Lettre ouverte à Dieu

Cher Dieu,
je vous écris pour vous dire que je ne suis pas contente de vous. Qu’est-ce que vous fabriquez, ces derniers temps ? Vous êtes en train de saccager votre oeuvre et je trouve ça con. On dirait un môme qui saute à pieds joints sur son transformer ou une gamine qui arrache les bras de sa Barbie. Je ne vois pas l’intérêt, franchement.
Vos tremblements de terre, vos éruptions volcaniques, vos tempêtes, vos épidémies, je trouve ça nul et pas très inventif. Le tsunami au moins, je parle d’il y a dix ans, il avait du panache. Attention, je ne dis pas que c’est bien. Simplement, je m’interroge :  Quel plaisir éprouvez-vous à passer votre temps à nous emmerder, et à nous coller des guerres par-dessus le marché, comme si on avait besoin de ça.
Je ne suis pas assez sotte pour attendre une réponse. Quoi qu’il arrive les bigots continueront à vous célébrer, on se demande, parfois. Autre chose, tiens : des gens comme Enrico Macias, par exemple, ou Ariane Massenet, ou Hortefeux, tiens, je pourrais en citer des centaines, Zemour, Hitler bien sûr…pourquoi les avoir créés ? Quel était le brief de départ ? Les papillons, les insectes, les poissons, les fauves, ça je comprends, c’est impressionnant, c’est sublime, c’est varié, c’est créatif, mais franchement, ces gens, hein ? Même moi, c’est vrai, quand je me regarde en sachant que je suis faite à votre image, je ne vous fais pas mes compliments ! Heureusement que je plais à certains.
d’ailleurs, faut que j’y aille, je me marie pour la quatrième fois.  ET J’AIMERAIS QUE VOUS CESSIEZ DE RAPPELER À VOUS MES MARIS CHÉRIS TOUS LES DEUX ANS ! Ça commence à jaser dans les chaumières !
A tout à l’heure à l’église (attention, la prochaine fois, ça sera  le temple ou la mosquée), bien à vous. (Et faites un effort)

Texte et dessin © dominiquecozette

James Hadley Chase, Swiss made !

Dans le bonus DVD de l’excellent Miss Shumway jette un sort, 1995, de Clara Peploe, épouse Bertolucci, j’apprends de la bouche (oui, forcément, d’où d’autre ?) de Patrick Raynal  que  James Hadley Chase, l’auteur du livre éponyme, n’a  jamais mis un pied au Etats-Unis ni au Mexique où se situe l’action de cette histoire abracadabrantesque. Monsieur Chase vivait tranquillement  au pays du chocolat, des comptes secrets, de Guillaume Tell et d’Alain Delon. En Suisse. Extraordinaire, non ? Numéro 16 de la Série Noire, jacquette et couverture cartonnée de rigueur, Miss Shumway jette un sort (Miss Shumway waves a wand) est signé, à l’origine, Raymond Marshall. Un des pseudos de JH Chase lorsqu’il estimait que ce qu’il écrivait n’était pas de la littérature. Duhamel a bizarrement accepté ce roman dans sa collection très fermée, réservée aux  histoires réalistes et logiques, bien qu’il en fût loin puisque son héroïne est une sorte de sorcière capable de transformer un chieur en saucisse et à la faire bouffer par son chien pour avoir la paix. Bon, le chien se met à parler parfois… L’action se situe entre la Californie et le Mexique où la belle miss tombe amoureuse du privé qui la recherche. Elle, c’est Bridget Fonda, très marrante et lui, Russel Cowe, très …cute. Plus une belle américaine (la caisse, jaune, décapotée). Il y a des mygales qui sortent d’une bouche, un oeuf pondu par la miss, des résurrections, deux homos qui se roulent de bien plus beaux patins que ceux de Brokeback Mountain. C’est original, très distrayant, avec de jolies images. C’est tout, juste pour dire que Chase, vraiment, écrivain suisse jamais allé aux USA, moi ça m’en a bouché un sacré coin. Coin-coin !

Texte © dominiquecozette d’après l’entretien de P. Raynal
Dessin © dominiquecozette

Ne pas confondre avec la fête des femmes

26 février 2010 : La cour suprême de Birmanie a confirmé la condamnation du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi à 18 mois supplémentaires d’assignation à résidence…
Fashion week : un petit débardeur brodé de chez Balmain pour 8000 euros…
Entre ces deux infos, la journée internationale de la femme installe ses stands dans une partie des médias du monde. Que va-t-il en sortir ? Que va-t-on nous montrer, nous vendre ? La femme sera-t-elle encore l’avenir de l’homme comme demain on rase gratis ? Mais demain c’est quand ? C’est demain, petit malin ! Mais alors l’avenir… eh bien, l’avenir, c’est le contraire du passé mais c’est pas aujourd’hui. Ni demain la veille. Donc y a encore du boulot avant que par exemple les décideurs du monde soient des femmes (oh fan de pute, parlez pas de malheur !). Qui va piano va sano, ouais, mais faudrait pas non plus que la femme s’endorme sur ses zakis. Moi, c’est fini, j’ai plus besoin de ça, l’avortement, le code du travail, l’allaitement… Mais tout de même, faudrait que ça bouge un peu plus vite, les mecs ! Je ne parle pas de vous qui me faites l’honneur de me lire.
Donc à l’année prochaine ! Il y aura j’espère moins de petites filles excisées, plus de fillettes à l’école dans des pays ingrats, mais moins à travailler comme bêtes de somme dans des grandes villes près de chez nous, et encore moins à se faire enfiler comme des petites perles précieuses dans des pays ensoleillés par des bourrins venus d’ailleurs.

Texte et peinture © dominiquecozette

Boys band des sixties

Quelques tranches de vie de garçons dans les années 60 qui écrivaient des lettres parce que ça se faisait. Parfois, dans les lettres, ils disaient : je t’appellerai lundi vers 18 h. Et on s’arrangeait pour recevoir l’appel, pendant que nos pères chassaient le buffle à coup de lances et que nos mères frottaient les silex pour allumer le feu.

« Merde, chierie de putain de chiasse de saloperie de caca de mes deux et de bonne-sœur enceinte. J’en ai marre mais marre et encore marre bordel. T’as compris, tout me fait chier et me répugne. Il n’y a aucune liberté possible sur ce globe à la con où l’on vit comme des cons car on est des cons. C’est vrai oui ou merde ? » (JEB. St Cloud, 67)

« Ma sœur t’a trouvée extra pour de nombreuses raisons, la première étant la suivante : lorsqu’on te parle, tu écoutes, véritablement concernée et tu réponds ensuite. A notre époque, c’est tellement rare que c’est une qualité fantastique » (JEB. Rouen, 67)

Tu n’es pas expressive ma chérie, tu ne dis jamais rien, je préfère que tu me fasses des reproches, si j’en ai besoin, que de te voir toujours muette, j’ai toujours peur que tu t’ennuies avec moi et c’est très désagréable. (AB. Joinville, 64)

Hier soir, je suis allé écouter Barbara chanter à la fac, et en arrivant une demi-heure après le début, j’ai réussi à entrer sans payer ma place. Ce qui fait que j’ai passé une soirée fort agréable. (JN. Paris, 65)

Je t’envoie toutes les congratulations que j’adresse à Dylan pour ses deux derniers 33 T que j’apprécie en ce moment dans la fumée d’une bonne « cigarette ». Je te les adresse sur un navire à rames longues et rythmées guidé par de grands barbus casqués et poilus. (JR. Londres, 66)

Poème Souvenirs secrets :
La source pleure encore au bas de la prairie
et toujours une enfant en robe rose ou blanche
qu’on chérira demain comme tu es chérie
à la nuit vient l’entendre et vers elle se penche
de tout le chaste élan de son âme attendrie
une enfant aux yeux bleus ainsi que la pervenche
une enfant aux yeux bleus qui s’appelle Domi
(AS. Joinville 1962 ou 3)

Texte collectif. Dessins © dominiquecozette

Un ministère détonant

"Hey, t'as vu, Corinne ? Il a de ces idées, not' Président !"
"Hey, t'as vu ça, Corinne ? Il a de ces idées, not' Président !"

Je me demandais l’autre jour (vous démarrez un roman comme ça et ça va direct poubelle) pourquoi notre bien-aimé Président ( je dis bien-aimé mais pas par moi, vous pensez, et j’ai même mis un pet majuscule, bref, je fais du remplissage) ne créerait pas le… le quoi ???? le Ministère de l’Opposition. Quelle classe ! Ça aurait de la gueule, d’autant que les ministres de l’opposition, ils seraient obligés de jouer leur rôle d’opposant pour bien montrer comme le Président à l’esprit large de rameuter des gens qui ne pensent pas comme lui et qui peuvent le dire. Ils diraient par exemple : je désapprouve totalement la politique sécuritaire du ministre de l’Intérieur, je suis contre la politique de Besson, je regrette que le Président aille dans ce sens etc… Bref, ils l’ouvriraient, contrairement aux UMPistes qui eux, ne peuvent l’ouvrir sans subir des remontrances. Dons les UMPistes seraient irrités que d’autres ministres puissent s’exprimer. Et le Président, ça le ferait marrer car il aime bien foutre la merde, faut le reconnaître.
Le seul problème, c’est de recruter les vrais opposants. Parce que les faux opposants, c’est facile. Ils sont d’ailleurs dans l’Ouverture, d’autres se pressent à la porte pour les nouvelles inscriptions de la saison prochaine. Mais les vrais ? Ils ne pourraient pas, ils diraient, non mais, pas de ça Coco, moi dans un gouvernement sarkozyste ??? Non mais ça va pas !!! Puis finalement, ils iraient quand même parce que s’il faut attendre la Saint Glinglin pour avoir son macaron sur le pare-brise, sa pension à vie et ses trépidantes anecdotes de vrai politicien vues de l’intérieur (sans i majuscule, je parle du dedans), hé ben, bref. Oui, monsieur le Président, vous n’allez pas être déçu par ma détermination à vous contrer, blabla… (sourire ironique du Président).
Vous allez me dire : elle est idiote ton idée. Ça servirait à quoi, ce ministère de l’opposition ? Qu’est-ce qu’il ferait, le Président, quand un opposant lui dirait « je ne suis pas d’accord avec telle mesure » ? Hé bien, il répondrait : « c’est normal puisque vous êtes dans mon opposition, ça prouve bien que ma mesure va satisfaire mes électeurs ! ». Ainsi, il enfoncerait le clou du bien-fondé de sa politique.
(Note : je viens de m’inscrire à Sciences Pauvres « section enseignement par courriel », c’est chouette la politique,  et on peut vraiment y exercer sa créativité !)

Texte et dessin © dominiquecozette

Des patrons qui en ont

Selon une étude qui sera publiée en avril dans la revue du CNRS “Travail, genre et sociétés” : les entreprises du CAC 40 qui ont plus de 35% de cadres féminins ont connu une croissance de chiffre d’affaires de 23,54%, contre 14,61% dans les sociétés qui ont moins de 35% de femmes cadres. Cette croissance  s’accompagne d’une productivité sur cinq ans supérieure de 33,88% aux autres entreprises, et de créations d’emplois plus nombreuses (18,08% contre 7, 36%). Attendez !!! Je n’écris pas ce blog à la gloire des femmes ! Laissez-moi finir !

Parmi les explications avancées et indéniables (vivier de talents élargi, comportement différent des femmes face aux risques…),  il y en a une, et de taille, qu’on oublie : la mentalité de leurs patrons. Des patrons capables de filer le pouvoir à de nombreuses femmes, ce sont des mecs qui en ont, qui n’ont pas peur que les femmes piquent leur job, qui les placent sans barguigner à des postes de responsabilités, qui les écoutent, qui respectent leur talent et leurs compétences. Des patrons à l’esprit ouvert, quoi. Donc des gagneurs. CQFD

Texte et dessin © dominiquecozette

Le paradis des riches fraudeurs.

Vous me direz, en France, les riches n’ont pas trop à se faire de soucis entre la mollesse à débusquer leurs évasions fiscales et la quasi absence de sanction. Eh bien il y a peut-être mieux et c’est la porte à côté, en Allemagne, figurez-vous, dont notre dirigeant s’est entiché de la sienne. Comme  je ne suis pas trop l’économie internationale, je pensais qu’Allemagne = rigueur, ordre, règlement-règlement !!! Eh bien non ! Pas du tout ! Il y a aussi  l’évasion fiscale, pas de raison !, qu’on estime à plus de 300 milliards d’euros ! Impunie. Bon, ça peut changer vaguement. Le ministre des finances de Merkel s’est fait tirer l’oreille pour acheter le DVD contenant les informations sur ces comptes. Il a récupéré 170 millions. Une paille ! Mais un début de menace car les riches commenceraient à pétocher et viendraient se signaler au fisc. Bon.

Ce même ministère rechigne aussi à faire son travail pour évaluer les gros comptes : pratiquement aucun  contribuable très riche ne paie les 42% correspondant à l’imposition maximale. Les 450 ménages les plus aisés ne versent que 34% de leurs revenus. Là-dedans ne sont pas pris en compte (ni payés)  les revenus du capital  (pourquoi s’emmerder avec ça !)  ni les revenus locatifs (alors que plus de la moitié des Allemands sont locataires). Non,  l’Etat n’est pas très curieux sur la situation financière des ménages aisés. En voici une autre preuve : il a commandé une étude sur la pauvreté et la richesse : 216 pages sont consacrés aux pauvres et 10 seulement aux  riches. Vous me direz que c’est parce que les défavorisés l’intéressent beaucoup plus. C’est exact ! Mais pour une raison bizarre : figurez-vous que leurs maigres ressources  sont épluchées au centime près ! Au centime près ! Alors que les fonctionnaires ne disposent que  de trois heures et demie pour vérifier la déclaration d’une grosse légume ! Sachant qu’elle débouche sur un rappel moyen de 135 000 €. Bof, 135 000 petits euros, c’est une paille par rapport aux monstrueux centimes que les pauvres pourraient  carotter. Salauds de pauvres ! Tous des voleurs et des menteurs, des profiteurs de système et d’aides sociales, non mais je te vais les mater moi !

Texte © dominiquecozette d’après un article de Daniel Haufler (Berliner Zeitung) dans Courrier International récent.
Dessin qui n’est pas Merkel mais on dirait que ça serait sa soeur en 1985 © dominiquecozette

PS : Article sur ce sujet dans Libé d’hier qui passe le traitement réservé aux salauds de pauvres sous silence.

Pourquoi le temps passe de plus en plus vite

C’est la une de Science et Vie de février. Oui, pourquoi ?  Voici donc la réponse à ce problème que déplorent les retraités et autres quinquas précocement retirés des affaires. Cette enquête très poussée sur 14 pages blindées de colonnes de texte en corps 8, de graphiques et schémas, confirme les deux hypothèses subodorées : 1/ le temps passe plus vite pour les vieux/vieilles* parce que les durées de temps représentent une partie de plus en plus ténue de leur temps déjà vécu, ou 2/ comme il arrive moins de choses aux vieux/vieilles*, les années se ressemblent et défilent sans que rien de saillant ne vienne les ralentir**. Bon, bah finalement c’est à la fois ça et à la fois beaucoup plus compliqué. Comme je ne veux pas vous laisser le bec dans l’eau, je vais vous exposer ma théorie.
Théorie Cozette du Temps*** : Si notre senior (ou seniorette) sorti du monde du travail trouve que le temps passe plus vite, c’est parce qu’il se donne beaucoup plus de tâches qu’on ne lui en a donné au boulot. Et notre babyboomer, consciencieux, en pleine forme (toutes les études le disent), veut aller plus vite que la musique car il s’agit de sa vie, de ses activités personnelles, de ses objectifs privés, donc d’une importance primordiale. Ranger le grenier, par exemple, il estime que ça lui prendra une semaine (« et encore, je compte large »  fanfaronne-t-il). Or, dans ce grenier se trouvent toutes sortes de documents/photos  qu’il va éplucher entre deux coups de facebook, une sortie journaux/pain, un popo tranquille en lisant Science et Vie etc… En fait, il va mettre deux semaines à liquider cette tâche (sans compter les îlots de résistance à traiter ultérieurement), retardant d’autant l’érection d’une étagère à chaussures (même estimation erronée car à Leroy Merlin il va s’éparpiller dans tous les rayons, faisant de nouveaux projets pour une vie plus éco-responsable…).
De fil en aiguille, nos seniors (ou seniorettes) actifs vont trouver que les journées sont plus courtes qu’avant puisqu’elles ne leur suffisent plus. Avant, ils n’avaient pas vraiment de raisons de s’avancer dans leur boulot donc le temps était parfaitement calibré. (Et je ne parle pas de la paperasserie, les coups de fil administratifs et autres obligations privées hautement chronophages qu’ ils faisaient au boulot)
* je dis vieux/vieilles, hein, vous n’allez pas vous vexer. Si vous trouvez que le temps passe trop vite, c’est que vous êtes vieux. De même que si vous trouvez que la musique joue trop fort, c’est que … bravo, vous n’êtes pas sourd.
** Pas forcément vrai mais ça fait plaisir aux quarantenaires responsables de ces études de penser qu’il ne peut rien arriver d’important à leurs vieux parents sauf glisser en pente douce vers la sortie de secours.
*** soit TCT, en abrégé, que je développe en détail dans le prochain ouvrage que je rédigerai lorsque j’aurai du temps.

Texte et dessin © dominiquecozette

Je veux du bonheur, je vire à droite

UMPéattitude
UMPéattitude

C’est décidé, je vais prendre ma carte à l’UMP. Ça va choquer beaucoup d’amis, ça va en rassurer d’autres, mais si je fais ça, c’est purement égoïste. En effet, être à gauche est très inconfortable de nos jours, rien ne va, peu d’espoir de changement, bonjour tristesse. Tandis qu’à droite !!! Le paradis ! Je ne vous dis que ça (pour ceux qui ne connaissent pas, bien entendu). A droite, on est optimiste car on peut s’appuyer sur un président qui s’occupe de tout, avec toutes ces personnes fort sympathiques autour de lui qui approuvent tout ce qu’il fait. Ça stresse moins, quand il y a harmonie.
Donc à droite, le chômage est en baisse constante. Rien que ça, ça met de bonne humeur. A droite, y a plus de racaille, finis les petits malfrats, les violences conjugales et les maladies (vous avez vu avec quelle efficacité la grippe A a été renvoyée hors de chez nous, comme ces étrangers sans papiers qui viennent piquer nos allocs). D’ailleurs, dans les villes de droite, y a pas de tags sur les murs et pas de jeunes à capuches, ils ont tout compris les jeunes à droite, ils s’habillent proprement, parlent sans accent banlieue et trouvent du travail, sont moins cons que les jeunes que j’ai dans ma ville à gauche. Re-donc quand on est à droite, on est plus confiant parce qu’on est la Majorité. La Majoritén c’est l’UMP. Si vous tapez UMP sur Google, vous tombez dessus, c’est le premier site de la page, cliquez -> UMP.org.. Le sous-titre dit : »ce vous cherchez (sic), au moment où vous en avez besoin ». Et les rubriques sont assez… prometteuses : annonces personnelles adultes, Pamela Anderson nue, éjaculation faciale, Sarkozy… Notez, quand on est une femme, c’est moins alléchant, mais enfin, on se dit que décidément, pour un mouvement de droite dont on attend qu’il soit un peu réac, il est vraiment décomplexé,  il a bien brisé tous les tabous.
Normalement,  je devrais déménager dans une commune de droite pour être dans cette belle communauté de gens insouciants et heureux mais je me suis renseignée, ils ne font pas beaucoup pour la culture, c’est peut-être un détail pour vous mais  pour moi ça veut dire beaucoup :  dire adieu à mes trois théâtres, ma super médiathèque, mes petites salles de concert, mes ateliers dessin, modèles vivants, gravure, sculpture etc, mon ciné-club qui programme à longueur d’année des super films en VO. Donc je reste dans ma ville de gauche, triste et pessimiste. En même temps, c’est pas écrit là que je suis devenue UMP, hein ? Mon bonheur, ça ne regarde que moi (en plus,  je continuerai à voter à gauche pour que ma commune reste sympa, qui le saura ?). Ah, que la vie est belle !

Texte et dessin © dominiquecozette

PS : En commençant ce texte, je ne savais pas que j’allais tomber sur ce site UMP un peu spécial… Ce sont les surprises du direct !

Allez les verts caca d’oie !

« Il existe deux conceptions du développement durable. Celle symbolisée par Nicolas Hulot se résume à « polluer un peu moins pour pouvoir polluer plus longtemps » : elle a le gros inconvénient de diluer les responsabilités. L’autre  conception est incarnée par la présidente du Medef Laurence Parisot, qui affirme que si un peu de croissance pollue, beaucoup dépollue; ou par Claude Allègre qui appelle à passer d’une écologie dénonciatrice et culpabilisatrice à une écologie réparatrice. Cette nouvelle écologie veut adapter la planète aux besoins du productivisme en étendant le champ de la marchandisation à la nature grâce à la monnaie carbone. Ce capitalisme vert tend à réhabiliter le monde de l’entreprise et celui de la technoscience, au moment où l’on commençait à les montrer sérieusement du doigt. Les firmes capitalistes ne sont plus les acteurs de l’effondrement écologique mais les nouveaux chevaliers verts. Merci Yann Artus-Bertrand et toutes les ONG financées pas les firmes ! »

Texte © Paul Ariès  (in Les Inrockuptibles) Dessin © dominiquecozette (ce n’est pas le portrait de Paul Ariès mais ça lui ressemble un peu).
Paul Ariès, militant écologiste, est rédacteur au Journal de la Décroissance et directeur du journal Le Sarkophage. Il fut l’un des organisateurs du contre-Grenelle de l’environnement à Lyon, le 6 octobre 2007. Il a publié plusieurs ouvrages dont Apprendre à faire le vide : pour en finir avec le » toujours plus ».

Bonus du Libé du jour « Il ests possible de reconnaître un secteur polluant à son nombre de publicités faussement écologiques. Plus l’activité est polluante, plus les indistriels ont recours à l’écoblanchiment ! » Stephen Kerckhove, délégué général de l’association Agir pour l’Environnement.

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