
Les Promesses orphelines de Gilles Marchand, c’est l’histoire de Gino, fils d’immigré italien arrivé en France. Un baby boomer qui rêve, c’est l’époque : marcher sur la lune, les voitures qui volent etc.. Il rêve tellement qu’il en oublie de bien travailler à l’école et ça va lui jouer des tours car plus tard, il projette de participer aux nouvelles conquêtes du progrès, notamment l’Aérotrain, ce train suspendu, prouesse technique qu’il finit par aavoir dans la peau. Il veut lui aussi changer le monde. Hélas, ses niveaux d’études sont trop faibles, il participera, certes, mais comme simple ouvrier.
Il vit dans un bled près d’Orléans avec son frère et sa mère depuis que leur père est mort quand il avait huit ans. A l’école, Gino rencontre non seulement un garçon différent que tout le monde méprise mais surtout le grand amour de sa vie qui le restera jusqu’à sa mort. Cette magnifique personne a d’autres ambitions que de croupir ici et rien ne sera vraiment engagé entre eux.
Cette histoire nous ramène dans ces années conquérantes, les immenses idées pour reconstruire le pays. Mais on se situe aussi au ras de sa petite vie, les bals où il se rend régulièrement, puis les juke box, la mob etc…
Notre anti-héros est bien modeste, me direz-vous, c’est ce que j’ai pensé au début du livre et puis je m’y suis attachée, comme à l’écriture simpliste parfois un peu neuneu qui correspond bien au personnage. Et puis on se laisse entraîner par ses rêves, puis l’assomption de la réalité médiocre, sans acrimonie ni haine, c’est comme ça.
La fin nous accorde sa dose de romantisme dans l’univers implacable de la vie ordinaire et la difficulté de s’y réaliser pleinement.
Les Promesses orphelines de Gilles Marchand, livre de la rentrée 2025, Aux Forges de Vulcain. 288 pages, 20 €
Texte © dominique cozette