Séparer l'homme de l'artiste ?

On dit séparons l’homme de l’artiste
on dit qu’il a violé qu’il a tué qu’il a mal fait
et on dit oh oui mais qu’est qu’il écrit bien
qu’est-ce qu’il filme bien, qu’est-ce qu’il réfléchit bien
qu’est-ce-ce qu’il fait bien la messe
on dit ne nous privons pas de ce talent si merveilleux
de cette œuvre irremplaçable
qui réjouit tant notre tête et nos sens
alors je m’avance et je dis
mais la fille mais le petit garçon
brisés liquidés torturés anéantis
gisant dans leur fracas dans leur néant
qu’auraient-ils créé
eux aussi
de beau d’irremplaçable
si on leur avait laissé le temps et la vie et le souffle
si on n’avait pas étouffé leur feu
de quoi étaient-ils féconds
si on n’avait pas dissocié l’objet sexuel
de la personne qu’ils étaient
ou allaient devenir
si un pervers habile créatif consensuel admirable
n’avait pas brisé leur élan
qui sait de quoi une toute jeune fille ou un petit garçon
auraient pu accoucher en mots en musique en danse en autre chose
qui sait ce que le viol le crime la violence le harcèlement
ont éteint ont brisé ont cramé
qui en parle de ces œuvres empêchées empêtrées mort-nées
dans les corps si fragiles
et devenus stériles arides et désertiques
ou morts décomposés
des victimes qui ont été meurtries à jamais
ruinées et saccagées dilapidées et dépecées
et je ne parle pas de celles muettes compagnes
dont on a volé pendant des siècles
les lauriers de leur science de leurs recherches de leur fougue
alors toutes ces victimes à jamais bâillonnées
aux œuvres calcinées
pensez-y avant de vous scandaliser
quand des femmes se lèvent et s’en vont
quand des femmes metoo-isent et racontent
quand des femmes défendent simplement ce qui doit l’être
le droit à réaliser leur vie leurs rêves
ou tout autre œuvre pouvant germer
des entrailles de la tête ou du corps
et qui nous manque terriblement
© dominique cozette le 8 mars 2020

Les Fessebouqueries #486

Semaine 10, la semaine où l’on se rend compte que nul n’est à l’abri de virus qui vont nous pourrir la vie, le virus des pékinus moyennus qui nous font leur petite morale par réseaux interposés, l’hanounus virus qu’on trouve dans les slips pleins de nouilles, le polanska virus qu’on trouve dans les slips petit bateau, le vir. 49.3 qu’on nous signale dans les braies de nos saigneurs tout pissants, le balkanus virus qu’on tente encore « des rats dickés » d’une mairie couche-toi-là, et le pognonus-loidumarchus virus qui se développe principalement chez les marchands de gel…Oui, ça urge de trouver un remède. Heureusement que les municipales arrivent avec leur lot de solutions mirenculeuses ! Sur ce, bon week-end all my friends et pas de bises !
– LS : Cyril Hanouna révèle le QI de Marlène Schiappa. « Mes chéris, j’ai jamais vu ça. Son cerveau est plein de cervelle. »
– PC : Ce matin, je faisais la queue à la banque, sont rentrés deux types avec des masques, tout le monde s’est chié dessus, heureusement, ce n’était qu’un braquo…
– GD : 49.3. La poignée de main n’étant pas recommandée, Edouard Philippe a opté pour le bras d’honneur.
– PI : Nous, les hommes, nous n’avons pas peur du Covid-19, nous avons déjà l’habitude de mourir quand nous avons un rhume et 37.5 de fièvre.
– OVH : Oui, j’éternue dans mon coude. Mon cachemire fait la gueule.
– GD : On n’est pas bien, là, avec notre loi d’encadrement des prix des gels hydroalcooliques et nos « checks » du pied ?
– GP : Pas de panique, un virus made in China, dans un mois, il est cassé.
– CC : Je vous rappelle que la plupart des gens se mouchent déjà du coude en France.
– PI : Ça craint, le coronavirus, faut penser à tout : j’ai ouvert les WC du train avec le poignet, la cuvette avec le pied, le robinet avec le genou, refermé la porte avec le coude et traversé le train sans rien toucher… Mais du coup j’ai oublié de rentrer ma bite.
– SP : Pour me laver les mains j’ai tourné le robinet et je me suis dis qu’un porteur du virus l’avait p’têt touché avant donc je l’ai lavé aussi, puis tout le lavabo, le miroir, le sol des toilettes, puis c’est parti en vrille là je suis en train de passer la serpillière sur le périph.
– HD : Le 49-3 est à la démocratie ce que la branlette est à l’amour .. un grand coup de pogne pour finir seul et pour un résultat plus que mitigé !!
– DC : Inutile de planter le thermomètre dans vos fesses. C’est 49,3 pour tout le monde !
– OB : Si vous voulez vivre dans la peau d’un tueur en série recherché depuis des mois, sur lequel pèse un mandat d’arrêt international, je vous conseille d’éternuer dans le métro. Frissons garantis dans toute la rame.
– PE : Alors qu’il nous demande de vérifier deux fois par jour notre température, le gouvernement grimpe directement à 49.3 ! Vite, il faut le confiner!
– MK : Rassemblements de plus de 5000 personnes interdits. Selon les chiffres de la police ou celui des syndicats ?
– OVH : Drame. Paul en Ski va être contraint de s’inscrire chez Paul en Ploi.
– DC : Les Balkany : Les feuilles mortes se ramassent à l’appel !
– CC : Si je récapitule les demandes : – les agriculteurs et les viticulteurs – les restaurateurs et les hôteliers – le CAC 40 et la CGPME réclament d’être indemnisés par l’Etat. Les mêmes qui votent à droite et parlent d’assistanat quand on veut 5€ supplémentaires sur les salaires .
– BG : J’ai bien compris ou pas: Un préfet confiné à cause du virus, ce préfet a reçu le ministre de la santé qui est allé ensuite en conseil des ministres serrer la main des collègues et depuis Macron est invisible ? Merde. Heureusement que Manu n’a pas de personne âgée dans son entourage.
– JB : COMMENT RÉALISER UN GEL HYDROALCOOLIQUE MAISON ? 1/ Des glaçons pour le côté gel
. 2/ Une carafe d’eau fraîche pour le côté hydro
. 3/ Une bouteille de Pastis pour le côté alcoolique
– NP : J’ai déjà du mal avec le fait qu’on ne ré-édite pas Mein Kampf, alors imagine un peu ce que je pense de la censure des mémoires de Woody Allen…
– PI : Vous me dites quand le gel hydro-alcoolique dépasse le bitcoin, j’ai un flacon à la maison je compte bien assurer mes vieux jours.
– JH : Je n’ose même pas imaginer l’état de détresse de LREM au point qu’ils envisagent de faire entrer Manuel Valls au gouvernement.
– MO : Pour ceux qui affirment le contraire… Agnès Buzyn a bien affirmé, au début de l’épidémie, que le risque de contagion pour notre pays au corona virus était « pratiquement nul »… On lui a reproché d’abandonner sa charge ministérielle… moi je crois qu’elle a bien fait…
– JE : Virus : le député LREM Thierry Solère : « Il n’y a pas de raison de s’inquiéter, nous sommes comme toujours protégés par l’immunité parlementaire. »
– OM : Je ne dis pas que les médias en font trop avec le Coronavirus, je dis juste que j’attends les zombies avec un fusil chargé et un masque à gaz derrière un mur de farfalle panzani.
– OB : Si vous avez raté l’actualité du week-end, Roman Polanski qui devrait passer sa retraite en prison a eu un César grâce au 49-3 tandis qu’Adèle Haenel a un cojonesvirus visiblement isolé.
– TC : Plus personne ne tient les barres du RER ou du Métro. Dans 6 mois on est tous champions de surf.
– HD : Se faire traiter de gond par une porte qui vous claque au nez ne vous oblige pas à voter pour le penne !!!
– OB : Une pensée pour ceux qui militent contre les bouteilles d’eau en plastique et en sont à leur 10ème bouteille de gel hydroalcoolique.
– PM : César 2020 : Cyril Hanouna révèle le cachet à six chiffres de Florence Foresti. Celle-ci se venge en révélant le QI à un chiffre de l’animateur.
– JT : Arrêtez avec Polanski, il faut dissocier l’homme de l’artiste, moi par exemple je trouve que ses films c’est de la merde mais je reconnais qu’il s’habille mieux qu’Emile Louis.
– TC : JO de Paris sponsorisés par Corona : l’entraînement des parisiens continue. Un nouveau record d’apnée vient d’être établi. Il va de Nation à Étoile.
– HD : Ma machine à laver a plus de programmes que certains candidats aux municipales
– MK : Coronavirus : grosse contamination dans les haut et bas reins, rien dans les poumons.
– COP : Flacon de 10 ml de gel antibactérien, neuf, à échanger contre Audi RS3 ou Mercedes AMG. Annonce très sérieuse, curieux s’abstenir. Premier arrivé, premier servi !
– RV : Coronavirus, le virus du pékin moyen.
– OM : Même le coronavirus aura plus été à l’assemblée nationale que Pénelope Fillon…
– PA : Une pensée pour Claude François qui aurait eu 81 ans si la CGT avait coupé le courant le 11 mars 1978.

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site et mon blog. Merci d’avance.

L'amour maternel ?

Après le faux dutronesque Play Boy, voici le trompeur elvissien Love me tender où Constance se radicalise. Rien ne va plus. Son ex a carrément réussi à lui faire perdre la garde alternée de son fils mais elle se bat pour en récupérer une partie. C’est une cause désespérante, le père a monté le fils contre elle, il prétend devant les juges que sa mère est folle etc. Alors elle vire tout ce qui lui restait de sa vie où le partage était encore possible, où il avait sa chambre, ses affaires. Elle liquide tout, elle donne, pose sur le trottoir, elle ne va plus au Palais, abandonne le barreau, vit de rien : une piaule de 9m2 avec juste un lit, une planche sur tréteaux et un pola de son fils endormi. Deux jeans, deux tee-shirts, un sweat plus son cuir qu’elle porte non-stop. Tous les matins à sept heures, elle nage pour ne pas sombrer. Elle fuit les sorties d’écoles, les jardins, elle ne veut plus voir les enfants car ils sont des bombes à fragmentation comme s’ils allaient m’exploser à la gueule, cribler mon corps de petits morceaux de métal coupant.
Sinon, elle écrit et elle baise les filles. Elle est très grande, mince, bien gaulée, très repérable lesbienne avec sa coupe courte et ses tatouages, c’est un jeu de pécho n’importe où. L’amour ne l’intéresse plus, elle ne s’attache pas, déteste qu’on s’attache, quitte vite sans drame.
Un jour, elle obtient de revoir enfin son fils après des mois, une heure par quinzaine dans un lieu social sous l’œil de deux personnes. Il a des élans de tendresse, il aime sa mère, elle aime son fils. Le père, le plus souvent, annule ces rencarts, ainsi que, plus tard, les deux ou trois pauvres week-ends qu’elle a réussi à tirer. Elle revoit son fils qui de nouveau prend le parti du père, ne veut plus la voir. C’est désespérant. Lui-même a maintenant dix ans, elle a n’a que le recours de la justice qui se révèle impuissante. Alors elle prend l’impitoyable décision, puisque son fils ne donne plus signe, de l’oublier, carrément. De tirer un trait.
On voit la personne qui écrit ce récit serrer les dents. Un moment, elle a même viré la petite piaule pour squatter chez les uns ou les autres, pas d’attaches, liberté totale. Puis un peu d’argent est rentré par le livre d’avant, elle reprend un petit lieu. Elle tombe même amoureuse mais ça ne dure que quelques mois. On lui en demande trop, elle n’a rien à donner…
Toujours aussi sec, plus cru, sans complaisance et sans fioritures. Quelle drôle d’existence ! Mais l’écriture, ah, l’écriture !

Love me tender de Constance Debré, 2020 aux éditions Flammarion.

Texte © dominique cozette

Constance quitte Debré

Avant d’aller au sur-médiatisé dernier livre de Constance Debré, Love me tender, j’ai commencé par Play Boy et bien m’en a pris car c’est le début de la nouvelle vie de l’autrice, celle où elle dit merde à tous les Debré de l’arbre, le grand-père gaulliste, le tonton chiraquien, l’autre tonton chirurgien, tout ce beau monde bourge de chez bourge, puis son père, grand reporter qui sombre dans les substances sans jamais réussir à s’en sortir, comme quoi les médecins…,  et sa mère, une beauté fin de race ayant elle-même succombé jeune d’une hémorragie cérébrale suite à divers excès dont un alcoolisme qui la répugnait ainsi que son frère quand ils étaient mômes, les laissant se démerder avec cette drôle de vie huppée. La jeune fille d’alors, jamais tombée des nues, fait « son » droit, devient avocate pénale. « On m’appelle maître, pas madame, je fais un métier d’homme où on porte une robe. Il y a même une sorte de cravate bien phallique qu’on appelle un rabat et que je tripote pendant les audiences. » Elle se marie à un certain Laurent, fait un gosse de sexe mâle mais au bout de dix-huit ans de ce régime matrimonial ennuyeux, envoie péter l’affaire. Marre de ce cirque.
Elle tombe vaguement amoureuse, c’est plutôt du désir d’ailleurs, pour une belle femme bourge, encore, mariée et affublée de plusieurs amants, plus âgée qu’elle. L’approche sera très longue, très lente, même pas sulfureuse. Mais elle constituera son entrée dans l’homosexualité et la fin des ambitions. Le début d’une vie dépouillée, où cheveux courts riment avec tatouage (non, ça ne rime pas, flûte) avec drague de filles. Elle adore emmerder son père en lui racontant ses histoires homo d’autant plus que la jeune nana du daron est moins belle que la sienne, ha ha ha… Donc, elle s’éclate, plus ou moins d’ailleurs car on devine que l’éclatage ne fait pas partie de son trousseau d’émois. Disons qu’elle se sent plus elle.
Là où le bâts blesse, c’est que son ex, père de leur gamin de 6-7 ans, rechigne maintenant à lui laisser le gosse et trouve qu’elle a pris un mauvais genre qu’il n’aime pas voir peser son leur fils. Je crois que c’est aussi le sujet de son dernier livre dont je vous parle très bientôt.
J’adore le ton saisissant de la narration de Constance. C’est bref, sec, cassant, criant, pas une banalité, pas de prise de tête, pas de psy. Elle parle de tout, et de rien, et sans tabou. Elle parle mal de son ex, de tout le monde, elle a l’esprit brusque, brutal parfois, plein de la poésie du bitume au ras des caniveaux. Elle déboule ses phrases parfois sans rapport, en fait si, rapport avec la situation, et comme ça vient dans sa tête, c’est à dire en enchaînement d’idées et de choses qu’elle voit. Saisissant, je vous dis.

Play boy de Constance Debré, 2018. Aux éditions 10/18. 168 pages, pas cher.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #485

Le monde est bien fait : Il y a des virus et il y a des gens pour les pécho. Parce que c’est le projet des virus d’être pécho ! C’est comme les ministres de la santé qui bossent eud’sus. Parce que leur projet, c’est d’être maire du virus à Paris ! Et il y a des procès, et des accusés à mettre dans les boxes. J’accuse personne, comme ils disent à l’Académie des César (Ave Cesar, morituri te salutant, soit dit en passant) mais y des statuettes qui se perdent, c’est peut-être la con-pression des uns et des autres… Sinon, on est rassurés de savoir que dans certains partis, on change de slip tous les deux jours, alors qu’on aurait pu juste les retourner pour qu’ils fassent la semaine. Enfin, c’est le week-end, n’en parlons-plus, lavons-nous en les mains de tout ça, avançons masqués et mouchons-nous du coude.
– JT : Pour enrayer le coronavirus, il est temps d’arrêter de nous serrer la main et de nous faire la bise. Je propose que nous nous disions bonjour en nous caressant mutuellement les seins.
– NP : Y’a pas comme une contradiction à supprimer le Carnaval de Nice pour limiter les risques de dissémination du Coronavirus alors que c’est justement un moment où tout le monde porte un masque ?
– JJ : 20 jours d’indemnité pour les personnes à l’isolement ? Si vous me cherchez je suis en train de lécher les barres du métro.
– LS : Dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle, le César est attribué à Penelope Fillon pour son rôle dans « Potiche ».
– IS : « Si vous ne vous ne voulez pas recevoir de LBD, arrêtez vos manifs » Une déclaration de Macron au salon de l’agriculture…. On pourra pas dire qu’il nous a pas prévenus ….
– CC : Il faudrait peut-être arrêter avec cet espèce de record du temps passé par le président au Salon de l’Agriculture. Sinon quoi, dans 10 ans, il y passe les 3 jours ? Il dort sur place ? Il fait véler ?
–  LH : In French we don’t say “You can rape if you’re talented enough”, we say “Le César du Meilleur Réalisateur est attribué à Roman Polanski” and I think it’s beautiful.
– OVH : L’italie ose reconnaître que le Coronavirus est dangereux et prend des mesures drastiques. En France, c’est comme pour Tchernobyl, ça s’arrête en Alsace et ça va direct à Monaco.
– RV : Aucune inquiétude quant à la propagation du Coronavirus en France. Comme d’habitude les douaniers seront chargés d’arrêter la pandémie à la frontière. On est rassuré.
– ?? : Merci Monsieur Legendre. Avant j’avais peur parce que je ne savais pas combien j’allais toucher à la retraite ; mais maintenant que je sais que cette somme inconnue sera indexée sur un indice qui n’existe pas ça va beaucoup mieux.
– JB : Vous allez voir qu’on va nous ressortir une vieille sextape de François Fillon qui touche de l’argent.
– MK : Cornonavirus. La contamination ? Moi je m’en foot !
– FT : Dans le taxi, le chauffeur écoute une émission sur la vulvite et la vaginite. Voilà qui repose du coronavirus.
– CC : « Il faut savoir raison garder avec le coronavirus, l’économie française se porte bien. Aucun premier de cordée n’a été infecté, il semblerait que ça ne touche que ceux qui ne sont rien. » (Emmanuel Macron)
– NP : Ce serait ballot qu’un député chope le coronavirus : tous les députes se verraient confinés chez eux pendant 14 jours et les débats sur la réforme des retraites suspendus… Oui… ce serait vraiment ballot.
– CEMT : Porter des costumes à 6000 boules mais jamais changer de slip, c’est la vie que les électeurs de François Fillon ont choisi de mener.
– TC : Voilà…tu as une conscience écolo, tu retournes tes slips pour utiliser moins d’eau et de lessive et on vient te critiquer…
– SI : Coronavirus : la fellation moins contagieuse qu’une poignée de main selon l’OMS.
– NP : Agnès Buzyn propose « d’étudier les meilleurs moyens de répartir les pics d’affluence des voyageurs »… Elle pense vraiment que le maire de Paris peut changer les horaires de début et de fin de travail dans les entreprises ? On n’est pas loin du niveau « Central Park, là…
– GD : On avance dans la vie, on ne se méfie pas et on se retrouve un lundi soir à regarder sur Internet la vidéo « comment changer les joints de son robinet mélangeur ».
– PI : Quand je pense qu’il n’y a pas plus complexe dans l’évolution que le cerveau humain et que je vois ce que certains en font, j’ai une tendresse pour les organismes unicellulaires.
– PA : Profitez bientôt des deux jours sans alcool. Les 30 et 31 février.
– OM : Si on se lave les mains aussi souvent qu’on lave son calbar dans ce pays, on va pas finir l’année…
– GD : Prétérition (n.f.) : figure de rhétorique consistant à déclarer que l’on ne parle pas de quelque chose alors qu’on le fait. Par ex. : « Je ne vous demande pas de me dire merci » (E. Macron devant le personnel hospitalier, 27 février 2020).
– OB : Agnès Buzyn candidate à la mairie de Paris. Son slogan : la charité qui se fout de l’hôpital.
– OM : En tous les cas après ces Césars 2020 si j’étais Matzneff, je tenterais ma chance à l’Académie Française…
– DC : Polanski dénigré meilleur réalisateur.
– LC : César du meilleur court métrage attribué à Benjamin Griveaux, pour La femme de mon Piotr.
– SK : Polanski, pédocriminel mais cinéaste de talent. Rendons également hommage à notre regretté Emile Louis qui était malgré tout un super chauffeur de bus.
– XY : J’ai toussé dans le train. Je crois que si j’avais déféqué dans le couloir, les gens ne m’auraient pas regardé plus suspicieusement.
– CEMT : « Après César Roman Polanski, tout devenir possible, moi pouvoir obtenir Palme d’Or avec bite Griveaux. » (Piotr Pavlenski)
– MP : Réponse à BB qui soutient Polanski : « Si demain il viole un bébé phoque, on va voir si elle va séparer l’homme de l’artiste… »
– XY : Au final, la seule raison pour que Marc Dutroux ne soit pas distingué meilleur ouvrier de France, c’est qu’il est Belge.
– IT : On nous reproche de dire qu’on est en dictature et d’aller voir en Corée du Nord pour voir la différence ; mais sachez qu’à Pyongyang aucun gilet jaune ne manifeste contre M. Kim, ce qui confirme bien qu’il est aimé du peuple, contrairement à Macron.
– SR : Dans la catégorie « Meilleur acteur » le César 2020 est attribué à Édouard Philippe pour son film « 49.3 le matin ».
– PE : Est-ce qu’on a un sondage parmi les manifestants devant la salle Pleyel qui donnerait les favoris pour le palmarès des César ? C’est pour gagner du temps et pas passer 3 heures devant un jamais très bon moment de télévision.

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site et mon blog. Merci d’avance.

The last wedding, quelle mine !

Plus qu’une semaine pour aller admirer le magnifique travail de Rebecca Tollens, à peine 30 ans, d’origine franco-suédoise, qui se destinait au droit international. Puis, après une mission humanitaire au Ghana, se lança dans un road-trip en Amérique du sud qui lui fit abandonner une carrière juridique pour celle d’artiste. Elle a d’abord fait des études d’illustratrice puis, sur les conseils des deux créateurs de la galerie de la rue de Charonne, s’essaya dans des dessins plus personnels, sans cadres imposés ou autres contraintes. Une réussite.

Si je ne me trompe, c’est sa deuxième exposition à Arts Factory, expo sur les quatre demi-étages, riche, superbe, avec ses dessins à la mine de plomb et au fusain qui racontent des jolies scènes de vie, étrangement cadrées parfois, toujours émouvantes avec leur petit je ne sais quoi de nostalgique. Mais aussi des céramiques d’allure très fragile, très fines, quelques vidéos mystérieuses et des installations sur ses recherches graphiques.
A ne pas manquer si vous appréciez le beau dessin, sinon, il restera son site. Ou son instagram.

Rebecka tollens, The Last Weddind à la galerie Arts Factory, 27 rue de Charonne 75011. Jusqu’au 29.

texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #484

Cette semaine, beaucoup ont eu du mal à ranger le matos de Griveaux, le petit oiseau était comme ivre d’’être de sorti mais il commence à puer de la fiente ! Heureusement, on a eu un buzz, un sacré buzz, faut dire qu’avec ce nom, Buzyn, c’est un sacré business pour l’actualité ! Pendant ce temps-là, bah rien. Les médias et les réseaux, c’est comme les hommes, ça ne peut pas faire trop de choses à la fois ! Juste quelques petits saupoudrages d’épices, du Fillon de la Sarthe en poudre, du Macron en copeaux, du Piotr des hauts plateaux de l’Oural en gousse, un extrait d’Eurovision en suppositoire et la mort du copier-coller et la mort du copier-coller et la mort du copier-coller. Pardon, ça m’a échappé ! Alors excellent week-end, my friends  et des bises.

– OM : Eh ben, c’est bien la première fois qu’Agnès Buzyn répond quand on l’appelle en Urgence…
– GP : Ils en font trop quand même à LREM. Les éléments de langage à placer pour l’affaire Griveaux, c’est « La démocratie en danger » . Et les LBD ? Ils n’ont pas peur du ridicule.
– MK : On est prié de ne pas avoir la fièvre jaune, Buzin est en campagne, c’est Capitale!
– SF : Agnès Buzyn reprend les dossiers de Benjamin Griveaux. Juste le temps de décoller les pages
– PC : Excellent choix de LREM, Macron et Philippe : Buzyn a résolu tous les problèmes de l’hôpital public, où tout va bien désormais. Elle peut donc mettre son immense talent au service d’une cause vraiment primordiale pour les Français !
– AdN : Après avoir pourri les hôpitaux, elle va sévir à Paris ? Tiens voilà du Buzyn .
– OVH : En fait Buzyn est ravie de se décharger de la santé. Elle considère comme un échec personnel de n’avoir pas mis un terme au virus de la tomate.
– GD : Nous vivions un hiver tempétueux. La ministre de la Santé était démissionnée et envoyée en pleurs au casse-pipe électoral en pleine crise sanitaire. De la neige était déversée sur les pistes de ski par hélicoptère. Il y avait encore des moustiques.
– DC : Elle était buzy buzy. La voilà en plein bousin…
– OVH : Adieu Griveaux, vaches, cochons, couvées
– OM : Balkany, Buzyn… Décidément en ce moment, tout le monde quitte la santé.
– RP : Un activiste connu pour s’être cloué les testicules a fait abandonner un des favoris à la mairie de Paris en diffusant des vidéos intimes, relayées par un député qui fait du sabre laser, avant d’être interpellé pour des coups de couteau. Je ne vois pas ce qu’il y a d’extraordinaire.
– SF : C’est impressionnant la vitesse avec laquelle la plainte de Benjamin Griveaux a été traitée. Celles de femmes en danger de mort face à la violence de leurs conjoints sont toujours en attente. Justice, vous avez dit Justice
– GD : Je viens d’entendre la chanson française pour l’Eurovision. La prochaine fois, faisons concourir directement de la musique d’attente de téléphone, ça fera des économies.
– CEMT : « Et je continuerai bien sûr à combattre le coronavirus, s’il se présente contre moi à la Mairie de Paris. » (Buzyn)
– AG : Y a Bénabar qui passe en concert pas loin de chez moi, du coup j’ai pas acheté de billet.
– ES : Pour les municipales à Paris, les attaques se font désormais sous la Petite Ceinture.
– NP : Ça va être étrange les entretiens d’embauche des ministres à partir de maintenant : — Vous avez un compte à l’étranger ? —  Vous payez vos impôts ? —  Vous avez payé votre femme à ne rien faire ? —  Vous avez déjà envoyé des photos de votre bite à quelqu’un ?
– ES : De toute manière, Griveaux n’avait pas la gaule de l’emploi. Il se serait pris une branlée.
– NP : 48 heures qu’Agnès Buzyn est candidate à la Mairie de Paris et elle n’a toujours pas sorti de projet débile et irréalisable… Je me demande si elle a vraiment le niveau pour cette campagne.
– ALD : La jeune femme en niqab, avant ou après un selfie avec Macron, résume à elle seule la réponse des islamistes à son discours : cause toujours tu m’intéresses !
– RR : Piotr Pavlenski, un nom pour jouer au Scrabble mais qui a mené Griveaux aux échecs.
– CC : On me demande comment je fais pour vivre de ma plume, mais quand le seul rêve de luxe qu’on a c’est de passer une heure le dimanche au monoprix de Vichy, je vous assure que c’est pas si compliqué.
–  DC : L’inventeur du « copier-coller » est mort. Gad Elmaleh, Morandini, Joseph Macé-Scaron, Calixte Belaya, Minc, Attali, Ardisson et tellement d’autres pourront venir le remercier.
– PM : Accusée de s’être moquée sur Twitter d’un enfant atteint de nanisme, Nadine Morano se défend : « c’est ridicule, surtout quand on sait que mon meilleur ami est Nicolas Sarkozy »
– LS : Piotr Pavlensky menace de diffuser une vidéo d’Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, qui éternue sans mouchoir. « Je démens formellement, j’ai toujours gardé mes miasmes pour moi », se défend la candidate à la mairie de Paris.
– GD : Je prends bien note de cette nouvelle polémique. Mais tout ça ne nous explique pas vraiment qui est Olivier Faure.
– NBF : Titre d’un magazine féminin : « Comment perdre 3kg ? ». Vu la fille en couverture, je dirais que la réponse est : « En se démaquillant ».
– EP : Quand je pense que des gens doutent encore du rôle de Poutine dans l’affaire Griveaux. Mais merde, c’est quand même évident que chaque matin, Vladi, avant de manger un sanglier et violer 3 Femen vociférantes, se demande comment il va bien pouvoir anéantir dans l’œuf le destin exceptionnel qui attend Griveaux à la tête du monde libre.

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site et mon blog. Merci d’avance.

A History of misogyny par Laia Abril

J’avais repérée l’artiste Laia Abril en 2016 aux Rencontres d’Arles où la première partie de son travail, A History of Misogyny, avait pour sous-titre « on abortion », et je la retrouve (attention, c’est jusqu’au 22 février) dans la bien-nommée galerie Les Filles du Calvaire  où elle traite cette fois le viol. Cette jeune artiste, je la vois comme une sorte d’historienne, de journaliste ou de sociologue tant elle affiche plusieurs pans de ses sujets qu’elle recueille avec photos et précisions narratives pour nous en faire part. Elle dit : « En scrutant, conceptualisant et visualisant les échecs judiciaires, en tenant compte des réglementations historiques, des dynamiques toxiques et des témoignages de victimes, le projet pointe la culture du viol institutionnel répandue dans les sociétés du monde entier. Je développe ce travail en explorant les liens entre mythes, pouvoir et droit et les notions de masculinité et de violence sexuelle. » [•••] « Ce projet montre à quel point la société blâme encore aujourd’hui les victimes d’agression sexuelle, tout en normalisant la violence sexuelle. »

Au rez-de-chaussée, une petite dizaine d’immenses photos représentant chacune une tenue : une robe de mariée pour une enfant de 13 ans mariée de force, une robe de petite-fille de cinq ans violée par son instituteur jamais puni, une tenue de religieuse de femme maltraitée, un uniforme de prisonnière… etc et, au-dessus, la narration des crimes. Dans certains pays, la femme violée est lapidée, ou son père est remboursé, ou elle doit épouser le violeur, ou elle n’est pas crue, ou c’est la tradition d’enlever une très jeune fille pour l’épouser sans que la famille ne puisse l’en empêcher pour ne pas perdre son honneur.
Au premier étage, des petites photos ou des objets accompagnés de légendes sur leur utilisation par rapport au viol. Ou pour punir ou soigner les pervers…
– Un sabre vibrant « Aux filles et aux femmes qui se plaignent d’avoir été violées, il n’y aurait, il me semble, qu’à leur conter comment une reine éluda autrefois l’accusation d’une plaignante. Elle prit un fourreau d’épée, et, en le remuant constamment, elle fît voir à la dame qu’il n’était pas
possible alors de mettre l’épée dans le fourreau. » (Voltaire.)

– Kits de viol : Aux États-Unis, des milliers de kits de preuve de viol (sorte de boîte) contenant des preuves ADN n’ont pas été envoyés aux laboratoires de polices scientifiques pour analyse, ils ont soit été interceptés soit laissés tels quels. Ce problème a potentiellement empêché l’identification de milliers de violeurs.
– Photo des camps de viols en Bosnie où l’armée serbe a commis entre 12 000 et 50 000 viols sur des personne de tous âges et des deux sexes.
– Un dispositif anti-viol hérissé de pointes à introduire dans le vagin. Le pénis piégé ne peut être délivré que par un acte chirurgical.
– Gulabi Gang ,« le gang rose », est un groupe d’autodéfense indien entièrement féminin qui lutte contre la violence domestique et sexuelle. Il comprend 400 000 combattants (en 2014) armés de lathis [bâtons] et habillés de saris roses.
– La castration chimique : des médicaments sont distribués aux États-Unis, en Indonésie, en Australie, en Russie, en Corée du Sud, en Chine, au Danemark, en Suède, en Moldavie, en République Tchèque, en Allemagne ou en Pologne. Ces substances sont capables de réduire la libido, les fantasmes sexuels compulsifs et la capacité d’excitation sexuelle.
– Le physique : En 2017, le tribunal italien de la ville d’Ancône a innocenté deux hommes qui avaient drogué et violé une jeune fille de 22 ans parce que la victime présumée était  » trop masculine et trop laide  » pour être une cible.

« On rape » de Laia Abril à la galerie Les filles du calvaire, 17, rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris. Jusqu’au 22 février.

Daeninckx chassé par l'incurie

Didier Daeninckx déménage car il n’en peut plus de la ville du 9-3 qu’il chérissait tant avant que le clientélisme la pourrisse. Cet opus s’intitule Municipales. Banlieue naufragée et s’inscrit dans la collection Tracts de Gallimard, de courts pamphlets pas chers mais bien sentis. C’était une ville des banlieues rouges, municipalités ouvrières où étaient lancés d’ambitieux programmes de rénovation urbaine, où étaient créés des offices du sport et de la culture, où on mangeait gratos à la cantoche, où il y avait des patros et des colos pour les mômes, des maisons des jeunes puis où furent construits théâtres populaires, médiathèques, tout ce qu’il était possible de créer pour améliorer la situation matérielle et morale des classes ordinaires, même si le rock, les jeans et le Coca étaient vus d’un sale œil par les cocos.
Peu à peu, les politicards ont moisi cette histoire, s’alliant avec dealers et voyous, achetant les uns et les autres, fermant peu à peu l’accès à tout, se servant des gros bras de la ville pour leur tranquillité, trafiquant pour leur propre compte les organigrammes,faisant entrer dans les hiérarchies du personnel non méritant, des amis, dévoyant les institutions… Dégoûtant de ce fait les électeurs qui ne furent plus qu’un minuscule 5% à appuyer des décisions forcément non démocratiques.
Sa ville n’est plus sa ville. C’est devenue la poubelle du voisinage. Il y a plus de pauvres que partout ailleurs, des gens tellement miséreux qu’ils ch… dans la rue au vu et au su de tous, des drogués en pagaille, des jihadistes et autres voyous armés jusqu’aux dents. Et donc des faits divers sordides, pour trois francs six sous, des filles harcelées ou plus, des incendies de vengeance. Une horreur. Plus rien à faire, plus rien qui intéresse la classe politique, plus de redressement en vue malgré le ruissellement de fric du futur Grand Paris dont on devine dans quel marigot il va atterrir.
Partir, c’était la seule chose à faire pour l’écrivain (de plus en plus censuré dans cette commune). Rage et tristesse.

Municipales. Banlieue naufragée de Didier Daeninckx, Février 2020 aux éditions Tracts Gallimard. 46 pages, 3,90 €

Texte © dominique cozette

 

L'humour Echenoz

Appâtée par la critique unanimement hilarante du Masque, j’ai acheté Vie de Gérard Fulmard d’Echenoz qui m’avait épatée avec 14, minus opus sur la grande guerre. Ce n’est pas mon genre de critiquer un livre que je n’ai pas aimé, mais ce n’est pas que je ne l’ai pas aimé, celui-ci, c’est que je n’y ai rien compris. A sa décharge, il grouille de personnages interlopes et bizarroïdes, dont je ne retiens rien au chapitre suivant, de vocabulaire alambiqué que j’apprécie et de tournures rigolotes. Rien n’est perdu, sauf peut-être mes neurones qui ont tendance à se diluer dans l’usure du temps car lorsque je lis d’autres critiques, je note que l’Obs l’encense : « Jamais là où on l’attend, l’auteur de « Je m’en vais », de « Ravel » et de « 14 » invente aujourd’hui le polar marabout (bout d’ficelle, selle de cheval….) afin d’établir, à sa manière, burlesque, que les officines politiques sont des cloaques, que les stewards se crashent, que le pire est devant nous et « le hasard, l’ignorance des causes ». Tout cela mené dans une prose de claveciniste, à un rythme de galopeur et avec une légèreté de fulmar boréal. » Que les Echos s’en réjouissent « « Vie de Gérard Fulmard », polar parodique et ludique, un pur concentré du génie échenozien qu’on quitte trop tôt, trop vite et à regret sur une ultime pirouette. Il est vrai qu’on y était entré par un tour de malice : « J’en étais là de mes réflexions quand la catastrophe s’est produite. » Là où ? Là où vous voulez. » Et quelques autres médias s’en délectent, ceux qui ne me privent pas de leur lecture vu que je n’y suis pas abonnée ou que je ne les ai pas dé-adblockés.
Donc, si vous aimez les polars absurdes qui se passent dans d’irréalistes arcanes politico-cloaquesques, si les portraits de personnages improbables et burlesques vous font rire, si les faits divers advenus rue Erlanger vous passionnent, ils sont plutôt flippants, vous aimerez ce livre qui détaille entre autre la défenestration de Mike Brant, l’assassinat puis l’ingestion d’une étudiante batave par un petit Nippon, et autres drames de la vie comme la chute d’un débris céleste sur l’hypermarché d’Auteuil. Et vous vous attacherez, ou pas, au petit bonhomme ringard qui donne son titre au livre, un loser qui monte une sorte d’agence Duluc sans aucune expérience.
Il est évident que l’auteur s’est amusé à écrire cette histoire abracadabrantesque en pariant peut être qu’il y semerait des situations et des mots extravagants comme nous le faisions jadis pour agrémenter nos harassantes réunions de prépro. Une sorte d’exercice de style. Pourquoi pas ? Car même si j’y comprends que pouic, je ne peut pas nier (de crabes) que c’est plaisant à lire et que ça n’a rien à voir avec notre navrante réalité !

Vie de Gérard Fulmard d’Echenoz, 2020 aux éditions de Minuit. 236 pages, 18,50 €

Texte © dominique cozette

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