Roman de gare

Roman de gare, c’est son titre, est le seul roman actuel que je connaisse avec une couverture dure.
Valait-ce le coup d’être dit ? Philibert Humm avait commis il y a peu un roman irrésistible qui s’intitulait Roman fleuve (voir mon article ici) ce qui explique que je me sois ruée sur ce dernier.
Le talent premier de Humm, outre ce nom farfelu, est de manier la langue avec beaucoup d’esprit comme je l’expliquai précédemment. Il ne varie pas, c’est extrêmement plaisant à lire, l’humour l’habite (sans jeu de mot) et notre cerveau se déride quelque peu, ce qui n’est pas courant dans les circonstances actuelle.
Mais l’aventure contée ici manque un peu de ressort. Un aventurier de comptoir est poussé à y aller, à l’aventure, et il choisit de devenir hobo, comme certains laissés pour compte aux Etats-Unis dans les 50’s, qui bossaient parfois dangereusement sur les trains et s’embarquaient clandestinement pour un ailleurs plus prometteur.
Ici, il débauche un de ses pote, sorte de Bérurier, volumineux, goinfre, truculent, pour aller de gare de triage en gare de triage. Départ : Villeneuve-le-Roi. ça ne père pas très haut, dommage. Le livre aurait dû faire la moitié pour ne pas devenir lassant. Mais enfin, il y a de bons passages… Je ne sais pas si je vous l’ai bien vendu.

Roman de gare de Philibert Humm. 2024 chez Equateurs. 236 pages, 22 €

Texte © dominique cozette

Horrible père

Vous connaissez l’effroyable histoire de ce violeur D. Pelicot qui droguait sa femme « aimée » pour la faire violer par des hommes qu’il recrutait sur un site, soixante-dix au compteur, cinquante au procès en cours que les avocat.es tentent de blanchir… Et j’ai cessé de t’appeler papa a été écrit par Caroline Darian, leur fille, qui narre sous la forme d’un journal l’horrible nouvelle qui va pulvériser leur vie.
Bien sûr, si on s’y intéresse, on pense connaître à peu près tout de cette histoire relayée par les journalistes. Mais le point de vue de la fille, « à chaud », complète le terrible portrait de ce criminel en montrant au jour le jour, comment de sa prison il continue à gérer son emprise sur sa femme (qui est divorcée aujourd’hui) par des manœuvres interdites, comment il réussit par ce biais et le talent des pervers à fâcher la mère et la fille, la première étant dans un déni cultivé par mari.
Il montre aussi que cet homme, non content d’offrir sa femme aux violeurs, donnait à ces derniers la recette des médicaments pour qu’ils puissent reproduire ces manœuvres criminelles (et dangereuses) par lesquelles il a aussi profité des femmes des autres. On apprend en qu’il s’intéressait de très près au corps de sa fille (on l’a su par la presse) mais aussi de ses belles-filles…
Et surtout, on se transporte dans la tête d’une victime collatérale, de la souffrance que cela engendre, de la façon dont elle a pris les choses en main pour épargner sa mère (elles se sont bien sûr réconciliées) et son petit garçon. On y apprend que ces faits étant exceptionnel, les médecins et autres soignants n’ont jamais pu deviner pourquoi la mère perdait la tête et la mémoire, pourquoi son corps s’abîmaient et ses organes génitaux présentaient de graves lésions. Et j’en passe.
Aujourd’hui, ce livre (en poche) est réédité, très bien relaté par son autrice seule. Il court de novembre 2020, lorsque la famille apprend les crimes du père, jusqu’à novembre 2021, une première année de torture psychologique. Un livre poignant, tranchant, sans misérabilisme.

Et j’ai cessé de t’appeler papa par Caroline Darian, chez Harper Collins Poche. 174 pages, 6,90 €

Texte © dominique cozette

On n’est plus des gens normaux

On n’est plus des gens normaux est le premier roman de Justin Morin, journaliste, qui avait couvert un fait divers particulièrement dramatique : un jeune homme au volant d’une voiture qui fonce sur la terrasse d’une pizzeria où sont attablées de nombreuses personnes dont Angela, jeune fille de 13 ans, tuée sur le coup. Et faisant de nombreux blessés dont la père et le petit frère de 3 ans. La mère est traumatisée et le frère aîné de la fillette s’en sortent mieux physiquement. C’était en août 2017.
En fait, Morin couvre le procès qui a lieu deux années plus tard. L’accusé est bouffi, drogué aux médocs. La famille d’Angela est plus resserrée que jamais. Où qu’ils aillent, ils portent une photo de la fillette sur eux, ils en parlent, ils la savent près d’eux. Le journaliste va pouvoir les approcher pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé. Tous se livrent, les proches aussi. Il peut commencer l’écriture de son livre. Qui est particulièrement super bien écrit, les émotions y sont flagrantes, le rythme est soutenu, la plume est compatissante. Malheureusement, la sœur de l’accusé n’accepte pas de se livrer. Elle dit que peut-être elle voudra faire entendre sa propre voix plus tard. Néanmoins, l’auteur connaît le rôle protecteur qu’elle a joué auprès de son petit frère durant des années alors que les parents se (les) déchiraient… Il a su aussi que ces deux-là, frère/sœur jadis liés comme les doigts de la main, ne se voyaient plus. Il voulait comprendre pourquoi. Et savoir aussi pourquoi la sœur, quand elle a dû déposer, bien que connaissant les ravages que son frère a causés dans les deux familles, s’est rangée de son côté, refusant de l’accuser d’avoir tué en toute conscience.
De ce fait, Morin le dit dans la deuxième partie, celle consacrée à la sœur, il va alors romancer la partie qui lui manque, tenter de deviner au plus juste ce qui les a séparés. La sœur ne s’y est d’ailleurs pas opposée.
Puis nous revenons au temps présent où le tueur croupit en prison, condamné à perpète, l’instant terrible et plein de suspens où il peut encore faire appel. C’est à dire infligerà nouveau à tous les souffrances déjà vécues.
Texte fulgurant, tranchant mais aussi plein d’empathie pour les victimes, très beau livre.

On n’est plus des gens normaux de Justin Morin, 2024 à la Manufacture du LIvre. 260 pages, 16,90 €.

Texte © dominique cozette

Un Morgièvre plein de suspens

Comme j’ai un peu la flemme, je vous balance la quatrième de couverture de La mission de Richard Morgièvre comme premier paragraphe :
« À la descente du car, au lieu d’aller rejoindre la ferme où l’Assistance l’a placé, Jacques décide de prendre du bon temps. C’est le 6 juin 1944, son anniversaire, il a dix-sept ans. Il pique une tête dans la rivière. Il ne sait pas nager… une façon de s’y mettre, de vivre. À la sortie de l’eau, des hommes armés l’interpellent et lui apprennent que les Alliés ont débarqué. Jacques se joint aux résistants. Ils tombent dans un traquenard. C’est l’heure des règlements de comptes et les justes vont payer. On les balance à la Gestapo. On les traque pour les massacrer. Jacques s’enfuit. Il perd son talisman mais trouve l’amour… et sa mission. En elle, il met toute sa force, tous ses espoirs, sa loyauté. Malgré la haine et la guerre, il la mènera, par-delà les mers, jusqu’à son terme. »
Morgièvre a écrit des livres très différents les uns des autres. Des bouquins très trash, voire pornos, des bouquins tendres comme celui sur son père, Un petit homme de dos. Celui-ci est frôle le conte sentimental, à la fois très prenant au niveau suspens. Il renseigne aussi sur la fin de la guerre, les règlements de compte entre résistants et collabos, il peint des personnages hauts en couleurs, des personnalités hors normes, de belles personnes.
Je n’arrivais pas à le lâcher, je l’ai lu en deux fois seulement, je voulais savoir absolument ce qu’il arrivait à ce jeune orphelin pur et naïf, certes, cependant que pas neuneu pour un sous (comment j’écris aujourd’hui ! ). Et guidé par un amour tellement puissant que je craignais pour lui. Un très bon livre, une superbe plume.

La mission de Richard Morgièvre aux éditions Joëlle Losfeld, 2024, 236 pages, 20€.

Texte©dominique cozette en partie.

Prescriptions

Quand après une turbulence sérieuse de tout votre organisme (vous vous écroulez brutalement) vous allez consulter et que le médecin, aussi empathique qu’un dessous de plat sans âge, vous annonce que vous souffrez d’une maladie orpheline et que malheureusement, il n’existe pas de traitement sauf un médoc pour calmer les crises, que votre fenêtre de vie va bientôt se fermer après une crise cardiaque ou un AVC, que faites vous ?
L’auteur de Prescriptions, Jean-Marc Parisis, décide de ne rien dire à sa femme et à leur fille. Puis il supprime le médoc calmant. Hélas, la crise revient. Au même moment, il reçoit des nouvelles des deux femmes qu’il a aimées dans sa jeunesse. L’une d’elle lui réclame les photos et courrier qu’il aurait gardés. L’autre… c’est très compliqué de la retrouver. Et c’est là qu’il va rencontrer un personnage qui va le mettre sur la voie. Il va se remémorer leur dernière soirée avant qu’elle le quitte.
Et puis, comme il est très curieux de nature, puisqu’il est iconographe dans un magazine, il entreprend des recherches sur cette maladie inconnue au sujet duquel son médecin ne sait rien, rien non plus sur Interner, et il va découvrir une énormité.
Enfin son passé, la chose que l’on recherche le plus lorsqu’on est en voie de disparition, va lui revenir et lui faire comprendre bien des choses.
Sans rien dévoiler, pas facile de parler de ce livre que j’ai beaucoup apprécié, même si au début, je ne comprenais pas ses digressions sur sa vie d’avant, je pensais faussement à du remplissage. Mais non. Tout est bon dans Prescriptions.

Prescriptions de Jean-Marie Parisie, 2024 chez Stock. 234 pages, 20 €.

Texte © dominique cozette

Tuer et plus par amour

Tuer et plus, ici ça veut dire émasculer… Dans Je suis celle que vous cherchez, Arnaud Guigue, agrégé de philo, passionné de Japon, reconstitue la vie d’une Japonaise devenue ultra célèbre pour avoir non seulement tué son amant, mais aussi émasculé, puis emporté son appareil génital, comme une relique, dans sa fuite. En 1936. C’est ce fait divers qui a inspiré le film L’Empire des sens, sorti en 1973, hymne à l’amour sensuel.
Abe Sade, née dans une famille pauvre, est violée lors de son adolescence et à la suite de cela et du comportement peu consolant de ses parents, elle entame une vie dissolue. Alors ses parents, excédés, la vendent à une maison de geishas. Et c’est là, parmi les nombreuses relations masculines, qu’elle tombe amoureuse de Kichi, un homme plus âgé. Petit à petit, une passion torride se développe entre eux, hélas il est marié, il a des enfants, ils ne sont pas libres de donner libre cours à la frénésie de leurs désirs. C’est pourquoi elle le tue en l’étranglant amoureusement, puis lui coupe le kiki. Horreur dans tout le Japon. Pour ses raisons techniques, elle ne peut pas se suicider, alors elle se laisse arrêter puis raconte par le menu sa vie au policier.
Finalement, sa peine sera légère. Six ans d’enfermement. A la sortie, elle reprend son pseudo de geisha pour mener une nouvelle vie, plus probe. Elle épouse un homme bien, aisé et bon avec elle, mais, alors qu’on la croit morte, quelqu’un la retrouvera et de nouveau, elle sera obligée de fuir.
Une histoire finement romancée, émouvante même, qui nous attache à cette meurtrière hors normes.

Je suis celle que vous cherchez par Arnaud Guigue, 2024, aux éditions Les Arènes Komon. 170 pages.

Texte © dominique cozette

Mini-cassette orange ?

Florent Marchet se met en scène sur la couv de son roman l’Admiration avec une mini-cassette orange. Qui joue un grand rôle. Florent Marchet est chanteur et auteur-compositeur. On disait ACI jadis. Je ne connais pas ses chansons, je vais aller en écouter, je n’ai pas acheté ce livre, on me l’a passé et je ne regrette pas. Il est très très bien. L’écriture déjà, sèche (on dit à l’os today), effrénée, nerveuse et dynamique, ça fait pulser (oui, c’est un vieux mot). Ça se passe dans les années 90 et Marchet n’est pas avare de name-dropping et de critiques plus ou moins acerbes sur les people que nous connaissons tous. Mais ça ne sent pas la recherche google comme c’est souvent le cas pour faire son intéressant(e), ça sent plutôt le vécu. Ca donne du peps (vieux mot encore) à la lecture. Et c’est réjouissant.
La cassette orange c’est celle du spectacle — le premier one man show féminin de Nadia Viper—  qui s’intitule Nadia Viper n’a rien à dire et le fait savoir. Et cette cassette tourne en boucle dans la chambre et la tête du jeune Bastien, 13 ans, qui l’adore. Elle est son idole. Un beau jour, elle se produit près de leur bled et comme sa mère s’occupe des affaires culturelles et qu’il n’y a pas beaucoup de sous, c’est chez eux que Nadia sera hébergée. Une amitié va naître. Nadia trouve le jeune garçon très doué. Peu à peu, il peaufine sa créativité et son talent, tous deux se voient souvent, elle devient la coqueluche de la scène d’humour et l’aide à se faire un trou dans le show biz.
Ils ont chacun leur histoire, ils font leur chemin, Bastien grandit, il est très doué non pour être lui-même sur scène, mais pour produire. Ses artistes ratissent le public, il bosse comme un dingue. Et pendant son ascension, Nadia se détruit, elle picole, elle rate son show à l’Olympia, elle descend, elle tente de se faire aider par les anciens mais elle est trop peu fiable pour qu’on lui tende la main. Et Bastien, va-t-il l’oublier ?
Ce livre est assez poignant, il se dévore avec plaisir d’autant plus que j’ai connu ou reconnu beaucoup de lieux dont il est question. Chapeau.

L’admiration par Florent Marchet, 2024 aux éditions Stock. 264 pages.

Texte © dominique cozette

Aimez Gil

Drôle de trio, ces trois-là, dans Aimez Gil, un roman de Shane Haadad. Ils sont jeunes, dans les vingt-cinq, et totalement désabusés. Ça commence par l’enterrement de l’un d’eux, Mathias. L’autre garçon s’appelle Mathieu, c’est le copain, l’ami, le confident, enfin je n’y ai rien vu de sexuel, de Gil, la fille.
Deuxième scène, elle descend l’escalier abrupt d’une boîte moite et blindée de fêtards, y cherche son pote M et c’est là qu’elle rencontre l’autre M… La soirée se déroule normalement, c’est à dire qu’elle se bourre tellement la gueule qu’elle n’est plus capable de se relever et c’est Mathias — dont elle se méfie — qui la raccompagne, gentiment. Il va plaire à Mathieu, ce gars-là, et tous trois vont se fréquenter tellement assidûment qu’ils forment un vrai bloc, dormant les uns chez les autres sans arrire-pensées. Ils boivent et fument énormément, ils n’aiment pas leurs jobs, elle est vendeuse dans une boutique d’objets, les deux autres, je ne sais plus. Toujours est-il qu’ils décident d’aller dans le midi à bord de la petite caisse pourrie de Mathieu qui risque la panne à chaque cahot. Ils dorment un peu n’importe où, mangent n’importe quoi et boivent.
Finalement ils arrivent chez Marguerite, la tante adorée de Mathias, une femme libre et superbe, mais elle n’est pas là, au grand dam du neveu qui se sent trahi… Plus tard, Mathias apprendra d’elle un secret de famille. Dans ce livre, il y a beaucoup de mouvement d’humeurs, de non-dits, de conflits larvés. Il est écrit comme pense le cerveau de Gil, c’est à dire dans un flux de ressentis sans filtre, c’est pas toujours simple à comprendre mais on y arrive. On peine néanmoins à savoir ce qu’il se trame entre les deux garçons, quelque chose d’un peu louche qui trouble Gil de manière peu agréable.
Puis ils prennent encore plus de congés pour un road trip. C’est assez désespérant, voiture cassée, froid dans une vieille maison, sentiments compliqués… Etrange livre, écriture dérangeante mais on avance parce qu’on s’attache aux personnages et on cherche à en savoir plus…

Aimez Gil de Shane Haddad aux éditions P.O.L. 2024, 366 pages, 21 €.

Texte © dominique cozette

Pour Britney

Pour Britney est un très petit livre de Louise Chennevière. Celle-ci était une fan absolue de la chanteuse quand elle était petite. Elle voulait être chanteuse comme elle, elle s’entraînait avec acharnement jusqu’elle tombe de son rêve : une tante lui prédit qu’elle ne serait pas chanteuse. D’ailleurs son père partageait peu le goût de la fillette pour le rouge à lèvres et autres attributs féminins.
Des années plus tard, Louise Chennevière a retrouvé une photo d’elle de l’époque et a réalisé que dès l’enfance, le corps des fillettes est modelé pour plaire aux « vieux » mâles. Et d’adjoindre au sort de Britney, confisquée de sa vie par son propre père, un mec avide et odieux qui la tenait sous tutelle, celui de l’écrivaine Nelly Caplan (son ouvrage devenu culte est intitulé Putain), elle aussi tellement soumise au diktat masculin qu’elle finit par se suicider. « La beauté des femmes ne sert à rien si elle n’entre pas dans le goût d’un homme », écrit Caplan.
Ce livre arpente ce douloureux territoire de l’hypersexualisation des petites filles au corps morcelé à l’envi pour le désir des hommes. Je signale que la lecture de cet ouvrage est difficile, fait de très longues phrases avec ponctuation décalée, non conventionnelle voire déstructurée, surtout par un usage original de virgules placées bizarrement, et malgré la force du texte, cela m’a pas mal perturbée.

Pour Britney de Louise Chennevière, 2024 aux éditions P.O.L. 132 pages, 15 €.

Texte © dominique cozette

Un amour hors normes

Dans le gros libre Bouquins intitulé Comme elles sont comprenant plusieurs œuvres de Benoîte Groult, je vous ai déjà parlé de l’admirable Journal à quatre mains. Voici le suivant, c’est un roman intitulé Les Vaisseaux du cœur, l’histoire improbable d’un amour énorme, immarcescible, entre deux êtres qui n’ont de commun qu’une peau, ou des organes, qui s’attirent inexorablement dès qu’ils se voient, qu’ils s’effleurent. Elle, c’est une jeune Parisienne diplômée, cultivée, vivant dans les beaux quartiers, venant chaque été en Bretagne pour les vacances. Lui, c’est un gars du pays, peu scolarisé, peu intéressé par les choses culturelles, passionné de pêche dont il fera son métier. C’est une sorte de colosse, musclé, fort, bien équipé sexuellement si je puis dire. Ils se rencontrent lors du mariage de la sœur de Gauvain, le nom du garçon, le coup de foudre physique est immense, grandiose, irracontable. La passion qui s’ensuivra va les entraîner, en courts épisodes très espacés dans le temps car chacun se marie et ils vivent tous deux aux quatre coins du globe, sur des petites périodes d’une intensité folle qui les laissent dans une grande tristesse lorsqu’ils se séparent pour plusieurs mois ou plusieurs années, aussi.
Au début, il voulait l’épouser, ce garçon qui manque de psychologie mais se soumet aux traditions locales et bien sûr, elle va refuser, sachant pertinemment qu’une telle union, dénuée de toute culture commune, empreinte de tant de différences surtout de classe (il ne parle pas bien, a un goût de ch… etc) n’a aucune chance de durer.
Une sacrée histoire que Benoîte Groult développe avec une liberté peu commune bien que dans son avant-propos, elle avoue ne pas savoir comment parler d’amour sexuel sans tomber dans le convenu, les clichés ou la vulgarité. Elle y arrive cependant mais sans trop de détails. Ce n’est pas un livre « hot ».

Ce roman fait partie du recueil Bouquins intitulé Comme elles sont, je n’ai pas sa date, son nombre de pages ni son prix…

Texte © dominique cozette

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