Notre icône punkissime

Benoît Mouchart a fait un travail de fourmi pour ce livre qui recense tout l’œuvre de Brigitte Fontaine. Comme l’a dit Valerie Le Houx de Télérama : « Punk avant l’heure, pourfendeuse du patriarcat avant #MeToo, marraine d’une scène internationale, Brigitte Fontaine reste la plus subversive des artistes français. » Brigitte Fontaine, le livre, n’est pas la bio de Brigitte mais la dissection tendre et hyper précise de tous les disques, tous les arrangements, toutes les scènes, toutes les rencontres artistiques, tous les écrits, livres, romans, poésies et théâtre, chansons pour d’autres que l’artiste prolifique a commis depuis les années 60. Il a retrouvé des archives enfouies un peu partout car Brigitte Fontaine n’a pas suivi une autoroute, préférant les chemins de traverse les plus improbables. En fait, l’auteur a réalisé avec T. Bartel un documentaire sur elle, Brigitte Fontaine, reflets et crudités, ce qui lui a permis de la rencontrer il y a déjà quelques temps et de poursuivre avec elle une relation privilégiée sous le signe du champagne, ce qui explique les très nombreux verbatims, soit d’elle-même, soit d’Areski mais aussi de Jacques Higelin (disparu il y a deux ans), -M-, Jean-Claude Vannier et nombreux intervenants musiciens anglo-saxons. Ce travail me rappelle d’ailleurs le Gainsbook où sont décortiqués tous les travaux de Serge. C’est la même démarche, commentaires de l’intéressée en plus.
Pourquoi Brigitte, ce ludion effervescent un peu foufou n’est-elle pas plus populaire dans notre pays ? Parce que justement. Sa liberté de ton, son insoumission aux règles du showbiz, ses saillies lors des séances promo qu’elle abhorre et qui donnent d’elle une image d’ingérable. Ceux qui l’aiment au contraire, l’aiment pour cela, pour son talent non conformiste, son inspiration qui vole bien plus haut que les autres, son lexique plein de trésors inusités, son sens de la perfection, la sûreté de ses choix musicaux etc… Areski, son premier musicien, son alter ego, son accompagnateur bourré de génie, son mec, n’est pas pour rien dans l’œuvre de Brigitte Fontaine. Mais sachez quand même qu’elle a mis un temps fou à percer, qu’elle a préféré bouffer de la vache enragée que de faire n’importe quoi qui ne lui ressemblait pas, qu’elle a décliné de belles offres de majors, et que si ses albums sont unanimement appréciés des revues de presse, ses clips vus des centaines de milliers de fois, et les salles où elle passe bourrées à chaque fois, la plupart des radios se refusent à passer ses disques. Pourquoi ? Elle est trop crue ? On la dit folle ? On manque d’un peu d’audace ? Va savoir…
ALORS QU’au Japon, par exemple, c’est une vedette, les disquaires ont tous en stock ses disques qui sont classés dans les bacs… Brigitte Fontaine. Elle n’en est pas revenue lorsqu’elle a vu ça.
Dans ce livre sont amplement cités des extraits de ses œuvres, c’est superbe, c’est scotchant, c’est incroyable la poésie qu’ils dégagent. Actuellement, à plus de 80 ans, souffrant de fracture de vertèbres pour lesquelles elle a passé six mois à l’hosto et dont la souffrance ne s’atténuera jamais, elle a sorti encore un album, son 25 ou 30ème ! Et ne parlons pas des nombreux concerts où elle improvise avec toutes sortes de créateurs, des nombreux ouvrages, histoires et poésies parus et des pièces de théâtre écrites et jouées par elle. Car au début, elle voulait jouer la comédie.
Brigitte, fontaine de poésie, geyser d’émotions et d’éclats de rire, déluge de punchlines assassines, aime bien ajouter des petites touches rigolotes aux histoires trop tragiques. C’est une femme qui rit beaucoup malgré son fond douloureux. Mais comme elle dit « l’humour n’est pas la politesse du désespoir. Le désespoir n’a aucune politesse. Il est très grossier et il fait chier tout le monde. » Brigitte Fontaine, punk un jour, punk toujours.
Ici, interview de Benoît Mouchard avec Brigitte à Saint Louis en l’Ile. Et un deuxième qui explique aussi son parcours.
Et pour rire, interviewée par Raphaël Mizrahi.

Brigitte Fontaine par Benoît Mouchard, 2020 aux éditions Castor. 380 pages.

Texte © dominique cozette

Les trois fugues d'Arthur

Arthur H. je l’aime énormément. Sa voix grave et sensuelle, ses textes originaux, ses musiques jazzy, sa vie en marge, sa filiation magique. Arthur écrit superbement bien. Il vient de sortir Fugues, c’est un récit composé de trois parties. L’une, qui ouvre et ferme le livre, se passe dans la chère roulotte où il adore vivre, en pleine nature, loin de tout, déchiffrant courageusement — il n’a pas fait d’études musicales — l’Art de la Fugue de Bach. Bach vient lui rendre visite un soir, dans ce petit havre sans électricité où il possède un clavier basique, et tous deux s’entretiennent amicalement dans un sabir franco-anglo-allemand pour tenter de se comprendre. En fait, Bach réclame une histoire à Arthur comme support de sa création. Alors Arthur lui raconte deux fugues.
La première est passionnante : c’est la fugue de sa mère, Nicole Courtois, le jour de dix-huit ans. S’ennuyant ferme au collège, avec ses copains et son amoureux, ils ont projeté de se barrer pour aller vivre à Tahiti ! Tahiti ! Le petit ami, l’amant même, de Nicole, Roger, poète introverti ultra-sensible, est le frère aîné de Jacques Higelin qui fait partie de l’équipée. Partis d’Argenteuil, ils parviennent en Corse, ils n’ont pas de fric, ne savent rien faire, une vraie galère… L’histoire est racontée comme si Arthur y était. Magique… Ça durera quelques mois. On ne saura pas quand Nicole préfèrera Jacques alors que rien ne le laisse entendre.
La deuxième concerne la fugue que fit Arthur à l’âge de 15 ans, rompant avec l’école et la vie tracée. En vacances pour la première fois avec son père, et aussi sa belle-mère et son petit frère Ken, il est piégé comme Jacques par une omelette aux champignons hallucinogènes : ils vont faire le trip ensemble. Sinon, ce sont des fêtes permanentes chez Coluche. Mais à l’aéroport de Pointe à Pitre, il n’embarquera pas pour rentrer en métropole. Il travaillera sur un bateau aux Antilles et se sentira très heureux d’avoir coupé le cordon…
Quelques photos agrémentent ce récit, c’est pas qu’il en avait besoin mais Arthur semble fier de montrer la beauté de sa mère. Quant à son père, il en parle avec amour bien sûr, mais son indifférence aux problèmes des enfants est impressionnante. Sacré Jacques !
On aimerait des suites… (Voir interview LGL ici)

Fugues d’Arthur H dans la collection Traits et portraits aux éditions Mercure de France. 2019. 190 pages, 19 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #404

Sale temps pour les poètes de l’amour : JV Placé a commis une sacré bévue, sexiste et déplacée (j’ai bu j’en ai bévu pas vous ?), Boudou le beauf à Johnny traficote dans la caisse, ça doit être l’atavisme ((Boudou, quelle famille !), la SNCF déraille et chaque jour on se tape Pépy tôt mi corazon à la radio, pfff, mais tout ça ne serait qu’une chatouille sous le pied si, horreur et pestilence, la Grande Faucheuse n’avait attrapé le grand Jacquot par le plumeau, quel toupet !, pour épousseter les quelques cendres de Johnny qui voletaient encore ça et là. Champagne pour tout le monde et pour les autres auusi pour la peine (de coeur).
– JLL : Geler les avoirs de Johnny ? On va pouvoir relancer la tournée Hallyday on ice !
– CP :  Grégory Boudou, le frère de Laeticia Hallyday, est en garde à vue dans une enquête sur sa discothèque du Cap d’Agde. De plus, les policiers veulent savoir pourquoi, lors de la descente des enquêteurs, tous les clients de la discothèque étaient habillés.
– BS : C’est parti, vous avez 3 mois pour vendre vos biens immobiliers en bordure de voies ferrés avec cet argument imparable : Ah non, non, on ne les entend pas les trains, allez-y ouvrez la fenêtre.
– RV :  Comme dirait Rachida Dati:  » mieux vaut se sentir bottom-up que botox-down ! »
– CC :  quand je vois les montants des agios je me dis que ça n’a jamais été aussi cher d’être pauvre
– OM : Grève des cheminots : 1er jour de grève selon les syndicats, 2.857ème selon les médias.
– JPT: A Bordeaux, 34% de grévistes, 2% de trains. Cela signifie-t-il que 66% du personnel ne servent pas à grand chose ?
– CP : Une copine policière me confirme que Jean-Vincent Placé est en garde à vue. Mais il est tellement torché que c’est plutôt une « garde à bu ».
– PM : Jean Vincent placé en GAV…le verbe est dans la phrase
– DC : Placé en garde à vue ! Il a enfin trouvé sa place ! Ah ah ah !
CP : Ça blague dans le milieu politique sur Jean-Vincent Placé : -« Il a enfin trouvé un poste. Le poste de police » -« Avant, il était écolo et maintenant alcoolo » -« Les femmes l’appelleront désormais Jean-Vincent Déplacé » -« Depuis qu’il a arrêté la politique, il est au bout du goulot »
– OM : N’empêche on se fout de sa gueule, mais Jean-Vincent Placé n’a jamais été aussi près d’un destin à la Nicolas Sarkozy…
– NP : Te faire arrêter bourré, après avoir emmerdé une fille, insulté un portier et menacé des policiers, quand tu es d’origine étrangère c’est quand même la preuve que tu as bien intégré la culture française.
– IBL : Toutes façons la SNCF c’est parti en couille le jour ou ils ont installé la Gare de Lyon à Paris.
– OM : Je suis dans un train bondé, des gens qui ne se connaissent pas s’engueulent sans raison. On se croirait sur Twitter.
– NP : Une pensée particulière pour Sarko coincé depuis plusieurs jours en gare d’Avu.
– AB : La GAV étant le dernier plan médiatique à la mode, sur le conseil de son coach en com, Jean-Vincent Placé se bourre la tronche pour ne pas rater le coche.
– DC : Mon coeur est en deuil. Higelin est parti. J’attends Higelautre…son fantôme tonitruant.
– JPT : Au moins, Higelin, lui, a légué son talent à ses enfants de son vivant.
– NP : Depuis l’annonce de la disparition d’Higelin j’ai ses chansons qui tournent en boucle dans ma tête… Du coup j’ai très très peur du jour où Sardou va mourir.
– NA : Vincent Placé condamné à 2 mois de TIG dans un bar PMU Breton pour apprendre à gérer l’alcool.
– LP : La GAV de Jean-Vincent Placé étant prolongée, Nicolas Sarkozy lui propose de dormir chez lui ce soir.
– JT: Quand vous annoncez le décès d’une célébrité merci de penser aux hypocondriaques et nous dire quelle en est la cause, on aimerait bien savoir de quoi on doit s’inquiéter.
– CC : La nuit promet d’être belle car Mona Lisa tombée du ciel klaxonne. Une rousse au chocolat trop petite pour être malheureuse chantonne qu’elle ne peut plus dire « je t’aime ». Dans un dernier sourire Jacques répondit « je suis mort qui, qui dit mieux : Champagne ! ».
– JB : ALERTE SOLEIL
Que faire en Bretagne en cas de soleil ?
Le soleil est cette sorte de boule lumineuse dans le ciel qui peut apparaître entre deux averses et trois nuages gris. 
Il suffit généralement de plisser les yeux quand on sort dehors, et de retirer son ciré et son caban. 
Ne regarder ni trop haut, ni trop bas (car le soleil se reflète dans les flaques d’eau). 
Un brusque accroissement de luminosité est souvent compensé Sud-Loire par le port de lunettes adaptées (lunettes « de soleil »), mais le plus simple ici est de se réfugier dans un bar en attendant la prochaine averse.

FESSEBOUQUERIES  RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo.

Illustration © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

Santé, Johnny !

Merci de m’avoir invitée à tes 67 ans, Jojo ! C’était trop sympa ! Hélas, comme dans toute grande fiesta, il y a eu des petits couics, je veux dire quelques couacs, j’espère que tu ne m’en voudras pas. J’ai marché sur Mimi Mathy sans faire exprès, j’ai dit à Pascal Obispo tout le bien que je pensais de lui en croyant qu’il était Florent Pagny puis j’ai confondu Marc Balavoine avec je ne sais qui, j’ai essayé de faire danser Bebel mais il s’est cassé la binette, j’ai offert  à Catherine (Deneuve) ma coupe de champ pour l’aider à détendre ses traits mais il paraît que ça ne bouge plus, j’ai crié couchée à Rachida que j’avais prise pour un dobermann, j’ai gaffé avec Bernie Chirac en lui demandant comment allait la prostate de Chichi, j’ai poussé Jean Reno dans la Seine pour voir s’il ferait le Grand Bleu, j’ai dit à Hugues Aufray que merde, je croyais qu’il était mort, le prenant pour l’autre Ardéchois à moustache, et puis j’ai dit à Eddie (Mitchell) : un bon rocker est un rocker mort. Je crois qu’il l’a mal pris alors je me suis réfugiée auprès d’Estelle ex-Hallyday en lui demandant pourquoi elle voulait qu’on l’appelle Estelle le Fémur. A cause de ses longues cuisses ? Et la dernière ? J’ai fait remarquer à Laetitia que le nombre de bougies représentaient exactement le nombre de tes ex présentes sur le bateau.
Sinon, Jojo, je n’ai pas pu t’approcher. Il y avait trop de glutrons autour de toi. C’était beaucoup la fête à l’UMP. Des gens qui pensent que ça fait bien aujourd’hui d’être ton ami. Ils ont tous voulu trinquer avec toi, ils en ont rien à foutre que tu te paies un autre coma éthylique, au contraire, si tu claques, ils espèreront être encore sur la photo. Comme s’ils t’avaient déja privatisé. Alors à quai, je suis monté sur le vélo de Jacquot, pas Dutronc non, mais Higelin, et on est allés sur l’île faire la bringue chez les aînés, Fontaine et Cie. je te jure, on s’est vraiment marrés à ta santé, Jojo !

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