Que s’est-il passé dans le lotissement ?

Rentrée Littéraire. Ça commence fort, Le lotissement de Claire Vésin : une ado en colère est en train de mettre le feu au garage de leur pavillon. C’est évident qu’elle est en rébellion et en veut au monde entier (ses parents) mais il y a eu d’autres événements tragiques dans ce petit coin tranquille de Seine et Marne.
La narratrice, trente ans après les faits qui se sont produits dans les années 80, va remonter le temps pour essayer de comprendre.
C’est un roman choral, chaque chapitre ouvre sur un des protagonistes de cette histoire sordide. Il y a bien sûr l’adolescente, petite nana provocante et agaçante, aînée de quatre enfants. Sa mère, débordée, jamais aidée par le père. Il y a la reine du lotissement, Béatrice, femme parfaite, superbe, tirée à quatre épingles, amoureuse de son mari, quatre enfants aussi toujours impeccables, un modèle quoi. Il y a François, le garagiste, marié et père, beau mec dont tombent amoureuses notre ado et plus tard, la nouvelle institutrice. Cette institutrice remplaçante venue de Guadeloupe, très jeune, très belle, très court vêtue, qui, manquant d’expérience, enseigne principalement la poésie à ses élèves de CM1 et 2. Et la mère d’un garçon différent qui va dénouer les liens à la fin du livre.
Ce roman se compose donc de petites vignettes sur la vie de ces voisins, avec leurs manies, leurs qualités et leurs défauts, leur complicité ou non et leur regard sur les années en question. La construction de petits immeubles de logements sociaux, pose problème car ils vont forcément attirer des gens non désirés, pas de leur milieu, le racisme larvé, etc. Et comme dans beaucoup de romans de cette rentrée, les chansons d’époque seront abondamment évoquées.
C’est une lecture agréable, fluide, pleine de personnages attachants.

Le lotissement de Claire Vésin, 2025, à la Manufacture de livres. 264 pages, 19,90 €

texte © dominique cozette

Devenir écrivain

Rentrée littéraire. Ce livre, Devenir écrivain d’Alexandre Lacroix, n’est pas un tuto pour ceux que la plume gratouille, c’est son histoire et comment il y est parvenu. C’est en l’entendant à France Inter dans l’émission de Charles Pépin, Sous le soleil de Platon, que j’ai eu envie de le lire. Chance, la personne par qui j’ai tous ces livres de la rentrée en avant première, l’avait reçu.
Notre héros, Alexandre puisque c’est lui, a toujours en envie de faire ce métier, il se serait damné pour ça. Il n’a pas de très grandes ambitions à part ça et pourtant, il est très doué pour les études. Néanmoins, il est très souvent seul, jamais sans ses lectures du genre costaudes et intello, ne fraye pas beaucoup avec les dames, ce n’est pas non plus son sport favori.
En fait il trimballe depuis ses onze ans, un paquet toxique, la mort de son père. Ou plutôt la pendaison de son père qu’il a découverte en rentrant de l’école. Vous parlez d’un souvenir. Mais avant de se décider à écrire sur ce douloureux problème, il procrastine, intelligemment, en absorbant le maximum de bouquins. On le trouve au quartier latin, dans quelques bistrots, parfois mal accompagné, mais aussi flanqué d’une maîtresse régulière avec qui ils ne font que l’amour, rien d’autre.
Quand il se décide à raconter et à montrer la première mouture de son texte qui commence par la pendaison, il se prend un gros vent. Puis il intéresse un jeune éditeur chez Grasset. Puis il aura son contrat mais le bouquin ne peut sortir que dans un an et demi. Il continuera ses études mollement, sa relation avec sa nouvelle fiancée, ses beuveries avec des potes de rencontre dans le bar d’en bas. Son bouquin va être de nouveau refusé malgré un travail de trois ans puis… surprise.
En fait c’est une histoire vraie, son livre qui s’appelle Premières volontés existe comme son tout premier livre et les anecdotes qui y sont narrées sont assez croustillantes. Moi qui ai été chez Calmann et Grasset, je peux confirmer que les personnages cités par leur vrai nom, existent bel et bien.
Et puis, bien d’autres ouvrages ont suivi, romans, essais, réflexions. Celui-ci sort le 21 août.

Devenir écrivain par Alexandre Lacroix, 2025 aux éditions Allary. 370 pages.

Texte © dominique cozette

Un gay chez les cathos

Rentrée littéraire. Formidable ce livre dont il est (encore) peu question dans le fatras de la fin d’été et qui sort le 3 septembre. Clandestin familial de Jean Desportes nous fait pénétrer dans le monde très fermé des grands bourgeois, capitaines d’industrie et autres top managers, grandes écoles,ultra-cathos, qui vivent en communauté, marient leurs filles avec leurs fils à la suite de rallyes, se rendent à la messe tous les dimanches, ont leurs bonnes œuvres, leurs Cercles, leurs country clubs, vivent dans les beaux quartier et sinon, Gstaag, Megève et autres destinations de choix. Personnel domestique of course et surtout, bien pensance et nobles valeurs.
Hubert Dubreuil dirige une grosse entreprise de parfums haut de gamme transmise par sa riche épouse qui lui laisse quartier libre. Elle a dû sacrifier un beau métier artistique pour élever ses quatre enfants dans la foi et la tradition.
Nous allons suivre l’aîné, Antoine, charmant garçonnet, gracieux, pas très meneur, qui n’aime pas les jeux violents. Dès son enfance, on pourra deviner qu’il n’est pas l’héritier que son père attendait pour lui succéder. Il se sent étranger un peu partout où il se trouve, école, famille. C’est un bon garçon, tranquille, conscient de l’importance de la famille dans la vie. Il ne veut pas déplaire, mais plus il grandit, plus son orientation sexuelle, qu’il étouffe, le fait se sentir honteux. Oh, bien sûr, il y a quelques tontons scandaleux dont on a tu les frasques. Lui est constamment en proie aux questionnements de cette nombreuse famille qui ne le voit jamais joliment accompagné, ce n’est pas ce qui manque, les beaux partis, et en plus il est séduisant.
Chacun de son côté, famille et lui, ménage les susceptibilités. Cependant, il faut bien s’arranger quand on veut l’embarquer à la manif pour tous derrière Boutin et Frigide Barjot.
Et quand il se sera libéré des chaînes familiales, il en fera des bringues de rattrapage dans son petit studio, il n’a que trop perdu de temps. Et puis un jour, le grand amour. Mais encore hélas, du point de vue de ses proches quand ils l’apprendront, il s’agit d’un transfuge de classe, fils d’immigré espagnol, parents pauvres etc…
C’est un roman très détaillé sur tout ce qu’il s’est passé ces dernières quarante années (Sida etc) au sujet des homosexuels. Le milieu que l’auteur décrit comporte certes pas mal de clichés mais c’est passionnant d’aller au cœur de leurs états d’âme et de leur bondieuserie. Il n’y a pas prétexte à ironie, c’est ainsi que ces gens vivent sans souhaiter de mal au pauvre pêcheur qui fait aussi ce qu’il peut pour ne pas choquer. Très instructif et même palpitant.

Clandestin familial de Jean Desportes, 2025, aux Editions du Rocher. 464 pages.

Texte © dominique cozette

Justine cherche sa mère désespérément

(Rentrée littéraire). Justine, vingt ans après la mort de sa mère, continue à souffrir de son absence. Dans Une drôle de peine, elle décortique ce qui lui reste de souvenirs (glauques) de sa petite enfance avec sa junkie de maman qui n’a pas su s’occuper de la fillette qui a fini chez son père. Oui, une enfance pourrie où sa maman, superbe mannequin, vivait sur un grand pied grâce au fric de son ex-mari, alcool, amants et amantes, vie à poil, sans morale mais avec des éclairs d’amour dont était dingue la fillette. Jusqu’à ce qu’on la retrouve toute petite endormie sur un palier. La mère volait beaucoup, elle est restée quelques mois À Fleury Merogis et a perdu la garde.
Révision : Justine est la fille de BHL, apparemment un bon père. Il est tombé raide dingue de la mère, une superbe mannequine mais l’a quittée à la naissance du bébé, tellement instable, tellement border line. Pour arranger le tout, Justine a vécu une tendre relation avec Raphaël Einthoven tandis que Carla B. qui roucoulait avec le père de Raph, a fait main basse sur le fils, a fait un gosse avec lui et une chanson sur lui tandis que Justine ne s’en remettait pas… C’est très endogamique tout ça. Aujourd’hui, elle est depuis vingt ans avec un acteur réal, ils ont deux enfants. Mais ça n’empêche : elle est restée bloquée à cette enfance tronquée, avale des tas de cachets, fait ch… tout le monde et décide de partir à la chasse aux souvenirs.
C’est comme du Closer, j’exagère à peine, mais ça m’a accrochée, ses rapports avec son père connu sont intéressants, les détails qu’elle déballe sur sa famille notamment les grands-parents maternels peuvent être gênants et l’évolution du cancer de sa mère sont parfois très crus. N’empêche, le chagrin semble énorme, poignant, inexorable et elle assume tout ce qu’elle même a de gênant pour son entourage.
La quatrième de couv annonce la couleur :  » Est-ce que tu me vois, maman ? J’ai deux crédits à la banque, deux enfants que j’étouffe, quatre chats dont deux débiles et une estropiée, des rides en pattes d’araignée autour des yeux et des oignons aux pieds, le même amoureux qui me supporte et tient bon depuis vingt ans, quelle dinguerie, je ne suis ni parfaitement féministe, ni tout à fait écologiste, ni vraiment révoltée, pas encore alcoolique, plus du tout droguée : je mets beaucoup d’énergie à essayer de ne pas te ressembler, maman, je n’ai pas pu être une enfant et je ne sais pas être adulte. « 
Il se dévore comme une assiette de tapas…

Une drôle de peine de Justine Lévy, 2025, aux éditions Stock. 190 pages

texte © dominique cozette

Sarah Gysler nous emmène

(Rentrée littéraire). J’ai loupé Petite, le premier livre de Sarah Gysler qui a fait un tabac. Mais ce deuxième, Emmenez-moi, est bien placé pour connaître le même sort. C’est un bouquin formidable, l’histoire de sa courte vie, elle est jeune, elle enchaîne les conneries que la pousse à faire le « pou », sale bestiole qui vit dans on cerveau, et la convainc d’acheter un rafiot, une vraie affaire pourrie. Sarah (c’est son histoire) vit en Suisse, plus ou mois chez son père, ça dépend de ses pérégrinations, un père férocement adorable, ouvert à tout notamment aux fêtes, aux amis de ses gosses à qui il offre toujours ses énormes raclettes et chez qui hurle toujours la musique, principalement les variétés que tout le monde peut entonner avec lui et particulièrement Renaud, son idole. Un mec formidable avec qui elle partage un amour inconditionnel. Donc elle fait des haltes chez lui mais cette fois, elle est partie pour Port St Louis dans le delta du Rhône pour naviguer jusqu’en Espagne avec trois potes sur cette ruine même pas aux normes. Elle passe sont temps à vomir puis est elle réellement malade. Halte à tout. Son rafiot sera sa ruine.
Retour au bercail mais ce qui l’attend n’est vraiment pas drôle : son père, la petite cinquantaine, est malade depuis des années et il a fini par se décider pour le suicide assisté, il n’en pleut plus. Pas de pathos du tout dans les semaines qui précèdent le grand départ, tout le monde participe, « la vieillerie » organise la fiesta et ça se passera comme il a dit.
C’est débridé, c’est joyeux, c’est triste aussi, c’est surtout que Sarah n’arrive pas à digérer cette mort. Elle va encore errer de conneries en absurdités, par exemple elle va se faire engager dans une boîte de funérailles pour maquiller les morts, ça n’aura qu’un temps, et tout à l’avenant. Elle vacille, elle va tomber puis se rattrape à un très vieux chat aveugle qui la colle, ça grince de partout, c’est vivifiant, c’est poignant et ça va s’arrêter au premier anniversaire du départ du père, fêté de ouf, encore une sacrée partie où tout est permis… (Emmenez-moi fait bien entendu référence à la chanson de Charles)
J’ai adoré et je cours acheter Petite pour ressentir les mêmes joies de lecture.

Emmenez-moi de Sarah Gysler, 2025 aux 2ditions Equateurs Roman, 190 pages, 19 €.

texte © dominique cozette

La Dame aux oiseaux

(Rentrée littéraire) La Dame aux oiseaux de François Garde nous mène dans un petit port perdu de Bretagne. Tom s’en est éloigné mais quand il apprend que sa mère est malade et y vit seule, il revient au pays et décide d’y rouvrir un bistrot car tous les bars ont fermé alentour et qu’il n’y a plus de vie sociale. Sa mère l’aidera parfois. Les journées sont longues et chargées, Tom n’a que le temps de bosser et de boire des coups avec ses vieux copains d’enfance. Un bonhomme taiseux s’y installe, c’est un passeur dit-il.

Et puis il y a la Dame aux oiseaux, une sexa qui vit à la pointe, seule, et ne vient jamais au village. Sa maison est une vieille bâtisse superbe, bien cachée et difficile d’accès. Et, alors qu’il lui répare quelques dommages, elle commence à lui raconter le grand amour qu’elle a connu avec son père, père qui s’est tué à moto quand il était bébé. La mère de Tom, qui en a souffert, voit cette nouvelle relation d’un très mauvais œil mais ne peut empêcher l’attraction de cette femme charmeuse, élégante sur son fils. Elle lui apprendra enfin tout ce que sa mère a dissimulé.
On l’appelle la Dame aux oiseaux car depuis des années, elle ramasse les oiseaux morts sur la plage et en fait des petits articles qu’elle poste. Ils ont intéressé des ornithologues dont un savant qui est venu travailler chez Tom.
Le mystère qui entoure la vie du père de Tom s’éclaircit peu à peu mais de sales événements vont en découler. Un petit polar sans prétention, parfois naïf, mais assez distrayant. Beaucoup de choses à apprendre sur les plantes et les oiseaux…

La Dame aux oiseaux de François Garde, 2025 aux Editions Grasset. 288 pages

Texte © dominique cozette

Les promesses orphelines

Les Promesses orphelines de Gilles Marchand, c’est l’histoire de Gino, fils d’immigré italien arrivé en France. Un baby boomer qui rêve, c’est l’époque : marcher sur la lune, les voitures qui volent etc.. Il rêve tellement qu’il en oublie de bien travailler à l’école et ça va lui jouer des tours car plus tard, il projette de participer aux nouvelles conquêtes du progrès, notamment l’Aérotrain, ce train suspendu, prouesse technique qu’il finit par aavoir dans la peau. Il veut lui aussi changer le monde. Hélas, ses niveaux d’études sont trop faibles, il participera, certes, mais comme simple ouvrier.
Il vit dans un bled près d’Orléans avec son frère et sa mère depuis que leur père est mort quand il avait huit ans. A l’école, Gino rencontre non seulement un garçon différent que tout le monde méprise mais surtout le grand amour de sa vie qui le restera jusqu’à sa mort. Cette magnifique personne a d’autres ambitions que de croupir ici et rien ne sera vraiment engagé entre eux.
Cette histoire nous ramène dans ces années conquérantes, les immenses idées pour reconstruire le pays. Mais on se situe aussi au ras de sa petite vie, les bals où il se rend régulièrement, puis les juke box, la mob etc…
Notre anti-héros est bien modeste, me direz-vous, c’est ce que j’ai pensé au début du livre et puis je m’y suis attachée, comme à l’écriture simpliste parfois un peu neuneu qui correspond bien au personnage. Et puis on se laisse entraîner par ses rêves, puis l’assomption de la réalité médiocre, sans acrimonie ni haine, c’est comme ça.
La fin nous accorde sa dose de romantisme dans l’univers implacable de la vie ordinaire et la difficulté de s’y réaliser pleinement.

Les Promesses orphelines de Gilles Marchand, livre de la rentrée 2025, Aux Forges de Vulcain. 288 pages, 20 €

Texte © dominique cozette

Perpétuité

(Rentrée Littéraire) Perpétuité de Guillaume Poix se joue à l’intérieur d’une prison du sud de la France. Tout s’y déroule en une seule nuit : unité de temps et de lieu, pour les surveillants, gardiens, et supérieurs d’astreinte. C’est étouffant, chacun d’eux a ses problèmes personnels très délicats à gérer de loin mais tous espèrent, vainement que la garde sera relativement tranquille. Oui, vainement quand on sait qu’ici comme partout dans notre beau pays, les incarcérés sont beaucoup plus nombreux que le nombre de places (matelas par terre…) et que beaucoup devraient être en hôpital psychiatrique.
Ce soir, pourtant, un grand événement est attendu : le transfert d’un monstre, célèbre et cruel serial killer, sous très grosse garde car son procès se fera dans le coin. Surveillance accrue, tension au max. Hélas, il y aura d’autres « incidents » graves, pétage de plomb avec agression, et suicide.
Il y a évidemment les rivalités, jalousies ou parfois épisodes sexuels, racisme, et sexisme car le personnel pénitentiaire est tenu de respecter la parité.Ça court dans tous les sens, les pompiers interviennent, les rapports doivent être faits dans l’instant et le dîner qu’ils se font la nuit à tour de rôle reste souvent en rade. Les dialogues sont excellents, les actions et manœuvres diverses (les portes, les œilletons, les fouilles…) y sont décrites avec une immense précision (longue liste de remerciements), on s’y voit, on les plaint, c’est des boulots de merde épuisants, stressants au maximum et ultra-dangereux car ils ne sont pas armés.
Chaque personnage est décortiqué, les épithètes et autres appositions font florès, c’est très riche et ça contribue à donner de la touffeur à ce récit sans concession, d’une noirceur, d’une violence et d’une brutalité impressionnantes. Je ne ‘ai pas lâché de la journée et d’une partie de la nuit.
Quelle écriture !

Perpétuité de Guillaume Poix, 2025 aux éditions Verticales. 334 pages, 22 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #708

C’est la bouche en cul de poule que je vous rapporte l’actu la plus commentée de la semaine. Il eût été dommage que le sot l’y laisse et qu’elle nous reste en travers du croupion. Je parle du nouveau privilège de la présidente de l’Assemblée qui fait garder ses cocottes chéries par les CRS — lisez ce florilège — pendant qu’elle se fait rôtir l’aile et la cuisse loin de nos petits problèmes de méduses qui bloquent les centrales nucléaires, de deux fous furieux qui veulent redécouper le monde mais ont oublié les couteaux, de premier ministre logorrhéique qui fait rien qu’à nous embêter et à nous distiller des astuces grotesques pour lutter contre la canicule tandis que notre ancien président, quel sot, oublie son bracelet électronique pour sortir au match en Italie et que l’actuel glisse sur son windsurf tranquillou à nos frais. C’est quand qu’on révolutionne et qu’on pique les têtes (au bout d’une lance) ? Vaut mieux trinquer, dear friends, le bonheur est dans le verre, tchin.

  • RR : « Rapport ! Les gars ont bien bossé cette nuit. Pondeuse s’était échappée mais on l’a coincée sur le perchoir. Blanchette et Roussette ont pondu deux œufs. Le CRS Dubois les a gobés et été mis aux arrêts. Nougatine et Paulette manquent à l’appel du matin. J’attends vos ordres. »
  • JLB : Canicule: « le décret que nous avons mis en place demande 3 litres d’eau par jour par personne de façon à ce que les salariés puissent s’hydrater autant que de besoin ». Eau plate ou pétillante? c’est un vide juridique.
  • EP : Ce décret ne va pas assez loin, et ouvre la porte à plusieurs questions. Combien doit-on boire d’un coup? Combien de bouteilles ai-je le droit de porter et de quelle taille? Sous l’aisselle gauche ou l’aisselle droite? * (longue suite en bas).
  • CM : La Chine en 2025 : Un tracteur roule seul, laboure, sème, récolte… et analyse le sol en temps réel. L’Occident, lui, en est encore à émettre des décrets pour « boire 3 litres d’eau par jour ».
  • CC : Je pensais qu’il fallait plutôt manger des piments, aller au sauna en doudoune et faire un semi-marathon avec des santiags.
  • PA : S’il vous plaît, priez pour mon fils qui a dû vider le lave-vaisselle, alors qu’il l’avait déjà vidé hier et qu’il est fatigué.
  • GS : Allez les chômeurs, bougez vous le cul à aller ramasser du raisin aux pesticides sous 50 degrés pour huit euros de l’heure, y’a l’abruti qui veut boire son rosé piscine de fdp.
  • JDL : Ce décret sur les bouteilles d’eau me fait penser à l’épisode de South Park où l’état oblige à avoir une ceinture de sécurité aux toilettes, sinon la police des toilettes vient vous mettre des amendes.
  • LG : Selon une enquête, les aspirateurs à salive des dentistes seraient reliés aux usines Contrex.
  • NW : Dati qui annonce la suspension du président de l’INA Laurent Vallet pour « la sérénité de l’institution » après sa mise en cause dans une affaire de stupéfiant, c’est vraiment le munster qui dit au maroilles qu’il sent mauvais…
  • JDL : Yaël Braun Pivet : « Je ne vis pas aux crochets de l’État et de la collectivité. Je fais ma vaisselle comme tout le monde ». Dans le monde réel : Réquisitionne des CRS pour nourrir ses poules.
  • SE : Les poulets devront nourrir les poules pendant que la dinde prend ses vacances…
  • GL : Quelle est la priorité de l’Etat ? La lutte contre l’insécurité, les narcotrafiquants ? Visiblement, c’est de garder la maison de la Présidente de l’Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet et de nourrir ses poules.
  • SSS : Ainsi donc du haut de son perchoir, Yael Braun-Pic Vert a demandé à des poulets de nourrir ses poules. Une vraie buse qui prend les français pour des gros pigeons !
  • PDJ : Une histoire de poules nourries par des poulets racontée dans le canard, j’en connais qui vont y laisser des plumes.
  • GL : Braun-Pivet a atteint la cot cot d’alerte.
  • HD : Mais je suis inquiet car je me dis qu’on doit être dans une sacré merde pour que la présidente de l’AN en soit arrivée à devoir élever des poules pour ficeler ses fins de mois.
  • PDJ : Pas surprenant, les méduses et la radioactivité, c’est une longue histoire. Tout le monde connaît le radon de la méduse.
  • SG : — Sarkozy devrait être en prison ? « Aménageons sa peine avec un bracelet électronique ». — Il devrait donc porter son bracelet ? « Retirons-lui, il a plus de 70 ans ». — Il est donc assigné à résidence le soir ? « Laissons-le aller voir du foot en Italie ». L’immunité des puissants.
  • RR : « Chef, on frappe, cogne, éborgne, torture, disloque, éparpille façon puzzle ? » « T’es pas fou, non ? C’est des poules de luxe »
  • FL : — Ok mission terminée, on rentre à la base, il faut aller arroser les géraniums de Yaël Braun-pivet…
  • JR : « Cela fait 40 ans que j’entends parler de réchauffement climatique, je suis surpris que les dirigeants n’aient pas eu l’info ! » Albert Dupontel.
  • SG : Pour 23,90 € à 46,90€ par mois selon l’option choisie, le facteur peut passer rendre visite à l’un de vos proches. Mais pour venir voir si vos poules vont bien, il existe une formule gratuite en passant par les CRS. Il faut juste être présidente de l’Assemblée nationale.
  • MN : Dites les amis pompiers, vous avez pensé à aller arroser le jardin de madame Yael Braun-Pivet ? Ça va pas se faire tout seul hein ?
  • PA : Ils sont bien sympas dans les pubs pour les lessives, ils vous disent comment se débarrasser des taches de sang, mais pas du corps !
  • CI : Un militant du Collectif Ibiza interpelle Darmanin : « Je voulais vraiment vous remercier pour votre action sur les violences faites aux femmes. Moi je fais comme vous, une pipe contre un service. » Darmanin : « je vous attaquerai en justice Monsieur. »
  • PO : Poutine/Trump : Qui aura le prix Nobel de la plaie ?
  • JDL : En quelques jours, on retiendra que les poules de Yaël Braun Pivet sont mieux protégées que les églises, l’arbre en mémoire d’Ilan Halimi et la flamme du soldat inconnu.
  • PA : — 19h00 : OK, mais juste un verre ! — 02h00 : C’est la chenille qui redémaaaaaaare
  • AS : 42° aujourd’hui en France. C’est dix fois moins que dans le slip de Patrick Sébastien.
  • SG : Bayrou c’est quand même le chauffard à contre-sens sur l’autoroute qui fait des appels de phares à tout le monde persuadé que tous les autres se trompent.
  • EM : En 1983 quand il faisait chaud en France c’était l’anticyclone des Açores, en 2025 c’est l’anticyclone du business du dérèglement climatique…
  • Bonus : Ce décret ne va pas assez loin, et ouvre la porte à plusieurs questions. Combien doit-on boire d’un coup? Combien de bouteilles ai-je le droit de porter et de quelle taille? Sous l’aisselle gauche ou l’aisselle droite? Avec quel outil et avec quel produits faut-il nettoyer une bouteille portée sous l’aisselle par 33 degrés? Est-ce différent s’il fait 32 degrés? Faut-il créer un délit de non assistance à porteur d’eau? Dans ce cas, quel sera le montant de l’amende? Et en cas de récidive ? Quel Tribunal faut-il saisir si un employé de 1m50 et 40 kg boit ses 3 litres d’eau et fait une crise rénale? Doit-on partager la bouteille? Même avec le collègue qui est malade et pue de la bouche? Ai-je le droit d’aller au WC après ? Combien de fois? Y a t-il une quantité minimale d’urine à respecter par voyage? Quel est la distance maximale à parcourir avant d’être autorisé à arroser la nature? Doit-on prévoir une fiole pour analyse immédiate de glycémie ? Avec quelle fréquence ? Combien de compteurs de bouteilles d’eau et de contrôleurs de volume d’urine doit-on embaucher ? …

MERCI À VOUS QUI ME SUIVEZ ET PARTAGEZ MES …
RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Une enfance adoptive pourrie

Je ne connaissais pas cette autrice anglaise célèbre, Jeanette Winterson, avant de lire Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? J’apprends qu’elle a déjà raconté une partie de sa vie calamiteuse dans Les oranges ne sont pas les seuls fruits, et ici, elle reparle beaucoup de ce qu’elle a déjà écrit.
C’est une petite fille adoptée à quelques mois par une marâtre qui ne pouvait pas avoir d’enfants (elle se refusait aux rapports avec son mari à elle soumis). Elle n’appelle jamais cette femme maman mais Mrs Winterson. Aucun amour ou sentiment maternel ou même humanité ne s’en dégage. Elle suit les préceptes d’un carcan religieux sévère, elle punit sa fille en l’enfermant la nuit dehors quel que soit le temps. Ils vivent dans un maison jamais chauffée, au diable un peu de confort, sans aucune culture sauf les préceptes pentecôtistes, c’est une enfance misérable, horrible qui font de la fillette quelqu’un d’ingérable à l’école comme ailleurs. Elle est violente, asociale, endurcie sous une carapace inattaquable. Ce qui la sauve : la lecture mais il faut ruser pour aller à la bibliothèque.
Outre la description détaillée de cette pauvre vie dans une petite cité minable, Winterson nous décrit avec une précision d’entomologiste tout tout tout ce qu’il s’y passe, dans ces années 50 et 60, les mœurs, la société, l’environnement etc… on s’y croit, c’est très intéressant tellement c’est dépeint et analysé.
Vers 15 ans, elle se fait une copine avec qui elle se révèlera lesbienne et quand sa mère le découvrira, elle aura droit à une séance très organisée d’exorcisme.
Elle se barrera très tôt, vivra dehors puis fera tout pour entrer à l’université, son désir absolu étant d’écrire.
Enfin viendra la quête de ses origines qui lui apportera enfin la réponse poignante à son profond questionnement. Superbe.

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? par Jeanette Winterson, 2011. Traduit par Céline Leroy. Aux éditions Points. 260 pages, prix poche.

Texte © dominique cozette

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter