Laura, ma conseillère virtuelle !*

Elle est pas réussie, la Laura, je vous la montre en négatif

*Sic, sic , sic et re-sic, au risque de me répéter. Allez savoir pourquoi, j’ai répondu à l’invitation d’un mail d’aller sur mon espace personnel EDF Bleu Ciel. Ahhhhh, être dans mon espace personnel EDF, partager mon intimité électrique avec tous ces hommes en salopette bleue heu non, ca n’existe plus, les hommes en salopette bleue, alias les travailleurs, aujourd’hui on dit les salariés qui, comme chacun sait, sont des salauds de cossards qui font rien qu’à attendre leur paie, à déposer des préavis de grève et à partir en vacances avec le comité d’entreprise le plus riche de France.
Alors comme ça, mon espace personnel s’appelle Bleu Ciel ! Quelle pertinence !*
Et qu’y a-t-il dans mon espace personnel à moi toute seule  Bleu Ciel à part les vapeurs d’eau des tours de refroidissement de ma Centrale Nucléaire qui se dressent toute droites dans mon ciel azuréen sans vent ? Je vous le donne en mille : Laura ! Je vous présente Laura, sorte de Lara Croft du bourge, moins rebelle, moins gros nichons, propre sur elle, cache-coeur beige sur petit haut marron pudiquement décolleté mais coquinement dentelé — c’est une femme « mderne », merde — et jupe de la même page du nuancier Pantone, cheveux bruns courts pour se fondre dans la multiculturalité des usagers. Féminine jusqu’au bout des seins, elle porte une huître autour du cou, une belon, je crois. Donc Laura, et c’est écrit noir sur blanc, est ma conseillère virtuelle ! L’image étant animée, elle agite le bras dans un geste amical de golden hello.
Que je suis heureuse parfois de vivre cette révolution technologique, de m’enfermer dans ma bulle bleue avec une si sympathique personne qui m’invite à lui poser des questions. Certes, elles sont censées avoir rapport avec ma consommation, non pas de Chardonnay, mais de kilo-ouateurs. Si je lui demande comment ravoir un pantalon taché de Posca, elle me rira au nez. Notez, si je te demande à toi, mon ami(e) parfois virtuel(le) comment ce fait-ce que je n’aie que 12,04 € ce mois-ci sur ma facture, tu resteras aussi coi(te) qu’elle. Donc, finalement, virtuels ou pas, les amis font ce qu’ils peuvent !
* (Pour trouver un nom de grosse société ,  deux solutions : si c’est crade, fait de la fumée et pollue, alors tu l’appelles son contraire, soit Bleu Ciel. Ou alors, tu zappes le contexte et tu crées  un nom féminin ou latin qui fait joli et pas agressif style Veolia, Areva, Quietis, Orange…)

Texte et dessin © dominiquecozette

Sbamons tous, mes bien chers frères !

"Ça fait trois ans que je sbame, quel kif !"

Vous avez tous pris dans la gueule un jour un « bonjour » très autoritaire alors que, dans un magasin, cherchant le rayon colle à bois, vous avez dit, gentiment,  à une personne du magasin :
– Excusez-moi, où se trouve le rayon colle à bois, s’il vous plaît ?
– Bonjour !
Un bonjour coup de poing, sur un ton d’une telle sévérité que vous avez craint, un moment,  d’avoir marché sur le pied de votre interlocuteur. Ou de l’avoir souillé de postillons. Ou autres chose, mais quoi ? Alors, d’un ton piteux :
– Oui, heu, bonjour, pouvez-vous m’indiquer le rayon colle…
– Derrière à gauche, troisième travée à droite, bonne journée.
La deuxième fois, vous en êtes sûr, vous avez été poli comme on vous l’a appris c’est à dire que vous avez dit excusez-moi ou pardon ou s’il vous plaît,  bref une formule aussi civile qu’urbaine pour signifier que vous ne preniez pas la personne pour un écran d’information ou un larbin de merde et que c’est pas marqué pigeon sous sa frange.
– Bonjour, assène t-il derechef avec autant d’aplomb que d’inimitié déclarée, comme si vous l’aviez traité d’enfoiré ou de  salope.
Bon…
Ce n’est que plusieurs fois après que vous vous remémorez ce brief pour une enseigne d’hypermarché :  il y était question de la formation des hôtes et hôtesses de caisse. Ils étaient soumis à l’obligation de sbamer. Qu’est-ce que le sbam ? C’est un mot composé de quatre initiales qui signifient : Sourire – Bonjour – Au revoir – Merci. c’est du marketing ou du merchandising, je n’en sais plus rien, ça vient forcément des Etats-Unis, c’est en fait du formatage. Pour les employés mondiaux des multinationales mondiales  en contact avec la clientèle mondiale, bonjour est LE mot qui doit ouvrir le dialogue. Le sésame sine qua non. La clé de toutes les fenêtres. Hors ce bonjour, point de salut.
Voilà. Donc ne dites plus excusez-moi ou s’il vous plaît, si  vous  cherchez le rayon clouterie ou la rue des Déchargeurs. Car c’est descendu dans la rue, comme on dit chez Karl Lagerfeld.  Dites Bonjour. Sbamez  haut et fort, sans complexe. Et le monde s’ouvrira à vous. Dans un large sourire…

Texte et dessin © dominiquecozette

Sale empreinte…

Avoir du chien, c'est encore autre chose...

C’est horrible, me direz-vous, de rouler 10 000 km par an en Toyota Land Cruiser. Oh oui, cracra, caca et tout. Que c’est moche. Mais avoir un chien de taille moyenne, c’est deux fois plus moche et cent fois moins pratique. Essayez de partir aux sports d’hiver sur votre chien, à quatre, en empruntant l’autoroute, hein ? D’abord y a pas d’essuie glace et c’est drôlement embêtant parce qu’un chien qui court, ça bave et on en prend plein la gueule. Et tout à l’avenant.
Mais pourquoi comparer cette belle voiture de snob hautain  à un ratier sans airbag ni GPS ? Eh bien, des chercheurs ont mesuré l’empreinte écologique que chacun laisse à l’année. En myenne,  Ekta, Mirza ou Bazil* consomme 164 kg de viande plus 95 kg de céréales chaque année. Ce qui nécessite 0,84 hectare, soit la surface productive nécessaire pour répondre à sa consommation de ressource. Figurez-vous qu’il en faut deux fois moins pour la Toyota et ses 10 000 km/an. En plus, une Toyota, y a pas besoin de la sortir le matin et elle n’aboit jamais, c’est prouvé. Moi, ce qui m’épate, c’est que  les Toyota mangent de la viande et des céréales. Je l’ignorais.
C’est le magazine anglais New Scientist qui expose ces conclusions d’après les travaux de Brenda et Robert Dale de Nouvelle-Zélande, relayées par le Monde 2. Ce n’est pas ce qu’on appelle une info de première main, voire de source sûre, vous ne trouvez pas ? Essayez donc d’en parler autour de vous, vous deviendrez une risée. Je serais vous, j’attendrais confirmation costaude avant de faire piquer mon ami à quatre pattes !

* les prénoms ont été changés

Texte et dessin © dominiquecozette

Des boulots à 70 km…

J’ai fini mes études, bac + 5. Nous nous sommes installés à la campagne juste après notre mariage, c’est lui qui en avait envie, j’ai suivi sans trop me poser de questions. Et puis il m’a fallu trouver du travail, mais le travail, c’est pas à la campagne, faut aller à la ville. Et pour aller à la ville, faut une voiture. J’ai trouvé une vieille Dauphine pas trop nase, mais vieille et mal suspendue (qu’est-ce qu’on en a à foutre de la suspension quand on a 25 ans !). Et puis une vacation de psychologue à Nantes, c’est à dire une journée par semaine, à 60 km de chez moi. Comme ce n’était pas assez et qu’il n’y a rien d’autre à Nantes, j’ai trouvé un temps partiel dans un ImPRO à la Roche/Yon, soit deux jours par semaine, à 70 km de chez moi. Pour trouver une maison avec un minimun de confort, ça n’a pas été facile car en Vendée, pas loin de la mer, il n’y a que des locations d’été sans chauffage. On a fini par dégotter une maison avec air pulsé, mais on a toujours froid, on ne peut pas se coller les fesses sur une source de chaleur. Et c’est cher à chauffer. Je suis enceinte, j’ai dit au bébé : accroche-toi bien, les routes sont pas terribles, mais après, on va se marrer ensemble. Il n’y a rien dans le coin, la première maternité est à Nantes, 60 bornes donc, et mon mari travaille la nuit, dans une discothèque. Donc,  le jour J, ou la nuit N plutôt, je me suis démerdée, je suis allée à la gendarmerie vers minuit, j’ai crié devant pour que quelqu’un se réveille, ils ont appelé un taxi et voilà. Le bébé est né, tout va bien.
Ceci se passait au début des années 70. je viens de lire un article sur Libé racontant la vie de ménages urbains modestes (c’est pas que nous étions réellement modestes, mais on avait besoin de mon travail) qui s’installent à la campagne pour vivre mieux et ça ne marche pas. J’ai tendance à penser que je vivais plutôt bien mais c’est vrai qu’il y avait moins de circulation sur les routes, moins de luxe étalé dans les journaux, moins de frustration par rapport à ce qu’on pouvait espérer. Mes parents et mes soeurs n’appelaient presque jamais de Paris parce que ça coutait cher, on fabriquait des habits de bébés multicolores et des tapis-touff.  On avait quatre poules qui nous fabriquaient des oeufs.
On n’aurait jamais imaginé qu’une vie comme la nôtre pût être considérée, un jour lointain, comme précaire, et qu’une telle absence de communication deviendrait un handicap socio-professionnel. Ceux qui vivent comme ça aujourd’hui, je les plains de tout coeur, réellement. On est tellement facilement ringard, nase ou nul à chier quand on n’a pas « tout » qu’il faut être très fort pour pour ne pas en être affecté.

Boys band des sixties

Quelques tranches de vie de garçons dans les années 60 qui écrivaient des lettres parce que ça se faisait. Parfois, dans les lettres, ils disaient : je t’appellerai lundi vers 18 h. Et on s’arrangeait pour recevoir l’appel, pendant que nos pères chassaient le buffle à coup de lances et que nos mères frottaient les silex pour allumer le feu.

« Merde, chierie de putain de chiasse de saloperie de caca de mes deux et de bonne-sœur enceinte. J’en ai marre mais marre et encore marre bordel. T’as compris, tout me fait chier et me répugne. Il n’y a aucune liberté possible sur ce globe à la con où l’on vit comme des cons car on est des cons. C’est vrai oui ou merde ? » (JEB. St Cloud, 67)

« Ma sœur t’a trouvée extra pour de nombreuses raisons, la première étant la suivante : lorsqu’on te parle, tu écoutes, véritablement concernée et tu réponds ensuite. A notre époque, c’est tellement rare que c’est une qualité fantastique » (JEB. Rouen, 67)

Tu n’es pas expressive ma chérie, tu ne dis jamais rien, je préfère que tu me fasses des reproches, si j’en ai besoin, que de te voir toujours muette, j’ai toujours peur que tu t’ennuies avec moi et c’est très désagréable. (AB. Joinville, 64)

Hier soir, je suis allé écouter Barbara chanter à la fac, et en arrivant une demi-heure après le début, j’ai réussi à entrer sans payer ma place. Ce qui fait que j’ai passé une soirée fort agréable. (JN. Paris, 65)

Je t’envoie toutes les congratulations que j’adresse à Dylan pour ses deux derniers 33 T que j’apprécie en ce moment dans la fumée d’une bonne « cigarette ». Je te les adresse sur un navire à rames longues et rythmées guidé par de grands barbus casqués et poilus. (JR. Londres, 66)

Poème Souvenirs secrets :
La source pleure encore au bas de la prairie
et toujours une enfant en robe rose ou blanche
qu’on chérira demain comme tu es chérie
à la nuit vient l’entendre et vers elle se penche
de tout le chaste élan de son âme attendrie
une enfant aux yeux bleus ainsi que la pervenche
une enfant aux yeux bleus qui s’appelle Domi
(AS. Joinville 1962 ou 3)

Texte collectif. Dessins © dominiquecozette

Pourquoi le temps passe de plus en plus vite

C’est la une de Science et Vie de février. Oui, pourquoi ?  Voici donc la réponse à ce problème que déplorent les retraités et autres quinquas précocement retirés des affaires. Cette enquête très poussée sur 14 pages blindées de colonnes de texte en corps 8, de graphiques et schémas, confirme les deux hypothèses subodorées : 1/ le temps passe plus vite pour les vieux/vieilles* parce que les durées de temps représentent une partie de plus en plus ténue de leur temps déjà vécu, ou 2/ comme il arrive moins de choses aux vieux/vieilles*, les années se ressemblent et défilent sans que rien de saillant ne vienne les ralentir**. Bon, bah finalement c’est à la fois ça et à la fois beaucoup plus compliqué. Comme je ne veux pas vous laisser le bec dans l’eau, je vais vous exposer ma théorie.
Théorie Cozette du Temps*** : Si notre senior (ou seniorette) sorti du monde du travail trouve que le temps passe plus vite, c’est parce qu’il se donne beaucoup plus de tâches qu’on ne lui en a donné au boulot. Et notre babyboomer, consciencieux, en pleine forme (toutes les études le disent), veut aller plus vite que la musique car il s’agit de sa vie, de ses activités personnelles, de ses objectifs privés, donc d’une importance primordiale. Ranger le grenier, par exemple, il estime que ça lui prendra une semaine (« et encore, je compte large »  fanfaronne-t-il). Or, dans ce grenier se trouvent toutes sortes de documents/photos  qu’il va éplucher entre deux coups de facebook, une sortie journaux/pain, un popo tranquille en lisant Science et Vie etc… En fait, il va mettre deux semaines à liquider cette tâche (sans compter les îlots de résistance à traiter ultérieurement), retardant d’autant l’érection d’une étagère à chaussures (même estimation erronée car à Leroy Merlin il va s’éparpiller dans tous les rayons, faisant de nouveaux projets pour une vie plus éco-responsable…).
De fil en aiguille, nos seniors (ou seniorettes) actifs vont trouver que les journées sont plus courtes qu’avant puisqu’elles ne leur suffisent plus. Avant, ils n’avaient pas vraiment de raisons de s’avancer dans leur boulot donc le temps était parfaitement calibré. (Et je ne parle pas de la paperasserie, les coups de fil administratifs et autres obligations privées hautement chronophages qu’ ils faisaient au boulot)
* je dis vieux/vieilles, hein, vous n’allez pas vous vexer. Si vous trouvez que le temps passe trop vite, c’est que vous êtes vieux. De même que si vous trouvez que la musique joue trop fort, c’est que … bravo, vous n’êtes pas sourd.
** Pas forcément vrai mais ça fait plaisir aux quarantenaires responsables de ces études de penser qu’il ne peut rien arriver d’important à leurs vieux parents sauf glisser en pente douce vers la sortie de secours.
*** soit TCT, en abrégé, que je développe en détail dans le prochain ouvrage que je rédigerai lorsque j’aurai du temps.

Texte et dessin © dominiquecozette

Mon corps, mon amour

Oui, j’aime mon corps ! Pour autant, ne croyez pas que tous les matins, je me  goberge, nue, devant ma glace, me félicitant de la joliesse de mon enveloppe charnelle. Ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Je parle du confort que mon corps m’offre grâce à cette incroyable technologie jamais égalée : je veux fermer mes yeux, hop ça ferme, je veux m’assoir, hop ça y est, je veux montrer que je suis contente, hop je souris, je veux nourrir mon esprit, hop je lis le blog de Pierre-Arnaud Gillet (vous aussi, vous pouvez en cliquant ici) etc, vous voyez… En plus, il ne demande pas grand chose pour fonctionner : une purée, une tranche de poisson, un verre de pif. C’est vrai qu’il n’est pas de toute première jeunesse bien que de première main (je suppose !), mais il démarre au quart de tout, il ne cale pas, l’accélérateur ne se coince pas et il ne fait pas d’huile (un peu de graisse peut-être). Une petite révision par-ci par-là remboursée en partie par la garantie, et ça va.
Le corps — que d’aucuns méprisent parce qu’il n’est plus top, qu’il ne suscite plus de concupiscence, que l’allumage est laborieux ou qu’il tire franchement à droite en vieillissant — rend quand même de grands services. Il suffit de lire ou d’entendre ceux qui en sont privés, ou dont une partie manque ou ne fonctionne pas, les mettant à la merci du corps d’une autre personne. Le peu qu’il leur reste, il faut voir comme ils le ménagent, ils le poupougnent, ils l’entretiennent. Eux savent que le corps c’est précieux, quels qu’en soient le modèle et le millésime. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que parfois je suis injuste avec le mien. Et c’est pas gentil, je n’aimerais pas trop qu’il se venge ! … Heu, la chute est molle comme ma fesse au sortir de l’hiver, mais je t’aime, fesse, j’ai besoin de toi, ne me quitte pas …

Texte et dessin © dominiquecozette

Taguée par l’infâme charogne stoned *

Charogne Stoned* — grande blogueuse derrière l’éternel — a eu la mauvaise idée de me taguer récemment pour m’obliger à déclarer en public, et quel public ! puisque c’est vous et que vous ignorez tout de ma vie privée sauf ma bio que vous avez lue sur mon site, donc à déclarer un signe particulier, un trait de caractère, un mauvais souvenir, un souvenir d’enfance, un de mes défauts, un film bonne mine et un meilleur ami. Comme je ne la connais pas depuis longtemps, Charogne, que je suis dans ma phase de séduction, et que néanplus, je suis flattée par cette demande, je vais me soumettre voilà mais franchement, ça n’est pas …voilà …ce qu’il y a de plus intéressant. (les « voilà », c’est pour faire nana qui parle à la télé)

1 signe particulier : odorat hyper-développé, c’est très gênant dans le métro mais moins que dans les dîners où les femmes sont très (trop) parfumées,  et aussi partout ailleurs où, tel un chien, je me mets à renifler dans les coins dès que ça sent louche.

1 trait de caractère : tout et son contraire : creuse et pleine, lente et vive, molle et dure,  yin et yang, loir et chère, bère et basque etc…

1 mauvais souvenir : tous le sont quand on les regarde de travers (c’est beau, non ? c’est moi qui l’ai fait). Bon, alors, un jour, ils ont annoncé à la radio la mort de Coluche. Très mauvais souvenir. Entre autres. D’autant plus que j’allais prendre des places pour le voir à la rentrée.

1 souvenir d’enfance : les dimanches chez Gégène, frites et musette, kayak et pédalo, cerisiers roses et pommiers blancs…

1 de mes défauts : éjaculatrice tardive, je fais ça après, hors du contexte (on appelle ça aussi l’esprit de l’escalier)

1 film bonne mine : Le plus drôle reste le film de BHL, Le  jour et la nuit (qu’il a fait disparaître de la circulation) où Arielle ne cesse de se frotter contre les chambranles des …portes, bien sûr, d’une façon, la pauvre, tellement ridicule, fallait-il qu’elle soit amoureuse de pépère pour faire cette grosse merde, bref un film qu’il faudrait revoir en bande avec des petites saucisses et du martini. Scénario de Jean-Paul Enthoven, ex de Carla B et papa de Raphaël E également ex de Carla B, avec Alain delon, Lauren Bacall, Kalfon, Denicourt, Beauvois…96 ! Quelle marrade !!!

1 meilleur ami : En fait, je n’ai jamais goûté mes amis, ni même l’ami Ricoré, donc mystère…

Ben voilà…Je ne vais taguer personne car je déteste les chaînes !!! J’espère que Charogne ne m’en voudra pas de n’être pas aussi rigoureuse qu’elle.
Je vous mets  son blog, pour la peine ! Il est urgent de vous y précipiter !
* Charogne Stoned

Bon, allez, je tague Pierre-Arnaud Gillet, ça nous changera des filles, enfin je crois…

Texte © plusieurspersonnes et dominiquecozette
Photo © dominiquecozette d’après une poupée © Mattel complètement blurrée.

Une sacrée tante !

Ma tante était assez médium et particulièrement radin. Quand elle voulait que quelqu’un l’appelle, elle s’allongeait à côté de son téléphone en pensant très fort à son interlocuteur et dans l’heure en général, il ou elle l’appelait, comme ça, elle ne payait pas la communication. Le nombre de fois où je l’ai appelée et où elle répondait : « Ma chérie, justement, je pensais à toi… » et là je savais que je m’étais fait téléphoner le bulbe. Elle faisait des rêves prémonitoires, il n’y avait plus qu’à envoyer le faire part (joie ou peine). Et puis, elle avait fait du « mind control », donc elle s’expédiait dans son « laboratoire »,  sorte de cocon virtuel où elle se sentait beaucoup mieux et pouvait faire venir dedans des gens qu’elle avait envie de voir. C’était une dépressive profonde, elle a fini par se suicider, je la comprends, mais elle m’a laissé un message téléphonique qui disait : « Passe me voir lundi », ce que j’ai fait, j’ai trouvé son corps sur son canapé littéralement recouvert des photos des gens qu’elle aimait. Putain, pour une fois que c’est elle qui téléphonait.

Texte © Olivia van Hoegarden
dessin © dominiquecozette

(Suite à un article où par un enchaînement d’idées on en est venues à évoquer les dons de medium de certaines personnes, Olivia m’a envoyé ce texte. Je l’ai trouvé très dense, très fort, très émouvant et lui ai demandé l’autorisation de le publier, voilà. J’ajoute qu’Olivia aimait beaucoup sa tante malgré cette fin plutôt trash).

Spirale infernale

Monsieur Takata, ou donnez-lui le nom nippon qui vous arrange, arrive au bureau comme tous les matins. C’est un labo de recherche. Je ne sais pas s’il faut un s à recherche. Je ne crois pas. Il bosse comme un dingue, il est sur le point d’accéder à la reconnaissance scientifique planétaire. Son projet, nom de code Vortex, va pouvoir être publié, après des années d’études, d’essais, d’erreurs, de choux blancs. Il va aussi enfin pouvoir en toucher trois mots à sa femme qui, bien que discrète, piaffe d’impatience devant l’omerta de son époux. Imaginez les milliers d’heures où lui et ces collaborateurs étaient penchés sur le problème Vortex, leurs espoirs, leurs déceptions, cette obsession qui souvent les empêchaient de dormir et les précipitaient dans des soirées Geishas/Saké à volonté où ils pouvaient décompresser quelques heures. Et ça y est ! Champagne français pour tout le monde, ils sont nés, ils vivent normalement et ils ont même procréé !!!
– Qui ?
– Les petits escargots à coquille inversée.
– Pardon ?
– Les petits escargots dont l’enroulement de la coquille est dans l’autre sens. Et qui ont donné eux-mêmes naissance à des escargots à coquille normale.
– Heu, moi je veux bien, mais vous ne croyez pas que tous ces cerveaux auraient pu réfléchir à des trucs plus intelligents, plus utiles ?
– Comme quoi ?
– Eh bien au hasard, tiens, aux pédales de frein ou d’accélérateur de voitures hybrides !
– Mais monsieur Takata (ou le nom que vous aurez préféré) travaille dans la recherche GÉ-NÉ-TIQUE. Pas dans la bagnole. Vous seriez pas un peu con, vous ? Vous n’auriez pas l’hippocampe retro-spiralé, des fois ?
Non, je ne crois pas, quoi que les hippocampes par les temps qui courent, qui les maîtrise encore ?  Enfin, cette recherche nous servira peut-être un jour, comme la souris transparente, le rat avec une oreille humaine greffée sur le dos, le lapin phosphorescent et les jeunes appelés du contingent devenus cobayes involontaires durant nos essais nucléaires…

Texte © dominiquecozette d’après un article dans S&V de ce court mois.

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