Les Fessebouqueries #533


Tant qu’on ne va pas nous obliger à subir un test Covid anal comme en Chine, estimons-nous heureux que cette semaine se soit écoulée tranquillement, sans surprises fâcheuses, avec un non-reconfinement qui est une non-mesure de non-sagesse sanitaire, avec une non-perspective de vaccination massive en France, une non-production de vaccins en France pour cause de non-soutien de nos start-up françaises par nos subsides, une non-réouverture de quelques lieux de joyeusetés, de convivialité ou de culture, mais aussi une non-décision de porter à 15 ans la majorité sexuelle pour faire court, mais ne boudons pas l’inscription au patrimoine sensoriel des bruits et odeurs de la campagne : les coqs (les vrais, pas les petits mecs qui se croivent), les poulettes, les grenouilles et crapauds, les cloches des vaches et tout ça vont pouvoir de nouveau s’exprimer sans qu’un con de Parisien, de Bordelais, de Lillois … aille déposer plainte. La vie est belle, le week-end nous rapproche du printemps et des petites terrasses ensoleillées, passez-le au mieux, dear friends !

– RDB : La Chine passe au test anal pour détecter le Covid-19. Bah enfin, vous arrêterez de vous plaindre d’avoir mal au nez.
– ES : Et du coup, si on est négatif, on peut se vanter d’avoir le Cul vide 19 ?
– FA : Après la décision de la Chine de rendre obligatoire le dépistage rectal pour tout voyageur entrant sur son territoire, on attend avec fébrilité l’avis de la Commission de le fatwa au ministère des Affaires religieuses pour savoir si c’est hallal or not hallal.
– FP : Le porte-parole du gouvernement annonce que le gouvernement fera bientôt des annonces annonciatrices d’une nouvelle prise de parole du porte-parole du gouvernement qui annoncera que le gouvernement dont il est le porte-parole fera bientôt des annonces.
– CC : Le pire est que Castex arrive hirsute, tout chiffonné et tout rouge, tu t’attends à « la grosse catastrophe » et tu apprends que tu ne pourras pas aller à Rosny 2 alors déjà que tu n’y va pas.
– RR : « Non finalement on va pas se reconfiner, on va fermer Ikea le dimanche ».
– CC : Ouf ! donc il n’y a pas de confinement MAIS il faut rester chez soi pour travailler. Ça me rappelle les gens qui disent « je ne suis pas au régime MAIS je fais attention à ce que je mange ».
– VI : On confine : « dictature » !! On ne confine pas : « mesurettes » !! La parole est aux schizophrènes.
– TC : Je propose d’appeler ça le ”Confinemou”.
– JS : Je peux comprendre Macron. Moi aussi, quand j’étais môme, je pensais qu’en fermant les yeux très fort, ce qui me faisait peur allait disparaître.
– CEMT : « On va fermer des trucs et des machins un peu au hasard en espérant que ça suffise pour enrayer l’épidémie, voilà, vive la République, vive la France ! »
– MZ : Jean Castex va annoncer la réouverture des remontées mécaniques, mais uniquement dans le sens descendant.
– DSF : Urgent : le gouvernement annonce qu’il confine le conseil scientifique dans un Leroy Merlin.
– NMB : J’avais pris de l’avance en arrachant les vingt-et-un premiers jours de février dans mon agenda, et maintenant faut tout que je recolle dans l’ordre. FAIT CHIER.
– RR : L’ironie, c’est que le seul tour de vis consiste à fermer les magasins de bricolage.
– PA : A partir du 1er février, le masque est obligatoire sur le vélo d’appartement pour se rendre à son télétravail.
– RR : Toute la semaine on a eu la bande-annonce de « Mission Impossible » et on se retrouve avec un épisode de « Louis la Brocante ». (twitt de sept. 2020)
– LO : Quand on réfléchit bien, le gouvernement est à deux doigts de nous faire signer des attestations pour rester chez nous.
– OVH : Le premier malade du Covid 19, un Chinois, guéri il y a un an pile poil par le Pr Malvy, s’appelle Monsieur CHU. Heureusement qu’il ne s’appelait pas Morgue.
– PE : C’est important de rappeler que c’est la personne qui a réussi le déconfinement 1, le couvre-feu 1, le confinement 2, le déconfinement 2, le couvre-feu 2 et le couvre-feu 3, qui va organiser le confinement 3.
– CC : « Covid-19 : les plus riches ressortent de la pandémie encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres, selon l’ONG Oxfam ». On ne peut pas dire que la théorie du ruissellement est un échec. C’est juste que cela n’a pas marché.
–  DSF : – «  Les écoles seront elles fermées durant le confinement 3 ? —  Je vais vous répondre clairement comme toujours. Les écoles seront fermouvertes. —  C’est à dire? —  Les fenêtres seront ouvertes la moitié du temps ! »
– CB : — Chéri, tu pourrais étendre le linge ? — Oui je pourrais, mais pour le bien de la communauté, je vais plutôt créer un Observatoire du linge étendu ou un Grenelle du lave-linge.
– MK : Une loi protège désormais le patrimoine sensoriel : vive les bruits et les odeurs ! Chirac enfin réhabilité.
– PE : Beaubourg en travaux de 2023 à 2027 : en fait, Roselyne Bachelot l’ouvre pour annoncer des fermetures, et la ferme quand on lui parle d’ouverture.
– BR : On instaure le consentement sexuel à 13 ans et « en même temps » on interdit les Aristochats.
– HD : « J’ai demandé à mon médecin ce qu’il pensait du vaccin. Il m’a répondu « je ne sais pas, je ne suis pas journaliste ».
– PI : Confession. Avant j’avais peur de l’avenir genre dans 30 ans. Là, j’avoue, j’ai peur de l’avenir genre dans 6 mois.
– LJ : Si, pour certains, la pédophilie est  » juste  » une préférence sexuelle , est-ce que je peux considérer, si je les enterre vivants, que c’est  » seulement  » du jardinage ?
– MB : Vu comme c’est parti, Lidl va sortir son propre vaccin avant Sanofi et Pasteur.
– NP : À mon avis, le moyen le plus simple de lutter contre le variant anglais c’est de bouffer du camembert. Jamais un Anglais n’a survécu plus de 30 secondes à coté d’un camembert bien fait.
– CK : Flûte, déjà 20h15 ! J’hésite entre ne pas aller au ciné ou ne pas aller au théâtre. J’ai envie aussi de ne pas aller au restau, mais ça fera trop peu non ?
– ADN : Centre Pompidou : La rénovation du centre est dans les « tuyaux » depuis plusieurs mois.
– DC : L’un des vainqueurs du Vendée Globe a pour projet de faire la fête. Quelqu’un lui a raconté ce qui se passe sur la terre ferme ?
– RDB : Pardon mais si la 1ère vague est partie du Grand-Est, que la 2ème vague est partie du Grand-Est, que le début de la 3ème vague part du Grand-Est, je crois que la solution, c’est pas un couvre-feu ou un reconfinement, non, la solution c’est rendre le Grand-Est à l’Allemagne.
– NP : Tous les matins quand j’arrive au boulot, je fais un test COVID : je vais prendre un café à la machine, s’il a le goût du charbon de bois et qu’il sent le poil de yak brûlé, c’est que j’ai encore le goût et l’odorat.
– RP : Contre les violences sexuelles, pourquoi ne pas utiliser de l’incesticide ?
– RDB :  « On constate que les publics les plus âgés sont les plus réfractaires à un confinement dur. »  Ah les boomers, ces enfants gâtés qui ont tout reçu de la vie et qui ne comprennent pas que tous les sacrifices qu’on fait c’est pour eux.
– NP : L’institut Pasteur abandonne : son projet de vaccin n’était pas compatible avec les compteurs Linky.
– NP : Les confinements c’est comme les gosses, quand on voit arriver le troisième on se dit qu’on n’est pas près de retourner en boîte de nuit.
– TC : Le confinement hybride : Y bride les sorties Y bride les resto Y bride les fêtes.
– CC : Pour une fois qu’on va pouvoir passer la saint Valentin devant Netflix en pyjama sans se faire juger, merci le confinement.
– PA : Nous naissons tous athées, jusqu’à ce que quelqu’un, plus ou moins bien intentionné, commence à nous raconter des histoires…
– CM : Ouais, elle est moche la France … Partez au Brésil ou en Californie pour la liberté. Ou en Chine pour un test rectal, au choix.
– NA : Cette nuit, je ne dors pas car nous ne sommes pas à l’abri d’une annonce surprise à 3h ou 4h du matin.
– TC : In french we don’t say: ”I’m a bloody bastard with no imagination” but ”Tiens, si je plagiais un vieux tweet qui a eu du succès ?”

MERCI À VOUS « TOUSTES »  QUI ME SUIVEZ ET PARTAGEZ MES FESSEBOUQUERIES…VOUS ÊTES SUPER !

RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Une bien sale histoire familiale

 

La familia grande, le livre de Camille Kouchner, révèle une bien sale histoire. Apparemment, tout était fait pour vivre en plein bonheur. Olivier Duhamel, type formidable, puissant, adoré de tous, généreux, partageur, qui invite tout le monde dans sa superbe maison de Sanary au bord de la mer, piscine, pergola, annexes, et la suprême liberté de tout avec des gens de la bonne société, people de toutes sortes, des fêtes tous les soirs, les enfants traités comme des grands qui boivent et fument à quinze ans, l’amour libre, les petits surnoms si mignons, les bisous et caresses à tout va, les copains qui se baignent à poil, de la musique et de la culture en pagaïe en veux-tu en voilà. Débauche de rigolade, de fiestas, de liberté, de tolérance, quelle joie, quel bonheur… Et ça continue l’année scolaire, tout va bien, sauf quand Camille et ses frangins, dont son jumeau, doivent passer le temps légal chez leur père, Bernard Kouchner et sa nouvelle femme, Christine Ockrent, tous deux assez allergiques à ces visites troublant leur agenda mondain.
Leur mère, donc la première femme de Kouchner, c’est Evelyne Pisier, sœur de Marie-France (elles s’adorent), qui vit maintenant avec cet homme formidable, ils s’aiment tellement tous les deux, elle est brillante, agrégée de droit, Prof à sciences Po et a vécu une histoire d’amour avec Fidel Castro pendant quatre ans. Elle est maintenant un peu âgée pour donner des enfants à Duhamel qui adore les enfants (on adore toujours, ici), alors ils adoptent deux petit Chiliens.
C’est donc le paradis, surtout l’été. Tout le monde s’adore, il fait si beau, le patriarche fait des photos des fesses, des seins, des culs qu’il affiche sur les murs, on n’a pas croqué la pomme, tout est sain. Sauf que. En cachette, il se glisse dans le lit du jumeau de Camille, la nuit, et lui apprend la vie… Le garçon qui, comme tous les ados sous influence d’une personne admirée, aimée, respectée, accepte ces caresses, ne dit jamais non, commence à développer un sacré malaise. Il en parle à sa sœur, lui faisant promettre de ne jamais, jamais, le répéter. A quiconque. Surtout pas à Evelyne, leur mère, qui en mourrait. Cet homme est tellement tout pour elle. D’autant plus qu’un drame va le détruire : le suicide inexpliqué de sa propre mère, femme libre et rock n’roll.
C’est alors que le pieuvre de la culpabilité va ronger Camille. C’est la deuxième partie du livre : après le paradis, l’enfer. Plus les années avancent, plus elle veut en découdre avec son beau-père, sachant qu’alors, toute cette belle vie explosera en vol. Elle finira par avoir son frère — qui va mal, lui aussi, forcément — à l’usure. Sous le prétexte, justifié, qu’il réclame son beau-petit-fils à Sanary. C’est ainsi que Camille fait le coming out de ce secret familial, qui n’en était pas vraiment un. La bande se disloque, la mère ne veut pas le savoir, trop accroché à son mec, et puis, il n’y a pas eu sodomie dit-elle, mais Marie-France n’admet pas cette lâcheté. Les deux sœurs se brouillent. Des amis s’éloignent, d’autres restent, Kouchner veut casser la gueule au violeur. Evelyne en meurt, abus d’alcool, de clopes de stress, de médocs, c’est la débandade. Et Camille continue de l’adorer, malgré tout. Ambiguïté douloureuse des sentiments.
Ce livre, il est très bien fait car il montre les dommages collatéraux qu’engendrent des comportements criminels (le viol est un crime) sur l’entourage. Beaucoup de victimes sont sérieusement meurtries par le préjudice et leur avenir souvent oblitéré par la blessure et surtout le sentiment de culpabilité.
Ecriture très enlevée, courtes phrases chocs, descriptions acérées … ce récit lumineux d’une atrocité mijoté pendant trente par l’autrice qui en est tombée gravement malade  est à lire car bien que l’on sache que ces affaires sont souvent perpétrées dans l’omerta des puissants ou le silence des gens ordinaires ou l’indifférence des miséreux, il est instructif de montrer la difficulté, parfois l’impossibilité, de les dire. Un grand courage.

La familia grande par Camille Kouchner, 2021 aux éditions du Seuil. 208 pages.

Texte © dominique cozette.

Lola nous fait chavirer

J’aime beaucoup Lola Lafon, elle a une gueule, elle a du style, elle m’épate. Chavirer est son dernier roman. Chavirer raconte la dérive de gamines rêvant de gloire, de paillettes et de réussite, tombant dans les griffes french-manucurées d’une rabatteuse chic et tellement gentille. Cléo va donc tomber dans le piège de Cathy lui vantant les mérites de la fondation Galatée auprès des jeunes très doués voulant faire carrière, et quelle carrière. Internationale, siouplaît. Pour Cléo, petite banlieusarde de classe moyenne basse, c’est la danse, la danse et rien que ça. Cathy n’a pas de peine à lui allumer les étoiles dans les yeux en l’emmenant dans les beaux endroits de Paris, lui montrant les belles choses, lui offrant de grands parfums et l’invitant dans de sublimes restaurants en compagnie d’une partie du jury. Des hommes, bien sûr, bien mis, polis, insistant sur le fait qu’elle doit gagner en maturité, tellement important ça, qu’il ne faut pas être « frigide ». Quand on a treize ans, des rêves bigger than life et aucune expérience, quand le monsieur lui demande gentiment si elle veut bien, la petite Cléo acquiesce : son avenir est en jeu, sa mère compte sur elle pour réussir, tout le reste, eh bien… Même si bizarrement, mais comment peut-on faire le lien à cet âge, le corps collectionne des souffrances, symptômes inexplicables pour le docteur.
Donc un réseau de pédophilie dont les acteurs, rusés, font de leurs proies des prédatrices. Devenir « assistante » de Cathy, c’est être douée pour repérer dans son collège d’autres jeunes filles dévorées par la réussite. Ainsi, de victime on devient coupable, ainsi plus tard, on n’osera jamais en parler, c’est tellement honteux d’avoir participé à ce marchandage. Car ça paye, des gros billets pour épater les copines, pour s’acheter des rêves, pour commencer à frimer.
Ce roman est formidable mais.
Je m’étais attachée à une critique qui me promettait de voir Cloé jusqu’à la petite cinquantaine, or on quitte Cloé pour aller en voir une autre, puis d’autres, à d’autres époques, une habilleuse de danseuses de revue, malproprement virée, un régisseur de shows, une jeune femme qui se prostitue dans des peep-shows… Le récit s’éparpille et même si cela est vraiment intéressant, je me sens frustrée de ne pas voir ma fillette grandir. Même si je retrouve son histoire en pièces détachées, surtout si elle change de prénom. Cela n’enlève rien à l’intérêt de ce livre extrêmement riche de détails sur la danse notamment, les années 80 aussi, au style très travaillé. Les allers et retours d’époques et de personnages à d’autres époques et personnages  complexifie la compréhension mais on finit par retomber sur ses … pointes. La fin nous amènera à nos années post me-too où les victimes, pas toutes, finiront par parler et où l’on apprend que tout ce petit monde de Galatée n’est en fait qu’un réseau de people désireux de se faire une petite comme on se fait une petite ligne.

Chavirer de Lola Lafon, 2020 aux éditions Actes Sud. 350 pages, 20,50 €

Texte © dominique cozette

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter