Idée de roman.

Vaine écrivaine
Vaine écrivaine

Amandine est écrivaine. Plus vaine qu’écri car elle a beau avoir une plume, comme on dit, elle est incapable de mener une histoire à sa fin. Dès le matin, pourtant, dès que son amant est parti voir les putes (c’est son business, mais de luxe), elle s’installe à une des tables de travail dans l’hôtel particulier qu’il possède aux Invalides. Elle passe déjà beaucoup de temps à choisir sa tenue d’intérieur, elle en possède des centaines. Puis elle doit briefer la cuisinière pour le dîner du soir selon que son mac reçoit des collègues, de la flicaille, des « Bovo » ou des tarifs 250. Il est déjà l’heure de prendre son thé chez Angelina où elle rencontre ses vieilles « grues » de copines puis de faire un tour chez Smith. Enfin, vers les 19 heures, elle ferme son ordi  non sans avoir jeté une idée de roman qu’elle aura eue en traversant la Seine. Idée du jour : Une nuit, LA bombe explose. Plus rien. Plus tard, Dieu nous cherche, ne nous trouve pas et demande à la ronde : Qui m’a piqué mon monde ? Ouais, bof
Texte et dessin © dominiquecozette.

L’artiste du post-it

aujourd'hui, le nez
aujourd'hui, le nez

Pietro est un post-it artist. Posture artistique s’il en est mais rien ne viendra altérer sa soif d’unité de format et de support, le vilain petit post-it jaune, par ailleurs bien pratique pour penser bête. Pietro a commencé en gribouillant des fantômes pointus tandis que des clients calamiteux lui donnaient des cotes de tubes, des dimensions de tuyaux et des diamètres de conduits. Quand il a été débarqué pour fautes professionnelles graves (au plus que pluriel), il nous a dit « m’en fous, mon art m’attend ». Sans jeu de mot. Nous lui avons offert des palettes de carnets de post-it jaunes volées aux fournitures. Le mois suivant, il fit son vernissage. Les murs de son appart était entièrement tapissés de son travail intitulé gribouill’it. A dix euros l’exemplaire, il en vendit quatre. Ce qui l’encouragea. Il demanda à post-it de parrainer sa prochaine exhibition. Le scélérat qu’il eut en ligne le lui promit à condition qu’il fasse des « femmes à poil car y a qu’ça qui s’ vend ». Depuis Pietro dessine la femme qu’il aime, petit bout par petit bout, espérant finir l’ensemble avant que chaque post-it ne se dessèche.

texte et dessin : dominiquecozette

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter