De l’Irlande à Brooklyn

Brooklyn est le deuxième roman de Colm Toibin, auteur du très prisé Le Magicien. Il raconte une histoire palpitante située dans les années cinquante, qui commence dans un bled irlandais où vit Ellis Lacey, avec sa mère, sa grande sœur Rose, une belle femme qui travaille, joue au golf mais surtout, rapporte l’argent à la maison. Les trois frères sont partis travailler à Londres. La jeune Ellis ne trouvant pas d’emploi, est engagée chez une femme qui tient un commerce, une sale patronne qui profite de la situation de pauvreté de ses employés. L’avenir est peu joyeux quand une de leurs relations, un prêtre qui vit à New-York, propose à la jeune fille de l’y rejoindre car là, il y a du travail pour qui est sérieux. Il connaît une logeuse chez qui elle pourra s’installer en toute sécurité. Entre le désespoir de quitter sa famille et l’espoir de gagner de l’argent pour l’aider, Ellis balance. La traversée en paquebot en troisième classe vaut son pesant de vomi (oui oui). A New-York, elle travaille comme vendeuse dans un grand magasin, souffre du mal du pays, ne se livre pas. S’ennuie le soir car n’aime pas les autres filles qui partagent la pension. Ni la propriétaire qui les surveille toutes d’un peu près.
Puis en acceptant d’aider le prêtre à organiser une grande fête de noël pour les pauvres, elle fait des rencontres. Notamment celle d’un jeune homme qui l’invite à danser, un Italien (ce n’est pas très bien vu) qui a « malgré tout » de bonnes manières et sait la charmer en douceur. La relation devient sérieuse alors qu’elle doit retourner en Irlande pour de graves raisons familiales. Avec ce un voyage en bateau d’une semaine, on n’y va pas comme ça ou on en revient pas d’un saut de puce. Elle va devoir rester en Irlande quelques temps pendant lequel il va se passer des événements qui vont orienter le destin de la jeune fille.
On se promène dans ce livre à une époque sinistrée où les filles et les femmes commençaient à vouloir s’émanciper. Rien n’était pourtant gagné et l’étau autour d’elles toujours bien serré.
Beaucoup de suspense dans cette histoire assez lente, très descriptive mais dont on bout de connaître la suite. Ce livre a été écrit en 2009. Mais une suite vient de sortir, qui s’intitule Long Island et se passe vingt ans plus tard, j’ai hâte de l’acheter, j’attends juste qu’il soit en poche car mon budget bouquins n’est pas illimité.

Brooklyn de Colm Toibim (2009), traduit par Anna Gibson, au Livre de Poche. 380 pages, 8,90 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #678

Ce sont des Fessebouquerikiki, désolée, l’actu ne prête pas à rire mais donne à penser, plutôt à panser, pardon Miss Tic, panser nos pauvres esprits chahutés par ce qui nous attend sachant qu’on n’attend plus rien des politiques qui ont pour mot d’ordre de nous habituer à tous leurs outrages afin de nous anesthésier, on appelle ça la sidération, ça empêche de réagir… donc les centaines de morts écologiques en Espagne, les Afghanes interdites de parler entre elles, les guerres en cours, le président et ses 122 courtisans qui vont cirer les pompes d’un petit roi et laisse le pays au mains d’un impotent et de ses fripouilles, et l’autre abominable crapule à tête orange et cheveux jaunes qui prépare son offensive (le mot est faible) au cas où il perdrait les élections, mais rien n’est sûr, il sera peut-être demain de roi du monde. On va tous couler, j’espère juste que l’orchestre sera guilleret. Ne vous interdisez rien, surtout pas les tchin-tchin du soir, dear friends.
PS : Je vous mets une petite image mignonne pour vous détendre.

  • CEMT : — Je ne comprends pas Manu, pourquoi on ne renvoie pas tous ces arabes chez eux ? — Ils sont chez eux Bruno, nous sommes au Maroc. — Aaaaaaah, ok !
  • NA : Ces inondations à répétition n’ont rien à voir avec le réchauffement climatique. Notre planète terre qui est plate penche un peu, voilà tout.
  • JM : Elle fait du bien cette petite période pendant laquelle on arrête de dire que tout est de la faute des immigrés pour dire que tout est de la faute des fonctionnaires, ça casse la routine.
  • MA : La culture du viol c’est accuser la victime d’avoir trop bu et excuser l’agresseur car il avait trop bu. »
  • NMB : J’ai emmené mon neveu à l’Assemblée Nationale pour l’intéresser un peu à la vie démocratique du pays, on est ressorti avec deux magnets, trente grammes de shit et un bouquin souvenir.
  • NA : Il y a une place en enfer réservée à ceux qui applaudissent fort quand ils rient ?
  • PA : Quand un docteur demande de prendre un médicament : Les Anglais : Thank you doctor ! Les Espagnols : Gracias doctor ! Les Italiens : Grazie dottore ! Les Français : Je peux continuer à boire ?
  • IS : « Un bateau, c’est deux jours de bonheur, le jour ou tu l’achètes et le jour ou tu le revends. » Vieil adage sétois. 
  • MBC : Bernard Arnault : « J’ai quand même le droit de choisir le premier ministre vu que c’est moi qui habille Brigitte. »
  • ADN : J’hésite entre acheter l’iPhone 16 ou une villa sur la côte.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Quatorze ans

Ce portrait de moi est très moche, il n’est pas de Sam Lévin.
J’ai quatorze ans, mon premier blue-jeans
et des sabots en bois rapportés de Senigallia,
qui font un bruit d’enfer sur le bord de l’Adriatique.
A quatorze ans, je mesure comme ma sœur de onze.
Ma sœur de seize est une grande perche.
Plus tard, on aura la même taille.
J’ai enfin mes règles et ma mère claironne la Marseillaise
à l’adresse de mon père qui plante ses œillets d’Inde et s’en fout.
Ma mère adore Enrico Macias que je déteste
mais elle aime aussi Paul Anka qu’on est allées voir à l’Olympia
parce qu’il y avait Colette Renard en vedette
et Maurice Baquet en attraction.
Ma mère est insomniaque et fait cuire ses ragouts à six heures du matin
dans l’odeur du café en écoutant Maurice Biraud, son Bibi.
Je n’ai pas encore embrassé de garçon,
ça ne m’a pas traversé l’esprit
mes glandes sont de grandes feignasses
je suis amoureuse de tous les beaux mecs célèbres,
Invahoé, Johnny, Bob Asklof, Captain Troy…
Mon père est conseiller fiscal, je ne sais pas ce que c’est,
et ma mère agent immobilier dans le Sentier
elle a trouvé le premier bureau à Gilbert Trigano.
On habite dans une maison zarbi entourée de troènes et fleurie de lilas.
Le dimanche dans la rue, les hommes bichonnent leurs voitures
qu’ils font reluire à la nénette
la rénette c’est un manche en bois avec des poils au bout
quand t’as une voiture t’as une nénette
rien à voir avec cette pub qui disait
il a la voiture il aura la femme…
En ce temps-là les hommes savent mieux
ce qu’il y a sous les capots
que sous les jupes de leurs femmes.
je ne sais pas si ça a beaucoup changé.
C’est pas bien grave puisque BB aime Charrier
elle a eu son bébé elle pose pour Jours de France
et la France est heureuse.

Image et texte © dominique cozette

Le romantisme érotique d’Emma

Il ne s’agit pas d’Emma Bovary mais d’Emma Becker qui avait eu le cran de passer un an dans une maison close pour y écrire un livre sur la prostitution. Que je n’ai pas lu. Elle ne manque pas de cran non plus, cette belle autrice pour évoquer, au jour le jour, sa passion amoureuse dans Le Mal joli. Une passion amoureuse axée d’abord sur le désir pour la queue (je ne travestis pas ses mots) de son nouvel amant, un beau noble de St Germain des Prés, coureur de jupons, de coups d’un soir, comme elle, et écrivain comme elle. Ce qui est bien pratique pour se trouver des plages de rencontres, signatures, festivals de livres, etc… et s’envoyer en l’air avec une fougue absolument délirante. Absolument délirante, parfaitement.
Antonin, son amant, entretient une relation un peu lâche depuis cinq ans et est père d’une ado. Emma, plus contraignant, est mariée et mère de deux enfants en bas âge. Pas très pratique tout ça d’autant plus qu’elle vit dans le Sud.
C’est elle qui le cherche au début et elle le trouve. Peu à peu, l’attrait de leurs corps dont ils ont libéré toutes les digues d’inhibitions laisse une place grandissante à des sentiments plus profonds, des manques douloureux pour l’un comme pour l’autre, surtout l’été où lui s’exile dans son île mexicaine pendant deux mois et demi. Deux mois et demi ! Mais quel enfer ! Le mari d’Emma est peu présent mais elle-même se rend bien compte qu’elle néglige totalement ses petits tellement la pensée pour l’autre est envahissante.
(NB pour ceux qui picolent, c’est un livre de bourrage de gueule dans presque toutes les rencontres. Ça décomplexe un peu).
Donc un bouquin assez marrant parce qu’elle s’en donne à cœur joie de décrire certaines pratiques sexuelles, notamment celles qui tournent autour du cul si je puis m’exprimer comme elle, lavements, introduction au ralenti de la verge puis son goût pour l’anulingus dont elle ne nous prive en rien. Un vrai tuto ! Son amant en redemande, il frôle le priapisme pathologique, bref ils n’arrêtent pas. Et puis elle nous livre aussi des théories sur les meilleurs coups qui sont plutôt de droite (à vérifier, mes amies), nous dévoile les personnages typiques du monde éditorial et ses problèmes avec le pet. Voilà, c’est lâché. On peut dire aussi que c’est bien léché (ah ah que je suis drôle !). C’est donc un livre intéressant, distrayant, instructif mais avec quelques longueurs / langueurs quand le monsieur est dans son île. Les SMS sont un peu longuets. Mais ça passe crème comme on dit chez sodomites bretons (ah ah, mais qu’est-ce que j’ai aujourd’hui ?). Le Masque et la Plume en ont fait leurs choux gras.

Le mal joli d’Emma Becker, 2024, aux éditions Albin Michel. 416 pages, 21,90 €.

Texte © dominique cozette

La Petite Bonne

Très très beau livre de Bérénice Pichat qui nous conte trois jours de La Petite Bonne chez les Daniel, dans les années 30. Les Daniel, un couple de bourgeois mariés depuis longtemps. Lui, Blaise, a été grièvement blessé lors de la Grande Guerre et, malheureusement, un chirurgien s’est acharné à l’opérer plutôt que de laisser à sa belle mort. Ce que le pauvre homme ne cesse de ressasser. S’il le pouvait, il s’enverrait ad patres, il possède un Lebel mais comment faire quand on est mutilé de partout, plus de bras, plus de jambes ? Ne parlons pas de son visage, fracassé, horrible, dégoûtant, qui lui interdit les visites, il fait trop peur. Sa femme ne l’a pas quitté, elle s’efforce d’être la femme parfaite d’un grand malade dépendant, de s’occuper de lui avec application. Mais sans grande tendresse.
La Petite Bonne vient travailler régulièrement chez eux. Alors Blaise, un jour, demande à sa femme d’aller re-vivre enfin, prendre du plaisir chez leurs anciens amis lors d’un week-end de chasse. Et la Petite Bonne, qui n’a pas de nom, s’occupera de lui. Blaise ourdit un plan fondé sur la présence et la docilité de cette petite personne qui ne l’a jamais approché. Ancien pianiste, il croupit dans sa pièce, le regard vers l’extérieur, sans rien pour le distraire. Elle voit que son dos.
L’épouse, de son côté, ne passe pas du si bon temps que ça, elle a perdu l’habitude, elle attend trop de ce moment de liberté et puis ses amis, bof.
Pendant ce temps, les deux handicapés (la bonne l’est socialement, consciente de sa place) doivent s’apprivoiser. Il faut bien qu’il mange, qu’il soit propre… C’est cette situation incongrue entre deux êtres incompatibles qui va créer un improbable échange qui va bouleverser le mari et sa vision de la vie.
La forme de l’écriture est originale, majoritairement en vers libres, c’est la partie de la Petite Bonne, des pensées simples, courtes. Quand il s’agit d’un des personnages du couple, retour à la prose, plus sophistiquée, avec des adjectifs, des adverbes, des phrases longues, classiquement bourgeoises.
Belle histoire qui laisse un goût d’amertume mais ravit les papilles du cerveau (oh la la !)

La Petite Bonne de Bérénice Pichat, 2024 aux éditions Les Avrils. 270 pages, 21,10 €

Texte © dominique cozette

Nos hivers aglagla

A cette époque, je parle de mon enfance, on n’avait pas le chauffage central. On vivait autour d’un petit poêle à bois dans la salle à manger ou la chaleur de la cuisinière à charbon où on faisait chauffer l’eau, le café et le ragoût. Nos chambres à l’étage n’étaient pas chauffées, les vitres étaient fines et sans volets. Nous montions avec nos bouillottes en forme de chat ou de nounours, nous étions habituées à cette rigueur. Je ne me souviens même pas d’édredon. Il faisait beaucoup plus froid qu’aujourd’hui, les rues étaient souvent verglacées et les conducteurs s’en sortaient très mal. Il neigeait tous les hivers. Le matin, les vitres de la maison étaient givrées. Aglagla. On faisait notre toilette dans une cuvette sur l’évier, on se lavait quand même la lune, et chaque samedi, nous (les filles) prenions un bain dans le tambour de la machine semi-automatique Sibir, après l’époque de la lessiveuse en acier galvanisé qui remplaçait celle du demi-tonneau.
Les gens ne se lavaient pas souvent les cheveux (ça les abîmait), ils devenaient gras. Ça sentait le cheveu dans le métro, vieille odeur de renfermé et de suint à laquelle on était accoutumé. Parfois, nous demandions à quelqu’un ce qui avait changé dans son visage et il répondait : je me suis lavé la tête. On utilisait des petit shampooings Dop en unidose de toutes les couleurs, les produits chics entraient triomphalement dans les foyers.
Pour parler encore du froid, les filles ne portaient pas de pantalons et les collants n’existaient pas. On avait des robes ou des jupes (je dis « des » mais on n’en avait qu’une) au-dessous des genoux et je me souviens comme les miens me démangeaient quand j’arrivais dans un lieu chauffé après une longue course dans les morsures glaçantes de l’hiver. J’avais aussi très souvent des dartres sur le visage que je tentais d’assécher avec de l’eau de Dalibour. Très glamour. J’en ai encore l’odeur en tête. Cette photo de moi est triste comme ces hivers. Il n’y avait pas tous ces magasins bon marché qu’on connait, le tissu coûtait cher, on usait nos fringues jusqu’à la corde, ourlets rallongés sans arrêt, avant de les refiler au petit frère ou à la petite soeur. Les parents préféraient acheter nos chaussures un peu grandes pour qu’elles durent. Quand on ne connaît rien d’autre, on n’est pas si malheureux. A Joinville, on était tous au même niveau, y avait pas de honte. La France se reconstruisait.

Image et texte © dominique cozette

Jaenada est de retour

La désinvolture est une bien belle chose est le titre du dernier livre, dernière enquête de Philippe Jaenada, phrase tirée d’un livre dont j’ai oublié la référence. Cette fois encore, après toutes ses recherches sur des disparus, Jaenada s’attaque à une autre histoire : ayant vu la photo de « gosses » (des ados de 16/18 ans) attablés dans un café de Saint Germain des Prés et avoir appris que la très belle Kaki, 18 ans, s’est défenestrée alors que la vie lui souriait — tout le monde l’adorait et elle vivait un bel amour dans un petit hôtel avec un soldat américain sous les yeux duquel elle s’est suicidée — il veut en savoir plus. Cela lui a rappelé la Ballade du Café triste (autre titre emprunté) de Modiano qui a lui aussi fréquenté cette sorte de havre de gentillesse appelé Chez Moineau. Un petit café crade, moche, minuscula, avec un couple qui accueillait à bras ouverts tous ces petits moineaux affamés, gais et existentialiste. Il veut en savoir plus, Philippe, on le connaît, il fouille, il farfouille, il a une armée d’informateurs bien placés, même dans la police, pour retrouver TOUT ce qui concerne un personnage.
Et c’est ce qu’il va se passer dans ce livre de 496 pages. Ça commence à Dunkerque où il avait déjà enquêté sur Pauline Dubuisson (La Petite Femelle), celle qu’avait jouée BB dans la Vérité, qu’avait trahie Clouzot en en faisant une excitée. Donc, il est avec sa femme dans cette ville et au lieu de rentrer avec elle à Paris, il décide de faire le tour de France par les bords, d’abord par la côte et quelques villes balnéaires, ensuite par des villes frontières.
Le livre est très fouillis. Et très fouillé. L’auteur s’enregistre puis c’est rejeté ainsi sur le papier. C’est l’impression que j’en ai. S’y côtoient les résultats de recherches que lui envoient ses collaborateurs/trices, ses impressions sur la ville et les anecdotes que tout ça lui évoque.
Concernant le café et Kaki, on va y rencontrer quelques pointures de l’époque, notamment Guy Debord qui fréquentait la même bande. Il est aidé aussi par un livre de photos qui a immortalisé toute la clique. Au fil des pages, la famille de la jeune fille va être retrouvée, et c’est pas du nanan, enfance difficile etc… ! jusqu’aux pages finales où il ira sur sa tombe retrouvée. Quelle opiniâtreté pour avoir déniché tous les détails de la vie de ces gens soixante-dix ans après. Incroyable. Mais parfois fastidieux.
Là je recopie un avis qui exprime ce que je veux dire : Étant pourtant une inconditionnelle de Philippe Jaenada, je dois cependant avouer que j’ai été à deux doigts de renoncer à ma lecture, tant les personnages étaient nombreux, les références à d’autres tout aussi nombreuses, et même le conseil de l’auteur nous invitant à ne pas s’embêter à retenir tous les noms ne m’a pas complètement convaincue. J’ai dû persévérer encore un peu et ne l’ai pas regretté tant, petit à petit, j’ai été captivée et émue par ce roman psycho-géographique, et me suis prise d’affection pour ces émouvants Moineaux et particulièrement pour cette magnifique Kaki représentée sur la très belle photo de couverture du roman.
Oui, un livre passionnant quand on apprécie ce genre et qu’on aime Philippe Jaenada, ce qui est mon cas.

La désinvolture est une bien belle chose de Philippe Jaenada, 2024 aux éditions Mialet-Barrault. 496 pages, 22 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #677

Je commence à toucher le plafond de mon seuil de tolérance avec ces politiques pourris, ces menteurs professionnels, ces avides de dollars, ces écraseurs de deux roues, ces prétentiards qui « écrivent » des « livres » pour faire le tour des plateaux, ces cacochymes illégitimes donneurs de « le con », ces trombes de déluges, not’ pôv’ civilisation qui barrencouille, verbe du premier groupe, et ces tueries barbares un peu partout. C’est l’humour en fuite, mes Fessebouqueries « ne font plus rire que moi » (Aznavour) alors ne m’en veuillez pas si elles se feront plus rares prochainement. Ça dépendra des gaudrioles de l’actu. Tchin tchin quand même, dear friends et gaffe à la pluie qui dilue l’apéro.

  • JM : Après l’Elysée et l’Assemblée qui ont finalement décidé de ne pas augmenter leur budget, c’est désormais Laurent Wauquiez qui montre l’exemple en renonçant à un café gourmand à 255 euros.
  • NP : Le saviez-vous ? Un clitoris a 8 000 terminaisons nerveuses et pourtant il est moins sensible qu’un automobiliste dont on touche la tuture. Il s’appelait Paul Jarry et il avait 27 ans.
  • CEMT : Michel Barnier : « N’empêche que vous avez vu, à peine un mois que je suis là et ça ruisselle déjà de partout. »
  • OV : Mais, du coup, avec la nouvelle loi immigration, est-ce qu’Emily pourra revenir à Paris ?
  • PA : Avec le changement d’heure à la fin du mois, on gagne une heure. 3% la passeront sous la couette, mais 97% la perdront en essayant de régler l’heure du four.
  • NA : J’ai vraiment du mal à concevoir qu’on puisse continuer de voter pour des gens qui disent au bout de sept ans de pouvoir : « Oups, on a mal géré le budget, vous allez le payer cher ! ».
  • MBC : Yaël Braun-Pivet : « C’est normal d’augmenter le budget de l’assemblée nationale, car nous allons avoir beaucoup de lois à voter en matière d’austérité. »
  • CEMT : Mais que vient donc faire le roi des Belges en France ? Probablement expliquer à Macron quoi faire de son temps quand on est payé à ne rien foutre.
  • DSC : Le prix Nobel d’économie qui échappe encore de très peu cette année à Bruno Le Maire.
  • GD : Cette future nouvelle loi xénophobe vous est offerte par le parti qui a fait 5 % aux élections.
  • SG : L’Elysée renonce à une augmentation. Et là, tu vas avoir les macronistes en boucle sur les télés et radios pour louer l’exemplarité de ce président qui n’hésite pas, entre deux bouchées de foie gras, à se sacrifier pour notre bien commun.
  • DSC : Il va bientôt falloir construire des méga-bassines de riz pour éviter que la France ne se retrouve totalement inondée, je pense.
  • PA : 95% des femmes n’aiment pas les amies de leurs maris. Mais 95% des hommes aiment les amies de leurs femmes. Les hommes sont donc vraiment de bonnes personnes.
  • ED : Je me suis arrêté, fasciné devant la vitrine d’une de ces salles de sports où des âmes perdues transpirent sur des tapis roulants. Et je me suis dit que les hamsters, eux, ont au moins la décence de ne pas s’habiller en fluo pour galoper sur place.
  • US : Darmanin a menti sur les policiers. Bergé a menti sur les crèches. Le Maire a menti sur le budget. Pannier-Runacher/Veran/Borne ont menti sur Nestlé. Je ne sais même pas si la salle d’audience de la CJR sera suffisamment grande pour les recevoir tous.
  • MP : Il y a Michael Zemmour en ce moment sur France Info, et il a été présenté comme « classé à gauche » et ayant « soutenu le NFP ». J’aimerais bien que les autres économistes soient présentés comme « classés à droite » et ayant « pensé que Macron était un génie de la finance ».
  • JM : Bardella va publier un livre intitulé « Ce que je cherche », donc vu le titre ce sera certainement un bouquin qui parle du chemin pour se rendre au Parlement Européen.
  • DC : Bardella a écrit un livre intitulé « ce que je cherche » . En fait, il n’a toujours pas trouvé le fil à couper le Beur !
  • SG : Jordan Bardelle va sortir son premier livre … de sa bibliothèque.
  • NA : Pour prouver qu’il a bien écrit son bouquin, Fayard publiera un montage photo de l’auteur tenant la plume.
  • MA : Pendant ce temps, au procès du RN, l’assistant parlementaire se tourne vers son avocat quand on lui demande en quoi consiste son travail. La présidente, dans un sourire « ah bah ne demandez pas à votre avocat ». Rires dans la salle. C’est dommage que nos médias n’en parlent pas plus, ça a l’air marrant…
  • PR : Sanofi nationalisé devient France Migraine.
  • JD : En France, tu peux être licencié pour avoir récupéré des invendus dans la poubelle, ou pour une erreur de caisse de quelques euros. Mais quand t’as perdu 52 milliards, tu fais des conférences et donne des cours d’économie à Lausanne. C’est même pas une blague.
  • DC : J’avais adoré faire la route 66, après j’ai fait la route Soissons-Sète. Pas le même trip.
  • ED : Ne mettez jamais en doute le courage des Français, ce sont eux qui ont découvert que les escargots étaient comestibles. (Winston Churchill)
  • MBC : Michel Barnier : « Les écologistes ont une grande part de responsabilité dans les inondations, car à force de prédire le pire, cela finit par arriver. »
  • Image qui-n’a-rien-à-voir postée par PA tirée de Art is fun, je n’en sais pas pluche.

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SLC ou Intervilles ?

A la station Franklin-Roosevelt de la ligne n°1, Vincennes-Neuilly en 1963, j’attendais avec ma copine. J’avais confectionné une sorte de palmier sur la tête à force de crêpage et de pinces. On sortait de Salut les Copains où nous avions réussi à nous introduire grâce à notre culot, à nos physiques plutôt agréables et le goût de Daniel F. pour les jeunes filles qui nous fit monter au studio pour assister à l’émission. C’était très excitant. J’y revenais très souvent, les parents ne rentraient jamais avant vingt heures à la maison. J’ai vu défiler un paquet de vedettes, j’ai assisté au lancement de Cloclo quand il a été chouchou, j’ai été assise près de Gene Vincent (le seul à qui j’ai demandé un autographe) et vécu plein d’autres choses assez rigolotes.

Un jour de juillet, ma copine vient dormir à la maison. Nous avons l’autorisation, chose rare, d’assister à Intervilles qui opposait Nogent à St Maur. Ça se passait en fait à la Varenne, très loin de Joinville donc. Nous avons pu nous repaître de ce spectacle imbécile, Léon Zitrone et Guy Lux, des noms qui font rêver ! mais qui nous offrait l’occasion d’une escapade. Nous rentrâmes à pied, on n’était pas motorisées, refusant de monter dans les Dauphine, R8 et autres Simca 1000 qui s’arrêtaient pour nous emmener, nous savions que c’était risqué et interdit, et nous arrivâmes chez moi bien après minuit. 

Mon père était dans une colère noire. On eut beau lui expliquer que nous serions rentrées plus tôt si nous avions désobéi, rien n’y fit. Nous fûmes sévèrement punies pour le lendemain : interdiction de sortir du jardin, d’aller draguer du côté des baignades ou faire du shopping au Prisunic de Champigny.
 Nous restâmes sur la pelouse où nous eûmes la brillante idée de broder la mascotte Chouchou sur nos tee-shirts, un blanc et un noir, et ainsi de faire sensation à l’émission avec cette innovation.

Texte et image © dominique cozette

Les Fessebouqueries #676

Loin de moi une attitude moralisatrice, on couche avec qui on veut. Oui, mais on reste discret, on n’emmerde pas le peuple avec des décision incohérentes prises sur l’oreiller, on n’épouse pas les causes du chef … allo ? Ah, c’est le prèz lui-même qui ordonne la position du missionné, OK, j’ai rien dit, d’autant que tout ce que le prèz décide, c’est du nanan. 4000 profs vont pouvoir faire plein d’années sabbatiques, depuis le temps qu’ils en rêvent ! Et puis les gendarmes … déjà on devrait être bien content de les avoir au village, alors s’ils ne paient pas le loyer, qui ça embête ? Ah oui, les écoles du village qui peuvent plus payer leurs profs, mais bon sang, y a plus de profs ! Suivez un peu ! Détendez-vous en écoutant la bru du prèz qui (chro)nique chez Hanouna, et puis surtout aidez le prèz à faire revenir Emilie in Paris, ça c’est un vrai con bât ! Bon allez, tchin et au lit vite fait, comme sur l’image.

  • MBC : Marine Le Pen : « J’ai décidé de ne pas voter la motion de censure contre le gouvernement, car Michel Barnier m’a envoyé un cœur par SMS. »
  • GD : Les Mozart de la finance qui nous ont envoyés dans le mur veulent désormais aussi nous faire payer les briques.
  • RS : Comme il y avait une légère bise, j’ai étendu mon linge dehors vers 12h15 à Lyon. Mon linge est maintenant bien sec et vient de passer avec mon étendage la Porte de Clichy et devraient se poser en Bretagne en fin de soirée.
  • CEMT : Anne Genetet : « Nous avons trouvé un moyen pour faire cesser les agressions de profs, on va supprimer les profs. »
  • CC : « Il manquait 3000 enseignants à la rentrée. L’équation est simple, en supprimant 4000 postes nous aurons désormais 1000 enseignants de trop. »
  • LC : L’Elysée augmente son budget de 3 millions d’euros. Je trouve les gens extrêmement patients…Vraiment j’admire.
  • ER : Avant, les Profs faisaient l’appel des élèves. Aujourd’hui, les élèves font l’appel des Profs.
  • CE : Un petit garçon HPI de 5 ans a été exclu de sa classe de maternelle à Nice après avoir prononcé le mot « nyctalope ». Sa maîtresse, qui ne connaissait pas le mot, pensait que c’était une insulte.
  • NA : Le député RN Bruno Bilde, connu pour ses méthodes d’intimidation et de chantage vis-à-vis des journalistes et des médias, vient d’être nommé au conseil supérieur de l’AFP. Parce que ça manquait de xénophobie dans les médias.
  • MD : Quand tu n’es plus ministre, du jour au lendemain tu as les bonnes idées pour régler les problèmes… que tu n’as pas réglés !!
  • SO : Budget : où Barnier doit-il trouver de l’argent ? Le SNU ? La rémunération des sénateurs ? Les helpers (porteurs de parapluie) des ministres ? Les déplacements en Falcon ? La réquisition d’un avion pour transporter un costume ? Le homard à l’Assemblée nationale ? Le budget de Brigitte Macron ? Les avantages des parlementaires ? Ce serait un début.
  • SM : Les femelles calamars peuvent porter de faux testicules pour éviter les avances d’autres mâles
  • RS : Donc à 14 ans, y a des types qui sont tueurs à gage. Quand je pense que moi le truc le plus dingue que j’ai fait à 14 ans, c’est d’avoir réussi à tenir jusqu’au bout à la Nuit des Publivores …
  • AP : Le miracle Macron : même la gendarmerie nationale n’a plus de quoi payer ses loyers en fin d’année.
  • JM : Les gendarmes vont devoir s’expulser eux-mêmes, c’est chaud.
  • CEMT : Bruno Retailleau : « Ne vous inquiétez pas, la dépression Kirk est sous le coup d’une OQTF et va être renvoyée dans son pays. »
  • RR : Je ne dis pas qu’il pleut beaucoup à Paris, je dis juste que je viens de voir passer Anne Hidalgo remontant la rue à la brasse.
  • BP : Au lieu d’appeler les ouragans meurtriers gonflés par le changement climatique Hélène ou Milton, appelons-les par le nom des responsables : l’ouragan Total, l’ouragan Exxon, l’inondation Gazprom…
  • JF : 78% des Français favorables à taxer les ultra-riches. C’est con : les 22% qui restent sont tous au gouvernement.
  • CV : Ce qui va rester de la magie des JO, c’est la vidéosurveillance algorithmique de masse. Tout a été démonté, sauf ça !
  • DE : Si je comprends bien, la seule fois de sa vie où Jordan Bardella a vraiment travaillé, c’était pour faire croire qu’il avait travaillé ?
  • OM : Michel Barnier promet qu’il ne laissera « rien passer » dans le combat contre « l’antisémitisme ». Et c’est un mec qui doit sa place à un parti fondé par des antisémites qui vous le dit.
  • GD : Alors les macronistes, fiers d’être devenus les joujoux de l’extrême droite ?
  • MM : Il y a du lobby pour se plaindre de l’appellation steak végétal mais personne pour dénoncer la crème de marrons qui ne contient pas du tout des marrons mais des châtaignes.
  • PA : Pour savoir si mes enfants sont rentrés, je débranche le wifi. Si j’entends hurler, je suis rassuré.
  • RR : Il tombe tellement d’eau depuis des mois que pleuvoir va devenir un verbe régulier.
  • OK : Sinon j’apprends que Michel Noir est toujours de ce monde. Eric Blanc aussi.
  • DK : Je brunche. C’est génial, cette petite ambiance de fils de pute. J’ai envie de mettre mon pull sur mes épaules et de dire « à fortiori ».
  • MBC : Aurore Bergé : « Ce n’est pas si grave de maltraiter les enfants, on maltraite bien les électeurs. »
  • SA : Emmanuel Macron veut empêcher la série Emily in Paris de partir à Rome : « Nous allons nous battre. Et nous allons leur demander de rester à Paris ! Emily in Paris à Rome… ça n’a pas de sens. ». Le sens des priorités de cet homme mérite d’être étudié.
  • JM : C’est dommage d’avoir coupé la scène d’Emily in Paris dans laquelle elle dit qu’elle quitte la France parce que Macron n’a pas voulu nommer Lucie Castets.
  • NB : Pétition pour qu’Emily reste in Paris mais qu’Emmanuel parte à Rome.
  • AP : Tiphaine Auzière, fille de la glorieuse et rayonnante Brigitte Macron, a désormais une chronique hebdo chez Cyril Hanouna. Nous ne sommes plus très loin de la Corée du Nord.
  • ID : À chaque fois qu’on touche le fond, ils arrivent à nous surprendre.
  • MD : Imagine : t’as assez de piston pour aller où tu veux et tu demandes à aller chez Hanouna
  • PA : Le paradoxe de la fermeture des boulangeries dans les villages, c’est que maintenant il faut aller en ville pour acheter un pain de campagne.
  • SG : Ah… Philippe Val… Pour ceux qui l’ont suivi ces 40 dernières années (Patrick Font, Charlie Hebdo, France inter….), c’est le type qui se voyait en Eva Perón de Mai 68 mais termine en espèce d’Eva Braun de C8.
  • GD : Désolé mais on ne peut pas tout avoir dans la vie, une sécurité sociale qui soigne les gens ET un budget de l’Elysée qui n’augmente pas de 26 millions.
  • PA : — Vous avez des céréales halal ? — Oui, j’ai aussi des tartines titine et de la confiture tuture.

Image d’après Guillaume TC.

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