La petite dernière

Fatima Daas est La petite dernière, elle ne cesse de le proclamer dans son court récit, roman, autofiction, comme on veut puisqu’elle y parle d’elle et de sa vie de jeune musulmane pratiquante et lesbienne, difficile à vivre, et elle se sent bien coupable d’être ainsi même si elle explique que ce n’est par choix. Chaque chapitre commence donc ainsi : je m’appelle Fatima Dass et… suivent d’autres particularités de son identité ou de son caractère. Elle est clichoise (de Clichy), la petite dernière, un accident, la petite chamelle sevrée, chtarbée etc. Son prénom fait référence à une figure exemplaire mais elle-même ne l’est pas, elle met trois heures pour aller étudier à Paris, ses parents ne lui ont jamais vanté ou même enseigné l’islam, son père est analphabète, elle va au cours de théâtre, au musée, elle a bientôt trente ans, a suivi une thérapie pendant quatre ans, sa plus longue relation, elle est poly-amoureuse mais  désire follement une fille qui ne veut pas d’elle, enfin qui ne l’aime pas autant. Elle consulte un iman qui lui dit qu’il existe des chrétiens homosexuels comme il existe des lesbiennes musulmanes, c’est bien connu. Le problème c’est qu’il lui donne comme conseil de renoncer à tout ça et qu’elle se marie. Elle va en Algérie pour connaître ses origines et ses tantes et s’aperçoit que tout le monde sait qui elle est tant elle ressemble à son père.
Son père est violent. Comme il rentre souvent tard le soir, parfois bourré, et que femme et filles dorment dans le salon, il ne faut pas lui parler, sinon coups de ceinture.
Fatima est un garçon manqué, elle ne porte pas de talons, préfère les baskets, adore le rap, pas les bijoux ni les chichis féminins au grand dam de sa mère.
Ce livre est le portrait d’une fille déchirée entre deux cultures, à l’aise nulle part, venue de chez ceux qui ne sont pas grand-chose mais elle fait ce qu’elle peut pour concilier  ce qui peut  se concilier, elle ne veut pas choquer mais elle ne veut surtout pas renoncer à qui elle est, qui elle veut aimer, qui elle veut devenir.
Ce livre est composé de courts chapitres très imagés, des fragments d’elle vus d’ici et de là, composés avec talent et comme « montés » cut, pas de longueurs, des phrases courtes et assénées telles quelles, sans filtre, sans explication particulière. Très agréable à lire, comme une poésie moderne et sèche mais pleine de tendresse aussi.
Très beau premier livre.

La petite dernière de Fatima Daas, 2020 aux éditions Notabilia. 190 pages, 16 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #522

Où qu’on en est, cette semaine ? A part que les Trumpettes de la renommée sont toujours aussi mal embushées (elle est bien bonne, non ?), que les violences policières ne se sont absolument pas manifestées à coups de gaz lacrymo et autres joyeusetés auprès des futurs sachants, lycéens et étudiants (vous me mettrez les .e inclusifs please), que Méluche a encore méluché « à ma façon », certaines lignes ont bougé grave : Ségolène a sorti la tête de l’iglou et glou et glou, son ex s’est pris de passion pour les sissones et les entrechats, Pfizer finit de postillonner son futur vaccin meringué, Takkiedine se résorbe enfin non c’est un autre mot, se récure, se recule, bref ravale sa rengaine en même temps que son acte de naissance menacé par un possible contrat, et surtout, surtout, dearest friends, un truc inimaginable : Hold-Up is the new les petits hommes verts sont sur votre paillasson. Mais Robinette veille, ils ne nous auront pas ! Bon week-end, chers, très chers  concombres masqués !

– OP : J’ai vu Hold-Up, et j’ai eu une vision. Si on soustrait 1984 (Orwell) à 2019 (Covid), on obtient 35, puis si on multiplie 35 par 49, année de sortie de 1984, ça fait 1715, année de la mort de Louis XIV, roi soleil. Vous ne pourrez plus dire que vous ne sachez pas.
– ES : Trump est au fond du dix-huit trous.
– NDF : Du coup, si les secret service doivent aller chercher Trump pour le faire sortir de force de la maison blanche, ils pourraient pas regarder au passage s’il ne trouvent pas Xavier Dupont de Ligones ?
– QA : J’espère vraiment qu’il va refuser de partir et qu’on aura des plans incroyables de lui, s’accrochant en hurlant aux colonnes de la Maison Blanche avec 4 types à lunettes noires qui le tirent par les pieds.
– JPM : Le canard à l’orange est cuit.
– MK : Réjouissant de voir Trump se mettre over.
– ES : On a eu les résultats au compte-gouttes, mais quoi de plus normal pour un président qui s’appelle Robinette ?
– CV : Loin de moi l’idée de vouloir me moquer, mais comment des parents ont-ils pu penser à appeler leur enfant Joseph Robinette ?
– DC : Trump va devoir rendre les chattes !
– JPT : L’Amerique s’est fait ligaturer les Trump.
– EM : La leçon Biden : tu peux échouer jusqu’à 77 ans. Mais si tu lâches pas l’affaire, ça peut passer à 78. Ça ouvre des perspectives à pas mal de gens.
– TB : JEAN-LUC VIENT D’INVENTER LA PRIMAIRE À UN SEUL CANDIDAT.
– NP : J’aime bien voir des gens faire du vélo la nuit à Paris, habillés en noir et sans lumières. Ça veut dire qu’un malade en attente de greffe va bientôt avoir une bonne nouvelle.
– PI : Marine Le Pen ne reconnaît absolument pas la victoire de Joe Biden, je pose ça ici au cas où quelqu’un en aurait éventuellement vaguement quelque chose à foutre.
– PA : Si une fille reprend 3 fois de la soupe, peut-on en déduire qu’elle est adepte du tripotage ?
– GM : Des députés et des sénateurs l’envisagent sérieusement : punir de 3 ans de prison et de 45 000 euros d’amende des étudiants ou des profs occupant leur fac. Pensées émues pour mai 68 ! Avec LREM, Cohn-Bendit aurait fini au trou, Geismar ruiné et Sauvageot avec un œil en moins.
– PI : J’attends le vaccin et comme il y a plein de gens qui n’en veulent pas, j’espère avoir droit à deux doses pour atteindre les 180% de chance de succès.
– CC : Je cours trois/quatre fois par semaine dans un parc et chaque fois je vois des hommes en collants + short parapente + chaussettes de contention + manchons + airpods + gourdes pliables. Pour des sorties running sur du plat de moins d’une heure. Je me demande donc si ces gens prennent dans leur sac des mousquetons, une trousse de survie, des pastilles désinfectantes, une patate à tente et un piolet de haute montagne quand ils vont boire un café en terrasse. N’hésitez pas à me renseigner, je suis absolument ébahie.
– NMB : À mon avis, cette année, le Beaujolais Nouveau aura un petit goût de sapin.
– MA : Au lycée, on tire au LBD dans la tête des gosses pour leur donner envie de rentrer au cluster où les profs doivent leur expliquer que la liberté d’expression, c’est Charlie Hebdo. En fait, la liberté d’expression, en Macronie, c’est ça…
– MM : Le problème, c’est que lorsque tu prononces « Pfizer », tu contamines 15 personnes !
– RR : Beau symbole de faire entrer au Panthéon Genevoix comme écho aux anciennes qui se sont tues.
– CV : Aujourd’hui, j’ai mis du rouge à lèvres parce que la beauté intérieure, c’est important.
– DC : Takkiedine il parle mal français, les juges avaient compris le contraire. Quels cons.
– NE : Charles de Gaulle aurait eu 122 ans aujourd’hui s’il avait été encore plus résistant.
– CEMT* : Jean-Luc Mélenchon : « Je dis ça je dis rien, mais hier soir je me présente à la présidentielle et ce matin Pfizer trouve un vaccin contre le COVID. Coïncidence ? Je ne crois pas. »
– NA : Je viens de lire sur Facebook que pfizeur il asperge de vaxin tou les sapins de Noël. Si vous vous faisez piqué par une épine vous seré vaxiné ! Difusé en mass.
– DSF :   Alors je veux être clair : j’ai menti quand je n’ai pas menti ». Tiakkedine
– DSF : «  Je suis innocent, c’est l’escroc qui le dit » (Sarkozy)
– IBL : Le problème des antivaxx, c’est qu’on peut même pas les renvoyer dans leur pays vu que la France du moyen-âge n’existe plus.
– ES : Quand on sait que Pfizer est le concepteur du Viagra, pas étonnant qu’à l’annonce du vaccin anti-Covid, les bourses se soient autant réjouies…
– DA : Parfois, c’est rare mais ça m’arrive surtout en ces temps anxiogènes, je n’ai plus aucune confiance en moi, je me sens inutile aux autres, impuissant face à ce Monde. Et toujours dans ces moments-là, Ségolène Royal refait surface pour me rappeler que ma vie a un sens.
– CC : Se faire dévorer par les moustiques au milieu d’une nuit de novembre, descendre dans la salle de bains chercher du baume du tigre pour éviter de se gratter, énorme araignée dans l’armoire à pharmacie, se dire tant pis je vais prendre une douche chaude, énorme araignée rouquine dans la baignoire, lui filer un prénom pour avoir une conversation, se gratter, se recoucher, se réveiller avec un œil de Sylvester Stallone à cause d’une piqûre sur la paupière : ce confinement ressemble à une semaine de vacances à Fort Boyard.
– LJ : Une pensée pour tous les commerçants qui critiquaient les gilets jaunes quand ils manifestaient pour défendre les droits du peuple.
– NMB : Il aura fallu une pandémie pour que tout le monde comprenne que Noël est avant tout une fête commerciale. C’est moche.
– BE : C’est rigolo la façon dont vous faites la promotion d’un film documentaire complotiste dont strictement personne n’aurait entendu parler si vous n’en parliez à longueur de hashtags.
– VM : Vous cassez les couilles à parler du docu « hold up »..  Bonne journée
– OM : Une merde qui te vole 2h30 de ta vie… je pense que « hold-up » porte très, très bien son nom.
– MP : Je suis en train de troller dans un groupe Facebook complotiste qui défend Hold up, j’ai l’impression d’avoir 255 de QI, je vous conseille cette expérience pour améliorer l’estime de soi.
– DSF : Quand un gouvernement explique en quelques mois que les masques ne sont pas indispensables dans une épidémie, que plus de lits de réanimation ça ne sert à rien et que les écoles ne servent pas à transmettre le virus, comment s’étonner du succès du complotisme et des fakenews ?
– RC : Je me demande si le fameux documentaire complotiste Hold-up est vraiment plus nocif que Kohlanta ou le journal de 20 heures. En l’état actuel de mes modestes réflexions de professeur de philosophie, ma réponse est non.
– PA : Cécile de France est Belge. François Hollande est Français. Eric Blanc est noir. Michel Noir est blanc. Et Catherine Deneuve ne l’est plus… Et moi, j’écoute Véronique Sanson… C’est quoi ce bordel ?
– PI : Je m’amuse à faire de confinement un adverbe. Ça donne : je m’en vais confinement de mon canapé à mon frigo puis je retourne confinement de mon frigo à mon canapé.
– NP : Dans ses mémoires, Obama compare Sarkozy à un « petit coq ». On est sûrs de la traduction ? Parce que « small cock » ça peut avoir plusieurs sens. Mais je dis ça…
– CC : J’ai terminé mon nouveau roman. J’ai vraiment hâte de le lire. (Comme il paraît que cette phrase est d’Amélie Nothomb je complète avec un petit : j’espère que je ne vais pas m’attendre à ma fin).
– PE : — Génie : Que veux-tu ? — Moi : Je souhaite qu’on réutilise l’imparfait du subjonctif. — Génie : Impossible, autre chose. — Moi : Alors que Jean-Michel Blanquer arrête de mentir. — Génie : Ah ! Il eût fallu que tu formulasses ce vœu en premier pour que nous gagnassions du temps.
– BR : Et pendant que les « Sans-Dents » portent le masque, Hollande tombe le slip.

* CEMT est sur Twitter sous le nom de Ceci Est Mon Tweet. (Si d’autres contributeurs désirent se faire connaître, pas de problème. Mais il n’y a aucun droit d’auteur ni d’autrice, ah ah ah ).

NOTA :  Profitez de vos commandes clique & collecte chez votre libraire pour y intégrer mon dernier livre « La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés ». Sans vous commander, bien sûr.

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

L'autre moitié de soi ou comment ma jumelle m'a lâchée

Brit Benett est … heu… ce qu’on ne sait plus comment appeler pour ne pas froisser, noire, Noire, renoi, black, Black, de couleur, métisse, racisée, d’origine afro-américaine, en gros ce que les Américains — elle est américaine — considèrent comme non blanche. C’est  vers le milieu de son superbe roman, L’autre moitié de soi, que j’ai eu la curiosité d’aller voir de quelle côté du nuancier elle se situait car la couleur est ici le personnage principal du livre, porté par les jumelles.
Les jumelles, Desiree et Stella, homozygote à ce détail que la première, aînée de sept minutes est beaucoup plus délurée que l’autre. Elles ont passé leur enfance dans une petite ville du Sud des Etats-Unis où les Noirs avaient l’ambition d’être le plus clair possible. Elles ont assisté, petites, au lynchage à mort de leur père par des Blancs qui venaient de temps en temps casser du nègre. Un jour de leur 15 ans, pour fuir cette ambiance malsaine, Desiree entraîne sa sœur dans une fugue définitive qui va les emmener à la Nouvelles Orleans. Là, elles vont se débrouiller pour survivre. Elles ont la peau très claire et de beaux cheveux bouclés, ça aide. Mais l’une d’elle se fait virer parce que sur sa fiche, elle a inscrit « coloured ». A partir de là va commencer la scission entre elles deux. Elles ne se racontent plus tout, se mentent même. Desiree entre au FBI où elle déchiffre avec talent les empreintes digitales et Stella devient la secrétaire très discrète et compétente du boss d’une grosse boîte, un type bien. Peu à peu, il va s’enticher d’elle et réciproquement, et l’embarquer dans sa nouvelle boîte à Boston. Pour sa famille, elle disparaît sans laisser de trace. Malgré les recherches d’un des meilleurs détectives.
Desiree en est fortement affectée. Elle épouse un homme si noir qu’il en est bleu et ils ont une fille de la couleur du père. Mais il est d’une violence extrême, alors elle fuit avec sa fille. Malgré tout, elle s’efforcera de suivre des études pour une meilleure vie.
On verra par la suite, que sa sœur a suivi une route contraire et mène l’existence enviable d’une femme Blanche richement entretenue par un mari formidable, avec tout ce que ça comporte de mensonge, de cachoteries et de reniement de soi-même.
C’est passionnant car, malgré la déségrégation, le racisme est toujours aussi virulent dans ce pays, et l’inégalité pèse énormément sur le destin des gens. Sans vouloir spolier, on verra ces deux jumelles, dans leur vie respective, faire face aux problèmes liés à la couleur, choisie ou subie, qui marque leur identité qu’elles vont d’ailleurs transmettre. C’est une vision de la vie américaine pas toujours évoquée dans la littérature (et le cinéma), puisque la plupart des autrices qu’on connaît ici sont blanches. Autrices, oui, car il se mêle au problème de la race le vaste problème du genre, Brit Benett se positionnant comme féministe assumée.
Le livre s’étend sur la génération d’après les jumelles sans oublier les anciens, pour nous offrir une saga qui nous tient en haleine du début à la fin. Superbe.

L’autre moitié de soi de Brit Benett (The vanishing half) 2020 aux éditions Autrement. Traduction par Karine Lalechère. 480 pages, 22,90 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #521

A l’heure où je boucle ce samedi midi, suspense de ouf : qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Boira-t-on du champagne avant ? Bon, moi je propose qu’on fasse deux Amériques, la blue et la red. Tout le monde sera content. Pareil en France, pays du cafouillage : ceux qui lisent et celles qui se maquillent et si ce sont parfois les mêmes, tant pis, restons confinés mais n’oublions pas de porter nos masques anti-lacrymo car c’est pire que le virus, ça coule de partout cette saleté, surtout sur les lycéen.nes et le personnel soignant, heureusement que le porte-parole du gouv Gabriel Attal nous éclaire sur les mesures à prendre dont celles de notre cercueil car personne, je dis bien personne, ne nous dit la chose essentielle : si vous voulez continuer à sortir partout sans qu’on vous emmerde, prenez votre permis de chasse, d’autant plus que Macron avait pris soin d’en baisser le prix à son arrivée. Bon wek-end réjouissant, dear friends, nous n’avons pas encore touché le fond. (Image empruntée à Nordpress)

– NMB : Quand on pense que certains états des USA n’arrivent pas à compter des bulletins de vote en moins de 72h alors que nous, en une demi-journée, on est capable de créer 2 cellules d’écoute psychologique et 4 numéros verts…
– ET : 600 000 bulletins Jean-Luc Mélenchon retrouvés dans le Wisconsin !
– RR : Pour éviter les émeutes urbaines, Gabriel Attal décrète le couvre-feu à New-York.
– MP : J’admire votre capacité à être surpris par les votes américains pour Trump alors que bon, un gros paquet du pays c’est quand même l’équivalent des Tuche en tracteur qui ont élu 2 fois Bush hein..
– PI : Ça y est j’ai déposé ma fille au cluster.
– DC : Interdiction du maquillage  dans les supermarchés : C’est le lobby des paravents et séparations en plastique qui a encore frappé !
– RdB : C’est important de soutenir nos petits vendeurs de maquillage de quartier, comme Jean-Michel Sephora, Chantal Kiko ou Monique Nocibé.
– FIA : Je déclare ce gouvernement non essentiel. Allez hop, fermeture !
– LG : On va réussir à avoir une crise économique ingérable et une épidémie totalement hors de contrôle. C’est splendide.
– RP : Je ne vois pas comment les Américains pourraient voter Trump en sachant qu’ils vont se mettre Laurent Fabius à dos.
– LG : J’ai un certain âge mais je crois que je n’ai jamais vu une équipe aussi incompétente au pouvoir et pourtant j’ai connu le socialisme.
– RdB : N’empêche, imagine le poids de la responsabilité sur les épaules du chef de rayon d’Auchan ce matin, quand il va devoir trancher pour dire si le Labello cerise c’est de l’hygiène ou du maquillage.
– DSF : C’est comme les Playmobil. Les grandes surfaces ne pourront plus en vendre pour ne pas concurrencer l’assemblée nationale.
– PI : C’est incroyable, les grandes surfaces deviennent un Dr Maboul géant : quand tu vas dans le mauvais rayon ça fait un biiiip.
– RR : Ça va aller … ma génération a survécu à la cagoule tricotée.
– BP : À Pau, y a un cluster au commissariat, du coup y a pas un flic dans les rues, autant vous dire que le confinement est souple comme une gymnaste chinoise de 7 ans.
– CC : Le pyjama, ce nouveau smoking.
– BVA : Un couvre-feu quand on est confiné, c’est éteindre la lumière en fait.
– GB : Donc si j’ai bien suivi, le porte parole du gouvernement dit un truc qui est démenti dans l’heure par le chef du gouvernement dont il est censé porter la parole. Soyez fiers d’être des amateurs les gars.
– CEMT : —  Il est vraiment nul Gabriel Attal comme porte-parole du gouvernement, on le remplace ? — Bien sûr, tu préfères Benjamin Griveaux ou Sibeth Ndiaye ? —  Ok, on le garde.
– DC : Si la violence policière existait, on n’interdirait pas de la filmer.
– RR : Si les femmes occupaient plus de postes à responsabilité, il y aurait moins de mâles entendus.
– CV : Ce matin au marché, quand « mon » maraîcher m’a demandé si je voulais des carottes « petites, moyennes ou grosses », je lui ai répondu, le prenant de vitesse : « Oh vous savez, c’est pas la taille qui compte. » Sous vos applaudissements.
– NMB : Les élections aux USA, c’est comme l’Eurovision : les candidats sont nuls, le décompte des voix de chaque État est interminable, et à la fin, la France finit dernière.
– ES : Manifestement, les sondages se sont trumpés.
– TG : Le monde en apnée devant une touffe jaune pisse.
– PK : Ce midi j’ai tenté le gratin de bouquins, ben j’ai du mal à digérer…
– MC : Le temps d’attente pour avoir les résultats des élections aux USA vient de dépasser celui pour obtenir un conseiller Pôle-Emploi au téléphone. Bravo
– SI : Quatre ramasseurs de champignons verbalisés pour violation du confinement. Mais les chasseurs ont le droit d’aller se bourrer la gueule et canarder des animaux.
– SC : Après les CRS contre les gilets jaunes et les CRS contre les soignants, les CRS contre les lycéens. Hâte de voir les CRS contre Fantomas et les CRS font du ski.
– IM : On a le droit de trouver UN POIL ironique les blocages des lycées par des ados qui globalement se contrefoutent des mesures sanitaires en dehors de l’enceinte scolaire ?
– TC : « Make America get a brain ! »
– NA : Vu le nombre de personnes dans la rue, j’en déduis qu’ils travaillent tous et que leur travail c’est de marcher.
– NP : Le VRAI succès des Républicains, c’est d’avoir réussi à faire croire que l’extrême-centriste Biden serait encore plus à gauche que Mélenchon…
– ES : Je le verrais bien en 2022 : après Macron, le président des riches, Montebourg, le président des ruches.
– PK : Ventes records d’opéras et de mille-feuilles dans les pâtisseries ! Le mendiant, quant à lui, est en passe de détrôner le financier…
– RR : Mon prochain livre sera un roman sur le confinement et s’intitulera « Du côté de chez Soi ».
– NMB : Les USA, ils ont créé des logiciels qui permettent de fermer les volets de ta maison quand t’es à 6000 kilomètres de chez toi, mais ils sont incapables de compter des bulletins de votes en moins de 24 heures. HAHAHA
– DSF : Urgent : Trump demande l’asile politique à la Corée du Nord.
– DSF : «  —  Sire, c’est affreux les hôpitaux sont pleins! —  Et pourquoi n’y a t’il pas plus d’hôpitaux ? — Parce que vous nous avez dit d’en supprimer ! — Et vous ai-je demandé de supprimer des cimetières ? — Non, sire ! —  Vous voyez donc bien que j’ai tout prévu! »
– NP : Je ne dis pas que le système électoral américain est tout pété, je fais juste remarquer qu’il leur faut presque plus de temps pour connaitre le résultats des présidentielles que pour envahir l’Irak.
– NMB : Si on pouvait se mettre d’accord dès maintenant sur les dates du troisième confinement, ça m’aiderait à pouvoir poser mes jours de congés 2021. Merci par avance.
– JPT : Ceux qui mettent en avant le bilan économique de Trump avant Covid sont les petits-enfants de ceux qui faisaient remarquer que sous Mussolini, les trains arrivaient à l’heure.
– LO : J’ai appris que Darmanin avait violé une règle du confinement. Il est en progrès, dites moi.
– IB : Quand je pense que si Joseph Robinette Biden, dit Joe Biden gagne, Robinette deviendra un prénom à la mode pour les petits garçons.
– FL : En France on a peut être pas les GAFA mais on compte les bulletins en moins de 4 heures .
– ZC : On me dit que c’est Philippe Croizon qui ouvre les enveloppes dans les états clés, ça pourrait prendre encore pas mal de temps.
– RDB : Bien sûr qu’on doit dire LA covid vu que c’est UNE maladie. Comme LA rhume, LA paludisme, LA choléra, LA lupus, LA tétanos…
– CB : Bonjour, vous êtes en France et depuis ce matin le pays est gouverné par les chasseurs.
– YLB : — T’as fait quoi papa aujourd’hui au boulot ? — Moi eh bien j’ai mis une amende à une soignante qui manifestait pour réclamer plus de lit dans les hôpitaux..
– SV : Un ancien président accusé d’association de malfaiteurs va remplacer Macron pour la cérémonie de Nice en hommage aux victimes de l’attentat.
– PR : Après la police, je suggère d’interdire les vidéos des hommes politiques sur les réseaux sociaux. Ils pourraient être pris en flagrants délires d’incohérence.
– CC : Désirant acquérir un smartphone pour la première fois de ma vie sans y mettre un rein et mon PEL, je suis allée sur le site wish, ai commandé un appareil facile à utiliser, lisible, résistant aux liquides avec une batterie longue. Je viens de recevoir un test de grossesse.

Bonus :
PP/AS :  Nous avons donc grosso modo un assassinat islamiste par jour, des fusillades en veux-tu en voilà aux quatre coins du pays, des milliers de commerçants poussés à la faillite, des employés qu’on a mis 6 mois à passer au télétravail, des profs et des chrétiens qui se font décapiter à qui mieux-mieux entre deux incendies de cathédrales, et un gouvernement qui se préoccupe d’interdire la vente de maquillage en grandes surfaces.
Pardonnez-moi mais : qui sont ces gens ? Quelle est leur vraie planète d’origine ? Ont-ils une langue à eux, un système de communication qui nous échappe ? Peut-être faudrait-il apprendre à les découvrir et à les comprendre et tout de même ,par précaution, les isoler en laboratoire…

NOTA :  Profitez de vos commandes clique & collecte chez votre libraire pour y intégrer mon dernier livre « La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés ». Sans vous commander, bien sûr.

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Mon père, elle va s'appeler Alice.

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre est le nouveau roman de Julien Dufresne-Lamy, auteur de 32 ans, que je ne connaissais pas, que m’a conseillé un de mes libraires et c’était un super bon conseil. Parce que ce livre est tout simplement top. Déjà par son histoire mais beaucoup par son écriture. C’est un ado du genre peu expansif qui subit un séisme force 10 lorsque sous la tente de camping plantée sur l’île d’Oléron où il passe les vacances avec ses parent, son père leur annonce qu’il va intégrer le genre qu’il aurait toujours dû avoir : le féminin. On appelle ça la réassignation sexuelle. Le père et le fils sont deux clones, ils se ressemblent énormément, aiment les mêmes films, jeux, sports et sciences. Ils ne cessent de se piéger sur les composants des produits de consommation, les E495 etc.
La mère tombe de haut également, un moment, elle s’enfuit avec son fils chez sa sœur dont l’exercice préféré est le dénigrement du père. Et puis au fur et à mesure que le père, enfin libéré de son secret et sur le point de se faire opérer définitivement, mère et fils sont sujets à des propos pourris venant de partout. C’est tellement violent que le garçon doit quitter l’école et bosser chez lui, sa mère perd son travail qui était de garder des petits tandis que le père s’adoucit grâce aux hormones et étudie son nouveau look. Il mesure quand même 1,84 mètre et il chausse du 44.
Mais peu importe, les choses suivent leur cours : il travaille à sa voix avec une orthophoniste pour qu’enfin, au téléphone, on lui réponde madame, il achète des bijoux de pacotille qu’il ne porte jamais et tchatte sur Internet avec des personnes qui sont passées par là. Le fils, un curieux des sciences, connaît tout ce par quoi son père doit passer et ce qu’il doit subir, du lourd, pour devenir femme.
Le roman commence dans la salle d’attente de la clinique où le père se fait opérer. Des heures. Le gamin y rencontre un autre jeune qui est lui aussi transgenre, c’était une fille, qui va lui donner des conseils utiles. Même si l’ado a tenu le journal de cette transformation durant de longs mois, avec tous les détails techniques, cliniques, pharmaceutiques qui se sont produits. C’est très  détaillé.
Ce livre est émouvant, poignant même car on a peine à imaginer comment faire son deuil d’un homme qui n’est pas mort mais qui a juste disparu, à imaginer comment sa femme, qui continue à l’aimer, envisage leur relation. Le fils, toujours cartésien, demande si elle devient lesbienne, si son père sera toujours considérée (oui il faut la mettre au féminin, cette nouvelle personne) comme hétéro. Des questions sans réponse mais l’amour, même s’il a des aspects bizarre, est toujours là.
Très joli roman, pas du tout gnan-gnan qu’on se rassure, plutôt assez « à l’os » même, qui nous fait nous interroger sur les a priori de notre culture.
Et nous frustre car on aimerait bien la suite. Ce qui est le preuve que le livre est bon.

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre de Julien Dufresne-Lamy, 2020 aux éditions Belfond. 254 pages, 17 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #520

C’est sûr qu’on peut légitimement se demander c’est quand le bonheur, les perspectives ne sont pas au mieux, des gens qui n’ont jamais mis les pieds dans une librairie coupent des têtes, ou au mieux (et on préfère) font provise de nouilles et de PQ, des chefs d’état chelous posent une fatwa sur notre bonne vieille vache qui rit, un chef d’état relou en met une sur nos chers bouquins et nos petits cordonniers — personne n’en parle mais ont-ils le droit de rester ouverts pour recoller nos vieilles semelles ou restaurer nos stilettos — tout ça pour préserver nos bonnes vieilles traditions comme s’en mettre plein la lampe (amish) à noël et s’en rouler quelques-unes (galoche) à zéro heure de l’année prochaine et nous intime derechef l’ordre de s’auto-autoriser à circuler même si y a rien à voir. Enfin si, y aura à voir pour qui ont voté nos amis américains, encore un sujet de consternation, ou pas, espérons… Bon week-end, confit d’Halloween au menu, on en n’a pas fini avec les casse-bonbons !

– LO : J’ai imaginé la pensée complexe de Macron quand on lui a dit que les commerçants râlent : « Les petits commerces, les bars, les librairies, les artisans…C’est tellement Amish tout ça… »
– CC : On parle de reconfiner les Français alors qu’il suffit juste de nous dire qu’il y a une nouvelle série Netflix pour qu’on reste à la maison.
– SC : 2020 ne s’arrange pas !!! La Vache qui rit menace la liberté d’expression.
– KO : Des Kiri et des Babybel, si c’est ça l’image de la France à l’étranger, vaut mieux les retirer des supermarchés effectivement.
– GD : Il y a donc des gens au Qatar et au Koweït qui pensent réellement qu’on va renoncer à la liberté d’expression en France parce qu’ils ne mangent plus de Vache qui rit et des Kiri ? Ce monde est chaque jour plus drôle.
– JPT : Macron tête de Turc d’Erdogan, c’est un peu bizarre,non ?
– MH : Si jamais le pays est encore conduit à un confinement2, Emmanuel Macron va devenir le président de l’arrêt public.
– AR : Une étude a démontré qu’il y avait plus de bactéries dans une barbe de hipster que dans la fourrure d’un chien.
– CH : Il paraît que se pose la question d’un reconfinement pour « sauver Noël » … !?!? Naïvement, moi je pensais que c’était pour sauver des vies …
– JT : Toussaint au postillon, Noël en réanimation.
– ES : Boycottée au Moyen-Orient, la Vache qui rit devient la Vache qu’est naze. (Humour juif)
– DSF : «  Gueux, gueuses , ce confinement2 sera différent du premier pour être plus efficace. En mars, vous ne pouviez pas quitter votre domicile. C’était trop dur. Donc, demain, vous ne pourrez plus quitter votre lieu de travail. Et nous fournirons des brosses à dents! »
– DSF :  Christophe Castaner testé positif. La première fois qu’il réussit un test.
– NMB : Arrivé à ce moment de l’année, quand j’entends les scientifiques nous dire que le pire reste à venir, je me demande s’ils parlent du virus ou de la traditionnelle chanson de Noël de Mariah Carey.
– OB : Arrêtez de répondre des trucs philosophiques quand on vous demande ce que vous emporteriez sur une île déserte. On sait tous que vous prendriez des pâtes et du PQ.
– MK : Castex a l’élasticité du latex : chargé du déconfinement, il reconfine !
– CC : Chez Panzani, ils sont déjà en train de s’offrir des colliers de nouilles en diamants.
– MK : Disquaires et libraires ne sont pas des commerces essentiels ! Daesh applaudit.
– PR : Vous pouvez vous rendre dans un bureau de tabac pour acheter des cigarettes, alors qu’il est très dangereux d’aller dans une librairie pour y acheter un livre. D’autant plus que les livres sont cancérigènes !
– RR : Les gens se promènent parfois sans masque, il y a du monde un peu partout… Je la sens bien la 3ème vague.
– CC : Le seul journal de confinement qu’on a envie de lire, c’est celui de Dupont de Ligonnès, les autres ne vous fatiguez pas, merci.
– JPT : Mort d’Alain Rey : les deux Robert perdent leur principal soutien.
– PA : Nous avons 10 enfants. Nous leur avons dit qu’on ne pouvait plus être que 6 à la maison et qu’on ne garderait que ceux qui s’impliqueront dans les tâches ménagères. Ça fait une heure qu’ils nettoient la maison. Y’en a même deux qui se sont battus pour passer l’aspirateur !
– AR : Trois trucs qui ne nous mentent jamais : – les très jeunes enfants – les gens bourrés – les leggings.
– FT : Pour les livres, bien sûr que si, il faut utiliser Amazon, le moteur de recommandations est top. Et une fois que tu as trouvé ce que tu cherches, tu le commandes à la librairie du coin.
– NP : Il a rien dit pour les applaudissements à 20h. Du coup on fait quoi ?
– ES : On est donc reconfinés jusqu’au 1er décembre. J’espère que le monde d’après l’Avent sera meilleur que le monde d’avant l’Avent.
– CC : Mais alors, vous fermez aussi les rayons vêtements, chaussures, linge de maison des grandes surfaces ? Ah ben non.
– RR : Impossible de trouver l’attestation pour pouvoir sortir du lit. C’est pénible.
– DA : Premier jour de confinement chez ma grand-mère, j’ai déjà retrouvé une enveloppe de 500 balles en liquide planquée dans une soupière dans l’armoire des porcelaines. À ce rythme, d’ici le déconfinement je ferme mon compte Twitter et me casse aux Îles Caïmans, bisous bisous.
– JB : J’espère qu’on pourra passer les fêtes de fin du monde en famille !
– OB : Les magasins de bricolage sont ouverts mais pas les librairies. On fait quoi du coup ? On lit les notices de perceuse pour se distraire ?
– NMB : J’avoue ne pas avoir tout compris aux nouvelles règles mais apparemment, à 20h, on applaudit les libraires maintenant.
– GB : Non cette fois j’applaudis pas. Cette fois je réclame la réouverture des 13000 lits fermés depuis 6 ans. Tous les soirs. A 20h
– SF : Cette pandémie aura au moins eu le mérite de nous apprendre que les sachants ne savent pas grand chose.
– TC : Étonnant, l’effet confinement. Retire leur liberté aux gens et ils se mettent à lire et à courir, bref tous les trucs qu’ils ne faisaient pas libres !
– LC :—  Les libraires : c’est injuste, la FNAC et les grandes surfaces peuvent vendre des livres et pas nous ! — Le gouvernement : Ok, rétablissons les choses. Personnes ne vend de livres. —  Le président d’Amazon : Fascinant, je trouve ces Français aussi cons que je les aime.
– RA : Bon, en résumé, vous êtes confinés pendant tout le mois de novembre mais vous pouvez quand même aller bosser et faire les courses. Moi, là d’où je viens, on appelle ça le mois de novembre.
– CC : Menace terroriste : ce que disent les services de renseignement à Macron : Qu’on intérêt à porter des écharpes en Téflon cet hiver.
– JB : Je revends une attestation de sortie de chien de 18h à 19h du 05 avril, c’est une première édition datée et signée. Faire offre.

NOTA :  Mon tout nouveau livre « La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés » est donc à commander, avec vos autres livres,  chez votre libraire.

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Je suis sur les notules*

L’année du singe, de Patti Smith. Ceux qui aime l’artiste ne pourront qu’être sensibles à ses divagations, prises dans leur bon sens de mobilité, balades, errances, l’année de ses 70 ans, année du singe donc et vaguement d’un bilan. Beaucoup de ses chers proches sont morts, ses amis sont souvent lointains géographiquement mais elle n’hésite jamais à visiter lorsqu’ils lui demandent. Alors elle fait son sac, toujours le même rituel : six tee-shirts Electric Lady, six petites culottes, six paires de chaussette abeille (sic), deux carnets, des remèdes à base de plantes contre la toux,  son appareil photo (un très vieux polaroïd), les derniers paquets de pellicules légèrement périmées, et un livre, ici les poésies complètes d’Allen Ginsberg (Patti était amie avec les grandes figures de la beat generation).
Dans ce livre de voyage, plein de ses pola, on la suit dans des hôtels pas vraiment luxueux, on dort sur le sol chez un vieux pote, on va de cafés en diners et on prend des trains, on fait du stop avec des mecs qui, le temps qu’elle fasse pipi, se font la malle, on prend des avions pour circuler dans le grand monde où elle donne ou pas des conférences.
Si on ne sait pas de quoi elle vit, on n’en apprend pas plus. Etant très frugale, se contentant d’un rien, elle ne dépense pas grand chose, achète quelques fringues dans des friperies et des livres dans des boutiques style bouquinistes. Mais surtout, elle est extrêmement cultivée et éprise de s’enrichir encore, en visitant, en lisant, en discutant. Fidèle en amitié, elle retrouve les uns et les autres, s’ils sont morts, elle les convoque mentalement, comme son ami Sam Shepard, tellement amoindri par la maladie qu’il ne pouvait plus écrire. Contemplative, elle plane un peu, se repaît de paysages aussi bien immenses qu’urbains, petites ruelles délabrées etc… Je ne crois pas qu’elle use des technologies actuelles, sauf de son téléphone portable bien souvent déchargé. C’est une femme libre, une sorte de vagabonde du monde qu’elle nous donne à voir, une poétesse errante qui se nourrit de tout ce qui passe et bien souvent aussi de ses propres rêves éveillés, fantasmes ou vécus, on ne sait pas trop. Une sacrée escapade dans son esprit si vous aimez le personnage.

* Pourquoi des notules, d’ailleurs : parce que l’autrice a toujours un petit carnet pour y écrire notes, notules et impressions. Moi, je n’en ai pas, c’est pour ça que mes livres restent confidentiels.

L’année du singe par Patti Smith, 2019. 2020 aux éditions Gallimard. Traduit pas Nicolas Richard. 184 pages, 18 €

Texte © dominique cozette

Attention les misos, la misandrie déboule !

« L’absurdité se porte bien. Un fonctionnaire zélé a menacé de censure un essai jugé « misandre ». Et pourquoi pas interdire Houellebecq pour sa misogynie tant qu’on y est. » (L’Obs).
Ce mince ouvrage est devenu best-seller grâce à la connerie masculine d’un élu qui estime qu’il entache le principe de l’égalité-homme femme. Quelle égalité, au fait ? L’égalité de salaire, l’égalité d’éducation, l’égalité de circuler dans la rue le soir, l’égalité de se vêtir comme on veut, l’égalité de faire le métier qu’on souhaite, l’égalité d’être un objet sexuel, l’égalité que ses idées soient prises au sérieux, l’égalité d’être élue aux plus hautes fonctions, l’égalité de pouvoir l’ouvrir sans être menacée, l’égalité de se faire harceler ou violer ou tuer par un proche, l’égalité de participer aux affaires de l’état, de la finance, de l’économie, de décider, de partager le pouvoir, et j’en passe. Ce n’est pas l’autrice du texte qui parle ainsi. C’est ce qu’elle sous-entend.
« Moi les hommes, je les déteste ». Un titre génial qui a semé la zizanie dans les glandes de certains et a mené Pauline Harmange vers la reconnaissance et le succès. Elle a 25 ans, elle est mariée avec un amour de mec. Mais elle dérange. Qui ? C’est drôle parce que le portrait de ceux qui ne supportent pas les féministes de son acabit est celui d’un pauvre boomer blanc cisgenre qui l’ouvre actuellement de façon imbécile sur les plateaux cons-plaisants. Je parle de Brückner. Coïncidence de date. On pourrait citer aussi celui qui commence par Z, pas Zorro, non.
Cette jeune femme veut permettre aux autres, dans un élan de sororité, de s’allier contre la misogynie ambiante et ancestrale qui nous intime, à nous les meufs, de rester douces, discrètes, obéissantes, aux petits soins sinon bang ! les hommes ne nous aimeront plus. Et alors ? Mais rends-toi compte, Ginette, tu resteras seule toute ta vie ! Et alors ? Mais c’est pas sain, et puis c’est mal vu (j’allais écrire : c’est mâle vu), même par les autres femmes, il faut vivre avec un homme. Sinon. Sinon, quoi ?
Le monde est ainsi fait, et si les hommes se mettent en colère, notamment contre les femmes, c’est parce qu’ils y ont été encouragés petits (sinon tu n’es pas un homme, mon fils). Mais les femmes, non. Pas le droit. Elles ont leur défenseur, celui qui les protège alors camembert, besoin de rien d’autre. La confiance en elle ? Mais pourquoi faire ? (C’est vrai qu’elle font tout le reste, les choses sans valeur, t’ois quoi, oui, la charge mentale, encore une invention récente des féministes !).
Ce petit opus nous montre que la misandrie (ah oui, j’avais oublié, c’est le mot principal de l’ouvrage) n’est pas le revers de la misogynie car contrairement à cette dernière, la misandrie ne tue pas, ne harcèle pas, ne fait aucun mal (sauf aux pauvres petits Brückner et consorts), mais juste montre toutes les raisons pour lesquelles les femmes sont en droit de ne pas se prosterner devant le testostéroné.
Ah oui, un autre truc rigolo qu’elle conseille aux femmes qui manquent de confiance en elles-mêmes, c’est de s’équiper de l’autoconfiance de l’homme médiocre. Elle a raison. L’homme médiocre (et dieu sait que j’en ai côtoyé dans ma vie) ne doute pas un instant de lui, il se croit tout permis, se la pète même, tandis que la femme se demande toujours si elle est taillée pour le job. Donc, chères amies les femmes, se demander toujours : comment ferait un homme médiocre ?
NB : Bien sûr, tous les hommes ne sont pas détestables ni toutes les femmes des victimes. Ha ha ha…

Moi les hommes, je les déteste par Pauline Harmange, 2020 aux éditions du Seuil (qui ont pris le relai de Coline Pierré et Martin Page débordés par les commandes). 90 pages, 12 €

Texte © dominique cozette

Betty la Cherokee

Betty est le nom de l’héroïne et narratrice dans le roman éponyme, écrit par Tiffany McDaniel (qui mit plus de quinze ans à trouver un éditeur). Comme quoi, bon. Aujourd’hui, c’est un succès international et vous le verrez en piles chez votre libraire. Car c’est une histoire aussi attachante qu’originale. Betty, nous allons d’abord suivre ses parents avant de la connaître. Lui, c’est un indien cherokee, autant dire un mulâtre en butte au racisme et au mépris de classe. Sa mère est blanche. Ils ont tiré un coup, elle s’est retrouvée enceinte et comme elle détestait ses parents, elle s’enfuit avec cet homme bon et droit après avoir corrigé le père pour lui apprendre à frapper sa fille. Ils deviennent des itinérants, précaires, adeptes de petits boulots et à chaque état traversé, font un nouvel enfant. L’aîné s’en tire bien, mais deux autres petits ne vivent pas longtemps. Viennent ensuite trois sœurs qui s’entendent  et qui s’aiment, puis des petits frères, mignons. Entre temps, la famille s’est établie dans une grande vieille maison vétuste qu’on dit maudite. Pour nourrir (mal) sa famille, le père fait ce que ses ancêtres lui ont appris : tout. Des médecines à base de plantes, des boissons alcoolisées, des meubles, des sculptures. Mais surtout, des légendes qu’il invente ou transmet, on ne sait pas. Tout lui inspire de belles histoires qui enjolivent leur vie assez rude, qui consolent de bien des tracas, qui donnent force à ses petits, surtout à sa « petite indienne », Betty, qui lui ressemble tellement. Il veut lui rendre ce qu’on a pris à leur culture : la puissance féminine. Car chez eux, jadis, ce sont les femmes qui dominaient tout. C’était une société matriarcale.
Donc, de bien avant sa naissance jusqu’à ses 19 ans, Betty raconte leur vie, raconte ses complexes liés à sa couleur de peau, alors que ses sœurs sont plus blanches, le harcèlement dont tous les enfants de sa classe font preuve à son égard, même les enseignants qui n’ont aucune pitié. Elle raconte aussi comment la nature lui donne du plaisir. Mais tout n’est pas rose. La vie de la famille est semée de drames, il y aura des violences innommables, des morts dont celui de son petit frère par sa faute.
Et pourtant ce livre est d’une grande tendresse et d’une grande poésie. Le mérite en revient à cet homme, ce père aimant et tellement à l’écoute de tous, un homme qui gomme le mal de toute chose, qui sait toujours ce qu’il faut faire pour atténuer le moindre problème, comme les grands drames. Il nous parle du secret des plantes, des oiseaux, des insectes, des étoiles : la seule chose qu’il a su compter dans sa vie c’est le nombre exact d’étoiles à la naissance de chacun de ses enfants.
Parfois, j’avoue que j’ai lu un peu en diagonale quand les herbes et les arbres prenaient leur temps pour exister dans le livre, j’avais juste envie de savoir ce qui allait arriver à nos personnages. Peut-être ne suis-je pas toujours assez fleur bleue ! Mais une fois le livre fini, sur un dénouement aussi profond qu’inattendu , on a peine à se séparer de la petite Betty à laquelle on ne peut s’empêcher de s’attacher.
A noter que Betty est le nom de la mère de l’autrice qui était elle-même fille d’une mère blanche et d’un père cherokee.

Betty de Tiffany McDaniel, 2020, aux éditions Gallmeister. Traduit par François Happe. 720 pages, 20,40 €

Texte © dominique cozette.

Les Fessebouqueries #519

Cette semaine, nous sommes ravis de savoir que sa sainteté le pape lancera la gay-pride 2250. Ah, il ne manque pas d’air ! Pas comme nous, pauvres masqués, suppliciés du Covid, couvant le feu de la vengeance en choisissant un bon couscous merguez pour faire la nique à Darmanin — comme s’il avait besoin de nous pour niquer soit dit en passant — mais au moins, contrairement à certains, son discours est clair en plus d’être con, il y a concurrence avec celui de Brückner, ce pauvre petit hétéro  blanc mal dominant mais miné (alors que plus minet du tout) mais craignant le minou de la femme par où Trump aime l’attraper, donc voilà, bientôt Halloween avec ou sans masque on ne sait pas, et arrêtez de toussaint là-bas, on n’entend plus Carla chanter et son mari va s’en assombrir… Alors couvrir le feu ou la bouche, quelle question, c’est qu’on n’a pas le choix ! Couvrez-vous bien quand même, c’est l’heure d’hiver et variée, dear friends et bon week-end !
– LG : Le pape il va faire son coming-out, ça va valser chez les obtus.
– CEMT : Jean Castex : « Le couvre-feu sera à 21 heures pour les gens normaux et à 19 heures pour les islamo-gauchistes. »
– NP : Comment voulez vous avoir confiance dans le gouvernement quand on voit qu’il nous dit qu’il faut qu’on porte des masques mais EN MÊME TEMPS il nous empêche de fêter Halloween, qui est une fête OÙ ON PORTE DES MASQUES !
– OVH : Mon mari a mal compris le sens de l’expression « Couvre-feu ». Avant, il se couchait à 21h30, maintenant, il se couche à 21h.
– MC : Apparemment on se dirige vers une interdiction du couscous. Je crois qu’il est temps d’aller se coucher. PS: Darmanin démission
– CEMT : Vous pensez que Gérald Darmanin va interdire le poulet Tandoori dans les supermarchés, ou là ça compte pas ?
– CC : Ce midi c’est couscous : du coup j’attends la police.
– RR : Profitons du délire alimentaire de Darmanin pour ordonner la suppression du beurre salé.
– CEMT : « Charles Martel avait arrêté les arabes à Poitiers, moi je repousserai le couscous hors des rayons du Franprix ! »
– AC : Allez on respire un grand coup et on se détend ! Ce n’est pas parce que nous serons confinés jusqu’en 2078 minuit, que l’on doit désespérer !
– DA : Darmanin il voit du communautarisme partout jusque dans les tagliatelles allah carbonara.
– PI : Ça doit être horrible la retraite quand t’es tailleur, les gens te demandent ce que tu faisais avant, tu réponds « j’étais tailleur », on te demande où, tu réponds  : ici, bref.
– NP : Arrêtez de râler les provinciaux qui allez vous retrouver avec un couvre-feu : vous allez pouvoir vivre comme à Paris sans bouger de chez vous.
– OM : Couvre-feu en Lozère. Fin de la vanne.
– NP : Pas de chalets au marché de Noël de Strasbourg ? Sale coup pour les producteurs de produits artisanaux typiques d’Asie du Sud Est vendus là bas.
– NMB : N’empêche, si on doit vivre avec jusqu’au milieu de l’année prochaine, la Covid va devenir ma deuxième relation la plus sérieuse de ma vie.
– NMB : Le couvre-feu, c’est comme les films au cinéma. Les avant-premières sont toujours pour les grandes villes, et les autres doivent attendre une semaine pour en profiter.
– SD : Je n’avais jamais mangé Burger King. On peut dire que dans le domaine, j’étais un néofrite.
– GB : Comment la principale a pu recevoir un parent accompagné d’un imam? Aurait-elle reçu un parent avec le curé de la paroisse ?
– JB : Il y a tellement de mauvaises nouvelles et si peu d’occasions de faire la fête en ce moment que je pense qu’il y aura pas mal de teufeurs à assister aux vêpres de la Toussaint.
– ES : Caricatures de Mahomet : non au couvre-feutre.
– PD : C’est tellement calme dans ma rue qu’on pourrait entendre Carla Bruni chanter.
– SF : Pascal Bruckner expliquant partout à la radio et à la télévision qu’il lui serait tellement plus facile de passer partout à la radio et à la télévision s’il était «une femme, musulmane et noire».
– CC : Nicolas Sarkozy: « Il faut garantir aux Français que nous ne sommes pas décidés à tolérer sur le sol de la République des gens qui, manifestement, ne partagent aucune de nos valeurs ». Ouais parce que si on est trop gentil, ils viennent planter leur tente sur les jardins de l’Elysée, ils achètent nos avions et mettent de l’argent sale sur des comptes de campagne.
– FC : On vit quand même dans un pays où l’épidémie, c’est parce qu’on s’embrasse en famille, et le terrorisme c’est à cause des profs de fac. Je ne sais pas pourquoi on finance un ministère de la Santé et un ministère de l’Intérieur, franchement. Alors que tout ça relève de nous.
– OB : Interdiction de la position statique dans les parcs et jardins dans toute la Côte-d’Or. C’est le Covid ou 123 Soleil là ? Je suis perdue.
– PI : « Bloque ta projection de particules en suspension dans l’air, stp » is the new and polite « ferme bien ta gueule ».
– JM : L’Académie Française est en train de débattre pour savoir si pour qualifier l’époque qu’on vit il faut dire que c’est la « mégamerde » ou l' »ultrachiasse »
– JT : Danser la chenille me manque.
– NMB : J’espère que les anti-masques iront au bout de leurs convictions pour libérer quelques lits en réa.
– RR : L’humour noir c’est placer Orléans, ville de Jeanne d’Arc, en zone couvre-feu.
– NP : Heureusement que Johnny est mort, parce que sinon voir tous ces gens qui couvrent le feu ça l’aurait tué.
– DSF : Valls se réinstalle en France. C’est le cœur serré que je vous dis qu’il faut accepter de proposer à l’Espagne de lui rendre le Roussillon si elle accepte de reprendre Manuel Valls.
– ES : Pour lutter contre la propagation du virus de l’islam radical, Darmanin multiplie les gesticulations barrières et recommande aux Français de se laver régulièrement les mains avec du gel hydrohallalcoolique.
– DA : J’ai dosé mon adoucissant Cajoline « Douceur d’Ylang Ylang » comme un barbare, toutes mes fringues puent le pastis à 500m et vu qu’en plus je boîte parce que j’ai oublié mes semelles orthopédiques, tout le monde me dévisage comme si j’étais la pochtronne du quartier, c’est fabuleux.
– JT : Si Trump est réélu, je vous préviens, je quitte l’Amérique en ne remettant plus les pieds au Buffalo Grill.
– CEMT : Roselyne Bachelot : « Les films doivent continuer à sortir, sauf ceux avec Kev Adams, on est pas masochistes non plus. »
– JB : Je tiens ici à préciser que j’encule toutes les religions et leurs prophètes, en toute bienveillance, pour le simple plaisir de l’enculage; l’enculage n’ayant jamais tué personne. Aimez-vous les uns les autres. J’espère avoir bien utilisé le point virgule pour ne choquer personne.
– OVH : Demain avec l’horaire d’hiver, on va rester devant un bon couvre-feu.
– MK : Toux, fièvre, plus le goût, ça y est, je l’ai… la nouvelle version de facebook !

NOTA :  Mon tout nouveau livre « La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés » est toujours à commander chez votre libraire (distribution Hachette).

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

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