East side story…

Ma Ludi chérie, excuse-moi ma poule, je ne serai pas à notre mariage et il ne faut pas que tu sois triste. L’homme que tu devais épouser n’existe plus. Il s’appelait Lucien comme moi, était un peu timide, un peu intro, et même terriblement complexé. Mais depuis mardi, cet homme n’existe plus. Depuis cette fameuse nuit où j’ai enterré ma vie de garçon. Trop fort ! Tu ne peux même pas imaginer la dinguerie. Nico et Fred, après m’avoir fortement alcoolisé, voire plus, m’ont abandonné dans un endroit où il y avait je ne sais combien de canons. Je veux parler de femmes et tu peux voir sur la photo prise par je ne sais qui que je n’exagère rien. Des Russes, des Lituaniennes, des Bulgares, des Tchèques, des Slovaques, bref un cocktail de nanas de l’est qui n’ont froid ni aux yeux ni ailleurs. Et, même si je sais que ça va te fendre le coeur, elles m’ont fait découvrir un monde, un monde !!! dont je ne reviendrai jamais, ma pauvre Ludi. Je suppose que ce genre de fiesta a été inventée pour tester la motivation des futurs maris : eh bien j’ai flanché. Je ne suis plus du tout motivé à l’idée de passer mes soirée devant la télé en te caressant la cuisse et en espérant que tu n’auras pas trop mal à la tête pour accepter une petite toupie polonaise (un truc !!!!). De passer nos vacances à Carnac à t’oindre le dos d’huile solaire alors que alors que… bref il y a tellement de choses à faire avec de l’huile solaire. Maintenant, si tu acceptes d’épouser un tout autre homme, le voici : il s’appelle Lulu, il est marrant, il mate les filles, il est lubrique et décomplexé du gland, il a envie de te prendre comme jamais personne ne saura le faire et de passer avec toi des nuits d’enfer. Et peut-être pas qu’avec toi car il aime partager. Voilà, ma Ludi. Je pense que tu ne perdras pas au change. Je t’embrasse où tu ne sais pas encore et t’attends, fébrile, devant l’hôtel. Je veux dire l’autel.

Texte et photo © dominiquecozette

Verre solidaire

barRaphael - copie

Il est alcoolo, il a inventé le concept de verre solidaire pour trinquer à quelque chose d’utile, de gentil, de bienveillant, un verre qu’on ne peut pas refuser, ça la foutrait mal. Il ne dit pas qu’il est alcoolo, il dit qu’il aime bien boire des petits coups et que ça n’a jamais fait de mal à quelqu’un de lever son verre pour fêter ça. Dorénavant, il boit politiquement correct, à l’ours amaigri qui dérive sur son bout de glace, à la dame de Versailles qui s’est fait fouiller au corps par des flics craignos, pour les Blacks et les Beurs qui se font contrôler toutes les cinq minutes, pour les les Harkis qui se font insulter par un mec pas très frêche, pour les thons rouges qui disparaissent et les journalistes russes qui se font descendre, pour les Iraniens qui se font voler la démocratie, pour les Africains qui continuent à n’être pas grand chose, pour les Mongols qui respirent les gaz des Chinois, pour les Chinois qui travaillent dans des conditions épouvantables, pour les etc etc.
Ça finit par agacer ses compagnons de bouteille. Eux, ils aiment bien trinquer parce qu’ils viennent de toucher leur nouvelle Saab, parce que leur femme a fait remonter ses pommettes ou ses seins, parce qu’ils ont réussi à avoir des billets au Stade de France, parce que la petite-fille de Le Pen a un beau cul, parce que ce soir, il y a Monica Belluci à la télé, parce que parce que. Alors, ils finissent tous par s’engueuler, ça braille, dans crie, on ne s’entend plus et Bébert, le tenancier leur dit comme ça que ça va pas du tout, que s’ils continuent à se chamailler, il ne sert plus rien. Alors, ils remettent ça. Pour Bébert. C’est pas un verre solidaire, ça ? Si, bien sûr, c’est. Finalement, on sort de là bourrepif, on se fait engueuler par bobonne et voilà encore une bonne journée de passée, vaut mieux entendre ça que d’être mort, et on remet ça avec bobonne parce qu’elle aussi elle a besoin de boire avec quelqu’un. Le verre solitaire, elle trouve que ça fait poivrote.

NB : Comme je me suis remise à la boxe et/ou au saut en parachute, ça dépend de la météo, j’ai moins de temps, aussi ne vous posterai-je qu’un article par week-end au lieu de deux, ce qui n’est déjà pas mal, convenez-en. Merci de votre compréhension.

Texte et photo © dominiquecozette

Jourlan d’un dysleixuqe

triosieme jour : c’est ters difficiel de pnerde le tarin sans billet, le contorleru m’a fihcu une purne, he medre ! Acev tout le lam que je me donne poru ganger de l’argnet, c’est abusre ! Ma mère n’étiat pas à la gare, j’ai été obilgé d’attenred le cra, trios plombes, gerave… Mon père ne va pas miexu, il est tojuours altié avec son turc dans le nez. Je lui demadné cobmien il polluati la plaente avce totu cet oxygnee qu’il respirati. Il n’a même pas soiur. Ma mère a commecné à releri mes noste, elle trovue cela illisiebl, elle m’a dit que c’éatit même pas la penie de l’envyoer à un édieurt, il le lirait meêm pas. Ça m’a décrouagé, du copu, j’arrête, je vais aller à la pêceh aux moluse, vosu savez, ce qu’on raème qunad on va au bla du semdia soir. Cioa !!!

Tetxe et desins © domiinquecoetzee

Aglagla…

Elle a froid, elle a très froid, elle a très très très froid, toujours, même en plein été. Elle fait modèle parce qu’elle a besoin de sous pour payer des habits en fausse fourrure, des bottes en cuir de vache (parce que la vache, on en mange donc on peut utiliser son cuir), des livres de philologie,  des barquettes de choses à manger, oui elle sait que c’est nase pour la planète, pour la santé et pour le goût etc. C’est donc, comme vous et moi, une femme pleine de contradictions mais très agréable à dessiner. Le problème, c’est que les garçons de la cité ont cassé un carreau, que nous sommes en plein hiver, que le chauffage se dilue dans les six mètres de hauteur et que le radiateur d’appoint ne brûle que ses mollets. Nous-mêmes qui sommes chaudement vêtus, nous claquons de la mâchoire. Alors, on l’a d’abord dessinée tout habillée, puis vêtue de ses seuls sous-vêtements Damart. C’était trop moche. Alors elle a fait l’effort de se mettre nue, à condition que nous le soyons aussi. Nous tremblions tous. Le résultat final est assez concluant.

Dessin et texte © dominiquecozette

L’écrivain vain

Il s’appelle Ursulo Crish, c’est un pseudo qu’il peaufine jusqu’à la trame, reniant la bourgognitude de ses parents qui lui ont donné leur modeste patronyme plus un prénom qu’ils jugeaient assez classe. Donc, il s’agit de Matthieu (avec deux t) Fournial, monté à Paris dans ses jeunes années pour y trouver la gloire. La gloire est une salope car elle se défile dès qu’il commence à flirter avec elle. Son terrain : l’écriture. Dit-il en remontant sa mèche alopétique d’un geste peu viril et compassé à la terrasse du Flore ou à la Closerie. Oui, c’est vrai qu’en vingt ans, il a réussi à infiltrer le gratin germano-pratin, il s’est même retrouvé sur une même femelle que Fred Beig comme il l’appelle (et qui lui a valu une mise à l’index définitive, mise à l’index que FB se devrait de détailler dans un futur roman afin que chacun puisse apprécier l’aspect physique de la sanction) à l’occasion d’une « partoche ». Il a emmené vers l’extase une flopée d’attachées de presse de maisons les plus respectables de l’édition haut de gamme, même s’il s’est aussi commis dans les basses-cours de XO, l’Harmattan ou Eyrolles parce que parce que parce que… Il porte son « bouquin » en lui comme une mère son petit et sait qu’un beau jour, il jaillira de ses entrailles, tout chaud, tout fumant et que le sous-titre en sera « écrit avec les tripes ». Il aime qu’on lui demande où il en est de son bouquin, ça le rend crédible aux yeux de l’assemblée du moment. C’est évidemment un bouffon qui fait partie sans le savoir du club des écrivains qui n’ont jamais écrit, qui se refuse à admettre que les retours de manuscrits lui font de plus en plus mal à l’ego, et qui devient agressif, les traîtant tous (tous ceux de l’édition s’entend, voire plus) d’enculés de première, de mecs qui n’ont rien compris à la Littérature majuscule et qui s’en mordront tous les doigts le jour où son bouquin écrit avec les tripes et auto-publié, sera à la Hune et dans d’autres vraies librairies, avec une bande rouge où il sera vivement conseillé. En attendant, il cherche sa première phrase d’où va découler le reste comme la tricoteuse le bout de laine qui va entraîner la pelote. Vous le trouverez errant dans le quartier, son Moleskine dégainé d’une main et le feutre à bille Mitsubihi Pencil 1.0 snx 210 black parce qu’après tests (des centaines de tests), il a trouvé que c’était celui qui glissait le plus vite sur la patinoire vierge de sa page blanche à la course-poursuite de l’idée échappée de son hyperfast brain (sic). Ne vous gaussez pas, c’est un homme très malheureux. Et insupportable itou.

Texte et dessin © dominiquecozette

Laisse les gondoles à Venise

Gondolier, tu te souviens comme il était top, celui qui me tenait dans ses bras ? Il était tellement top qu’une autre lui est tombée dessus et franchement, c’est pas fair play. Il était à moi même si je te trouvais mieux gaulé que lui. Je te déshabillai du regard, entre parenthèses, ton petit caleçon avec des coeurs était bien vu, c’est peut-être l’uniforme quand on fait ton job. Tu ne dois pas te souvenir de mon mec parce que c’est moi que tu regardais. Tu me dévorais des yeux, coquin ! Tu as du voir que moi aussi j’avais un coeur sur mes mini-dessous. pas un coeur croisé, ballot ! Alors pendant qu’on se consommait l’un l’autre, mon pauvre mari tout neuf a pris comme un coup de vieux et le soir, ceinture ! Il m’a traitée de pute et tout ce qui a rapport, salope, etc. Je lui ai dit que c’était pas ma faute si les gondoliers étaient aussi beaux gosses. Et puis c’est lui qui avait choisi ce voyage de noces. Moi, je voulais aller chez les Inuits, oui, inuit de noces, je trouvais ça très chic et très drôle. Mais bon. Bref, gondolier, si tu vois mon ex-mari avec une autre, sois gentil, ne chante pas pour lui, il ne le mérite pas. Par ailleurs, j’aimerais bien te revoir personnellement et faire un petit tour de Lido avec toi. La lalala lalalala….

Texte et dessin très moyens (c’est samedi) © dominiquecozette d’après vaguement une chanson de Dalida quand j’étais toute petite.

Pagman et Madame Molher

Aujourd’hui, c’est les un an du blog de Pagman, mon blogueur préféré. Pour fêter ça, il a donné les clés de son blog à tous ceux qui veulent y écrire un article. C’est cool, non ? Alors bien sûr, comme c’est un mec qui aime certaines choses, il a eu droit à des photos de gonzesses comme il dit, de pubs inénarrables, d’art bizarre et aussi de pâté. Y a pas eu de ballon rond ni de toutou pour l’heure, mais voilà en gros, c’est vraiment en gros parce que son blog est plus fin que ça. Bon, le foot, je m’en tamponne le coquillard, le pâté j’aime bien cinq minutes, les nanas à gros seins ça m’amuse juste un peu. Quant au reste, c’est vraiment très très bien, super bien écrit ou raconté ou montré. Il nous fait connaître des artistes pas possibles et on ne se lasse pas de le lire chaque jour et plutôt deux fois/jour. Donc pour la fête à son bloblog, manque de pot, le voilà chez sa dentiste pour un abcès. Sa dentiste, c’est madame Molher dont voici la photo ci-contre à gauche. Car elle est de gauche bien que demeurant dans une des belles banlieues nanties de la région parisienne.

Pour en revenir à Pagman, mon blogueur favori, vous devriez faire un tour, deux, trois même pour appréhender sa puissance de frappe. S’y inscrire est, comme d’hab, simple et gratuit. L’avantage sur le mien c’est que chaque matin, il vous livre en plus un croissant au beurre fumant si vous habitez dans la banlieue nantie de la région parisienne. C’est top, non ? Vous ne me croyez pas ? C’est bien, vous progressez. Voici le lien pour en savoir plus sur pagman . En cliquant, vous arrivez sur mon article mais allez vite dans les dossiers de l’écran voir plein d’autres choses !!! Allez, allez, qu’est-ce que vous fichez encore là ?

Texte et dessin © dominiquecozette

Machin N1

A l’approche de l’hiver, notre association à but lucratif, RACOBI (Rent-a-child-or-buy-it), a à coeur de protéger nos petits hôtes passagers des multiples dangers de la vie, comme aujourd’hui le Machin N1. A cet effet, chaque petit être, dûment vacciné,  est confiné dans une chambre d’isolation pressurisée et aseptisée. Aucun contact physique n’est autorisé mais on peut s’envoyer des marques d’affection à travers les doubles vitrages de sécurité virale. Seul notre personnel soignant est autorisé à pénétrer dans les chambres après une décontamination de type 5. Les enfants sont en excellente santé, ils ont appris très facilement à être autonome et commencent à se débrouiller fort bien en matière de communication virtuelle : ils ont des ordinateurs très simples avec des icônes qui leur permettent d’appréhender les sites de leur niveau. Quant au langage, aucun retard ne pourra être constaté puisque la parole reste le medium d’échange privilégié par hygiaphone. Mieux : cela les oblige  à bien formuler leurs demandes. Tout cela n’a pas vocation à durer puisqu’ils sont là pour être adoptés dans les plus brefs délais. Notre catalogue étant mis à jour régulièrement, vous pourrez réserver votre petit d’un simple clic. Nos conditions n’ont pas changé : un mois d’essai renouvelable en cas de trouble constaté par notre collège soignant, remboursement du double du prix d’achat en cas de Machin N1. Les autres maladies, troubles, gênes, ne justifient pas la reprise. Mais le sérieux de notre association vous met à l’abri de ces fâcheuses surprises. Depuis 20 ans que nous existons, nous ne constatons que joie, satisfaction et sérénité. La plupart de nos ex-petits, qui sont devenus de beaux adultes, sont restés en contact avec l’association qu’ils considèrent comme leur première famille. De nombreux témoignages en font foi. Voir en annexe notre livre d’or.

Texte et peinture © dominiquecozette. A MAC 2000 du 19 au 22 nov. Espace Champerret. Dernier jour ce dimanche de 10 à 20 h. Encore quelques belles pièces à vendre !

La bonne affaire !

Mon nouveau futur mari n’aimant pas les enfants, je cède ma fillette de toute urgence à un couple aimant. Agée de 22 mois, elle est d’un naturel farceur et primesautier. Sa forte personnalité agit comme un propulseur de projets familiaux quels qu’ils soient. C’est d’ailleurs elle qui a trouvé mon futur mari en train de s’acheter des pois cassés chez le marchand de graines de la rue Miron. Elle s’appelle Ségolène, mais on l’appelle Michette, c’est plus facile à porter dans certains milieux. Très attachante, elle se lie d’emblée aux autres enfants dont elle organise les jeux. Très bavarde, elle possède un grand sens de l’humour qui amuse toute la maisonnée. Curieuse et passionnée, elle ne cesse d’interroger sur ceci et cela et comme sa mémoire est phénoménale, je vous fiche mon billet qu’elle réussira dans la vie. Je connais une très bonne psychologue qui règlera très vite le problème de notre séparation et saura vous la rendre aussi indispensable qu’un petit animal de compagnie.
PS : En cadeau bonus, je vous donne gratuitement toutes ses affaires qui sont en parfait état. De plus, elle est propre de jour et ne suce pas de tétine.

Texte et peinture © dominiquecozette qui vous attend à Mac 2000 du 19 au 22 de ce mois.

C’est ma dernière surprise-party, yé !

La prochaine boum, c'est bientôt.

Ma chère Hortense, je t’envoie la photo de la boum de l’an dernier. J’espère que tu viendras à celle de cette année car ça s’amenuise, y en a qui ont rien trouvé de mieux que de casser leur pipe : Arabelle, par exemple, à droite sur la photo, s’est étouffée avec une crotte en chocolat de Monsieur l’Ambassadeur, tu sais, la pub, envoyée par le député-maire. Ça la fout mal, il s’est même pas excusé, moi je voterai plus pour lui, je crois que je voterai pour Marine le Peigne, qui s’exprime tellement bien et qui a de la poigne. On se demande pourquoi ils l’ont pas mise à la tête du PS au lieu de Martine Nombril qui est si peu avenante. D’un autre côté, on se demande pourquoi on vote à nos âges. Bref, les hommes ne seront plus que deux parce que Mimile, le jardinier, il s’est pris un râteau dans l’oeil et ça a touché la partie de son cerveau qui lui servait pour le rock’n roll. Là, c’est foutu, il serait plutôt danse de Saint-Guy. Il y aura Roger, qui danse avec moi sur la photo, tu sais le beau brun qui ressemble à Hervé Gicquel, à condition que sa femme le laisse venir parce qu’elle est sur le point d’accoucher, ah, c’est pas beau à voir ! Enorme ! Et Raymond, mais Raymond nous a fait une petite Avécé, une sorte de shampooing à l’intérieur de la tête et du coup il a l’autre côté du visage qui ne moufte pas (tu te souviens, il avait un côté qui disait merde à l’autre, celui-là n’a pas été touché). Et sinon, la petite Peggy, elle est pas sur la photo parce ce que c’est elle qui l’a prise, hé bien elle nous a fait une petite fracture du col de l’humérus, pas de l’utérus idiote, je suis pas encore gaga, alors elle ne pourra danser que le cha-cha, a-t-elle dit (elle dit : le sha-sha). Et aussi les slows, qu’elle a fait en roulant ses gros yeux exophtalmiques. Je pense qu’on sera sept, apporte de la tequila, je ne supporte plus que ça, moi je fais mon célèbre gâteau au pavot. Ah, je t’ai pas dit ? J’ai des superbes dents, maintenant, amovibles mais ne le répète pas, et je souris tu sais comme l’autre, celle qui jouait dans Caroline la Marquise des Anges, je te dis que ça ! Bon, je t’en claque un, faut que j’aille à la soupe !  Léone.

Texte © dominiquecozette.
Peinture © dominiquecozette qui sera  à MAC 2000 PARIS, espace Champerret, du 19 au 24 nov.

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