Les spécialistes en pandémie nous conseillent de lutter contre la transmission du virus H1N1 : enfilez des préservatifs sur vos doigts avant de sortir.
Texte et dessin © dominiquecozette
Le blog de Dominique Cozette
Les spécialistes en pandémie nous conseillent de lutter contre la transmission du virus H1N1 : enfilez des préservatifs sur vos doigts avant de sortir.
Texte et dessin © dominiquecozette
Edmond n’a pas d’enfant. Du moins d’enfant avec lequel être attentionné. Les dernières nouvelles de son fils Pablo date d’une dizaine de mois et concernent son incarcération à vie pour viols et tortures multiples sur diverses « espèces vivantes ». Donc Edmond n’a aucune raison de se soucier de l’avenir de la planète. mettez-vous à sa place : son futur concerne à tout casser les 40 prochaines années, qu’est-ce qu’il va se faire chier à réduire la durée de ses douches, se priver de sa grosse vieille Américaine super toxique, éteindre au lieu de laisser sur veille, acheter les produits verts qui de toute façon sont moches, chers et moyennement verts à fabriquer ou à éliminer, trier ses saletés, renoncer à voyager loin ! Non, bien sûr, il va pas se faire chier, mais ce qui le fait chier, c’est que sa bad attitude ne fait pratiquement pas de différence avec ceux qui bossent à réduire leur empreinte. C’est pas qu’il est parano mais il y a de quoi se demander qui c’est qui se fout de la gueule du monde, merde quoi. Et le voilà qui se rebelle, qui devient grossier et hors sujet. Par exemple, aujourd’hui, en pleine pandémie, il a glavioté. Demain, il pissera sans soulever la lunette, après-demain il laissera tourner le moteur en allant chercher son pressing. Edmond est un gros et sale con mais nous, on s’en fout car il habite Lima, Equateur, là où tout pourrit.
Dessin et texte © dominiquecozette
« Nous vivons dans une dictature soft. Notre liberté est une illusion. Dieu est mort. Nous n’avons plus de grande guerre européenne. La démocratie est devenue une plaisanterie. Les politiciens sont des techniciens corrompus qui gouvernent nos pays comme s’ils manageaient une grande entreprise. La seule chose qui nous reste : le consumérisme. Le danger serait de nous en lasser, car au-delà du consumérisme, il ne nous reste plus rien ! »
J.G. BALLARD. Millenium people
Photo © dominiquecozette
Messieurs-dames,
j’ai le grand honneur de vous proposer ma candidature au poste de technicienne de surface privée. Etre embauchée chez vous répond à deux critères prépondérants : premièrement le confort d’un emploi très spécialisé qui requiert une expérience forgée sur dix ans, deuxièmement, le trajet lieu de vie-lieu de travail sans correspondance, ce qui, comme vous ne l’ignorez pas, garde intacte l’énergie que je déploierai à vous servir. Travailler dans votre unité offre une vision attrayante et moderne de ma profession, n’ayant pas eu jusqu’à ce jour, l’occasion de côtoyer l’intimité des politiques. Ma motivation première est de faciliter la vie de personnalités qui, comme vous, ont de la France une très haute idée. Je suis emballée par vos penchants sécuritaires, ce qui tend à prouver que je serai d’une honnêteté maladive. J’ai, bien entendu, quelques desiderata afin de mener à bien mes tâches : je ne fais pas la poussière à laquelle je suis allergique mais j’ai un mastère de brillance P.I.C.E.L (porcelaine, inox, cuivre, évier, lavabo) et j’ai obtenu le Golden Iron (Fer d’Or) en 2006 à Juvisy.
Vous remerciant de la confiance que vous voudrez bien m’accorder, je vous prie de croire, Messieurs-dames, à l’expression de mes sentiments les plus nets. Isadora Duteil.
PS : Etant d’une discrétion totale, je sais recevoir les représentants de la presse pipole comme il se doit, c’est à dire, si vous me permettez, à grands coups de pieds au cul. Néanmoins, je peux laisser filtrer toute information que vous jugerez utile : en ce cas, voyez mon agent.
Texte et dessin © dominiquecozette
Amandine est écrivaine. Plus vaine qu’écri car elle a beau avoir une plume, comme on dit, elle est incapable de mener une histoire à sa fin. Dès le matin, pourtant, dès que son amant est parti voir les putes (c’est son business, mais de luxe), elle s’installe à une des tables de travail dans l’hôtel particulier qu’il possède aux Invalides. Elle passe déjà beaucoup de temps à choisir sa tenue d’intérieur, elle en possède des centaines. Puis elle doit briefer la cuisinière pour le dîner du soir selon que son mac reçoit des collègues, de la flicaille, des « Bovo » ou des tarifs 250. Il est déjà l’heure de prendre son thé chez Angelina où elle rencontre ses vieilles « grues » de copines puis de faire un tour chez Smith. Enfin, vers les 19 heures, elle ferme son ordi non sans avoir jeté une idée de roman qu’elle aura eue en traversant la Seine. Idée du jour : Une nuit, LA bombe explose. Plus rien. Plus tard, Dieu nous cherche, ne nous trouve pas et demande à la ronde : Qui m’a piqué mon monde ? Ouais, bof
Texte et dessin © dominiquecozette.
…Comment a t-on pu à ce point négliger la nature pour se laisser embobiner par la Bible ou le Coran ? Comment a t-on pu accepter docilement ce calendrier ridicule de douze mois, avec des mois dont on ne sait même pas s’ils ont 28, 29, 30 ou 31 jours ? Le corps, lui, sait qu’il y a treize mois : les femmes saignent 13 fois par an, il y a treize pleines lunes. Mais le christianisme ne tolère pas le 13. ..en supprimant ce nombre, il s’est imaginé plus fort que la nature. Les gratte-ciel à New York n’ont pas de treizième étage : ça en dit long sur l’influence de la religion sur ce pays !
©Björk dans les Inrocks du 27/3/07
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« J’ai souvent envié les femmes parce qu’elles font du tricot ou de la broderie. Leurs yeux suivent quelque chose de réel : cela fait que les images du passé et de l’avenir n’apparaissent vivement que par éclairs ».
©Alain *. Propos sur le bonheur
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* Il ne s’agit ni d’Alain Bashung, Chamfort, Juppé, Resnais, Manoukian, Souchon, Delon, Gillot-Pétré, Jêrome, Peyrefitte, Tanner, Robe-Grillet, Jacquet, Minc, Prost, Krivine, Afflelou, Mikli, Corneau, Ducasse, Ayache, Fournier ou Finkielkraut. Ni d’un copain comme cochon ni de mon premier flirt qui s’appelait Jean-Pierre mais se faisait appeler Didi. Il s’agit d’Emile-Auguste Chartier (1868 1951) dit Alain (pourquoi pas Mimile ou Gugusse ?) qui avait une bien belle idée du fonctionnement du cerveau féminin. En même temps, il ne savait pas tricoter.
Pietro est un post-it artist. Posture artistique s’il en est mais rien ne viendra altérer sa soif d’unité de format et de support, le vilain petit post-it jaune, par ailleurs bien pratique pour penser bête. Pietro a commencé en gribouillant des fantômes pointus tandis que des clients calamiteux lui donnaient des cotes de tubes, des dimensions de tuyaux et des diamètres de conduits. Quand il a été débarqué pour fautes professionnelles graves (au plus que pluriel), il nous a dit « m’en fous, mon art m’attend ». Sans jeu de mot. Nous lui avons offert des palettes de carnets de post-it jaunes volées aux fournitures. Le mois suivant, il fit son vernissage. Les murs de son appart était entièrement tapissés de son travail intitulé gribouill’it. A dix euros l’exemplaire, il en vendit quatre. Ce qui l’encouragea. Il demanda à post-it de parrainer sa prochaine exhibition. Le scélérat qu’il eut en ligne le lui promit à condition qu’il fasse des « femmes à poil car y a qu’ça qui s’ vend ». Depuis Pietro dessine la femme qu’il aime, petit bout par petit bout, espérant finir l’ensemble avant que chaque post-it ne se dessèche.
texte et dessin : dominiquecozette
Quand j’étais petit, j’entendais parler du Cac 40 à longueur de temps parce que ma grande soeur ne fréquentait que des bourse-écouteurs, des experts financiers et fiscalistes, des investments advisors, des banquiers, des gestionnaires de patrimoines, des traders. Plus quelques moniteurs de ski de Courch. Donc Cac 40 par-ci, Cac 40 par-là, et moi je trouvais que c’était assez sale, leurs affaires car j’entendais caca-rente. En grandissant, j’ai ajusté : allons-y pour CAC 40. Et puis aujourd’hui où je ne suis pas très grand malgré mes 25 balais, je suis revenu à ma version enfantine des sales affaires des amants de ma soeur : caca-rente, c’est bien ce qu’il fallait entendre, c’est bien ce que j’ouis.
Texte et dessin © dominiquecozette