Ne pas confondre Fabrice Caro et Fab Caro. C’est le même mec, l’un bédéiste, et l’autre écrivain. Donc cette fois, un roman, Fort Alamo, de Fabrice qui commence comme Zaï zaï zaï dans un hypermarché tout ce qu’il y a de plus banal; avec ses incivilités ordinaires comme celle du bonhomme qui pique la place de Cyril (le double de l’écrivain) dans la queue aux caisses. Un malotru qui mériterait bien un bourre-pif mais dont la punition est bien plus radicale puisqu’il s’écroule raide mort en sortant du magasin.
Cyril est prof, pas toujours à l’aise avec les agresseurs, les violents, les fort(e)s en gueule et bientôt il va s’apercevoir qu’il ne faut pas l’emmerder car paf ! le chien. Difficile à assumer, ce pouvoir de donner la mort au moindre des enquiquineurs. D’autant plus qu’il a sa belle-sœur dans le nez et qu’il craint le pire pour le dîner de noël auquel il essaie de se soustraire.
D’autant plus (bis) qu’il la soupçonne de driver son mari, le frangin donc Cyril, de la pire façon. Soit de l’inciter à vendre la maison de leur enfance restée dans son jus (posters des chambres d’ados qu’ils étaient etc…) depuis que leur mère est morte.
Je ne vous raconte rien d’autre car ce n’est pas tant l’histoire qui importe que la façon dont il la raconte, les idées qui l’assaillent à tout bout de champs, les opinions qu’il se fait des détails de la vie et qui sont pour le moins aussi sottes que grenues, bref les réflexions sur les petits détails de nos vies minuscules.
Du grand Caro, donc… Je le conseille sous le sapin.
Fort Alamo de Fabrice Caro, 2024, aux Editions Sygne Gallimard. 180 pages, 19,50 €
Texte © dominique cozette