Pour les fans de ce bon vieux Jim

Récemment parti dans les nuages, Jim Harrison nous laisse un tout dernier livre autobiographique, Le Vieux  Saltimbanque, qui ne peut que ravir ses fans de la première heure. C’est l’adieu d’un personnage drôle et débonnaire qui nous raconte, from another point of view, et comme un vieux pépé qu’on aime entendre au coin du feu, diverses anecdotes ou souvenirs dont certains très connus comme la pêche à la truite, son accident à l’œil, ses beuveries, sa très très chère nature pétrie de beauté, les oiseaux, les rivières, les arbres, les brumes, sorte de paradis pour le misanthrope sympathique qu’il est. Rien ne le ravit plus que de se promener à l’aube avec ses cabots sans rencontrer âme qui vive, sauf peut-être le bistrotier du lieu qui va lui confectionner une bonne omelette au lard. Ce qui le ravit aussi sont ses escapades en France dont il apprécie sans limites la gastronomie et surtout les bons vins. Il adore Paris. Il nous raconte aussi sa folie à une certaine époque, riche de ses scénarios qui paient bien mieux que la littérature, où il faisait de luxueuses virées dans les meilleurs endroits du globe, où il se payait les plus grands restos etc. Ce que n’aimait pas sa femme, une personne économe et prévoyante. Donc il nous raconte sa femme dont il est proche et séparé, une femme bien. Et puis il s’épanche sur ses cochons : ayant acheté une énorme truie sur le point de pondre, il s’éprend de toutes ces petites vies attachantes. Il promène les porcelets comme des chiens, il prend soin d’eux et sacrifie l’écriture à leur compagnie.
Un livre attachant comme l’est ce poète, dommage qu’il n’ait pas eu plus de temps pour nous en raconter d’autres. Sacré Jimmy ! Tchin ! (bruit de verres emplis de domaine Tempier, son nectar préféré).

Le Vieux  Saltimbanque, par Jim Harrison. Traduit par Brice Matthieussent. Flammarion 2016. 150 pages, 15 €.

Texte © dominique cozette

Pécher et pêcher, Jim Harrison pratique les deux

Ce bon vieux Jim H. nous ressert ses passions : la pêche à la truite, la nature, les fesses des femmes et les culs des bouteilles. Il s’incarne cette fois en flic à la retraite, fatigué de la nature humaine et de ses vils penchants dont il ne s’exclue pas l’usage, lubrique qu’il est en permanence, guettant le cul de sa voisine pendant son yoga, lorgnant le corps de sa fille adoptive elle-même nympho s’offrant à son beau-père, donc vieux queutard alcoolo qui, voulant se retirer peinard dans un cabanon pour pêcher, se voit confronté à la violence inouïe de ses nouveau voisins, les Ames, amoraux, feignants, incestueux, brutaux. Lui-même tombe amoureux de la jeune fille de la famille, la seule qui sache cuisiner, quarante ans de moins mais initiée dès le plus jeune âge à la sexualité par les mâles de son sang. Il l’installe chez lui en ville puis l’embarque au Mexique dont elle rêve. Elle se dit enceinte du lui.

Son grand amour reste son ex-femme qui l’a quitté car il était trop pénible à vivre mais qui continue à le voir, recevoir ses confidences, le rasséréner si besoin est. Ils iront ensemble en France, à Paris. Vont-ils renouer les liens ténus du désir ?

Ce bouquin où il s’interroge sur sa valeur mentale et les péchés qui  l’ont marqués dans son enfance, manque un peu de fluidité. Certains événements arrivent brutalement dans un paragraphe sans qu’on y soit préparé alors que des passages s’étirent langoureusement sous nos yeux, notamment dans les descriptions de la nature, les oiseaux, les paysages, la pêche bien sûr.
Ce roman est aussi l’occasion pour Jim de nous envoyer quelques nouvelles de l’Amérique et ses occupants, les armes, la maltraitance infligée aux enfants, la vie stupide qu’on mène.  Il y a toujours quelque chose à prendre chez cette vieille icône francophile, mais ça s’amenuise et il ferait peut-être bien de freiner sur le domaine Tempier (cité encore dans ce livre, un de ses vins préférés). Pour ce qui est de la couverture du livre avec cette petite jeune femme rouquine, je ne vois pas très bien le rapport. Mais enfin, il y a des gens chez les éditeurs qui sont payés pour ça, ils doivent savoir ce qu’ils font, non ? Non !

Péchés capitaux par Jim Harrison, 2015. Flammarion, 350 pages, 21 €.

 

Texte © dominique cozette – Photo © JL Bertin

Fessebouqueries #13

Actu de la semaine :

– Sur facebook, y en a même qui arrivent à se fâcher avec des gens qu’ils n’ont absolument jamais vus. CP
– se lever amoureux.. finalement, c’est mieux que de tomber amoureux^ YL
–  ‎>les gens qui ecrivent dans les toilettes sont ceux qui klaxonnent dans les | tunnels LMF
– FM va encore coller des timbres toute la journée.
–  Dans son bain un petit garçon de trois ans examine ses testicules. « Maman » demande-t-il « C’est mon cerveau ? », « Pas encore » dit-elle. DM
– PADG Dit : La chirurgie esthétique pour les actrices ? Ce sont les fourberies de scalpel.
–  ‎1ère rencontre avec le pôle emploi, une corde ou une pelle quelqu’un ??? TL
– OVH a encore loupé son rendez-vous avec la vaisselle! Les grèves vous comprenez?
– J adore Melanchon tant qu’ il n ‘a pas le pouvoir. DB
– AC se sent totalement stilnoxidable…
– Aujourd’hui aucun préavis de grève du sexe n’ a été déposé par les syndicats.. les manifestations amoureuses permettront aux partenaires de trouver un accord consensuel. GG
–  Roselyne invite fortement les ministres qui ne retrouveront pas leurs portefeuilles dans le prochain gouvernemement à vérifier l’état de leur dentition avant toutes prestations télévisuelles. Les ministres évincés devront garder un sourire étincelant afin de pas nuire à l’action de leurs successeurs. Le président a noué un partenariat avec une clinique hongroise, ce qui permettra le remboursement des frais de séjour par la sécurité sociale. Les dépenses personnelles restent néammoins à la charge des patients.. Fin du communiqué sur la maîtrise des dépenses de santé .. GG
–  Si a 5 ans t’as pas un mobile, t’as raté ta vie. TP
– DM Aimerait que les syndicats se mobilisent aussi contre l’allongement de la durée de la nuit ! Pour les longues journées d’été toute l’année !
–  ‎ »Des jeunes dans la rue c’est dangereux ! ».
Bon, j’ai attaché ma fille au radiateur. RAS ! TP
–  enfin un détournement de mineurs qui se termine bien. PAG
–  J’ai assisté en direct au sauvetage des Chiliens prisonniers sous terre. Dans un boyau aussi étroit (70 centimètres de large), difficile de faire du détournement de mineurs…JPT
–  Frigidité : Un défaut d’allumage joint à une panne des sens. DT
– PADG Dit : En Russie , j’ai fait de l’auto-steppe.
–  Rentrer dans un nouveau bouquin de Jim Harrison, c’est comme retrouver une vieille maison de famille à la campagne avec ses odeurs, ses paysages inchangés, son charme, mais aussi s’y laisser surprendre par quelque chose qu’on imaginait pas…DC (c’est bibi)
– MC pense que tous les juristes ont suivi des leçons secrètes d’immunisation syntaxique. L’immunisation syntaxique c’est l’art de terminer une phrase de telle façon a ce que l’on en comprenne plus le début et donc le sens général, comme ça l’interprétation reste floue et l’attaque quasiment impossible.
–  je me sens très influencé par moi-même. AG
–  Je suis privé de commentaires par fb pour une durée indéterminée!! J’ai l’impression de retourner à l’école…AB
–  Ma fille m’a demandé pourquoi le menton bougeait quand on parlait…j’ai essayé de lui répondre sans bouger le menton, mais elle n’a rien compris. MC
–  Augmentation de cancers buccaux : c’est une véritable inflation. OVH
–  La Belgique aurait pu être le nombril de l’Europe, malheureusement, au dernier moment, elle s’est retournée…JPL
–  La remonte des 33 mineurs, on aurait dit une coloscopie en direct de Johnny halliday, non?… LO
–  C’est beau la culture tf1. J’allume la télé et j’apprends aussitôt l’existence d’un nouveau métier : styliste ongulaire. GG
–  Echange : kermesse de béquilles contre festival de cannes. TP (dit l’éclopé)
– Bosser dans un mensuel est un vrai concept. Le numéro de décembre est déjà bouclé. Et j’ai l’impression d’avoir fêté Noël, d’avoir eu les cadeaux, d’être allée skier, d’avoir mangé le foie gras, la bûche, bu le champagne, avec au passage une galette des rois… Et oui, là les communiqués de presse arrivent pour les présentations Printemps-été… Tu m’étonnes que tu te sens trop vieille dans la presse!! CA

De la gueule !

« Après avoir déposé mes bagages à l’hôtel de Suède rue Vanneau, j’ai marché jusqu’au Bon Marché pour acheter de l’époisses et un mont-d’or, un robuste gigondas et un châteauneuf-du-pape Vieux Télégraphes…L’odeur familière des fromages envahit ma chambre, une odeur qui, aux Etats-Unis, eût immédiatement mis en alerte nos services de sécurité… Le soir, je goûtais à la vigoureuse cuisine de mon ami Lulu, dans son restaurant l’Assiette, rue du Château ou dégustais les solides plats du Sud-Ouest chez Thoumieux, rue Saint-Dominique. Je dégustais un ferme poulet à la Rôtisserie du Beaujolais. Je m’asseyais au Sélect pour lire et écrire de médiocres poèmes, boire du Brouilly et observer à la dérobée les jolies femmes qui ne me regardent pas parce que je suis vieux. Je passais à la Taverne Basque, rue du Cherche-midi, pour vérifier que ma garbure préférée figurait toujours au menu…(Ensuite ses amis de virées gastronomiques arrivent et ils partent dans le midi et la Bourgogne à leurs adresses de prédilection). J’ai gardé pour la fin mes deux refuges favoris en France. Le Domaine Tempier à Bandol chez mon ami Lulu Peyraud, et le manoir de Gérard Oberlé et de Gilles Brezol… Ce jour-là, Gérard a offert un déjeuner privé à quatorze de ses amis dans le restaurant de Marc Meneau, l’Espérance. Nous sommes restés à table onze heures durant, pendant lesquels nous avons dégusté trente-sept plats et une douzaine de vins fins. Quarante huit heures plus tard, me voilà de nouveau chez moi, dans le Montana, où des loups ont, il y a quelques jours, égorgé la plupart des moutons de mon voisin…

Jim Harrison dans une chronique publiée par le Nouvel Obs du 8 janvier 2004.
Peinture sur tôle © dominiquecozette

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