Pauline Dubuisson au microscope

Qui n’a pas vu la Vérité de Clouzot avec la magnifique BB se débattant contre les juges et la société ? Mais Pauline Dubuisson n’avait pas grand chose à voir avec Dominique, l’héroïne du film, superficielle, fêtarde, cynique. Philippe Jaenada, pour écrire La Petite femelle, a écumé tout ce qu’il pouvait trouver sur le sujet.  C’est un pavé. Un réjouissant pavé.Il a tout revu, relu, interrogé des survivants, retrouvé la vie de gens qui l’avait côtoyée. Il a pratiquement autopsié la sphère dans laquelle s’est débattue cette jeune femme. Beaucoup de livres ont relaté sa vie mais à travers le prisme de la « justice » injustement représentée par trois hommes hargneux, réacs et misogynes (dont Me Floriot qui se venge sur elle d’avoir été trop coulant avec une meurtrière précédente) et les journalistes qui suivent aveuglément ces phallocrates qui négligent d’évoquer la moindre piste pouvant alimenter quelque circonstance atténuante.
Pauline Dubuisson n’a pas de soeur (exit Marie-José Nat) et ne passe pas ses soirées à bringuer avec les mecs de St Germain des Prés. Elle a été élevée à la dure par un père qui trouvait ses trois fils mollassons. Il lui a appris surtout de ne jamais montrer ses sentiments ce qui aura une énorme incidence lors du procès où on la traite d’insensible. Elle est très intelligente et travaille si bien qu’elle s’ennuie à l’école. Son adolescence se passe pendant la guerre de 40 et son père, qui ne parle pas allemand, l’envoie chez l’occupant. Comme elle est précoce et belle, elle tombe sous le charme de l’un d’eux. Donc elle couche très jeune et, scandale, avec l’ennemi. Elle sera tondue à la libération et tellement humiliée qu’elle s’installera loin de chez elle, à Lyon. (Elle est de Malo dans le Nord).
Elle s’inscrit en médecine à Lille et c’est là qu’elle rencontre Félix, un très beau et très gentil puceau. Forcément, il en pince plus que de raison pour cette créature qui a très mauvaise réputation mais avec qui il s’envoie en l’air avec passion. Il veut même l’épouser.
Quant à sa mort, c’est comme dans le film : elle voulait se suicider devant lui car il ne voulait plus d’elle (il s’était fiancé à une jolie oie blanche et le mariage devait suivre) mais il a voulu l’en empêcher et a pris la balle. Et deux autres. C’est sa version à elle. Jeanada rejoue la scène avec sa femme dans le tout petit espace de la chambrette et conclue qu’il est impossible qu’elle ait voulu le tuer.
Même si on connaît l’histoire, Jaenada recrée le suspense avec ceux qui s’acharnent sur Pauline, qui ne lâchent rien, qui veulent sa tête (la peine de mort existe encore). L’écrivain a réussi à nous dire TOUT ce qu’il y a à savoir sur elle et c’est impressionnant le nombre de témoignages qu’une enquête peut déterrer. Des petites choses sans importances, des gens à peine croisés, des objets achetés, donnés, jetés, tout est retrouvé et décrypté.
Mais le plus beau, dans cet énorme récit, c’est le flot de digressions qu’aime faire l’auteur, soit pour placer un trait d’esprit, soit pour citer un exemple personnel se rapportant à l’histoire, soit pour creuser le portrait d’un personnage qui lui tient à cœur, notamment les prisonnières amies avec Pauline dont il va narrer longuement les exploits les ayant envoyées en prison. C’est plaisant. Parfois, il arrive à entremêler plusieurs parenthèses, jusqu’à trois, comme des poupées russes se renfermant les unes dans les autres. Il nous montre aussi comment le film de Clouzot (très à charge) a détruit la vie d’après de Pauline d’une manière irréparable. Dans ses fameuses digressions, on apprend que Hugues Auffray devait jouer le rôle de Sami Frey mais qu’il a lâché après trois jour de tournage, écœuré par la violence de Clouzot.
C’est un livre absolument remarquable, une belle histoire des mœurs de cette époque où les femmes libres — celles qui refusaient de se marier pour s’occuper d’un bonhomme — étaient livrées à la vindicte populaire.

La Petite femelle de Philippe Jaenada, 2015. Aux éditions Points, 738 pages, (avec photos à la fin), 9,10 €.
NB : L’édition de poche possède un post-scriptum dévoilant quelques précisions importantes reçues à l’issue de la première édition.

Texte © dominique cozette

 

 

Mais qu'est-ce que raconte ce livre ?

Le plus difficile n’est pas d’écrire un livre.
Le plus difficile est de trouver un éditeur. Mais ce n’est pas encore le plus difficile. Quoique.
Le plus difficile, c’est que le livre soit enfin publié.
Le livre publié, on se dit youpiiiii, génial, quel kif et on danse la carmagnole avec une bouteille de prosecco dans chaque main, faisant ruisseler le nectar italien dans des verres à moutarde où restent quelques traces de colle avec ses voisins de palier en pensant que bientôt, ce sera du Krug Grande Cuvée servi dans des flûtes en cristal lors d’un prix fêté par le tout-people dans une célèbre brasserie germanopratine qui abrita les amours de Juliette et de Miles.
Là, on se fourvoie dans les grandes largeurs. Avant tout cela, des obstacles insensés autant qu’inattendus se seront dressés sur la route de notre succès : Rachat d’édition, grèves d’imprimeurs, faiblesse du service de presse, mauvaise timing, faillite…  ou même mépris total pour la personne en question.
Beaucoup de ces avatars se sont produits tout au long de ma vie artistico-professionnelle au gré des domaines qui s’ouvraient à moi telles de prometteuses fleurs non cultivées industriellement par de pauvres esclaves kénians, au fil d’incroyables opportunités qui, accortes filles de joie, exhibaient sans retenue leurs beaux avantages et leurs superbes arrièretages, me faisant baver de concupiscence. Mais lorsqu’il s’agissait de concrétiser, balpeau. Ces salopes me montraient leurs fesses qui s’avéraient encore plus plates que la platitude de la terre imaginée par Trump puis, avant que de disparaître dans un éclat de rire démoniaque, m’adressaient une grimace cauchemardesque dévoilant une (dé)rangée de dents dont n’aurait même pas rêvé Oedipe pour couper son encombrant cordon ombilical.
Et lorsque sonne l’heure des bilans, ding dingue dong, on réalise qu’en fait, le plus difficile du plus difficile, c’est de posséder une chose rarissime et précieusissime : la chance. Le pot, la baraka, le cul bordé de nouilles, la veine de cocu, enfin tout ce que vous voulez. Sans cet ingrédient qu’a négligé de vous doter la petite fée penchée sur votre berceau décue de la pauvre image que vous lui renvoyiez (une petite loque hurleuse et violacée) vous n’y arriverez pas. Tout le reste, c’est de la littérature. Si je puis dire !
Voici donc, ici contée, la farandole des multiples ratages que je me suis tapés, super loseuse que je suis ! Spécialiste du chou blanc. Collectionneuse de fiascos. Diva de la déroute. Chopeuse de déboires. Professionnelle du râteau. Cueilleuse de gamelles. Perverse du revers. Cuiseuse de défaite. Preneuse de vestes. Rateuse de coche. Diplômée ès projets qui foirent, qui loupent, qui pètent, qui se ramassent, qui finissent en eau de boudin, qui font long feu, qui blackboulent. Oui, c’est  tout moi. Jobarde racoleuse de déveine, aguicheuse de scoumoune. Engluée dans le mébol, la guigne, la malédiction. Bac plus dix de la vicissitude. Du manque de pot, de chou, de veine, de cul, de bol. Qui pète dans la poisse, qui porte le mauvais œil. Appelez-moi Waterloo, Trafalgar et Bérésina réunis. WTB.

Pourtant, tout commence bien, à Salut les Copains, un beau jour de printemps, sous l’œil velouté de Daniel dans la cabine un peu pourrie d’où jailliront d’invraisemblables et immarcescibles carrières sur lesquelles personne n’aurait misé un kopek, d’autant que les Russes n’étaient pas, dans ce temps là, les bienvenus sur le perron de l’Elysée.

La fois où j’ai failli tuer la reine des yéyés par Dominique Cozette. 2020 aux éditions Chum. 294 pages. 19,50 €.

A commander chez votre libraire préféré.
Note aux flemmards : plutôt que d’engraisser Amazon, le site www.chumeditions.com se fera un plaisir de vous l’envoyer dans les plus brefs délais.

Texte © dominique cozette

Woody parle…

Ce pavé de plus de 500 pages, Soit dit en passant, écrit par Woody Allen avec tout l’humour qu’on lui connaît ne nous apprend en fait pas grand chose sur lui-même tant il s’est distillé façon puzzle dans ses films et ses interviews. Il trouve que sa vie offre peut d’intérêt, que ses films ne sont pas des chefs-d’œuvre et qu’il a eu beaucoup de chance pour en arriver là !
Le sujetsensible, l’agression sur leur fille adoptive Dylan, est largement évoqué avec les noms et références de tous ceux qui ont plaidé en sa faveur et contre Mia Farrow. Une affaire complexe pour laquelle il n’a jamais été condamné malgré deux enquêtes de police et bilans psychiatriques. Il cite le plaidoyer de Moses, un des enfants, qui dépeint sa mère adoptive sous un jour effrayant, ce qu’elle semble avoir été, maltraitant les enfants, en rendant certains qui ne lui convenaient plus après essai, laissant mourir seule une de ses filles atteinte du sida. Et privant la présumée victime de tout contact même épistolaire, avec son père. Quand celle-ci parle de son agression lors de l’affaire #metoo, elle a trente ans, n’a jamais revu son père depuis l’âge de 7 ans. Woody ne pense pas qu’elle ment mais qu’elle a subi toutes ses années un lavage de cerveau qui l’a rendue sûre de son fait. Woody comprend que Mia ait été furieuse de sa relation avec sa fille adoptive Soon-Yi (adoptée à sept ans avec l’ancien mari de Mia) mais avoue que Mia et elle n’étaient plus qu’un couple de façade, ils n’ont jamais vécu ensemble, il n’a jamais dormi chez elle et Soon-Yi et lui ne s’aimaient pas. Mia disait d’elle qu’elle était débile et Soon-Yi trouvait qu’il était aux ordres de Mia comme un chien. Leur intérêt est venu plus tard et se sont déclarés quand elle avait 22 ans.
Aujourd’hui, Allen est tricard aux Etats-Unis, et bien que jugé innocent, il n’est plus vu que comme pédophile. Malgré cela, il coule des jours paisibles avec sa femme Soon-Yi et leurs deux filles adoptives, il écrit, il tourne, ils voyagent, ils partagent de bons moments avec de fidèles amis et il se passionne autant pour son métier.
Il faut aimer l’homme pour apprécier ce livre car, même s’il est très drôle, il est farci de noms de comédiens, réalisateurs, chefs op, critiques, gens de télé etc… qui ne nous évoquent rien. Il ne nous apprend rien sur le métier d’auteur et réalisateur sauf qu’il faut laisser faire les comédiens puisqu’il les choisit tous bons, et ne pas oublier de retirer l’obturateur de la caméra avant de tourner.
Il nous raconte tout depuis son enfance où son père traficotait pas mal, son goût pour le sport, sa passion pour le foot et le base-ball, raisons pour lesquelles il fait très peu de prises et tourne vite pour être rentré à l’heure afin de ne pas manquer les matches. Il démonte son image d’intello, il ne l’est pas, et s’il s’est mis à lire et à s’intéresser à l’art, c’est pour pécho. Aidé en cela par sa première femme. Les femmes, son autre passion. Il les aime à la folie malgré leurs défauts, mais lui s’en attribue beaucoup plus. Il nous parle beaucoup de Diane Keaton qui est devenu au fil du temps sa meilleure conseillère (car il refuse de tester ses films comme ça se fait beaucoup, et de retourner des séquences ou une autre fin), ses aventures avec ses deux sœurs, d’autres anecdotes. Malgré l’aversion qu’il éprouve pour Mia Farrow, il admire énormément la comédienne qu’elle est. Vers la fin, il s’attarde sur son tournage parisien Minuit à Paris et consacre une bonne page sur le talent de Marion Cotillard, un grand paragraphe sur la « magnétique » Léa Seydoux et quelques potins sur Carla Bruni qu’il a bien appréciée aussi.
Après Un Jour de pluie, il a du mal a recruter des artistes car ils craignent de se faire mal voir en tournant avec lui. Alors, il fait une tournée en Europe comme clarinettiste, conscient de la médiocrité de son jeu mais comme il a du succès, il est heureux.
Distrayant comme un de ses films, ce livre ne m’a pas convaincue du fait qu’il n’est pas profondément blessé par l’affaire et qu’il fait comme si ça ne l’intéressait pas plus que les critiques de films qu’il ne lit jamais. Mais qui suis-je pour dire ça ?

Soit dit en passant par Woody Allen. A propos of nothing. Traduit par Marc Amfreville et Antoine Cazé. 2020. Aux éditions Stock. 540 pages, 24,50 €

PS/NB :
– La couverture trouvée partout sur Internet est noire avec la mention de « autobiographie » en gros sous le titre. Or, le livre de j’ai acheté en librairie est bleu Stock et sans la mention susdite.
– Sur la forme : le livre ne possède aucun chapitre, il court du début à la fin d’un jet alerte et continu avec parfois, une ligne sautée. Alors si vous dites à votre entourage : « je finis mon chapitre et j’arrive », vous allez au devant de quelques malentendus.
– J’ai édité malgré moi cet article non terminé en croyant appuyer sur brouillon. Erreur réparée.

Texte © dominique cozette

Cataclysmes ou l'homme cet hyperprédateur

Le livre, un monument d’enseignements sur nous, la terre, les animaux, le vivant, le climat… s’appelle Cataclysmes ou une  histoire environnementale de l’humanité et son auteur, Laurent Testot. Ce n’est certes pas la première fois qu’on nous raconte la genèse de notre race mais elle est vue cette fois sous l’angle de notre responsabilité dans la transformation de la terre qui nous a, par réaction, transformés.
Ce livre est l’un des plus passionnants que j’aie lus sur l’homme et son environnement. Il me plombe à la fois et me console. Me plombe car j’y apprends que l’homme, depuis la nuit des temps, a toujours dévasté la nature  l’a soumise à ses besoins, d’abord, puis à ses envies et à ses désirs et que, ce faisant, il l’a totalement transformée, en a rayé beaucoup de ses qualités, en a éradiqué un nombre incalculable de ses créatures et, lorsqu’il a pris conscience de la maltraitante qu’il infligeait à la terre, aux animaux, aux plantes et à lui-même, n’a pas du tout eu envie de faire machine arrière. Et ça me console de penser que c’est inhérent à la nature humaine et que ce n’est pas le fait de nos générations proches qui, d’un seul coup, n’auraient plus rien respecté.
Par exemple, les Aborigènes, qu’on imagine toujours être de bons sauvages respectueux, ont exterminé il y a 50 000 ans les grands herbivores qui entretenaient la forêt. Plus de forêt, plus de couvert, la savane puis l’aridité et les feux gigantesques. Le propre de l’humain étant d’engendrer continuellement le changement (tiens, ça me rappelle les campagnes électorales !), d’inventer toujours, il ne peut qu’agir sur et contre tout. Il explore et extermine ceux qu’il trouve sans intérêt, sans utilité  en le tuant ou en lui infligeant des maladies pour lesquelles ils ne sont pas immunisés. Puis il voit des animaux bizarres, il les tue pour les manger, plus ils sont gros, plus il les veut, jusqu’à leur extinction.
Jadis, les Amérique étaient peuplées d’énormes bestioles, plusieurs races de mastodontes, des fauves, et tant d’autres. C’est fini. Pareil pour les peuplades.
Il ne faut pas croire qu’il ressemblait aux singes (bien que, malencontreusement selon moi, l’auteur l’appelle ainsi). A certaines époques ou dans certaines contrées, ils mesuraient plus d’un mètre quatre-vingt-cinq quand tout allait bien. Ils rapetissaient quand il faisait très froid ou qu’il y avait des disettes. Certaines peuplades, les Bishnoïs  en Inde pour ne pas les citer, au contraire des autres, défendaient une agriculture raisonnable, connaissaient la valeur des arbres et se laissaient tuer quand les prédateurs venaient pour exploiter leurs forêts, replantant inlassablement pour lutter contre l’érosion. Ailleurs, certaines terres étaient tellement fertiles (la terra negra du Brésil) qu’elle fut pillée.
On découvre comment la bande de terre, en reliant les deux Amérique, a entraîné la période glaciaire et comment s’est adaptée notre race. On apprend par ailleurs que dans une région glacée, un peuple vivait nu et se baignait pour pêcher dans de l’eau à 3 degrés simplement enduit de graisse de phoque mais que tous sont morts car on les a vêtus et les hardes, porteuses de bestioles et de microbes auxquels ils n’étaient pas familiers, les ont tués. Ailleurs aussi, il y a 13 000 ans, nos ancêtres ont altéré la génétique du blé pour en récolter plus : les premiers OGM…
Je raconte mal mais c’est écrit de façon attrayante, un travail énorme rappelant les théories en cours, les légendes populaires, les résultats des recherches mondiales. On a l’impression que tout ce qu’il est important de connaître est dans ces 500 pages.
Ce livre est dense, sans aucun remplissage, tout est à surligneur tellement tout est important et même si l’on connaît la fin, même si l’on sait que nos pouvoirs sont encore plus pointus pour contrôler l’infiniment grand comme l’infiniment petit, que sur certains points on ne pourra plus faire machine arrière, ça reste troublant. Comme par exemple d’apprendre qu’à force d’avoir tripoté le gêne des vaches, on est capable d’en créer une dont le pis serait exactement à la taille de la trayeuse idéale !
Ce livre publié il y a deux ans, écrit que l’homme a réussi à vaincre des tas de calamités, dont les pandémies ! Les pandémies ! Eh bien non, rien n’est moins sûr. L’éruption spectaculaire du volcan Tambora en Indonésie projeta dans l’atmosphère des aérosols corrosifs qui modifièrent le climat planétaire pendant trois ans et rien n’aurait pu le laisser prévoir. Comme quoi, il reste encore beaucoup de surprises dans ce bas-monde.
Le fait est que l’homme a créé des millions de substances chimiques que l’ont retrouve dans tous les organismes terrestres, même les plus lointains, même les plus sauvages, qui constituent de dangereux perturbateurs endocriniens. Les hommes se féminisent, se transforment doucement et alors que c’est connu et avéré, on continue. Il y a certes, de bons humains qui tentent d’alerter, de remédier à l’accélération de la surproduction / surconsommation mais ils ne sont pas assez forts pour lutter contre les lobbies, l’attraction du pouvoir et de la richesse matérielle. Alors ? Alors on en est là. Qu’est-ce qu’on fait, après la grande leçon du Covid ? On relance la bagnole et on soutient les industries les plus polluantes… Arghhhhh
A LIRE ABSOLUMENT !

Cataclysmes ou une  histoire environnementale de l’humanité de Laurent Testot. 2018, à la petite Bibliothèque Payot. 522 pages, 11 €

Texte © dominique cozette

J'aime Coline Serreau

Je l’ai beaucoup aimée lorsque j’ai vu son formidable film écolo « solutions locales pour un désordre global » plus que d’actualité. Et je l’aime chaque été lorsque je vais écouter sa magnifique chorale, qu’elle dirige dans les petites églises de la Drôme provençale ou du Vaucluse, mélangeant poignant et humour. Et puis pour son énergie et ses multiples facettes. Cette fois, c’est pour ce livre #colineserreau, atypique et bizarroïde comme sa trajectoire.
Sur 16 pages, elle raconte #Barrett et Bernoulli, une fantastique mais hyper tragique histoire d’amour, impensable tellement c’est triste, à l’origine de la naissance d’une de ses aïeules. Puis ensuite, vient #Mathieu Monnier, encore une drôle d’histoire d’un amour plus fort que tout, qui finit bien. Un de ses aïeux. Et quelques autres histoires hashtaguées de ceux qui l’ont précédée et fait d’elle ce qu’elle est. De très beaux récits.
Ensuite, Coline nous livre des Textes à l’envers, des saynètes sous forme de pièces (elle a beaucoup fait pour le théâtre) avec, quelque part, des enjeux qui lui tiennent à cœur comme la domination masculine. Elle insère, pour mon plus grand plaisir, la fameuse, l’hénaurme,  scène de son film la Crise, (à voir ou revoir ici) en hommage à Maria Pacôme qui va quitter mari et grands enfants pour une histoire de cul. Vous vous souvenez ? « Mais bien sûr que ça m’intéresse de m’envoyer en l’air… Ça t’intéresse pas, toi ? Et quand bien même ce ne serait qu’une belle histoire de cul, j’ai pas le droit d’en avoir, des histoires de cul, moi ? Mais bon sang, comment vous croyez que vous êtes venus sur cette  terre tous les deux ? Vous croyez que je vous ai faits avec les oreilles ? Je vous ai faits avec mon cul mes petits loups ! Même qu’à l’époque c’était drôlement chouette le cul avec votre père, et puis voilà, maintenant il ne se passe plus rien entre nous, alors ça ne vous fait peut-être pas plaisir de l’entendre mais votre mère, elle a un cul, et qui fonctionne très bien, mieux que jamais même. Et puis il y a une chose que vous ne voulez pas entendre, c’est que je suis amoureuse, je suis heureuse, je nage dans le bonheur… »
La troisième partie concerne Quelques pensées, forcément très intéressante car elle possède une vaste érudition, sur Freud, sur Bach, sur le trapèze qu’elle a longuement pratiqué dans le cadre d’un cirque, sur Moïse, Rembrandt…
Tout cela forme un ouvrage non pas hétéroclite puisque tout la concerne, mais parcellaire sur cette femme engagée, musicienne, artiste, réalisatrice et pas que… Il suffit de jeter un œil sur sa biographie, à la fin, pour comprendre que si elle n’a eu que cinq minutes de temps mort dans sa vie, on se demande bien où elle a pu les caser !

#Colineserreau par Coline Serreau, 2019 chez Actes Sud. 208 pages avec plein de photos. 29 €.

Texte © dominique cozette

Notre icône punkissime

Benoît Mouchart a fait un travail de fourmi pour ce livre qui recense tout l’œuvre de Brigitte Fontaine. Comme l’a dit Valerie Le Houx de Télérama : « Punk avant l’heure, pourfendeuse du patriarcat avant #MeToo, marraine d’une scène internationale, Brigitte Fontaine reste la plus subversive des artistes français. » Brigitte Fontaine, le livre, n’est pas la bio de Brigitte mais la dissection tendre et hyper précise de tous les disques, tous les arrangements, toutes les scènes, toutes les rencontres artistiques, tous les écrits, livres, romans, poésies et théâtre, chansons pour d’autres que l’artiste prolifique a commis depuis les années 60. Il a retrouvé des archives enfouies un peu partout car Brigitte Fontaine n’a pas suivi une autoroute, préférant les chemins de traverse les plus improbables. En fait, l’auteur a réalisé avec T. Bartel un documentaire sur elle, Brigitte Fontaine, reflets et crudités, ce qui lui a permis de la rencontrer il y a déjà quelques temps et de poursuivre avec elle une relation privilégiée sous le signe du champagne, ce qui explique les très nombreux verbatims, soit d’elle-même, soit d’Areski mais aussi de Jacques Higelin (disparu il y a deux ans), -M-, Jean-Claude Vannier et nombreux intervenants musiciens anglo-saxons. Ce travail me rappelle d’ailleurs le Gainsbook où sont décortiqués tous les travaux de Serge. C’est la même démarche, commentaires de l’intéressée en plus.
Pourquoi Brigitte, ce ludion effervescent un peu foufou n’est-elle pas plus populaire dans notre pays ? Parce que justement. Sa liberté de ton, son insoumission aux règles du showbiz, ses saillies lors des séances promo qu’elle abhorre et qui donnent d’elle une image d’ingérable. Ceux qui l’aiment au contraire, l’aiment pour cela, pour son talent non conformiste, son inspiration qui vole bien plus haut que les autres, son lexique plein de trésors inusités, son sens de la perfection, la sûreté de ses choix musicaux etc… Areski, son premier musicien, son alter ego, son accompagnateur bourré de génie, son mec, n’est pas pour rien dans l’œuvre de Brigitte Fontaine. Mais sachez quand même qu’elle a mis un temps fou à percer, qu’elle a préféré bouffer de la vache enragée que de faire n’importe quoi qui ne lui ressemblait pas, qu’elle a décliné de belles offres de majors, et que si ses albums sont unanimement appréciés des revues de presse, ses clips vus des centaines de milliers de fois, et les salles où elle passe bourrées à chaque fois, la plupart des radios se refusent à passer ses disques. Pourquoi ? Elle est trop crue ? On la dit folle ? On manque d’un peu d’audace ? Va savoir…
ALORS QU’au Japon, par exemple, c’est une vedette, les disquaires ont tous en stock ses disques qui sont classés dans les bacs… Brigitte Fontaine. Elle n’en est pas revenue lorsqu’elle a vu ça.
Dans ce livre sont amplement cités des extraits de ses œuvres, c’est superbe, c’est scotchant, c’est incroyable la poésie qu’ils dégagent. Actuellement, à plus de 80 ans, souffrant de fracture de vertèbres pour lesquelles elle a passé six mois à l’hosto et dont la souffrance ne s’atténuera jamais, elle a sorti encore un album, son 25 ou 30ème ! Et ne parlons pas des nombreux concerts où elle improvise avec toutes sortes de créateurs, des nombreux ouvrages, histoires et poésies parus et des pièces de théâtre écrites et jouées par elle. Car au début, elle voulait jouer la comédie.
Brigitte, fontaine de poésie, geyser d’émotions et d’éclats de rire, déluge de punchlines assassines, aime bien ajouter des petites touches rigolotes aux histoires trop tragiques. C’est une femme qui rit beaucoup malgré son fond douloureux. Mais comme elle dit « l’humour n’est pas la politesse du désespoir. Le désespoir n’a aucune politesse. Il est très grossier et il fait chier tout le monde. » Brigitte Fontaine, punk un jour, punk toujours.
Ici, interview de Benoît Mouchard avec Brigitte à Saint Louis en l’Ile. Et un deuxième qui explique aussi son parcours.
Et pour rire, interviewée par Raphaël Mizrahi.

Brigitte Fontaine par Benoît Mouchard, 2020 aux éditions Castor. 380 pages.

Texte © dominique cozette

Un livre plein de science et de fiction

La Fracture est un épais roman, le cinquième livre de Nina Allan, dont une grosse bonne partie commence de façon classique : une jeune fille de 17 ans, Julie, disparaît. On est près de Manchester, en 1994. C’est sa soeur Serena, plus jeune de trois ans, qui nous raconte leur enfance leur entente / mésentente et qui parle beaucoup d’elle-même, ses amitiés bizarres avec un homme adulte dont la seule passion est la carpe koï aux couleurs incroyables qu’il collectionne dans son bassin. Des voyous vont les tuer et l’homme va se suicider. Serena et Julie décident qu’il est un alien. Tous les gens bizarres et inclassables sont des aliens. Serena raconte par le détail une somme d’événements qui leur sont arrivés avec, bien souvent, des descriptions techniques d’objets, d’animaux, et de comportements. Ce collectionneur de koï n’en est qu’un miscule exemple.
Les parents des filles se séparent car depuis la disparition, le père est devenu trop différent, collectant tout ce qu’il peut trouver sur les disparitions, les enquêtes, enquêtant lui-même, persuadé que leur fille est vivante. Il s’en rend malade et mourra de désespoir. La mère est une personne plutôt froide qui continue sa vie, comme si de rien n’était. Serena quant à elle, ne pourra jamais se fixer sur un projet ou un amour. Pour elle, tout peut disparaître du jour au lendemain sans sommation, sans raison. Bien que très intelligente, elle ne fera pas d’études et vivra de boulots sans intérêts. Elle aura quand même eu une histoire marquante avec un certain Johnny mais elle refusa de le suivre au Kuala Lumpur où sa carrière l’envoyait. Elle y pense souvent.
Puis un jour, Julie l’appelle au téléphone. C’est curieux, elle ne sait pas si elle doit s’en réjouir ou lui en vouloir. Julie ne lui raconte pas d’emblée ce qui lui est arrivé, pourquoi elle ne s’est pas manifestée plus tôt. Elle attend que Serena lui fasse confiance et l’assure de son affection pour lui révéler ce qu’elle a vécu. Une histoire à dormir debout sur une exoplanète où elle a tissé des liens. Elle en a rapporté un bijou dont la texture ne semble pas terrestre. On va en apprendre beaucoup sur cette période, comment on vit, ce qui est bien ou difficile… On va découvrir aussi la surprenante réaction de leur mère. Julie a mémorisé énormément d’éléments de sa vie d’ailleurs qui, au fond, se tiennent bien entre eux. On pourrait y adhérer. L’auteure parsème cette deuxième partie d’extraits de presse, de journaux intimes, de récits, de témoignages, de fiches techniques d’animaux inconnus, autant de pièces à conviction. Mais rien à faire, Serena ne mord pas. Pas complètement. Elle est comme moi, cartésienne, cherchant une explication plausible à tout ça, une preuve.
C’est sûr qu’on appréciera grandement ce roman si l’on est fan de science fiction, n’empêche qu’il est très prenant et la qualité de son écriture et de ses personnages nous procure un réel plaisir.

La Fracture de Nina Allan, 2017. 2019 aux éditions Tristram. Traduit de l’anglais par Bernard Sigaud. 410 pages.

Texte © dominique cozette

La panthère des ventes !

Je crois que la Panthère des neiges de Sylvain Tesson est le livre le plus vendu dernièrement. C’est un très beau livre, il faut dire, Tesson n’ayant pas sa pareille pour décrire un lieu, un sentiment, un être, avec un art de dentelière consommé. Son défi, cette fois, n’est pas de courir partout mais de rester à l’affût, des heures, des jours durant par un froid glacial pour tenter de voir, que dis-je, d’apercevoir cette mythique panthère qui tend hélas à disparaître, la faute à qui ? A la race humaine que fustige largement l’écrivain épris de nature, de silence, d’animaux.  « Hier, l’homme apparut, champignon à foyer multiple. Son cortex lui donna une disposition inédite : porter au plus haut degré la capacité à détruire ce qui n’était pas lui-même tout en se lamentant d’en être capable. A la douleur, s’ajoutait la lucidité. L’horreur parfaite. »
Tesson, fasciné par l’animal, ne peut s’empêcher de le rapprocher  d’une femme qu’il aima follement, amour qu’elle rompit parce qu’il refusait de rester près d’elle, de la nature et de ses animaux. Ce qui renforce sa réflexion. « Thermomètre à — 20°C. Nous autres, les hommes, étions condamnés à ne faire que passer en ces endroits. La majeure partie de la surface de la Terre n’était pas ouverte à notre race. Faiblement adaptés, spécialisés en rien, nous avions notre cortex pour arme fatale. Elle nous autorisait à tout. Nous pouvions faire plier le monde à notre intelligence et vivre dans le milieu naturel de notre choix. Notre raison palliait notre débilité. Notre malheur résidait dans la difficulté de choisir où demeurer. » Voulant toujours plus, l’homme développa cet esprit d’aventure, de recherche de toutes les satisfactions, les endroits où aller, alors que l’animal se cantonnait au milieu où il était né, son biotope, et devait s’y adapter. Evidemment, la panthère des neiges était tout le contraire de l’homme.
Il s’était donc embarqué avec un photographe animalier réputé pour sa rigueur et son sens esthétique, Vincent Munier, accompagné par Marie, sa fiancée cinéaste, et Léo, son aide de camp philosophe, tous trois rodés à l’exercice de l’affût.
Encore une petite contre nous : « L’homme était apparu il y a quelques millions d’années sur la Terre. Il avait débarqué sans invitation, une fois la table dressée, les forêts déployées et les bêtes divagantes. La révolution néolithique, comme toute révolution, avait sonné la Terreur. L’homme s’était proclamé chef du politburo du vivant, s’était propulsé au somment de l’échelle et avait imaginé une flopée de dogmes pour légitimer sa domination. Tous développaient la même cause : lui-même. « L’homme est la gueule de bois de Dieu ! » disais-je. »
En page 123 est imprimée une image prise lors de cette aventure, un faucon posé sur des rochers. Bien net, bien visible. Ce n’est que plus tard que le photographe découvrit que la panthère y posait aussi, le regard dirigé vers l’objectif et, comme dans les livres magiques, une fois qu’on l’avait repérée, on ne pouvait plus ne pas la voir.
C’est cela, la panthère des neige, invisible mais voyant tout.

la Panthère des neiges de Sylvain Tesson. 2019 aux éditions Gallimard. 170 pages. 18€.

Texte © dominique cozette

Un livre pétillant de grâce et d'humour

Oh, que je me suis régalée avec le dernier opus d’Anna Rozen, Loin des querelles du monde ! Nous sommes en présence de Germain, un écrivain célèbre, germanopratin vaguement atrabilaire, fantastique machine à cash pour son agent et éditeur. Après de nombreux succès, il  ressent l’envie d’écrire un livre différent, pas commercial, expérimental, qui ne se vendra peut-être pas. Son agent lui fait confiance car il sait que ce livre, comme tous les autres, sera un best-seller.
Mais il n’y a pas que ça. Notre  quinquagénaire en a assez de ce monde connecté, du tout-tout-de-suite, les GAFA, les livreurs de tout et autres facilitateurs de vie pour les nantis qui n’ont même plus besoin de s’inquiéter des aléas divers de l’existence (pluie, froid)  puisqu’ils sont protégés de tout et que leur téléphone contient leur vie, leurs dossiers, les réponses à leurs quêtes. Il en a assez aussi du dilettantisme de son neveu Joseph que sa sœur, son ennemie depuis qu’elle est née et lui a volé une part d’amour de ses parents, lui a fourgué, un jeune hirsute et vegan qui, comble, amène une petite amie pas très cool dans l’appartement. La sœur donc qui a déserté pour s’occuper de chèvres à laine dans les Cévennes, attirée d’abord par un plasticien magnifique, rencontré dans une galerie parisienne.
Germain décide de rompre avec ce monde inepte et sans matérialité. Foin du web, il balance ordinateur et smartphone, se remet à écrire à la plume sur des cahiers, à se contenter de son téléphone fixe et d’exiger parfois qu’on lui envoie une lettre ou une carte pour prendre rendez-vous. Sa vie sexuelle néanmoins se poursuit au fil de rencontres affriolantes organisées par un couple d’intellos qui concoctent des dîners chics et fins, mais il n’a toujours pas oublié son grand amour, sa première femme dont il renifle parfois les parfums conservés dans des fioles.
Peu à peu son univers va se racornir. Son neveu parle de retrouver son père en Inde, ses conquêtes ne reviennent pas facilement vers lui si peu joignable, son agent tombe malade, bref, le monde tourne et lui dérive sur son bout de banquise. Même son consolateur attitré, Toulouse-Lautrec, auquel il rend visite en cas de déprime, a laissé son tableau préféré, les Almées avec qui il discutait, partir vers une exposition extérieure à Orsay. Mais il écrit, coûte que coûte…
La succulence de ce livre dont l’argument est mince tient dans la façon qu’Anna décrit les caractères, drôle, narquoise, précise, inattendue, faite de tous petits détails, précieux condiments qui donnent une sacrée saveur à ses anecdotes. Les questions qu’ils se posent sont celles qui nous tourneboulent secrètement, des petits trucs qu’on n’évoque même pas tellement c’est minuscule. Minuscule comme le sel, indispensable donc pour rehausseur les sensations gustatives.
Le plus drôle, c’est ce que le roman de Germain aura pour titre : « Plus rien ne sera comme avant », comme si Anna avait eu vent de notre pandémie, des mois avant.
Une délicieuse lecture sous la très belle couverture d’une peinture de Charles Berberian.

Loin des querelles du monde par Anna Rozen, 2020 aux éditions le Dilettante. 256 pages. 17,50 €

Texte © dominique cozette

Le Diable à Westease.

Paru en 1947, le Diable à Westease est un polar de Vita Sackville-West, romancière, poétesse, historienne. Il paraît qu’elle adorait Agatha Christie et c’est peut-être pour cela qu’elle s’amusa à écrire ce polar d’une facture très classique. Un jeune homme qui vient de finir sa carrière d’aviateur en temps de guerre, cherche un coin tranquille où s’installer définitivement. Le village de Westease, avec ses accès difficilement carrossables (il roule en Jaguar), lui paraît l’endroit idéal, tranquille, sans commerces pour touristes car pas de tourisme ici et un pub où les gens sont d’un abord agréable. La campagne alentour est magnifique et, par chance, une maison est en vente. Parfait. Là, il fait des rencontres, celle d’un peintre habile qui le met mal à l’aise, d’emblée, sans raison objective et qui sera l’un des personnages importants de l’histoire. Un vieux numismate très érudit, bienveillant, ouvert mais ne bougeant pratiquement pas de son vaste bureau où sont rassemblés ses trésors, servi par une femme simple. Un pasteur accorte, aimé de tous, affublé d’une femme malade acariâtre qui passe son temps dans sa chambre, et leur fille, très belle jeune femme franche, directe, qui circule sur son cheval.
Roger, ce jeune homme, est écrivain, solitaire et mène une vie sobre. Il s’est acheté un chien et ne semble pas prêt à écrire un nouveau roman. Mais un beau matin, on lui annonce que le pasteur a été assassiné. Et de manière très originale, sans souffrance cependant. Bien sûr, il est plein de compassion pour sa fille, Mary, dont il n’est pas amoureux. Pour elle, il va s’associer de façon officieuse au commissaire de police venu de Bristol pour mener une enquête difficile. Mais que trouvent-ils ? Pratiquement rien. Les indices laissés par l’assassin ne les éclairent pas, et personne ne souhaite de mal au saint homme.
Un petit roman délicieusement suranné mais dont on a très envie de connaître la fin.

Le Diable à Westease de Vita Sackville-West, 1947. Traduit de l’Anglais par Micha Venaille. Aux Éditions Autrement, 205 p., 16 €.

© dominique cozette

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter