Ce livre dont il tient à dire, Jean-Marie Périer, que ce n’est pas un album de photos puisque les photos y sont petites, plutôt une compilation de souvenirs, d’anecdotes, de considérations sur la société et de pensées « extimes » qu’il a égrenée au fil du temps sur son compte Instagram, que Calmann Lévy a eu la bonne idée de rassembler pour en faire un livre de chevet ou de table basse, intitulé Déjà hier, à consulter au gré de ses loisirs. Il n’y a pas que des photos d’idoles, il y en a quelques autres qui ne sont pas de lui, d’autres réalisées lorsque sa sœur Anne-Marie, directrice de Elle, le lui a demandé, après sa dizaine d’années passées à Los Angeles ou d’autres lieux où il a réalisé des films.
Comme il le dit, tous les dix ans, il a changé de vie, de compagne, de pays car il n’est un pro en rien mais un amateur en tout, sorte de dilettante qui a bien rempli son temps de cerveau. Actuellement, il vit célibataire dans un trou du cul du monde en bas de la France, une jolie campagne qui le met en joie, où il s’occupe avec amour de sa chienne, ses ânes et autres bêtes affectueuses.
JMP jouit d’une belle plume, il est cool, il prend les gens comme ils sont, il déteste les mondanités car il ne se souvient pas du nom des gens (moi non plus, ça s’appelle la prosopagnosie) et personne ne l’impressionne vraiment, ayant eu une jeunesse de rêve grâce à son père, François Périer, ami de tous les people de son époque qui défilaient dans leur appartement de Neuilly et qui l’emmenait sur ses tournages où il rencontrait les plus grands. Son boulot de photographe n’a pas commencé avec les yéyés comme on peut le croire, mais avec des giga pointures du meilleur du jazz. Ça forge un homme, surtout quand ils sont américains pour la plupart et que JM n’a pas beaucoup travaillé sa première langue en classe… Il ne regrette pas grand chose sauf de n’avoir pas cédé à Ella Fitzgerald qui l’a enfermé dans sa loge pour le manger tout cru à l’âge de 16 ans. Dépucelé par cette immense artiste ! Mais non, tant pis.
Les anecdotes les plus fréquentes concernent Françoise Hardy, vous vous en doutez, Johnny et Sylvie, les Stones, surtout Mick, avec qui il a vécu un moment, son père et lui. Pour certaines, il raconte l’embarras, la timidité qui ont saisi modèle et photographe au point de les faire voyager sans un mot échangé, Charlotte G. par exemple, mais aussi son mai 68 loin des révoltes, avec BB.
C’est frais, c’est gai, quoi de plus agréable à ouvrir à n’importe quelle page quand il pleut, qu’on est coincé à la maison et que rien n’urge sauf de se faire un petit plaisir.
Déjà hier de Jean-Marie Périer, 2020 aux éditions Calmann Lévy, 288 pages, 19 € (c’est donné), un peu plus d’un kilo (c’est lourd au lit !)
Ce premier roman de Sigridur Hagalin Björnsdottir, l’Île, m’a été conseillé par la jeune cliente d’une librairie qui bossait pour l’Islande, alors que j’achetais son deuxième roman que j’ai beaucoup apprécié et dont je vous ai parlé (c’est ici) récemment. Ce premier roman est une dystopie, le cadre en est l’Islande et le concept la coupure d’avec le reste du monde. D’un seul coup, toutes les liaisons avec l’étranger sont mortes, coupées, on ne sait pas pourquoi ni comment, ni pour combien de temps. Les avions attendus ne se présentent pas, les navires et bateaux de pêche ne reviennent pas, ceux qui partent aux nouvelles disparaissent, aucune nouvelle du monde. Existe-t-il encore, ce monde, se demande-t-on au bout de quelques jours. Ce petit pays de 230 000 habitants doit faire face. Une partie du gouvernement est ailleurs, la plus influente est restée sur place, elle va gérer d’une main de maître, de plus en plus autoritairement, la situation qui se dégrade rapidement. Parer au plus pressé : les stocks de provisions, de carburant, de médicaments qui s’amenuisent. Puis menacent de ne plus suffire, créant un terreau propice à l’irruption de bandes de pirates, voleurs, pilleurs.
Dans le livre, on s’intéresse à quelques personnages : cette femme politique donc, un journaliste qui lui est proche, parfois trop et qui vient d’être rejeté par sa compagne Maria et ses deux enfants. La fille aînée de Maria, ado, va être attirée par la petite bande de squatteurs qui savent se débrouiller pour trouver des vivre et se battre contre les incursions, elle ne voudra plus revenir avec sa mère. Celle-ci, dévastée, quitte la ville comme la plupart des citadins pour s’installer dans une communauté de nouveaux cultivateurs, dans un climat rude, froid et hostile.
La situation se durcit, le pays n’a plus de ressources, les gens meurent de maladies bénignes faute de soins appropriés, les bandes armées pillent tout, les touristes étrangers sont parqués dans des conditions inhumaines et comme Maria est d’origine hispanique, on l’y a installée malgré sa naturalisation, avec son gamin. Le journaliste s’est réfugié au fond d’un fjord dans une ferme introuvable, léguée par un grand-père et survit là avec sa chienne et quelques brebis. Il se planque, fait tout pour que personne ne vienne s’approprier ses maigres ressources… C’est là que ouvre le livre, je ne divulgâche pas.
Très bien décrit, désespérant aussi, mais plein de suspens, c’est un très très bon roman dont on craint qu’il préfigure ce qu’il pourrait advenir à notre petit monde un jour prochain. Je ne dis pas que c’est joyeux. Mais ça nous fait voyager !
L’ïle, de Sigridur Hagalin Björnsdottir, 2018. Traduit par Eric Boury. Aux éditions Gaïa. 276 pages, 9,90 €
Jadis, du temps des boomers, le samedi soir était le seul jour de la semaine où on sortait pour une sacrée nouba. Les mecs gominaient leur banane, les filles crachaient sur leur pain de mascara avant de s’éclater au Wimpy puis d’aller twister le madison. Pour les générations d’après, il y eut aussi le vendredi soir, moins prolo, puis d’autres soirs et enfin, ces dernières années avant virus, tout le temps. Mais tout a une fin. Dorénavrant, le samedi soir, on s’écroule dans son canapé, on regarde, hagard.e.s, des écrans, on gueule sur son gosse, on sort le chien trois fois par soir… Et la culture ? No way pour le cannabis, contente-toi de Netflix, et indigne-toi avec tous les coureurs de plateaux télé de tout : le livre super excitant de Le Maire, la tronche avenante de Castex, les enfants violés dans la joie des années d’avant, les antivax complotistes, les recyclages insensés de politicard.e.s, les skis à l’arrêt, les capitoloclastes, les trumprouts et ce putain de virus transformiste. En plus, ça glisse dehors alors franchement, n’est-il pas temps de vous souhaiter un cocooning de rêve sous votre couette rembourrée synthétique jusqu’à ce que tout redevienne grisant ? C’est juste une question.
– DA : La pauvre Roselyne Bachelot, Castex lui a à peine laissé 2 minutes de temps de parole en fin de conférence, elle a même pas eu le temps de nous sortir la vanne du pingouin qui respire par le cul et qui s’assoit sur la banquise histoire de détendre l’atmosphère. Un peu déçu.
– ES : Les mecs qui démissionnent du gouvernement Trump 12 jours avant la fin du mandat, on dirait mon grand-père qui est devenu résistant quand il a appris que les Russes étaient à Berlin.
– BR : Ah ces Anglais ! A force d’éternuer dans leurs coudes, le variant a traversé la Manche.
– AS : Après Lupin, Omar Sy est pressenti pour jouer les biopics de Platini, De Gaulle et Tarzan.
– DC : « Petit-Déjeuner chez Bernard Arnault » ça a quand même moins de gueule que « Petit-Déjeuner chez Tiffany ».
– DC : Claude Lévêque accusé de viol sur mineur. En même temps, avec un nom pareil, pouvait-il faire autrement ?
– LE : Je me suis fait contrôler après 20h avec mon attestation sortie pour le besoin des animaux de compagnie. Le policier m’a dit «mais madame où est votre animal ?», je lui ai répondu «tout autour de vous monsieur car la vie est une chienne… » et j’ai fini en garde à vue.
– GD : À l’inverse de la chenille, ce n’est donc pas la bamboche qui redémarre.
– NI : Jean Castex, il a trop cru qu’à 18h on allait tous les uns chez les autres pour enchaîner des shots de vodka jusqu’à 20h. Non, Jean, on va juste courir chez Carrefour acheter du potage pour le soir. C’est à ça que ressemble notre vie depuis maintenant un an.
– AR : Trop contente : après bientôt un an de frustration et d’interdiction, je peux enfin faire une sortie culturelle avec mes terminales ! Bon, je les emmène se faire tester dans une école primaire transformée en centre de soins anti-Covid mais on va pas chipoter…
– GD : Résumons. Si, dans quinze jours, les méthodes qui n’ont pas marché jusque-là continuent de ne pas marcher, alors ce sera éventuellement le retour aux méthodes d’avant qui n’avaient pas vraiment marché non plus.
– NMB : « Le couvre-feu à 18h ? Je suis plutôt favorable. Je trouvais les 5 à 7 un peu longs ». Michel, éjaculateur précoce
– DSF : Dans l’affaire Duhamel, il serait temps de revenir à plus de simplicité dans les questions. Par exemple, plutôt que de demander qui était au courant, il serait plus simple de faire la liste de ceux qui ne l’étaient pas.
– DC : Roselyne avait dit qu’elle mettrait ses tripes sur la table pour défendre la culture. Ça donne ça : »Nous devons nous résoudre pour le moment à vivre avec des lieux culturels fermés » . OK, tu peux les remettre, maintenant. Et nettoyer la table !
– PA : Contrairement au cerveau, l’estomac fait toujours signe quand il est vide.
– ADN : Message à tous les antivax : allez tous vous faire inoculer !
– RDB : La liberté de penser devrait s’accompagner de l’obligation de réfléchir.
– LS : Sibeth Ndiaye s’inscrit chez Adecco et devient incompétente par intérim.
– IB : Refus du rachat de Carrefour par Couche-Tard : Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-là On n’veille pas, Monsieur On n’veille pas, On s’couche à 18H.
– YH : Moonboots, ok ! Doudoune, ok ! Moufles, Ok ! Piolet, ok ! Fusée de détresse, ok ! Couverture de survie, ok ! String, ok (?) ! Peaux de phoques, Ok ! Allez Carmen ! En route, ma chienne ! On va à la boulangerie !
– DA : J’ai pas trop de demi-mesure émotionnellement, j’ai peur que quand tout sera terminé après plus d’un an sans faire la bise je me mette à galocher tout mon entourage.
– FIA : Demain, à cette heure-ci, on sera déjà en after.
– PI : Mec miraculé se réveillant après 2 ans de coma : ON VA SE BOIRE UNE BIÈRE CE SOIR POUR FÊTER ÇA ? Ses potes après avis du psychologue : Ok, mais par contre, tu sais, maintenant le soir c’est de 15h à 18h.
– DSF : Urgent : Bruno Le Maire annonce qu’il travaillerait bien dans un Algéco plutôt que sous des dorures de palais, mais il y renonce de peur que ses domestiques prennent froid.
– BP : Il faut séparer l’homme du cinéaste, il faut séparer l’homme de l’écrivain, il faut séparer l’homme du producteur, il faut séparer aujourd’hui l’homme du politologue… c’est marrant comme le séparatisme est accepté chez une certaine caste et intolérable ailleurs !
– DC : Le garde des sceaux fait ses besoins dedans. Alors forcément, ça pue un peu.
– CEMT : « Et les Français qui vont faire du ski à Madrid devront éviter les remontées mécaniques sous peine d’être reconfinés. »
– RV : Le Pen et Darmanin sont invités à débattre à la TV. Mais ils vont débattre contre qui ?
– OVH : Ça fait deux jours de suite que mon mari dit : « Le Covid ça va pas s’arranger. » Il est mur pour devenir commentateur chez BFMTV.
– AS : C’est fou de voir que Cécilia Attias et Pénélope Fillon ont toutes les deux confondu « assistante » et « assistée ».
– NP : J’en profite pour vous rappeler ma méthode (low-tech mais tout aussi efficace) pour le respect de la distance physique : si tu es assez près pour que je te donne une baffe, c’est que tu es trop près.
– JD : Vous vous rendez compte que certaines associations distribuent de la nourriture gratuitement aux pauvres ? Comment voulez-vous que ces gens-là prennent goût à l’effort si on leur donne tout ?
– LS : Jean Castex dévoile la stratégie du gouvernement à court et moyen termes. « La COVID semble muter seulement dans le pays où on conduit à gauche, c’est pourquoi le gouvernement s’engage à continuer de conduire le pays à droite. »
– CEMT : Super idée le débat Le Pen / Darmanin, y a plus qu’à le faire arbitrer par Eric Zemmour et ce sera parfait.
– TC : Un nouveau variant du virus détecté au Japon. J’attend le variant français, y paraît qu’il aura un goût de banane.
– DA : Je suis en train de bouffer des Pringles Rice Fusion Indian Chicken Tikka Masala et au vu de ce que je lis dans les ingrédients, à partir de là, vous pouvez m’injecter tous les vaccins de la terre, j’suis même ok pour en prendre une double dose et dire merci en partant.
– ES : Monsieur Trump, vous devez quitter les lieux dans un délai maximum de quarante Twitter.
– NMB : On est tellement à la ramasse avec ce virus qu’on n’aura notre variant français qu’en 2023. La honte.
– SY : En fait Jean Lassalle il parle comme les médecins écrivent.
– RDB : Donnez-nous la liste des ministres visés par aucune enquête, ça ira plus vite.
– SC : Donc pour Finkielkraut, à 16 ans tes idées sur l’écologie ne valent rien car trop puériles, mais à 14 ans on peut te considérer consentant à des relations sexuelles avec le nouveau mec de ta mère.
– ABK : On recrute pour notre boutique à Lourmarin une vendeuse ou un vendeur. Contrat de 15h semaine tous les week-ends d’avril à fin octobre 2021. Pour pourvoir à ce poste pour devrez : – être parfaite ou parfait. – N’avoir aucun défaut.
– DC : Covid, la collec s’étoffe. Nous avons maintenant en stock trois modèles de variants : L’anglais, le brésilien, le sud-africain. Bon, faut le voir porté, en même temps.
– SD : Vente d’organes des condamnés à mort en Chine… Si c’est la même qualité que les produits Wish, non merci !…
– JPT : A la quantité et à la qualité des hommages qui lui sont rendus, on voit bien que Marielle de Sarnez ne jouait plus aucun rôle sur le plan politique depuis longtemps.
– LO : Bonsoir Marlène Schiappa, le lissage brésilien lisse-t-il aussi les engagements contre les violences faites aux femme ? Sinon comment comptez-vous cohabiter et travailler avec ce genre de personne en guise de « collègue » : « Un ex-conseiller élyséen recasé à LREM après sa condamnation pour violences envers son ex-compagne ».
– NR : » Comment ça Cécilia Attias n’avait pas le droit de toucher 3.000 €/mois d’argent public pour 75 h de boulot, sans qu’il ne soit possible de trouver trace de son travail ? Je viens de demander à Fillon. Il m’a affirmé que le procédé était légal puisque j’aimais ma femme… » (Nicolas S.)
– DSF : Extrait du livre de Bruno Le Maire sur Macron : « il se tut, me fixa de son regard bleu sur lequel glissaient des éclats métalliques comme un lac accablé de soleil dont il aurait été impossible sous le scintillement des reflets de percer la surface ».
– OB : Il neige en hiver. C’est peut-être le premier truc normal qui a lieu cette année.
– CC : Quand je vois le nombre de gens qui font la queue à la poste, dehors, dans le froid, je me demande quand même s’ils n’offrent pas des pochons de cocaïne gratuits avec les colis et les lettres recommandées.
– OL : Soudaine envie de traverser une piste de danse blindée de corps suants avec deux verres à la main en criant « PARDON ! »
RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.
La familia grande, le livre de Camille Kouchner, révèle une bien sale histoire. Apparemment, tout était fait pour vivre en plein bonheur. Olivier Duhamel, type formidable, puissant, adoré de tous, généreux, partageur, qui invite tout le monde dans sa superbe maison de Sanary au bord de la mer, piscine, pergola, annexes, et la suprême liberté de tout avec des gens de la bonne société, people de toutes sortes, des fêtes tous les soirs, les enfants traités comme des grands qui boivent et fument à quinze ans, l’amour libre, les petits surnoms si mignons, les bisous et caresses à tout va, les copains qui se baignent à poil, de la musique et de la culture en pagaïe en veux-tu en voilà. Débauche de rigolade, de fiestas, de liberté, de tolérance, quelle joie, quel bonheur… Et ça continue l’année scolaire, tout va bien, sauf quand Camille et ses frangins, dont son jumeau, doivent passer le temps légal chez leur père, Bernard Kouchner et sa nouvelle femme, Christine Ockrent, tous deux assez allergiques à ces visites troublant leur agenda mondain.
Leur mère, donc la première femme de Kouchner, c’est Evelyne Pisier, sœur de Marie-France (elles s’adorent), qui vit maintenant avec cet homme formidable, ils s’aiment tellement tous les deux, elle est brillante, agrégée de droit, Prof à sciences Po et a vécu une histoire d’amour avec Fidel Castro pendant quatre ans. Elle est maintenant un peu âgée pour donner des enfants à Duhamel qui adore les enfants (on adore toujours, ici), alors ils adoptent deux petit Chiliens.
C’est donc le paradis, surtout l’été. Tout le monde s’adore, il fait si beau, le patriarche fait des photos des fesses, des seins, des culs qu’il affiche sur les murs, on n’a pas croqué la pomme, tout est sain. Sauf que. En cachette, il se glisse dans le lit du jumeau de Camille, la nuit, et lui apprend la vie… Le garçon qui, comme tous les ados sous influence d’une personne admirée, aimée, respectée, accepte ces caresses, ne dit jamais non, commence à développer un sacré malaise. Il en parle à sa sœur, lui faisant promettre de ne jamais, jamais, le répéter. A quiconque. Surtout pas à Evelyne, leur mère, qui en mourrait. Cet homme est tellement tout pour elle. D’autant plus qu’un drame va le détruire : le suicide inexpliqué de sa propre mère, femme libre et rock n’roll.
C’est alors que le pieuvre de la culpabilité va ronger Camille. C’est la deuxième partie du livre : après le paradis, l’enfer. Plus les années avancent, plus elle veut en découdre avec son beau-père, sachant qu’alors, toute cette belle vie explosera en vol. Elle finira par avoir son frère — qui va mal, lui aussi, forcément — à l’usure. Sous le prétexte, justifié, qu’il réclame son beau-petit-fils à Sanary. C’est ainsi que Camille fait le coming out de ce secret familial, qui n’en était pas vraiment un. La bande se disloque, la mère ne veut pas le savoir, trop accroché à son mec, et puis, il n’y a pas eu sodomie dit-elle, mais Marie-France n’admet pas cette lâcheté. Les deux sœurs se brouillent. Des amis s’éloignent, d’autres restent, Kouchner veut casser la gueule au violeur. Evelyne en meurt, abus d’alcool, de clopes de stress, de médocs, c’est la débandade. Et Camille continue de l’adorer, malgré tout. Ambiguïté douloureuse des sentiments.
Ce livre, il est très bien fait car il montre les dommages collatéraux qu’engendrent des comportements criminels (le viol est un crime) sur l’entourage. Beaucoup de victimes sont sérieusement meurtries par le préjudice et leur avenir souvent oblitéré par la blessure et surtout le sentiment de culpabilité.
Ecriture très enlevée, courtes phrases chocs, descriptions acérées … ce récit lumineux d’une atrocité mijoté pendant trente par l’autrice qui en est tombée gravement malade est à lire car bien que l’on sache que ces affaires sont souvent perpétrées dans l’omerta des puissants ou le silence des gens ordinaires ou l’indifférence des miséreux, il est instructif de montrer la difficulté, parfois l’impossibilité, de les dire. Un grand courage.
La familia grande par Camille Kouchner, 2021 aux éditions du Seuil. 208 pages.
Enorme semaine numéro 1 ! Le petit oiseau a coupé le sifflet au premier puissant du monde ! Twitter a censuré le blondasse ! Le petit oiseau a éteint la mèche ! C’est comme si on lui avait coupé le zizi, non mais on hallucine ! Résultat, Balkany est remis en examen pour des bricoles, il sera encore privé de galette, la routine quoi, les oies du Capitole sont rentrées au poulailler privées de gavage mais Roselyne a promis, entre autres délices, de mettre ses tripes (de quand ?) sur la table, tandis que Buzyn se remet à buzzer en s’installant confortablement dans un nid suisse sans impôts et avec remontées mécaniques, et Schiappa se lisse les tifs à la Ipanema. Et l’affaire Duhamel, et Blanquer, et Castex ? Même pas en rave ? Ben si mais ça fait beaucoup tout ça. Pour la peine, je souhaite à 35 friends tirés au sort de passer un super bon week-end loin de cette agitation so twenty !
– RDB : Dites, quelqu’un a pensé à retirer les codes nucléaires à Trump avant de lui fermer Twitter ?
– FC : Compte-tenu du nombre de seringues ramassées après la rave party de Lieuron, plus de souci … ils sont tous vaccinés !
– JH : Je voulais remercier mes grands-parents qui, en recevant tous les 4 une dose contre le covid aujourd’hui, ont permis de doubler le nombre de français vaccinés.
– FT : Ce qui est bien avec les réseaux sociaux, c’est que si tu as perdu ton chat à Bordeaux, tu peux demander a des gens en Angleterre ou en Russie s’ils ne l’ont pas vu.
– BA : Est ce que ma copine vient de me dire qu’elle allait se coucher ? Peut être. Est ce que j’ai dit que j’irai plus tard ? Possible. Est ce que je voulais y aller aussi ? Sûrement. Est ce que je sais qu’il y a la housse de couette à mettre ? Vous n’avez aucune preuve.
– RS : Bonjour monsieur ! Je me permets de vous contacter, au nom du gouvernement, pour vous annoncer que vous venez d’être tiré au sort pour décider seul de la stratégie militaire de la France au Sahel. Non ce n’est pas rémunéré… mais vous aurez 50% sur un lissage Brésilien
– MDM : Résumé de la situation française: « Alors il arrive ce vaccin dont on ne veut pas ? »
– LJ : Si j’avais su début mars que c’était la dernière fois que j’allais au restaurant, j’aurais pris un dessert .
– BR : Macronie 2021 : Macron est en colère contre le Président / Castex se promène en Afrique / Le Gouvernement ne veut pas se vacciner / Le Ministre de la culture a disparu / Le Drian fait des raves en Bretagne / Dupont-Moretti va au restaurant à Monaco / Attal joue au loto / Schiappa fait des plans à Troyes / Véran veut tous nous enfermer / Le Préfet de Paris est trotskiste / Brigitte a passé Noël dans la cuisine / On n’a plus de nouvelles de Benalla.
– BR : Agnès Buzyn tirée au sort pour l’OMS. Et pourquoi pas Duhamel pour présenter l’Ecole des Fans ?
– DSF : On nous signale que l’Oreal a contacté Marlène Schiappa afin de transformer son front en espace publicitaire
– CB : Sinon, pour Noël, j’ai eu une perceuse. Me voilà officiellement devenu un voisin.
– CL : J’aimerais une app qui permettrait de prédire si la clémentine est dégueulasse ou délicieuse parce que je trouve que la vie c’est assez brutal comme ça.
– JE : Nouveau poste au sein de l’OMS en Suisse, Agnès Buzyn évoque « un vaccin juridique » « Je devais m’immuniser contre d’éventuelles futures condamnations judiciaires. » justifie l’ancienne Ministre de la Santé.
– MZ : Une pensée pour nos amis de l’Est de la France qui sont barricadés chez eux, alors que nous on peut kiffer la life jusqu’à 20h en buvant notre vin chaud à 8 € sur un banc public par -3°.
– DSF : Urgent: Olivier Duhamel est nommé ministre de la famille.
– FA : Après son admirable gestion de la COVID19 puis ses résultats mirifiques aux municipales à Paris, Agnès Buzyn obtient enfin un poste à la hauteur de ses compétences : une sinécure très bien payée pour….«représenter l’OMS auprès de la Fondation Bill Gates». Ça pue, non ?
– JPT : Au coeur du climat lourd et délétère du Covid, l’affaire Olivier Duhamel apporte une note de légèreté bienvenue.
– DC : Affaire Duhamel, les langues se délient. Notez que sexuellement, ça peut aider.
– NP : On était tellement occupé hier qu’on n’a même pas remarqué que Trump avait perdu la Présidentielle US pour la 60ème fois…
– OB : Je dis pas qu’il est difficile de capter l’attention d’un ado, je dis juste que oh Madame il neige !
– RS : Je viens d’avoir ma date de vaccination, je suis dé-goû-té… Ca tombe pile le jour de mon rendez-vous chez l’ophtalmo, dans huit ans .
– MZ : Il y a 48 heures, on était en mode « puisse 2021 être une année plus paisible que la précédente » et là on a une rave party de 2500 personnes, 35 lambdas tirés au sort pour nous sortir d’une pandémie et une ministre qui fait de la pub pour le lissage brésilien. Quelle époque incroyable.
– ES : Criminalité : 5 ans après la mort de Pierre Boulez, on n’a toujours pas retrouvé la liste du sériel-killer.
– NP : Les Français résumés en une phrase : 38% seulement des Français se feraient vacciner, mais 66% trouvent que la vaccination ne va pas assez vite
– DDS : Dingue, ce monsieur en campagne électorale porte le même nom que le ministre de l’éducation nationale qui va gérer la rentrée scolaire en pleine pandémie. C’est flippant les homonymes, parfois.
– DSF : Par décret royal de ce jour, les stations de ski seront rouvertes demain dans le Poitou.
– OMS : C’est rassurant de se dire que, peu importe à quel point t’as merdé dans ton ancien boulot, l’OMS sera toujours là pour t’embaucher.
– NA : Concurrencé par les membres du gouvernement, le Gorafi met la clé sous la porte.
– NMB : ”Tirage au sort” is the new ”Numéro Vert”, and I think on n’a pas le cul sorti des ronces .
– MU : « Au prochain quinquennat, les décisions les plus importantes pour le pays seront prises à plouf-plouf » .
– PI : J’ai fait un petit cadeau à ma fille, elle l’a serré contre elle en disant « je suis trop jalouse de moi-même » et je trouve ça beau.
– CC : « L’Allemagne impose les femmes dans les directions des grandes entreprises ». Tu fais ça en France, tu as tous nos économistes de comptoir qui hululent à la lune en chœur avec le Medef.
– TC : Vous aussi, quand vous rentrez des courses, vos enfants vous donnent l’impression d’avoir connu le rationnement en temps de guerre ? Ou c’est seulement les miens ?
– CEMT : Tout s’explique : si Véran merde sur les vaccins, c’est pour ne pas avoir l’air trop compétent, pour se conserver une chance à l’OMS.
– CC : D’habitude quand j’écoute les discours des hommes politiques français, j’ai envie de changer de pays. Là en écoutant le discours de Trump, j’envisage de quitter la Terre.
– LJ : Lendemain d’émeute à Washington. Il est temps que ce grand pays prenne les mesures à la hauteur de la situation : – création d’un numéro vert gratuit – tirage au sort de 35 américains pour donner leur avis sur le processus de transition
– DC : Celui qui attrape les femmes par la chatte s’est fait couper le sifflet par l’oiseau !
– MZ : Les Américains nous font croire dans les films qu’ils sont capables de repousser les invasions extraterrestres alors qu’ils n’arrivent même pas à protéger leur Parlement contre une attaque des Village People, quelle décadence.
– JM : Je peux pas aller me coucher, on sait pas comment ça va finir. Si ça se trouve demain je me réveille, c’est Manuel Valls le Président des Etats Unis.
– CE : On imagine les chefs de Daesh ou d’Al Qaida planqués au Moyen Orient et regardant CNN et se disant : “putain ! le Capitole n’était pas gardé! “
– NMB : Au banquet annuel des pays vaccinés, ils sont déjà tous autour de la table en train de boire l’apéro, et y’a la France, enfermée dans la salle de bains, qui gueule « je suis prête dans cinq minutes ».
– JPT : Je crains une confusion entre l’abattage des canards dans les Landes et la vaccination des vieux dans les EHPAD.
– KM : Si tu meurs étouffé par la fève de la galette, tu crois que les gens oseraient envoyer une couronne à ton enterrement ?
– DA : J’ai envie de rentrer dans l’écran et de gifler Castex avec un saumon pas frais.
– RR : Il va falloir renoncer à tous les carnavals. C’est fâcheux maintenant qu’on a les masques.
– NA : En ces temps de covid, je suis pour les polémiques stériles car elles sont désinfectées.
– JM : « Donald Trump admet que son mandat est fini, promet une « transition ordonnée ». En fait il suffisait juste de le priver de Twitter pendant 2h.
– NP : Les stations de ski pourront ré-ouvrir les remontées mécaniques à partir de mi mai, début juin.
– MK : Garde à vue pour Balkany mais toujours pas de zonzon au pain sec et à l’eau !
– DC : Trump qui fait la morale aux insurgés c’est comme Fillon qui rend l’argent aux contribuables.
– MF : Trump qui promet une transition douce, c’est comme Castex qui promet d’ouvrir les boîtes à partouze !
– EF : « Aïe aïe, attendez… mon dos me fait souffrir, je perds du poids, je n’arrive plus à aller à selle… aïe aïe, je souffre monsieur le juge. » (Balkany). Spoiler des semaines à venir.
– DC : Balkany accusé de détournement de biens d’un dépôt public, d’abus de biens sociaux et de prise illégale d’intérêts, ce ne sont plus des casseroles mais la batterie de cuisine de Lapérouse.
– MP : la ministre Bachelot le dit sur France Info ce matin « je mets mes tripes sur la table pour protéger le monde de la culture »… Beurrkk… Merci, on en mangera pas, on continue à se débrouiller sans la ministre.
– PV : Le pot de départ du président Trump se déroulera le 20 janvier à 11 heures devant le Capitole. Les néo-nazis fourniront les petits fours.
– JE : Information judiciaire ouverte à l’encontre d’Éric Dupond-Moretti pour conflits d’intérêts. Réaction de Gabriel Attal : « Nous sommes heureux de dire que M.Dupont-Moretti est désormais pleinement un membre du Gouvernement. »
– LS : Placé en garde à vue, Patrick Balkany pourrait être obligé de renoncer à sa participation à « Danse Avec Les Stars ».
– CC : Balkany en GAV pour des faits d’abus de bien social, de faux, de blanchiment aggravé et de prise illégale d’intérêts. Comme on disait « Taubira vide les prisons, la Droite les remplit ».
– KM : Dans les films, tu poses un orteil sur la pelouse du Capitole et t’as déjà le laser rouge du sniper sur le front. Dans la vraie vie, Bison Futé et ses potes peuvent rentrer, boire des bières, voler la déco et faire un chat-bite au vigile.
– NMB : Mon patron trouve que je travaille trop lentement, je lui ai proposé de tirer au sort 35 salariés pour accompagner ma stratégie de productivité. Apparemment c’était une bonne idée et le chef du personnel a dû être sélectionné, il m’attend demain à 9h dans son bureau.
– FT : Il suffirait de donner tous les vaccins aux plus riches. Par effet de ruissellement, le peuple serait donc immunisé contre le covid.
– RDB : Déjà, pourquoi ce choix du terme « variant » du virus et pas tout simplement « mutation » ? Ils ont peur qu’on gueule parce qu’on pense que le virus a obtenu une promotion ?
– JM : « Des pros Trump sont à la porte du Capitole » gagne 35 places dans le classement des meilleures expressions pour aller chier.
– PI : Ça vous étonne vraiment qu’après six mois de bouffe anglaise le Covid19 change de pays et soit encore plus vénère ?
– DC : Un seul étron vous manque et Twitter est dépeuplé !
– PA : « Un jour ton Prince viendra… ». Mais sache qu’avant toi, il s’est tapé Blanche-Neige, Cendrillon, La Belle au Bois Dormant… et peut-être même les 7 nains !
– VG : Hollywood prépare un film sur l’invasion du Capitole…. Avec Omar Sy dans le rôle de Donald Trump…..
– PI : Je ne dis pas qu’il fait froid, je dis juste que j’ai ouvert mon frigo pour réchauffer la maison.
– LP : Dans les Hauts-de-France, ils ont le COVID-R19. C’est comme le COVID-19 sauf qu’il lui ont mis un aileron et des jantes alu.
– AR : Effets secondaires possibles : – urticaire – œdème – crise d’asthme – acouphènes – perte de l’ouïe – hémorragie du tube digestif – hémorragie cérébrale – dysfonctionnement du foie et des reins … De l‘aspirine, les effets secondaires, pas du vaccin .
– RR : Je ne dis pas que j’ai besoin de parler et de retrouver des relations sociales normales, je dis juste que j’ai expliqué à la crémière comment transformer un œuf d’autruche en lampe de chevet pendant un quart-d’heure.
L’année vinvin s’est finie en beauté, enfin, non, ça m’a échappé, je voulais juste dire qu’il reste encore des choses à éclaircir, donc rien à voir, enfin si, par exemple Blanche Cardin est-elle réellement la fille de pierre, sorte de stone girl plantée sur scène comme un menhir qui ignorerait tout de Mauricette, celle qui rit quand on la pète au niveau de la peau, ou alors Trumpinette va-t-il enfin disparaître dans le dix-neuvième trou qu’il ne cesse de creuser depuis qu’il préside, ou encore l’effet secondaire du vaccin sera-ce une totale mithridatisation contre le virus illustribus, ou, cerise sur les gâteux que nous sommes devant nos étrennes, peut-on considérer qu’un clown chasse l’autre au gouvernement comme une année le fait de sa prédécesseuse tandis que de jeunes ravers, défiant la loi du froid, des barrières et du ministère de l’intérieur, rêvent de découvrir un nouveau Jimmy Cluster Hendrix qu’on s’arrachera tous au prochain réveillon si on finit par venir à bout de cette PAN ! démie. En attendant confirmation, bon premier week-end à toustes, dear friends, enfilez votre gros col roulé Marguerite Duras ou votre moche pull finlandais avant de sortir pour profiter, on ne sait pas ce qui nous attend !
– IB : Mort du couturier Pierre Gardin, nos pensées chaleureuses à sa fille Blanche, à laquelle le grand homme reprochait affectueusement de sentir un peu le poireau quand elle ne mettait pas de déo.
– JB : 2020 aura été une drôle d’année, comme une parenthèse enchiantée.
– CC : Le 1er janvier journée officielle des restes alimentaires.
– NP : Franchement je vous trouve un peu naïfs de penser qu’un virus venu de Chine va se calmer parce qu’on change d’année dans le calendrier Julien. À mon avis il va falloir attendre le nouvel an chinois.
– CC : Recevoir une lettre de l’Urssaf la veille de Noël c’est comme découvrir les résultats de ses analyses de sang le jour de l’ouverture du salon de l’andouillette.
– LG : J’ai un ami très haut placé chez Pfizer, le vaccin a de gros effets secondaires : pénis qui grossit, réduction de la cellulite, seins qui rebiquent, repousse des cheveux, blanchissement de l’anus.
– RR : On veut vraiment nous faire croire que le prénom Mauricette existe ? On ne tombera pas dans le panneau.
– CEMT : On rigolera moins quand on en sera à notre septième confinement faute de vaccins alors que Mauricette sortira en boîte tous les soirs.
– MTA : Donc Donald Trump joue au golf en vacances, Mike Pence le vice-président est aussi en vacances et pendant ce temps les Américaines perdent leurs assurances chômage et meurent du covid. C’est génial, non, ce qui se passe au US en ce moment.
– CB : Si vous me demandez mon avis, pour moi ça a commencé à merder quand on s’est mis à vendre des jeans déjà troués, donc me demandez pas.
– MLM : Les singes font semblant de ne pas savoir parler pour rester à poil H24.
– PD : C’est un bonheur que le Nouvel An soit « annulé ». Pas de pression pour faire la soirée de l’année, pas de « Tu fais quoi toi ? », pas de « Chepa j’ai plusieurs trucs j’hésite » pour faire genre, pas de bise gênante à minuit avec des gens inconnus. Bref, pas de soirée de merde.
– JB : Pourquoi se faire chier à faire des études et à travailler chaque jour de 8h à 18h alors qu’il suffit de taper sur des bambous pour être numéro 1 ?
– KM : « Le succès du déconfinement dépend de notre intelligence collective ». – Qu’est-ce qu’il dit ? – Il dit qu’on va tous mourir.
– GB : Aux dernières nouvelles, Mauricette n’aurait pas dit « ah, il faut faire un vaccin » mais « ah je vais faire un vacherin ».
– CU : Alors que la seule question est de savoir si Mauricette dit plutôt « Asselineau tête de veau » ou « Philippot tête de facho ».
– TC : On en parle des effets secondaires du vaccin ? Je viens de voir une mamie voler au dessus de ma maison avec un costume écrit « Super Mauricette » !
– OV : J’ai regardé 362 fois la vidéo de la vaccination de Mauricette et je suis formel : elle dit « François, rends l’argent ! ».
– UP : Si ça tombe, quand Pasteur a découvert le vaccin contre la rage, les gens disaient « ah non, surtout pas, il va vous injecter des télégraphes sous la peau ».
– MK : Finalement, le Cardin, ce n’est que 0,25%
– TG : On va sûrement nous déconfiner pour les soldes. Et puis nous reconfiner. Jusqu’à la prochaine fête du plastique. C’est pour ça que c’est important qu’on ne se cultive pas. Vaut mieux être un peu abruti.
– MTA : En 4 ans à la Maison-Blanche, Trump aura passé en cumulé presque une année dans ses golfs pour un coût de 144 millions de dollars pour le contribuable. En 4 ans il aura coûté plus cher que tout les voyages d’Obama en 8 ans.
– NA : J’ai foi en ce vaccin tant que Darmanin ne le recommande pas.
– NP : Moi quand mon tonton qui roule au Diesel m’explique au réveillon, avec 5 verres de vin dans le nez, en tirant sur sa clope, et après s’être gavé de saumon industriel gavé aux farines de poisson, qu’il ne se fera pas vacciner parce qu’il ne veut pas jouer avec sa santé.
– BR : De mon vivant je n’aurais jamais cru que le réveillon deviendrait un acte de résistance.
– RDB : Soudain, l’organisation de ce mini-réveillon me fait prendre conscience que je n’ai aucune notion de la quantité d’alcool à prévoir pour 4.
– RP : Finies les parties de Bolling…
– CVA : Macron a été sympa, il a quand même eu une petite pensée pour les plus pauvres de notre pays. C’est pas comme si la veille, il faisait expulser des migrants de leurs tentes en plein hiver.
– LA : Les gens qui allez acheter des baskets Lidl et les porter au premier degré, vous pourriez avoir l’élégance d’en laisser à ceux qui comptent les porter au second degré. Beaufs de merde…
– KM : Le seul point positif de 2020 c’est d’avoir appris à sourire avec les yeux…
– NP : On a quand même eu de bons moments en 2020. La première semaine de l’année par exemple, quand on était juste inquiets à propos de feux de forêts géants en Australie et d’une menace de guerre entre l’Iran et les USA.
– DJM : Ceux qui disent ne pas savoir ce qu’il y a dans un vaccin sont au courant de ce qu’il y a dans une cigarette ?
– NP : LA meilleure preuve que 2020 a été une année à chier c’est que les seuls qui la regretteront ce sont les marchands de PQ.
– SF : Marion Maréchal estime que Gérald Darmanin « pose les bons diagnostics ». Elle a besoin d’un appartement ?
– TC : Réveillon à thème ! Cette année c’est « Mormon »
– LS : INFO : Quatre jours après avoir été vaccinée, Mauricette aurait muté en Maurihuitte.
– JS : Le sujet de la discussion à table est « quelle chanson aimeriez-vous faire entendre pour votre crémation ? ». On est à fond dans le thème 2020.
– DSF : La cheminée, les bons choix : Emmanuel 1er fait des clins d’œil à Giscard. Mais il manque l’essentiel : le « Au revoir ».
– CVA : 6 millions de chômeurs. 10 millions de pauvres. 300 000 SDF. Macron : « Nous n’avons jamais autant fait pour les plus pauvres. »
– STR : Au point où on en est, on aurait plus vite fait de déclarer la guerre à l’Allemagne : Dans un mois on est envahis. Dans trois mois on est tous vaccinés.
– DSF : « Et je veux remercier Vanessa, caissière du Leader Price qui a été en première ligne lors de l’épidémie. Depuis elle a perdu son emploi et c’est pourquoi nous allons l’aider, en créant un numéro vert rien que pour elle ».
– MK : Je suis pour un armistice avec la Covid. On lui laisse la Chine, l’Inde, la Turquie, le Qatar, le Paris Saint-Germain et les états républicains des States et elle quitte la France et les autres pays. Equitable, non ?
– HD : Rita Rudner humoriste américaine : « Chaque fois que je sors avec un mec, je me pose la question : Est-ce que je veux que ce soit l’homme avec lequel mes enfants passeront leurs week-ends ? »
– RP : Moi aussi je me suis fait tester avant d’aller voir ma famille. J’ai bien fait, le test ADN a révélé que c’était pas ma famille !
– MM : Ma question bébête du jour : bien sûr que régler le problème de la rave party par la force serait totalement irresponsable et potentiellement extrêmement dangereux mais pourquoi ne peut-on pas simplement couper l’électricité ?
– FIA : 01/01/21 : il y a plus de participants à la rave que de Français vaccinés.
– NZ : Il vous a fallu 15 minutes pour retourner des tentes dans lesquelles dormaient des êtres humains qui avaient nulle part où aller. En revanche pour dégager 2500 punks à chien sous LSD qui font une soirée clandestine, y a plus personne.
– NA : Tout le monde s’insurge contre la rave-party alors que les ravers ont adopté les mêmes les gestes barrières que ceux mis en place par Blanker au lycée.
– CLD : La France, ce pays où il y a eu plus de contraventions lors d’une rave que de gens vaccinés pendant une pandémie.
– CJ : « Ils ont accompli l’impossible en créant les vaccins en 18 mois ». (Thierry Breton). C’est que, il y a 18 mois, la pandémie existait pas !
– FT : Février, le gouvernement : « Quoi, il faut aussi des seringues ? Vous vous foutez de notre gueule ? »
– NS : Ce n’est pas que je doute que Dieu existe. C’est juste que s’il nous a vraiment fait à son image, faut qu’il consulte absolument un psy.
– NP : Aux USA, la plus haute décoration civile est la Presidential Medal of Freedom. Obama en a attribué 118 en 8 ans. En un an, on a décerné 1229 légions d’honneur en France.
J’ai entendu bien souvent dire que l’homme est persuadé qu’il sait tout faire, au moins qu’il y arrivera, qu’il n’a surtout pas besoin de conseils, qu’il ne va pas se mettre en position d’infériorité (un ex à moi qui était médecin n’allait jamais chez un médecin pour cette raison), ni s’infliger le regard railleur de celui ou celle qui sait (alors que non, nous on aime juste rendre service. On n’appelle ça ni rendre sévice, ni rendre ses vices).
C’est ainsi que les hommes provoquent plus d’accidents graves parce qu’ils sont persuadés d’avoir leurs outils bien en mains, qu’ils n’ont pas besoin de respecter les distances de sécurité sur l’autoroute, les ralentissements (récemment, un type a failli m’emplafonner à la sortie d’un virage pour cause de travaux par ailleurs très bien indiqués, il s’est carrément mis en travers de la route, quel con), qu’ils peuvent envoyer des SMS en doublant un camion.
C’est ainsi aussi qu’ils préfèrent tourner et retourner dans les rues plutôt que de demander leur chemin.
c’est ainsi que le clito ou le point G, non je m’égare…
Ce matin, je faisais sécher mon linge dans un Lavomatic. Un type bien mis, masqué, d’une soixantaine bien entretenue, est entré, a posé son sac de linge, a commencé par tout examiner, machines et poste de paiement. Il allait de l’une à l’autre, perplexe, mais quoi, ça ne doit pas être si compliqué…
[trois minutes passent].
Mais quoi, bordel, je suis un homme, j’ai un cerveau, je ne vais pas m’abaisser à demander à cette bonne femme (moi, qui continuais à faire mon scrabble sur mon Iphone, faisant mine de l’ignorer)…
Pathétique.
D’habitude, je renseigne, mais cette fois, j’avais envie de savoir s’il s’en sortirait tout seul.
Ça a duré réellement dix minutes. Il a même changé son linge (une couette) de machine. IL A CHANGÉ SON LINGE DE MACHINE ! Pour le mettre dans la machine d’à côté, strictement la même. Puis se perdant de nouveau en conjectures muettes. Dix minutes à se demander si cette putain de poudre se déversait directement dans la machine ou autre possibilité.
Il a fini par me le demander, d’un air détaché. Manque de pot, je ne viens que sécher, alors la poudre…
Ce qui l’a probablement conforté dans sa position de monsieur-je-sais-tout-puisque-les-autres-ne-savent-rien.
Ce qui explique peut-être aussi la complexité des appareils ménagers à 150 programmes alors qu’on n’en utilise que deux. Et celle des modes d’emploi, par le fait.
Juste comme je sortais en lui souhaitant bonne journée, il m’a demandé si le chiffre affiché indiquait le temps mais a poursuivi immédiatement car les 30 s’étant changé en 29, il m’a dit : ah oui, bien sûr.
… Le cerveau des hommes ! Je comprends qu’ils ne comprennent rien aux femmes, ils n’en sont pas les fabricants et n’osent jamais nous demander.
(PS : l’image n’illustre absolument en rien la maigre relation que j’ai eu peine à entretenir avec le monsieur).
La lectrice disparue de Sigridur Hagalin Björnsdottir (à vos souhaits) m’a régalée. Déjà que pour une fois, à lire les prénoms biscornus d’Islande, on sait à quel genre ils appartiennent, ça facilite. L’histoire de cette lectrice commence de façon originale : sa mère, rebelle, s’est barrée de chez elle, est tombée raide dingue d’un dandy prétentieux et imbu de sa personne qui l’a laissée s’installer dans un appartement-cagibi pourri et qui n’a pas voulu assumer sa grossesse, pas concerné, sa vie est ailleurs… Une jeune nana lui fait savoir qu’elle aussi est enceinte du bonhomme, elle décide alors qu’il sera mieux pour tout le monde que les deux filles vivent ensemble pour élever leurs bambins sans ce boulet de mec.
Les deux mamans se complètent bien, les deux mômes aussi : Adda est une surdouée tandis que son frère Einar peine à l’école. Ce petit monde grandit. Adda, après des années de solitude (impossible de créer des liens) et un traumatisme pendant son adolescence, devient blogueuse réputée et son frère guide de pêche pour touristes. Julia, la maman d’Adda, s’occupe de tout, d’autant plus que celle d’Einar a été victime d’un AVC et est clouée, mutique, sur un fauteuil.
Adda s’est mise à la colle avec un type un peu mou, elle vient d’accoucher et trois jour plus tard, disparaît corps et biens, laissant son bébé, sans explication. Les recherches la situent aux Etats-Unis et en l’absence d’indices, Julia oblige son frère a partir à sa recherche. Ils étaient tellement complices, comme des jumeaux, qu’il est le seul à pouvoir se mettre à sa place ou trouver une piste…
Ce n’est pas que ça, l’histoire. Le livre ouvre sur une citation de Claude Levi-Strauss dans Tristes Tropiques : « la fonction primaire de la communication écrite est la facilitation de l’asservissement » (Quoi ? Qu’est-ce à dire ?). C’est donc dans ce New-York trip qu’on en aura l’explication. Adda a appris toute seule à lire, très tôt et elle retient tout. Cela s’appelle l’hyperlexie (le frère, lui, est dyslexique). Elle a intégré un groupe de savant limite secte selon laquelle il faudrait bannir l’écrit, revenir à la tradition orale, naturelle, car l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, longue et pénible, occupe trop de place dans le cerveau — aucune zone cérébrale ne lui étant dévolue — au détriment d’activité d’analyse des infos visuelles, de l’écoute et du langage. J’apprends que Socrate avait peur de l’écriture qui détruisait la faculté de penser de manière indépendante et de se souvenir (cf ce qu’on pense aujourd’hui avec l’arrivée d’Internet). Cette théorie est développée dans le roman par Adda elle-même qui a entrepris de désapprendre la lecture. J’y apprends aussi que les premiers écrits étaient un instrument de l’élite pour asservir les peuples, leur faire payer les impôts, et pour produire des louanges et promouvoir les prouesses des rois (je résume). « L’être humain aurait continué à vivre en harmonie avec son environnement, sans histoire, sans passé ni futur ». Il se passe des tas d’aventures dans ce livre étonnant et franchement, c’est un régal que d’avancer dans les méandres de ces vies originales.
La lectrice disparue par Sigridur Hagalin Björnsdottir 2018. 2020 aux éditions Gaïa, traduit par Eric Boury. 324 pages, 22,50€
Ave Mariah, la fête est finie, c’est la dernière semaine de l’annus horribilis et la mutation s’annonce avec un réveillon à fêter sous les meilleurs hospices, les hospices ehpadants avec garde-barrières, tintouin et zizi-panpan pour les vilains. D’accord, nous irons tous au paradis en se trempant le cul dans une bassine, mais le plus tard sera le mieux car rien n’est encore joué en ce bas-monde. On a des complots à décomploter, des vaccins à planter dans le gras du bras, des macronades à essuyer, des belles choses à rouvrir, des gueules à fermer, des larmes pour pleurer et des rires pour s’exploser en prenant soin de ne pas postillonner dans la vie des autres. Réveillonner ? Même pas en rave, regarder juste le bêtisier pour ne pas dire le merdier de l’année qui s’enfuit sans demander son reste in pisse. Bon dernier week-end, je le solde pour rien, il ne vaut plus un pet… Et bananée quand même, dearest friends, faites au mieux-mieux !
– CC : C’est vrai que les chants de noël avec un masque, ça ressemble plus à un chien qui a la queue prise dans la porte du frigo qu’à Mariah Carey.
– PC : Les végans à Noël c’est sans foie ni l’oie.
– PA : Je me souviendrai longtemps de l’année 2020. C’est l’année où ma poubelle est sortie plus souvent que moi !
– NMB : Le teaser de dingue du virus : on n’a même pas fini la saison 1, il se pointe du haut de ses petites antennes de protéines en gueulant : « j’ai muté bande de cons, vous allez adorer la saison 2″.
– MK : Brasseur mis en bière.
– ES : Mine de rien, les gars qui vont devoir faire la mise en bière de Claude Brasseur, ils vont avoir la pression.
– JH : Faites très attention si vous vous faites vacciner. J’ai un pote anglais, il vient de le faire et du coup, il va pouvoir passer les fêtes avec sa belle-mère.
– BI : Dupont-Aignan est contre le vaccin de Pfizer mais pour le vaccin Pasteur parce que c’est une méthode traditionnelle… On parle de vaccin ou d’andouillette ?
– OVH : Qui pourra oublier Rika Zaraï ? Cette femme de bon sens qui nous conseillait des bains de siège sans chemise, sans pantalon.
– NS : Tiens, je viens de découvrir qu’il existait des films non pornographiques. Je ne vois pas trop l’intérêt de voir des gens discuter mais bon…
– CT : Bonjour Zara, l’une de vos vendeuses m’a accueilli en étant très aimable et a accepté de me renseigner. Il me semble que c’est strictement interdit par votre règlement. J’aimerais la dénoncer.
– GV : J’espère que toutes les dindes que j’ai la malchance de connaître se feront bien fourrer à Noël, histoire d’avoir un peu la paix en début d’année….
– HD : On est passé de la génération des bovidés à celle des covidés … sûrement une question de mutation … il reste encore des éléments de la génération précédente.
– PV : Le monde se divise en deux catégories : ceux qui sachent et ceux qui croivent sacher.
– TC : Noël comme des cons, Pâques aux écouvillons.
– DA : – Enlève tes chaussures mets des pantoufles ! – Tu vas encore fumer ? – Ne fais pas trop de bruit, ton père fait la sieste… – Tu as un peu forci, non ? – Doucement sur le vin, tu bois ça comme de l’eau ! – ENCORE UNE CIGARETTE ?? Bref je suis de retour chez mes parents pour Noël.
– CC : Là où c’est bien foutu, c’est que bûche de noël et gueule de bois vont souvent ensemble en cette période.
– DP : Ha oui je vous ai pas parlé de mes patients trop mignons. Pour leur éviter de sortir de chez eux, on a fait une téléconsultation (une vraie avec la vidéo et tout), et pour me remercier, ils sont venus me déposer des sucreries. Au cabinet. Voilà.
– SDS : Vous vous souvenez de ma mère russe ? Voici comment elle nous accueille pour Noël : Pour la photo, coquette, elle m’a dit : « pas trop près s’il te plaît ! Tu sais bien que tous les dix ans, il faut reculer d’un mètre ». Voilà. Joyeux Noël !
– NMB : Le virus, il a pris tellement de place dans notre vie cette année, je lui ai préparé une petite assiette apéro pour ce soir au cas où il se pointe à l’improviste, j’aime pas qu’on dise que je ne sais pas recevoir.
– PI : The tonton complotiste is the new tonton raciste.
– RDB : En tout cas, ce soir, j’ai mis un soutif et du maquillage et je vais vous dire, finalement je suis bien contente de ne pas pouvoir fêter le 31 parce que que je suis pas prête à recommencer.
– NP : Comme dirait mon ami curé : Noël c’est comme le sexe, c’est mieux quand il y a des enfants.
– MP : À parter du 01/01/2021, conformément à la législation européenne, tous les verbes français apparteneront au premier groupe.
– NMB : On m’as offert un Bescherelle pour Noël, c’est consternant, c’est remplit de faute d’orthographes.
– DS : Macron Pétain câble.
– NP : Je me demande si chez le Le Pen ils ont un tonton anti-raciste qui fait chier tout le monde pendant le repas de Noël avec sa propagande altermondialiste.
– SF : Le Président de la République Française n’est pas obligé de souhaiter un Joyeux Noël à ses concitoyens. Mais, en même temps, ses concitoyens ne sont pas obligés de voter pour lui en 2022.
– HM : C’est violent l’apéro avec les Russes. Tu commences à boire à 19 heures, à 21 heures t’as déjà la gueule de bois, l’envie de te mettre à poil parce que t’as trop chaud, puis de pleurer, puis de vomir, et enfin de comater devant des vidéos de perroquets qui insultent des gens.
– PA : A tous ceux qui pensent que 2020 est une année de merde, je vous signale que 2021 arrive avec 3 dimanches et 2 samedis fériés !
– VO : Pardon mais les gens qui conçoivent/construisent des jouets sonores pour les enfants, et encore plus pour les bébés, ils sont SOURDS ou comment ça se passe ?
– LI : Je ne suis pas spécialement optimiste d’habitude mais on peut imaginer que le virus est comme tout le monde et qu’il mute à la vue de la jelly anglaise. On ne risque rien du coup, personne d’autre sur la planète n’en consomme.
– GV : Pour certaines nanas, c’est à qui aura le plus gros décolleté ou le plus gros popotin…. Pour certains mecs, le plus long attribut. À quand la concurrence pour le plus gros cœur ou le plus gros cerveau !? Bizarrement personne ne se concurrence pour le bien.
Il y avait 22000 postes à supprimer pour libérer 7 milliards de cash-flow.
Le livre pétillant d’intelligence de Sandra Lucbert Personne ne sort les fusils sur le procès intenté à Orange à la suite des suicides et maltraitances diverses de son personnel, n’est pas un énième récit des victimes et de ce qu’elles ont enduré — du moins celles qui sont encore en vie pour témoigner (plus de 10 ans après les faits)—, c’est un travail de décryptage de la langue des dominants, inventée par les dominants, pour les dominants, déguisant le sens bien réel des mots pour en faire une idéologie gagnante dans le monde ultra-compétitif de l’ultra-libéralisme. Et pourquoi donc ? Pour que les affaires coulent à flots, que le flow ne s’arrête jamais, comme sur la toile aujourd’hui, qu’il n’y ait ni stock ni rupture de stock, que des stock-options pour ceux qui ont le pot d’être là-haut. L’autrice appelle ça le LCN ou langue du capitalisme néolibéral en référence au LTI, langage du IIIème Reich, soit une langue technique pour déchiqueter. La LCN défait. Notamment le code du travail. Comme par hasard, et soit dit en passant, le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail, CHSCT a été supprimé par Macron et remplacé par un vague CSE : Comité Social et Economique.
Face à face, dans la salle, les éclopés, certains en fauteuils roulants, et les accusés, les Orange, épanouis et loin de tout ça, apparemment peu touchés par ces cas personnels. Eux ont fait leur boulot. Le flow, le flow…, avec leurs têtes refaites selon les dividendes. Oui bien sûr, Orange va indemniser les victimes mais ne reconnaît pas leur souffrance. « Il y a des victimes du harcèlement, mais il n’y pas pas de harcèlement ». (Tiens, ça me rappelle les violences policières).
Dans cette optique (de la LCN), on remplace l’humain par de l’algorithme. L’humain n’existe pas. (Ex : il faut tant de temps pour distribuer le courrier. Peu importe si le terrain est plat, escarpé, s’il y a des escaliers, des embouteillages, de la pluie). Tout ça est appelé « le bruit« . Supprimer le bruit devient un objectif, c’est du travail, ce n’est pas du harcèlement. La poste en est à son 50ème suicide.
Le chapitre 23 tient en deux lignes : « Parfois, Didier Lombard s’endort pendant le récit d’une pendaison. Il digère. »
Lombard, ex PDG d’Orange, digère les milliers de postes supprimés, avec méthode et patience. Attention, il est Grand Prix Manager, commandeur de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre national du mérite etc… Humiliations, craintes, blessures, tourments, reconversions vexantes, « oubli » de cadres dans les locaux vides, retraits de badges leur interdisant l’entrée, fautes graves etc… Les cinq étapes de la suppression du cadre y est décrite. Odieux.
Et puis l’historique du carnage. L’homme bon, ou Michel Bon, bon chrétien, qui agit en chrétien. Qui laisse en partant de France Télécom un croum de 70 milliards d’euros, 20 milliards de pertes et un dévissage de 90% de l’action. Mais il n’est pas cité au procès. Il est « exfiltré », planqué, placé à la tête d’une banque. Accusé par l’autrice, outre les Chirac, Fillon et Juppé, voici Jospin qui, d’abord contre la privatisation de France Telecom, en ouvrira le capital quand il sera premier ministre. Et puis Thierry Breton avec ses hommes. Pas au procès, il est maintenant commissaire européen.
Face à cette orgie de maltraitance, que risquent les accusés ? Une paille : peine maximale encourue : 15 000 € d’amende (l’argent de poche d’un dirigeant qui gagne 540 000 par an) et une année de prison ferme qu’ils ne feront pas. Lombard a été condamné, il a fait appel de sa condamnation. Voilà.
Un livre bref et virulent qui nous explique, s’il y en avait besoin, la violence du monde libéral que nous ne pouvons plus que subir. Implacable.
Personne ne sort les fusils de Sandra Lucbert aux éditions du Seuil. 2020. 154 pages, 15 €.