Des livres pour Nabilla #2

GUS FLAUBERT. MADAME BOVARY.

Elle s’appelle Emma et, comme à l’époque il n’y avait pas Meetic, on épousait qui on vous disait. Les boules. Son mari est un blaireau, petit médecin minable. Elle s’emmerde. Elle est comme toi, elle rêve d’une grande belle histoire.

Puis elle a un bébé, elle s’ennuie toujours, y avait pas Candy Crush et toutes ces conneries chronophages. Pour tuer le temps, merde ! Son mari la sort pour la distraire parce que lui, il est in love. Elle tombe amoureuse, elle couche même avec quelques hommes et elle emprunte aussi trop de thune. Elle a une sale répute, à l’époque tu devenais pas une icône grâce à des plans Q. Alors elle avale du poison et meurt dans d’atroces souffrances.

Son mari est très malheureux, surtout quand il apprend qu’elle le trompait. Alors il meurt de chagrin.

C’est une histoire vraie, un biopic, sur lequel Gus (Gustave en vrai) a enquêté. Il dit couramment que Emma Bovary c’est lui. Non, Nab, quand on dit aujourd’hui qu’on est Charlie, c’est pas pareil, oublie, ça va t’embrouiller. Sinon, c’est un des romans les plus lus, les Anglo-Saxons l’adorent. Les Anglo-Saxons ? Les Anglais et les Américains.

Texte et image © dominique cozette

Nabilla est un terme générique pour « icône à faibles connaissances ».

Des livres pour Nabilla #1

NITCHE. AINSI PARLAIT ZARA.

Nitche (on a qu’à l’écrire comme ça, sinon en vrai, ça fait ça : Nietzsche, un peu comme si on éternuait avec un n devant) a écrit Zara (Zarathoustra, en vrai) en étant sûr que les gens n’y comprendraient rien. C’est un peu comme les poèmes de Prévert (ah, tu ne connais pas !) bon alors les paroles de Booba, genre, mais d’avant. Je te signale qu’on n’avait pas de home studio ou d’apps Garage alors on écrivait des livres au lieu du rap.

Ça commence par  Zara qui explique comment l’esprit qui est d’abord comme un chameau (deux bosses), devient un lion puis un enfant. Après, plus l’homme s’élève, plus il se sent nul. Comme Dieu est mort, il faudrait améliorer la société, qu’il pensait. Zara, c’est un sage mais comme tous les sages, c’est jamais clair. Personne ne sait en fait ce que disait Zarathoustra et tout le monde s’en fout.

Juste pour que tu ne confondes pas avec le marchand de fringues espagnol.

Texte et image © dominique cozette
NB : Des livres pour Nabilla* est une nouvelle rubrique que j’avais conçue avant l’histoire de la prison. J’attendais juste que vous soyez assez mûr(e)s pour encaisser la violence de ces textes !
*Nabilla est un terme générique pour « icône à faibles connaissances ».

Potiche revisited

Film basé sur une histoire véridique. Il s’agit du président actuel qui commande tout, qui aime bien que tout roule et que sa femme, qui a des super cheveux, reste à l’attendre à la maison, à s’occuper des domestiques. Mais c’est que Valérie Trime-Ailleurs, c’est pas trop son style. Alors, elle envoie des mails à tire-larigot, entre autres, et fait des boulettes. Et elle attaque même l’ex du Président, Ségodiche, nan mais des fois. Ça lui retombe dessus. Mais comme elle en a encore plus marre, elle s’arrange pour prendre le pouvoir pendant que François va résoudre le conflit syrien, en devenant copine avec toutes les personnes importantes. Et comme finalement, contrairement à son mari, elle sait prendre vite les bonnes décisions, on la garde au pouvoir et les gens sont très contents. En plus, elle trompe son mari avec ce gros DSK. C’est assez gai comme film. Hollande un peu fade cependant…

Potiche, le vrai film de François Ozon, date de 2010. Avec Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu…

Texte et dessin © dominique cozette

Le mépris, 50 ans après.

Le mépris fête ses 50 ans. Un film de toute beauté qui raconte l’histoire d’un mec et d’une nana mais il y a aussi plein de gens autour. Ça se passe en Italie dans la villa de Bonaparte (je me trompe mais pas de beaucoup). C’est un tournage dans le tournage. Un film dans le film. Comme une mise en abyme. Car elle est abîmée, la meuf !
Je veux parler de Frigide Barjot. Ah, ils l’ont embellie pour l’occasion ! C’est une des nombreuses techniques cinématographiques comme on en connaît tant. Ça a été long et difficile mais Grodard, le réal, a dit que c’était pas important puisque de toute façon, cette meuf elle finirait avec un moins que rien. Une sorte de Zéro, quoi.
Dans le film, Frigide met une perruque brune pour faire diversion, pour que les gens du mariage pour tous — le mariage gay, vous aurez rectifié — l’envisagent autrement que comme une hystérique. Elle lui demande, au mec, Eric Woerth — qui, lui, porte avec un chapeau pour dissimuler sa casquette en peau de fesse, cet homme est un dissimulateur — donc elle lui demande s’il aime ses doigts de pieds, ses sourcils, son nombril et ses fesses. Si c’est pas abuser, ça ! Oui, il aime tout ça, qu’il lui répond. Mais elle n’a pas l’air heureuse de tout le film, ça m’étonne pas, c’est une chieuse. Jamais contente ! En même temps, il se conduit comme un vrai lâche, il dit rien qu’il y ait un autre type, un Amerlock, qui n’arrête pas de la reluquer. A la fin, elle meurt, elle s’emplafonne sous un putain de camion, on pas va pleurer, non plus. Bon débarras !

Texte et dessin © dominique cozette

Hommage à Molinaro : Hibernatus.

Edouard Molinaro vient de nous quitter silencieusement, dans le fracas planétaire de celle de Madiba.
Pour lui rendre hommage, je vais vous parler d’Hibernatus et de son hilarant personnage incarné par l’hilarant tic-man Nicolas Sarkozy. Même congelé, il nous fait rire. Et ça tombe bien, car il l’est, congelé. On vient de le retrouver parmi une montagne de glaces qu’il avait fait livrer au Cap de Couleur, à l’époque de sa glandeur (même petit, un président peut être gland).
Mais il y a longtemps de ça et voilà-t-il pas qu’il s’avère être le grand-père d’une des femmes de l’actuel président, Jean-François Copé.
C’est très fâcheux cette situation car si on le décongèle, il va vouloir retrouver sa place de number one sans se douter que la démocratie n’existe plus, qu’elle a été remplacée par une dictature. Alors, pour éviter qu’il foute la merde dans la bonne marche des affaires de sa « sorte de république » monarchique, Copé décide de lui offrir l’une de ses nombreuses femmes,  Nadina Morano, actrice perdue de vue mais excellente dans le rôle de la chieuse, plus prout-prout que ma chère, à qui on a appris à jouer de la flûte à bec pour lui boucler le beignet. Mais heureusement, elle l’ouvre généreusement. Et ses dialogues, ciselés dans du pur étron de saule, sont pour beaucoup dans la réussite de cette création aux inénarrables rebondissements.
A voir pour la scène de sexe entre Nicolas et Nadine où il n’a pas encore capté qu’on ne faisait plus l’amour à la papy des années Carla en cette cinquième décennie.

Texte et dessin © dominique cozette

9 mois ferme. Le film.

C’est l’histoire de cette nana prétentieuse qui était ministre au Palais de Justice,  toujours fourrée chez Dior avec des talons de 35 cm, qui s’aperçoit, mais ne veut pas en croire ses gros yeux noirs, qu’elle est enceinte. Et pas qu’un peu ! Mais comment est-ce possible ? Et de qui donc ? Avec tous les amants qu’elle a, que des Cac 40, ultra-riches, elle se demande bien lequel donc ça peut être !
– Mais lequel donc ça peut être ?
Pour le savoir, elle leur arrache un bout de peau d’une façon trash pour faire l’analyse ADN à comparer au placenta, c’est facile quand t’es importante, les labos peuvent pas refuser ! En attendant, elle énerve le petit monde médiatique en refusant de dire qui est le papa !  Tout le monde y passe ! Un vrai feuilleton.
Plus tard, revenant à la raison, et puis se disant qu’il n’y a pas lieu de mégoter sur le futur magot,
– ne mégotons pas sur le futur magot !
elle désigne un mec très riche et lui demande une fortune pour alimenter son enfant. Et aussi la rumeur.
Finalement, le père, c’est un voyou, un mec un peu craspec, Borloo je crois, qui se bourre aussi la gueule comme elle. Très drôle. Très bien joué.

Le vrai film, 9 mois ferme de Dupontel, est hilarant. Un plaisir total, pas un de ces films où tout est dans la bande annone. Un régal pour se dilater la rate !

dessin © dominique cozette

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