L’invention qui fait pschittt !

Le marketing-man qui a inventé le déo est très fort car il s’agit de supprimer l’animalité de l’homme, alias son parfum de fauve paré de vertus aphrodisiaques censées attirer la femelle dans le but de copuler. Rappelons que dans toute espèce animale, le coït a été créé pour la reproduction de l’espèce.
Sauf que l’homme, qui n’est absolument pas, mais alors pas du tout conditionné par son animalité, n’a pas besoin de cela pour tomber ses partenaires. Cela pue, n’est-ce pas, cela sent le bûcheron négligé, et il est inenvisageable qu’un homme civilisé, un citadin, un bourgeois, sente comme le bûcheron négligé. On décide donc que ça pue. Pouah, que ça pue !!! Alors que faire pour ça ne pue plus ?  Mettre une autre odeur, mais alors là, pas n’importe quelle odeur, un truc étudié en laboratoire, testé sur des  souris blondes qui tombent comme des mouches blondes dès que l’on  pschittte de l’Axe à proximité. Si ça marche sur les souris blondes, ça marche donc chez les femmes. En résumé, on supprime une odeur efficace et gratuite pour la remplacer par un spray douteux et payant (et pas très bon pour le trou du ciel).
C’est exactement comme si on décidait que les vrais seins (gratuits), c’est moche. Ouh que c’est moche, les vrais seins ! et qu’il est urgent de les remplacer par des seins synthétiques (très chers) pour être plus séduisante ! Vous imaginez ? Ça serait ridicule, non ?
Voir l’effet Axe (Lynks en anglais) en video ici

Texte et dessin © dominiquecozette

Le point G n’existerait pas, bah alors ?

"Chéri, t'aurais pas vu mon point G ?"
"Chéri, t'aurais pas vu mon point G ?"

Donc, encore du nouveau dans le vagin, ce grand inconnu. Quand j’étais jeune, on nous disait : cherchez votre point G, vous verrez comme vous jouirez bien. Et nous voilà toutes (et beaucoup d’hommes bénévoles aussi) à scruter nos profondeurs d’un doigt alerte. Parfois, on croyait le mettre dessus (le doigt sur le point, voyons), et ce n’était qu’un point d’interrogation. Ne parlons pas des points d’exclamation, on en a partout partout. Pour les musiciennes, des points d’orgue, pour les méticuleuses, des points sur les i et pour les rigolotes, des points sur les zizis. Les malchanceuses, c’était des points dans la gueule pour promesse fallacieuse.
En tout cas, on s’est bien marré(e)s à rechercher cette zone plus ou moins étendue (selon la sensibilité de la dame), et même si on ne la trouvait pas du premier coup, ça donnait lieu à d’agréables explorations/prémisses/attouchements. Ça provoquait d’importants débats. Merci l’inventeur, Herr Gräfenberg, avec un G donc (et non pas monsieur Quimperbourg) !
Et voilà qu’on nous dit, en 2010 année du clitoris, je vous le rappelle,  que le point G n’existe plus ! Alors, on l’aurait perdu ? En deux générations ? Les jeunes n’auraient plus le droit de se tripoter le sexe à la recherche du Point Perdu sans collier ? C’est quoi, cette histoire ? Moi je l’ai toujours, enfin, je crois… euh attendez-voir… je demanderais bien à mon chéri mais il est parti au Point P pour acheter des vis de sept. Bah oui…, au moins, sur ce point, il est sûr de trouver ce qu’il cherche !

Texte et dessin © dominiquecozette

Vive la galette !

C’est tout bête, mais les hommes sont bêtes. Ils étaient une petite bande de potes, tranquille, et y en a un qui dit : Tiens, si on tirait les reines ? Et ils ont commencé à broder autour de ce thème récurrent de l’épiphanie et ils en sont venus à se demander si untel ne tirerait pas la reine d’untel et coetera. Et des choses ont fusé du genre ça me ferait mal aux c… de la tirer , c’est un thon. Ou au contraire, tu parles ! Y a longtemps que tout le monde la tire, ta reine ! Vous voyez l’ambiance. Alors ils ont commencé à se foutre dessus grave et ça a dégénéré en baston et puis toute la bande élargie s’y est mise, les quartiers, tout ça, ça a sorti des lames, des feux et puis y a une balle qu’ a été tirée. Et puis Y a Momo qu’est tombé. Momo qui passait par là pour aller acheter une petite galette à sa mère et à ses soeurs. Et tous ces cons se sont barrés. Y en a un qui a même dit : c’est Momo qui a eu la fêve. Mais ça a fait rire personne. Voilà cette triste histoire.

Texte et dessin © dominiquecozette (d’après une sculpture au Musée d’Orsay).

Moi, nue, sur FB

Cette photo de moi qui a fait le tour du monde en 2018 a été prise lorsque j’avais 12 ans. C’est ma mère qui, très fière « de la belle jeune fille » que j’étais en train de devenir, l’a postée sur Face Book pour se vanter auprès des copines et des copains. Je ne vous raconte pas  les commentaires croustillants que ça a généré. Ce n’était pas pour me nuire, elle était juste ravie de m’exhiber, ainsi que mon petit frère avec sa zigounette au vent … de nous immortaliser. C’est le mot, car depuis que je suis connue, ces photos ornent les magazines dès qu’il est question de moi, comme vous le savez. Alors tant pis, j’ai attaqué ma mère et figurez-vous que j’ai gagné : n’ayant pas respecté mon droit à l’image lorsque j’étais mineure, elle a été condamnée à me verser des dommages et intérêts. N’ayez crainte,  les droits d’auteur de ma mère suffiront largement à couvrir cette somme, vu ce que ses best-sellers lui rapportent depuis que je suis en pleine lumière. Nous ne sommes pas brouillées, je voudrais simplement qu’elle arrête de raconter ma vie et qu’elle se mette enfin à vivre la sienne. C’est trop demander que ma mère de 45 ans se fasse cloner comme tout le monde et  s’occupe du rejeton avec amour et égoïsme ? Qu’elle me lâche une bonne fois, en un mot ?

Texte et dessin © dominiquecozette

Très gros voeux

Cher journal intime,

merci de m’avoir amenée à bon port à Saint-Domingue sur cette magnifique plage de sable blanc jonchée de beaux nordiques. Tu sais que mon voeu le plus cher est de rencontrer un très beau jeune homme pauvre qui me demanderait de l’épouser. Il me suffit de rester sur cette plage où beaucoup de jeunes hommes tropicaux (sic car je ne trouve pas le bon mot) passent. L’un d’eux vient de m’accoster et j’ai cru comprendre qu’il m’a donné ses tarifs pour une nuit avec lui. J’avoue que je n’avais pas pensé à cet aspect des choses : il me semblait plutôt que c’était moi le cadeau pour lui. Il faut que je réfléchisse à ça,  je ne vais quand même pas repartir d’ici sans avoir profité un peu ! J’ai encore six jours, j’ai le temps.
Mon deuxième voeu, cher journal, c’est de repartir, du moins fiancée, en tout cas très belle et très bronzée afin de faire la nique à toutes celles qui s’imaginent que ma vie n’est pas intéressante. Et toc, je voudrais bien voir leur gueule !
Mon troisième voeu, et non des moindres, est que mon avion de retour ne s’abîme pas en mer, premièrement, et que mes bagages ne soient pas partis sur un autre vol, avec les paréos que je viens d’acheter sur la plage à un très beau jeune homme qui va revenir cet après-midi avec des bracelets.
A suivre donc… et à la baille !

Texte et dessin photoshoppé © dominiquecozette

Risky business

Abortion #5
Abortion #5 ratée = naissance réussie

Il y a les conducteurs qui n’ont pas vu le stop
Il y a les conducteurs furieux après leur patron / femme / mari /autre (préciser)
Il y a les conducteurs victime d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral
Il y a les conducteurs suicidaires
Il y a les conducteurs qui doublent sans visibilité
Il y a les conducteurs fous de vitesse et que leur importe de mourir…
Il y a les conducteurs bourrés, défoncés ou les deux
Il y a les conducteurs dont l’enfant fait coucou en lui mettant les mains sur les yeux dans un virage en épingle à cheveux
Il y a les conducteurs poursuivis par les flics
Il y a les conducteurs flics qui poursuivent une voiture louche
Il y a les conducteurs qui roulent sur une plaque de verglas ou une tache d’huile
Il y a les conducteurs absorbés par leur discussion téléphonique
Il y a les conducteurs qui regardent le match sur la télé de bord
Il y a les conducteurs sujets aux crises d’épilepsie suite à l’alternance ombre/lumière des platanes bordant la route
Il y a les conducteurs victimes d’une pulsion mortifère qu’ils sont incapables d’expliquer ensuite
Il y a les conducteurs qui se la jouent rallye de Monte-Carlo ou circuit d’Indianapolis
Il y a les conducteurs qui se font faire une douceur par la personne accompagnée
Il y a les conducteurs qui perdent le contrôle de leur véhicule
Il y a les conducteurs trop âgés pour avoir eu le bon réflexe
Il y a les conducteurs juste énervés parce que la voiture devant eux  n’avance pas
Il y a les conducteurs qui font la course entre eux ou avec le train
Il y a les conducteurs qui prennent les routes à contresens
Il y a les conducteurs qui n’ont pas une seconde à perdre pour une urgence
On peut mettre ces conducteurs au féminin, bien sûr.
Et il y a tous les impondérables trop longs à énumérer (chute de pierres, sanglier au milieu de la route…)
Et puis il y a nous qui – pour l’instant et jusqu’à quand – ne nous sommes pas trouvés sur leur chemin.
Sans parler des maladies, accidents divers, malformations fortuites, catastrophes naturelles, intempéries récurrentes, maléfices de putes.
Sans compter aussi la probabilité sur des milliards d’avoir été conçus puis d’être nés.
Alors oui, pourquoi ne pas tenter un petit loto, ne pas croire aux miracles, ne pas être fataliste. Et ne pas faire des voeux irréalisables ?
Tous mes voeux donc, et s’ils ne se réalisent pas, tant mieux, il en restera pour l’année prochaine !

Texte et photo © dominiquecozette

La peau du ventre bien tendue

Merde ! On va encore se gaver des tas de saletés, je vais m’enfiler des coupes de champagne, puis des petits verres de sauternes, des montbazillac au dessert sur de la truffe au chocolat et des foies gras à peine cuits ou poêlés (4000 tonnes, cette année, ça fait combien de bêtes ?), des cous farcis, des chapons dodus dégoulinant de graisse, des dindes farcies aux marrons de l’Ardèche, des rôtis de biche bien sauceux, des magrets de canard, des pomerol, des moulis, des gaillac, des omelettes aux truffes, du pain et du beurre avec les coquillages, des bûches au moka, à la crème, aux chocolats blancs, noirs, des bouchées à la reine, des boîtes entières de chocolats belges, suisses et français, des marrons glacés, des saumons fumés, des queues de homard à la mayonnaise, des amuse-bouche de toutes sortes, des noix de cajou, des martin–gin, des mojitos, des manzanillas, des roquefort, des vacherins, du caviar, des oeufs de lumps rouges, des cuissots de chevreuil, en moyenne sept cents euros par ménage… Pourquoi passons-nous chaque fin d’année à nous dégoûter déjà de ce qui nous dégoûtera après, qui laissera notre organisme exsangue, notre portefeuille plat, qui nous fera grossir, nous filera le cafard mais que nous ferons quand même ? Parce que dans la Comédie Humaine, il est écrit que nous sommes obligés de subir cette épreuve afin de nous souvenir que le petit Jésus était tout nu dans de la paille avec juste le souffle de l’âne et du boeuf pour le réchauffer. Ah, bon, c’est pour ça ? On avait complètement oublié !

Texte et dessin © dominiquecozette

Souffre-Douleur and Ass.

J’aurais préféré que ce nom fût en anglais, mais je ne l’ai pas trouvé dans mon dictionnaire. Je me suis dit que pour me développer internationalement, le nom en français est difficile pour un anglo-saxon. Mais commençons par notre beau pays, la France. Souffre-Douleur and Ass., qu’est-ce ? C’est une association sans but lucratif mais où on peut se faire de la thune, comme la SACEM par exemple, avoir pognon sur rue et une belle hôtesse à l’accueil. L’idée de base c’est de louer des gens pour faire office de souffre-douleur dans une famille tellement stressée par le travail qu’ils se foutent sur la gueule tous les soirs. Enfin, pas physiquement (Ça sera mieux dit dans la brochure). Donc la personne a les clés de la maison et attend que le mari exténué ou la femme au bord de la crise de nerfs entre. Le Souffre-Douleur doit alors prendre un air énervant, c’est à dire con, mielleux, en posant une question idiote genre : ça s’est bien passé au boulot, chéri ? Et alors, l’autre, son sang ne fait qu’un tour. Et ça pleut comme à Gravelotte, et ça pleut, et ça pleut. Et puis à la fin, le Souffre-Douleur fournit une pile d’assiettes achetées au vide-grenier pour que la personne qui souffre puisse se défouler à donf. Sur option, la scène est filmée avec  une caméra sur pied, ou avec une équipe allant de deux personnes à vingt (chef-op, électros divers, gaffeur, perchman, maquilleuse, coiffeuse, etc… plus montage, post-production, plus ensuite mise sur daily motion). C’est en fonction des moyens de la personne. Un marché-test est prévu en région parisienne auprès d’employés de Pôle-Emploi.
Une section concernant des Souffre-Douleur à mettre à sa place dans  les manifestations est actuellement à l’étude. Ainsi que des souffre-douleur qui remplaceraient une députée européenne tellement stressée de faire ce boulot de con (7661 euros bruts mensuels plus les indemnités, la pauvre !)  qu’elle aurait peur de péter un câble et de ne pas finir son mandat.

Texte et peinture sur tôle © dominiquecozette

Texte et peinture sur tôle © dominiquecozette

Colors

Voilà une jeune femme qui pourrait être très heureuse. Or, elle ne l’est pas. Pourquoi ? Parce qu’elle a des règles douloureuses. Vous n’y pensez jamais à ça, vous ? Oui, vous qui n’avez aucune règle de savoir-vivre. Les femmes, elles ont ça et c’est pas rigolo. Ça empêche de jouer au foot, de nager dans la piscine de tonton à Bar-le-Duc, de porter un pantalon blanc ces jours-là, et éventuellement de proposer la botte à un jeune homme qu’on connaît mal. Déjà, c’est chiant. En plus, on a souvent très mal et il ne s’agit pas de prendre de l’aspirine comme nous le proposait gaiement l’infirmière de mon lycée car l’aspirine, c’est pas terrible. Bon, alors, on fait quoi ? On est mal, on a mal, on sait que ça va durer plusieurs heures, ça lance, ça lancine, on n’arrive pas à se fixer sur quelque chose à faire alors oui, on est de mauvais poil. Et tous ces imbéciles qui se gaussent : ah, elle a ses ringningnins !!! Et vous, les imbéciles heureux qui vous gaussez,  c’est quoi votre problème ? Vous verrez plus tard quand ce sera au tour de votre prostate de vous jouer des tours, alors là oui, vous verrez comme c’est pénible d’avoir des problèmes intimes qu’on est obligé de cacher si on … mais qu’est-ce que je raconte là ? Tout ça parce que j’avais un peu trop de rouge sur mon pinceau (ma brosse, en réalité) et que je l’ai liquidé entre les jambes de la dame pour faire parler les bavardes. Et c’est moi la bavarde ! C’est trop fort.

Texte et dessin © dominiquecozette

Enfant à louer pour Noël

Bientôt les fêtes ! Vous qui, au choix, n’avez pas réussi à faire ou à adopter un enfant, qui ne voulez pas vous encombrer le reste de l’année, qui n’aimez que les petits, qui avez juste envie de tester le fait d’être parent, qui n’avez pas envie d’être seul(s) ce soir-là, ou bien d’autres raisons plus ou moins avouables, louez un enfant pour Noël. Notre société RACOBI (Rent-a-child-or-buy-it) vous garantit la qualité premium de nos petits ou de nos plus grands, le vaste choix selon que vous ayez des préférences ethniques, ou simplement esthétiques. Nos tarifs sont justifiés et comportent la livraison et la reprise à votre convenance, la fourniture de tout le matériel nécessaire au séjour de l’enfant, l’assurance santé et accidents divers et l’installation de web cam au domicile du loueur, l’article 1 du règlement exigeant la surveillance permanente de l’enfant afin d’éviter tout comportement équivoque ou indélicat. En option, nous pouvons fournir différentes prestations nécessaires à la fête, du simple sapin décoré au duo de clowns, en passant par le Père Noël dans la cheminée et le menu de Noël. Avec RACOBI, vous passerez un Noël inoubliable !

Texte et peinture © dominiquecozette

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