Motivée !

Mes sentiments les plus nets
Mes sentiments les plus nets

Messieurs-dames,
j’ai le grand honneur de vous proposer ma candidature au poste de technicienne de surface privée. Etre embauchée chez vous répond à deux critères prépondérants : premièrement le confort d’un emploi très spécialisé qui requiert une expérience forgée sur dix ans, deuxièmement, le trajet lieu de vie-lieu de travail sans correspondance, ce qui, comme vous ne l’ignorez pas, garde intacte l’énergie que je déploierai à vous servir. Travailler dans votre unité offre une vision attrayante et moderne de ma profession, n’ayant pas eu jusqu’à ce jour, l’occasion de côtoyer l’intimité des politiques. Ma motivation première est de faciliter la vie de personnalités qui, comme vous, ont de la France une très haute idée. Je suis emballée par vos penchants sécuritaires, ce qui tend à prouver que je serai d’une honnêteté maladive. J’ai, bien entendu, quelques desiderata afin de mener à bien mes tâches : je ne fais pas la poussière à laquelle je suis allergique mais j’ai un mastère de brillance P.I.C.E.L (porcelaine, inox, cuivre, évier, lavabo) et j’ai obtenu le Golden Iron (Fer d’Or) en 2006 à Juvisy.
Vous remerciant de la confiance que vous voudrez bien m’accorder, je vous prie de croire, Messieurs-dames, à l’expression de mes sentiments les plus nets. Isadora Duteil.
PS : Etant d’une discrétion totale, je sais recevoir les représentants de la presse pipole comme il se doit, c’est à dire, si vous me permettez, à grands coups de pieds au cul. Néanmoins, je peux laisser filtrer toute information que vous jugerez utile : en ce cas, voyez mon agent.
Texte et dessin © dominiquecozette

Idée de roman.

Vaine écrivaine
Vaine écrivaine

Amandine est écrivaine. Plus vaine qu’écri car elle a beau avoir une plume, comme on dit, elle est incapable de mener une histoire à sa fin. Dès le matin, pourtant, dès que son amant est parti voir les putes (c’est son business, mais de luxe), elle s’installe à une des tables de travail dans l’hôtel particulier qu’il possède aux Invalides. Elle passe déjà beaucoup de temps à choisir sa tenue d’intérieur, elle en possède des centaines. Puis elle doit briefer la cuisinière pour le dîner du soir selon que son mac reçoit des collègues, de la flicaille, des « Bovo » ou des tarifs 250. Il est déjà l’heure de prendre son thé chez Angelina où elle rencontre ses vieilles « grues » de copines puis de faire un tour chez Smith. Enfin, vers les 19 heures, elle ferme son ordi  non sans avoir jeté une idée de roman qu’elle aura eue en traversant la Seine. Idée du jour : Une nuit, LA bombe explose. Plus rien. Plus tard, Dieu nous cherche, ne nous trouve pas et demande à la ronde : Qui m’a piqué mon monde ? Ouais, bof
Texte et dessin © dominiquecozette.

Islandaise 13 en colère

Allez Louilla !
Allez Louilla !

…Comment a t-on pu à ce point négliger la nature pour se laisser embobiner par la Bible ou le Coran ? Comment a t-on pu accepter docilement ce calendrier ridicule de douze mois, avec des mois dont on ne sait même pas s’ils ont 28, 29, 30 ou 31 jours ? Le corps, lui, sait qu’il y a treize mois : les femmes saignent 13 fois par an, il y a treize pleines lunes. Mais le christianisme ne tolère pas le 13. ..en supprimant ce nombre, il s’est imaginé plus fort que la nature. Les gratte-ciel à New York n’ont pas de treizième étage : ça en dit long sur l’influence de la religion sur ce pays !

©Björk dans les Inrocks du 27/3/07
Photo © dominiquecozette

Au programme philo

Une femme très heureuse
Une femme très heureuse

« J’ai souvent envié les femmes parce qu’elles font du tricot ou de la broderie. Leurs yeux suivent quelque chose de réel : cela fait que les images du passé et de l’avenir n’apparaissent vivement que par éclairs ».

©Alain *. Propos sur le bonheur
photo © dominiquecozette

* Il ne s’agit ni d’Alain Bashung,  Chamfort, Juppé, Resnais, Manoukian, Souchon, Delon, Gillot-Pétré, Jêrome, Peyrefitte, Tanner, Robe-Grillet, Jacquet, Minc, Prost, Krivine, Afflelou, Mikli, Corneau, Ducasse, Ayache, Fournier ou Finkielkraut. Ni d’un copain comme cochon ni de mon premier flirt qui s’appelait  Jean-Pierre mais se faisait appeler Didi. Il s’agit d’Emile-Auguste Chartier (1868 1951) dit Alain (pourquoi pas Mimile ou Gugusse ?) qui avait une bien belle idée du fonctionnement du cerveau féminin. En même temps, il ne savait pas tricoter.

L’artiste du post-it

aujourd'hui, le nez
aujourd'hui, le nez

Pietro est un post-it artist. Posture artistique s’il en est mais rien ne viendra altérer sa soif d’unité de format et de support, le vilain petit post-it jaune, par ailleurs bien pratique pour penser bête. Pietro a commencé en gribouillant des fantômes pointus tandis que des clients calamiteux lui donnaient des cotes de tubes, des dimensions de tuyaux et des diamètres de conduits. Quand il a été débarqué pour fautes professionnelles graves (au plus que pluriel), il nous a dit « m’en fous, mon art m’attend ». Sans jeu de mot. Nous lui avons offert des palettes de carnets de post-it jaunes volées aux fournitures. Le mois suivant, il fit son vernissage. Les murs de son appart était entièrement tapissés de son travail intitulé gribouill’it. A dix euros l’exemplaire, il en vendit quatre. Ce qui l’encouragea. Il demanda à post-it de parrainer sa prochaine exhibition. Le scélérat qu’il eut en ligne le lui promit à condition qu’il fasse des « femmes à poil car y a qu’ça qui s’ vend ». Depuis Pietro dessine la femme qu’il aime, petit bout par petit bout, espérant finir l’ensemble avant que chaque post-it ne se dessèche.

texte et dessin : dominiquecozette

caca rente

My sister is richophile
My sister is richophile

Quand j’étais petit, j’entendais parler du Cac 40 à longueur de temps parce que ma grande soeur ne fréquentait que des bourse-écouteurs, des experts financiers et fiscalistes, des investments advisors, des banquiers, des gestionnaires de patrimoines, des traders. Plus quelques moniteurs de ski de Courch. Donc Cac 40 par-ci, Cac 40 par-là, et moi je trouvais que c’était assez sale, leurs affaires car j’entendais caca-rente. En grandissant, j’ai ajusté : allons-y pour CAC 40. Et puis aujourd’hui où je ne suis pas très grand malgré mes 25 balais, je suis revenu à ma version enfantine des sales affaires des amants de ma soeur : caca-rente, c’est bien ce qu’il fallait entendre, c’est bien ce que j’ouis.

Texte et dessin © dominiquecozette

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