vécu. D’ailleurs les intervenants ont ici leurs vrais noms.
Tout commence par un coup de foudre avec Pauline dans un boîte. Comme elles sont en couple toutes les deux (Pauline vit avec un mec), la fusion prend quelques temps se concrétiser. Puis ensuite, l’explosion, amour total, irrésistible, énorme, les voyages partout pour la musique, Rebeka est une baroudeuse, elle adore les endroits border-lines et mal famés. Mais un jour, boule dans le sein de Pau. Elles préfèrent continuer leur trip que de rentrer, elles sont jeunes, même pas peur. Mais c’est un cancer du sein plutô étendu. Alors, d’amante incandescente, Rebeka va devenir aidante infatigable, puis fatigable à mesure que la maladie s’étend, que son amoureuse se dégrade. Ça va être très long, très très long, avec le faux espoir d’une courte rémission. On sait qu’elle mourra. L’aidante elle-mêmene peut plus assurer, elle va même jusqu’à s’exploser ailleurs.
La suite c’est comment elle a réagi. Evidemment très mal, auto-destruction, démotivation, dépression et toutes sortes de substances. C’est la littérature qui l’a sauvée, philosophie beaucoup, et le bouddhisme et beaucoup de pratiques spirituelles et d’expériences limites voire très dangereuses. Après quelques années, elle a fini par reprendre goût à la vie, à la création, et à l’amour, même si Pau sera toujours en elle.
Un récit scotchant, tranchant, sec parfois mais aussi bourré de poésie, inégal collage de listes, un rythme particulier d’une écriture très personnelle, très saccadée.
Bouleversant.

Toutes les vies de Rebeka Warrior, 2025 aux éditions Stock. 280 pages. (Sortie le 20 août)

Texte © dominique cozette

Un perdant magnifique

Je ne connaissais pas Florence Seyvos, j’hésitais à acheter ce livre plutôt mince, j’en voulais pour mon argent… mais je n’ai pas regretté. Ce livre, Le perdant magnifique, est lui aussi magnifique.
C’est un portrait. Mais il y a portrait et portrait, celui-ci est fascinant, comme un Bacon, variable, mouvant, inclassable, impressionnant.
Il s’appelle Jacques, c’est le beau-père d’Anna, la narratrice, il n’arrête pas de monter des affaires qui se cassent la gueule, de promettre des monts et merveilles, de se ruiner, mais de vivre plus haut que son cul sans se soucier des ennuis qu’il procure à sa femme qui éponge tout derrière lui. Il est extravagant, fantasque, tyrannique, maniaque, ingérable. Il y a donc Anna, sa soeur très complice Irène et leur mère qui ne touche pas terre et l’excuse de tout sans amour excessif.
Ils vivent entre Abidjan où il fait ses affaires et au Havre où la mère a acheté une maison pour que ses filles puissent étudier en France. Parfois, les adultes sont à Abidjan ensemble, laissant les deux ados se débrouiller (faire des bêtises), parfois il ne donne plus signe de vie, ni d’argent (il emprunte des sommes folles) durant des semaines. Malgré tout, on l’aime d’une certaine façon, on ne lui souhaite pas de mal. (Lisez la toute première page en librairie pour avoir une idée)
Puis un jour, il revint amaigri, malade, à bout de forces. Il faut s’occuper de lui, il n’aime pas… Il mourra de tous ses excès.
Extrait qui donne le ton que ressentent ceux qui vivent avec lui : « Mais si jusqu’ici bien des catastrophes avaient été évitées, il n’y avait pas eu de coup de théâtre, seulement le sentiment épuisant de nager la tête à ras de l’eau, à la merci d’une série de vagues plus fortes que les précédentes. »
Quand je lis un tel portrait, je ne peux qu’admirer la force de création de l’autrice pour imaginer aussi riche personnage, débordant de folie et de savoir-vivre, de culot et d’attention aux autres, d’ambivalence et de gentillesse… C’est hallucinant, oui, je suis fascinée par cette inventivité et la façon de peindre… Elle est aussi scénariste.

Le perdant magnifique de Florence Seyvos, 2025. Editions de l’Olivier. 144 pages, 19,50 €

Texte © dominique cozette

Ecoutons causer la Duras

Superbe initiative de Points d’avoir sorti Le dernier des métiers, un ensemble d’interviews de Marguerite Duras écrits, passés à la télé et à la radio, présentés chronologiquement entre 62 et 92 où elle revient sur ses écrits, ses films et son théâtre.
Ce sont des paroles cash, elle parle sans filtre et c’est un ravissement, lol, elle te balance des étincelles d’intelligence, de bon sens, d’humour et des petites rages aussi contre plein de choses, nous parle de ce qu’elle adore, les films de télé ringards qu’elle regarde la nuit car c’est le reflet de la vie. Ses saillies décoiffent, surprennent, posent question, sa pensée est fluide et tortueuse mais n’y passe aucune ironie. Elle semble toujours sincère car je crois qu’elle se fiche de ce qu’on pense de ce qu’elle dit, mais pas de ses écrits qu’il faut absolument aimer pour ne pas lui faire de peine.
L’analyse, non, le ressenti de ses œuvres d’une interview à l’autre n’est jamais fixe, ça bouge, ça se reforme sans arrêt, son cerveau continue à tricoter, parfois elle lâche une maille et c’esr déstabilisant pour la pauvre béotienne que je suis. J’avoue que j’ai un peu molli sur son théâtre que je ne connais pas mais pas sur ses films.
Elle y évoque aussi Yann Andrea, son alcoolisme… forcément. Ses prises de positions sur le colonialisme, son enfance très pauvre…
Le chapitre qui m’a le plus amusée ou séduite est la transcription de la spéciale Pivot à elle consacrée. Pleine de charme, de tendresse, de piques, quelle intimité entre ces deux-là !
Ce livre permet aussi de se remémorer des détails de tout ce qu’elle a produit, c’est énorme, de saisir la vision de cette grande bonne femme pleine de réparties, et son regard affuté sur l’époque qu’elle vit. Irrésistible !

Le dernier des métiers Marguerite Duras, aux Points. 500 pages, 10,80 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #707

Cette semaine, queue de comète pour la pipapatrique, le(s) scandales Dati et consorts. Sont tous en train de se faire cuire le cul sauf… notre bon premier Sinistre qui a décidé de nous endormir bien profond avec son bourre-mou qui peine à contenir toutes ses folles idées, hum. Ce ne sont pas les plus folichonnes des Fessebouqueries, je confesse, elles auraient comme Duplomb dans la tête comme tout ce fatras de vilenies, de coupes sèches dans les budgets utiles, suppressions des commandes de Canadair au profit de nouveaux chars d’assaut anti-émeutes. On voit ce que ça a donné, mais quelle importance ces soldats du feu puisque les gens importants se pavanent dans des lieux bien protégés. Oui, bon, d’accord,je suis ouin-ouin et ça me défrise, alors tchin avec vos friends et les miens !

  • PO : Insolite : Patrick Sébastien séduit la gauche radicale avec son nouveau tube « C’est la turlutte finale »
  • MK : Wauquiez, LePen, Bayrou, Duplomb, Fnsea, allez-vous faire acétamiprider puisque c’est bon pour la santé !
  • PML : Laurent Duplombdanstoncul.
  • BR : La politique Française, c’est un mec qui porte un bracelet électronique qui explique au micro d’une radio possédée par un milliardaire condamné pour corruption qu’une femme qui détourne 7 millions d’euros d’argent public se situe dans l’arc Républicain.
  • PO : – Il faudrait aussi interdire le vinaigre islamique…- Non Jordan, c’est balsamique, vinaigre balsamique…
  • BO : Dati c’est l’incarnation de ce qui est détestable dans la politique : corruption, orgueil, grossièreté, mensonge, mépris, manque de culture… c’est normal qu’elle fasse partie de ce gouvernement, elle en possède toutes les qualités requises.
  • SO : Le Parisien révèle que les Macron paient leurs frais personnels. Quelles frais personnels ? Ils sont nourris, logés, chauffés, coiffés, maquillés, véhiculés. Elle est habillée par Vuitton. Que leur reste t-il comme dépenses personnelles ?
  • PO : « François Bayrou lance un podcast pour parler du budget « en direct avec les Français ». « Comme il va faire chaud à nouveau j’ai pensé que c’était une bonne idée de brasser de l’air »
  • CC : Le titre du podcast c’est Père Castor raconte nous une histoire.
  • BL : Merci à Bayrou qui réussit avec son podcast l’exploit d’endormir mon fils en moins de 5 minutes ! Ronflement démocrate.
  • NMB : ATTENTION ! Un monsieur en cravate et chemise blanche s’exprime sur Youtube en dépensant de l’argent public pour nous dire d’arrêter de dépenser de l’argent public. Soyez vigilants
  • JFC : Sachant qu’un YOP coûte 1,85€ et entraîne 2 mois de prison ferme à l’auteur du vol à Carrefour, combien de mois de prison ferme risque Rachida Dati pour 900 000 € d’argent public si elle était condamnée ? Moi je trouve 972 972 mois de prison soit plus de 81 000 ans de prison…
  • LD : Marlène Schiappa mariée en secret. La réaction de Roselyne Bachelot a de quoi surprendre ! Son “ Félicitations morue ” est un peu gênant.
  • MA : Dans la première vidéo de sa chaîne YouTube qui va révolutionner l’étude du sommeil tant il est soporifique, Bayrou explique qu’il ne prend pas de vacances. Hé oui, c’est impossible, il faut travailler pour ça.
  • MA : Comme c’est la saison des incendies, on va réécouter bien attentivement le Macron d’octobre 2022 nous promettre qu’il allait remplacer la flotte de Canadair et porter leur nombre de 12 à 16. Merci patron.
  • PM : On veut des Canadairs, pas des cadeaux aux milliardaires …
  • NMB : Bayrou : Le feu est incontrôlable comme la dette de la France, c’est pourquoi je ferai demain une vidéo sur ma nouvelle chaîne YouTube pour vous donner toutes mes astuces pour lutter contre les incendies.
  • CM : « Contre la canicule, idée Bayrou : des sachets de glaçons mis devant les congélos ». La cocaïne est livrée en tonneau au conseil des ministres?
  • PA : Je ne dis pas que les hommes ont bien changé, je dis juste que nous sommes passés de Lino Ventura à des hommes sojas de 60kg en bermuda de lin bio, se déplaçant en trottinette et faisant des crises d’éco-anxiété entre deux stages de poterie inclusive.
  • MA : Ça donne du contexte de dire que Retailleau et Bayrou qui s’inquiètent du réchauffement climatique ont pris deux avions différents pour aller à Nîmes faire des photos devant les flammes ?
  • PA : Selon une étude sérieuse, un Français sur Sète a plus chaud qu’un Français sur Troyes.
  • MA : 7500 vues pour la dernière vidéo de Bayrou. C’est ce qu’on appelle parler dans le vent.

Illustration evija laivinia

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

La chasse à the mec

Manuel de chasse et pêche à l’usage des filles est un livre facile, idéal train, plage, voiture, piscine… et en format poche. Il est léger et rigolo et ça fait du bien aux zygomatiques des boyaux de la tête. Melissa Bank nous raconte l’histoire de Jane, une typique New-Yorkaise pas très décidée sur sa vie future, qui bosse dans l’édition. Comme beaucoup, elle aimerait tellement rencontrer celui qui fera son grand bonheur mais toujours elle se plante, oh comme c’est bizarre.
Le livre est construit en chapitres assez longs styles nouvelles, qui se bouclent à chaque fin de romance. Ce n’est pas forcément dans l’ordre chronologique mais on s’en fiche. Les passages les plus humoristiques sont tout le début avec des répliques tranchantes et inattendues, puis une drôle d’histoire avec un hommes de plus de soixante-dix ans, ex-amant de sa vieille tante excentrique, qui a pour obsession de lui apprendre la vie et les bonnes manières, la féminité, le bon goût. Il est riche, ça aide.
Et comme elle se plante et se replante, elle se décide enfin à acheter ce genre de livre à succès intitulé Comment rencontrer l’homme idéal et l’épouser. Car elle le sait, elle le sent, elle n’a pas la technique pour pécho. Là, il faut tout lui réapprendre, et la voix off des deux autrices de ce manuel n’arrêteront pas de l’empêcher de faire des conneries qui risquent d’éloigner définitivement le merveilleux homme avec qui elle a eu une touche au mariage de sa meilleure amie. Donc qui l’empêchent d’être drôle (ça fait peur aux hommes) d’être intelligente (idem), d’être spontanée, trop enthousiaste, à disposition quand il le demande etc… Ça lui fait bien du mal à cette pauvre Jane ce carcan d’interdits et rien ne dit que ça peut marcher. Ça marche ? Je ne le vous dirai pas…

Manuel de chasse et pêche à l’usage des filles de Melissa Bank (décédée en 2022), 1999 et ressorti en poche chez Rivages poche. Traduit par Françoise Cartano. 254 pages, 8,70€

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #706

C’est sûr qu’on ne peut pas rire de tout avec n’importe qui, c’est pourquoi le thème principal de ces Fessebouqueries est la turlute. Petit rappel : Turlute était le nom du chien d’Anémone qui ne se privait pas de l’appeler à forte voix dans la rue. Mais aujourd’hui, nous sommes confrontés au douloureux problème de la turlute exécutée brièvement par une dame d’âge mûr sur cet artiste raffiné qu’est Patrick Sébastien, le roi de la verve et du bon goû( (faudrait demander à la dame) dans un camping de nudistes au Cap d’Agde. Comment tomber plus bas ? C’est ça qui a fait le buzz devant tant d’actu douloureuse, maudite, effrayante, énervante, inquiétante, récurrente. C’est le mois d’août, on est là pour se détendre et penser au sexe (de Pas Trique Sébastien, beurk). Consolons-nous en tchin-tchinant joyeusement, dear friends…

  • BLR : Interdit de fumer sur les plages, interdit de mettre des paniers à cornichons dans les boîtes de cornichons, interdit de se faire sucer sur scène pendant le 3ème refrain des sardines, qu’est-ce qu’on peut encore faire dans cette France wokiste ?
  • NMB : Je vous trouve bien sévères avec Patrick Sébastien qui se fait sucer en plein spectacle alors que nos politiques nous enculent à sec depuis des années dans l’indifférence générale.
  • NP : LA question n’est pas tellement « Pourquoi est-ce qu’une femme a mimé une fellation sur Patrick Sébastien en plein concert ? » mais « Pourquoi est-ce que des gens vont à un concert de Patrick Sébastien ? »
  • HE : Le niveau de folie furieuse qu’il faut pour que l’idée « je vais monter sur scène et sucer Patrick Sébastien par surprise devant tout le monde » germe dans ton esprit.
  • JM : Les Français se scandalisent plus quand une naturiste suce Patrick Sébastien que quand Bayrou suce leurs économies.
  • EL : Finalement Patrick Sébastien est le mec qui ressemble le plus à Trump. Riche, vulgaire, populaire, des idées primaires sur tout, showman, bronzé. Il lui reste à apprendre le golf et trouver un slogan genre « petit bonhomme en mousse Again ». Il peut gagner ! Nous sommes américains.
  • BR : Franchement, qu’est-ce qui incarne mieux la France que Patrick Sébastien en chemise à fleurs qui se fait pomper sur scène pendant les sardines au Cap d’Agde ? Rien !
  • RP : Patrick Sébastien au Cap d’Age, c’est quand même d’un autre niveau que les Ricains qui s’emballent pour un vague câlin au concert de Coldplay.
  • OB : Parfois j’ai de l’espoir dans l’humanité, et puis je pense à tous ces gens qui économisent toute l’année pour se balader à poil et boire des bières tièdes devant le zgueg de Patrick Sébastien au Cap d’Agde.
  • SJR : Ça se fait sucer sur scène et après ça vient chouiner en demandant pourquoi on se moque de la mentalité ferias barbecue option gros rouge sauciflard.
  • BM : Imagine tu vas en camping avec ta famille et ta mamie monte sur scène pour sucer Patrick Sébastien, mdr.
  • BT : C’est quand même con que TPMP n’existe plus car ce soir on aurait eu l’interview de la nana qui a sucé Patrick Sébastien.
  • – CM : Lisbonne : le président va piquer une tête tranquille au milieu des badauds, sans garde, sur une plage ouverte à tous.
  • MA : C’est reparti pour les vacances des Macron à Brégançon où son dispositif de sécurité démesuré nous coûte 60000€ par baignade. Souriez c’est vous qui payez.
  • NMB : Liste des grands disparus de ce mois de juillet 2025 : – deux jours fériés – le soleil – le panier à cornichons. Merci à eux, nous ne les oublierons pas.
  • GD : La pétition a déjà obtenu 600 000 signatures de plus que LR au second tour des législatives 2024. On comprend que ça vexe ce tout petit parti ridicule.
  • DB : La Chine interdit l’abattage de ses chênes, achète les nôtres, les transforme, puis nous revend les produits finis… à bas prix ! Pendant ce temps, nos scieries manquent de bois et licencient ! On marche sur la tête…
  • CL : À l’atterrissage le pilote nous a fait tout un calcul pour conclure par « Pour ce trajet vous avez consommé 2,5L aux 100 par personne, ce qui est bien moins que mon scooter qui, lui, ne traverse pas les océans. Bonne journée »
  • ZO : « Bertrand Cantat isolé : son entourage inquiet . » Oh le pauvre … et vous pensez que ses ex sont isolées? Ah bah non je suis conne, elles sont toutes mortes.
  • US : Attendez depuis quand l’Ordre National des médecins serait plus qualifié pour parler de danger sanitaire que la FNSEA, l’agro-business, le lobby agrochimique et ses relais presse ? Restons un minimum lucides svp.
  • CD : J’apprends que Wauquiez est maintenant obligé de rendre publiques ses notes de frais. Je ne sais pas si on va rire ou pleurer.

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Sur Tristan Egolf

L’invention de Tristan d’Adrien Bosc tente de retracer la courte de vie de Tristan Egolf dont certains parmi vous connaissent l’histoire qui commence comme un conte de fée. Quoiqu’une enfance un peu pénible gâche la sauce. Enfin, ce fou d’écriture, américain, débarque à Paris sans le sou fin du siècle dernier et pour vivre, fait la manche sur le pont des Arts. Il est aussi musicien. Une jeune fille de seize ans, touchée par ce grand jeune homme atypique, lui parle et ce n’est autre que la fille de Patrick Modiano, Marie. Ils finiront par vivre ensemble, à Paris, à Londres. L’écrivain l’aime beaucoup et un jour, il voit le manuscrit de son livre sur la table, et bien que ne parlant pas couramment anglais, a la profonde intuition que c’est un chef d’œuvre. A partir de là, il va tout faire pour l’éditer en français. Il faut savoir que tous les éditeurs et agents américains contactés par Egolf n’ont pas donné suite.
Cela prend un certain temps. Puis le livre sort d’abord en France puis aux Etats Unis puis partout. Il s’appelle Le Seigneur des porcheries, livre plutôt trash, dur, épais, dense, un coup de massue. A ce moment-là, Egolf est reparti au pays, dans son bled.
Il vit très mal ce succès d’autant plus que ses deux livres suivants passent inaperçus. Cet auteur est un écorché vif, doublé d’un junkie devenu alcoolique, il se détruit, il pense que sa carrière est foutue. Il souffre terriblement. Ce qui ne l’empêche pas de faire un enfant, une fillette dont il est fou. Mais hélas, la dépression prend le dessus et il se suicide à 30 ans.
Des années plus tard, Adrien Bosc va tenter, sous le pseudonyme d’un journaliste américain (mauvaise idée, ça brouille la lecture) va enquêter en France comme aux Etats Unis sur la courte vie du jeune homme. Il ne rencontrera cependant pas les principales personnes de son entourage proche.
C’est intéressant mais pas très bien mené (je trouve), il y a des redites et quelques longueurs et finalement on n’est pas très avancé à la fin de l’ouvrage. Néanmoins c’est agréable de se plonger dans cette histoire qui conte les affres de l’écriture pour certains auteurs perfectionnistes.

L’invention de Tristan d’Adrian Bosc, 2025 aux éditions Stock. 250 Pages, 20,50 €

Texte © dominique cozette

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