Mon corps, mon amour

Oui, j’aime mon corps ! Pour autant, ne croyez pas que tous les matins, je me  goberge, nue, devant ma glace, me félicitant de la joliesse de mon enveloppe charnelle. Ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Je parle du confort que mon corps m’offre grâce à cette incroyable technologie jamais égalée : je veux fermer mes yeux, hop ça ferme, je veux m’assoir, hop ça y est, je veux montrer que je suis contente, hop je souris, je veux nourrir mon esprit, hop je lis le blog de Pierre-Arnaud Gillet (vous aussi, vous pouvez en cliquant ici) etc, vous voyez… En plus, il ne demande pas grand chose pour fonctionner : une purée, une tranche de poisson, un verre de pif. C’est vrai qu’il n’est pas de toute première jeunesse bien que de première main (je suppose !), mais il démarre au quart de tout, il ne cale pas, l’accélérateur ne se coince pas et il ne fait pas d’huile (un peu de graisse peut-être). Une petite révision par-ci par-là remboursée en partie par la garantie, et ça va.
Le corps — que d’aucuns méprisent parce qu’il n’est plus top, qu’il ne suscite plus de concupiscence, que l’allumage est laborieux ou qu’il tire franchement à droite en vieillissant — rend quand même de grands services. Il suffit de lire ou d’entendre ceux qui en sont privés, ou dont une partie manque ou ne fonctionne pas, les mettant à la merci du corps d’une autre personne. Le peu qu’il leur reste, il faut voir comme ils le ménagent, ils le poupougnent, ils l’entretiennent. Eux savent que le corps c’est précieux, quels qu’en soient le modèle et le millésime. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que parfois je suis injuste avec le mien. Et c’est pas gentil, je n’aimerais pas trop qu’il se venge ! … Heu, la chute est molle comme ma fesse au sortir de l’hiver, mais je t’aime, fesse, j’ai besoin de toi, ne me quitte pas …

Texte et dessin © dominiquecozette

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter