La peau, les os, les tendons de Berlinde

Berlinde de Bruyckere est une artiste flamande, comme son nom l’indique. Son travail est sidérant car il se situe entre le réel et le monstrueux, le beau et le répugnant, le monumental et le fragile. Ses œuvres, en effet, sont réalisées principalement à base de cire et recréent de façon ahurissante les parties de corps qu’on voit chez le boucher quand il désosse un animal : entre la chair, le tendon, le muscle, les veines et l’os, le tout vaguement rosé, bleuâtre, beige mais surtout translucide comme parfois nos organes.


Je l’avais vue une première fois à Avignon, il y a quelques années, au Palais des Papes, avec ses chevaux accrochés au-dessus de nos têtes, des chevaux hyper réalistes et tellement ressemblants à ce qu’ils sont dans leurs souffrances et leurs blessures que c’en était douloureux. Pour garder en mémoire les millions de chevaux morts sur les champs de bataille. Il faut savoir que Berlinde de Bruyckere ne fait aucun mal aux animaux, elle récupère les animaux morts ou les peaux auprès de tanneurs.

 

Son père était boucher, sa mère fleuriste. Elle travaille beaucoup le végétal d’ailleurs mais c’est forcément moins ahurissant que les pseudo cadavres des êtres de chair et de sang. Je ne suis pas qualifiée pour vous parler du côté sacré ou religieux de son travail, je sais que son atelier est situé dans un ancien monastère et que son enfance a baigné dans le respect de la religion. Et pour contrebalancer, elle a insufflé une grosse charge érotiques à certaines pièces et à ses dessins qui nous ramènent à ce entre quoi nous balançons : eros et thanatos.

 

Outre la cire, elle utilise aussi le métal, les peaux et beaucoup les textiles, couvertures dont elle a recouvert ses archanges dans l’expo. Des couverture ou autres matières qu’elle laisse pourrir, se trouer, s’effilocher. Parfois aussi, beaucoup de très longs cheveux dont elle pare ses personnages pour cacher leurs visages.
A la fin de l’expo, très importante, magnifique, on a réservé une pièce où sont étalés les matières qui font ses œuvres car il est vrai qu’on meurt de ne pas pouvoir les toucher : ici, on peut les tripoter, les soupeser, les appréhender.

 

Si vous n’êtes pas loin de Montpellier, allez absolument voir cette artiste, elle est impressionnante, provocante et admirable.

Berlinde de Bruyckere au MO.CO de Montpellier jusqu’au 2 octobre 22.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #596

La pénurie de tout, c’est à l’ordre du jour. Déjà on va manquer de Gorbatchev, de canard, de profs, ah non ils seront formés en quelques jours ouf, de cars scolaires, d’Iman Iquioussen qui s’est fait la tcho on ne sait où, de taxes sur les super-profits mais Le Maire ce ballot ne sait même pas ce que c’est, d’électricité, de fuel, de médecins, d’urgences, on a failli être privés de jets mais finalement non, c’est rien comme pollution dit le gouvernement, de Cristina Kirchner braquée par un pétard qui a fait pschtttt, heureusement, et de viande. Ah non, voyons, c’est pas parce les barbecuteurs virils et bidochards ont été montrés du doigt qu’ils vont devoir se les bouffer sans grill, voyons, petits peureux, ah la la ! D’ailleurs, la plancha c’est beaucoup moins nocif, la graisse ne brûle pas mais faites gaffe quand même à votre cancer colorectal ! Bon alors OK, décroissons mais croisons les doigts pour que la bonne humeur résiste à tout ça ! Tchin tchin, dearest friends !

– BJ : Un clitoris c’est plus de 8000 terminaisons nerveuses mais ça reste toujours moins sensible qu’un mec à qui on parle de réduction de sa consommation de viande.
– IM : Serait-il possible d’annuler les JO compte tenu de la « fin de l’abondance » ?
– JAB : Vous vous souvenez de l’époque où Sarkozy nous semblait être le pire président possible ?
– OM : Faites attention à ne pas traverser la rue ces jours-ci, vous pourriez devenir prof.
– RDB : Le saviez-vous, il faut désormais 14 jours de moins pour devenir prof que pour devenir un radis.
– JPT : Bientôt une femme sur la lune ! Après cinquante ans d’alunissages, il était temps de faire un peu de ménage !
– AF : Pénurie d’électricité, Elisabeth Borne se veut rassurante : « Des stages gratuits pour apprendre à manger et se laver dans le noir seront mis en place dès octobre ».
– ??*:  Gorbatchev est mort de vieillesse à 91 ans, pas empoisonné ni rien, c’est dire à quel point Poutine ne le voyait pas comme un opposant crédible.
– DC : Un ouragan se déchaîne lorsque j’ouvre la radio ! C’est la machine à faire du vent, alias Borne, qui était invitée. Ouche.
– DVR : Gorbatchev emporte un pan d’histoire avec lui. Dans un sac Vuitton malheureusement.
– CEMT : Pap Ndiaye : « Ecoutez, Gorbatchev est mort mais nous pouvons former un remplaçant en 4 jours. »
– EP : Donc si je résume : les jets privés pas touche, la viande pas touche, la voiture pas touche… Bref la surconsommation et le productivisme, pas touche. Concrètement on passe comment à deux tonnes de CO2 max par personne par an ? Les touillettes et coton-tiges ça va être juste.
– SA : Pourquoi vouloir expulser un imam et s’offusquer de ne pas pouvoir le faire parce qu’il est parti de lui même ? Il faut que la reconduite à la frontière se fasse entre deux flics pour être valable ?
– GD : « Face une pénurie de viande de canard, le gouvernement autorise à la remplacer par du poulet. » (Nous nageons dans une époque entre collage situationniste et message à caractère informatif.)
– MM : J’étais en train de boire des pintes dans un bar, je vais pisser et je me suis fait balayer, seringue dans le cou, sac sur la tête, balancer dans un coffre, je me suis réveillé dans une classe de SVT, et maintenant je suis prof … Il est malade Pap Ndiaye !
– OVH : Le plan Borne, c’est le plan Barre. Point.
– DC : Borne, au sujet de la taxation des super-profits, « ne ferme pas la porte ». Il va encore y avoir des courants d’air au Parlement, les jupes des femmes vont voler, les hommes vont bander et tout le monde va éternuer.
– OR : Si ça se trouve, l’imam Iquioussen est juste en stage de formation pour devenir prof titulaire dans l’Éducation Nationale.
– AM : Le rationnement, c’est certainement Bernie Sanders qui en parlerait le mieux : « Tout ce qui nous effrayait du communisme – perdre nos maisons, nos épargnes et être forcé de travailler pour un salaire minable sans avoir de pouvoir politique – s’est réalisé grâce au capitalisme. »
– DC : Au gouvernement, on ne dit plus NON. On dit : on ne ferme pas la porte. Mais si un mec te demande ton consentement, tu vas lui dire quoi ? Je ne ferme pas la porte ? Pas très efficace.
– CQFD : On propose que désormais tous les soirs, à 20 heures, on applaudisse EDF et Engie au lieu de payer nos factures d’énergie.
– CEMT : – Et je coupe le gaz ! – Oooooooooooooooooh ! – Et je remets le gaz ! – Aaaaaaaaaaaaaaah ! – Et je recoupe le gaz ! – Oooooooooooooooooh !
– GB : – Secrétaire général du Conseil national de la refondation – Haut commissaire au Plan – Président du Modem – Président du parti démocrate européen. Recordman de France des nominations inutiles. Qui ? Bayrou.
– OM : Mixité réussie : moitié d’enseignants formés, moitié de contractuels qui hésitaient entre ça et masseur ayuervédique.
– NP : Évidemment que les femmes aussi sont invitées au barbecue. Les mecs ne vont quand même pas s’abaisser à mettre la table et faire des salades.
NP : « Réuni en séminaire, l’exécutif fait sa rentrée sous le signe de l’écologie ». Faut quand même reconnaître que c’est un des gouvernements les plus écologiques depuis longtemps : ils recyclent de vieilles idées de droite, ils brassent de l’air et ils sont totalement isolés de la réalité.
– BR : Agnès Panier Runacher (ministre de la transition énergétique) nous explique qu’envoyer un mail rigolo avec une pièce jointe c’est «consommer beaucoup d’énergie». Mais interdire les jets privés c’est «être à côté de la plaque».
– OK : Je me suis abonné au Poulet Enchaîné.
– VS : On n’entend pas beaucoup la droite et L’extrême-droite dénoncer la tentative d’attentat visant la vice-présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner. Ah ben non, c’est vrai, l’homme est d’extrême-droite donc ça compte pas.
– RDB : « L’exécutif appelle à la mobilisation générale pour passer l’hiver ». Oh je pense que si l’exécutif ne passe pas l’hiver, on se fera une raison.
– IJ : Gérald Darmanin à propos d’Hassan Iquioussen: « Nous le rattraperons, nous l’interpellerons et nous l’expulserons ». Jusqu’à quel niveau de ridicule vont-ils aller ?
– GB : On va mettre tout en œuvre pour faire revenir un auto-expulsé et tout faire pour l’expulser à nouveau afin qu’il ne revienne pas parce que c’est ça la french efficacité.
– JF : On est passés en moins 7 ans des cars Macron à une pénurie de chauffeurs de cars : qui dit mieux ?
– BR : Le gouvernement : « Il faut que l’imam Iquioussen parte de France ».  L’imam Iquioussen part de France. Le gouvernement : « Il s’est enfui, il faut le retrouver et le ramener en France ! »

* Désolée, je n’ai pas relevé vos initiales.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

La princesse de patachon

Ce n’est pas un chef-d’oeuvre de la littérature, le livre de Diane de Beauvau-Craon dont le titre Sans départir est la devise de la famille mais c’est plutôt marrant. On ne sait pas de quoi se départir d’ailleurs mais ce n’est pas grave puisque le récit nous entraînes dans toutes les péripéties de cette princesse descendante de familles tout ce qu’il y a d’aristo multimilliardaires, pensez donc, entre autres, un château de 365 fenêtres. Et bien plus un peu partout. Mais la jeune ado ne sent pas cette vie qui serait la sienne si elle s’y incrustait. Adepte des trips de toutes sortes depuis qu’elle sniffe des produits détachants à 13 ans, elle sait se faire renvoyer de tous les internats hyperchics où on tente de l’enfermer. Elle, son mantra, c’est la liberté. Personne ne la commandera jamais, ne lui donnera d’ordres, ne lui assignera de rôles (sauf un premier mari, un sublime Marocain qui réussit à la convertir à l’islam puis à la maltraiter et à la priver de leur gosse). Sinon, elle passe toutes ses nuits dehors à coup de coke et de vin blanc et plus car affinité extrême avec les substances, en compagne des people les plus en vogue dans lieux les plus courus : le 54 et la Factory à NY, le Set, le Palace où avaient lieu les nuits les plus folles, les plus scandaleuses.
Elle n’aura travaillé que quelques mois chez un très grand couturier new-yorkais, un travail d’influenceuse on pourrait dire, qui lui demandait simplement de continuer à faire ce qu’elle faisait : mener une vie de patachon. Elle a connu une liste invraisemblable de gens qui comptent, Andy Warhol, les Jagger, Timothy Leary, a vécu quelques temps dans le loft de Mapplethorpe — la photo qui orne le bandeau de son livre est de lui — Lagerfeld etc… plus tous les nobles de sa famille. Une vie de tourbillon qui finalement met un peu sur les genoux à force d’y croiser de merveilleuses personnes, des gens exceptionnels, des endroits magnifiques, des moments délicieux, des rencontres extraordinaires et tant d’autres termes dont on peu faire une sorte d’ndigestion.
Elle ne sort et ne couche qu’avec des homos, elle n’apprécie pas l’esprit hétéro à quelques exceptions près (ses deux maris). Mais tous ses amis de fête sont morts depuis longtemps, victimes du sida.
Pour en revenir à elle, c’est une personne toute fine, pas très grande, jolie, brune, qui ne mange rien forcément et qui amuse tout le monde. Puis en prenant de l’âge, ça marche moins bien, elle se répète, elle raconte toujours les mêmes blagues quand elle est bourrée, mais elle est toujours bourrée et stone ! Jusqu’à ce qu’elle tombe un jour, en plein coma éthylique. Hospitalisée pendant un certain temps, elle est sauvée par un médecin extraordinaire, puis elle doit réapprendre à marcher (elle pèse 32 kilos lorsqu’elle tombe) et surtout à vivre, ce qu’elle veut férocement. C’est pourquoi elle arrêtera tout ça par sa volonté mais continuera à profiter de la vie.
Quelques trucs rigolos par exemple quand un ami  lui apprend à prendre le bus, vers ses 50 ans.
A ce jour, elle est mariée à un homme pondéré qui l’a emmenée vivre en Italie.
C’est distrayant (comme j’aime bien dire faute de mieux), pas d’une urgence totale ni d’un intérêt massif et c’est très instructif sur la vie que mènent les gens pétés de thunes qui n’en ont rien à foutre de rien et auxquels on déroule le tapis rouge en toutes circonstances. Et hop !

Sans départir de Diane de Beauvau-Craon, 2022 aux Editions Grasset, 318 pages, 22€

texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #595

C’est peut-être la fin de l’abondance pour Macron, mais j’ai décidé avec mon propre cabinet de conseil parfumé à l’anis que j’userai et abuserai d’autant de points d’exclamation dans mes Fessebouqueries que jadis, non mais ! C’est pas ces messieurs très chics qui roulent en Jet en se foutant de ma gueule d’atmosphère, c’est pas ces chasseurs bouffis de subventions exponentielles de dingue, c’est pas ces repris de justesse qui vrooment-vrooment en kart bien à l’abri de l’insouciance dans leur geôle ni ces premières dames ruisselant d’or, notre or gagné à la sueur de nos aisselles, qui vont empêcher la moutarde de me monter au nez, et puis quoi ? Fais attention Macron, tu pousses le bouchon un peu loin… A propos, débouchons donc nos bouteilles tenues au frais tant qu’on peu encore gâcher de l’électricité, tchin, dear friends et bonne rentrée !

– RR : Je viens de prévenir ma cellulite que l’abondance, c’était fini !!! Elle tire la tronche.
– PA : Les profs aussi sont en train d’acheter leurs fournitures scolaires : Lexomil, Xanax, Prozac, Lysanxia, Vicodin…
– CD : Pourquoi vouloir absolument des enseignants pour les gosses ? Tous ceux qui ont réussi dans la vie racontent qu’ils étaient nuls en classe, qu’ils fuguaient et qu’en tout cas, ils n’écoutaient pas.
– EL : Ma femme m’a dit que si je continuais à tweeter au lieu de l’aider à débarrasser, elle m’écraserait la tronche sur mon clavier, mais je m’en fous, j’ai pas peur, c’est moi l’homme à la maisrgjhdvnkjnvdhjjvzhxjcj h h jchj jchxygcst5(?€).?) hdchhchchchxhxhhx
– RF : Les subventions aux chasseurs sont passées de 27.000 à 6,3 millions d’euros en moins de cinq ans. Vous voyez que le gouvernement soutient l’écologie !
– CC : Je viens de voir une liste de fournitures scolaires 2022 et je ne sais pas si c’est pour apprendre à poser des divisions ou pour construire une fusée.
– HN : Je critique Macron par pure aigreur et jalousie, au fond. On a exactement le même âge (il est de décembre, et moi de novembre) et il a accompli tellement par rapport à moi : destruction de services publics, relance de l’extrême-droite parlementaire, explosion de la misère etc
– JDC : « Macron déclare la fin de l’insouciance. » Haha. C’est vrai que les dix millions de pauvres en France, ils étaient un peu trop en mode « yolo la vie est belle !! »
– CEMT : Moi je dis qu’il faudrait lui donner une médaille à la première ministre Finlandaise, parce qu’arriver à faire la fête en Finlande c’est déjà un exploit.
– CD ; Pour pallier le manque de chauffeurs de cars scolaires, Bolloré met ses jets privés à disposition des apprenants.
– BO : Exclusif, le président du syndicat des perceurs de trous de ceinture salue le discours courageux de Macron sur la fin de l’abondance !!!
– OR : Vincent Bolloré a dit qu’il refusait de renoncer à son jet privé, il a dit que c’est un outil de travail qui lui permet de jeter les journalistes lui ayant déplu aux requins.
– MED : Bernard Arnault propose de compenser ses vols en jet privé en demandant à ses salariés de venir au travail à vélo.
– CEMT : Eric Dupont-Moretti : « Ecoutez, je ne savais pas qu’il y avait une compétition de karting à Fresnes, d’ailleurs je ne savais pas qu’il y avait une prison à Fresnes, d’ailleurs je ne savais pas que les prisons existaient. »
– ET : Je suis dehors, je me suis enfuie de table. Je peux pas gérer. J’y arrive pas. Je suis seule à pleurer dehors parce que putain les écolos veulent me priver de liberté en interdisant les jets privés et j’ai l’impression de crever.
– OK : Je n’ose pas installer une piscine dans mon jet privé.
– PA : La rentrée scolaire aura lieu le 30 août pour les profs, le 2 septembre pour les élèves et le 3 septembre pour les poux.
– CC : Emmanuel Macron: « Nous vivons la fin de l’abondance »… C’est toujours un peu gênant ce genre de message énoncé au milieu des dorures alors qu’on vient de changer pour 300 000 euros de moquette.
– BO : François Braun, notre ministre du rasage, pense que le covid c’est comme les poils de barbe, ça repousse tout le temps et que le vaccin Pfizer, c’est comme un rasoir, il faut l’utiliser souvent !!!
– OK : S’ils font du karting à Fresnes, j’imagine qu’ils font du jardinage à Fleury-Mérogis.
– DC : 440 000 euros alloués chaque année à Brigitte Macron. Je n’imagine pas Yvonne de Gaulle recevoir ce pognon de dingue pour être juste la meuf du prèz…
– HN : On n’est pas bien, là, avec nos diplômes universitaires excessifs, à se faire donner des leçons par un résidu de BDE d’école de commerce à moumoute qui considère que nous ne servons pas à redresser le pays ?
– BO : Exclusif : par soucis d’économie la Caroline du Sud abolit la peine de mort car la chaise électrique consommait trop de courant !!!
– RS : Prof c’est un métier tellement tranquille, avec tellement de vacances et si peu d’heures par semaine qu’il reste 4000 postes de profs non pourvus pour la rentrée. Les gens ont peur d’être trop heureux sans doute.
– CEMT : Emmanuel Macron : « Françaises, Français, vous allez en chier. Bon, je vous laisse, je retourne faire du jet-ski. »
–  EB : Pénurie de chauffeurs de cars scolaires : 4 000 retraités sans permis de conduire seront formés d’ici la rentrée scolaire.
– DC : Je ronge mon frein de ouf ! Un an d’attendre pour avoir ma Lamborghini ! Mais que fait le président des ultra-riches ?
– PVH : Roland Dumas a 100 ans, Christine Deviers Joncours porte plainte pour abus sur mineure.
– OR : À 10.000 mètres d’altitude il fait moins cinquante degrés, alors comment peut-on nous faire croire que les avions sont la cause du réchauffement, hein?!
– DP : La France a battu ce jour le record du monde du plus petit trajet en jet. Douze kilomètres entre Villacoublay et Orly. Il s’agit de 2 avions de la flotte présidentielle. On est les champions.

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Cher connard

J’aime bien ce titre, Cher connard, du dernier Virginie Despentes. Je pensais qu’il s’agissait d’une lettre ouverte à un quelconque président, omnipotent ou responsable de la déliquescence de notre vie via la dégradation des services  publics au profit des sévices publics. Non, en fait c’est un simple mec, écrivain en panne qui insulte une actrice hyper connue, une diva, sur les rézoziozio et qui reçoit en réponse une volée d’injures dans cette lettre commençant par cher connard. Il se trouve que ce mec est le petit frère (oublié) de la copine d’enfance de l’actrice, ce qui créé un lien. Il se trouve aussi que ledit mec est metooïsé par une nana qui a été son attachée de presse dix ans avant, une petite nana dont il est tombé follement amoureux et qu’il a (sans le savoir comme tous les connards) harcelée pour arriver à ses fins. Il n’y est pas arrivé et elle ne s’est pas remise de son trauma qui, aujourd’hui, fait la une des faits divers people. Là, il y a les soutiens (et non pas les souteneurs) de la nana, mais aussi les odieux/ses qui lui mènent la vie dure pour oser raconter ces bobards. Donc les soutiens du mec. La petite nana qui a ouvert un blog d’accusation et qui en chie des ronds de chapeau.
Donc trois personnages qui vont remuer la saleté qui court partout, notamment dur les rézoziozio, ceci ajouté au fait que l’actrice comme le romancier sont accros à diverses substances et essaient de s’en sortir. Très longs passages sur la guedro. Et puis aussi sur le confinement puisque l’action se passe en partie durant cette période qu’on aimerait oublier.
J’adore Virginie Despentes. Un vrai personnage de littérature, un personnalité mahousse, une écrivaine costaude, une meuf bien barrée. Et pourtant, bien que son livre est une source de réflexions multiples sur le patriarcat, le pouvoir, les addictions, la place des meufs, l’édition, les névroses, le féminisme, la mater/paternité, et j’en passe, je ne me suis pas attachée aux personnages. Pourquoi ? Je n’ai pas cru une seconde à la narratrice en diva (l’héroïne se décrit ainsi) et qui est sorte de portrait de l’autrice. Sa façon de vivre, son appartement, des tas de choses ne renvoient pas du tout à l’idée que l’on se fait d’une immense actrice. J’imaginais Deneuve (qui pourrait être sa mère, on est d’accord) ou plus proche, la Dalle, grande copine de VD, je ne réussissais pas à incarner cette personne. Sur l’écrivain, un peu pareil. Néanmoins, comme je l’ai dit, ce livre se lit avec plaisir… Et, cerise, il est livrée avec une palanquée de punchlines pas piquées des vers et de références nombreuses au rap pointu.
En bref, comme je suis une grosse cossarde, je vous renvoie à toutes les critiques qui sortent sur ce livre dont on dit qu’il est le phénomène de la rentrée. Il y a du pour, il y a du contre et du cour et du pontre. A vous de voir.

Cher connard de Virginie Despentes, 2022 aux Editions Grasset. 350 pages, 22 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #594

Comme nos chers agriculteurs soumis aux caprices de la météo, j’observe que ma petite récolte de posts a souffert du week-end prolongé agrémenté de ses précipitations et canicule de saison. Il n’en reste pas moins que l’actu est toujours là, écrasant de son rouleau velu un passé calamiteux, chaque avarie nous faisant oublier celle d’avant, chaque scandale pulvérisant le précédent … sauf bizarrement l’histoire des écrans plats de Blanquer, lui même englouti dans un emploi plat manifestement fictif créé rien pour lui, tandis que les incendies et orages vont passer à l’as comme preuve de la dégradation climatique que ne peuvent constater, à leur décharge publique, les golfeurs aux pieds humidifiés sur des pelouses ruisselantes. Heureusement, les pauvres peuvent se torcher la tronche justement grâce aux allocs rentrée. Alors à vous, dear friends, tchin tchin et n’oubliez pas les glaçons cling cling.

– PI : Vous auriez vu la tête de cet enfant qui voyait la pluie pour la première fois. Ça a dû l’inquiéter avant sa rentrée au collège.
– MP : J’atteins l’âge où le sexe redevient une aventure… Je ne sais jamais si je vais avoir un orgasme, une crampe ou une crise cardiaque. Là, en l’occurrence, c’est un tour de rein.
– MB : J’ai appris ce soir que l’acte qui consiste à mettre du ciment dans des trous de golf est classé « éco-terrorisme ». Ça me laisse pantois.
– NP : En fait, Carcassonne c’est juste un centre commercial spécialisé dans l’artisanat d’Asie du sud-est et la junk-food mais hébergé dans des bâtiments médiévaux.
– RT : – Regarde ! Il y a une tête de poisson mort qui parle à la télé ! —  Mais non, c’est Elisabeth Borne qui essaie de montrer qu’elle éprouve de l’empathie pour autrui.
– NP : Et dire qu’il suffirait d’utiliser les canadairs pour enlever de l’eau dans les océans qui montent et aller la larguer sur les montagnes où elle ferait des glaciers et puis de l’eau dans les rivières. Mais évidemment il n’y a personne qui pense dans ce pays de merde.
– SF : Pour la rentrée, est-ce que Macron va faire venir des profs d’Allemagne, d’Autriche, de Suède, de Roumanie ?
– SA : N’empêche, entre ceux qui défendent viscéralement Salman Rushdie, et ceux qui veulent sa mort, ça fait beaucoup de gens qui n’ont pas lu ses livres.
– CC : Sérieusement le Parisien : « la recluse de Giverny » Isabelle Balkany, traînant sa solitude, « les joues creusées, les bras amaigris » … au milieu de ses courts de tennis, de sa piscine et de son hammam ?
– LC : Y a des magazines people dans la salle d’attente de mon dentiste et j’arrive pas à croire que Vanessa Paradis et Johnny Depp se séparent !!!
– CEMT : Attention, Jean-Michel Blanquer est actuellement posté au rayon écran plat du Carrefour de Juvisy pour vérifier que les gens ne dépensent pas mal leur allocation de rentrée scolaire.
– JU : J’ai déjà un écran plat… C’est quoi la meilleure destination de vacances quand on a touché la prime de rentrée ?
– RDB : Voilà, avec tout ça je savais plus si je devais acheter de l’alcool ou un écran plat avec l’allocation des gosses alors j’ai paniqué et j’ai tout claqué chez le vendeur de shit.
– PA : Je viens de discuter avec le voisin. Je le trouve un peu bizarre. Il m’appelle « Le voisin », alors que le voisin, c’est lui…
– IJ : J’ai pas suivi….C’est Mélenchon qui a mis un coup de couteau à Salman Rushdie ?
– CA : Vivre en Ardèche, c’est aller chez son voisin pour emprunter une débroussailleuse et revenir quatre heures après complètement bourré et sans débroussailleuse.
– BM : Bonjour Bruno Le Maire,  Emmanuel Macron a supprimé l’ISF pour favoriser le ruissellement, pourrions nous avoir le retour chiffré de l’efficacité de cette mesure ?
– MZ : Un peu marre de voir tous les ans les mêmes polémiques sur les bénéficiaires de la prime de rentrée qui investiraient dans des smartphones ou des écrans plats alors que tout le monde sait qu’ils s’achètent du cannabis.
– PA : Aux parents qui renient leurs enfants parce qu’ils sont gays, vous pourriez faire un effort… Eux acceptent bien que vous soyez cons !
– LC : Moi : —  Quand j’avais votre âge, on devait tous regarder la même chose, au même moment, sur le même écran… Mes enfants: — Mais nooooon !!!!
– GB : « Uber passe encore entre les mailles du fisc français ». !!! ??? Impossible puisque Bruno Le Maire a fait les gros yeux avec les poings sur les hanches pour inciter les mauvais payeurs à consentir à l’impôt sinon on allait voir ce qu’on allait voir ouh la la !
– RT : Les bourgeois qui nous la font « l’été pendant mes études, j’allais parfois fouetter les esclaves de papa, donc le boulot je sais ce que c’est » … mais allez vous faire cuire le cul.

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Un roman d'une force inouïe !

Peindre, pêcher et laisser mourir de Peter Heller est un livre magnifique. je ne connaissais pas le succès de ses débuts, La Constellation des chiens, et c’est une de mes libraires qui me l’a fait découvrir. Et quelle découverte ! Déjà, j’aime beaucoup des écrivains  de la famille de l’immense Jim Harrison décédé récemment et dont j’ai tout dévoré mais Heller, en plus, tout en s’en approchant, ‘en affranchit par un style plus percutant, plus dynamique. Il est loin néanmoins de s’affranchir de la poésie qui fait le sel des situations naturalistes dépeintes. D’ailleurs, on y retrouve l’amour des paysages grandioses, des animaux de toutes sortes, les plus sauvages qui se planquent dans les vastes forêts, mais aussi la passion dévorante (comme une addiction ici) pour la pêche à la truite  dont les rituels nous sont contés avec force détails — la fabrication maison des mouches, les sortes de lignes, de fils de soie, de waders … — et sans que cela nuiset à la fluidité de l’histoire qui nous prend rapidement aux tripes.
Ah oui, un suspense sanguinolent, parfois insoutenable dû à la situation très précaire de notre héros qui s’appelle Jim (tiens donc !) et est devenu courageusement sobre depuis qu’il a (presque) flingué un homme genre pédophile dans un bar. Et les pulsions de haine à l’encontre des méchants et des cruels, ceux qui blessent, frappent ou tuent des êtes sans défenses, humains comme animaux vont se produire assez vite, parfois réfrénés. Sans avoir tué l’immonde personnage qui s’en prend à une petite jument, il va se foutre dans une drôle de merde. Et il ne sera pas longtemps innocent.
Entre les parties de cache-cache avec les bourrins qui le persécutent, les policiers qui le suivent à la trace et ses accès de culpabilité, nous sommes loin d’avoir affaire à un homme d’airain. Sa fille est morte, elle avait quinze ans, il pense qu’il aurait pu éviter ça et depuis, il vit d’une drôle de façon, pas vraiment catholique, c’est sûr. Il trouve son exutoire dans deux disciplines qui demandent patience  et concentration : la pêche qu’il pratiquait avec sa fille qui adorait ça et qu’il continue pour faire comme s’il vivait encore avec elle. Et la peinture, une peinture sauvage, incisive, tripale qui lui permet de s’extraire de ce monde de terreur qu’il a initié. Une sorte de résilience, quoi.
C’est formidable, beau, surprenant, pas un gramme de gnangnantise, puissant et ce, jusqu’à la toute dernière ligne.
Ne vous privez pas d’un tel plaisir !

Peindre, pêcher et laisser mourir de Peter Heller. (The Painter, 2014). Aux éditions Actes Sud et Babel, traduit pas Céline Leroy. 476 pages, 9,80 €.

Texte © dominique cozette

Hedy Lamarr trop belle pour être créditée, les cons !

Oui, les cons ! La marine US en pleine guerre, en 1941, avec son matos décadent, 60% des torpilles ne vont pas au but.  Une femme leur propose  une invention majeure et totalement nouvelle et ces imbéciles refusent, même si elle a été validée par le très sérieux Conseil National des Inventeurs qui le leur recommande. Déjà, parce que c’est compliqué à comprendre mais surtout — car elle va tenter d’aller en personne les convaincre — parce que c’est … une femme.
Cette invention sera prise au sérieux plus tard et sera utilisée par nos technologies actuelles : Wifi, téléphonie mobile, liaisons militaires, positionnement par satellite (GPS…) etc.
Mais revenons à l’histoire de cette femme géniale avec le livre La Femme qui en savait trop de Marie Benedict. C’est l’actrice Hedi Lamarr, son pseudo d’actrice. Elle est née en Autriche en 1914 dans une famille juive aisée et commence sa vie de comédienne adolescente. Elle tournera un film scandaleux (nudité et sexe) puis jouera Sissi au théâtre. Là, un homme très puissant la verra et tombera fou amoureux d’elle. C’est l’homme le plus riche d’Autriche, marchand d’armes d’extrême-droite, ami avec Mussolini, qui ensuite s’alliera à Hitler. Il a pris soin de la rendre catholique par leur mariage. Peu à peu, voyant qu’elle peut lui être utile car elle est très intelligente, il l’utilise pour sonder les invités politiques qu’il reçoit. Curieuse, elle lit tous les écrits sur les armes, assiste aux présentations de celles-ci, connaît leurs défauts.
Au péril de sa vie, elle va fuir cet homme terriblement possessif et jaloux ainsi que le régime nazi qui s’est immiscé en Autriche après l’annexion à l’Allemagne. C’est alors Hollywood, contrat avec la MGM, films, succès grâce à sa beauté et aussi à sa vie sulfureuse, nombreux mariages, aventures avec les plus grands. Ceci ne l’intéresse cependant pas. Culpabilisée d’avoir abandonné son pays, elle va mettre à profit tout ce qu’elle a appris avec son marchand d’armes, avec la complicité d’un musicien, Georges Antheil, qui a lui-même créé un programme pour faire jouer ensemble dix-huit pianos sans qu’on puisse décoder son système. Ensemble, ils vont inventer un système de communication cryptée pour les torpilles radio-guidées. Il s’agit d’un système d’étalement de spectre par saut de fréquence. Ils déposent un brevet libre de droits. Les imbéciles de la Navy ! Ils auraient pu épargner tant de vies s’ils l’avaient mis en œuvre.
J’ai axé mon article sur la prouesse inventive et particulièrement extraordinaire de Hedy Lamarr, qui fut d’ailleurs très vite oubliée comme le sont souvent les  femmes talentueuses. En réalité, ce livre romanesque place ce fait d’importance vers la fin du livre, détaillant plutôt toute la vie artistique, affective et sentimentale de la comédienne, qui ne manque pas de piquant. On révise de cette façon les grands événements de ces années de 1933 à 1942, la culture, la vie des nantis, la guerre de 40, les alliances entre puissances, les grandes peurs, la montée de l’antisémitisme. Puis on retrouve Hollywood tel qu’on l’imaginait, avant l’épisode Winstein et #metoo.
Un très bon « roman » pour l’été.

La Femme qui en savait trop de Marie Benedict (The only woman in the room, 2019), chez 10/18. 336 pages, 7,70 €

texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #593

A part le clown américain qui a encore fait des siennes, l’actu n’est pas toujours très drôle, et même extrêmement fumante, hélas pour nos pauvres pompiers. Heureusement, Macron parle de prêter son jet ski pour participer, mais ça plante. Les milliardaires voudraient bien aussi jeter un peu d’eau au-dessus des forêts en feu mais les hublots sont hermétiques (il paraît qu’on dit hermès-tics), en tout cas, ils sont reconnaissants à la patrie de ne pas les surtaxer comme le font les horribles méchants autres pays. Et puis ne croyez pas que c’est une vie que d’être toujours en l’air pour aller se rafraîchir (il paraît qu’ils disent en riant la bouche pleine de caviar béluga : allons nous rafraîchier) d’un golf à l’autre : ça fait gonfler le bide. Oui, bon, on va pas non plus se plaindre parce qu’il fait chaud en été. Sinon, bien sûr, souhaitons un prompt rétablissant à Salman Rushdie après sa terrible agression et puis faisons gaffe aux prochains flics des prochaines manifs et à leur formation en dix jours : ils peuvent tirer comme un rien sur d’innocents pacifistes, chose qui n’arrivaient jamais avec la police de Darmanin. Voilà, cela mérite bien quelques glaçons dans votre verre ballon, alors tchin dearest friends.

– CEMT : Perquisition chez Trump : Les enquêteurs à la recherche d’un cerveau repartent les mains vides.
– JP : Trump qui a fait enterrer son ex-femme Irina dans son golf parce que ça permet de classer le lieu comme un cimetière et donc de ne pas payer de taxes dessus, ça me foudroie toujours.
– HK : Vous vous réveillez dans un monde où la dernière goutte d’eau disponible servira à arroser un parcours de golf. Passez une bonne journée
– CEMT : C’est normal qu’on continue à arroser les golfs même en pleine sécheresse, vous savez bien que les privilèges, c’est toujours pour les trous de balle.
– RS : En Corse, les pauvres commerçants sont tous touchés par un terrible fléau, la panne de l’appareil CB. Obligé de tout payer en espèce. C’est dingue ces problèmes de réseau !
– KZ : Vous saviez déjà que l’élite de l’intelligence humaine avait créé une piste de ski en plein désert à Dubaï, mais saviez-vous que – puisqu’il y fait froid – ils avaient mis des braseros pour se réchauffer au bar ?
– RT : Ce que les macronistes appellent « indexer sur l’inflation, » c’est d’augmenter de 3 ou 4% quand l’inflation sera à plus de 7 en septembre. Tu m’étonnes qu’ils n’aient pas envie que l’école enseigne les mathématiques.
– SA : Je me demande quel est le meilleur moyen de lutter contre la sécheresse : faire la danse de la pluie, multiplier les concerts d’Arielle Dombasle ou réélire François Hollande.
– NP : Ceux qui souffrent le plus avec ces interdictions de laver les voitures c’est quand même les riches. Ils vont être obligés d’acheter des voitures neuves pour ne pas se retrouver avec des voitures sales comme les pauvres.
– JE : Pour ne plus avoir de sécheresse, le mieux est d’implanter partout des terrains de golf.
– IF : Milliardaires et dirigeants irrités par le suivi en ligne de leurs jets privés, désolé pour le dérangement ! On est aussi un peu « irrité » d’avoir autant de vols à suivre. N’hésitez pas à prendre le train.
– PR : Fascinant de voir les moyens déployés par les autorités pour tenter de sauver un béluga, et le système organisant le massacre de milliards d’animaux.
– MC : Vous vous réveillez sur une planète où milliardaires et stars voudraient pouvoir continuer à polluer en paix en utilisant leurs jets privés pour participer à un apéro sur la plage et ainsi relâcher autant de CO2 en un été que vous ne pourrez le faire en moyenne sur toute votre vie.
– GR : Les refuges pour accéder au Mont-Blanc sont fermés à cause de la canicule qui fait craquer les rochers ? L’être humain a la solution : des vols en petit avion pour admirer la disparition des glaciers. Après l’effet rebond, l’effet gros con.
– NW : À quel moment l’arrivée de 30.000 amateurs qui vont tenir entre leurs mains un Sig Sauer (nb : pistolet) après 10 jours de formation dans la police est-elle censée nous rassurer ?
– FM : Les USA rejoignent le Royaume-Uni, l’Italie, la Roumanie, la Hongrie, l’Espagne, en taxant les sur-profits des multinationales, tel que recommandé par l’ONU et le FMI. Quelqu’un a le numéro de Bruno Le Maire ?
– ES : Tous ces incendies montrent à quel point la société a avancé dans l’égalité hommes – flammes.
– RS : J’étais au golf ce matin et c’était insupportable. Y a de l’arrosage automatique de partout, ça te bouffe le cuir de tes chaussures Jack Dior et t’es obligé de nettoyer tes ray ban toutes les cinq minutes si tu veux voir quelque chose.
– BDM : Dites les pauvres ! Vous saviez qu’il fallait 70 litres d’eau pour fabriquer un litre de Coca ? Voilà, vous irez vous coucher toujours aussi pauvres mais un peu moins cons. Je retourne golfer.
– CC : En Macronie, tu peux être policier armé en 10 jours, prof sans diplôme, vendeurs de lunettes et faire des ordonnances d’ophtalmo, vétérinaire et vacciner des vieux, escrocs et être ministre. Tout est possible
– BN : La France devient le plus grand paradis fiscal du monde ! Même les USA veulent taxer les super profits !… C’est pour dire !
– CEMT : Gérald Darmanin : « Et nous allons expulser sans délai le béluga probablement islamiste qui s’est introduit illégalement dans notre pays. »
– RS : D’abord un orque, maintenant un béluga dans la Seine, va falloir qu’Anne Hidalgo se calme un peu sur les campagnes de pub de Paris plage…
– BM : Bonjour Emmanuel Macron, navré de vous déranger entre deux sorties jet-ski mais plus d’enseignants, plus de soignants, plus de personnels de crèches , plus de pompiers, plus de chauffeurs de bus scolaires, pourriez vous me dire où passent mes impôts ?
– NMB : Une étoile filante, c’est un caillou qui a traversé tout l’univers pour se désintégrer dans l’atmosphère d’une planète peuplée de gens dont la seule préoccupation est de placer chorizo dans un titre de film…  ça me fout le cafard tout ça.
– JC : Donald Trump, le beluga orange égaré dans les eaux de Floride, va finalement être euthanasié. « On ne peut pas faire autrement », à déclaré le FBI, « il schlingue trop ».
– gb : * Bonjour vous êtes en relation avec le Ministère de l’Intérieur  — Si vous souhaitez expulser un étranger arbitrairement tapez 1  — Si vous voulez être sommairement formé au port d’arme en 10 jours tapez 2  — Si vous vous inquiétez du terrorisme d’extrême-droite merci de raccrocher *.
– PI : Faudra voir à renommer les précipitations, elles prennent bien leur temps je trouve.
– PK : Arrêtez de critiquer Macron et ses vacances à la mer ! Il a le droit de se reposer comme tout le monde, surtout après son succès diplomatique avec Poutine, il les mérite plus que n’importe qui.
– RT : Dire que les milliardaires créent des emplois, c’est à peu près aussi solide comme raisonnement que de dire que les chauffards créent des emplois dans les hôpitaux.
– AL : Je propose un embargo sur les citations d’Albert Camus qui le font passer pour Paulo Coelho.
– HK : Vous vous réveillez dans un pays où le ministre de l’intérieur n’arrive pas à fournir des moyens aux pompiers alors qu’il n’a eu aucun mal à leur fournir des coups de matraque quand ils demandaient des moyens, justement.
– RDB : Vivement l’allocation de rentrée scolaire, j’ai déjà fini tout mon écran plat de l’an dernier.
– GE : Heureusement que les Français ont fait barrage à l’extrême droite ! Vous imaginez, on aurait pu être mêlés à une guerre, ne plus pouvoir se chauffer l’hiver, vivre dans l’insécurité, voir s’effondrer le service public et devoir appeler la Roumanie pour éteindre nos feux de forêts.
– DC : Y en a qui se demandent pourquoi Macron n’est pas sur le terrain auprès de pompiers. Personnellement, je pense que sur le terrain, il gênerait avec son jet-ski.
– OM : Il y a quand même des gars qui en veulent à Rushdie parce qu’il a écrit il y a plus de 30 ans un livre qu’ils n’ont pas lu à propos d’un autre livre qu’ils n’ont pas compris.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Le drame berlinois de Kennedy

Ich bin ein Berliner,  ça ne marche pas pour Douglas Kennedy. Pourtant, son livre intitulé Cet Instant-là se passe dans la grande ville coupée en deux par le maudit mur. Un vrai mélodrame y prendra racine avec un suspense infernal. Mais ça ne commence pas comme ça. Ça commence de nos jours, au XXIème siècle, quand le héros, Thomas, reçoit deux courriers dans la maison isolée où il s’est retiré : les documents officiels de son divorce et le journal de son terrible amour.
Le divorce, c’était couru, il ne s’est jamais réellement bien entendu avec sa femme et c’était le symptôme d’un gros ratage, comme celui de ses parents. Lorsqu’il s’est marié, sa croyance en l’amour vrai, pur, avait été sérieusement ébranlé par ce qu’il s’était passé à Berlin.
Le courrier venu d’Allemagne l’a beaucoup plus choqué car il ne l’attendait pas. Vingt-cinq ans après cette épopée, l’affaire était close. Même s’il y pensait sans arrêt. Et le journal va tout faire ressurgir. Mais avant, Thomas va nous raconter ce qu’il s’était passé là-bas, quand il voulait devenir écrivain — il avait déjà eu un petit succès avec son premier livre sur l’Egypte —  et il choisit ensuite Berlin pour étudier de plus près la vie déchirée par la guerre froide qui s’y joue. Il réussit à trouver un emploi dans la radio pro-américaine Liberty, qui diffuse aussi à l’Est, emménage dans un quartier interlope chez un peintre junky et complètement barjo. Puis entreprend la connaissance de la ville en se rendant à l’Est où l’omniprésence de la Stasi est palpable. Oui, rien à voir, terriblement triste et policé, une sinistrose totale.
Dans cette radio, coup de foudre réciproque avec une jeune et jolie traductrice, Petra, transfuge de l’Est qui peu à peu se laisse apprivoiser par cet Américain si attentionné, si compréhensif et si amoureux. Ils partagent les mêmes passions pour le cinéma et la littérature, ils s’entendent à merveille, ce qui n’est pas sans soulever certaines jalousies. Leur projet de vivre ensemble s’enracine et commence à prendre forme jusqu’au jour où. Son journal s’arrête là puisqu’il quitte Berlin brusquement, le cœur en vrac, dégoûté de la vie.
Le journal qu’il reçoit est la réplique de son histoire, du point de vue de Petra, plus la suite, le pourquoi de cette rupture fatale et irrémédiable. Je n’en dis pas plus. Mais c’est bouleversant. Le mot est lâché…
Et puis d’autres personnages entourent cette brève et intense aventure et nous amène à considérer notre existence comme une suite de hasards, ou de malentendus, ou de chances… La partie berlinoise couvre à peu près 450 pages, c’est que ce que raconte de la vie là-bas est très détaillé, l’Est et l’Ouest, les soupçons des uns sur les autres, le mythe américain, la réalité du système communiste, l’impression d’être toujours coupable, tout cela nous renseigne avec précisions sur ces années. Passionnant.

Cet Instant-là par Douglas Kennedy, (The Moment, 2011) Aux éditions Belfond puis chez Pocket. Traduit par Bernard Cohen, 700 pages., 8,75 €

Texte © dominique cozette

 

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