Pauvres blaireaux !

Le blaireau, petit animal non nuisible contrairement aux blaireaux qui sévissent dans le monde politique, subit actuellement le sort que notre courageuse droite inflige aux pauvres : les harceler, les priver de ce qui aide à vivre, donc les acculer à la mendicité et au glanage dans nos poubelles, puis interdire ce mode de sustentation donc les rendre illégaux. Oui, le pauvre est illégal, de nos jours. Le maire de New-York, un nom en i, avait réussi à les déporter hors de sa ville pour faire plus style classe. C’est dégueu, un pauvre, ça salit tes semelles rouges quand tu marches dessus, ça tousse, ça pue parfois et c’est pas beau à voir.
Les blaireaux, c’est un peu pareil. Chassés de leur habitat naturel — il faut savoir qu’ils ne paient pas la taxe d’habitation, ces fumiers — par la politique agricole commune qui consiste à stériliser la terre et à empoisonner ses pensionnaires, ils se réfugient vers les voies ferrées où on leur fout la paix. Enfin, jusqu’à ce qu’on découvre qu’ils construisent des galeries labyrinthiques dans les talus et que le risque d’affaissement lors du passage d’un train est exponentiel au nombre de familles blaireaux qui viennent s’y installer.  Alors, que fait la police ? Elle bétonne les terriers.
C’est vraiment pas sympa, crient les amis des bêtes ! On n’a pas le droit de bétonner les blaireaux. Bon, alors, on va poser des chatières pour que bêtes puissent sortir. Mais pas re-rentrer, attention. Elles ont juste le droit de se casser. Ça rappelle le sort de certains autres mammifères nommés roms, squatters ou  « individus ».
Voilà la triste vie du blaireau, chassé de son champ, puis de son talus, condamné à errer avec sa petite famille sur une terre devenue hostile, et qu’on conspue parce que ça coûte cher tout ça, 250 000 euros. Le blaireau ? La chatière ? Le bétonnage ? Ce n’est pas précisé, c’est juste pour dire que ces putains de pauvres, en plus, ils nous dépouillent… Non, mais on aura tout vu !
Si vous êtes curieux (se), la vie des blaireaux est sur Wikipedia, ici
(Cet article est inspiré des infos entendues à FIP ce matin)

Texte et dessin médiocre © dominique cozette

Bite generation…

Au début était la beat generation.  Voici l’autre, l’actuelle, celle qui fait qu’on peut voir du porno en regardant la grand-messe du 20 heures. Il y est question de vagin, de sperme, de viol, de contusions sur appareil génital.
Les hommes de pouvoir aujourd’hui, c’est nouveau et ça sort beaucoup, ont une bite. Ils nous en arrosent généreusement à notre corps défendant et à l’heure de l’apéricube. La bite fait le moine — demandez-voir aux curés — et si t’en as une, sers t’en.
Le président lui-même sacrifie à la tendance  puisqu’il  couche avec sa  propre femme, la célèbre bitophile, et l’engrosse sous notre nez.
Un futur président déchu, qui a  déçu et qui des sous de par sa femme, nous montre qu’il n’est pas maître de la sienne, chienne de bite, qui n’en fait rien qu’à sa tête (de noeud) et t’embroche même les moches à boutons pourvu qu’elles soient pourvues d’un … vagin.
Ces histoires, c’est même pas gai parce qu’ils sont moches et pas sexy. On n’envie ni l’une ni l’autre. Enfin, je ne sais pas vous, mais moi.
Bref, je vous dis tout ça pour vous montrer que la bite s’expose  à tous vents, surtout lorsqu’elle joue les Arlésiennes. Voyez cette excellente planche de photos de phallus de tailles toutes plus impressionnante les unes que les autres. Agrandissez l’image si vous ne me croyez pas et ne prenez pas cet aire pincé : c’est de l’art. Ça fait partie de la manifestation annuelle Rencontres d’Arles et ça se reluque dans les hangars SNCF. Jusqu’au 16 septembre. Le site.
Et si vous avez une petite, rassurez-vous, Mimi Mathy fait toujours partie du trio des préférés des Français. Comme quoi small is also beautiful.

Texte © dominique cozette. Photo d’Arles.

Les nouveaux monologues du vagin

Les bourses mondiales retiennent leur souffle.
Les bourses mondiales déchantent.
La charge de Barak Obama fait plonger les bourses
Malgré Obama les bourses replongent.
Les bourses asiatiques ont cloturé dans le rouge.
Les bourses européennes enregistrent de lourdes pertes.
Les bourses du Moyen-Orient dévissent.
La bourse de Tokyo chute.
La bourse de NY a chuté lourdement.
Les bourses asiatiques subissent un nouveau repli.
Les bourses européennes rebondissent à l’ouverture.
Les bourses dégringolent.

Le vagin dit : Puisque les bourses ne sont vraiment pas fiables, passons aux ovaires !

Textes © journaux + dominique cozette. Dessin © dominique cozette

Méfiez-vous des hommes gentils

C’est marrant, ils sont toujours gentils, les tueurs de masse. Toujours, toujours.
Je ne parle pas des sbires,  tueurs à gages, ceux qui sont payés pour exécuter une commande précise. Ceux-là, photographiés de face et profil avec un numéro sur le buste, ont l’air singulièrement patibulaire. Mais l’éclairage y est pour quelque chose.
Je ne parle pas non plus des officiels, ceux qui sont commandités par divers gouvernements/administrations pour foutre en l’air la vie difficile de quidams ordinaires  au boulot ou sans papiers ou sans poids social. Eux ont l’allure respectable de messieurs se déplaçant sur des banquettes arrière et portant une rosette.
Je ne parle pas encore de ceux qui portent un uniforme et qui marchent au pas. Ceux-là nous défendent, ou en défendent d’autres, ce sont des gens bien, comme vous et moi, des fils de patrie, des défenseurs de droit de l’homme.
Je parle encore moins de ceux qui arborent des ceintures d’explosifs, qui se réclament d’un prophète, ou de ceux qui massacrent les ennemis de causes légitimes, à l’aide de machettes. Tous ceux-là ont un faciès.
Enfin, je ne parle pas non plus d’honorables affairistes, industriels, technocrates qui, pour le bien d’une belle entreprise adoubée par les instances en place, n’hésitent pas à sacrifier quelques vies humaines. Rien d’illégal là-dedans.
Pour finir, je sais, je sais, mais ça tire à sa fin, je parle sûrement de tous ces potentats indispensables à la bonne marche de l’univers, ceux qui fabriquent des armes, ceux qui font de la recherche pour les rendre toujours plus efficaces ou cruelles, ceux qui les vendent, ceux qui les achètent.
Non, je parle de mon voisin, ton voisin, son voisin. Celui qui est si gentil, si discret, si serviable. Celui qui paie bien son loyer, qui range bien sa voiture, qui n’arrive pas en retard au travail. Celui qui n’est pas très causant mais ne rechigne pas à dire bonjour ou au revoir,  à ralentir pour laisser traverser une vieille dame, à freiner pour ne pas écraser un pigeon. Je parle de cet homme dont on ne parle pas car il n’y a rien à en dire, il ne fait jamais d’histoires, ah ! si tout le monde pouvait être comme lui ! Je parle de ce mec qui fomente sa révolution interne, qui crève d’être un obscur, qui ne baise pas celle qu’il voudrait, qui vit petit, qui sait qu’un jour il brûlera tous ces cons, il t’arrosera tout ça d’un tir nourri, il fera sauter ces veaux, il les noiera dans un bain de sang. Un jour, il fera la une de toute la presse, l’ouverture de tous les journaux TV. On parlera de lui encore pendant des siècles.
Des hommes si gentils…  il y en a un à côté de chez moi : il protège les oiseaux, il regarde les étoiles la nuit avec un télescope, il me sourit quand on se croise. Lui ne me tuera pas car, si j’ai bien compris, ces hommes-là ne tuent jamais les voisins. Ouf !

Texte et dessin © dominique cozette

La liste de Bernie avant ses vacances

Comme tout le monde Bernadette Chirac fait des listes. On a retrouvé celle-ci.

– Epilation moustache, seins, maillot.
– Penser à demander à Bachelot le nom de son coiffeur et de son dermato (verrue plantaire)
–  bas à varices fins
– Tailleur  (reprendre toutes mes robes de l’été dernier, cintrer/raccourcir. Elargir pantalons de J.)
– Féliciter DD* pour son poste au gouvernement et remercier Nico
– Faire venir pizzaiolo à Saint Tropez pour le petit*
– Engueuler J.* pour ce qu’il sait (la blonde vulgaire*). Bientôt 5 gages !*
– Chercher un cadeau pour B. Arnault. Mais quoi ????
– Donner les mémoires de J. à Line R. *
– Commander une voiture plus grande et et plus confortable à l’arrière !
– Check-up à l’hôpital Am. avec Drudru.*
– Donner les mémoires de J. à Carla B.
– Inviter François* à une dînette jeudi.
– Décommander François* et Pénélope jeudi
– Interview Jours de France journal pipole* : parler de mes pièces jaunes
– encadrer photos de moi au mariage d’Albert
– Pharmacie : kit habituel (mal de mer, mauvaise haleine, mémoire, dodo, bromure J., ronflements et constipation)
– Reporter réunion LVMH* à octobre
–  SEL DE L’EVEREST !!! .

* DD : David Douillet, passé au gouvernement
Le petit : le fils de sa fille Claude
J : Jacques, son époux
La blonde vulgaire : l’élue de Corrèze avec qui Chirac n’arrête pas de flirter. Il reçoit des gages chaque fois qu’elle le surprend. A 5 gages, il est obligé d’assister aux réunions de bienfaisance de la fondation Claude Pompidou
Line R : Line Renaud, qui fait partie de la bande de Johnny, Laetitia, Muriel Robin…
Elle se fait faire ses check-up à l’hôpital américain avec Drucker
François Fillon, marié à Pénélope. L’autre est François Hollande
Journal people : il s’agit de l’Express.
Elle touche des jetons de présence conséquents chez le roi du luxe
Personne ne pense jamais à lui rapporter son sel rose de la Grande Epicerie, ça l’irrite légèrement.

Texte © dominique cozette.

Entre adultes consentants

Non, je ne vais pas jouer sur le mot consentants, non plus que sur concupiscent. Simplement, je me pose la question du consentement.
Jadis, la femme du monsieur épousé devait se plier quoi qu’il arrive au devoir conjugal : ce terme en dit long sur l’agrément, dans les deux sens du terme, de l’épousée. Ce fut l’époque de la fameuse migraine des femmes.
Et puis vint la libération sexuelle. Et madame découvrit que c’était rudement chouette de prêter son corps à un artiste qui savait en jouer, en jouir. Elle le prêtait d’autant plus volontiers qu’on le lui rendait en meilleur état qu’en celui auquel elle l’avait (aban)donné …
Et puis la nouveauté se tassa. La libération s’accentua, porno à la télé, puis sur le web et découverte d’un autre type de sexualité, tendance lourde, qui fit les beaux jours des blagues et vidéos potaches : l’éjac faciale, la tournante, le gang bang et autres facéties dont je n’ai même pas idée, t’as qu’à voir ! Certaines (beaucoup ?) de nanas n’étaient pas très consentantes, mais si elles ne se pliaient pas à ces blagues ou à ces jeux, elles étaient exclues du groupe, traitées de mal baisées réacs.
En même temps, la lutte contre le sexisme se poursuivait dans les pays anglo-saxons, principalement aux USA où, il y a pas mal d’années,  une sécu fut mise en place pour éviter tout malentendu : le monsieur faisait signer à sa partenaire un papier comme quoi leurs imminentes relations sexuelles étaient librement consenties. C’est d’un romantisme ! Espérons qu’on n’en arrivera jamais là.
Aujourd’hui, le petit monde politico-médiatique fait mine de découvrir que les Français sont machos. Je n’ai plus l’âge d’être harcelée par un employeur, d’être une proie pour un taré encore qu’il n’y a pas d’âge pour avoir les jetons quand on est une femme dans certaines circonstances. Je dis simplement que quand  les dirigeants au sens large se décideront à admettre que les femmes ne sont pas qu’un cul —  ou un pied —  ne sont pas non plus qu’une bonniche/potiche mais qu’elles ont un cerveau adapté  et qu’il serait temps de le mettre au service de tous, donc quand les problèmes de parité seront enfin réglés, les pratiques sexuelles de domination seront forcément moins lourdingues, moins violentes et donc  moins criminelles. CQFD.
Je vous signale en passant que la France est en 46ème position — derrière vous n’imaginez même pas quels pays (voir ici)  — en terme de parité, alors j’aimerais qu’on arrête de dire que ce pays est très respectueux des droits des femmes, merde, quoi  !

Texte et dessin © dominique cozette

Nous sommes tous des présumées victimes

Ça tourne en boucle jusqu’à l’écoeurement, cette sombre affaire. Bien sûr que ça serait mieux s’il était innocent, si la jeune femme avait juste menti et que tout rentrait dans l’ordre. Malheureusement au fil des nouvelles distillées par des canaux variés, il semblerait que tout va se compliquer.
Tout se complique d’ores et déjà pour les Portugais et les Grecs, entre autres, victimes innocentes de l’absence du Grand Régulateur, enfin, bon, c’est ce qu’on dit.
Victimes innocentes aussi, les Français qui, comme moi, se réjouissaient d’assister au pot de départ de Sarkozy. Non que je fusse strauss-khanienne, je n’ai jamais ressenti beaucoup de sympathie pour ce bonhomme. Mais rien que le fait qu’il puisse virer Sarkozy du trône me le rendait acceptable. Bon, tant pis, je me console en pensant — s’il est coupable bien sûr — aux ravages qu’un tel président eût fait dans notre vertueuse république, tellement irréprochable et loin de tout soupçon de harcèlement ! Ouf, on l’a échappé belle…

Texte et dessin © dominique cozette

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