Les prédateurs, des milliardaires qui nous pillent

Le livre de Denis Robert et Catherine Le Gall s’appelle Les prédateurs, sous titré des milliardaires contre les états. L’idée de ce livre est venue d’une interrogation le jour de l’élection de Sarkozy : que faisaient Albert Frère (belge) et Paul Desmarais (canadien), les deux seuls milliardaires étrangers, au Fouquet’s avec nos prédateurs bien de chez nous (enfin, qui habitent souvent ailleurs) ?
Denis Robert est un journaliste  bien connu pour son infatigable lutte contre les chambres de compensation de Clearstream (ou machine à blanchir l’argent sales des états) et d’autres affaires. Et Catherine Le Gall est journaliste spécialisée dans les dérives de la finance.
Ensemble, ils ont tiré un fil pour aboutir à une énorme machination montée par ces deux affairistes, partis de rien, dont le but a toujours été de dépouiller les états de leurs plus beaux fleurons. Ils visaient, entre autre, le rachat de Gaz de France, aujourd’hui Engie, par le biais des actions qu’ils possédaient dans le groupe Suez, groupe belge agonisant et criblé de dettes. Avec la complicité de politiques sur lesquels ils ont misés (Sarkozy avant son élection a passé du temps chez Desmarais. Il lui lui a donné la Légion d’honneur ainsi qu’à sa femme et à Frère…)
Ce qui a aussi titillé nos deux enquêteurs c’est : pourquoi la Caisse des Dépôts et Consignations a racheté la chaîne de hamburgers belge Quick, pour une somme astronomique, alors que cette banque a une vocation sociale, qu’elle détient l’argent des petits épargnants, des mises sous tutelles …? Qu’est-ce qu’une banque comme ça va faire d’une chaîne de resto qui ne vaut pas grand chose ? C’est en enquêtant à ce sujet qu’ils apprennent que les deux larrons ont mis au point une méthode pour obliger les états à fabriquer du cash qu’ils pourront empocher, mais que c’est nous à la fin, le peuple, qui par notre travail ou nos privations, serons obligés de rembourses ensuite. Denis Robert ajoute  et montre —  que c’est à cause d’eux que les pauvres aujourd’hui ont froid car les milliardaires , depuis leur acquisition de GDF en 2007, ont multiplié par deux le prix de l’électricité.
Cette même méthode va permettre à Frère et Desmarais de s’enrichir au Brésil grâce à Petrobras. Et, en Afrique, avec une mine qui ne vaut rien achetée une fortune inimaginable par Areva : deux milliards de plus value ! Un record planétaire ! Selon un imbroglio tellement bien fichu que c’est un véritable piège dont les acquéreurs (ou leurs successeurs) ne peuvent plus sortir.
L’affaire Petrobras, devenue le scandale de la corruption, a entraîné la chute de Dilma Rousseff, rien que ça, plus l’emprisonnement de Lula. En Belgique, l’affaire Quick est toujours en instruction (les deux milliardaires sont morts depuis, leurs héritiers se dépatouilleront). En Suisse, il y a eu des emprisonnements et de lourdes amendes.
En France, rien. Les affaires ont été noyées dans la masse, étouffées, plus ou moins censurées. Ça vous étonne ?
Denis Robert écrit qu’après tout, les milliardaires finalement font leur boulot de prédation. Mais là où ça ne va pas, c’est dans les dysfonctionnements (consentis) des pouvoirs publics, les états, les politiques, Bercy, la justice… complices de cette gabegie d’argent public qui ruine nos sociétés, nos services publics, nos pouvoirs d’achat.
Pour Robert et Le Gall, ce furent trois ans de boulot acharné semé de difficultés énormes, de mers d’opacité, de refus de renseigner et, surtout, de montages délirants, de sous-sociétés écrans tellement emmêlées et complexes que c’en était pratiquement incompréhensible. Mais ils ont fini par décrypter la méthode.
Entre parenthèses, Frère, qui racheta les ciments Lafarge, oui ceux-là, qui financèrent entre autres DAESH, a été obligé d’ouvrir un fond d’indemnisation pour crime contre l’humanité. A part ça, avec tous leurs investissements juteux dans les plus grandes multinationales, ils sont pour longtemps à l’abri du besoin.
Bourré de détails, un peu complexe pour quelqu’un comme moi qui n’y connais rien au monde de la banque, le livre est assez costaud. Je vous conseille de regarder quelques interviews avant.
Denis Robert en parle sur Youtube, notamment lors d’une super interview d’octobre 2018 de Le Media qui aurait pu justifier le soulèvement des Gilets Jaunes. Mais c’était juste avant. C’est passionnant et c’est ici.

Les prédateurs
, des milliardaires contre les états. par Catherine Le Gall et Denis Robert, 2018 aux éditions du Cherche-Midi. 300 pages, 21 €

Texte  © dominique cozette

Au Rapport, Denis !

Les rapports humains est le titre du dernier livre, un « roman », écrit par Denis Robert. Je mets roman entre guillemets car il ne s’agit pas d’un roman au sens classique. Il s’agit d’un récit fait de phrases, de notes si on veut, de réflexions sur ce qu’il vit, ce qu’il pense, ce qu’il refuse, ce qu’il aime, ce qui le rend triste, ce qui le met en colère, ce qui l’attire, ce qui le fait rêver, ce qui le fait boire, ce qui le fait courir, ce qui le fait braire, ce qui l’émeut, ce qui l’use, ce qui le motive. Ce qui le fait écrire. Récupéré sur facebook, le post qui raconte comment est né ce livre :
« J’étais emmerdé parce que je n’avais pas été à la hauteur (de sa promesse d’écrire). J’avais passé mon été empêtré dans des problèmes de tondeuse à gazon en panne, de locations en Bretagne, de mère à l’hosto, d’enquêtes à finir, de fric qui ne rentrait pas, d’engueulades avec ma femme, de prises de tête avec mon fils, de sollicitations diverses et variées, de désengagement politique, de rapports humains, de fin du monde. Pas une ligne, donc. Et un peu de culpabilité à n’avoir pas su choisir entre l’écriture et la vie. Je lui ai donc envoyé (à son éditeur) un sms plein d’humour (car je suis un mec très drôle) pour lui raconter mon existence palpitante. SMS qui se terminait par ces mots : « Les rapports humains ». Je voulais signifier par cette chute que les rapports humains m’empêchaient d’écrire car ils occupaient mon temps et me pompaient une énergie de dingue. Bernard (l’éditeur), en adepte de Carver (Raymond, le minimaliste) a dû me répondre une phrase du genre : « Tu le tiens ». Et c’est parti. Sur les chapeaux de roue. Ce SMS allait sauver mon âme et mon été finissant. SMS. Save My Soul. D’août 2016 à avril 2017 (en plus de tout le reste) je n’ai fait qu’écrire jour et nuit, m’arrêtant le dimanche à 19h27 pour boire une bière fraîche à l’ombre du catalpa pour réattaquer le lundi à l’aube au saut du lit. J’ai suivi une horloge interne très particulière, mu par cette idée simplissime : « si je m’emmerde, le lecteur va roupiller ». Et ce projet politique d’une portée universelle : sortir du brouillard. »
Denis Robert entretient des rapports très affectifs avec ses éditeurs. Au début, c’était Jean-Marc Roberts, celui que tous ses écrivain(e)s n’ont cessé de pleurer quand le cancer le leur a arraché, puis maintenant, c’est Bernard (Barrault).
Donc voici un livre très original, comme écrit d’une traite, sans chapitres, avec un blanc entre chaque phrase, et quelques paragraphes. Il s’y étale, s’y rétame, se cherche et moi je me demande si ce qu’il raconte est véridique car il y parle de choses intimes comme de sa femme qui n’en peut plus et le quitte, la maîtresse qui lui colle aux basques, les tentations diverses. Il ne se gêne pas non plus pour cracher sur certaines institutions, des journalistes, des politiques… C’est cash. Il consacre un passage (un peu long pour moi) à la finance, son fond de commerce, et particulièrement au VIX, indice de volatilité des marchés financiers, ça ne m’a pas trop interpellée. Contrairement à d’autres de ses préoccupations comme l’intelligence artificielle ou les robots, plus abordables. Parfois, il va se servir un verre et, chaque fois, il termine la bouteille. Il picole sec. Alors il va courir pour éliminer. Et puis il raconte son pote Pacôme à tête d’Arabe — il l’est à demi — qui provoque inévitablement des contrôles policiers et maintes fouilles de voiture sur leurs trajets. Il parle aussi beaucoup de son fils, le petit dernier, et de foot dont ils sont fans. Impossible d’énumérer les sujets abordés dans ce livre mais si vous aimez le personnage, vous apprécierez. Sinon, je ne sais pas, c’est expérimental, nouveau, intéressant de toute façon. A voir.

Sur ce lien, Denis Robert parle de son livre.

Les rapports humains de Denis Robert, 2017 aux éditions Julliard. 278 pages, 19 €.

Texte © dominique Cozette

Pour les mohicans, le cow-boy s'appelle Val.

Denis Robert est un de mes héros préférés. Son courage dans sa lutte contre Clearstream qu’il a fini par gagner après 10 ans de misères, saisies, pressions, mensonges, procès etc… m’a bluffée. Et ses livres, je les déguste.
Voici le dernier, un récit, Mohicans. C’est quoi ça ? Les derniers des Mohicans de l’épopée Hara-Kiri/ Charlie. Un jour, Denis Robert s’est pris de nostalgie en constatant que les jeunes journalistes ne savaient pas qui était Cavanna, au pire le confondaient avec Kavannagh, l’humoriste canadien.  Ignoraient  que l’auteur des Ritals, avec son pote Choron, avait créé l’organe de presse le plus subversif, le plus fort de notre (de ma) génération. Aucun journal ne ressemble à ce qu’a été le journal bête et méchant — interdit plusieurs fois —  aucun dessinateur de presse aujourd’hui ne peut dénier l’influence de cette bande de purs farfelus plus ou moins anars dans leur inspiration.
Moi qui ai connu la naissance de cette feuille jubilatoire, à la quelle je n’ai pas toujours adhéré car il faut bien dire que l’humour potache ou misogyne n’est pas ma tasse, ça me désole tout autant.
C’est ça, la nostalgie de Denis Robert, affligé par ce qu’est devenue cette entreprise qui a toujours   défendu bel et ongles la liberté d’expression, puis dévastée par des imposteurs, des vautours, des charognard (c’est moi qui dis ça, pas Denis Robert), des gens sans vergogne qui ont sucé le sang de ces créateurs de génie pour ensuite écraser leur coquille vide. Ces gens qui, à force de faire le tour des plateaux télé ont fini par s’approprier ce qui a été créé, alors qu’ils n’étaient même pas nés. Ces arrivistes, petits marquis, suceurs de potentats pour devenir potentats.
Denis Robert, qui a réalisé un film sur Cavanna juste avant sa mort trouve ça injuste. Cavanna, super écrivain, bricoleur de génie, gentil géant gaulois,  et Choron, un peu plus filou, un peu plus marlou, qui s’est sabré tout seul, escroqués par des profiteurs !!! Comme ça arrive tout le temps, notez. Parce qu’ils sont des poètes, qu’ils ont l’esprit ailleurs que dans la raie du porte-monnaie, parce qu’en signant des papiers à la con, ils font confiance à un avocat qui se prétend leur ami. Et qui joue double jeu.
Denis Robert est un écrivain de confiance. Il cite ses sources, il explique pourquoi, il raconte par le menu, il donne des liens pour qu’on puisse vérifier. C’est un journaliste de fond. C’est pourquoi son livre est passionnant. C’est pourquoi celui qui se sera élevé sur les cadavres des moribonds, en se faisant un pognon fou, terriblement obscène (ah, mais bien sûr, pas illégal…), on ne peut pas lui pardonner. Pourtant, c’était un comique à ses débuts. Un drôle. Beaucoup moins drôle lorsqu’il a pris la tête du journal (un patron assez pourri, avec sa garde-chiourme, ses interdictions, ses humiliations qui a viré Siné, ne l’oublions pas). Et encore moins drôle lorsqu’il a dirigé France Inter. Et vous savez quoi ? C’est Cabu, le gentil, qui a fait rentrer ce loup dans la bergerie.
Denis Robert n’aura jamais réussi à comprendre comment le gentil Cabu (et bien d’autres) a pu se rallier aveuglément à Val contre ses amis. Et pourquoi tous (à part Charb et Riss qui étaient actionnaires) lui ont laissé la plus grosse part du gâteau.
Et surtout pourquoi  Cavanna s’est laissé faire, ne gagnant plus que des nèfles, une maigre pitance limite charité en se faisant tondre (il touchait 0,44% sur les ventes contre 60% pour Val. Cherchez l’horreur).
Val vient de sortir aussi un bouquin sur Charlie. A votre avis, qui, de Denis Robert ou de Philippe Val voit-on tourner en boucle sur les plateaux ?
A la fin de l’article en lien ici 6 minutes de radio avec d’une côté Denis Robert et de l’autre Philippe Val.

Texte © dominique cozette.

Mohicans de Denis Robert aux éditions Julliard. 2015. 303 pages, 19,50 €

Vue imprenable sur la folie du monde

Ce titre du dernier livre de Denis Robert est en fait son concept. Denis Robert est journaliste. Etait. Denis Robert est cinéaste. Denis Robert est artiste. Denis Robert est écrivain. Denis Robert est un poor lonesome justicier, un David contre un Goliath invincible, phagocyteur de nos petites vies. Denis Robert est un humaniste. Son humanité suinte dans son livre, de partout. Quand il rend visite à ses potes, ses proches. Quand il empoigne la menue main de Woody, son gamin, qu’il essaie d’armer contre l’amertume du futur.
Denis Robert est un type bien, enthousiaste et désabusé, fatigué et courageux, respectueux des autres mais impitoyable envers les voraces. Tous ceux qui ne pensent qu’à briser les systèmes pour leur propre profit. Et il sait de quoi il parle. Il s’est attaqué un jour au scandale Clearstream, cette chambre de compensation d’où fuit tout l’argent des états. Notre argent. Dix ans de lutte contre cette gigantesque pieuvre quasi mafieuse adoubée de nos gouvernements, soixante procès qu’il a tous — tous — gagnés au nez des plus puissants cabinets d’avocats à lui opposés, leur rouerie, leurs soutiens, malgré les innombrables saisies consécutives aux énormités de ses frais de justice, malgré l’usure, la lassitude et aussi l’aquoibonisme, car finalement rien n’a changé… Mais ce n’est pas le sujet de ce livre. C’est juste pour dire que cet homme est un héros moderne même si ça risque de ne pas lui plaire, un type intègre, sérieux et simple.
Voir cette interview récente de 45 mn où il parle de liberté d’expression, de protection des sources, des difficultés à divulguer certaines informations face aux puissants de mieux en mieux armés pour bâillonner les gêneurs…
Donc, le livre ! Le livre ! Le livre !
Le livre, c’est comme si vous connaissiez déjà  Denis Robert — c’est mon cas — que vous aviez lu la plupart ou tous ses livres, vu ses films, ses tableaux à base de listings de banque, sorte de street art à l’arraché. Bref, vous y entrez comme chez un ami. Il vous offre un coup, une assiette et une chambre. Et vous découvrez sa Moselle, sa Lorraine bien cabossée. Pourtant, il a choisi de rester dans ce no man’s land dévasté par le libéralisme et les promesses non tenues,  plaqué par les espoirs et les envies,  les usines, les industries, le charbon, le textile. Privé de poumons, quoi. Y a plus rien. Pas grand chose. Mais il y est attaché. Il vous en parle comme d’un écrin où se développent des sortes de vies difficiles et précieuses, leurs amitiés, leurs systèmes D, leurs entraides pour s’en sortir. Sachant qu’on ne s’en sortira pas.
Il en parle comme Jim Harrison et Brautigan parlent de leur Montana, il raconte ces petites existences avec des phrases douces et incisives comme dans les nouvelles de Carver.
Son récit, road-movie épique, nous trimballe dans ces communes aux destructions massives qui se terminent en ange, Florange, Gandrange, Rodange, Hayange, dans ces bassins houillers moribonds et ces hauts-fourneaux froids, ces villages où l’état a consenti des retraites dorées aux chômeurs de 47 ans qui ne savent que faire de tout ce temps sans objet. On boit beaucoup par-là, comme par hasard.
En chemin, il nous entretient sur le devenir du monde — il est placé pour en savoir plus que nous — la voracité des prédateurs, l’impuissance des petits. Sa rencontre avec Hollande à l’époque où la finance était son ennemie, la vanité des luttes menées, en France comme aux Etats-Unis, contre la toxicité des banques qui continuent à prospérer à qui mieux-mieux sans que rien de mal ne leur arrive. Et l’argent de la drogue, la folie financière, les paradis fiscaux. Du bien trash, quoi.
Et puis, il nous installe dans son bureau où il essaie d’écrire son roman, pas ce livre, non, un vrai roman. Ça ne sera pas encore pour cette fois. Il nous fait revivre des histoires de la région où tout le monde se connaît, ou se tait, comme celle du petit Grégory, ou encore celle d’un maire  maintes fois réélu — il vient de mourir — qui a fait de sa ville sinistrée un parc d’attractions, riche, au plein emploi et agréable à vivre. Car il y aussi du bon, à l’écouter parler.
Ce livre est bourré d’anecdotes, de rencontres, de personnages. La politique, l’économie, le foot, le journalisme sont passés à sa moulinette.
C’est fort, attachant, prenant, passionnant.
Un jour, j’ai rencontré Denis Robert à la Galerie W (aux Abbesses) où il expose. J’adore ses tableaux. Il était seul, moi aussi. Je ne pouvais pas ne pas lui parler. Ça s’est soldé par un calamiteux j’aime-beaucoup-ce-que-vous-faites, ce genre, et un autographe sur un livre.  🙁  Il n’empêche, j’aime vraiment ce qu’il fait !

Vue imprenable sur la folie du monde par Denis Robert, aux éditions les Arènes. Octobre 2013. 280 pages, 21 euros.

Texte © dominique cozette

Fessebouqueries #49

Vos mots de la semaine. Peu de people sauf Tron, si on peut appeler ça ainsi…

– OVH : Moi : »C’est quoi ce que tu regardes là? Ca a l’air aussi chiant que Thalassa. »
Mon Mari : »C’est Thalassa. » Rideau.
– OVH : Sarko vire Lauvergeon : ils n’avaient pas d’atomes crochus.
– CP : Création d’une plage non-fumeur à La Ciotat. A ce rythme on connaîtra bientôt les fumoirs non-fumeur. Bande de tarés (je précise que je n’ai jamais fumé).
– AR : j’ai croisé le futur qui marchait d’un pas robotique, c’est un grand jeune type obèse chaussé d’une paire d’autotamponneuses, avec un pantacourt très large et des écouteurs sur les oreilles …
– CW : Entre le départ d’Anne Lauvergeon et les T shirts Petit Bateau, les féministes me semblent se tromper de combat, à l’heure où les plannings familiaux disparaissent, où l’égalité salariale est à l’état d’utopie, où les crèches sont inaccessibles, où la violence (physique, morale) faite aux filles et aux femmes est en plein bloom…
– AO : « parce que parfois t’as juste envie d’écrire par envie d’écrire et pas forcément par envie d’être lu… »
– SG : Combien de très belles histoires, de supers plans cul, combien de succès professionnels, d’échecs mémorables, d’expériences scientifiques audacieuses, de performances artistiques ratées, combien de jolis petits bébés sont nés de l’expression « Oh et puis merde » ?
– CR : Décidément, l’actualité me conforte régulièrement dans l’idée qu’il vaut mieux éviter le jogging…
– JPCM : Ya des gens qui pensent que je ne poke jamais le premier soir, ils ont raison
– GC : Un client propriétaire d’un vrai site de rencontre me propose de lui faire une pub alléchante et tres pro pour une diffusion web. Donc je dois faire la conception (le job d’une agence de publicité ou de communication), la production, la réalisation, le casting, etc, tarif : 300 euro! Plus, la publicité de mon nom sur une de ses bannières pub. Mrd! Et c’est pas – OVH : La vieillesse, moi je dis, c’est quand on enlève son soutif et que les seins dégringolent sur vos pieds. Et pis c’est tout.
– EL : Tu sais que t’es noir quand à la Poste on te demande « c’est pour quel pays », alors que tu veux juste envoyer une lettre à Créteil….
– CV : Que deviendrait-on sans l’analyse de Nadine Morano… L’ultraviolence (je cite) chez les jeunes, c’est la faute aux dessins animés de maintenant…
– JPT : Exceptionnellement, Georges Tron n’a pas été menotté, mais petonné.
– AR : vestiges de la nuit de la musique : deux bouchons d’oreille rose fluo sur le pavé mouillé
– AB : Une fois de plus! C’est fou comme la doyenne de l’humanité meurt souvent.
– OVH : Constamment au régime, je n’ai pas perdu un gramme depuis un an, je fais un procès à qui Dukan ou Pépito?
– JPCM : Le fils à Jo, Omar m’a tuer, … y a pas de correcteurs dans le Cinéma ?
– OM : Ce qui est chouette avec le 17ème, c’est que pour la fête de la musique, on est assez tranquille.(pour la fête tout court d’ailleurs…)
– EL : Je crois que je préfère encore les émissions de CO2 aux émissions de TF1…
– MC : Mon employeur actuel sait que je le quitte, mon futur ne sait pas trop où j’arrive, avec un peu de chance et d’incompétence je peux me réincarner en emploi fictif.
– CD : Je dois être la seule abrutie à avoir acheté une fringue la veille des soldes…. C’est pour ça que j’ai eu un accueil digne d’une Reine à la caisse … je me disais aussi !
– CG : est tombée nez à queue avec un exhibitionniste. Le chic type me voyant dégainer mon appareil photo s’est mis à m’insulter.
 »-Voyons monsieur, c’est déplacé.. »
– DC : Dès que j’entends parler Boutin, je sors ma burqa !
– MC : lit dans le Canard: « 69% des sympathisants UMP croient que le clitoris est un fromage grec ».
– EL A tellement la patate qu’elle pourrait faire une tartiflette!!!
– EL : Au fond, dans le journalisme, il n’y a que les appareils photos et les caméras qui soient totalement objectifs.
– DB Toujours fasciné par l’incroyable lenteur du service dans un wagon bar. C est du slow fast food un concept incroyablement novateur que nous envie le monde entier.
– AV , quand j’étais jeune, on vivait moins vieux et on comprenait pas trop le mot « enculer »…
– MC : Jeannie Longo encore championne de france, c’est fou, un peu comme si Michel Drucker était toujours animateur télé.
– CR : Pendant que Cannes célèbre ce qui se fait de mieux en matière de pub, nous on se tape le pire sur les écrans…
– AVl , nous avions des portes automatiques, des escalators, des ascenseurs, des connexions internets et des mobiles comme seules richesses… Des choses sur lesquelles nous ne discutions pas le coût, ni la perte de pouvoir d’achat consacrés à l’inutile…
– DR* : Il ne faut pas les imaginer assis sur leur tas d’or à contempler le ciel. Un dominant inactif est un dominé en puissance. Entre eux, pas d’organisation rigide ni d’idéologie commune. Plutôt la constitution d’une zone protégée aux contours brumeux que réunit ce triple acte de foi : se reconnaître, se préserver et prospérer.
– DR : La classe des dominants est composée de gens fortunés de toutes nationalités, des héritiers, des vendeurs d’armes, d’avions, de drogue ou de pétrole, des banquiers. Les dominants sont d’abord de très discrets trafiquants d’influence.
– DR : La nomination de Mario Draghi à la tête de la BCE est une arnaque de plus. Il était à la tête de Goldman Sachs Europe et donc en partie responsable de la galère des subprimes. JC Trichet lui était en tête de pont sur le scandale du Crédit Lyonnais. Une caste. Casta, en portugais. La race.
– GC : De nos jours lorsqu’un homme ouvre la portière d’une voiture à une femme, c’est que soit l’auto est neuve, soit que la femme est neuve… ouaf ouaf !

* NB : les 3 DR de l fin sont les initiales de Denis Robert, le journaliste qui s’est si bien battu contre Clearstream et a fini par gagné ses procès. En matière de banque et de trafic d’influence, il est  bien placé pour en parler.

Dessin © dominique cozette

Fessebouqueries #29

– HAD : Mort de rire…saillie dans un bistrot du marché Saint Pierre
-Dis ça lui fait quel âge à ta mère
-J’en sais rien je l’ai toujours vue à la maison!!!
– DB : Ce que je peux détester les gens qui mettent en statut: en route vers les Seychelles. Je trouve ça d’une vulgarité.
– JPT : Un ménage à Troyes est toujours moins intéressant qu’une partouze à Sète…
– DM : Moubarak Porte bien son nom : c’est pas un gringalet! C’est un peu le Mohamed Ali de la politique arabe. Si ce gars la te colle une baffe, tu te retrouves au Liban…
– PG : Ne comprend rien à l’équilibre pileux et capillaire chez l’homme. Pourquoi le fait de perdre ses cheveux fait pousser les poils du nez d’une façon inversement proportionnelle et parallèlement le fait de perdre ses poils du cul ça fait pousser les poils à l’intérieur des oreilles et que tout ça, couplé avec une barbe de 5 jours soigneusement entretenue finisse par boucher l’évacuation du bac de la douche….
– MC : La femme qui m’a mis au monde m’a offert un livre sur la place des femmes dans l’histoire, 410 pages et pas une seule recette.
– CA : j’ai un dîner de cons ce soir…quelqu’un a les coordonnées persos de Mireille Mathieu?…
– FDS  : 400 m a 19h30 à pied pour aller dîner j’avais super froid , 11H15 même chemin et là j’ai eu honte d’avoir froid : 6 tentes Quechua sur le trajet , en plein 17eme ..
– JPT : La différence entre les handballeurs et les footeux, c’est celle entre une équipe de mecs et une bande de branleurs. Signé : un spécialiste.
– HB : Tunise, Egypte, Yemen,… Facebook serait-il le nouveau telephone Arabe?
– EL : Pourquoi les stars mettent des lunettes de soleil hors de prix pour passer incognito alors qu’un simple sac en papier enfilé sur la tête serait bien plus efficace et plus rigolo ?
– JT a essayé le destop mais rien n’y fait, envisage de déménager
– CG : Plus fort que de nous faire avaler des couleuvres ! MAM, la Machine à Avaler des Mangoustes.
– DB : Non, je ne suis pas hypocondriaque mais en me touchant le pectoral droit j ai senti une boule. J ai eu un moment d’ angoisse terrible. Finalement, une analyse approfondie a révélé une mousse de casque audio qui s était glissée sous mon pull.
– PG : Putain !!!! mon iPhone est devenu frigide !!!! j’ai beau lui titiller l’écran, macache boneau !!!! Rien Nichts nada niente nothing…. Il va falloir que je m’achète une « saucisse coréenne » si je veux le faire réagir… Saloperie de machine !!!! je vais te changer pour une plus jeune, un 4 par exemple….!!! et après on ve dire, « Oui les mecs sont tous les mêmes etc…etc… » T’as qu’à marcher salope !!!!
– EVV : « An eye for an eye and a tooth for a tooth and the world will be blind and toothless. » (M. Gandhi)
– CP ira jusqu’au bout dans son solitaire et courageux combat contre les pinces en plastique dans les cheveux.
– DB : Le soleil vient pas de se lever et j emmerde l ami Ricoré.
– JPT : Tous ces gens qui s’enthousiasment pour la révolution en Egypte ferait bien de compter le nombre de femmes parmi les manifestants : ça les ramènerait à une analyse plus raisonnable de la réalité. Autant que je sache, on parle des Frères musulmans, pas des Soeurs. Cela ne vous inquiète pas, les filles ?
– PG : Putain de bordel à cul de merde, y’en a encore deux, (Des copains pourtant, et que j’aime bien en plus) qui m’ont fait chier sur la chanson française…. Ils savent bien qu’il ne fait pas me lancer là-dessus…. la CHANSON FRANÇAISE C’EST DE LA MERDE EN BARRE !!!!et j’ai raison!!!!! ne me faites plus chier sur ce truc…
– OVH : Mes chers compatriotes, j’ai décidé de dissoudre Nicolas Sarkozy.
– TE pense qu’elle aimerait bien étrangler les mec avec qui elle a fait deux enfants grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !
– JPCM : La caissière (à propos de la carte Monop) – Vous êtes fidèle ? Le client – Ah non, absolument pas.

BONUS :  Denis Robert, qui a combattu Clearstream (et ses puissants blanchisseurs d’argent sale) avec un courage sans nom :
–  (hier) Je donnerai des nouvelles plus détaillées plus tard mais la Cour de cassation a rendu ses trois arrêts définitifs aujourd’hui. Dix ans de bataille pour une victoire. Clearstream battu à plate couture. Mon enquête est jugée sérieuse, utile et dans l’intérêt général. Mes condamnations sont annulés et ils doivent m’indemniser. Je suis content.
(aujourd’hui) Bonjour et merci de ces alertes. La dépêche AFP sur laquelle s’appuient les articles de presse est truffée d’inexactitudes. Ce n’est pas un mais trois jugements qui accablent Clearstream et me « blanchissent » comme ils disent. Clearstream est condamnée à une amende de 9000 euros et surtout à me verser des dommages dont le montant sera …fixé par la Cour d’Appel de Lyon. Toute mon enquête est entièrement validée. Les jugements sont définitifs et sans recours pour la multinationale. La jurisprudence de la cour européenne des droits de l’homme fait foi, les jugements consacrent le droit à l’information comme une vertu cardinale. Il souligne que j’ai fait œuvre d’utilité publique en révélant l’existence et le fonctionnement trouble de Clearstream. Je vais publier un texte plus précis dans la journée. C’est une incroyable et formidable victoire pour le journalisme. Et pour moi. J’ai pu mener ce combat et poursuivre à son terme cette longue procédure grâce au milliers de gens qui ont participé à mon comité. C’est à eux que je pense ainsi qu’au 500 journalistes qui ont envoyé leur carte de presse en soutien. ça fait vraiment plaisir. Mille mercis.

Image © dominiquecozette

Calamity banks de Denis Robert

Vilain banquier !

« Les banques sont le fleuron du capitalisme. Elles sont aussi les sociétés les plus incontrôlables. L’un ne va pas sans l’autre. Toutes ces banques au hit parade de Forbes ont ouvert des milliers de comptes dans tous les paradis fiscaux de la planète. D’un côté, on vante leur sérieux et leur stratégie. D’un autre, on les laisse défiscaliser à tout va. Les journaux n’évoquent jamais ce double jeu. Les journaux ne parlent jamais de leur pouvoir mais se lamentent sur leur sort en cas de faillite ou de krach. Les banques sont de très gros annonceurs. De plus en plus de médias appartiennent ou sont gérés par des pools bancaires. Les banques sont à l’origine et à la conclusion de tout ce qui fait la vie économique et financière de nos sociétés. Elles sont intouchables. Elles sont utilisées comme façade légale et porte d’entrée par le crime organisé dans nos sociétés. Je me suis intéressé à elles parce que j’ai compris qu’elles étaient une des clés du système de contrôle et d’appauvrissement de nos sociétés.
La banque, l’argent ne lui coûte rien.
Elle le fabrique et le revend. Le cash, c’est pour la galerie ou les distributeurs automatiques. 99% des masses monétaires qui circulent dans le monde sont virtuelles. Cette monnaie est investie en actions et en obligations. Puis, pour une part considérable, cachée dans des paradis lointains. Les banques savent y aller. Elles peuvent y libérer leur rapacité. La seule différence entre une banque et une autre réside dans sa communication. L’image qu’elle donne au monde. En vitrine, elles minaudent. Dans l’arrière-cuisine, elles sortent les griffes et les couteaux. (…)
Les batailles sont terribles en coulisses. BNP a croqué Paribas. Citigroup a dévoré la banque d’investissement de Schrodres. Deutsche Bank et Dredner Bank ont muté. HSBC a englouti le Crédit commercial de France …(…) Après avoir digéré, elles continuent leur business qui consiste à s’engraisser sur le dos des Etats. Et donc à faire les poches des habitants de ces Etats. »

© Denis Robert. Une affaire personnelle (Flammarion 2008)
Dessin © dominiquecozette

PS : Pas de billet demain : allez voir le bordel du vendredi de Pag Clic here => Blog de Pierre Arnaud Gillet. Oui, je sais, je n’ai pas encore inscrit mes liens sur ce blog, ce n’est pas sympa, mais ça va se faire, promis !

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