L’année 57 racontée à mes blecteurs*

Né au 19ème siècle et ayant fait la fortune de quelques  cigarettiers, Humphrey Bogart abandonne le monde à sa veuve, la sublime Lauren Bacall. Disparaissent aussi Christian Dior qui passe le flambeau à Yves Saint Laurent et Sacha Guitry, le misogyne de service, qui va vérifier le sexe des anges.
Gaston Lagaffe, m’enfin !, apparaît, anti-héros attachant qui n’arrête pas de merder sa vie et son idylle,  au son de l’eau vive de Guy Béart qui fera, outre une fille-chatte appelée  Emmanuelle, de bien jolies choses conchiées par Gainsbarre en direct à la télé, qui le traite de connard et de  blaireau. Violent. Ici. C’était marrant, le direct.
Cette année-là est celle du Frisbee, des siffleurs puisque le Pont de la rivière KwaÏ et sa retentissante BO connaissent un succès fracassant. Fracassant aussi celui de Brel « quand on n’a que l’amour » qui remporte de prix de l’Académie Charles Cros.
La déferlante rock s’empare des croulants tels Jacques Hélian ou Dick Rasuel et ses Berlurons — je n’invente rien — qui tentent d’enfourcher la vague sans trop y croire. Y en a qui n’enfourchent rien et qui sont tout de suite dans le ton comme ce martien à pull marin qui chante (mal en plus) que le camembert c’est bon quand c’est bien fait, vive l’amour : l’irrésistible et surréaliste Bobby Lapointe.
N’empêche, les jeunes se mettent aux vinyles anglo-saxons comme Jerry Lee Lewis, le pianiste qui joue avec ses pieds, Ricky Nelson qui joue avec sa moue et ses yeux verts, et les Everly Brothers qui jouent avec nos émotions de midinettes. Le très myope Buddy Holly fauche la première place au puceau canadien Paul Anka que les ventes de Diana consolent de ce premier rateau sentimental
La reine Elisabeth, qui trône déja, s’encanaille en recevant son premier chanteur rock, Tommy Steele. Plus tard, elle en anoblira plus d’un.
Sur la route circulent deux mythiques caisses inconfortables à souhait, la Fiat 500 alias le pot de yaourt et la Trabant — à l’est seulement — qui sera fabriquée jusqu’à la chute du Mur, en 91 (la chute dûe à Sarkozy, ne l’oublions pas. Je blague). Sur la route est le titre du tout aussi mythique (tout est mythique de ces années-là) bouquin que Jack Kerouac (Jean-Louis, il s’appelle, est canadien et sa première langue est le français) a tapé en 51 sur un rouleau de papier. La Beat generation prend corps. Comme le mouvement international situationniste en Italie.  Et l’Europe aussi qui, avec le traité de Rome, devient  la CEE : y circulent allègrement le charbon et l’acier, pour la dope, ça attendra.
Ça bouge en géopolitique comme on ne dit pas encore : Duvallier s’autoproclame président à vie d’Haïti et désigne son chiard Baby Doc à sa suite. La république tunisienne est proclamée, et Mao lance sa campagne des cent fleurs où il prône une plus grande liberté d’expression. Mais  les critiques des intellos qu’il comptait séduire tombent dru : il rewinde prestement, répresse violemment et déporte massivement.
Aux USA, malgré l’abolition de la ségrégation, de meurtrières émeutes raciales ont lieu à Little Rock où, malgré les forces de l’ordre, un collège choisit de fermer plutôt que de recevoir quelques Noirs.
Le général Massu est envoyé en Algérie « avec notre savoir-faire français pour remettre de l’ordre » dans ce pays.
Chez nous, Pinay reste un jour au gouvernement et Guy Mollet six.
Cette année là naissent Caroline de Monac, Michelle Pfeiffer, Florence Arthaud et son pote Thierry Lhermitte. Ah, et aussi, mais on s’en fout, Mimi Mathy.
Au poste, on écoute Dalida, Patachou, l’excellent René-Louis Laforgue, le non moins séduisant Philppe Clay, mais aussi Harry Belafonte, Elvis et The Crickets.
Quant à moi, bouleversée par l’horrible mort de la chienne Laïka, lancée dans l’espace par les Russes, je lui compose mon premier poème.

L’année 56 ici

* Blecteurs : lecteurs de blog.
Sources diverses. Texte et dessins© dominique cozette.

INFO OU RAPPEL : VERNISSAGE de l’expo « de l’amour, de l’état brut, de la nature humaine » avec Cathy Burghi et Céline Guichard,  le 3 mars à 18 h. au cabinet d’amateur, 12 rue de la Forge Royale, 75011, près de la Bastille. En savoir plus ici

L’année 56 racontée à mes blecteurs*

Marie-José Neuville

C’est officiel : la naissance du terme teen-agers a lieu dans un bar de Soho. C’est bondé mais faites  gaffe à pas écraser mes blue suede shoes, man…
Les popotins commencent à se remuer sur des airs pas catholiques : Elvis the Pelvis entre au hit-parade avec « heartbreak hotel » et BB fait exploser la bien-pensance avec sa danse démoniaque de « et Dieu créa la femme », sous l’oeil connaisseur du racé Curd Jurgens. Ça n’empêche pas une drôle de dame de dire à Johnny « fais-moi mal », c’est Magali Noël,  qui n’a pas peur des bleus. Dalida s’intéresse plus à un petit  Bambino qu’elle trouve finalement trop jeune, et une collégienne de la chanson, Marie-Josée Neuville,  raconte de pures histoires de pépères pervers dans le métro et de petites salopes qui t’empoisonnent la vie, mais, ses nattes coupées, elle intéressera moins et se mariera. Marilyn itou, qui choisit  les bras longs et maigrelets d’Arthur, l’autre Miller des lettres américaines, tandis que Grace, qu’on dit froide mais qui est chaude bouillante,  se frotte à la drue moustache d’un prince de Rocher légèrement replet.
Henri Cording, alias Salvador, chante « va t’faire cuire un oeuf, man », premier disque de rock français, paroles de Vernon Sinclair, alias Boris Vian. Outre-Atlantique, le guitariste aux cheveux gras, Gene Vincent Craddock (son nom réel) lance « be-bop a lula ». Ça déchire. Mais les « rappelés » en Algérie seront privés de trois ans de jeunesse et de rock effréné, ils ne verront pas non plus la sortie de « la traversée de Paris » avec ses répliques cultes, Monsieur Janvier et Salauds de pauvres, puisque, s’ils vont au cinoche durant les rares perm’s, ils seront occupés à des traversées de lingerie un peu plus excitantes.
La vignette auto, censée servir la cause des vieux, ornera tristement les pare-brise, dont celui de la Dauphine, reine des petites cylindrées.
Les seins de Jayne Mansfield, entourés de la crème des jeunes rockers, crèvent l’écran dans « la blonde et moi ».  Pas (encore) ceux de Romy qui incarne la sage Sissi alors que Cousteau et Louis Malle nous dévoilent les dessous de la mer dans leur monde du silence.
Romain Gary ferre son premier Goncourt avec « les racines du ciel » et Tintin fête ses dix ans.
Mistinguett se fait la malle en tenant la main d’Irène Jolliot-Curie, celle sans qui Curie ne serait rien. Léautaud (qui n’est pas l’ancêtre de Léotard) s’envole en laissant éplorées ses braves bêtes, cependant que Bertold entame sa résistible ascension vers un monde meilleur, en la rythmique  compagnie d’Art Tatum.
A la radio française, on peut entendre Bécaud, Piaf, Annie Cordy, les Compagnons mais aussi, parfois, Fats, Elvis, Gene et les Platters.
Quant à moi, j’ai une belle dartre au coin de la bouche sur la photo de classe : c’est d’un chic !

L’année 55 ici

* Blecteurs = lecteurs de blogs

Texte et dessin © dominiquecozette. Source : Les années Rock’nRoll de Rodolphe, éditions Chronique. 2008 (Chouette bouquin bourré d’images ).

Histoire d’oeufs : toujours aussi arriérée, la France !

On est en retard sur tellement de sujets, dans notre « beau » pays. Toujours à la traîne de tout ! En vrac et de mémoire : le niveau des écoliers, la parité (46ème rang), la liberté de la presse (44ème) , les aménagements pour les handicapés, les logements sociaux, le mariage homo, la transparence des affaires publiques, l’exemplarité du gouvernement, la justice etc, etc…
En plus, la France est le pays d’Europe qui utilise le plus de pesticides. C’est top, les pesticides, ça nous donne des cancers, ça tue nos paysans, notre terre. Mais ça créé de la richesse. Notez, la maladie aussi, pensez, tous ces labos, ces technologies, ces vaccins…
Mais parlons des poules et des oeufs : dans les supermarchés d’Europe, on ne vend plus d’oeufs de poules élevées en batterie. C’est interdit. Parce que c’est indigne pour qui respecte un tantinet les animaux. En France, non. On s’en fout. Sommes-nous donc plus barbares que les autres ? Non ? Oui ?
A nous de décider,  et c’est très simple : arrêtons d’acheter ces oeufs interdits ailleurs. Il suffit de regarder  le premier chiffre inscrit sur l’oeuf , avant les lettres FR (pour France)
0FR = oeuf bio de poules élevées en plein air
1FR = non bio mais élevées en partie en plein air
2FR = élevées « au sol », uniquement en intérieur,  ne sortant jamais
3 FR= maintenues en cages  dans des conditions épouvantables. Bourrées d’antibiotiques, forcément, pour ne pas claquer trop vite, donc pas terribles pour la santé.
Evitez de vous fier au  packaging montrant de joyeuses poules grattant la terre pour y chercher quelque ver. Les poules 2 et 3 n’ont jamais vu la terre. Alors un ver !
Merci de boycotter définitivement  les oeufs bas de gamme. D’en parler autour de vous.Et de raisonner de même en ce qui concerne viande et jambon.
Pour en savoir plus :  clik

Pour vous récompenser d’avoir lu ce truc pas drôle, une petite histoire d’oeufs.
Hortense s’apprête à mourir, elle a 98 ans,  et son jeune époux, Charles, 80 ans lui tient tendrement les mains. Alors Hortense dit :
« Tu sais mon Charles, j’ai un ptit kékchose à te donner. Va dans la grange, derrière la huche, et trouve donc un coffret. »
Chose dite, chose faite. Charles revient avec le coffret. « Bah ouvre-le donc ! »
Charles l’ouvre et trouve deux boîtes. Dans la première, 3 oeufs. Dans la seconde, 250 000 euros. Etonnement, question :
« Pourquoi 3 oeufs dans la boîte, l’Hortense ? »
« Tu vois, mon Charles, chaque fois que tu m’as point fait jouir, j’ai mis un oeuf dans la boîte… »
Charles, fier d’avoir failli seulement trois fois en 60 ans, se rengorge.
« Ben, et les 250 000 euros, alors ? »
« Ah, dame, chaque fois que j’avais douze oeufs, j’allais les vendre, pardi ! »

Texte et photo  © dominiquecozette

1955 racontée à mes amis blecteurs*

En 1955, la mallette tourne-disque sonne le glas des 78 tours.
Le slow le plus baveux de tous les temps, Only you, des Platters, commence à mouiller les culottes tandis que celle de Marilyn est coupée au montage de 7 ans de réflexion par les ligues de vertu, et que les danseuses de be-bop exhibent les leur sur Rock around the clock de Bill Haley.
Screaming J. Hawkins et Little Richard font un concours de chanteurs hurleurs tandis que Gilbert Bécaud, après la casse des fauteuils de l’Olympia, devient M. 100 000 volts.
Elvis signe un contrat fabuleux de 5000 dollars et se voit offrir une brand new Cadillac.
Johnny apparaît à l’écran, à 12 ans et à la loupe, dans les Diaboliques de Clouzot. Une radio voit le jour depuis la Sarre : c’est Europe n°1. Mais le déserteur de Boris Vian est censuré sauf que Mouloudji en atténue les paroles.
Churchill se retire pour peindre, maçonner et fumer ses gros cigares. Le général de Gaulle aussi mais sans truelle ni pinceau.
C’est dans l’Illinois que débute l’obésification de la planète avec Mac Donald, le premier fast-food mais c’est en Californie que James Dean se crashe à 24 ans au volant de  sa Porsche 550 Spyder, entre L.A. et Salinas. Dans le New-Jersey où il vit, Einstein cesse de tirer la langue alors que Nicolas de Staël pose ses brosses pour se suicider du côté d’Antibes. Claudel enfile son soulier en satin et met deux pieds dans la tombe, à Paris.
Paris où Minou Drouet, poétesse de 8 ans, fait polémique,  et où Dior et Coco Chanel battent leur plein (oui, c’est le bon pluriel).
En juillet, on entonne tous « vas-y Bobet » et il y va, à la victoire. En septembre, c’est au tour de Fangio à Monza sur Mercedes.
En France, on est encore branché grave Luis Mariano, Philippe Clay, Georges Brassens ou Line Renaud alors qu’ailleurs, on swingue déjà sur le Gigolo de Louis Prima et le Guitar Boogie d’Arthur Smith.
Sinon, on roule en DS, on vole en Caravelle, on trimballe son transistor, on parle de train à 300/h et de voyage sur la lune.
Quant à moi, je n’arrive pas à convaincre ma mère de me laisser pousser les cheveux, c’est un monde !
* Blecteurs = lecteurs de blogs

Texte et dessin © dominiquecozette. Source : Les années Rock’nRoll de Rodolphe, éditions Chronique. 2008 (Chouette bouquin bourré d’images ).

La wrinkle pride

C’est comme la gay pride, mais pour les ridés puisqu’on n’y peut rien non plus. Donc pourquoi pas un défilé intitulé « la fierté des rides » ? Horreur ? Oui, horreur, je suis d’accord. Je préfèrerais me défiler. Cette idée m’est venue en voyant l’autre jour à la télé, le pape de la chirurgie, Ohana, prénom Sydney, pratiquer des injections de botox à une jeune femme de 28 ans car pour son image professionnelle, il lui fallait faire disparaître de vilaines traces de fatigue.
Deux choses :
1/ Ça m’étonnerait que le pape Ohana-in-excelsis-Deo s’abaisse à piquer lui-même le bétail, au prix où il facture ses interventions ! Mais là, il y avait la télé, il était important pour sa promo qu’il y parût en clair et pas en off.
2/ Se faire botoxer à 28 ans ! Il eût mieux valu que cette jeune femme qui n’était pas du tout moche se fît pénétrer non par une seringue, mais par un organe un peu plus joyeux activé par l’amour d’un mec ou d’une nana dans le but de lui faire plaisir, donc de la dérider. Cela s’appelle acte sexuel, en principe c’est gratuit, on peut en abuser, ça détend, ça fait chanter le regard, ça met du rose aux joues, ça rend belle. Et après tout, s’il se produit de petits bâillements le lendemain, cela rend les yeux plus brillants. Et Sydney Ohana peut aller se rhabiller. Heu, je ne suis pas sûre qu’il se déshabille devant ses patientes, enfin je l’espère pour elles !

Texte et dessin © dominiquecozette

Un grand chef d’oeuvre littéraire avorté !

Tiens, c'est tout ce que ça mérite !

Un peu de déballage, tiens ! Ça commence comme ça : un éditeur qui veut se faire du fric facilement invente un livre où Régis Debray poserait douze questions à Michel Drucker, le gentil, le consensuel, l’ex-genre idéal, le mari parfait, le roi du PAF, l’ami de tous les people etc. L’idée : en faire un bouquin forcément rentable car tous les plateaux de télé s’arracheraient ces deux stars (mouais) des medias (comme pour le bouquin bidon Houellebecq-Lévy ?). Debray envoie par écrit ses questions. Que fait le gentil Drucker ? Il demande à son nègre de rédiger ses réponses, moyennant une promesse verbale de 200000 euros de dédommagement. Or, il se trouve que
1/ le nègre est une négresse.
2/ la négresse est une écrivaine noire
3/ elle est la maîtresse officielle du gentil Drucker. Il s’agit de Calixte Beyala.
Mais le livre ne se fait pas, puis quelqu’un de vivement dimanche annonce à Calixte la fin de l’histoire. Elle ne verra jamais les 200 000 euros car, malgré son insistance, le gentil animateur ne  lui propose que 20 000 euros pour solde de tout compte. Et encore ! A condition qu’elle renonce à publier le roman qui traite de leur histoire (si ça intéresse quelqu’un, il s’agit de « l’homme qui m’offrait le ciel » chez le même éditeur, Albin Michel). Le tribunal correctionnel a d’abord débouté l’écrivaine. Mais, en appel, le gentil Drucker a été condamné à lui verser 40 000 euros.
Calixte est réputée pour ses emprunts récurrents, ses nombreux plagiats, ses procès, son militantisme polymorphe. Elle  soutint Sarkozy lorsqu’il invita Khadafi et aujourd’hui  Gbabgo. On s’en fout aussi.
Moralité : y en a pas, on se demande bien pourquoi il pourrait y en avoir !

Texte © dominiquecozette et image trouvée

Je m’endors avec un lion et me réveille avec un cancer

C’est dans Libé : la Minnesota Planetarium Society estime que depuis le début de l’astrologie, on s’est gouré. L’axe gravitationnel de la lune a fait osciller la terre sur le sien.  Bilan : un mois de décalage. C’est pas rien ! Figurez-vous que mon époux qui était lion, superbe et généreux, a viré cancer. Outre que l’appellation n’est pas très fun — excusez-moi, chers amis cancer, d’ailleurs vous êtes probablement devenus autre — ce signe est inconnu à mon bataillon de proches. La prochaine nuit va être décisive : tolérerai-je de sentir un crabe me toucher de sa pince fraîche et humide ?  En même temps, avec une bonne mayonnaise maison, c’est pas dégueu.
Pour ceux que ça intéresse :
Capricorne 20 jan-16 fév, verseau 16 fév-11 mar, poisson 11 mar-18 avr, bélier 18 avr-13 mai, taureau 13 mai-21 juin, gémeau 21 juin-20 juil, cancer 20 juill-10 aou, lion 10 aou-16 sep, vierge 16 sep-30 oct, balance 30 oct-23 nov, scorpion 23 nov-29 nov, serpentaire 29nov-17 déc, sagittaire 17 dec-20 jan.
Vous remarquerez que les jours charnières sont des deux signes, que le scorpion a perdu trois semaines et que le serpentaire a pris du galon. Moi, je suis restée taureau, du moment qu’on ne me coupe pas les oreilles et la queue, ça me va.

Texte et dessin © dominiquecozette

Lettre ouverte à mon corps

Le 23 février 2010, sur ce blog,  j’écrivais, cher corps, combien je t’étais reconnaissante de tous les services que tu me rendais. Il y a cependant un petit hiatus, voire deux (dois-je dire hiati ?) au sujet de certaines décisions  que tu prends sans concertation.
Exemple flagrant : j’aimerais bien perdre quelques kilos d’hiver. Or, j’entends dire un peu partout que si je fais des régimes, tu gardes en mémoire l’épreuve de ces horribles privations et tu te remets à stocker dès que je réapprovisionne. Dans quelle langue faut-il t’expliquer que si je me (te) prive un peu, c’est très provisoire. Très très, même. Alors s’il te plaît, laisse glisser les gourmandises dans la fosse à purin lorsque je remets ça, ne stocke plus et je t’en filerai des wagons, de gâteries.  On s’entendra beaucoup mieux !
De même, et je parle au nom des autres femmes bien que tu ne puisses rien y faire : arrête de penser — avec ce putain de cerveau reptilien complètement obsolète —que pour survivre à l’hiver nous, les femmes,  sommes obligées de provisionner de la graisse autour du ventre, des cuisses et des hanches, merde ! On ne vit plus dans une grotte, cher corps, un peu de jugeote ! D’accord ? Bon, c’est tout, je ne vais pas te demander en plus de me fabriquer du collagène pour ourler mes lèvres, de l’élastine pour retendre mes tissus, du j’sais-pas-quoi pour colmater mes brèches et réparer mes usures. Tu vois, c’est pas l’amer à boire, tout d’même  !

Texte et dessin © dominiquecozette

Pascal Nègre blanc…

Oui, c’est très mauvais, mais je ne peux pas m’en empêcher…La suite est du même tonneau, aussi affligeante !
Figurez-vous que  Pascal Nègre, arrivant un beau matin dans son bureau sis rue des Fossés Saint-Jacques — déjà ça sonne glauque, pas comme rue de la montagne Sainte Geneviève à côté ou, outre Seine, rue des Blanc Manteaux — s’écria : « oh ! Quel univers sale ! ». C’est vrai que pour une entreprise, c’est un nom de suppositoire carré. Donc, armé de sa planche à billets, je veux dire à laver, il chercha comment blanchir tout ses bénéfices, comment ravoir tous ses avoirs, etc… et comme il était un peu poète, il fit rimer avec lavoir. Et il ouvrit une superbe blanchisserie à Tours (45 tours, 33 tours…). Ecolo. Tant qu’à faire ! Et elle s’appelle Séquoïa. Comme j’ai des vieux restes de mon ancien job, je propose quelques accroches/signatures/slogans, je ne sais même plus comment on appelle ça…
– Pascal Nègre, le grand blanchisseur.
– Pascal Nègre nettoie plus blanc que blanc
– Avec Nègre, Blanchi-son !
– Avec Nègre, vive Univerpropre…
Avouez que tout ça est très nul, mais l’info est vraie. La chaîne de blanchisserie s’appelle Sequoïa. (Nettoyage à sec, oh ya !).( C’est une plaie d’avoir cet esprit ridicule qui ne sert absolument pas mon talent !)

Texte et dessin © dominiquecozette

Petits carnets de niouses #7

Mercredi : Carnet rose
1/ Hughes Heffner, le monsieur qui a créé PlayBoy et les petites laPine, se marie à 84 ans avec une nana de 60 ans… sa cadette.
2/ Michel Polnareff vient d’avoir un p’tit gars, à 66 ans, avec sa compagne Daniela. Quand son môme aura atteint sa majorité, Polna aura l’âge de Hughes Heffner. Et peut-être qu’il (play)matera les jeunes copines d’icelui. Allez, on le lui souhaite !
3/ Elton John, a 67 ans, vient d’avoir une petite fille. Les papas se portent bien et on suppose que la mère (porteuse) qui a eu le génie d’accoucher le jour de Noël a reçu une belle hotte d’or.

Jeudi : Carnet rose encore
Sa Majesté la Reine d’Angleterre qui a le même âge que le jeune marié Hugh Heffner a le plaisir d’annoncer qu’elle est arrière-grand-mère pour la première fois, d’une petite-fille dont sa fille Anne est grand-mère et le futur roi grand’oncle ou petit-cousin, qu’est-ce qu’on s’en fiche !

Vendredi : Carnet Gris
Carlita est la personnalité art/culture (!!!)  la plus énervante selon un sondage VSD (je crois). Moi, elle me fait plutôt marrer avec ses petits cris d’admiration dans les usines de fromage et son je-ne-cache-pas-ma-joie devant les réacteurs nucléaires. Oui, enfin à petite dose. Allez, Carla, casse-toi avec Pete Doherty ou Julian Assange, arrête tes nunucheries !

Samedi : Carnet de santé
Revoir vaccinations anti UMP-FN.
Traitement contre langue-de-bois/langue-de-pute.
Analyse ADN-identité-nationale.
Noter courbe de croissance du petit Nicolas.
Supprimer mediator à Aubry, Hollande, Strauss-Kahn, Bachelot, Fraiche heu, non, lui, c’est fait…

Dimanche : Carnet mondain
Le chef de l’état est sympa : il a invité les travailleurs de la nuit de la Saint Sylvestre à une séance de voeux. Imaginez. C’est le 1er janvier. Vous avez bossé toute la nuit précédente. Et qu’est-ce qui vous tombe dessus ? Une convoc à l’Elysée pour vous faire remonter les bretelles à cause  du merdier dans les aéroports ! Quel type sympa !!! Il offre même une boîte de chololat.

Lundi : Carnet noir
On le trouvait plutôt calamiteux quand, entre un twist de Johnny et une bamba d’Eddie, il sortait son harmonica de la poche poitrine de sa chemise de croulant et nous faisait perdre 3 minutes de notre précieuse émission du golf Drouot. Mais c’est grâce à lui qu’elle existait, alors on subissait stoïquement les impros de ce « vieux » musicien, il avait quand même 20 ans de + que tout le monde ! Sacré Albert  ! On te souhaite un super golden hello là-haut avec tes rockers & jazzmen favoris !

Mardi : Carnet de notes
Manuel Valls : élève dissipé. Manque de discipline. Heures de colle justifiées (qu’il semble d’ailleurs réclamer)
Laurent Gbagbo : Peu enclin au travail d’équipe. Trop personnel. Risque d’exclusion.
Annie Lennox : généreuse, très attentive aux autres, partageuse. Mérite largement son grand prix de camaraderie
Zsa Zsa Gabor : suite à nouvelle amputation à la jambe, dispensée de stade.
Christian Karembeu :  nouveau chouchou de la classe. Sanction : accompagner Madame la Directrice dans sa collecte de pièces jaunes.

Texte et dessin © dominiquecozette

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