Jean Feldman est à Sète

Jean Feldman, avant d’être un grand artiste, fut un très grand publicitaire. Les campagnes qui sortaient de son agence FCA étaient magnifiques. Tous les anciens publicitaires que nous sommes s’en souviennent. Mais il a tourné la page, je ne le sens pas nostalgique du tout mais allant toujours de l’avant, réalisant le projet qui lui tenait à coeur depuis toujours : entrer dans le monde de l’art.

J’ai appris par un de ses proches qu’il a détruit les peintures de sa première exposition, des femmes nues stylisées, superbes, pour passer à autre chose. Cet autre chose, après de nombreuses expositions principalement parisiennes, est à Sète dans une étonnante chapelle dédiée aux arts plastiques, décatie et impressionnante : la Chapelle du Haut Quartier.

Le cadre parfait pour les personnages et autres créations de Jean Feldman, la plupart réalisées à base de carton découpé, parfois peint, d’aluminium, de bois. Il n’arrête pas, son atelier est envahi de son imaginaire, très souvent des grands formats soigneusement encadrés — Jean est un perfectionniste — et enrichi régulièrement de nouvelles créations.

Car si son style est bien identifiable, il continue à le faire évoluer d’année en année, en nuances, en sujets ou en volume, nous offrant chaque fois une nouvelle facette de son talent.

 

Ce qu’on aime à l’unanimité, c’est le regard bleu azur qu’il porte sur le monde, on l’imagine enfantin, simple, ébahi, émerveillé. Comme lui, en fait.
Mes photos ne sont pas merveilleuses, certaines sont faites à partir du très beau catalogue que je n’ai pas voulu « casser », mais ça donne une idée assez claire de l’artiste. Vous pouvez en voir plus sur la page FB de la Chapelle avec un film panoramique de l’expo.

L’atelier de Jean Feldman, c’est jusqu’au 8 mars à la Chapelle du Haut Quartier, rue Borne, à Sète.

Texte © dominique cozette

Les os des filles

Les Os des filles, curieux titre de ce livre de Line Papin mais on a une première réponse au début : au Vietnam, les morts sont enterrés dans une tombe à leur taille pendant trois ans puis, quand la chair est évaporée, il reste les os qu’on dispose dans un petit coffret gardé au cimetière. Puis, tout au long du livre, Line évoque nombre de sentiments ou d’événements qui se ressentent dans les os des vivants.
L’histoire qu’elle raconte est la sienne et des deux générations du dessus qui ont vécu au Vietnam : son grand-père et sa grand-mère, surnommée Ba, qui ont survécu à toutes les guerres, bombardements, famines dûes pour beaucoup à l’embargo ou simplement à la pauvreté. Puis les trois fille de Ba, dont la mère de l’écrivaine. Tout ce petit monde vivait pauvrement près des rizières, pieds nus, sans rien que ce qu’ils avaient sur le dos, mais heureux. Le grand-père de l’autrice était enseignant à la ville, à Hanoï. Il parcourait des kilomètres et des kilomètres pour retrouver sa petite famille le week-end. Les trois filles s’amusaient beaucoup ensemble. Puis un jour, leur père a pu trouver un autre poste d’enseignante pour sa femme, et alors tout ce petite monde a abandonné la vie misérable de la campagne pour une vie très médiocre, mais joyeuse aussi, dans un appartement trop petit, en ville car tout le monde vit ensemble au Vietnam.
Puis les trois filles grandissent et trouvent un mari. La deuxième, qui est la mère de Line, est victime d’un coup de foudre partagé avec un jeune Français venu ici faire des recherches sur ce pays qu’il adore. Evidemment, la famille voit ça d’un mauvais oeil, c’est une trahison car les Français sont quand même les ennemis. Mais peu à peu, devant sa gentillesse, sa bonne volonté à apprendre la langue, les cadeaux qu’il fait — c’est un expat, il gagne bien — on s’attache à lui. Comme il n’est pas habitué à vivre les uns sur les autres, à manger à même le sol, il épouse sa belle pour l’embarquer à deux blocs de la famille. Et ils vont vivre dans une résidence luxueuse, avec gardien, piscine et tennis dans un beau jardin. Les familles se fréquentent assidûment, la jeune mariée est enceinte (c’est Line qui va naître) et le papa trouve plus sûr de l’amener accoucher en France. Puis ils reviennent, tous les petits enfants jouent ensemble dans cette résidence, tout est beau et chaleureux, vert et fleuri, odorant. Le paradis.
Jusqu’au jour où la fillette, qui a aussi un petit frère, voit ses parents tout emballer dans la résidence, où elle doit dire au-revoir à sa famille vietnamienne, à ses deux autres mamans, sa nourrice et sa grand-mère en larmes avant de prendre l’avion.
Qui les emmène en Touraine, cette contrée froide et peu accueillante pour la métisse qu’elle est. Une grande maison les y attend, trois étages, plein de pièces, chacun sa chambre, un jardin. Et sa famille française. Et une école française. Et des feux rouges, des pulls à col roulé, des écharpes, un froid glaçant, de la « bouffe lourde » etc. Fini de courir nus-pieds, de grouiller sous le soleil brûlant, de conduire sans permis. Son enfance meurt à dix ans. Elle est mal, elle a mal. Elle n’en peut plus de la souffrance due à la déchirure. Ça ne s’arrange pas en grandissant. Elle devient gravement anorexique, elle frôle la mort. Mais elle survit tant bien que mal. Elle passera brillamment le bac, retournera visiter son enfance chérie au Vietnam, mais celle-ci n’existe plus, tout a changé, la famille est égaillée, les maisons ont été détruites. Il lui faut se décider à revivre, à se reconstruire, à aimer son nouveau pays, sa nouvelle ville, Paris.
Histoire très poignante sur la guerre, l’exil et la maladie subis par la famille et la jeune fille en particulier, écriture poétique très imagée, sentiments de mort et d’abandon émouvants, le tout enrichi d’un carnet central de photos personnelles et dessins sur papier glacé qui rendent encore plus attachants le récit et son héroïne.

Les os des filles de Line Papin, 2019 aux éditions Stock et au Livre de poche. 164 pages, 7,20 €. Prix des lecteurs sélection 2020.

Texte  © dominique cozette

Les Fessebouqueries #483

Tout était en place pour des Fessebouqueries de taille honorable quand badaboum ! déboule l’habitat urbain, non, heu le bidule ino-piné d’un homme qui ne sait pas garder une intimité érectile qui va abreuver jusqu’à  plus soif le bla-bla des égoûts sociaux et des merdias. Donc de ma rubrique ! C’est aussi la Saint Valentin, elle sera fêtée d’une part, par un repris de justesse qui va subir les assauts de bobonne en chaleur, d’autre part, par un candide candidat qui aura droit à l’hôtel du cul tourné en fait de plan cu…pidon. Et pourtant, lit-on partou(ze), il n’a rien fait d’illégal. La morale de tout ça ? Y en a pas, je vous rappelle qu’on est en politique et que notre cher président encense les amateurs ! Un peu indigestes en une fois, ces Fessebouqueries comportent deux parties (génitales), l’avant et l’après-teub. Bon week-end, lecteurices, et relisez-donc Claire Bretécher, c’est toujours aussi génial.
PART ONE.

– HLT : Psychose au coronavirus à la station Contamines-Montjoie. Franchement, avec un nom pareil.
– CEMT : Le plus grave, c’est pas de penser que Hanouna pourrait se présenter en 2022, c’est de le comparer à Coluche.
– BG : Les auto-entrepreneurs c’est bien ces travailleurs qui se croient patrons et qui gagnent pour 80% d’entres eux 5000 balles par an ?
– OK : Afin de lutter contre la prolifération des rats à Paris, le candidat LREM Benjamin Griveaux, s’il est élu, propose l’organisation d’un grand débat dès le printemps, suivi d’une grande concertation à l’automne afin de trouver un terrain d’entente avec les rongeurs.
– NP : Pourquoi je ne serais pas surpris que le quasi-mourant redevienne maire de Levallois la semaine prochaine ? Peut-être parce que sa femme quasi mourante a repris la mairie une semaine après avoir été condamnée…
– RC : « Allo Grain de riz ? Ouais c’est Isa, dis tu me mets 2-3 bouteilles de champ au frais pour fêter le retour de Patrick, et tu prépares les blinis. On sera à la casa dans 1h. A toute »
– MA : C’est la fête à Pamplemousse où Citron, Grain de riz, Pépito, Banania et tous les autres employés municipaux de Levallois préparent un bain de pétales de roses dans la baignoire en or pour le retour du roi au château sous les caméras. La honte…
– DC : Balkany : Il faut séparer le taulard du maire de Levallois…
– RP : Nouveau rebondissement dans l’Iowa où Ségolène Royal vient d’annoncer sa candidature à la primaire démocrate. Surchauffe du pacemaker de Bernie Sanders, selon le Washington Post.
– MD : Tu es content, Grain de riz, ton papa rentre à la maison aujourd’hui. Par contre ce soir tu dors dans ton lit.
– NP : Patrick Balkany a perdu tellement de poids qu’il va falloir que les policiers français surveillent qu’il ne s’évade pas dans un étui à clarinette.
– CC : Bonjour BFMTV, nous n’avons pas un « couple présidentiel », nous avons la femme du Président qui s’exprime sur un sujet avec le même niveau de compétence que Ginette, coiffeuse dans le 13ème. Merci.
– FIA : le numéro unique des handicapés : « Allo bonjour, je vous appelle car je suis devant les escaliers du métro et je ne peux accéder à la station. Pouvez-vous m’aider ? » « Merci d’avoir appelé, bonne journée ! »
– CEMT : « Et je dis à tous les députés En Marche, soyez fiers d’être des amateurs, n’ayez pas peur d’être des grosses brêles, continuez à faire et dire n’importe quoi, PARCE QUE C’EST NOTRE PROJEEEEEET ! »
– NS : Bravo. Vous êtes des nuls sans expérience. C’est parfait. Bientôt grâce à moi vous serez toujours des nuls, mais des nuls professionnels.
– GD : Bonjour ceux qui prennent vapeur et celles qui se sentent plutôt cosmo-telluriques molleton; bonjour les biomanes, les raymonds et les momacs.
– GD : Et adieu Modern Mesclun, Chlorine Bankrut, Kacem le Moël, Bergère Leprince, Mirtil Galère, Pelouse Quéméneur, Moonlight Mollard, Melfrid Potétoz, Rouge-Gorge de Cossé-Balzac, Fenouil Le Glocq, Psyché Chia, Caresse Benchemoul, Soledad Rognon, Kelly Pocrizzi. Claire Bretecher
– PI : Ils sont un peu couillons (ou très mal conseillés) les gens en prison, à rester en bonne santé. Ah on me dit que ça ne marche pas pour tout le monde.
– LS : Patrick Balkany sera mon invité exceptionnel jeudi soir dans Vous Avez Des Casseroles.
– KA : « Votre libération fascine absolument le monde entier, pour beaucoup d’enfants vous êtes l’homme qui a voyagé dans la geôle » (Léa Salami).
– DC : La caution magique, mode d’emploi : pour sortir de tôle, tu paies une caution. Mais tu geins, tu maigris (forcément, y a moins de mayo avec le homard) et tu sors. Sans payer la caution… Parce que le valois bien !
– FI : Isabelle Balkany renonce à se suicider pour des raisons de santé
– LS : INFO : peu avant leur procès, Nicolas Sarkozy et François Fillon avouent souffrir d’arthrose et de remontées gastriques.
– RP : « —  Salut Romain, tu vas bien ? — Non, moi c’est Ronan —  Trop compliqué, on va t’appeler kouign amann ». Mon stage à la mairie de Levallois se déroule à merveille
– CEMT : « Et concernant l’écologie, nous allons ouvrir un centre d’appel pour que tous les animaux qui se sentent menacés puissent nous contacter. » (Macron)
– RTP —  Journaliste : Et pour les rats à Paris vous proposez quoi ?? —  Benjamin Griveaux : Pour les rats, je propose qu’on leur apprenne à cuisiner et on monte un grand restaurant comme dans le documentaire !! —  Le dessin animé vous voulez dire? —  Oui c’est ça, le documentaire !
– MA : Tous les monts blancs peuvent appeler à un numéro spécial en cas de besoin
– NP : Je ne dis pas qu’il y a beaucoup de vent sur Paris aujourd’hui, je dis juste que Benjamin Griveaux est à deux doigts de proposer de déplacer la gare d’Austerlitz pour installer des éoliennes à la place.
– QV : Svp, arrêtez Deliveroo et compagnie. Vous voulez d’une ville sans restaurant où des bataillons mal-payés préparent vos repas dans des hangars glauques?
– VC : Patrick sort de prison tranquillement, lui n’aura pas eu besoin de s’évader dans une malle . Il sort par la grande porte parce qu’il montre des signes de déprime et va pouvoir se reposer dans son moulin de Giverny, bichounette ! On pourrait donc s’attendre à une bonne nouvelle pour tous « les petits voleurs de pommes » qui croupissent en prison et qui montrent des signes de déprime? non on ne les libère pas eux?
– MK : Gare de l’Est épargnée : opération Central park annulée !

PART TWO.
– LV : La question que tout le monde se pose : pourquoi essayer de flinguer la campagne de Griveaux ? Il y arrivait très bien tout seul pour l’instant.
– OM : On s’offusque mais la bite de Benjamin Griveaux, même en érection, c’était quand même autrement moins indécent que la comédie médiatique des époux Balkany, non ?
– ET : Après avoir voulu rentrer, Benjamin Grivois annonce son « retrait », il a le sens de la formule !
– PR : Obligé de regarder des cochoncetées pour virer un incapable. Ça part en couilles.
– DC : Ne faudrait-t-il pas, une fois pour toute, séparer la bite de l’homme politique/écrivain/artiste/pédophile/violeur ?
– FPS : On ne le répétera jamais assez : Si vous ne souhaitez pas qu’une vidéo de votre bite circule sur les internets, ne la filmez pas avec votre téléphone. Si vous n’avez vraiment pas pu vous en empêcher, n’envoyez pas ladite vidéo par messagerie
– LS : Emmanuel Macron apporte son soutien à Benjamin Griveaux. « Je viens de voir la vidéo. Sois fier d’être un amateur, Benjamin.
– LGB : « Si je peux aider, c’est avec plaisir » DSK
– WO : Emmanuel Macron recadre les députés LaREM : « Quand j’ai dit soyez fiers d’être des amateurs, je ne parlais pas de vidéos amateur !! »
– OL : Benjamin Griveaux : « Cédric, il n’a pas les épaules pour encaisser une campagne de cette nature. Il ne verra pas venir les balles, il va se faire désosser. » Ce retour de bâton est juste phénoménal.
– SDD : Franchement arrêtez d’accabler Benjamin Griveaux. Tous ses collègues à l’Assemblée Nationale, au regard de son absentéisme, disaient que c’était un branleur et vous faites les étonnés maintenant…
– DC : Qui imagine le général de Gaulle faire une sextape ?
– RO : Auparavant on envoyait des fleurs à l’élue de son cœur. Aujourd’hui on lui envoie une photo de son sgueg en gros plan. Il parait que c’est moderne.
– OK : BFMTV et son reportage sur les poubelles de Paris qui débordent. Ah non, c’est Toussaint qui s’entretient avec Balkany.
– CC : Tout de même cette manie de prendre sa teub en photo, en vidéo, de l’envoyer, de la transmettre virtuellement. Les gars, c’est une bite, pas un chaton. C’est beaucoup plus intime, et beaucoup moins mignon.
– PR : Paris, New York, Gare de l’Est, Central Park. Terminus, tout le monde descend.
– IS : Entre Isabelle qui se suicide à l’aspegic et lui qui se meurt d’une tendinite, j’aimerais bien avoir les coordonnées de leur médecin traitant, ça peut toujours servir….
– NA : Bon, on va faire simple, qui n’a pas vu le kiki de Griveaux ?
– CC : Je rappelle aussi accessoirement que LaRem méprisait littéralement Hollande pour s’être fait gauler en scooter.
– JS : Communiqué officiel du Bureau international des poids et mesures : à partir du 15 février, la limite supérieure de l’échelle de la journée de merde est redéfinie par « la Saint Valentin de Madame Griveaux »
– OM : N’empêche ce serait bien qu’on apprenne un jour que Marine Le Pen a fait des vidéos de sa bite…
– SE : Maintenant que le personnel politique chante à l’unisson, la main sur le cœur, son respect absolu de la vie privée, n’est-il pas opportun d’abandonner les expérimentations de la reconnaissance faciale permises par ce gouvernement, et tout autre dispositif de surveillance de masse ?
– CC : La violence c’est aussi de relâcher un homme politique qui se goinfre depuis 50 ans aux frais des Français pour raisons de santé et le retrouver parader direct sur BFMTV
– FB : Si la classe politique voit la démocratie en péril quand une vidéo de branlette circule et pas quand elle fait enfermer des enfants sans jugement, c’est qu’elle doit être remplacée d’urgence.
– NC : En vrai c’est quand même chaud de se dire que dans ce pays, une dickpic apparemment consentie stoppe plus facilement les carrières que des détournements de fond, des mensonges ou des affaires rocambolesques…
– LC : Je sais pas pourquoi mais je sens qu’on va beaucoup entendre parler de protection de la vie privée, de la bouche même de ceux qui en parallèle s’apprêtent à voter des lois pour que nos télés nous espionnent chez nous et que des caméras de surveillance nous reconnaissent partout.
– PB : – on a le nom de l’ « artiste », il ne se cache pas – on a le nom de son avocat – on a le nom de la victime. MAIS  « Il faut supprimer l’anonymat sur les réseaux sociaux ». Il y a quelques livraisons de neurones à effectuer.
– CEMT : Hier Patrick Balkany était mourant, aujourd’hui il fait un marathon d’antenne sur les chaînes info, il faut d’urgence faire authentifier ce miracle par le Vatican.
– JT : Marre d’entendre parler de la bite à Griveaux. On dit la bite DE Griveaux.
– GD : J’ai l’impression que tout ça ne va pas nous faire beaucoup avancer sur la méthode de calcul du point de retraite.
Et pour finir en douceur :

– CV : — Non mon amour, quand on mélange du lait et de la limonade, ça ne fait pas de potion magique. —  Même si on rajoute des cornichons ? — Marlon, ferme ce frigo !

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site et mon blog. Merci d’avance.

Les Fessebouqueries #482

Cette semaine nous a apporté de belles images du plus que centenaire Kirk pour la mort duquel son fils n’aura pas droit à un congé de 12 jours, mais enfin… on n’est pas en France ! Et puis une Angleterre finalement délivrée des bouffeurs de grenouilles, avaleurs de choucroutes, adorateurs de pizza ou de harengs, mais enfin … on n’est pas en France ! Et puis des hôpitaux construits avant même que le permis soit lancé, mais enfin …on n’est pas en France où on préfère détruire nos hôpitaux. Mais c’est pas grave car en France, on n’a pas de pognon mais on a des idées de dingue. Enfin… Griveaux a des idées. Et puis ce n’est pas en France, c’est juste à Paris où les imbéciles croient que les nems sont farcis de coronavirus ! On n’est pas sorti.e.s, mes ami.e.s mais bon week-end quand même !
– MK : Brexit : c’est quand qu’ils inondent le tunnel sous la Manche pour couper les ponts ?
– MH : Kirk et sa fameuse fossette au menton, qui obligeait les maquilleuses à utiliser du fard à fossettes…
– GD : Les députés jupitériens qui découvrent leur inutilité au bout de 3 ans, ce petit côté « poule devant un couteau » pas piqué des hannetons.
– LS : Les votes des députés de la majorité confirment qu’Emmanuel Macron est bien le Président des quiches.
– ND : On peut pas payer les retraites … Mais 100000 euros ! Il a fumé la moquette Griveaux ?
– OK : Élections municipales à Paris et dernière proposition choc de Benjamin Griveaux : Offrir aux familles modestes des maisons dans les arbres du Central Park qu’il aura créé à la place de la gare de l’Est.
– GA : vous achetez une rue à Tourcoing avec 100 000 €. A Paris, c’est  10m2.
– ME : Les mecs ils enlèvent cinq euros aux pauvres par mois car c est la crise mais proposent 100 000 à une certaine caste ! La blague.
– MK : Coronavirus : les bourses s’affolent (comme pour le cancer des testicules)
– CC : Il faut faire preuve d’humanité avec les députés LREM qui ont démontré qu’ils étaient inhumains en votant comme des Playmobil contre la proposition de loi visant à allonger le congé à 12 jours pour parents endeuillés.
– AI : Kirk Douglas RIP, pas trop tôt en même temps. Son fils Michael allait pas tarder à être plus vieux que lui.
– GD : Tous ces policiers dans les lycées et ces lacrymogènes contre les bacheliers, c’est pour « essayer la dictature et voir » ?
– FI : Pour concurrencer la Chine, Macron souhaite détruire l’hôpital public en 9 jours
– JS : Leçon 16 de notre cours « Apprendre le macronien en 20 leçons » : On ne dit pas « bouffer à tous les râteliers » mais « dépasser les clivages »
–  GD : In French, we do not say « une mesure moisie qu’on espérait faire passer en loucedé mais « c’est une erreur collective » and I think qu’on nous prend bien pour des crêpes de la chandeleur.
– CEMT : « In Macronie we don’t say « la concierge est dans l’escalier » but « le manager de rue fait du social working » and I think it’s beautiful. »
– GD : Le jour où les sandwichs des wagons-restaurants sont devenus des « parenthèses gourmandes », on aurait déjà dû se dire que quelque chose n’allait plus.
– LS : Selon l’IGPN, il n’existe aucun lien entre Christophe Castaner et le ministère de l’Intérieur.
– CC : C’est moi ou j’ai l’impression que quand la cote de Macron monte, il est à 24%, quand il stagne, il est à 24% et quand il chute, il est à 24% ? Mais j’ai toujours été une tanche en math à cause de Bourdieu…
– NP : Réaction de Michel Drucker à la mort de Kirk Douglas : « Je suis très triste, j’ai bien connu son père ».
– OB : Je n’arrive pas à dormir. Vivement que Benjamin Griveaux soit élu pour m’envoyer un manager de sommeil.
– NP : Je ne comprends pas bien cette histoire de bourses qui chutent à cause du Coronavirus… Je croyais que ça ne touchait que les poumons.
– GD : In French, we do not say « notre projet de loi est foireux et on ne sait plus trop comment le défendre », we say :  « l’étude d’impact fait 1000 pages ! » and I think qu’on nous prend pour des autruchons de 2 semaines.
– RC : Parution en ce jour de mon livre « Faire le deuil de son enfant en 5 jours et sauver son entreprise » aux éditions Massot.
– TA : In France we don’t say « viol et agression sexuelle sur mineure », we say « relations intimes inappropriées » and I think it’s absolument scandaleux, mais il est désolé donc ça va.
– MK : Dis Macron : si tu veux refaire Notre-Dame de Paris en cinq ans, prend des ouvriers chinois : il leur restera même du temps et te feront en plus des hôpitaux en dix jours et des prisons en quatre.
– TC : Beaucoup de mariages commencent par une salle des fêtes et se terminent par une sale défaite.
– FI : Benjamin Griveaux propose de déplacer la Gare de Lyon à Lyon.
– OK : Si ça se trouve, en 2022, on aura un second tour Sarkozy / Royal.
– RC : Benjamin Griveaux jette ses dernières forces dans la bataille et promet des canons à neige à Montmartre ainsi que l’ouverture de 3 pistes.
– CC : Cette grève des éboueurs est insupportable pour les Parisiens. En tant que Maire, je rassemblerai les déchets du centre parisien à la porte de la Chapelle pour éviter, aux Roms et aux SDF, une longue et épuisante marche. (B. Griveaux)
– TC : Je viens d’inventer un truc, un selfie où j’apparais pas dessus. J’ai appelé ça: « Photo »
– GD : Je viens de voir une archive télévisée où Kirk Douglas s’excuse dans un français impeccable d’avoir utilisé à tort le subjonctif. Ce monde ne méritait pas un tel monsieur.
– CC : Riester, ministre pasteurisé de la Culture, annonce qu’il ne quittera pas Coulommiers en cas de victoire (sic)
– LS : Isabelle Balkany : « C’était un jeu entre nous. Je l’appelais Grain De Riz et lui nous appelait Plein De Blé ».
– JT : Du coup quand son iphone est tombé dans l’eau, on peut toujours le mettre dans des grains de riz ou c’est raciste ?

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site et mon blog. Merci d’avance.

Dernière sommation époustouflante

 

Dernière sommation de David Dufresne est un roman. Mais c’est le roman de ce que nous avons vécu depuis le début des Gilets Jaunes et des ronds-points. Le narrateur, Etienne Dardel (qui a emprunté beaucoup à son auteur) est un lanceur d’alerte. Il a quitté le journalisme complaisant depuis « le meurtre de Malik Oussekine« , un traumatisme pour lui, pour se refaire une santé mentale au Canada et il revient en pleine insurrection sociale. Son ADN pro ne fait qu’un tour : face aux premières violences policières dont il ne sait pas encore qu’elles vont s’intensifier, il filme tout, il poste tout. Il a ouvert un compte pour cela. Bien sûr, il devient une tête de turc de la police et du pouvoir mais rien ne l’arrête, tant le nombre de blessures le hante, les yeux crevés, les mains arrachées, les trous provoqués par les LBD, le matraquage, l’arrestation de manifestants pacifiques etc.
Il ne reconnaît plus la France et cette police qui ose tout et le dénie, ce pouvoir qui réfute le terme de violence policière, et toutes les bavures adjacentes. L’auteur, David Dufresne, journaliste indépendant, a signalé au total 860 cas de brutalités et de manquements à la déontologie policière sur son compte Twitter en interpellant le ministère de l’Intérieur via son célèbre et provocateur « Allô, @place_beauvau, c’est pour un signalement ». Il a repris cette forme d’action dans son roman.
Les péripéties du héros, ses rencontres clandestines avec un flic de pouvoir, sont entrecoupées de chapitres qui donnent la parole à d’autres protagonistes : une militante à la main arrachée devant l’Assemblée Nationale, sa mère qui fait les ronds-points dans le Tarn et passe du PS au RN, le directeur de l’ex-quai des orfèvres, le Préfet de Paris. On y croise d’autres personnages, on y entend parler des flics énervés, des gardes du corps incontrôlables, des éditorialistes compromis, et des choses que personne n’a dites clairement mais dont tout le monde sait qu’elles existent : « ni consigne ni ordre, juste un climat« , « pour un de touché (par un tir de LBD), mille qui désertent » (les manifs).  On y entend aussi Castaner, on se souvient du jeune Steve « tombé » dans la Loire pendant la fête de la musique. Defresne évoque la formation du BRAV, aka Brigades de Répression de l’Action Violente, sorte de refonte des voltigeurs, flics à moto qui frappent et s’enfuient sous couvert d’être des anti-casseurs.
David Dufresne sait de quoi il parle. Si c’est son premier roman, c’est son énième livre, écrit comme un journal, au jour le jour,  alimenté par tout ce qu’il filme, haletant. Formidable !

Dernière sommation de David Dufresne, 2019 aux éditions Grasset. 228 pages – 18€

Texte © dominique cozette

En attendant demain…

En attendant demain, titre pas très parlant pour ce très beau roman de Nathacha Appanah que j’ai eu envie de lire après le formidable Le ciel par-dessus le toit (encore un titre qui ne livre rien !) dont j’avais fait un article tout récemment (voir ici).
Dès les premières lignes, on sait qu’un drame a eu lieu puisque Laura, la fille d’Anita, notre héroïne, ne peut plus marcher depuis quatre ans, cinq mois et treize jours, et que le mari, Adam, est en prison depuis la même durée, exactement. On part alors vingt ans en arrière. On est à Montreuil pour le réveillon mais ni l’un ni l’autre ne prise ce genre de fiesta. Ils se retrouvent dans l’ombre, sur un canapé où les invités déposent les manteaux. Et ils se parlent. Lui est un grand bel homme du sud-ouest, il est artiste peintre, ébéniste, bûcheron, marathonien. Et étudiant en archi. Elle est métissée, issue de l’île Maurice, ne se sent à sa place à peu près nulle part et rêve de devenir écrivain. Ils s’installent dans sa région, les Landes, près de la mer. Elle fait des piges sans intérêt pour un salaire de misère et lui réalise des maisons, des jardins, des meubles. Il a fabriqué de ses mains la maison qu’ils habitent. Ils sont heureux, tout est beau parce qu’ils savent apprécier la vie, les couleurs, les odeurs. Ils sont terriblement sensuels.
Puis l’enfant paraît, ils sont comblés. Anita est une maîtresse de maison parfaite. Quand elle invite leurs amis, ils sont éberlués par le goût qu’elle a de tout rendre beau. Ça leur donne envie de quitter la ville et de s’installer là, c’est tellement idyllique. Mais, des années plus tard, toute cette perfection finit par gaver ces mêmes amis, trop c’est trop. On n’en est pas encore  là, mais on y arrivera. Le couple va s’user, elle est devenue maigre, elle ne ressemble plus à la jolie fille des îles, bohème, qu’il a aimée.
Jusqu’au jour où Adèle entre dans leur vie. Une femme plantureuse, hiératique, magnifique, qui remet des paillettes dans leur train-train. Elle est sans papiers et vient aussi de Maurice, ce qui créé des liens. Et alors, elle raconte son parcours, les accidents tragiques qui lui ont donné cette volonté de n’être plus personne. Elle a même changé de prénom. Et la vie est redevenue tellement douce avec cette femme que le couple reprend ses vieux rêves perdus : lui se remet à peindre, des choses incroyables, et elle commence enfin son livre… Et tout semble aller pour le mieux. Le succès est derrière la porte.
Mais voilà. Le mieux de durera pas. Le pire arrivera.
L’écriture de Nathacha est d’une suavité sans pareille. On respire ses parfums, on imagine ses couleurs chatoyantes, on ressent ses caresses, on entend sa vie riche des chants de la nature. C’est très beau. Ça serait très relaxant si on ne guettait pas le drame au bout de l’histoire. Elle est une amoureuse de la langue, de la vie, on se noie parfois dans ses petits bonheurs, on ne trouve parfois fade à côté de sa flamboyance. Un très beau livre !

En attendant demain de Nathacha Appanah. 2015. Aux éditions Folio Gallimard. 220 pages, 7,20 €.

Texte © dominique cozette

Les parents d'élèves et moi.

Non, je ne parle pas de moi, Les Parents d’élèves et moi sous-titré ou les tribulations d’une mère de famille est un roman écrit par Catherine Berthon, une histoire très prenante sur le désir d’un couple de mettre toutes les chances du côté de son enfant pour qu’il réussisse au mieux ses études. Ce n’est pas un récit mais l’autrice a une sérieuse expérience sur les associations des parents d’élèves, les conseils de classe, les dossiers de toutes sortes qu’il faut produire pour tout et n’importe quoi, sans garantie de réponse positive. De réponse.
Gaspard va entrer en troisième, c’est un bosseur, il a très bonnes notes, donc il n’y a aucune problème pour l’inscrire dans un des lycées les plus prestigieux de Paris, Henri IV pour ne pas le citer, qui lui ouvrira les portes de l’ascenseur social et le montera vers les cieux brillants de la réussite professionnelle. Hélas, Henri IV dit non, ainsi que Louis le Grand. Mais, elle, Hélène, a entendu dire que les bons lycées de secteur avaient plus de propension à épanouir les enfants que ces grands bahuts qui risquaient de les casser. Re-hélas, Hélène n’étant pas venue aux portes ouvertes des établissements en question, le dossier de Gaspard n’a pas été retenu. Résultat : Gaspard ira au lycée Marcel Paul, à dix minutes de chez eux. Lamentation générale
Hélène est une battante. Elle se renseigne, ce lycée n’est pas si mal, même en terme de réussite au bac, les profs ont bon esprit et, au pire, s’il est décevant, on déménagera vers les CSP+, histoire de trouver un établissement qui sent moins la racaille que la banlieue est. Mais avant, pour bien suivre la scolarité de Gaspard, Hélène décide de s’inscrire à l’association des Parents d’Elèves de Marcel Paul.
Et là, rien de lui sera épargné : l’indifférence des profs, leur susceptibilité si on a l’arrogance de les conseiller, l’agressivité de certains parents qui pensent que leur gamin est un génie, l’inertie de la hiérarchie, de son mari parfois, l’absentéisme de ses collègues de l’asso, celui des profs, plus l’extrême contrariété de Gaspard à se sentir sous tutelle maternelle. J’en passe.
Les conseils de classe qu’elle rapporte constituent des morceaux d’anthologie avec leurs clichés d’ouverture : une classe très sympathique, toujours, mais…
Ce roman se dévore grâce au talent de Catherine Berthon qui ne cesse de rebondir, de pousser des gueulantes, de s’énerver puis de créer de nouvelles occasions pour intéresser les autres parents à entrer dans le jeu. Elle sera souvent déçue, parfois surprise par des petits succès, mais toujours partante pour entreprendre, de la troisième au bac, des démarches originales dans cette effrayante jungle qu’est le monde de l’enseignement. Les portraits des profs sont truculents, le style est vif et soutenu et en plus c’est drôle. Et très instructif et le fait que je ne sois pas concernée prouve l’intérêt de cette histoire. Une petite réserve sur la couverture qui ne donne pas le ton de l’écriture : non, ce n’est pas un essai pédagogique « astucieux » mais un très bon roman, de belle écriture sur un sujet rendu attractif par la bonne dose d’auto-dérision et d’humour de l’autrice.

Les Parents d’élèves et moi (ou les tribulations d’une mère de famille) de Catherine Berthon. 2019 aux éditions Chum. 274 pages, 19 €.
(En fin d’ouvrage, une bibliographie très utile sur les livres et les liens cités.)

Texte © dominique cozette

 

 

 

Les Fessebouqueries #481

What’s new Pussicat ? Ah, flûte, plus la peine de parler anglais, ils ont brexité ! Ils ont raison de cultiver leur insularité, avec les virus qui grouillent. Y en a d’autres qui grouillent, c’est les CRS qui « protègent » heu, mais au fait, qui  ça ? Un candidat à une mairie ou le premier ministre ? Hum, pas très net, tout ça… Comme ce filou de Fillon sur le service public, ou sa meuf qui se présente, elle aussi,  comme working girl ! Ne nous attardons pas sur Belloubet Boucle d’Or qui n’a pas encore intégré le droit au blasphème pour lequel ont été assassinés nos Charlie, sur un autre candidat qui voudrait externaliser la gare de l’Est, sur des pédophiles appelés aussi entraîneurs de petites sportives, de pompiers saccagés par les FDO, par le bilan carbone de Davos. Attardons-nous juste pour pleurer gentiment deux personnes qui ont consacré leur vie à nous détourner de tout ce fatras : Michou et Higgins Clarks. Bon week-end !
– NP : Ça y est l’Union Européenne et le Royaume Uni divorcent… Bon jusqu’au 31 décembre ils vont continuer à habiter le même appartement, à dormir dans la même chambre, dans le même lit, à payer le loyer et les charges, et la bouffe. Mais après ils se séparent. Promis. Ou pas.
– CEMT : « Et si tu veux, je te construis un mur autour de la Grande-Bretagne pour empêcher les mexicains européens d’entrer chez toi. » (Trump à Johnson)
– LBJ :  Léa Salamé, elle enchaîne Carlos Ghosn et François Fillon… C’est une journaliste ou une blanchisserie ?
– CM : 1500 jets privés, hélicos et limousines pour Davos ! Oui, mais les touillettes ne sont plus en plastique !
– CEMT : Le Cardinal Barbarin relaxé, Polanski nommé 12 fois aux Césars, Fillon ce soir à la télé sans contradicteurs, bonne journée de l’impunité des puissants à tous !
– RR : En cas de pandémie à Paris, je comptais me réfugier chez mon mec à Dijon, mais je viens d’apprendre que c’était la deuxième ville la plus visitée par les Chinois, après Paris.
–  GB : Pour savoir si vous méritez une pension, un moratoire sera organisé d’ici peu, suivi d’un séminaire gouvernemental et de la mise en place d’une commission d’étude ouvrant sur un Grenelle débouchant sur un numéro d’urgence payant pour finaliser le livre blanc, suite à cette question « Quelle pension de réversion pour les femmes en cas de divorce ? » — « Nous avons commandé un rapport », répond Pietraszewski.
– MK : Patrick Balkany : « Avec Comme j’aime, spécial Santé, j’ai perdu 24 kilos en 4 mois »
– PE : « Je demanderai un moratoire sur tous les travaux en cours dans Paris, les Parisiens en ont assez des travaux ». 
Benjamin Griveaux, septembre 2019. « Je propose de détruire la Gare de l’Est et de construire à la place un Central Park ».  Benjamin Griveaux, janvier 2020.
– OK : —  Maman, c’est qui les gentils, c’est qui les méchants ? Les pompiers ou les policiers ? —  heu …
– LP : La France à Manu , c’est 5 CRS pour 1 manifestant et 1 infirmière pour 30 patients …
– DC : Matzneff veut apparaître de dos pour ses interviews. Je dirais plutôt : de fesses !
– VE : Il s’est passé plus de choses depuis le premier janvier sur la planète, qu’en 47 ans dans les feux de l’amour.
– BR : Quand on revoit Fillon après toutes les affaires LREM, on dirait Candide cultivant son jardin.
– DC : Penelope Fillon, mise en examen dans l’affaire des emplois fictifs, sera candidate à Solesmes. Et le Brexit, alors, ça ne marche pas pour elle ?
– CC : Mais que fait la police ? Ah bah elle tabasse des pompiers. Des infirmières.  Ta mère.
– MK : Edouard Philippe : « Après avoir tout cassé en France, je veux un Havre de paix ! »
– GP : Dorénavant ne pourront approcher les enfants (que ce soit dans le sport ou dans l’église ) que ceux qui accepterons de se faire émasculer et couper les deux mains.
– MK : Brexit : dès demain les capotes anglaises redeviennent françaises !
– MM : « Obtenez un audit à 360 degrés de votre écosystème digital ». C’est quand tu lis de genre de pub que tu comprends que tu n’as plus le neurone très frais et que cela ne va pas aller en s’arrangeant !
– JT : Le Chinois qui tousse se place directement en première position, détrônant ainsi le musulman barbu, dans le classement des phobies dans les maisons de retraite.
– JS : Rappelons que le blasphème est autorisé pour toute les religions hein. Pas pour une seule. Vous avez aussi le droit de mettre votre doigt dans le cul du père, du fils et même du saint esprit si ça vous chante.
– OK : Rappel : La religion, c’est comme une bite : il n’y a pas de mal à en avoir une ou à en être fier MAIS : On ne la montre pas en public / On ne la fait pas avaler de force / On ne l’impose pas aux enfants / On n’écrit pas les lois avec / On ne pense pas avec.
– OK : Si vous ne vouliez pas que l’on invente le blasphème, il ne fallait pas inventer dieu !
– MA : Si ça se trouve le Coronavirus se boit avec une rondelle de citronavirus.
– CC : Là où ça aurait vraiment de la gueule, Emmanuel Macron, c’est si tu posais en souriant avec un mec éborgné par tes policiers. Je veux dire : quitte à être cynique. Parce que là ça fait un peu petit bras.
– NP : C’est dingue tous ces ministres qui sont candidats à un poste de maire qu’ils ne pourront pas occuper à cause du non-cumul des mandats. On pourrait presque croire qu’ils vont se dépêcher de quitter le gouvernement avant le naufrage final. Presque.
– OK : Fillon rappelle que son programme était pire que celui de Macron. C’est flippant quand t’y repenses.
– LC : C’est toujours difficile de savoir si mes enfants me font un câlin par amour ou pour s’essuyer sur mes vêtements…
– RR : On n’est pas bien là, sans les infâmes mangeurs de pudding ?
– GB : « Vous avez perdu un enfant ? Ne quittez pas un opérateur va vous répondre….— Vous surmontez courageusement dans une optique évidente de ne pas pénaliser votre entreprise ? tapez 1 — Vous vous effondrez lamentablement et coûtez des points de PIB à votre pays ? tapez 2 ».
– JMA : Edouard Phillippe pourra donc faire sa campagne tandis que les Français le payent pour être premier Ministre à plein temps.
– LP : Il y a une loi qui a été votée contre le cumul des mandats , elle concerne tout le monde sauf la mafia qui nous gouverne, si j’ai bien compris ?
– LTK : Sinon Edouard Philippe, il fait 3 jours au Havre, 3 jours de voyage, 3 jours à Matignon, 3 jours de voyage, 3 jours au Havre, 3 jours de voyage, 3 jours à Matignon, 3 jours de voyage, 3 jours au Havre, 3 jours de voyage, 3 jours à Matignon, 3 jours de voyage, 3 jours au Havre.
– JS : « Et si vous avez des petits travaux de peinture ou un parquet à poser, n’hésitez pas aussi à faire appel à moi, j’ai quelques disponibilités en semaine et le week-end ».  Edouard Philippe.
– CEMT : Mary Higgins Clark est morte paisiblement à 92 ans, même pas un début de soupçon d’assassinat, aucune conscience professionnelle, c’est révoltant.
– SA : — Abdel ! T’as vu ? Michou est mort ! — Quoi ? La Mort a osé s’en prendre à cette figure de Montmarte ? — Eh oui ! — Sa mère la Butte !

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

Dope, crack, speed, beuh, substances, came, meumeu bref, toutes les drogues

Cécile Guilbert, journaliste des profondeurs investigatrices, s’est emparée à bras le corps de l’univers des drogues, toutes les drogues, dans son pavé (plus de 1400 pages) Ecrits stupéfiants sous-titré Drogues & littérature d’Homère à Will Self.  Et des écrivains et poètes, qu’on peut mettre parfois au féminin, qui ont tâté de la chose et l’ont décrite, il y en eut ! Elle en a recencé 220, avec plus de trois cents textes dont elle a retranscrit les morceaux choisis. C’est un fantastique voyage dans le temps et l’espace et leur imaginaire. De l’Inde védique à notre époque avec ses drogues de synthèse, Cécile Guilbert évoque les pharmacopées antiques et moyen-âgeuses, l’opiophagie britannique, le cannabis romantique, l’opiomanie coloniale, la morphine et les éthéromanes, les junkies et la révolution psychédélique du siècle dernier jusqu’aux actuels psycho-stimulants et autres innombrables inventions chimiques.
Elle a catégorisé les quatre grandes familles de drogues : Euphorica (opium, morphine, héroïne), Phantastica (cannabis, plantes divinatoires, peyotl et mescaline, champignons hallucinogènes, LSD), Inebriantia (éther, solvants), Excitantia (cocaïne et crack, amphétamines, ecstasy, GHB). Chaque drogue y est décrite minutieusement, d’un point de vue médical souvent, avec les expérimentations d’utilisateurs plus ou moins connus, puis accompagnée des extraits de textes ou de poèmes s’y rapportant.
Ce livre est une encyclopédie unique qui n’existe en aucune autre langue. Une entreprise titanesque.
On y apprend beaucoup de choses. Sartre, pour ne donner qu’un exemple : il prenait de l’Orthédrine et du Maxiton (noms commerciaux de la benzédrine), de la Corydrane (pour écrire de longs ouvrages), plus le reste : deux paquets de Boyard maïs, de nombreuses pipes de tabac brun, plus d’un litre d’alcool (vin, bière, alcools blancs, whisky…) sans compter les cafés, thés et graisses animales de son alimentation. Sartre avait dit à Yves Salgues (qui s’adonne à la Préludine pour écrire ses ouvrages de 2000 pages) que son texte sur Saint Genet, comédien et martyr (1952) était passé de l’état de préface à celui de pavé grâce à la Corydrane.
Dans ce livre, on retrouve avec plaisir tous nos chers écrivains américains, aussi bien de la Beat Génération, Buko, que les plus proches de nous comme Tom Wolfe, Breat Easton Ellis. Des Français aussi, de nos grands classiques à nos écrivains familiers, qui sont nombreux !
Le livre s’ouvre sur un assez long prologue biographique de l’autrice. Elle y a tâté, bien sûr mais en a souffert des méfaits par la mort de proches. Il s’achève sur une quarantaine de pages bibliographiques, soit des centaines d’ouvrages dont de très nombreux en anglais non traduits, puis par un index détaillé. Une bible, quoi.
Passionnant, foisonnant, distrayant. A lire en petites tranches car les récits planants lus à la suite peuvent devenir lassants.

Ecrits stupéfiants sous-titré Drogues & littérature d’Homère à Will Self de Cécile Guilbert. 2019 aux éditions Bouquins de Robert Laffont. 1440 pages. 32 €

Texte © dominique cozette (aidée de la quatrième de couv.)

A la demande d'un tiers

A la demande d’un tiers est le premier livre de Mathilde Forget par ailleurs autrice-compositrice et interprète. Ce titre renvoie à la demande qu’un hôpital psychiatrique lui fait pour interdire à sa soeur, souffrant de troubles mentaux dangereux, de sortir. A côté des souvenirs avec celle-ci, l’héroïne égrene des saynètes, des anecdotes non dénuées d’humour de tout ce qu’elles ont vécu, notamment le suicide de leur mère qui s’est jetée du haut d’un donjon. Elle a beau mener une enquête serrée auprès, notamment, de divers médecins, elle n’obtiendra jamais de bonne réponse : ils ont tous un point de vue différent sur cette femme.
La perte de sa mère l’entraîne à s’intéresser à des orphelins comme elle, Bambi par exemple, qui l’obsède et qu’elle déteste. mais aussi sur les serial killers qui renvoient souvent à la figure maternelle. Elle étudiera les écrits de celui qui fait autorité en la matière, un Français dont la compagne fut assassinée par un tueur américain. Elle est fascinée également par les requins, va les visiter dans les endroits où c’est possible, sachant qu’ils se laissent mourir en captivité.
Ce qui est original dans ce roman loin d’être tragico-larmoyant, c’est l’impression de légèreté, de bondissement de sujet en sujet, c’est très varié, dont on sent qu’elle les a étudiés en profondeur avant de les livrer au récit, même si (je crois) ils n’apportent pas tous grand chose, comme c’est le cas des fissures des poutres apparentes, le pourquoi de la chose d’un point de vue technique. Elle cite un passage du Traité de la charpenterie (1837) d’Armand-Rose Emy. Elle nous parle du syndrome du coeur brisé, appelé takotsubo, découvert dans les années 80 par des médecins japonais. Elle raconte aussi l’histoire du château où est morte sa mère, va interroger sa grand-mère qui n’a rien d’autre à lui confier que les lettres de sa fille, la mère de l’héroïne donc, lui a écrites, pleines de détails futiles sur les vêtements et les hommes. Sa mère qui jouaient les mêmes airs de piano tous les soirs pour bercer le sommeil de ses filles.
Et puis, elle essaie de se remettre de la séparation de « la fille avec qui elle voulait vieillir » mais avec qui elle n’a pas fait grand chose, ayant elle-même provoqué le départ de peur de souffrir trop dans le cas inverse. Mais qu’elle rappellera peut-être.
Ce livre est comme un puzzle impressionniste et étrange, composé de petits morceaux d’elle et de sa sœur et de sa mère, de Bambi et du requin. Très joli petit livre.

A la demande d’un tiers de Mathilde Forget, 2019 aux éditions Grasset. 160 p. 16 €

Texte © dominique cozette

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