Que s’est-il passé dans le lotissement ?

Rentrée Littéraire. Ça commence fort, Le lotissement de Claire Vésin : une ado en colère est en train de mettre le feu au garage de leur pavillon. C’est évident qu’elle est en rébellion et en veut au monde entier (ses parents) mais il y a eu d’autres événements tragiques dans ce petit coin tranquille de Seine et Marne.
La narratrice, trente ans après les faits qui se sont produits dans les années 80, va remonter le temps pour essayer de comprendre.
C’est un roman choral, chaque chapitre ouvre sur un des protagonistes de cette histoire sordide. Il y a bien sûr l’adolescente, petite nana provocante et agaçante, aînée de quatre enfants. Sa mère, débordée, jamais aidée par le père. Il y a la reine du lotissement, Béatrice, femme parfaite, superbe, tirée à quatre épingles, amoureuse de son mari, quatre enfants aussi toujours impeccables, un modèle quoi. Il y a François, le garagiste, marié et père, beau mec dont tombent amoureuses notre ado et plus tard, la nouvelle institutrice. Cette institutrice remplaçante venue de Guadeloupe, très jeune, très belle, très court vêtue, qui, manquant d’expérience, enseigne principalement la poésie à ses élèves de CM1 et 2. Et la mère d’un garçon différent qui va dénouer les liens à la fin du livre.
Ce roman se compose donc de petites vignettes sur la vie de ces voisins, avec leurs manies, leurs qualités et leurs défauts, leur complicité ou non et leur regard sur les années en question. La construction de petits immeubles de logements sociaux, pose problème car ils vont forcément attirer des gens non désirés, pas de leur milieu, le racisme larvé, etc. Et comme dans beaucoup de romans de cette rentrée, les chansons d’époque seront abondamment évoquées.
C’est une lecture agréable, fluide, pleine de personnages attachants.

Le lotissement de Claire Vésin, 2025, à la Manufacture de livres. 264 pages, 19,90 €

texte © dominique cozette

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