Marie niet

Il a écrit une belle chanson pour elle et l’a enregistrée dans son home studio mais elle est allée écouter Cali à la Cigale. Une autre fois,  il lui a apporté des rognons de veau cuisinés avec amour et moutarde de Meaux mais elle était invitée à manger des fruits de mer chez Lipp. Puis il lui a acheté un superbe scooter rose car elle rêvait de ça mais c’est tout juste si elle l’a pas écrasé avec sa Cayenne black toute neuve. Alors il l’appelle pour lui proposer carrément de coucher avec lui mais elle est furieuse car elle est juste en train de niquer avec un bourrin. Alors il décide de la buter mais le temps qu’il se procure un pétard du côté de la gare du Nord, la grippe A a raison d’elle. Il en est malade, il va au crematorium du père Lachaise pour faire son deuil mais elle s’est réincarnée en une autre salope, la même en brune, qui éclate de rire en se foutant de sa gueule. Il aura eu l’air con jusqu’au bout !

Texte © dominiquecozette d’après Marinette (j’avais l’air d’un con, ma mère) de Georges Brassens.
Dessin © dominiquecozette

Avorton # 1

Abortion #1
Abortion #1

Ce petit être qui ne verra pas le jour est le fruit des amours de monsieur Alois et madame Klara Hitler. Dans le petit bourg de Braunau où ils vivaient avec leurs trois enfants, les langues allaient bon train sur le degré de consanguinuité du couple, Alois étant né bâtard  avant que son beau-père le reconnaisse.  Concernant cette quatrième grossesse non désirée par les Hitler, la femme du médecin accoucheur, vieille juive visionnaire du nom de Sarah Apfelbaum, fut comme électrocutée pas les ondes ultra-négatives montant des entrailles de Klara. Son époux qui n’avait rien contre ses diagnostics magnétiques la laissa « ausculter »  sa patiente avec son pendule. Quel choc ! Oui, c’était un monstre qui poussait dans ce ventre, qui règnerait un jour sur le monde occidental, habité d’une haine incommensurable pour tout ce qui n’était pas aryen. Le pendule révéla des horreurs, des corps, des trains, des cheveux, des fumées, des camps, des guerres, des massacres, des expériences atroces, des morts par millions… Le pendule n’avait jamais battu aussi intensément. Hypnotiseuse de génie, Sarah Apfelbaum réussit à agir sur l’utérus de Klara qui, dès le lendemain, éjecta l’embryon. Quand elle raconta à son époux ce qu’elle avait entrevu, il fut pris d’une violente crise de rires entremêlée de toux : comment, en 1889,  pouvait-on imaginer pareilles balivernes !  Décidément, il ne pouvait plus se fier aux intuitions de sa femme. Quant à Klara Hitler, elle se consola de cette perte en faisant deux autres enfants qui, comme leurs aînés, moururent en bas âge, mis à part une fille.

Texte et photo © dominiquecozette

aminata

– Aminata, elle a deux robinets sur le palier du foyer dans sa cité !
– Deux robinets ?
– Oui, un pour l’eau froide et un pour l’eau chaude. Mais chacun sur un  palier différent.
– Quand même, deux robinets ! Et puis c’est pas loin pour tirer de l’eau. Pas comme nous !
– Oui, alors, il parait qu’elle fait la fière…
– La fière parce qu’elle a deux robinets ? Laisse-moi rire !
– Attends, c’est pas fini !  Tu connais sa première co-épouse ?
– Mbora.
– Oui, hé bien Mbora, elle la bat !
– Elle la bat ?
– Oui, elle la traite de feignasse, c’est vrai qu’elle fiche rien. Et sa troisième co-épouse…
– Ah, y en a une troisième ?
– Oui, une gamine, Fatimatou. Elle la vole. Elle lui dérobe ses bijoux, ses grigris, ses lotions.
– Ah, arrête ! je vais faire pipi dans mon pagne ! Aminata qu’était toujours à se plaindre, à vouloir faire sa princesse ! Deux robinets !  Et deux co-épouses ! J’en reviens pas !
– Son mari, ça fait trois jours qu’il l’a pas touchée !
– Oh la la ! Trois jours ! Elle va avoir des puces dans la culotte !
– Arrête ! J’en peux plus, ça y est, j’ai fait pipi !
– T’as noyé tes puces ? LOL !

Texte © dominiquecozette
peinture © dominiquecozette pour l’expo 111 des Arts à Lyon du 10 au 22 novembre

Le prénom a été changé

Angélique* est née dans une famille nantie et joyeuse, sa mère ayant préféré la concevoir avec un beau musicien brésilien qu’avec son mari qui n’en tire aucune amertume. Enfance dorée, adolescence dorée, jeunesse dorée. Amants multiples, beaux et célèbres, carrière éblouissante dans le milieu du luxe et du show business. Un enfant superbe d’un homme époustouflant de beauté et d’intelligence. Lorsqu’elle regarde autour d’elle, Angélique ne voit que de merveilleux nuages.  Elle est la plus glamour de toutes les glamours, elle a de merveilleux amis dans le monde des arts, des lettres, de la politique, des avionneurs, de la gastronomie, de la médecine, des affaires, de la presse, de la joaillerie, de la banque, de la haute-couture, de l’architecture, des médias, des finances etc,  et ses parents font de leur retraite une oeuvre d’art. Son mari, le petit Président d’une république bananière  semble désormais amoureux d’elle et elle-même s’est habituée à son physique ingrat et à ses manières rustaudes. En somme, elle n’a qu’à claquer des doigts pour que tous ses souhaits se réalisent. Alors, pourquoi son psy depuis dix ans ne lui dit-il pas que la cure est finie ? Pourquoi ne se résout-elle pas à lui dire : ayé, t’auras plus ma thune ? Pourquoi a -t- elle si peur d’avoir peur alors qu’elle est avec le mec qui peut tout  ? Hein ? Y a forcément un bât qui blesse dans cette affaire ! C’est là que ses amies (qui ne valent pas un pet de nonne) se rengorgent  : Ha, tu vois, elle aussi ! se disent-elles pour se consoler de la relative médiocrité de leur vie de femmes de député, d’affairiste, de trader, de bassiste, de chirurgien plastoc et de réalisateur. ATTENTION ! FIN ABRUPTE ! Quand elles ne sont pas tout simplement plaquées par les susdits.
* Le prénom a été changé.

Texte et dessin © dominiquecozette

Poupée Barbue

Cher monsieur Mattel,

vous me reconnaissez ? Je suis Barbie-la-coupe-au-carré-et-les-cheveux-blond. Alias Barbie n° 24 367. Mais comme vous le voyez, j’ai du poil au menton et une toison pectorale qui frise l’espagnolade. Je m’adresse à vous parce que je me souviens très bien que vous vous êtes amusé à faire des expériences sur nous, Ken et moi, en nous injectant des hormones de l’autre sexe. Ken s’en est bien tiré puisque malgré son manque de couilles, il a réussi à faire carrière auprès des petites filles qui aiment bien les hommes lisses et plats de l’entrejambe. Mais pour moi, c’est une autre paire de manches : avec mes joues qui piquent et mon paillasson pectoral, je passe pour une perverse auprès des mamans et des grands-mères et de ce fait, je reste seule en rayon à me faire chier la b… (oui, oui) et franchement le temps me paraît bien long. Ne pourrais-je pas espérer tomber dans une petite famille tranquille du Texas pour vivre ma vie normale de Barbie avec des bras en moins, des cheveux arrachés et plein de stylo feutre sur la gueule ?  Alors monsieur Mattel, sauvez-moi, remettez-moi ma dose d’oestrogène et je serai la plus heureuse des poupées Barbues. Heu, Barbie.
Cordialement.

Texte et photo velue © dominiquecozette

Delerm est-il un écrivain ?

Street art dans le Tricastin.

« Delerm a-t-il quelque chose à écrire ? Non, sans aucun doute, Delerm n’a pas de sujet, pas d’histoire, pas de personnages à dépeindre et se contente donc de photographier le quotidien avec un Instamatic et une bonne foi qu’on pense sincère.  C’est court, ça ne mérite pas le bûcher, mais ça ne fait pas un livre, encore moins un écrivain…  Si on dit que ça ne vaut rien, on passe pour un intello chiant qui préfère se « prendre la tête » que de goûter aux choses simples. Mais faire 60 lignes sur le bruit du frigidaire, c’est ça se « prendre la tête. Depuis qu’il a écoulé ses hectolitres de gorgée(s) de bière, Delerm a choisi de se spécialiser dans le compactage de clichés, de banalités prétendument touchantes. Or, il n’ y a a pas plus de poésie ou d’humanité dans ses pages que dans une liste de course. Le genre de manuscrit que toute maison d’édition d’édition digne de ce nom refuserait. Mais Delerm, c’est Delerm, une sorte de marque déposée du zéro absolu, du vide, du rien. »
Lilian Massoulier (sur « Enregistrements pirates » de Delerm  in Libération du 15/01/04*)
Photo © dominiquecozette

* Pourquoi éditer ce vieux machin ? Parce que je l’avais gardé au cas où, et le cas où, c’est maintenant. Et puis Delerm, en fait, père ou fils, je m’en bats l’anse, c’est juste pour publier cette photo réalisée sur un mur de Saint Paul Trois Châteaux. Chirac aurait aussi bien fait la farce.

alloalloalloalloalloalloallo….

hh

Allo ? Tu m’entends, là, je t’entends très mal, non, je me suis arrêté, ça y est ? Tu me captes ? Merde, ça se barre, je crois qu’il n’y a pas de réseau ici. Quoi ? Oui, super, enfin, moyen, que des cons, on se demande pourquoi ils viennent à ces colloques, hein ? je disais on se demande pourquoi ils s’inscrivent, ils passent leur temps à envoyer des SMS, quoi ? T’entends plus ? Attends, je bouge. Et là ? Oui, et dès que les portes s’ouvrent, ils se ruent sur leur mobile, quoi comme moi ? Non, t’es gonflée quand même, je ne t’entends plus, allo, allo ? Merde, ça a coupé ! Quelle conne, non mais elle attige ! Hé, t’as du réseau, toi ? t’es quoi ? Quoi quoi, comme opérateur … Bouygues, Orange ? Ah excuse, ça sonne ! Allo ! Oui ! Tu vois, j’aurais du prendre Orange ou SFR, Bouygues c’est nase, ça passe nulle part, non, je dis Bouygues c’est nase ! Allo ! Allo ? Coupé ! Mais que fait Sarkozy, merde, il est président, non ?

Texte © dominiquecozette
peinture © dominiquecozette pour le Salon Comparaisons, au Grand Palais, du 4 au 9 novembre. Allo ?

Sale péripatéticienne !

Allumeuse !
Maillasse !

Un jour, il rentre du travail plus tôt et il voit sa fiancée s’adonner à des privautés avec un autre garçon. Son sang ne fait qu’un tour, il la renie. Il trouve que vraiment, ça ne se fait pas, le sexe oral avec un autre homme que celui avec qui on est, d’ailleurs il lui souhaite plein de choses moches et violentes, il a envie de lui faire des trucs qu’on ne peut pas rapporter dans un blog, lui il est fidèle, il l’aime, il ne mérite pas cela, alors comme il souffre,  il la traite de tous les noms et notamment de sale péripatéticienne. Et puis il énumère par le menu les dégâts qu’il ferait à son corps, ce n’est pas très gentil et ça fait mal d’entendre ça,  en même temps, c’est pas très futé de faire ça (je parle du sexe oral) dans l’entrée, au su et au vu de tout le monde, elle l’aurait cherché que ça aurait pas été pire. Tout le monde a dit pis que pendre de cette chanson, moi je ne sais pas trop quoi penser de tout ça et d’ailleurs personne ne me le demande. Si vous me le demandez, je dirai : Puisque vous me demandez ce que je pense de cette chanson, je vais vous dire : j’en pense que pouic ! Orelsan, il aurait dit : je m’en bats les choses. Et la jeune fille, elle aurait dit en tapant sur sa fesse (comme sur le dessin) « maillasse ».  Et je ne serais pas plus avancée !

Texte © dominiquecozette d’après la chanson Sale Pu** (sic) d’Orelsan
Dessin © dominiquecozette

mer 6 pr T mess

oooooOOOOOOUUUUIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!!

Arèt 2 me tél qd j nik, c vrai koa, P nib a la fin, on pe pa niké trankil, C naz ! ta vu coment kil é bo mon mec, J l’M trp, C dla bal, il bez com 1 dieu, c ouf, jle kif grav.
6 tu ve, on se voi  D ke possib, 10 manch, pr prendr 1 ver ou alé O 6né… aten o o o ooooooo  OOOOOO OOOOOOO !!!!!!!!!!!!!!, G joui comm une trui, C g nial ! Bon, j te less, 6 non il va X plosé mon ifone, il M pa ke J fas 2 choz a la foa. Slt é a +. Lèt.

Ça ié, il é parti, il a une meuf jalouz 2 ché jalouz, kelconn ! taka 10 né ché oim ce soir, G D ravioli é D piza conjlé, avec 2 la vod K, et dla be. On smé 1 DVD é a minui, on sor, on se trouv 2 bomec, G encor envi 2 B zé, ce mec ma rendu chodass. 6 non, on sfou o pieu toutlé 2, ya pa ke lé mec, non plu. Ten 10 koa ? Biz . Lèt.

OK, OK !  alor rdv 2main à la picine, fo ke J naj, jen é mar 2-7 vi 2 patach. On se remé o spor, dac ? Pr etre bel 7 é T, pr dragué lé + bomec. A 2 min, Lét.

G oublié 2 T dir : amN D Kpot, D foa ke, a la picine. On C jamé. Rebiz. Ta Lèt.

Texte © dominiquecozette
Peinture © dominiquecozette pour le Salon Comparaisons, au Grand Palais (mé voui !), du 4 au 9 novembre 09.

Prenez donc un siège !

Bienvenue au club !
Bienvenue au club !

Si vous aimez les fauteuils, les fauteuils, les fauteuils, vous aimerez  le site de ce peintre, Joël Gangloff car il ne peint (joliment) que ça. Enfin, que ça… il y a aussi des échelles, des tréteaux, des seaux, des pots. Des traces de l’homme, comme il dit dans son site. Moi, je ne sais pas pourquoi j’aime sa peinture, mais je l’adore ! Je l’ai vue deux fois, lors de deux marchés de l’art à la Bastille, et je suis tombée en arrête (je laisse la faute, tant pis, je trouve ça mignon) devant ses toiles. Richesse de la matière, fondu des couleurs, simplicité du sujet, unité d’action… Oh lala, que je suis une piètre critique ! Mais si vous prenez le temps de vous asseoir cinq minutes et de regarder ses oeuvres, hé ben heu, hé ben je suis sûre que vous aimerez. Et si vous n’aimez pas, je vous parlerai une autre fois de gens qui photographient des poissons, qui tordent du fil de fer ou qui cuisent de la terre. Enfin, on verra…

Texte (médiocre) © dominiquecozette
Photo tirée du site de Joël Gangloff

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