Calamity banks de Denis Robert

Vilain banquier !

« Les banques sont le fleuron du capitalisme. Elles sont aussi les sociétés les plus incontrôlables. L’un ne va pas sans l’autre. Toutes ces banques au hit parade de Forbes ont ouvert des milliers de comptes dans tous les paradis fiscaux de la planète. D’un côté, on vante leur sérieux et leur stratégie. D’un autre, on les laisse défiscaliser à tout va. Les journaux n’évoquent jamais ce double jeu. Les journaux ne parlent jamais de leur pouvoir mais se lamentent sur leur sort en cas de faillite ou de krach. Les banques sont de très gros annonceurs. De plus en plus de médias appartiennent ou sont gérés par des pools bancaires. Les banques sont à l’origine et à la conclusion de tout ce qui fait la vie économique et financière de nos sociétés. Elles sont intouchables. Elles sont utilisées comme façade légale et porte d’entrée par le crime organisé dans nos sociétés. Je me suis intéressé à elles parce que j’ai compris qu’elles étaient une des clés du système de contrôle et d’appauvrissement de nos sociétés.
La banque, l’argent ne lui coûte rien.
Elle le fabrique et le revend. Le cash, c’est pour la galerie ou les distributeurs automatiques. 99% des masses monétaires qui circulent dans le monde sont virtuelles. Cette monnaie est investie en actions et en obligations. Puis, pour une part considérable, cachée dans des paradis lointains. Les banques savent y aller. Elles peuvent y libérer leur rapacité. La seule différence entre une banque et une autre réside dans sa communication. L’image qu’elle donne au monde. En vitrine, elles minaudent. Dans l’arrière-cuisine, elles sortent les griffes et les couteaux. (…)
Les batailles sont terribles en coulisses. BNP a croqué Paribas. Citigroup a dévoré la banque d’investissement de Schrodres. Deutsche Bank et Dredner Bank ont muté. HSBC a englouti le Crédit commercial de France …(…) Après avoir digéré, elles continuent leur business qui consiste à s’engraisser sur le dos des Etats. Et donc à faire les poches des habitants de ces Etats. »

© Denis Robert. Une affaire personnelle (Flammarion 2008)
Dessin © dominiquecozette

PS : Pas de billet demain : allez voir le bordel du vendredi de Pag Clic here => Blog de Pierre Arnaud Gillet. Oui, je sais, je n’ai pas encore inscrit mes liens sur ce blog, ce n’est pas sympa, mais ça va se faire, promis !

Laura, ma conseillère virtuelle !*

Elle est pas réussie, la Laura, je vous la montre en négatif

*Sic, sic , sic et re-sic, au risque de me répéter. Allez savoir pourquoi, j’ai répondu à l’invitation d’un mail d’aller sur mon espace personnel EDF Bleu Ciel. Ahhhhh, être dans mon espace personnel EDF, partager mon intimité électrique avec tous ces hommes en salopette bleue heu non, ca n’existe plus, les hommes en salopette bleue, alias les travailleurs, aujourd’hui on dit les salariés qui, comme chacun sait, sont des salauds de cossards qui font rien qu’à attendre leur paie, à déposer des préavis de grève et à partir en vacances avec le comité d’entreprise le plus riche de France.
Alors comme ça, mon espace personnel s’appelle Bleu Ciel ! Quelle pertinence !*
Et qu’y a-t-il dans mon espace personnel à moi toute seule  Bleu Ciel à part les vapeurs d’eau des tours de refroidissement de ma Centrale Nucléaire qui se dressent toute droites dans mon ciel azuréen sans vent ? Je vous le donne en mille : Laura ! Je vous présente Laura, sorte de Lara Croft du bourge, moins rebelle, moins gros nichons, propre sur elle, cache-coeur beige sur petit haut marron pudiquement décolleté mais coquinement dentelé — c’est une femme « mderne », merde — et jupe de la même page du nuancier Pantone, cheveux bruns courts pour se fondre dans la multiculturalité des usagers. Féminine jusqu’au bout des seins, elle porte une huître autour du cou, une belon, je crois. Donc Laura, et c’est écrit noir sur blanc, est ma conseillère virtuelle ! L’image étant animée, elle agite le bras dans un geste amical de golden hello.
Que je suis heureuse parfois de vivre cette révolution technologique, de m’enfermer dans ma bulle bleue avec une si sympathique personne qui m’invite à lui poser des questions. Certes, elles sont censées avoir rapport avec ma consommation, non pas de Chardonnay, mais de kilo-ouateurs. Si je lui demande comment ravoir un pantalon taché de Posca, elle me rira au nez. Notez, si je te demande à toi, mon ami(e) parfois virtuel(le) comment ce fait-ce que je n’aie que 12,04 € ce mois-ci sur ma facture, tu resteras aussi coi(te) qu’elle. Donc, finalement, virtuels ou pas, les amis font ce qu’ils peuvent !
* (Pour trouver un nom de grosse société ,  deux solutions : si c’est crade, fait de la fumée et pollue, alors tu l’appelles son contraire, soit Bleu Ciel. Ou alors, tu zappes le contexte et tu crées  un nom féminin ou latin qui fait joli et pas agressif style Veolia, Areva, Quietis, Orange…)

Texte et dessin © dominiquecozette

On n’appelle pas ça tromper

Oui, je sais, je ne nie pas, ne me regarde pas comme ça, on dirait un cocker. Et alors ? On n’est pas mariés, que je sache, on ne s’est jamais juré fidélité ! Par ailleurs, on n’appelle pas ça tromper. C’est quelqu’un de très bien, on a passé une super belle soirée, j’ai bu du côteau du Layon, tu sais, c’est là où il y a les vignes de René Bouju, mais si, on aime bien courir dans ce coin, bon, bref, c’est un vin qui saoule, oh ! je le savais, il n’a pas agi en traite, c’est difficile de résister à l’or et au sucre quand on est une femme, tu ne peux pas comprendre, si tu étais une femme, ça se saurait et puis d’abord, nous ne vivrions pas ensemble, alors oui, nous avons dérapé dans une romance sirupeuse et voilà, la chose s’est faite et non, je n’ai pas pensé à toi dans ce moment-là.
Pourquoi j’aurais pensé à toi ? Je t’ai laissé endormi sur le canapé du salon, j’ai rempli ta gamelle de croquettes et ton bol d’eau, j’ai mis tes pouic-pouic près de toi et t’ai même laissée un vieux tee shirt avec mon odeur. Alors, arrête tes reproches, sinon on ne t’emmène pas promener. Oui, « on ». Jean-Frédéric et moi. Il a des chiens, lui aussi, des beagles, oui plusieurs. Bon c’est vrai, quand il restera à la maison, tu ne pourras pas dormir sur mon lit mais bon, c’est pas la fin du monde tout de même ! Et si continues à me regarder avec cet air là, tu sais ce que je fais de toi ? Hein ? Je t’envoie chez Brigitte Bardot ! Franchement, vraiment, j’ai le droit de vivre un peu, non ??? En revanche, si tu es très gentil, je vais me faire tricoter un boléro avec tes poils. C’est pas une belle preuve d’amour, ça ?

Texte et dessin © dominiquecozette

Une chanson douche

En vrai il est mieux, mais je l'ai fait de mémoire, et ma mémoire... !

Cet après-midi, je suis allée à pied à Leroy Merlin, j’avais besoin d’un flexible et d’un pommeau de douche. Benjamin est venu avec moi. Benjamin Biolay, qui d’autre ? Durant cette ballade ensoleillée, il n’a cessé de me susurrer de jolies promesses à l’oreille, j’en était toute retournée. Le problème, c’est qu’il trimballait tout son orchestre avec lui. Bon, ils étaient discrets, ils restaient derrière mais quand, même, bonjour l’intimité. Arrivés à Leroy, évidemment, j’étais assez baroque avec tout ce monde, plus Benj qui faisait de l’oeil aux bricoleuses venues choisir qui un abattant avec fleurs en inclusion qui un porte-savon en bois des îles. L’achat réalisé,  nous sommes ressortis dans la chaude atmosphère de la ville. Ses tendres murmures me langouraient, bon, il m’a aussi traitée de Miss Catastrophe… mais avec talent ! Arrivée chez moi, mon  époux a brisé ce si doux moment d’un jovial : tu as trouvé ce que tu voulais, ma chérie ? Aïe ! Je ne pensais pas qu’il était déjà rentré. J’ai demandé à Benj de dégager d’urgence avec sa clique, mais y avait plus personne. Merde !  Il aurait quand même pu y mettre les formes, j’sais pas, dire : c’est ton mari ou moi, ça se fait non ? Le dernier mec qui m’a fait ça, c’était Julien Doré. Voyez où ça l’a mené : nulle part !

Texte et dessin © dominiquecozette

Qu’auront dit les voix de ce premier dimanche de printemps ?

« La démocratie, c’est le beaujolais. Et le beaujolais, c’est Saint Tropez. Vous avez un port qui fait deux centimètres, ça devient le musée Brigitte bardot et on se marche sur les pieds. Le beaujolais pareil. De 50 000 litres, on est passé à 50 millions. Démocratie. Tout le monde boit du mauvais vin. mais tout le monde en boit. Même tarif pour le saumon. Tout le monde voulait du saumon. Tout le monde en a, il est infect. Démocratie. »

© Jacques Dutronc

La Belgique a probablement déjà annoncé les résultats de notre vote à quelques points près.  Eux, nos politiques  sont en train de plancher pour savoir ce qu’il conviendra dire ce soir. Yann Bartès, demain, nous fera peut-être un montage de toutes les formules qu’ils ont répétées les uns après les autres à l’UMP, car c’est comme ça que ça se passe à l’UMP. Gageons que ce soir, « ils » vont tirer les leçons, que d’autres dans d’autres camps vont tirer leur épingle du jeu ou d’autres les marrons du feu, l’essentiel étant de tirer. Tirer juste, tirer précis, tirer le premier, s’en tirer au mieux, et tirer à boulets rouges sur l’adversaire. Tirer à gauche, forcément sera la tendance; d’autres au milieu n’ont plus qu’à se tirer, alors qu’à droite, on tirera peut-être la gueule ou la tronche et on s’arrangera pour tirer des bords vers la comète sur laquelle tous, de tous bords,  continueront à tirer des plans.

Texte et dessin © dominiquecozette

Ma therapute

Ma psy-chose
ma psy-chose

« La psychanalyse ne ressemble pas vraiment aux publicités pour chauves : il n’y a pas eu un « avant » et un « après ». Il y a eu un présent de l’analyse, un « ici et maintenant » qui a commencé, a continué, s’est achevé. Je pourrais tout aussi bien écrire « qui a mis quatre ans à commencer » ou « qui s’est achevé pendant quatre ans ». Il n’y a eu ni début ni fin ; bien avant la première séance, l’analyse avait déjà commencé, ne serait-ce que par la lente décision d’en faire une, et par le choix de l’analyste ; bien après la dernière séance, l’analyse se poursuit… »
©Perec, Penser/choisir. 1976-82

Ben moi, quand je lis ça, j’me marre ! J’suis peut-être un gros bourrin, mais quand ça va pas, c’est pas en bavant sur une banquette avec un barbu assis derrière qui pense à autre chose que je me soigne. J’ai découvert qu’il y avait pas loin de chez moi (mais je vous dirai pas où, petits vicelards) une thérapute. Je vous jure. Et franchement, y a pas photo avec ce que raconte le bonhomme ci-avant. J’explique : quand ça va mal, ça va tout de suite mieux car je me dis : chouette, je vais aller chez ma thérapute. Donc, quand j’arrive chez elle (un charmant pied-à-terre meublé design vers la place Saint Sulpice), je suis en bonne disposition. Elle se présente en tenue légère et me dit : déshabille-toi chéri.  Comme son confrère barbu, elle me propose de m’allonger sur son lit. Ensuite elle me demande ce qui n’allait pas avant que ça aille bien et là, j’ai comme un trou, complètement oublié ce pourquoi je suis ici. Et alors, ayant laissé glissé à terre la lingerie qui l’entrave,  elle attrape mon ego, le masse voluptueusement, pétrit mon surmoi tout en explorant mon ça avec une conscience toute professionnelle. « C’est pour faire sauter tes verrous », commente-t-elle. Ensemble, nous étudions mes stades de l’oral au génital en passant par le sadique-anal afin de nous assurer que tout est en ordre. Lorsque je sens mon trop plein d’inhibitions prêt à jaillir, je fais péter mon transfert et …ouf… je me sens d’un bien ! Mais d’un bien !  Pour clore la séance, ma thérapute me sert une chope de bière pression, ça pourra être un whisky ou un pastis vu que son pied-à-terre est l’arrière salle d’un bar. Je lui lâche un billet tout neuf, me rhabille et quand je m’en vais, elle me fait : Au revoir chéri, à la prochaine ! Vous imaginez le barbu du mec ci-avant dire au mec : au revoir chéri ? Même pas en rêve ! Franchement, je comprends pas ces mecs qui vont claquer autant de fric chez les psys. Ou alors, c’est des masos. Oui, sûrement.

Texte et dessin © dominiquecozette

Toit toit mon toit !

Joy Sorman, dans son livre Gros Oeuvre (2009) raconte 13 habitations.  Précaires, artistiques, mobiles, bricolées qui posent la même question : c’est quoi, habiter ?
Elle y parle de  Sam qui a passé 27 ans à construire sa maison seul,  au soleil du sud, afin d’y être père et qui a utilisé les meilleurs matériaux pour qu’elle dure le plus longtemps possible.
Elle y livre le défi selon lequel il fallait construire sa maison en une nuit pour qu’elle vous appartienne.
Elle vous décrit comment on vit dans un mobil home dans la friche de la Goutte d’Or ou dans les capsules japonaises toutes faites.
Elle nous apprend ou nous rappelle la folle aventure de Jean-Pierre Raynaud, très grand artiste contemporain, qui a cessé d’aimer sa femme le jour où ils ont emménagé dans la maison  qu’ils avaient faite ensemble pour y accueillir les futurs enfants : ils se sont séparés , et il a tout refait au cordeau, il a maçonné tout le mobilier, obturé les fenêtres et a tout recouvert, tout, de carrelage blanc. Il y a vécu. Parallèlement, en tant qu’artiste, il est devenu célèbre. Sa maison étant alors considérée comme une œuvre, il l’a fait visiter. Mais ça l’a vite dégoûté, toutes les souillures des gens sur ses carreaux blancs. Il a alors tout repeint  en kaki et a entouré sa maison de barbelés pour en interdire l’accès. Son entourage appréciant moyennement, il l’a de nouveau repeinte, tout en blanc et s’est installé à Paris, laissant tout tel quel. Quelques années plus tard, il y est revenu et a tout détruit, tout réduit en gravats qu’il a placés dans des pots pour en faire  … des oeuvres d’art.
Joy Sorman décrit aussi l’horreur à Sangatte, comment on y traite les migrants, comment ils sont contraints de vivre dans les bois.
Puis elle demande à passer une nuit dans la salle du comité central du parti communiste. On lui accorde une nuit mémorable.
Elle évoque la vie de Samir, ouvrier spécialisé dans les toitures, qui habite en clandestin dans les Sonacotra de chantier. Il y trouve son confort et parfois il y emmène une fille admirer les toits de Paris.
Elle imagine la suite de la vie de Grisélidis Real, la célèbre prostituée militante : elle aurait acheté un camping-car Mercedes avec un confort insensé, et elle y ferait quelques passes avec un vieux client, dans le plus grand chic.
Elle nous fait découvrir deux jeunes qui fabriquent des cabanes à base de palettes et de cartons, qu’ils installent près des sorties de métro pour qu’on les voie bien. Et qui sont vite récupérés par des sans logis et transportées dans des lieux plus discrets.
On rencontre GMT, un artiste découpeur de maisons qui fait des trous de formes variables dans les maisons ou les immeubles abandonnés. Et aussi un soldat allemand qui vit dans un bunker sur une plage normande
Enfin, elle nous raconte comment un collectif réussit à monter un projet avec les échafaudages Layher. Au début, ils font une sorte de jeu de meccano entre deux immeubles, puis une idée germe : pendant deux mois, 450 volontaires vont s’installer par trois dans des sortes de cases suspendues qu’ils vont construire et aménager avec le matériel fourni, un pack d’affaires défini, plus quelques objets personnels. Aucune intimité d’où nombreux échanges de partenaires, problèmes de proximité et de bruit difficiles à régler puisqu’il n’y a pas de chef, mais une belle aventure de jeunes l’espace d’un été.
Original.

Texte © dominiquecozette d’après le livre de Joy Sorman.
Peinture © dominiquecozette

Sbamons tous, mes bien chers frères !

"Ça fait trois ans que je sbame, quel kif !"

Vous avez tous pris dans la gueule un jour un « bonjour » très autoritaire alors que, dans un magasin, cherchant le rayon colle à bois, vous avez dit, gentiment,  à une personne du magasin :
– Excusez-moi, où se trouve le rayon colle à bois, s’il vous plaît ?
– Bonjour !
Un bonjour coup de poing, sur un ton d’une telle sévérité que vous avez craint, un moment,  d’avoir marché sur le pied de votre interlocuteur. Ou de l’avoir souillé de postillons. Ou autres chose, mais quoi ? Alors, d’un ton piteux :
– Oui, heu, bonjour, pouvez-vous m’indiquer le rayon colle…
– Derrière à gauche, troisième travée à droite, bonne journée.
La deuxième fois, vous en êtes sûr, vous avez été poli comme on vous l’a appris c’est à dire que vous avez dit excusez-moi ou pardon ou s’il vous plaît,  bref une formule aussi civile qu’urbaine pour signifier que vous ne preniez pas la personne pour un écran d’information ou un larbin de merde et que c’est pas marqué pigeon sous sa frange.
– Bonjour, assène t-il derechef avec autant d’aplomb que d’inimitié déclarée, comme si vous l’aviez traité d’enfoiré ou de  salope.
Bon…
Ce n’est que plusieurs fois après que vous vous remémorez ce brief pour une enseigne d’hypermarché :  il y était question de la formation des hôtes et hôtesses de caisse. Ils étaient soumis à l’obligation de sbamer. Qu’est-ce que le sbam ? C’est un mot composé de quatre initiales qui signifient : Sourire – Bonjour – Au revoir – Merci. c’est du marketing ou du merchandising, je n’en sais plus rien, ça vient forcément des Etats-Unis, c’est en fait du formatage. Pour les employés mondiaux des multinationales mondiales  en contact avec la clientèle mondiale, bonjour est LE mot qui doit ouvrir le dialogue. Le sésame sine qua non. La clé de toutes les fenêtres. Hors ce bonjour, point de salut.
Voilà. Donc ne dites plus excusez-moi ou s’il vous plaît, si  vous  cherchez le rayon clouterie ou la rue des Déchargeurs. Car c’est descendu dans la rue, comme on dit chez Karl Lagerfeld.  Dites Bonjour. Sbamez  haut et fort, sans complexe. Et le monde s’ouvrira à vous. Dans un large sourire…

Texte et dessin © dominiquecozette

Le degré zéro de la politique

P'tite bite !

– Lui, c’est vraiment un p’tit con, il cause, il cause, il fait rien, t’as qu’à voir quand il était chef de classe : rien !
– Et toi, tu feras quoi, si t’es élu ? Rien, non plus, vous êtes toujours à vous foutre sur la gueule avec tes potes, c’est tout !
– Hé, camembert ! Vous vous êtes pas vus ! Et puis, mon père il est gardien de prison, alors, si tu m’emmerdes
– Même pas vrai ! N’importe quoi ! Tout le monde sait qu’il est en tôle, ton père !
– Toi, t’as rien dans la culotte, incapable de te défendre si on t’attaque, je me marre !
– rigole, tu verras quand on élira le chef de classe, qui c’est qui rira moins
– Ouais, ça on verra ! Personne voudra de toi, ni de l’autre con, d’ailleurs, c’est moi qui ai la plus grosse
– fais voir, alors, allez, sors la… Même pas cap ! Trop naze. P’tite bite !
– Montre-nous la tienne, alors… Attends, je sors ma loupe !
– hé, Rachid, t’as des bonbecs, pasque pas de bonbecs, pas de voix dans l’urne
– Rachid, trop fastoche, il les rackette aux petits. Et après il en file à tout le monde…
– Ben on s’en fout, du moment qu’on en a.
– ben moi, je vais en parler au dirlo !
– Bouffons, va ! Vous êtes tous des bouffons, tiens ça me dégoûte vos trafics. Tu sais quoi : je voterai même pas, ça vous fera les pieds, bande de guignols !

Texte et photo © dominiquecozette qui ira voter dimanche, malgré tout…

Sale empreinte…

Avoir du chien, c'est encore autre chose...

C’est horrible, me direz-vous, de rouler 10 000 km par an en Toyota Land Cruiser. Oh oui, cracra, caca et tout. Que c’est moche. Mais avoir un chien de taille moyenne, c’est deux fois plus moche et cent fois moins pratique. Essayez de partir aux sports d’hiver sur votre chien, à quatre, en empruntant l’autoroute, hein ? D’abord y a pas d’essuie glace et c’est drôlement embêtant parce qu’un chien qui court, ça bave et on en prend plein la gueule. Et tout à l’avenant.
Mais pourquoi comparer cette belle voiture de snob hautain  à un ratier sans airbag ni GPS ? Eh bien, des chercheurs ont mesuré l’empreinte écologique que chacun laisse à l’année. En myenne,  Ekta, Mirza ou Bazil* consomme 164 kg de viande plus 95 kg de céréales chaque année. Ce qui nécessite 0,84 hectare, soit la surface productive nécessaire pour répondre à sa consommation de ressource. Figurez-vous qu’il en faut deux fois moins pour la Toyota et ses 10 000 km/an. En plus, une Toyota, y a pas besoin de la sortir le matin et elle n’aboit jamais, c’est prouvé. Moi, ce qui m’épate, c’est que  les Toyota mangent de la viande et des céréales. Je l’ignorais.
C’est le magazine anglais New Scientist qui expose ces conclusions d’après les travaux de Brenda et Robert Dale de Nouvelle-Zélande, relayées par le Monde 2. Ce n’est pas ce qu’on appelle une info de première main, voire de source sûre, vous ne trouvez pas ? Essayez donc d’en parler autour de vous, vous deviendrez une risée. Je serais vous, j’attendrais confirmation costaude avant de faire piquer mon ami à quatre pattes !

* les prénoms ont été changés

Texte et dessin © dominiquecozette

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