Lettre ouverte à Dieu : l’hymen

Cher Dieu,
au départ, je voulais t’écrire une terrible lettre de mécontentement au sujet de l’hymen, tu sais, cette espèce de membrane que tu nous a collée à l’entrée de la grotte aux plaisir, je veux dire le vagin. Cet hymen dont tu as cru bon de nous affliger au grand profit des hommes — enfin, pas tous —  qui se permettent de nous mettre la honte, voire pire, quand il n’est plus là pour témoigner de la bonne fermeture de notre huis.
Quand on connaît un peu mieux les hommes, on comprend pourquoi ils — enfin, pas tous — sont furieux après nous qu’on ait laissé quelqu’un d’autre entrer en premier. Ils ont une telle fierté de leur érection — enfin, pas tous — et à la fois une telle peur, qu’ils craignent les comparaisons. Ils sont si bêtes qu’ils croient qu’on court après la plus grosse, redoutant que lors de leur première intromission, on éclate de rire en disant : « Bah c’est tout ? Hou la la, je crois que ça va pas le faire ! ». C’est pour ça qu’ils — enfin, pas tous — exigent que l’on soit vierge ! Et nous voilà obligées de ruser pour salir le drap de la belle-doche, non mais, je te jure !
Comme cette histoire me tarabuste depuis un moment, je suis  allée  sur Internet et, surprise-surprise !  j’y ai appris que l’hymen n’est que le résidu de travaux mal finis sur notre site génital. Et que même de nombreux mammifères en ont : lamas, cobayes, taupes, baleines dentées, chimpanzés, éléphants et rats.
Moi qui voulais m’ériger violemment contre ton concept sexiste la Création, je me contenterai de te critiquer sur ce bâclage. Et te prier de remédier à cette affaire  en changeant la mentalité des hommes — enfin, les très cons —, ça arrangerait une énorme partie de l’humanité. Merci d’avance pour elle.
Cordialement.
…et puis pendant que tu y es, arrêter aussi cette histoire de règles.  Il y aurait beaucoup à dire sur plein d’autres choses, j’y reviendrai.

texte et dessin © dominiquecozette

Légion d’horreur

Comme l’écrivait, le 9 mars 1995, Jean-Edern Hallier (ne pas confondre avec Bernard Haller) :  » L’âge se marie avec la peur —et la peur de l’âge avec le goût des honneurs, le besoin de consolation et autres sucreries. Il m’arrive de considérer l’avenir comme une pâtisserie où le gâtisme et la retombée en enfance se transformeraient en médailles de chocolat sur le plastron d’un smoking au gala des morts-vivants. »

Comme je l’écris aujourd’hui, 14 juillet 2010, je n’ai jamais compris comment des gens intelligents, sensés, fins, cultivés pouvaient briguer ce type de plastronade quand ces fameuses sucettes  magiques ont déjà été distribuées à pas mal de tocards (souvent par pas mal de tocards). Cela doit faire partie du jeu social dont je ne réussis pas à comprendre les règles tant la traduction automatique est imbitable. Et puis j’ai toujours peur que la petite épingle crève la personne décorée et que celle-ci s’envole par la fenêtre en un grand tourbillon qui fait pppppppfffffffffrrrrrrrrroutttttt… Un vrai film catastrophe qui a d’ailleurs presque eu lieu avec le ministre de la couture Frédo qui a crevé le sein de Marion Cot-cot. Si vous désirez connaître  les (heureux ?) élus de l’année, click. Moi, je retourne me baquer, comme on disait jadis, naguère et parallèlement  aux Baignades des bords de Marne de Joinville-le-Pont Pont Pont…

Texte et photo non truquée (pour une fois)  © dominiquecozette

L’a-t-on bien valu ?

La super série de l’été, « monkey bizness », est très bien foutue car elle commence doucement, entre une vieille riche et un pas jeune gigolo, bon. Puis la fille unique de la vieille dame (plus très jeune et très riche) dépose plainte contre eux,  re-bon. Puis l’intrigue se faufile, par la traîtise d’un domestique grassement payé et la trahison d’une comptable effacée, dans les arcanes du pouvoir d’une république bananière qui ne s’assume pas, bien que se disant « décomplexée ». Le suspense monte progressivement, les haines s’attisent, les démentis pleuvent, suivis immanquablement de faits accomplis, et les ministres  tombent.
De flashes back en flashes back, on se retrouve dans des chasses, sur des yachts,  dans des banques  suisses, des avions privés ou des demeures cossues, tout ça pour faire rêver les chalands que nous sommes. Et qui, jaloux des  privilèges dont jouissent ces gens, ne souhaitent qu’une chose : leur chute. Dans des conditions de préférence humiliantes. Si les scénaristes sont bons, on devrait voir des têtes au bout de piques brandies par un petit peuple revanchard mais à la fierté retrouvée lors d’une populo-pride finale.

Un des teasings de cette série me fait hurler de rire : la vieille riche, très généreuse,  avait prévu d’offrir un bateau au gestionnaire de sa fortune, mais elle l’avait un peu oublié. La façon dont il  le lui a rappelé est tellement drôle et pitoyable : « Est-ce que vous avez toujours envie de me faire un cadeau ? Ça me permettrait de m’acheter le bateau de mes rêves. » (Les dialoguistes sont top).

Deux choses quand même. Un: ça manque de cul. Les scènes de sexe entre la vieille dame et le gigolo sont coupées au montage (« pas glamour » a dit le responsable de la chaîne du service public). Et jusqu’à présent, il n’est pas question de séduction, de putes, ou autre ingrédient excitant : ça va probablement venir mais on ne soupçonne pas d’où (très fort, ça, coco »).

Deuxième chose très très ennuyeuse : c’est nous, le public passivement interactif, qui finançons de façon occulte cette saga. Chaque fois que nous achetons un shampooing colorant Garnier, une crème Lancôme, un yaourt Sveltesse, un pack Perrier, ou que sais-je, nous enrichissons la vieille dame qui refile une partie de cette thune au parti qui a porté le Président de la république bananière au pouvoir. C’est un peu fort de café (Nestlé). Heureusement que ce feuilleton me scotche, franchement, pour  quelques euros, il le vaut bien.

Texte et dessin © dominiquecozette

Clymène, un nom prédestiné ?

Je m'appelle Clymène, et vous ?

« A Clymène est le 16ème poème sur 22 des Fêtes Galantes de Verlaine. Avant, ce poème avait un titre confus : Galimatias double et Chanson d’amour. Les galimatias sont des discours embrouillés mais reproduits fidèlement (Ils n’avaient pas de magnéto, pourtant). Le personnage qu’on croise dans ce poème, une femme aux yeux bleus, n’existe que dans le monde du paraître, des apparences, des artifices, du déguisement, un monde de convenances, de politesse, avec ses préciosités, « chère », ses mondanités et finalement une tricherie sur la vie. » Tricherie sur la vie !

Pour ceux qui ne vivent pas sur cette planète, je rappelle que Clymène est le nom de la société qui gère la fortune de sa seule cliente, Liliane Bettencourt, dont la conseillère fiscale — démissionnaire — est l’épouse d’un ministre et trésorier du PMU, je veux dire de l’UMP, monsieur Woerth et qui, un temps, lorsque son époux était ministre du Budget, jouissait d’une C4 rien qu’à elle avec un des chauffeurs du pool, privilège des seuls ministres,  sans autre légitimité que d’être la femme de son mari…Je m’égare.*
j’ai trouvé quelques explications à ce Clymène, non que je sois obsédée par l’affaire, et encore ça se discute, mais interpellée par l’impression d’avoir en un seul mot les deux attributs exclusifs de la femme : Clito et hymen. Les mots, c’est mon joujou, ce fut aussi une partie de mon job de la pub, alors voir une société qui s’appelle Clymène forcément, ça m’intrigue.
Après m’être demandé si elle fabriquait des sex-toys (et je n’insinue pas que François Banier en fût un) ou des parfums intimes, j’ai fini par trouver le bout d’explication ci-dessus qui, effectivement, convient plutôt bien à l’image que nous renvoie cette affaire. Si la boîte de recherche de noms a été grassement rémunérée pour le trouver ou l’inventer, ce n’est que justice, elle a mis dans le mille car franchement, la tricherie sur la vie, on nage ne plein dedans !

* Qu’ils sont rapiats, tous ces personnages hauts placés ! C’est effarant ! Je suis sûre que s’ils pouvaient bénéficier d’anus de fonction, ils laisseraient le leur à la maison des fois que celui fourni soit plus prestigieux.

Texte et dessin © dominiquecozette

Salaude de journaliste !*

Ancien jeune

Pour ceux qui ne sont pas sur facebook que mon dernier billet sur les « salauds de soixante-huitards » a intéressés, je livre trois des commentaires que j’aime bien, parmi les nombreux suscités par l’article d’origine commis par une journaliste des Inrocks.

Commentaire d’Olivia, amie facebook, un peu plus jeune que moi :
« Un peu plus jeune que l’auteure, je ne suis qu’une soixantedizarde et j’ai connu l’insurrection des universités américaines, j’ai mis le feu à des poubelles à Harvard Square, Cambridge, Massachussets et abrité un mec blessé, recherché par la police. Puis, ce fut L’ULB (Université Libre de Bruxelles), la Nanterre des brumes du Nord, fac ultra socialiste qui nourrissait en son sein des misérables gauchistes, des maoïstes et même des Mao Spontex. A ce propos, je n’ai jamais compris pourquoi une marque d’éponges à gratter sponsorisait un mouvement d’extrême gauche, c’est sans doute pour comprendre ce concept étrange que j’ai fait une carrière en flèche dans la publicité, mais je m’écarte de mon propos. A l’ULB qui virait 68 en 70, là, j’ai bravé les piquets de grève, je les voulais mes cours d’Eco sur Keynes et mes conférences de PO sur le général Boulanger, mes leçons d’Histoire des USA et les 5 grands cas qui opposèrent la Cour Suprême à des péquenots qui ont influencé le social (j’ai oublié lesquels, vous pensez, c’était il y a 40 ans, j’ai pas gardé les polycopiés).
Je voulais parler l’Espagnol et apprendre à dire très vite « Cada dia,a la siete, las gente se precipitan por la bocca del métro » – je ne vous fais pas l’affront de vous traduire ça. Je détestais le prof d’Anglais qui ressemblait au colonel Clifton et qui me collait des C à cause de mon accent ricain. Quant au » flamoutche », je me faisais une joie d’avoir des zéros partout. J’ai eu 15 sur 20 à l’oral d’histoire avec une question sur Colbert en brodant entièrement sur les Rois Maudits que je venais de lire, puis ras le bol d’aller aux amphis non sans faire au préalable mon autocritique devant le « Boss » du mouvement maoïste, qui avait plusieurs petites amies en même temps, tel un pacha en son harem.
Bref, j’ai fui à Paris où la paix étant revenue, ça pompidolisait confortablement, en pleine 30 Glorieuses et j’ai fait ma prépa Sciences Po, comme tout le monde, j’avais dix neuf ans. Mais si je vous raconte tout ça, c’est que mon premier stage, je l’ai fait dans une grande agence de Pub dont les mânes subsistent encore rue du Faubourg Saint-Martin (ou rue Saint-Martin) sous le nom de Euro RSCG BETC. C’est là que s’est produit l’incroyable, on m’a proposé de rester et de travailler pour de bon.
Hé ben, j’ai abandonné mes études, croyez le si vous le voulez, à l’époque on avait cet incroyable choix : ce qui fait qu’ayant commencé à cotiser très tôt, je pouvais décemment m’attendre à partir à la retraite mes 60 balais révolus et mes centaines de trimestres accomplis, en septembre 2012 et paf! Voilà qu’on me colle 8 mois de plus et je ne serai libre de mes entraves cotisantes qu’en mars 2013. Et voyez-vous, si cela peut aider les retraites de mes enfants, j’en ai fait quatre pour les allocs, je suis tout à fait d’accord, car eux, ils n’ont connu que les grèves de fac et de train pour aller à la fac, tandis que je m’échinais sur Pampers ou sur Ariel, Renault ou Citroën, l’Oréal ou Jeanne Gatineau. Et je fais partie de ces chiens de baby boomers qui vont en plus toucher une retraite plus que confortable, de quoi me faire lyncher avec les nantis, lors de la prochaine révolution, ceux là même que la dame des Inrocks a dans le collimateur. Enfin, moi je dis la guillotine peut attendre. Et le ciel aussi. »

Commentaire d’Yvain, ami facebook, fils d’une soixante-huitarde, également amie facebook :
« Et bien moi, grâce à ma 68arde de mother, je peux rêver, penser, m’instruire, ne plus avoir peur de dire NON, rencontrer ds gens différents, respecter les autres, flaner, ne rien faire et même si tout s’écroule, même si tout ce qui fait que je suis libre disparait peu à peu, je voulais vous dire merci à vous, m’dame Cozette, mother et other pour avoir eu le cran de sacrifier un tantinet votre jeunesse pour vous mettre en danger dans le seul but que je puisse être LIBRE !
Car, tout de même, soyons lucides, qu’ai-je fait pour changer le monde, mis à part gueuler Devaquet au Piquet en 1986? (l’inverse de 1968 d’ailleurs)! RIEN, si ce n’est d’essayer de vous imiter! Et c’est ma génération qui a amené les marques, le paraitre, le bling-bling et mes enfants me le reprocheront peut-être un jour!
Alors les générations à venir n’ont qu’à se bouger les fesses au lieu de tirer sur leurs aïlleuls!
Moi, je vous aime! »

Commentaire d’Alan, ami facebook, pas encore vieux mais plus si jeune :
« L’article des inrock est consternant.
Que ces jeunes mollassons soient incapables de comprendre que le modèle français arrive
au bout à cause d’une société délibérément bloquée par les élites qui s’en foutent plein les
poches, passe encore.
Qu’elle soit incapable d’aller voter ou de s’engager politiquement, O.K.
Qu’elle se complaise dans des attitudes de victime obligée de rester chez Papa-Maman, hôtel ou la pitance le lavage et le repassage sont assurés, d’accord.
Qu’elle n’ait pas le courage de partir n’importe où ailleurs où rien n’est bloqué, pourquoi pas
c’est difficile, faut un peu de c….(coeur, courage, couilles etc…)
Mais qu’elle en veuille à ses géniteurs soixante huitards alors là les bras m’en tombent.
Je commence dès aujourd’hui à apprendre les moeurs chinoises car assurément dans 20 ans c’est le modèle qui prévaudra en France.
Et à mon avis les jeunes très courageux et lucides que je connais sauront parfaitement s’y adapter.
En même temps je ne suis pas hostile à piquer les vieux soixante huitards qui coûtent plus qu’ils ne rapportent(y’en à très peu!). »

Rappel  du pourquoi de  mon coup de gueule :
Ce n’était pas un billet contre les jeunes mais contre ceux qui poussent les jeunes, quoi qu’ils fassent ou ne fassent pas, à demander des comptes aux 68tards, aux retraités, aux vieux. Cette tendance à la culpabilisation, ces accusations mal fondées, n’en sont qu’au stade embryonnaire. Avant que le monstre ne nous jaillisse à la gueule, je réclame son euthanasie définitive.

* J’ai écrit « salaude » car une féministe avisée m’a fait justement remarquer que le féminin de « salaud » n’était pas « salope ». Et je trouve qu’elle a bien raison !

Texte © àquidedroit. Dessin © dominiquecozette

Retraites : salauds de soixante-huitards !

Dans un article des Inrocks, on m’a traitée de salope de soixante-huitarde.* Alors, usant de mon droit de réponse, j’ai envoyé ce mail :
Chère Anne Laffeter
C’est sympa, votre article sur les retraites et les “salauds de soixante-huitards”.
Vous avez raison, on est de vraies catastrophes ! On n’aurait jamais dû vous faire naître, comme ça, hop, pas vu pas pris !
On aurait vieilli entre nous, fumant des pétards, s’habillant de coton indien et s’ornant de fleurs fanées. On n’aurait pas dû aller bosser non plus parce que merde, ça fait chier, et puis filer toutes ces cotisations pour nos vieux à nous qui nous emmerdent encore, flûte. On n’aurait pas dû gâter-pourrir nos petits (vous), les emmener au Club, au ski, les inscrire à la danse, au dessin, au poney. On n’aurait pas dû flatter leurs penchants pour les dorothéades, les disneytudes et autres conneries clinquantes. On aurait dû être plus sévères, leur montrer que la vie c’est qu’une tartine de merde même si ça ressemble à du Nutella, leur interdire cette putain de télé qui bouffe le cerveau disponible. Leur filer des livres, plutôt, et leur faire la morale, comme jadis nos aïeux. On aurait dû mieux calculer l’avenir et les habituer aux frustrations.
Alors, pour nous faire pardonner, on va essayer de mourir vite, en clopant, bouffant des saletés, picolant, bravant des dangers, pratiquant le jeu du foulard, partant à la guerre, se proposant comme cobayes pour la science, se transformant en kamikazes pour faire sauter tout ce nid de  salauds qui profitent du système et  font raquer ces générations sacrifiées (scarifiées ?).
Tout pourra alors repartir à zéro, sainement, comme vous le déciderez. Mais bientôt, à l’aube de votre soixantaine, vous sentirez chez vos gosses comme une impatience. Celle de vous liquider. Y a pas de raison que leur génération se remette à payer pour les vieux que vous serez devenus.
Cordialement
Dominique cozette

* Pour voir l’article, tapez « retraites, salauds de soixante-huitards » sur Google (pas réussi à mettre le lien sans buguer).

C’est les vacances. Enfin au Grand Journal. Moi je fais pareil sauf que je n’arrête pas tout. Je continue à vous envoyer mes billets. Mais pas tous les jours. Mais je continue. Mais pas tous les jours…

Texte et dessin © dominiquecozette

Moi, moi, moi, par Daniel R, l’inventeur de la piscine bleue.

Daniel R. était un publicitaire réputé. Arrogant. Méprisant. Phobique. Prétentieux. Talentueux. Campagnes très populaires (Bison Futé, Un verre ça va, trois verres, bonjour les Bougnats, heu, bon). Il disparaît et je le retrouve, morte de rire, sur un petit film de Pierre Carles, un Strip-Tease, tout imbu de sa personne, tout gonflé d’orgueil, tout égocentré sur lui-même. C’est lui qui a inventé les toits blancs — son architecte ne voulait pas, ne sachant pas qu’il était Créateur, « erreur » — (le C en captitale, c’est lui qui le prononce, j’ai l’ouïe fine). Il ne voulait pas non plus, ce ballot d’archi, faire la piscine bleue ! Mon dieu, mais quelle couleur, alors. Bref, maintenant, Daniel R. est copié partout ! « Maintenant, tout le monde veut faire ça. Marrant ! On va croire que c’est de l’égocentrisme… (regardant la photo de sa maison avec un amour infini) : C’est joli quand même, non ? Honnêtement ! »
Quand Carles lui demande pourquoi il a quitté la pub, c’est parce qu’il s’était programmé pour, autour de 40 ans, « retrouver ma vie d’adolescent, être assis sur des caisses, dessiner et peindre ! » Quelle sortes de caisses, Daniel ? Chez toi, c’est pas trop le délire rootsy..
Puis il propose à ses amis de leur faire la lecture de son scenario pour le dessert. Son scenario s’intitule « Y a plus de jeunesse ». « Faudrait que je le retravaille mais à chaque fois que je le lis, je le trouve superbe ». Son ami producteur, le lisant, n’a jamais tant ri, l’a trouvé génial. Mais il n’y a pas assez de souffrance dans l’acte de création.
Sur son petit-fils : « il est adorable cet enfant. A trois ans et demi, il parle le français, l’anglais, le portugais. L’autre fois, nous prenions le petit-déjeuner et comme la bonne n’était pas encore là, nous pouvions être comme si nous étions chez nous (sic). Donc nous étions dans la cuisine, normaux (re-sic). Et il me dit : « pourrais-je avoir un autre tabouret parce que celui-ci est instable. » Trois ans et demi ! Je vais finir par croire que, hein (il tapote sa tempe) quand même, le grand-père y est pour quelque chose, non ? »
Oui, sûrement, Daniel, 25% du capital génétique de cet enfant, c’est toi.
Sur la pub : « moi je connais des gens dans ma profession qui sont devenus de pauvres perroquets, à la peau fripée, qui se lèvent le matin en se disant : ah, c’est formidable, c’est un métier de jeunes. Pitoyable, non ? »
Sa femme qui accuse son âge, ce qui est courageux de nos jours, d’accuser,  je veux dire d’accuser son âge, courageux aussi  de la part de Daniel, car elle accuse ainsi l’âge de son mari. Il a donc gardé la même femme — qu’il ne voit presque jamais — et semble très amoureux de sa fille au point de faire de la photo artistique ( !) d’elle en petite tenue (« lance tes seins au ciel ! »). Donc sa femme « les gens disent de Daniel qu’il est mégalo. Ce qui est complètement faux. … C’est la simplicité. » Cut ! Puis vue d’eux deux, cheveux au vent, dans  un hors-bord lancé sur la grande bleue,
Daniel veut montrer que son corps est jeune, alors il se fait filmer allongé à plat dos au bord de sa piscine bleue (il a inventé les piscines bleues, rappelez-vous) en mini-slip de bain, renflé du phallus. Puis il entre lentement dans l’eau, très lentement, en poussant des petits cris et des petits soupirs orgasmiques de vierge consentante.
Il dit « Moi, j’ai envie de créer. Simplement réussir, je trouve ça vulgaire, voilà. » et, allez, Daniel, une autre petite ! « Moi, ce dont je rêve, c’est d’avoir la force de vivre indépendamment de ce qui sera reconnu ». Traduction : j’aimerais avoir les couilles de me foutre de ce que les autres pensent.
Et pour conclure, Daniel  ? : « J’ai le temps d’avoir du coeur, j’ai le temps d’aimer, j’ai le temps de penser à autre chose qu’à moi-même ».
Pour ceux d’entre vous que ça amuserait de voir ce film (faut quand même être con pour accepter de se faire tirer le portrait par Pierre Carles, le roi de la dérision) cliquez ici
Comme m’a dit mon mec : ça fait penser au film de Schroeder sur Amin Dada.
Toutes proportions gardées. Mais ce n’est pas faux.

Texte interventionnel © Daniel R.
Texte additionnel et rough © dominiquecozette.

Fidèle castré

Lettre ouverte aux humains.
Messieurs, mesdames, je me présente, chien lambda, le meilleur ami de l’homme comme vous aimez à le dire. Le meilleur ami de l’homme ! Mais vos meilleurs amis humains, vous leur faites la même chose ? Vous leur coupez le kiki ? Vous les stérilisez ? Vous leur soutenez que finalement, ils n’ont pas besoin de ça pour être épanouis ?  Que leurs hormones, ça ne sert à rien ?
Imaginez qu’on vous castre vous, les hommes, vous ressembleriez à quoi avec une tête pas finie, une voix de canard, du duvet sur les lèvres, des mamelons un peu enflés, une légère apathie… Sans parler de votre manque de motivation générale, votre absence de combativité, de créativité. Et vous les femmes, si on vous empêchait de faire des gosses. Hop, plus d’envies, plus de câlins, plus de drague, plus d’émulation, plus de coquetterie, terminado…
Comme tout tourne autour du sexe, chez vous, à quoi passeriez-vous votre temps ? A brouter de l’herbe, à roupiller, à faire du gras ? Vous vous emmerderiez tellement qu’il vous tarderait d’en finir au plus vite avec cette vie sans intérêt. D’où espérance de vie : 40 ans. Peu ou prou.
Notez que ça peut résoudre vos problèmes de retraite, de chômage, de surpopulation, de manque de crèches, d’hôpitaux pour les vieux. Vos problèmes liés au sexe : viols, rixes, trafic de femmes et d’enfants. Vos problèmes liés à la production de testostérone : guerres diverses, besoin d’asservissement ou de domination…
Vous voyez, il suffirait de peu de chose pour que le meilleur ami de l’homme soit … l’homme !

Texte et dessin © dominiquecozette

Les aventures maritales de Léha

Léha s’était assise sur un des deux sièges de l’amour dans un bus de Copenhague, sachant que ces sièges étaient réservés à des personnes à la recherche de l’âme soeur. Elle sillonnait, sillonnait,sillonnait la ville depuis une semaine sans que personne ne la rejoignît et s’apprêtait à quitter ce siège, ce bus, cette ville infâmes où l’on n’aimait pas les rousses juste au moment où un très beau mec sportif et blond décoloré s’installa près d’elle. Elle entreprit de lui faire la causette mais il était sourd, il ne comprenait rien, elle était obligée de crier et franchement, ça la foutait mal pour une première rencontre amoureuse. Comme il se baladait avec une planche de surf, elle lui fit comprendre par geste qu’elle adorait les vagues et que ce n’était pas grave qu’il fût sourd. N’étant pas muet, il l’informa qu’il souffrait d’une pathologie liée à sa pratique sportive : l’exostose des surfeurs. En gros, ça rend sourd d’être toujours dans l’eau. Mais ça s’opère. Ah bah tant mieux, fit Léha, ça me ferait bien chier d’être contrainte de hurler à chaque fois que je te demande quelque chose.  Et crois-moi, mon p’tit gars,  si on doit vivre ensemble, tu vas te faire opérer vite fait.
Sauf que pour se marier, Léha dut retourner dans son Iran natal et s’inscrire à une école du mariage avec son jules, Olaf, afin d’obtenir le permis de s’unir. Il était conseillé de choisir un mari fort, aux larges épaules, ce qui était le cas et, pour les femmes, le modèle « bien gaulée » était requis. On leur enseigna que la femme doit non seulement obéir à son mari, mais être à sa disposition en privé. Du coup, ils s’installèrent en France, c’était plus libéral.
Mais elle commença à souffrir terriblement du dos, du ventre, de la colonne, enfin de troubles bizarres qu’une simple palpation ne pouvait déterminer. Il lui fallait passer une IRM d’urgence. De toute urgence. Rendez-vous dans huit semaines. Et encore, elle avait de la chance ! Quoi ? Huit semaines pour une IRM urgente ? Vous vous foutez de ma gueule ? Elle se renseigna ailleurs, c’était kif-kif. Elle apprit qu’en France, cette France qui se la pétait grave, il fallait attendre en moyenne 34,6 jours pour cet examen. Pour la rassurer, on lui proposa de passer un scanner. Elle déclina quand elle sut qu’en Belgique l’attente n’était que de huit jour. Comme en Suisse d’ailleurs, et bien d’autres pays voisins.
Qu’est-ce que c’est que ce pays merdeux, déclara-t-elle à Olaf  qui, bonne pâte, accepta de quitter l’hexagone et de la suivre à Knotte-le-Zoute où elle proposa de s’installer. Y a la mer, acheva t-elle de le convaincre. Sur ce, elle se plongea dans les news et apprit qu’aux Etats-Unis, qui était son second choix, une femme avait été virée de son job à cause de son ADN foireux (risque de cancer du sein, qu’elle avait lâché à un collègue délateur). Bref, ces pays modernes et avancés, quelle rigolade !

Texte © dominiquecozette d’après les infos vues/entendues à la télé à midi, de vraies infos !
Dessin © dominiquecozette

Alors on danse

Rappeur belge, Stromae m’a séduite avec cette chanson un peu désespérée mais après tout, les poètes ne se doivent-il pas  de l’être ? Je pose la question.

Alors on danse, alors on danse
Alors on danse

Qui dit étude dit travail
Qui dit taf te dit les thunes
Qui dit argent dit dépenses
Qui dit crédit dit créance
Qui dit dette te dit huissier
Et lui dit assis dans la merde
Qui dit Amour dit les gosses
Dit toujours et dit divorce

Qui dit proches te dit deuils
Car les problèmes ne viennent pas seuls
Qui dit crise te dit monde
Dit famine et dit tiers-monde
Qui dit fatigue dit réveille
Encore sourd de la veille

Alors on sort pour oublier tous les problèmes
Alors on danse… (x9)

Et là tu te dis que c’est fini
Car pire que ça ce serait la mort
Quand tu crois enfin que tu t’en sors
Quand y en a plus et ben y en a encore
Est-ce la zik ou les problèmes, les problèmes ou bien la musique
Ça te prend les tripes
Ça te prend la  tête
Et puis tu pries pour que ça s’arrête
Mais c’est ton corps, c’est pas le ciel
Alors tu te bouches plus les oreilles
Et là tu cries encore plus fort, mais ça persiste
Alors on chante
Lalalalalala, Lalalalalala
Alors on chante
Lalalalalala, Lalalalalala

Alors on chante… (x2)
Et puis seulement quand c’est fini
Alors on danse … (x8)
Et ben y en a encore… (x5)

Pour voir et entendre Stromae, c’est ici

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