Le blouson de Françoise Hardy

Mais que fait ce blouson sur le dos de ces deux filles qui ne se connaissent pas ? N’est-ce pas le blouson que Françoise Hardy arborait sur une célèbre couverture de Mademoiselle Age Tendre, MAT pour les connaisseuses, probablement photographiée par Jean-Marie Périer, alors compagnon de la chanteuse, ou pas car devenue celle de Dutronc mais restée une des meilleures amies du photographe ? On devait être en 65 ou 66, j’étais à la fac de droit, choix de mon paternel — qui peut imaginer une seconde que la fille que j’étais ait eu l’idée sotte et grenue d’entrer dans ce mouroir à créativité qu’était ce bâtiment d’une laideur absolue sis rue d’Assas ? — Là, étudiaient les jeunes minets costumés et cravatés, jetant les juteuses bases d’une carrière prometteuse, dans la politique ou les affaires, quelques futurs maîtres du barreau aussi, ainsi que des jeunes filles bien mises aux cheveux denses retenus par de fiers serre-tête en velours, fouillant de l’œil discrètement maquillé le grand amphi bourré jusqu’à l’estrade les jours où officiait l’icône de l’époque, Maître Maurice Duverger, dans l’espoir d’y repérer celui qui leur ferait plus tard de beaux enfants blonds comme sur les photos de Jours de France et les emmènerait à la Baule ou au Croisic manger des crêpes complètes. Je vous rassure, je n’y ai connu personne et le fait que je suis venue dans cette maudite fac en blouson clouté et  jeans n’a rien changé.
Bon. Donc le blouson.
J’étais encore, malgré ma maturité de bachelière, assez souvent fourrée à MAT, j’aimais ces filles pétillantes, cette ambiance open-spacy rigolote de rédaction où s’accumulaient, fringues, pompes, books de mannequins, où passaient les photographes, où j’aidais parfois à trier des courriers, où je me projetais aussi comme potentielle future journaliste, où arrivaient plis et paquets livrés par un très jeune mec, Yves je crois, un titi parigot souriant, moustache naissante et gouaille d’un Jean-Pierre Léaud fin d’ado, le coursier de Salut les Copains et MAT. Un type adorable. Et c’était son perfecto. Il avait inscrit dessus Françoise Hardy, l’avait customisé, il était unique et avait tapé dans l’œil de je ne sais qui, qui eut l’idée d’une photo avec Françoise dedans. Oui, Yves avait bien entendu : Françoise porterait son blouson. La photo fut faite.
Et comme j’adorais les blousons noirs et les vêtements de cuir, je lui demandais s’il pouvait me le prêter aussi, à moi, pauvre inconnue sans aucune garantie de ne pas me voir disparaître avec. Et vous savez quoi ? Il me l’a prêté quelques jours, le temps de frimer à Assas, sauf que ça ne faisait pas de moi le genre de nana sur lesquels ces minets fantasmaient, et de demander à ma sister de me faire quelques photos avec. Je lui en fis aussi, d’ailleurs. Vous remarquerez que l’une fume et l’autre pas et c’est drôle de penser que nos principales chanteuses de l’époque yéyé étaient tellement sages. Aucune des icônes, Sylvie, Françoise, Sheila, France Gall plus tard, ne fumait, ne faisait de frasques, ne provoquait de mini-scandales mondains ou ne se dopait comme les petites Anglaises d’en face, comme le fera plus tard Jane, drogue exclue. Juste, elles portaient parfois un blouson noir.
Je n’ai pas pu résister à l’envie de le faire figurer sur la couverture de mon livre, recto-verso avec ça. Regardez bien, c’est écrit FIN, au dos, clouté à la main. La fin de quoi ? Sûrement pas la fin des haricots !

Texte © dominique cozette.

Les Fessebouqueries #518

Parmi les événements de la semaine qui ont prêté à sourire ou à rire, il en est un qui donne à pleurer, et dans les chaumières de surcroit, c’est le couvre-feu, je ne parle pas du suaire dont on recouvre les morts, mais enfin si, peut-être, car à cette morte saison des crèves, c’est la mort des fiestas, des beuveries et autres binje drinking entre potes, des rencontres chelous autour de minuit, des danses endiablées de boomers en Doc Martens, des moules-frites-bières avec le chanmé blockbuster amerloque, des partouzes après un bon gueuleton au Fouquet’s, des soirées pyjamas entre puceaux-pucelles que vous croyez, des rodéos à plus d’heures dans des voitures volées, des livraisons de dope en pleine nuit et j’en passe. Y a aussi le couvre-fou, sorte de jeu avec la justice « un coup j’te vois, un coup j’te vois encore » d’un certain Nicolas S., membre actif d’une assoce de mâles fêteurs, et puis, et puis des histoires de fauves, de chats, enfin des faits d’automne d’une langueur monotone. Bon week-end au coin du radiateur, rangez les shorts et le nombril et sortez les moon-boots, dear friends.

– DSF : « Je connaissais à peine ce M. Kadhafi. Je l’ai invité à un repas une fois et il a oublié en partant sa mallette avec 70 millions de $. Alors j’ai voulu lui téléphoner mais j’avais perdu son numéro de téléphone. J’ai donc demandé à Paul Bismuth de le faire. Demandez lui. »
– OVH : Aujourd’hui, pour protester contre l’interdiction d’utiliser des animaux sauvages dans les cirques, les forains mènent une opération escargot.
– AR : Ils salissent, détruisent et cassent, refusent de se plier à nos règles et d’apprendre notre langue, séduisent insidieusement les femmes et corrompent les enfants. Les chats, ces êtres fourbes…
– CEMT : Sans doute que le gouvernement laisse massacrer les dauphins dans l’Atlantique pour sauver l’industrie betteravière, on sait pas.
– CC : En fait, les Parisiens, vous allez juste vivre comme des Clermontois pendant six semaines, vous verrez, c’est super.
– LE : Vous vous rappelez de cette époque lointaine où personne ne prenait peur quand on entendait quelqu’un tousser pendant une partouze ?
– IB : Champigny : après enquête, ce qui avait été pris pour une attaque n’était en fait qu’un banal exercice de reconfinement des fonctionnaires de police, sous les encouragements solidaires et certes maladroits du quartier en liesse.
– AR : Au moins, ce qu’il y a de bien cette année, c’est que personne ne commence déjà à nous saouler pour savoir ce qu’on a prévu pour le réveillon.
– FIA : « T’es sûr que tu veux pas rester dormir ? Il est quand même 20h30. »
– MK : Le couvre-feu avant minuit, c’est les carrosses qui se transforment en pantoufles.
– CEMT : « Et pour éviter tout risque de contamination au COVID, les écoles seront fermées la nuit. »
– JT : Vous vous souvenez quand Raoult disait qu’il n’y aurait pas de deuxième vague ? On savait rigoler à l’époque.
– OB : Attention spoiler : après nous avoir privés de sortie, le Covid va bientôt nous demander nos notes en maths et nous priver d’argent de poche.
– DC : Les éditions de Minuit s’appellent dorénavant les éditions de Neuf heures.
– NMB : Le confinement de fin d’année, ça existe déjà. Et ça s’appelle l’hiver.
– ADN : Les consignes gouvernementales, Raoult s’en lave les mains avec tous les savants de Marseille. Et toc.
– HB : Dire que Cendrillon n’a même plus la permission de minuit.
– DB : Allô Roselyne. Vous avez une extinction de voix ? Ou alors vous avez reçu un SMS élyséen vous demandant, comme à Franck Riester, de ne pas vous exprimer sur le sujet à la place du roi pendant le couvre feu ?
– GP : Faudra donc commencer l’apéro à 17 h.
– COP : On était tout de même moins emmerdé en 1986, lorsque le nuage  de Tchernobyl n’osait pas passer au dessus des Vosges, nan ?
– DT : Je trouve Macron très laxiste d’autoriser les gens à rentrer du boulot alors qu’ils pourraient dormir sur place.
– PE : « T’as fait quoi, hier soir? », phrase en voie de disparition…
– NMB : Le couvre-feu comme par hasard dans les grandes villes, c’est juste pour qu’ils aient le temps d’installer la 5G pendant qu’on dort, faut arrêter de nous prendre pour des lapins nés de la dernière averse, on n’est pas dupe hein!
– BI : Non mais c’est surréaliste. La fille Macron invitée sur Europe 1 pour faire le SAV du beau papa. Avec un titre d’éditorialiste. Tout va bien.
– FIA : Mise en examen de Nicolas Sarkozy pour association de malfaiteurs. Tout ne va pas si mal finalement.
– PI : J’espère que Sarkozy a pensé à faire tamponner sa carte de fidélité au parquet national financier, il me semble qu’il n’est pas loin de la mise en examen gratuite.
– DSS : Carla Bruni Sarkozy vient de racheter les droits du Pénitencier de Johnny Hallyday…
– LC : J’ai pas suivi, est-ce que c’est toujours autorisé de convoquer 40 avocats à la même heure pour une audience ? C’est pour un ami.
– DC : Une association de malfaiteurs est-elle une asso sans but lucratif ? Juste pour savoir…
– RDB : Imagine comment ils vont se faire chier à 6 au Puy du Fou maintenant.
– NMB : Bizarrement, je n’avais jamais remarqué que l’anagramme de « couvre-feu », c’était « onvouslaissesortirlajournée-pourallerbosser »
– KF : La finale du championnat du monde de pâté en croûte est annulée.
– CC : « je peux pas y a le couvre-feu » is the new « pas ce soir j’ai la migraine »
– CC : Je signale tout de même qu’en Lozère, à 21h, on est déjà demain matin.
– AD : Le papa qui récupère les enfants en Kangoo devant moi. Trois petites filles, un petit garçon. Je vous laisse deviner qui est monté devant.
– JE : Les cantines et les restaurants universitaires seront limités à 6 élèves simultanément, annonce Jean-Michel Blanquer. « Dans un souci pratique, le service du midi débutera désormais à 8h et s’étendra jusqu’à 18h. »
– AR : Quand tu habites à Saint-Etienne et que tu vas enfin pouvoir te prendre pour un parisien en lançant à tout-va des « je peux pas, j’ai couvre-feu ».
– MST : Vous voulez tuer quelqu’un et vous habitez en France ? Simple : 1/ Prenez votre licence de chasse. 2/ Tuez un humain. 3/ Dites que vous pensiez que c’était un cerf (les différences morphologiques cerf/humain sont subtiles). 4/ Le système judiciaire s’occupe du reste : vous êtes libre.
– EG : J’ai l’impression que depuis l’annonce du couvre-feu dans certaines villes, nous découvrons que des millions de gens passeraient leurs nuits dehors à boire des verres et à faire la fête. Du coup ça me rassure sur le pouvoir d’achat des Français et leur temps libre.
– ZPE : En mars on découvrait que tous les urbains étaient fans de course à pied, en octobre on découvre que ce sont tous des noctambules fêtards. On en apprend tous les jours, c’est bien.
– TC : Au couvre feu, si on fait un enterrement de vie de garçon, on peut être inculpé d’association de mâles fêteurs ?
– DA : Au moins, on est sûrs d’une chose, c’est que le couvre-feu c’est pas une fête commerciale.

NOTA :  Mon tout nouveau livre « La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés » est toujours à commander chez votre libraire (distribution Hachette).

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Réenchanter l'usine ?

Joseph Ponthus, intellectuel de prime abord, doit bouffer. Il vit en Bretagne avec une éducatrice. Ne trouvant pas de job à la hauteur de son expérience, il se rabat sur Pôle-emploi pour le caser. Une usine de poisson, pour commencer, où, avec ses collègues, il trie les arrivages de sardines, emballe, colle des étiquettes sur les boîtes en polystyrène, dans le froid, bien sûr, de la glace pour conserver, une température idoine, triple paire de chaussettes plus un sac de plastique dans les bottes fournies par l’usine, mais une mycose parfois, quand même. Des horaires de l’horreur, en pleine nuit souvent, des pauses courtes pour fumer et avaler le café. Peu de conversations mais des chansons écoutées dans la tête, Trenet, Brel, Piaf, Barbara et d’autres, plus actuels, plus popu, cloclo, Souchon, Cabrel, Doré…
Son livre s’appelle « A la ligne » sous-titré « Feuillets d’usine« , il est écrit en vers libres, c’est plus agréable à lire et donne un côté plus gai et plus musical à la prose.
Puis, d’autres tâches, d’autres bêtes, bulots, langoustines… décartonner des crevettes surgelées pour qu’elles partent à la cuisson et à l’approche des fêtes, des pinces de crabes, de homards et un jour, surprise, il doit égoutter du tofu. C’est con, répétitif et, comme tout le reste, épuisant pour le corps. Mais il prend tout du bon côté, Ponthus, il est de bonne composition. Il en profite pour nous enrichir la tête avec des citations envoyées à bon escient dans son texte poético-iodé, on sent le type qui a fait des études littéraires, hypokhâgnes et tout le tremblement.
Il nous raconte comment il arrive chez lui, parfois tellement épuisé qu’il en pleure, mais il faut sortir le jeune chien. Sa femme vient de se lever, ou est encore endormie ou est partie bosser, il n’a aucun horaire fixe puisqu’il est intérimaire, appelé parfois deux heures avant l’embauche. Il brode sur le terme débauche qui signifie deux choses bien différentes, il râle parfois parce que son binôme travaille mal, que ça fout en l’air le rythme de la chaîne, donc le rendement qui est calculé à la pièce ou au poids, ça dépend, et que ça retarde l’heure de la débauche. Mais il se souvient qu’il a été aussi incompétent au début.
Puis un jour, on l’envoie aux abattoirs (je crains le pire, je ne supporte pas la maltraitance animale et ai peur d’en prendre plein la gueule et les cauchemards, mais dans le livre non, c’est juste ébauché, il n’ira pas tuer les bêtes). Première tâche, nettoyer l’endroit de la découpe, on patauge dans le sang, ça pue le sang et la mort, c’est pas terrible… Il fera plusieurs postes dont l’accompagnement des carcasses de boeufs (vaches) sur les rails de tri. Son squelette et ses muscles en prennent pour leur grade, surtout quand un commercial veut telle carcasse pour son client et qu’il faut la faire revenir sur le rail…
C’est un livre formidable car positif, parfois drôle, toujours fraternel, pas de revendication, pas de plaintes à part des petits coups de gueules tenus secrets sur son carnet, une sorte de poésie qui compense l’horribilité d’un des boulots les plus ingrats, les moins payés, les plus précieux car terriblement nécessaires à la survie de ceux qui les exercent.

« A la ligne » sous-titré « Feuillets d’usine » de Joseph Ponthus, 2019. Grand Prix RTL et Lire. Chez Folio. 276 pages, 7,50 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #517


Aïe, aïe, aïe,aïe,aïe,aïe,aïe ! Cette semaine, je me vois pratiquement obligée  d’illustrer mon article par l’image d’un individu qui me décroche l’estomac… On sait que ce virus est très con, il dézingue les très gentils comme Kenzo mais effleure des monstres sans les endommager ! Heureusement que je suis là pour le faire ! Qu’en disent-ils dans la manif-cluster pour tous ? Savent-ils que le traitement de Trump comporte des petits bouts d’embryons ? Heu. Et pour couronner tout ça, les néonicotrucs font un retour remarqué sur le podium écolo de notre gouvernement ! Bon, tiens, je préfère arrêter là sinon je deviens misandre à force de fustiger tous ces maux dominants. Beurk. Bonne fin de week-end néanmoins, chers vous, moi je vais prendre l’apéro confinée avec mon alterophile. Tchin !
– NP : Zemmour, encore un bon Français agressé par un virus venu de l’étranger !
– CEMT : Zemmour en quarantaine. Bon courage au COVID-19 dans cette épreuve.
– FT : Une femme : « j’aime pas trop les hommes ». Les hommes : « on va raconter de la merde et l’injurier pour lui montrer qu’elle a tort. »
– MQ : Zemmour. Quand le Covid fait le boulot du CSA…
– FIA : Soit Éric Zemmour a attrapé le coronavirus sur un plateau télé, soit il y a des gens qui fréquentent Éric Zemmour.
– PE : On vient d’apprendre que le coronavirus s’est retiré du corps de Donald Trump, en déclarant : « impossible de rester, c’était devenu irrespirable »
– CL : Quand je pense que la collaboratrice qui a transmis le covid à gros Donald s’appelle Hope…
– NP : Le Didier Raoult qui est tous les matins sur CNews avec Laurence Ferrari c’est le même qui n’a pas le temps d’aller dans les médias parce qu’il publie 10 études par mois sur le COVID ou c’est un homonyme ?
– PI : Les enfants ne meurent pas du covid, alors je me demandais si c’était envisageable de les faire travailler à notre place, surtout des tâches simples à l’usine ou dans les champs, je ne sais pas si ça a déjà été fait dans le passé mais je trouve mon idée intéressante.
– LG : Y a quand même un problème structurel de fond dans un pays avec un fort taux de chômage où tu attend 4 mois un rendez-vous chez l’ophtalmo et six mois la venue d’un charpentier.
– NP : Excusez-moi mais je suis un peu perdu avec le décalage horaire. C’est à quelle heure qu’ils annoncent que c’est parce qu’il va de mieux en mieux que Trump a été placé en coma artificiel et intubé ?
– PR : Salut les lobbys. Alors ça néonicotinoïde tranquilo ?
– NP : Il y a les mauvais nicotinoïdes, ce sont des nicotinoïdes et toi tu es écologiste. Et puis il y a les bons nicotinoïdes, ce sont les mêmes nicotinoïdes mais entre temps tu es devenue ministre de l’Ecologie.
– GB : Nous sommes un peuple bien tenu. Subtilement en laisse. La politique de Macron consiste à dire aux Français qu’il rallonge leur laisse de 1m tous les matins, puis, tous les soirs, il éloigne la gamelle de 2. Et ça peut marcher longtemps: tant que la gamelle reste en vue.
– NP : Imagine : tu es un Coronavirus et tu chopes Zemmour parce que tu es rentré dans sa bouche…
– CEMT : « Saint-Etienne sera confinée, personne ne sortira le soir et on s’y fera chier, aucun changement donc. »
– LJ : Les gens sont désespérés, plus de resto, plus de ciné, plus de théâtre et plus de salle de sport .. Bref , ils découvrent la vie d’un français au smic.
– CL : RAPPEL : Porter un masque quand vous êtes seul au volant de votre voiture vous protège uniquement si vous venez de la voler
– FIA : Manif pour tous et rassemblement d’évangélistes autorisés en pleine pandémie. La France, ce beau pays laïc.
– AB : Comment une septuagénaire, Petronin devenue Mariam, fait cocu un pouvoir à la renverse. Prix de l’enfumage : 10 millions d’euros et 200 djihadistes dans la nature. Honni soit qui Mali pense.
– OB : Une manif en plein Covid, la manif pour tousse.
– CI : “Le président Trump a fait l’éloge des traitements qu’il a reçus contre le coronavirus en les décrivant comme des « miracles de Dieu ». Si tel est le cas, Dieu utilise des lignées cellulaires venant de tissu fœtal humain”, s’amuse la MIT Technology Review.
– CC : Même Le Parisien émet un doute sur le ruissellement qui aurait profité aux Français ne s’appelant pas Arnault.
– PR : Si j’étais très riche, je voterai Macron.
– DS : Comment j’ai pu rater l’info que Sarko est en GAV depuis 2 jours ??? C’est devenu tellement banal qu’aucun média ne fait d’alerte push ?

NOTA :  Mon tout nouveau livre « La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés » est toujours à commander chez votre libraire (distribution Hachette).

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Un mariage américain sur fond noir

Un mariage américain de Tayari Jones, est un roman passionnant sur les ressorts d’un couple vivant un drame absolu. On se trouve dans un état du sud des Etats-Unis, les jeunes mariés sont noirs ainsi que la plupart de leurs relations. C’est un mariage heureux bien que les époux viennent de deux horizons différents. Elle, Celestial,  est issus de la bonne petite bourgeoisie et lui, Roy, d’une classe inférieure où ses parents ont dû faire bien des sacrifices pour l’envoyer à l’université. Mais si la famille plus aisée est déçue par ce choix, elle ne le montre pas et traitera toujours le mari avec bienveillance. C’est un ami de Celestial qui les a présentés l’un à l’autre, un très vieil ami avec lequel elle s’entend comme avec un frère. Le couple est promis à un bel avenir, il gagne bien sa vie, il est devenu l’homme d’une seule femme après une jeunesse de drague, et elle-même se lance dans une carrière artistique pleine d’espoir, remettant la fabrique de bébés à plus plus tard.
Mais un jour, patatras, on vient l’arrêter car il est accusé de viol par une voisine, blanche, chez qui il avait fait un peu de bricolage. Il est innocent puisqu’il était avec sa femme à ce moment-là. Mais la justice n’en tient pas compte et l’envoie en tôle pour 12 ans. Sa vie s’arrête là. Il se trouve dans une cellule avec un homme qui se révèlera être … (pas de spoil) et le protègera. En bonne épouse amoureuse, Celestia lui rend visite régulièrement  mais au bout de très longs mois, leur relation va changer. Comment peut-il en être autrement quand l’une rencontre le succès et l’autre stagne entre quatre murs sales ? Ils finissent pas rompre. Néanmoins, elle n’intente pas d’action en divorce, il la considèrera toujours comme sa femme. Elle, entre temps, pour supporter cette lourde charge, s’appuie sur leur ami mais peuvent-ils longtemps rester insensibles l’un à l’autre.
Et coup de tonnerre : on le libère au bout de cinq ans, la justice reconnaissant que le procès a été mal mené. Sans aucune excuse ni indemnité. Ils ne s’y attendent pas, le situation devient très compliquée.
Ce qui est bien dans ce roman, c’est d’avoir choisi le point de vue de chacun. A chaque chapitre, le narrateur est différent, c’est soit le mari, soit la femme ou l’amant. Tout y est confessé, chacun y dévoilant des sentiments ou des secrets inconnus ou pas des deux autres. C’est relaté avec une extrême finesse malgré la complexité des situations. Le suspense n’en est que plus efficace. C’est à chaque fois inattendu. Même le dénouement. J’ai consulté le web pour m’assurer d’une chose : l’autrice, dont ce n’est pas le premier livre, est noire. Elle est bien placée donc pour parler du problème, la place des Noirs dans l’Amérique moyenne, la peur qui les habite face aux jugements arbitraires et aux violences racistes, les efforts qu’ils doivent fournir pour espérer accéder au même niveau social que les Blancs…

Un mariage américain de Tayari Jones, 2019 (titre original ? ) traduit par Karine Lalechère, éditions Pocket. 406 pages. Pas cher.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #516

 

Cette semaine, les déboires s’accumulent. C’est la fête à la grenouille, on a de l’eau jusque là alors forcément c’est la mort du crop-top, du décolleté oh-mon-dieu, du sein marshmallonesque qui déborde de son petit haut sexy, du cuissot bien grillé tout juste sorti du short, et du nombril tellement excitant pour qui possède un instrument à coulisse ou une fermeture d’esprit. Et pi et pi… Trump s’en est pris une bien belle et je ne parle pas de sa meuf qui, apparemment, ne tient pas ses distances avec lui. Bon, what else, le traintrain darmanesque, macronique, covidien, antimasquesques, et puis un truc dont on ne parle jamais assez : un mirage a franchi le mur du son. Avouez qu’il vaut mieux être sourd que d’entendre ce truc… Gaffe à vous, friends, et bon week-end moins plus vieux. Ça se dit, ça ?
– NP : Je ne dis pas qu’il pleut beaucoup sur la région parisienne en ce moment. Je dis juste qu’à Levallois ils n’ont pas vu autant de liquide tomber du ciel depuis la fois où Patrick Balkany a secoué sa housse de couette par la fenêtre.
– OVH : Au premier qui mentionne encore le boum entendu en Ile de France, à midi le 30 septembre 2020, je propose comme explication que Madame Pécresse a enfin joui.
– JC : Aujourd’hui est la Journée mondiale du migrant et du réfugié. C’est aussi la Saint Adolphe.
– SV : 2020 : L’année de la science fiction. On vit masqués et on manifeste pour porter des jupes.
– CMG : FERMEZ LES BARS, LES RESTOS, LES THÉÂTRES, LES SALLES DE SPECTACLES ETC…. ENFERMEZ LES MAMIES !!! ET AU BOULOT, BANDE DE NAZES !!!
– CV : Ce matin, je voulais rendre hommage à Gréco mais il fait trop froid pour être tout’ nue sous mon poull.
– HD : Dialogue du dimanche ..Père/fils : —  Papa, c’est quoi un oxymore ? —  C’est quand on associe deux termes contradictoires, comme dans « Renouvellement du Sénat »…
– GP : Drucker opéré du cœur, c’est à vous dégoûter de faire du sport et de ne jamais fumer ni boire.
– ID : Je me demande si tous ces gens qui pensent, au lendemain de cette effroyable attaque, que CHARLIE « met de l’huile sur le feu » comme le dit le décérébré Cyril Hanouna, pensent aussi qu’une femme en mini jupe qui se fait violer l’a un peu cherché tout de même ?
– HD : Le siècle des Lumières est remplacé par celui des ampoules basse consommation.
– MK : Du carmin à l’écarlate, ce gouvernement nous vole jusqu’aux nuances de la colère.
– SH : Quand on voit tant de glands à la télé, faut il changer de chêne ?
– MK : Darmanin ne veut plus que les manifs soient filmées : pas de témoins, pas de journalistes quand on casse du manifestant ! Dupont-Moretti, lui, veut que les procès soient filmés. Discours gouvernemental bordélique, drôle de cinéma vraiment !
– ADS : Je viens d’acheter une boîte de sel de Himalaya sur laquelle il est écrit que le sel s’est formé il y a 250 millions d’années, mais il expire en 2021…
– LE : Je propose d’intuber moi même les anti masques. Ok, je suis pas réanimateur mais je ferai de mon mieux.
– CC : 95% de la population masculine ne se jette pas comme des mabouls sur les femmes QUELLE QUE SOIT leur tenue. Nous n’allons donc pas changer nos styles vestimentaires. Par contre on peut s’occuper des 5% restant avec des tenailles si nécessaire.
– RR : Présentement en train de réfléchir à une façon de sauter en marche de 2020 sans me casser la cheville.
– JDF : Question de provincial du troisième age : qui, en semaine, a le temps les moyens et un métier qui lui permettent d’être à 23 heures dans un bar de façon régulière ?
– CD : Sondage sur la peine de mort, sondage sur la tenue des lycéennes… Manque plus qu’un sondage sur la chasteté jusqu’au mariage et nous en serons revenus à la France des années 1950.
– CL : Jamais aucun journal, aucun 20h, aucun plateau télé n’a débattu au sujet de vos moule-bites Speedo dégueulasses à chier alors que pardon mais ça c’est un réel problème, tout le monde subit en silence tous les étés depuis trop longtemps.
– NMB : L’automne, c’est aller se chercher une couverture dans la buanderie et croiser le dernier moustique de la saison qui enfile un blouson de cuir en disant « I will be back ».
– JLG : Daesh, ils font peur mais ils ne connaissent pas les changements d’adresse, c’est toujours ça de pris.
– CC : noter qu’il y a quand même plein de mecs qui sont en train de réaliser que ce qu’ils trouvaient sexy voire élégant (chemisettes, moules bite etc) est en fait jugé degueu par la gente féminine.
– LL : Si notre lien social tient à la fermeture des bars à 22h, c’est qu’on a vraiment raté un truc. Et c’est un alcoolique qui vous le dit.
– DA : Météo oblige, j’ai ressorti ma petite veste cintrée en cuir de l’année dernière. Sauf qu’il y a un an je faisais 75 kgs contre 83 kgs aujourd’hui. Je ressemble actuellement à une paupiette dominatrice SM en crop top.
– MK : Pensez-vous que Macron sera élu président du Liban, au pire de la Biélorussie ?
– FA : Quand ton voisin de bureau mange un gratin de brocolis, tu chéris le masque.
– JPCM : Imposer Nagui, Florent Pagny, Vianney et Pascal Obispo au peuple libanais est d’une cruauté sans nom.
– MK : Inquiétudes quant à la tenue des prochains débats entre Covid19 et Joe Biden.
– HD : En Italie des archéologues ont mis au jour le plus vieux texte de chanson connu : « ah qu’elles sont jolies les filles de Pompeï ».
– TG : Pour une fois Trump est positif.
– CEMT : Donald Trump : « Les médecins sont cons, ils m’ont dit que j’étais en quarantaine alors que j’ai 74 ans, je sais que je fais jeune mais quand même… »
– IZ : La pluie aime Roland-Garros comme la sauce tomate aime les t-shirts blancs.
– RDB C’est bien la première fois qu’autant de monde accorde de la crédibilité à un tweet de Donald Trump.
– OB : Je suis désolée mais Jean Castex, en terme d’éloquence, on dirait Jean Lasalle qui n’a pas pris l’apéro.
– OK : Donald Trump, touché par le covid, aurait demandé à être hospitalisé à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris, parce que c’est situé dans le quartier Javel.
– GB : Bois un litre de javel et fais pas chier le monde avec ta gripette, Donald.
– OM : Vous allez voir qu’avec ses 750 $ d’impôts payés entre 2016 et 2017, Trump  va bénéficier de l’Obamacare…
– CEMT : C’est inquiétant pour Donald Trump, j’espère qu’il guérira pour voir l’élection de Joe Biden.
– DA : Habillez-vous chaudement, on va passer un salivaire.

NOTA :  Mon tout nouveau livre « La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés » est toujours à commander chez votre libraire (distribution Hachette).

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Encore un Hannelore Cayre à kiffer !

Hannelore Cayre, c’est elle l’autrice de la Daronne (lire article ici) qui passe actuellement sur les écrans mais que je n’irai pas voir, non que je n’aime pas cette chère Isabelle H, mais surtout parce que ce qui me régale avec Hannelore, c’est son écriture. Ce qui disparaît à l’image. Celui-ci s’intitule Richesse oblige, je ne trouve pas que ce soit très incitatif, c’est juste mon avis. Mais ne nous y trompons pas, c’est une cuvée tout ce qu’il y a de florissant et de cocasse. Déjà, les héroïnes ! La narratrice est une nana cabossée, brisée par un accident de jeunesse très con, et qui porte un exosquelette pour tenir debout. Originaire d’une miette d’île bretonne où les patrnymes sont d’origine certifiée, elle s’appelle bizarrement Blanche de Rigny et ne sait pas trop pourquoi, sa mère étant morte à sa naissance et son père, pêcheur taciturne, ne gâche pas sa salive. Son amie, Clothilde, porteuse d’une maladie rare, est immense et tordue, elle aussi… Les couples improbables font les meilleurs tandems. La narratrice a aussi une fille, attrapée lors d’une beuverie, élevée à la va comme je te pousse qui ne semble pas en souffrir.
C’est à l’occasion de la mort de son père mutique que la narratrice, sur le bateau de la mer d’Iroise, entend parler un trio de citadins au sujet d’une de Rigny décédée dans de louches circonstances. Attisée par le mystère, elle va entreprendre une enquête approfondie sur le pourquoi du comment de la chose qu’elle est. Comme elle travaille dans le secteur justice, elle se procure des fichiers, mais sait aussi comment retrouver des traces de vie. Cela nous embarque au 19ème siècle, lorsque les riches avaient le droit de payer un pauvre pour les remplacer lorsqu’ils étaient conscrits. Officiel. Alors, il fallait aller à la pêche au courageux peigne-cul, en assez bonne santé, qui parfois ne parlait que patois. Et ce qu’elle découvre est passionnant.
Comme dans tous ses romans, Hannelore a le goût de nous apprendre des tas de choses souvent édifiantes, souvent incongrues. Pour finir, elle nous entraîne dans la ville mythique de l’Inde où une société parfaite fut créée dans les années 70 : Auroville, habitée principalement par des Européens, du moins dans l’idée (j’ai un couple d’amis qui s’y est installé définitivement, je saurai si la description est fidèle). La fin du livre est énorme et réjouissante !

Richesse oblige de Hannelore Cayre, 2020 aux éditions Métaillié, 224 pages, 18 €.

NB : Pardon pour cette mise en page mais mon blog bloque sur quelques fonctions…

Texte © dominique cozette

La trajectoire des confettis

La trajectoire des confetti est un gros pavé, premier livre de Marie-Eve Thuot, déjà récompensé au Québec. Comme j’ai une grosse flemme, je me permets, pour une fois, de copier coller une partie d’un blog signé Alexandre (pas de nom, chroniqueur) de Bibliosurf ou Un dernier livre avant la fin du monde (pas bien compris l’intitulé du blog en question) :

« Comment résumer autrement ce roman-somme qui, sur plus de six cents pages, nous présente une galerie de portraits fascinants, comme au musée, avec l’ambition d’embrasser l’évolution des rapports humains et amoureux de ce 21ème siècle. Car La trajectoire des confettis renferme une véritable sociologie du couple, et explore les mille et unes façons d’aimer et d’être aimé aujourd’hui. Plus que cela, même, les mille et unes façons d’être dans ce monde, de vivre dans ces temps troublés, devant la catastrophe écologique qui arrive, devant les révolutions qui enflamment les quatre coins de la planète. Ce n’est pas qu’un livre sur l’amour, c’est un livre sur l’Humain, dans toute sa complexité, sa grandeur, sa faiblesse, sa part d’ombre. C’est un livre sur le hasard, ce qu’il provoque et ceux qui le subissent. C’est un livre si fort, si tendre, si beau qu’on pourrait verser une larme en le refermant, la dernière page – effrayante – engloutie.
Il ne sert à rien de tenter un résumé classique de ce roman, il ne nous apprendrait peu et ne saurait englober toute l’immensité du texte. Il y a dans ce roman des dizaines de personnages, et l’un des tours de force est qu’ils sont tous parfaitement incarnés. Il n’y a ni caricature, ni facilités. Une profusion de personnages comme autant de configurations possibles des ordres et désordres amoureux. Les personnages sont si vivants qu’on se prend d’affection pour eux. »  Signé Alexandre, donc.

Je vous donnerai quand même un conseil si vous entamez cette lecture hautement distrayante et qui se passe au Québec : notez sur une fiche la composition familiale des personnages car c’est sur trois génération, sans compter quelques antécédents plus lointains, qui n’en finissent pas de s’emmêler. A moins que votre mémoire soit extraordinaire contrairement à la mienne qui tombe en charpie.

La trajectoire des confetti de Marie-Eve Thuot, 2019, éditions du Sous-sol. 620 pages, 22,90 €

Les Fessebouqueries #515

Cette semaine, c’est open buffet au Club Med de l’actu où on peut bâfrer seins nus et nombril orné d’une bernique dorée, rouler des patins baveux aux belles et beaux GM, s’enivrer toute la nuit en se postillonnant dessus, boire et croûter sans discontinuer, partouzer dans la case de Nicolas B., se goinfrer de chloro-sardines à la marseillaise, demander à Nicolas S. de dédicacer nos  fesses, enfiler gilet jaune ET bonnet phrygien (beaux nénés pas frigides) , accueillir la nouvelle vague à grands coups de toutes sortes de rouges, s’exploser la rate avec Benalla et surtout, surtout, entre deux éclairs de lucidité, essayer de comprendre ce qu’il se passe dans les cerveaux de nos dirigeants. Les quoi ? Ah, y a pas de cerveaux ? Raison de plus pour passer un week-end de l’enfer !
– LA : Benalla hospitalisé : après une radio, les médecins découvrent 3 passeports, un 9mm, 4 clés USB et les clés d’un coffre.
– RR : On n’est pas bien, là, à attendre la deuxième vague, avec notre cellulite débordant du maillot ?
– OVH : on peut remplacer nonagénaire par Giscardénaire.
– FC : Un drame a endeuillé ce midi la Mairie de Bordeaux. Une carotte a été retrouvée morte, nue, cuite et amputée dans une assiette. L’analyse médico-légale a montré qu’un éplucheur municipal est impliqué. La main qui l’a manipulé est en fuite. Crime rituel ? Ou tueur en série ?
– CV : Jupe en jean, petit haut blanc et perfecto rouge. Oh putain, voilà que je porte une tenue républicaine sans même le faire exprès.
– CEMT : Darmanin, il cherche de la drogue partout, il contrôle même pas le peloton du Tour de France sur les Champs-Elysées. Faute professionnelle.
– JB : Revenant d’une soirée en terrasse(s) à Paris, j’ai pu constater que les gestes barrières étaient très bien respectés : comme toutes les barrières se touchent, ça fait une très grande barrière collective.
– NMB : Je dois aller chercher les enfants à l’école, quelqu’un peut me dépanner d’un bonnet phrygien?
– LI : Et on attend impatiemment le numéro vert qui pourra conseiller les lycéennes sur le dresscode républicain…!
– MK : Démissionnaire, le numéro 2 de la LREM dit que son parti « n’est plus capable de produire des idées nouvelles ». Effectivement, même cette affirmation n’est pas nouvelle : nous le savions déjà.
– EP : « Le temps des tempêtes » titre le dernier livre de Nicolas Sarkozy. Pour le clan de l’ex-président, les tempêtes qui s’annoncent sont d’abord judiciaires.
– JB : Le dernier livre de Sarkozy, je trouve qu’il se libyen.
– TG : Hey y’a le nouveau disque de Carla Bruni qui va sortir le 9 octobre. Tu sais quoi ? Je vais pas l’acheter.
– PT : On arrive doucement vers un monde où un gars qui éternue en public sera considéré comme un criminel terroriste….
– MK : Benalla sous oxygène à l’hosto ? Décidément il ne manque pas d’air !
– FR : J’ai surpris un pote marocain en train de manger de la charcuterie, en buvant un verre de vin. Je lui ai donc demandé s’il ne craignait pas la colère de Dieu… Il m’a répondu : dieu, c’est les chrétiens qui l’ont inventé pour garder le saucisson et le vin pour leur gueule…
– OB : Tu sais qu’on a basculé dans une autre dimension quand tu t’étonnes de voir le visage des gens dans un film.
– YQ : Je pense ne pas trop m’avancer en disant que ce n’est pas dimanche que LREM aura un sénateur dans les Bouches-du-Rhône.
– GM : Dites vous bien que les cafés/restos/bars sont des cibles parce que c’est là que les gens parlent, échangent les infos, et que les révolutions naissent…. il n’y a pas de hasard.
– LO : Benalla hospitalisé pour cause de Covid. On ne peut pas avoir toutes les immunités non plus,  hein !
– FIA : Bars et restaurants fermés après 22h à Paris : la vie nocturne de Niort avec les loyers de Saint-Barth.
– OB : Devant l’extrême gravité de son cas, je propose de fermer Olivier Véran.
– FC : Au fond, les Nicolas Bedos qui jouent les rebelles libertaires préconisent le darwinisme médical. Les faibles meurent, les autres se marrent. Est-ce une posture artistique? En tout cas, c’est l’application à la santé de «la loi du plus fort» prônée par Donald Trump.
– NP : Il va bientôt y a voir plus de nuances de couleur pour définir la situation sanitaire que de nuances de rouge à lèvre chez Séphora…
– CEMT : Une pensée pour les daltoniens qui vont sortir sans masque en croyant que l’épidémie est finie.
– JE : « C’est bien la première fois que mon immunité ne fonctionne pas. » commente l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron.
– CEMT : Didier Raoult : « Rassurez-vous, à Marseille le bar à chloroquine reste ouvert. »
– CC : Les bars ferment après 22 heures, vous allez être obligés d’avoir une vie sexuelle. Je vous préviens, au début, ça fait tout drôle.
– MK : Dites, c’est quand que Véran son tablier ?
– HD : La blague favorite à faire au bistrot :  — Qu’est-ce que je vous sers ? — La vis.
– BD : VACANCES : Soyons sympas avec les Marseillais, faisons de Marseille une Zone Nicolas Bedos, free style… et regardons les résultats dans un mois.
– BR : La Marseillaise n’a jamais aussi bien porté son nom. « Aux armes citoyens »
– TG : N’empêche qu’un virus qui ne te vise qu’en dehors de tes heures de taf, que dans les lieux où tu t’amuses, que dans les endroits où tu peux échanger avec les autres, bah ça ressemble quand même beaucoup à un virus évadé d’un labo du Medef…
– NMB : 1000 spectateurs par jour à Roland-Garros alors qu’en remplaçant les raquettes par des arbalètes et les t-shirts par des cottes de maille, on peut facilement remplir les gradins avec 9000 personnes…
– FC : Si une giga météorite menaçait la terre, les médias se demanderaient si elle est de gauche ou de droite, le Sénat créerait une commission d’enquête, EELV lancerait une pétition, le RN porterait plainte contre X, Mélenchon annoncerait sa candidature à la présidence de l’au-delà.
– KA : Il a de la chance, Nicolas Bedos, quand même, de vivre dans un pays où les médecins ont prêté serment de prendre soin de tout le monde. Même des cons.
– HD : Ils te disent que t’es dans une zone rouge, comme ça t’as une peur bleue et t’appelles le numéro vert, tu ris jaune, tu passes une nuit blanche et tu broies du noir … tout n’est pas rose !!!! Tu te prends pour Rimbaud ( sous titrage Rainbow) et tu en vois de toutes les couleurs..
– CC : Certains français avaient déjà peur des nichons, des fesses, maintenant c’est le nombril. En revanche leur connerie ne les effraye pas.
– LW : Donner à manger à des gens qui ont faim est une infraction dans le nord de la France. Si cette idée parait acceptable à 66 millions de personnes, il y a un problème quelque part.
– CEMT : Idée de film d’horreur : Envoyer Nicolas Bedos en stage dans les hôpitaux de Marseille et filmer la réaction des médecins quand il débranchera les patients en réa pour qu’ils vivent à fond leurs dernières minutes.
– NP : Ce midi j’ai vu un mec qui faisait son footing, sans poche d’hydratation, sans téléphone portable, sans airpods… sans rien.. Il courait juste pour le plaisir de courir, comme un psychopathe.
– JB : Une pandémie. Des attentats. De la pluie et du froid.  L’heure de l’apéro est officiellement ramenée à 15h45.
– PE : « Face à la seconde vague du virus, c’est plus facile de prendre des mesures qui servent à rien que de savoir quoi faire » Jean Bricolex, Premier ministre

BONUS POUR Y VOIR PLUS CLAIR SUR LES RESTRICTIONS :

– BM : A tous ceux qui râlent contre la prétendue incohérence des mesures annoncées hier par Olivier Véran alors qu’elles tombent pourtant sous le sens, voici un petit récapitulatif :
Si vous habitez dans un département rouge grenat : les bars ferment à 15h.
Si vous habitez dans un département rouge coquelicot : les piscines ferment à 22h22.
Si vous habitez dans un département rouge cerise : vous n’avez plus le droit d’acheter de la bière à partir de 19h45 (mais pouvez continuer d’acheter du vin jusqu’à 21h04).
Si vous habitez dans un département rouge tomate : fermeture des clubs libertins les mardi et jeudi.
Si vous habitez dans un département rouge pourpre : pas de restriction sauf si le préfet le décide.
Si vous habitez dans un département rouge vermillon : peine de mort si vous portez mal le masque par écartèlement sur la place publique, et fermeture des bowlings à 18h37.

NOTA :  Mon tout nouveau livre « La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés » est toujours à commander chez votre libraire (distribution Hachette).

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Le coût de la vie

De Deborah Levy que je ne connaissais pas, Le coût de la vie est sur les tables des bonnes libraires avec un deuxième opus intitulé Ce que je ne veux pas savoir (le premier tome en fait), que je lirai prochainement tant celui-ci est intéressant. En cela qu’il fait réfléchir, bourré de réflexions originales de l’auteur ou d’autres intellectuel.le.s comme Duras, Godard, de Beauvoir… ou inspirées de poètes américain.e.s.
C’est une autobiographie qui fait suite au divorce de l’autrice, qu’elle évoquera principalement pour ses conséquences, l’autre vie qu’elle doit s’inventer. D’abord, quitter la belle maison pour s’installer avec ses deux grandes filles dans un appartement très inconfortable présentant toutes sortes d’inconvénients : pannes de chauffage et d’eau chaude, bâtiment en friche, jamais terminé, manque de confort général. Une bonne âme lui loue à moindre coût une cabane de son jardin où elle entrepose un encombrant bazar comme congélateur et ustensiles de jardin. Mais l’écrivaine y fait son nid, entre deux courses au centre ville sur son vélo électrique.
Ce que nous fait passer le texte, c’est le peu de liberté qu’ont les femmes en général, le fait que tout ce qu’elles font pour le foyer est jugé comme normal par le mari — certains maris ne regardent plus jamais leur épouse — les enfants et le patron qui demande en plus une tenue vestimentaire appropriée. Tout est ici très subtil, analysé avec délicatesse et parfois humour, mais d’une grande clarté sur le rôle de la femme dans la société. Il y a les premiers rôles, que les mâles leur croient dévolus, et qui tombent de haut lorsqu’ils n’ont qu’un rôle secondaire. La féminité est toute la question. On ne fait que ce que la société attend de vous.
Le récit est court, il participe par saynètes, moments impressionnistes et analyses. Ce n’est pas un texte linéaire, on peut le mettre sur sa table et en feuilleter quelques passages, je pense qu’on en tirera plus qu’en le lisant d’une traite. Quelques passages :
« A en croire la version classique de l’histoire, le héros et le rêveur, c’est le père. Il se détache des exigences pitoyables de ses femmes et de ses enfants pour s’élancer dans le monde et faire ce qu’il a à faire. On s’attend à ce qu’il soit lui-même. Quand il revient au foyer que nos mères nous ont créé, soit il réintègre le bercail, soit il devient un inconnu qui aura finalement plus besoin de nous que nous de lui. […]  Quand notre père fait ce qu’il à faire dans le monde, nous comprenons que c’est son dû. Si notre mère fait ce qu’elle a à faire dans le monde, nous avons l’impression qu’elle nous abandonne. C’est miraculeux qu’elle survive à nos messages contradictoires, trempés dans l’encre la plus empoisonnée de la société. Ça suffit à la rendre folle ».
Elle évoque souvent Beauvoir qui a choisi de ne pas avoir d’enfant et aussi de ne rien sacrifier à l’amour d’un homme, elle qui a refusé de vivre avec Algren, son grand amour américain, car ce n’était pas son but, le prix à payer pour s’installer chez lui en était trop élevé.  « Vivre sans amour est une perte de temps. je vivais dans la République de l’Ecriture et des Enfants. Je n’étais pas Simone de Beauvoir, après tout. Non, j’étais descendue du train à un arrêt différent (mariage) et avais changé de quai (enfants). Elle était ma muse, mais je n’étais certainement pas la sienne ».
Ailleurs : « J’étais seule et j’étais libre. Libre de payer des charges considérables pour un appartement qui offrait peu d’avantages .[…] Libre de subvenir aux besoins de ma famille en écrivant sur un ordinateur à l’agonie. » Et, sur la féminité d’entreprise « où les femmes, avec patrons de sexe masculin se retrouvaient encore à devoir s’habiller d’une façon qui convienne à la salle de réunion autant qu’à la chambre à coucher. Comment peut-on se donner en permanence érotiquement et commercialement pour son patron ? Ce type de féminité ne tient pas bien la route. L’usure finit par se voir ».
En guise de conclusion : « Quand une femme doit trouver une nouvelle façon de vivre et s’émancipe du récit sociétal qui a effacé son nom, on s’attend à ce qu’elle se déteste par-dessus tout, que la souffrance la rende folle, qu’elle pleure de remords. Ce sont les bijoux qui lui sont réservés sur la couronne du patriarcat, qui ne demande qu’à être portée. Cela provoque beaucoup de larmes, mais mieux vaut marcher dans l’obscurité noire et bleutée que choisir ces bijoux de pacotille. » Loin d’être misandre, Deborrah Levy nous donne une version nuancée du féminisme.
J’achète très vite le premier tome de la trilogie. Le troisième étant à paraître.

Le coût de la vie (The cost of living 2018), traduit par Céline Leroy. 2020 aux éditions du sous-sol. 160 pages, 16,50 €.

Texte © dominique cozette

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