Blue Bay Palace

Blue Bay Palace est le deuxième roman de Natachah Appanah— qui vient de recevoir, je vous le rappelle, le prix Femina 2025 pour La nuit au cœur.
Blue Bay Palace se passe au bout de l’île Maurice dans une société traditionnelle où on ne mélange pas les classes sociales.
Maya a dix-neuf ans, elle habite une maison pauvre dans un quartier assez pourri quand elle tombe amoureuse de Dave qui lui, est issu d’une classe supérieure. Son père possède de vastes cultures de canne à sucre et des hôtels de tourisme dont le Blue Bay Palace, où travaille le père de Maya. Dave est lui aussi follement amoureux de cette splendide jeune femme et leur relation taboue est vue d’un bon œil par le père de Maya qui souhaite un riche mariage pour sa fille.
Hélas, le père de Dave a d’autres ambitions et somme son fils d’épouser enfin une femme de sa caste, riche qu’il va choisir sur photo. Dave n’ose pas en parler à Maya mais bien sûr, elle l’apprend et devient folle de rage. L’intruse, paresseuse, qui ne pense qu’à claquer du fric en bijoux et saris prestigieux, elle l’appelle la salope et rêve de la tuer d’un coup de hache. Cette haine malsaine transforme l’héroïne en un être de violence insupportable pour laquelle on éprouve peu d’empathie.
C’est un très petit livre, moins de cent pages, terriblement bien écrit, avec un vocabulaire très incisif, très puissant aussi bien quand elle évoque l’amour que la haine. On sent poindre la grande écrivaine qu’elle deviendra.

Blue Bay Palace de Natachah Appanah, 2004 aux éditions Continents noirs de Gallimard, 94 pages, 12 €

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #719

C’est quand même dingue ! Il nous aura fait iech pendant des années et le voilà qui revient avec son «livre » (?) torché par l’IA sur sa petite punition de rien dans un lieu protégé. On va le voir faire le tour des plateaux — les journaleux ne vont rien nous épargner— de plus il va faire ses signatures dans toute la France avec sa caisse et ses chauffeurs qu’on a l’obligation de lui payer. Nan mais des fois, quel pays ! Et quelle sera notre surprise quand on découvrira son torchon au pied du sapin parce qu’un pote plein d’un humour chelou nous aura fait une bonne blague. C’est même pas du papier bible, on ne pourra pas essuyer nos prouts de foie gras avec ses prouts d’idées. Quel gâchis. A part ça, l’autre cata, çui du petit bonhomme en mousse, trace sa route en se prenant pour Coluche. En même temps, si ça peut enlever des voix au RN… Ne désespérons pas si vite, trinquons plutôt, dear friends, au beaujolpif si vous le sentez, chacun sa m…et donc tchin tchin !

  • NMB : « Et pour chaque pré-commande de mon livre « Journal d’un prisonnier », une yaourtière est offerte ».
  • GL : Le Journal d’un prisonnier. J’eusse préféré Les Mémoires d’un yaourt.
  • DC : Sarkozy sort Le Journal d’un prisonnier chez Fayard. J’espère qu’il va nous renseigner sur la texture de ses selles.
  • BOR : En parallèle à la sortie du livre de Sarkozy « Le journal d’un prisonnier », Carla Bruni sort son nouvel album « 3 semaines de solitude » !!!
  • MA : Le Journal d’un prisonnier. Trop hâte de lire le tome 2.
  • SF : Ce livre existe, il va sortir en librairie et des gens vont l’acheter. Fin de la blague.
  • MA : On n’y comprend rien, c’est écrit en yaourt.
  • NP : Une adaptation est déjà prévue sur Netflix, avec Passe Partout dans le rôle de Sarkozy.
  • DP : L’année dernière j’ai loué une barque 3 heures sur le marais poitevin, j’hésite à écrire un livre « Le journal d’un marin ».
  • GL : Le livre de Marine Tondelier intitulé « Demain, si tout va bien » s’est vendu à moins de 200 exemplaires. Parce qu’il ne fallait pas sacrifier plus d’un arbre.
  • GL : Xavier Bertrand a vendu 207 exemplaires de son livre « Rien n’est jamais écrit » en un mois. Rien n’est jamais vendu non plus.
  • PO : Enfin une bonne nouvelle : Shein assure que ses produits vendus en France ne seront pas fabriqués par des enfants chinois mais par des enfants français.
  • SF : « Budget 2026: « Je n’arrive plus à trouver les mots pour rassurer les Français », déclare Sandrine Rousseau ». Pourquoi chercher les mots quand il suffit de fermer sa gueule pour faire plaisir à tout le monde ?
  • NMB : J’ai dégivré mon pare-brise avec le Beaujolais nouveau, maintenant je file chez Carglass pour colmater tous les trous.
  • AR : Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social de la ville de Paris, à propos de Bernard Kouchner : – Un tiers-mondiste, deux tiers mondain.
  • CC : En gros les médias d’extrême-droite demandent à Souchon de fermer sa gueule et de se contenter de chanter parce qu’il ne connaît rien à la politique. Et puis ils ouvrent en grand leurs antennes à Patrick Sébastien.
  • PA : Les gens qui nous prennent le melon l’été sont les mêmes que ceux qui nous prennent le chou l’hiver. C’est bien, ils respectent les saisons.
  • RR : Comme je ne veux pas mourir bête et inculte, j’ai mangé des raviolis au tofu. Finalement, mieux vaut mourir bête et inculte.
  • JM : La bonne nouvelle avec la sortie de prison de Sarko c’est qu’il va pouvoir reprendre ses activités normales comme se rendre au tribunal.
  • GL : d’ici 2027, il y a plus de chance d’avoir une guerre avec la Russie que des élections libres et l’abrogation de la réforme des retraites.
  • NP : Vous connaissez la différence entre Mozart et Gims ? Le silence qui suit du Mozart c’est encore du Mozart, alors que le silence qui suit un morceau de Gims c’est un moment d’intense soulagement.
  • TV : – Alain Souchon a écrit « Foule sentimentale » – Patrick Sébastien a écrit « La quéquette à Raoul ». Difficile de choisir entre les deux.
  • NP : Je ne sais pas ce qui m’atterre le plus : – le fait que Sarkozy ait l’indécence d’écrire un livre sur ses 20 jours en prison dans le quartier VIP de la Santé pour faire pleurer sur son sort. – Ou le fait que des gens vont acheter ce livre.
  • RR : Entre les invitations en familles recomposées, les horaires des messes de minuit, les allergiques aux huîtres, on a décidé de fêter Noël le 24 avril.
  • SJR : je crois que les politiciens français ne mesurent pas la chance qu’ils ont de vivre dans un pays aussi patient avec eux.
  • HS : Ventes en ligne : des poupées géronto-pornographiques découvertes sur un site de boomers.

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Je suis né du diable

Je n’avais encore rien lu de Jean-Christophe Grangé mais son histoire, bien réelle, et aussi celle de ses parents évoquée à la Grande Librairie m’a scotchée et j’ai voulu en savoir plus.
Je suis né du diable porte bien son titre car on apprend dès le début de l’émission que lorsqu’il avait deux ans, son père avec deux complices ont tenté d’enterrer sa femme vivante. Elle s’est tellement débattu et a tellement crié qu’elle a évité cette terrible mort.
Cette cruauté n’est pas apparue tout de suite. Au contraire Robert Grangé, séduisant, de bonne famille, classe, a su faire la cour à la jeune Michèle, jolie femme, et l’entourlouper. Mais elle tombe enceinte et bien que Robert s’en déclare heureux, il commence à la maltraiter, la forcer à faire la tournée des bars de nuit, à boire de l’alcool puis à se droguer de médicaments. Les violences physiques suivent mais Michèle, naïve, espère que tout s’arrangera quand naîtra l’enfant.
Au contraire. L’enfant est un petit avorton prématuré abîmé par les forceps et une plaie infectée au visage. Le cauchemar ne s’arrêtera plus même si les grands parents maternels décident de prendre en charge ce jeune enfant si mal en point. Grâce à ce flot d’amour, Jean-Christophe va s’épanouir après d’une grand-mère formidable. Michèle, elle, reste fragile car son mari continue à la harceler n’importe où, n’importe quand. Elle ne se sent en sécurité nulle part, Il continue à lui pourrir la vie. Il réussit à la faire interner pour folie, la privant de son fils et de sa mère.
Ce Robert est en fait un raté, raté de la médecine qu’il ne réussit pas à faire. Mais il est gâté par son père, pourri par son fric, il n’a pas besoin de travailler et passe sa courte vie à festoyer, se bourrer la tronche et séduire les jeunes filles.
Michèle trouvera quand même, bien plus tard, une forme de bonheur après une longue période passée dans des banlieues hideuses où l’enfant se meurt d’ennui pour cause de pauvreté.
Grangé ne veut garder aucun souvenir de ce père si violent, aucun stigmate mais étrangement, dans ses romans policiers qui connurent tous le succès, il y met toujours un horrible père responsable du malheur des autres.
La deuxième partie de l’ouvrage nous livre la vie difficile de Grangé qui, devenu un homme, souffre de ne pouvoir établir de lien avec les femmes et faire l’amour. Il en crève à petit feu. Parallèlement, il fait des boulots d’écriture sans intérêt. Puis un jour, grâce à une jeune femme, sa vie prend une bonne tournure. Il se marie, fait des enfants puis trouve enfin la voie vers la littérature via les reportages lointains avec des photographes casse-cou, grands sujets vendus dans les meilleurs revues.

Je suis né du diable de Jean-Christophe Grangé, 2025 aux éditions Albin Michel. 336 pages, 21,90 €

Texte © dominique cozette


Les Fessebouqueries #718

Trois présidents de la république dans notre actualité crèvent l’actu : l’ancien qui croupit dans une geôle à se gaver de yaourts car il ne sait rien cuisiner, qui craint que les cuistots crachent dans sa soupe. L’actuel qui « lâche le manche » (sic) heu, quel manche ? ben celui de la politique française, banane, et qui fait le tour du monde dans son beau navion, à jouer du batucada au Brésil et tripoter les nénés de quelques indigènes ravies, si, si. Et puis le prochain qui semble être le plus neuneu de tous, élevé sous les bras de sa matrone Marine et qui écrit des bouK1 auxquels il ne comprend rien. On a aussi le gros Gégé qui devient apoplectique quand on menace sa chère petite buvette de ne plus servir de piquette, on a aussi une poupée et toutes sortes d’autres trucs peu catholiques venus de Chine mais rassurons-nous, ce matin le dirlo de Shein a affirmé que ça y est, tout ce qui arrive en France est clean. En deux jour, hop, c’est réglé, fini ces deux satanés vernis à ongle qui foutaient un sacré bordel dans notre belle économie immaculée. Bref, tutti va bene alors tchin-tchin dear friends !

  • GL : On a appris cette semaine que Nicolas Sarkozy ne sait pas se faire cuire un œuf. Mais sait-il ouvrir lui-même son yaourt ?
  • GL : Régime yaourt. J’espère que, dans son courrier abondant, le Président reçoit le catalogue des 3 Petits Suisses.
  • MN : En France des enfants dorment dans la rue mais certains préfèrent donner à une racaille déjà multimillionnaire… On s’en sortira jamais.
  • AV : Donc les joyaux de la Couronne ont été dérobés au Louvre par un dénommé Doudou Cross Bitume. Rien ne nous sera épargné.
  • DM : « Sur la politique nationale, je lâche le manche », a balancé Emmanuel Macron à des proches. « Je vais essayer de mettre le même bordel à l’international, il me reste un an et demi, c’est possible, je suis le Mozart du bordel ».
  • FDV : J’ai envie de faire un jeu de mots avec tenir le manche …. Mais on me le reprocherait, c’est certain.
  • BCN : Emmanuel Macron quitte Brigitte ?
  • PE : Trouve navrant qu’à l’heure où les gens ont de plus en plus de mal à se loger, l’Académie Goncourt récompense une maison vide.
  • RR : Cette nuit j’ai rêvé que j’allais au ciné avec Manuel Valls. Ça va trop loin les effets hormonaux de la ménopause.
  • SA : Je trouve ça complètement déplacé de comparer Jordan Bardella à Hitler qui, lui, écrivait seul.
  • NMB : Une méthode simple et pas chère pour sécuriser le Louvre : coller des autocollants « ouverture facile » sur toutes les fenêtres et vitrines. Vu que ça ne marche pas pour les paquets de gruyère, ça devrait régler le problème.
  • BM : Immense déception sur CNEWS : le meurtrier d’ Oléron est juste un bon Français de souche, triste alcoolo ! Même pas musulman, même pas militant LFI ! C’est a vous dégoûter.
  • OB : Je rappelle à tous les jeunes qui se plaignent de se faire chier le dimanche qu’à notre époque, on n’avait pas Internet mais Jacques Martin.
  • SA : « Zohran Mamdani élu maire de New-York ». Un nom qui vient d’ailleurs, un projet pour les classes populaires. Si seulement on pouvait vivre ça à Paris avec Rachida Dati !
  • AB : Coucou mon Gérard Larcher. Bravo pour ton coup de gueule ! Les hausses d’impôts : OUI. Le serrage de ceinture : OUI. La confiscation de l’épargne : OUI. La captation des héritages : OUI. Mais fermer la buvette du Sénat, là ca va beaucoup trop loin. Trop c’est trop. Soutien mon Gégé !
  • SF : ALERTE INFO : LFI organise une manifestation à République ce soir à 18h pour imposer à Shein de voiler le visage des poupées en vente sur son site.
  • AS : J’ai l’impression qu’en France, les poupées sont mieux protégées que les enfants…
  • LS : Ils ont fait plus en trois jours pour retrouver des poupées Shein qu’en trente ans pour retrouver les enfants qui disparaissent par centaines.
  • CC : Les ministres contrôlent des colis Shein et tombent sur du vernis « non conforme ». Si les ministres étaient aussi regardant concernant les poulets et œufs Ukrainiens, les eaux contaminées de Nestlé, le bœuf d’Amérique du sud, les lentilles aux pesticides canadiennes… le budget de la sécurité sociale serait excédentaire.
  • NMB : Aucune création de numéro vert depuis deux ans. Une preuve supplémentaire que la Macronie arrive en fin de parcours
  • CC : « Ça suffit les propositions démagogiques ! Interdisez l’alcool à l’Assemblée nationale et c’est 10% de la viticulture française qui meurt. Si vous y ajouter le Sénat, c’est 42% de la filière que vous tuez. »
  • KD : Faut-il interdire l’alcool à l’Assemblée Nationale ? En attendant, ils boivent, et c’est la France qui trinque !
  • CA : En plein débat budgétaire, on a envoyé tout le putain de gouvernement et l’ensemble de la hiérarchie de Bercy ouvrir 200 000 colis et soupeser vernis à ongles et crèmes à la rose. C’est même plus Groland, on est bien au-delà, dans l’infini stellaire…
  • CM : Gérard Larcher défend son droit sacré à l’apéro : « J’en ai assez de ces prohibitions, de ces interdictions… » En clair : le pays s’endette de 310 milliards, mais ne touchez surtout pas à sa buvette. Larcher veut pouvoir bouffer et picoler tranquille, c’est une question d’État.
  • ZF : A force de fouiller les colis Shein, on va peut-être retrouver les bijoux du Louvre.
    JF : Le but de Sarkozy est de nous faire une Patrick Balkanyte : ne manger que des yaourts pour perdre 20 kilos et apitoyer les juges afin de le laisser sortir pour s’empiffrer de foie gras et de caviar à Noël pour trinquer. Sans doute pas à la mémoire des morts du DC 10.
  • NP : « Vous n’avez rien à craindre de l’arrivée du RN au pouvoir » affirme Jordan Bardella. Il manque la fin de la phrase : « Si vous êtes un homme cis blanc catholique de droite avec de la thune. Les autres, par contre, vous allez morfler. »
  • GL : Mercosur. Prononcer comme Macron sourd.
  • GV : Donc on se bat contre Shein pour ne pas importer de la « merde » car ça se voit. Et On va signer le Mercosur pour importer de la « Merde » car ça ne se voit pas !
  • PA : Il paraît qu’on fait l’amour comme on cuisine. Quand tu sais que la plupart des mecs ne savent pas faire cuire un œuf sur le plat, faut pas s’étonner que les femmes simulent !
  • MN : La vie est déjà suffisamment pénible comme ça, pas besoin d’en rajouter en buvant un matcha vert à 7€ la gorgée avec un cookie à la farine de châtaignes biodynamiques ramassées à la pleine lune, vendus dans un concept-store où tout le monde dit « coucou ».

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Passionnante saga

Pas vide du tout, cette très grande maison familiale plantée en pleine nature d’une province riante où se sont succédé les vies de femmes riches, exceptionnelles ou viles, incomprises, dures, frustrées, audacieuses, libérées…
La Maison vide de Laurent Mauvignier est un livre extraordinaire, ce n’est pas un scoop. Avant de l’entamer – car c’est un pavé de sept cents cinquante pages – ne soyez pas rebuté.e par les premières pages qui nous embrouillent par leur grand nombre de personnages et de références historiques. L’histoire proprement dite commence page 37 avec Marie-Ernestine, l’arrière grand-mère de l’auteur. Il y sera question de la mère d’icelle, faussement soumise à son mari, patriarche dominant qui gère son riche patrimoine d’une main de maître. Et de ses deux frères (un qui devient curé, l’autre qui joue à la poupée) qui décevront tellement le pater qu’il mettra tout son amour (et l’avenir de ses biens) sur cette belle petite chose qu’est sa fille.
Mais avant ça, on sera entré dans cette maison vide fermée depuis vingt ans, où dorment les souvenir et les secrets de famille. On sait dès le début que le père de l’auteur, celui qui a décidé d’ouvrir cette vieille barraque, se suicidera et on pourra comprendre que sa grand-mère Marguerite, fille maudite de Marie-Ernestine, n’est pas étrangère à cette terrible fin.
Il y a cette chaîne de femmes qui héritent chacune des tabous, des rêves, des tourments de leurs mères, mais surtout qui font ce qu’elles peuvent pour remplacer un mari absent, mort à la guerre, ou de maladie etc. Les femmes, à cette époque, sont vues comme des écervelées incapables de gérer quoi que ce soit. Les deux guerres vont montrer que les femmes sont très fortes. Pour autant, les hommes restent les maîtres, les profiteurs, les machos, les violeurs aussi.
La mère de Marie-Ernestine, quand elle sera veuve, va tenir sa maison et ses domaines, ouvriers, locataires, saisonniers… d’une main de fer, elle si modeste. Ce sera une matrone respectable. Marie-Ernestine, sa fille, élevée au couvent pour faire ses études et tenir le domaine plus tard, découvre le piano. Elle est super douée et rêve, appuyée par un pianiste voisin, d’entrer au conservatoire. Comment va-t-elle réagir quand son père décide de la marier à Jules, un de ses employés, frustre et gros, sans aucune culture ?
Puis on passe à Marguerite, fille rejetée par sa mère, aimée de la grand-mère, pas éduquée pour autant, qui n’aura pas vraiment le choix de mener une vie « normale ». Qui va donc dériver. C’est pourquoi sur toutes les photos qui la concernent, sa tête est découpée aux ciseaux.
C’est passionnant, extrêmement descriptif, bourré de détails et d’anecdotes qui nous font comprendre comment on vivait en province profonde dans ce temps-là.
Ce livre m’a subjuguée. S’il a le Goncourt, ce sera mérité.

La maison vide de Laurent Mauvignier, 2025 aux Editions de Minuit. 746 pages, 25 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #717

Très petite actualité dans notre panorama grinçant de la semaine, même pas un entrefilet de compassion pour notre pauvre petite première dame qui nous fait un bon gros symptôme à la Sheila, suspectée d’être un homme donc, et puis même, on s’en bat les lucioles (anagramme). Sinon, quelques piques sur l’ex-prèz qui cantine pour pouvoir balayer devant sa porte, comme quoi il veut garder son amour propre, un peu d’ironie sur Bardella qui nous la joue Sylvain Tesson sur les routes arides de la France profonde et dont je ne peux résister à vous offrir le descriptif fayardesque* de son livre, et rien sur le roi du monde dont les frasques et saillies ne font même plus les gorges chaudes du Gorafi… Désolée pour cette indigence, je ne suis pas maître de la rigolade universelle mais vous invite, dear friends, à un petit tchin-tchin entre amis pour (maigre) consolation.

  • NMB : Darmanin : « La prison, ça marche : hier, j’ai rencontré un détenu multi-récidiviste adepte du Karcher, et maintenant il nettoie sa cellule avec un petit balai ».
  • PM : Jordan Bardella vient de publier son deuxième bouquin. Selon son entourage, lui même est impatient de le lire.
  • RR : C’est Halloween, à défaut de m’offrir des bonbons, évitez de me les casser.
  • PB : Après le large succès de l’installation de WC sur les « chalands », l’obligation sera étendue aux Zodiac des sauveteurs en mer, puis aux pirogues transportant plus de trois personnes à Tahiti/Moorea, puis aux kayaks biplaces, puis aux planches à voile, puis… (à vous de compléter)
  • NMB : Pour être sûr de faire peur pour Halloween, je vais me déguiser en motion de censure et je vais aller sonner à Matignon.
  • PA : Un petit conseil : Reste avec la femme qui prend soin de toi quand tu es malade, qui te trouve beau quand tu es moche et qui t’aime quand tu es con. En fait, reste avec ta mère. Suivez-moi pour d’autres conseils avisés.
  • RR : Une pensée pour Sarkozy qui a dû laisser sa Rolex au parloir et qui ne sait plus quelle heure il est.
  • NP : Ils sont trop mignons les provinciaux dans le métro qui ne lâchent pas leurs enfants et ne les laissent pas s’éloigner de plus de 20cm. Détendez-vous, on ne va pas les enlever. De toute façon, ils sont moches et en plus, ils sont mal habillés.
  • DV : – Les gens de gauche ne devraient pas avoir d’Iphone ni manger chez McDo ! – Pourquoi ? Les gens de droite ont bien une carte vitale et des congés payés.
  • NMB : Quelles sont les alternatives possibles à la taxe Zucman pour taxer les plus riches ? Je sais pas moi, un genre d’impôt sur la fortune, on pourrait appeler ça ISF, ça sonne bien.
  • PP : L’Etat qui est à découvert de 3400 milliards annonce interdire les découverts. J’peux pas faire mieux comme blague.
  • PA : Entrer dans la chambre de vos adolescents, c’est comme aller chez Ikéa. Vous entrez juste pour regarder et vous ressortez avec huit tasses, quatre assiettes, trois bols, cinq verres et quelques ustensiles inutilisables.
  • SC : Geffray a tellement bien travaillé pendant ses cinq années comme directeur général de l’enseignement scolaire qu’il scolarise ses enfants dans le privé. Et c’est lui qu’on nomme ministre.
  • EN : Geffray, ministre de l’Education : « Je vais pas foutre mes gamins dans un machin que, et je suis particulièrement bien placé pour le dire, nous nous efforçons de saccager avec méthode et détermination »
  • DC : Qui pour expliquer à Darmanin la différence entre tôlier et taulard ?
  • PA : En EHPAD, le sexe se pratique entre adultes qu’ont cent ans.

*Après l’immense succès de son premier ouvrage, écoulé à plus de 230 000 exemplaires, Jordan Bardella revient avec un nouveau livre choc : Ce que veulent les Français, véritable journal intime d’une France travailleuse, humble et silencieuse.
Pendant près d’un an, il a arpenté les routes, traversé les villes et les villages, tendant l’oreille aux Français de toutes conditions. Il a recueilli leurs doléances, leurs colères profondes, mais aussi les rêves, les attentes, et cette espérance si française qui continue de vivre inlassablement malgré les épreuves.
Ce livre n’est pas seulement un recueil de confidences : il est le miroir d’un peuple oublié, la parole authentique d’une France que les élites méprisent et refusent d’écouter.
Les responsables politiques qui le liront ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas.

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Les Fessebouqueries #716

Y a des voleurs, y a pas de gendarmes, y a des badauds sidérés, y a une dirlo du Louvre qui file sa dèm, y a un prèz qui la lui fait ravaler – il fait ça souvent, il n’aime pas que les gens partent d’eux-mêmes sans l’avoir décidé, voir monsieur Poireau Premier Ministre – y a une ministre de la culture qui dit que non, c’est pas d’sa faute, c’est d’la faute à sa rivale Hidalgo qui a rien fait pour sécuriser la rue, y a donc la dirlo du musée qui dit que tout était en règle (la preuve, on a volé des bijoux !), y a encore la ministre de la culture et la maire de Paris – mais laquelle des deux ? – mêlées à l’installation d’une grenouille encore plus grosse que le bœuf, en plastique vert et avec un gros trou de balle qu’on se prend en plein nez, une œuvre d’art magnifique plantée au milieu de cette affreuse place Vendôme, oh qu’elle moche cette place, mais qu’hélas la tempête Benjamin va dézinguer, pauvre grenouille qui s’est dégonflée trop piteusement ! Et pi aussi y a un ex-prèz en tôle pas content parce que ses voisins de zonzon font un boucan de l’enfer qui l’empêche de roupiller tranquillou. C’’est un monde, tout ça ! Soucis de riches, vous allez m’dire. Alors tchin-tchin, dear friends, avec détermination…

  • AL : Le domicile et les poules de Yael Braun Pivet sont mieux gardés que les joyaux de la couronne. Incroyable! Surréaliste! Symbole du naufrage de la France sous Macron !
  • OV : Après avoir appris que sa cellule ne faisait que 11m2, Nicolas Sarkozy renonce finalement à emporter avec lui en prison l’intégrale des œuvres de Marlène Schiappa.
  • JB : Prendre le temps de déployer un bras de 7 mètres un dimanche en pleine journée…faut saluer la totale confiance qu’ils avaient sur l’incompétence des services de sécurité.
  • CL : Rachida Dati en remerciant le personnel pour leur résistance pendant le vol, a ajouté que la semaine qui vient, le Louvre va procéder a des opérations portes ouvertes pour éviter que les cambrioleurs ne cassent les vitres.
  • MC : On sous-estime la puissance quasi-divine du gilet jaune ou orange.
  • ZG : Et une certaine tranquillité d’esprit liée au fait que tout ce que risquent les voleurs avec notre « justice » c’est 6 mois de stage poney/piscine avec sursis.
  • CA : Faut dire que pour brouiller les pistes, les malfrats étaient tous blancs, coiffés d’un béret et avec une baguette et un saucisson sous le bras.
  • SM : Finalement il est plus facile de piquer les bijoux de la couronne au musée du Louvre qu’une paire de Nike chez Decathlon.
  • SA : C’est honteux qu’on s’en prenne ainsi aux bijoux des grands hommes de l’histoire de France. Heureusement, ceux de Bruno Le Maire sont toujours bien à leur place près du renflement brun.
  • PE : Pour renforcer la sécurité du Louvre, des panneaux « interdiction de voler » seront placés devant chaque œuvre.
  • CM : Si on mélange les lettres de « Louvre », ça donne « voleur ». On appelle ça un pentagramme
  • OV : Emmanuel Macron a reçu Nicolas Sarkozy à l’Élysée avant son incarcération. Cédric Jubillar est, quant à lui, attendu pour l’apéro.
  • MC : Murs, grilles de sécurité, vidéosurveillance, Nicolas Sarkozy connaît déjà tout ça à la villa Montmorency. C’est juste le café qui est moins bon.
  • NMB : Carla Bruni aperçue ce matin en train de louer une nacelle et une disqueuse sans fil au Kiloutou Paris La Défense.
  • EP : Réputé imprenable, le poulailler de Yaël Braun-Pivet accueillera dorénavant les bijoux du Louvre ainsi que La Joconde.
  • NI : Plus je vieillis, plus je suis convaincu que cette planète est utilisée par d’autres planètes comme asile psychiatrique…
  • RG : Sur son site, le Louvre a supprimé son slogan « évadez-vous au Louvre ».
  • OZ : Le 22 septembre 2025, à Montrouge, un huissier accompagné de policiers entre dans un petit appartement HLM pour exécuter une expulsion. Le loyer de 280 euros n’a plus été payé depuis un bail. Derrière la porte, un vieil homme est là, assis sur une chaise. Mort depuis près de 3 ans…
  • SC : Les ostréiculteurs en colère contre l’obligation d’installer des WC et un lavabo dans tous les bateaux professionnels de moins de 12 mètres.
  • MC : (De Louis S. à Nicolas Sarkozy, son daron) : — Papa ? Je suis papa ! – Félicitations mon fils ! Quand je sors, je t’offre un cadeau. Tu as besoin de quoi ? – D’un lit à barreaux. – Tût… tût… tût
  • DC : Le fils de louis Sarkozy s’appelle Sylla. Qui est Charybde ?
  • CLG : Rappel : dans 3 jours on change d’heure. Nicolas Sarkozy dormira donc une heure de plus en prison. De rien, bisous.
  • SF : En France, la perpétuité c’est 30 ans, et deux ans de prison ferme, c’est 30 jours. La Justice française c’est le contraire de la Mathématique.
  • SK : Nicolas Sarkozy et François Fillon dirigèrent ensemble notre pays de 2007 à 2012. Aujourd’hui, l’un dort en prison tandis que l’autre vient d’être définitivement déclaré comme étant un délinquant notoire Oui, les Français ont une certaine vista pour choisir leurs dirigeants…
  • RR : On vit dans un pays où les antivols sur la viande et le chocolat sont plus efficaces que les alarmes des musées.
  • NW : Carla Bruni: « Je ne parle pas aux journalistes du service public, Monsieur ». Et oui, c’est plus simple de verser une larme dans Paris Match, Voici, Gala etc. que de répondre à de vrais professionnels.
  • ST : L’apôtre du climat, le Roi Charles, prend un jet privé pour se rendre au Vatican et emmène sa Bentley diesel… dans un autre avion…
  • LO : « Le système de sécurité tel qu’il est en place aujourd’hui dans la galerie d’Apollon a parfaitement fonctionné », assure Laurence des Cars. « Tout a merdé absolument normalement » C’est le nouvel hymne de nos services publics.
  • BV : Une grenouille gonflable géante de 20 m a été installée place Vendôme jusqu’au 26 octobre. C’est l’œuvre de l’artiste américano-vénézuélien Alex Da Corte. C’est vrai que ça manquait, la grosse grenouille gonflable qui montre son trou du cul, pour rehausser le prestige de la France en général et l’image de Paris en particulier.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Récap de ma rentrée littéraire

Grâce à une complicité inespérée, j’ai eu la chance d’avoir plein de bouquins pas encore distribués sur la rentrée littéraire. J’en ai parlé au plus vite, dès juin, du moins ceux que j’ai appréciés. Je ne descends jamais les livres que je n’aime pas car qui suis-je pour juger qu’un livre est mauvais ou ennuyeux ?
Comme mes petits billets sont parus très tôt et que les livres de la rentrée s’étalent au moins jusqu’à noël, je vous les liste ici par ordre alphabétique si vous voulez vous donner des idées. En léger gras, ceux que j’ai préférés. Il vous suffit d’aller sur ce blog pour retrouver ceux qui vous intéressent.
Bonne lecture !

BARDAUD Gilles : Les promesses orphelines
BEREST Claire : La chair des autres
BON Adélaïde : Puisque l’eau monte
BOSC Adrien : L’invention de Tristan
BRAFMAN Brigitte : Yeux dans la nuit
CARO Fabrice : Les derniers jours de l’apesanteur
CHICHE Sarah : Aimer
DELAUME Chloé : Ils appellent ça de l’amour
DESPORTES Jean : Clandestin familial
DREYFUS Pauline : Un pont sur la Seine
DUROY Lionel : Un monde irréparable
GARDE François : La dame aux oiseaux
GYSLER Sarah : Emmenez-moi
GOBOY Valentine : Le palmier
KEFI Ramsès : 40 jours sans ma mère
LACROIX Alexandre : Devenir écrivain
LEVY Justine : Une drôle de peine
M. ORTEGA Nicole : Même le froid tremble
MOTTE Philippa : Et c’est moi qu’on enferme
PAPIN Line : Une vague
POIX Guillaume : Perpétuité
POSTEL Alexandre : Toute ouïe
RIVIERE Constance : L’incendiaire
SEYVOS Florence : Un perdant magnifique
VESIN Claire : Le lotissement
WARRIOR Rebeka : Toules les vies

Défense de pleurer

Les éditeurs sont des professionnels et pourtant je ne vois pas en quoi la couverture de Premier avril de Frédéric Ploussard ressemble au contenu du roman. Oui, il s’agit d’un roman, c’est écrit mais j’ai lu ceci : « Papa solo élevant ses deux enfants suite au décès de son épouse, Frédéric Ploussard s’est inspiré de son expérience pour écrire son troisième roman. Après Mobylette et Tout Blanc, il a publié « Premier Avril ». En réalité son premier manuscrit, écrit l’année qui a suivi le décès de sa femme. » Ceci montre que le corps de l’histoire, la mort de son épouse adorée suite à un cancer du côlon, a réellement eu lieu. Les descriptions des soins, des effets indésirables de cette douloureuse maladie, des unités de soins etc sont trop précises et importantes pour n’être que de la fiction. Mais il a fallu que je cherche pour trouver. Jamais ce n’est dit.
En fait, c’est un livre qui nous offre un fabuleux mixage d’humour, de drame, d’un peu de méchanceté (les vengeances), de poésie. Anne, sa femme, est un personnage d’une drôlerie extraordinaire, frappadingue parfois, farfelue pour le moins, super battante et ultra-costaude. Avec son mari et les gamins, ils préparaient chaque journée du premier avril pour en faire une expédition obligatoire où, à part toutes les blagues qu’ils concoctaient pour chez eux, ils collaient des centaines de poissons magnifiques dessinés et découpés par eux.
La famille avait des règles spéciales : on n’avait pas le droit de dire les pires gros mots sauf en passant dans les tunnels. Et ça y allait ! Les enfants avaient leur journée où les parents étaient obligés de dire oui à toutes leurs demandes. Pas d’école ce jour-là, bien sûr.
Ce portrait magnifique, cette fin de vie bouleversante se jouent au moment où Pierre est en butte aux sales types de la boîte éducative où il bosse. Il sera viré, puis réintégré, installé dans un cagibi pourri. Il y a aussi cet oncologue qui va prendre sa retraite et se fout totalement de ce qui arrive à Anne. Et puis cet autre qui annule un RV pour lui annoncer le pire par téléphone. Tous les malotrus vont le payer par des vengeances très créatives que Pierre va mettre à exécution le premier avril qui suit la mort de sa compagne, en son honneur.
Livre à la fois dur et fondant de tendresse qui nous fait tellement aimer ce papa qui se débat pour que les enfants n’en souffrent pas. Il se situe près d’Aubenas en Ardèche, ce qui veut dire aller dans des hôpitaux loin de la maison, concilier trajets, travail, journées et/ou nuits à l’hôpital avec une âme de poète et une humanité hors normes.
En quatrième de couv’, l’expression « botter le cul au chagrin » illustre parfaitement le ton de cet ouvrage.

Premier avril de Frédéric Ploussard , 2025 aux Editions Héloïse d’Ormesson.
304 pages, 20 €.

Texte © dominique cozette

VDM MDR

Voilà un livre qui vous fera le plus grand bien. Il s’appelle Fiascorama et son auteur Thomas VDB, le super sympathique humoriste qu’on aime pour sa gentillesse et son empathie. Et c’est à cause de ces qualités, contreproductives apparemment, qu’il va lui arriver toutes sortes de mésaventures dont il ne peut jamais se dépêtrer. Quand on lui demande de participer à une sorte de spectacle affligeant, à une apparition foireuse ou tout autre demande insidieuse d’animer un truc miteux, il ne peut pas dire non. Pourquoi ? Parce qu’il est trop poire et qu’il ne veut surtout ni faire de peine, ni décevoir. C »est pourquoi il se retrouve toujours dans des situations ingérables qu’il va bien sûr regretter et s’il en veut à quelqu’un, c’est forcément à lui.
Il nous raconte alors comment il a eu du mal à organiser sa carrière qui prenait l’eau dès le départ, déjà parce qu’il a un poil dans la main, il ne s’en cache pas, alors quand il voit qu’une suite de sketches amuse le public (tout petit public du début), il va le rejouer jusqu’à plus soif au lieu de chercher à l’améliorer, à trouver de nouvelles idées, à l’enrichir, à bosser, quoi. Mais comme tout le monde l’aime bien, on lui dit que c’est chouette et il ne va pas chercher plus loin. « À chaque fois que je me suis ouvert à des proches de vouloir raconter des trucs que j’ai l’impression d’avoir le plus foiré dans la vie, on me répond « Mais les choses se passent super bien pour toi » ou « Mais ça cartonne pour toi !! » n’ayant pas idée de la taille de la forêt de déconvenues cachées par l’arbuste des petites réussites ».
Ce livre est une compil de petites situations, d’anecdotes où il foire des tas d’événements, où sa générosité l’entraîne à supporter des gens qui profitent de lui, à prendre des agents, plus des sur-agents-sur-sur-sur-agents ou des éditeurs, plus des coaches, plus des producteurs tous plus habiles à lui faire signer des contrats pour lui piquer 10% de ses maigres gains qu’à chercher à élargir son public. Que de déconvenues ou de moments pénibles ! Exemple : lors d’une grande fête, il passe toute la soirée à parler à une seule personne car c’est la seule dont il connaît le prénom. Souvent, on lui demande d’intervenir à la fin d’un repas de bienfaisance ou de cousinade, il n’a rien préparé, ça commence forcément par un gag même pas drôle qui va lui pourrir la vie.
Je ne vous en dis pas plus, la façon de raconter sa vie compte autant que ce qu’il narre, simplement on n’aimerait pas être lui, ça a l’air inconfortable d’être dans une peau de loser pareille. Mais c’est trop drôle, ça fait un bien fou de lire ces perles dans période tellement délétère (heureusement qu’on a le hold-up du Louvre par des mecs ultra-gonflés pour nous changer les idées !). Bref, ne boudez pas ce plaisir !

Fiascorama de Thomas VDB, 2025 chez Buchet Chastel. 270 pages, 22 €.

texte © dominique cozette

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