Justine cherche sa mère désespérément

(Rentrée littéraire). Justine, vingt ans après la mort de sa mère, continue à souffrir de son absence. Dans Une drôle de peine, elle décortique ce qui lui reste de souvenirs (glauques) de sa petite enfance avec sa junkie de maman qui n’a pas su s’occuper de la fillette qui a fini chez son père. Oui, une enfance pourrie où sa maman, superbe mannequin, vivait sur un grand pied grâce au fric de son ex-mari, alcool, amants et amantes, vie à poil, sans morale mais avec des éclairs d’amour dont était dingue la fillette. Jusqu’à ce qu’on la retrouve toute petite endormie sur un palier. La mère volait beaucoup, elle est restée quelques mois À Fleury Merogis et a perdu la garde.
Révision : Justine est la fille de BHL, apparemment un bon père. Il est tombé raide dingue de la mère, une superbe mannequine mais l’a quittée à la naissance du bébé, tellement instable, tellement border line. Pour arranger le tout, Justine a vécu une tendre relation avec Raphaël Einthoven tandis que Carla B. qui roucoulait avec le père de Raph, a fait main basse sur le fils, a fait un gosse avec lui et une chanson sur lui tandis que Justine ne s’en remettait pas… C’est très endogamique tout ça. Aujourd’hui, elle est depuis vingt ans avec un acteur réal, ils ont deux enfants. Mais ça n’empêche : elle est restée bloquée à cette enfance tronquée, avale des tas de cachets, fait ch… tout le monde et décide de partir à la chasse aux souvenirs.
C’est comme du Closer, j’exagère à peine, mais ça m’a accrochée, ses rapports avec son père connu sont intéressants, les détails qu’elle déballe sur sa famille notamment les grands-parents maternels peuvent être gênants et l’évolution du cancer de sa mère sont parfois très crus. N’empêche, le chagrin semble énorme, poignant, inexorable et elle assume tout ce qu’elle même a de gênant pour son entourage.
La quatrième de couv annonce la couleur :  » Est-ce que tu me vois, maman ? J’ai deux crédits à la banque, deux enfants que j’étouffe, quatre chats dont deux débiles et une estropiée, des rides en pattes d’araignée autour des yeux et des oignons aux pieds, le même amoureux qui me supporte et tient bon depuis vingt ans, quelle dinguerie, je ne suis ni parfaitement féministe, ni tout à fait écologiste, ni vraiment révoltée, pas encore alcoolique, plus du tout droguée : je mets beaucoup d’énergie à essayer de ne pas te ressembler, maman, je n’ai pas pu être une enfant et je ne sais pas être adulte. « 
Il se dévore comme une assiette de tapas…

Une drôle de peine de Justine Lévy, 2025, aux éditions Stock. 190 pages

texte © dominique cozette

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