Un président de la république fait une bien bonne blague avant de partir.


Dépité de n’avoir pas été réélu et fortement irrité que son adversaire, sur lequel il n’aurait pas parié un fifrelin tellement il le tenait en mésestime, Nicolas S., président d’une république qu’il avait rendue bananière, chercha comment se venger de son successeur, François H., homme normal et habituellement serein.
Comme Nicolas S. avait perdu le sens commun, il avait d’abord envisagé de mettre plusieurs contrats sur la tête de François H. Mais les conseillers, ceux qui lui étaient encore fidèles, lui déconseillèrent pareil forfait qui leur paraissait cousu de fil blanc. Et qui risquait d’entraîner son auteur dans des aventures judiciaires dramatiques. Ayant donné naissance à une petite fille, son épouse d’origine italienne  lui demanda de ne pas mener une affaire qui pût la laisser pantoise.
Pendant qu’il réfléchissait à ce qu’il pourrait faire de vilain, le courrier de félicitation adressé à son successeur s’accumulait dans la palais que Nicolas S. occupait encore légitimement. Alors, il eut un sourire sardonique, comme il en avait souvent, et pria qu’on fît venir les stagiaires attachés à sa personne. Il leur demanda de rassembler « tous ces papiers inutiles » et de les broyer illico.
Le jour de la passation de pouvoir, les deux présidents, l’ancien et le nouveau, s’enfermèrent un certain temps en tête à tête. Lorsqu’ils ressortirent, Nicolas S. avait l’air  guilleret. François H. donnait plutôt des signes d’impatience à vite entrer dans son nouveau bureau sans raccompagner Nicolas S. Ce que d’aucuns prirent pour de l’incivilité n’était en fait que l’attitude normale d’un homme venant de subir une  contrariété. De plus,  le mot  « pigeon » n’était pas inscrit sur son front dégarni.
Gageons qu’il demandera à son département courrier de ne pas faire suivre les plis adressés à son prédécesseur. Mais qui avait encore besoin de lui écrire ?

Article de presse ici

Texte et bidouillage photo ® © dominique cozette

Lippue-tirée ou nature ?

Vu comme tout le monde le palmarès de Cannes et l’émouvante artiste qu’est Emmanuelle Riva dans sa belle vérité de femme qui vieillit.
Quand on voit nos actrices préférées comme Nathalie Baye qui ont sacrifié au rituel de la bouche canardée, on se pose de multiples questions : Est-ce pour avoir l’air plus jeune ? Là, c’est totalement raté tellement le botox est le contraire de la fraîcheur. Est-ce pour être plus belle ? Là, c’est encore totalement raté tant cette bouche sans ourlet gracieux c’est vilain (petit canard). Est-ce pour mieux siffler sur la colline ? Là, c’est toujours totalement raté vu qu’on n’a jamais entendu une paire de strasbourg aplaties produire la moindre musique. Est-ce pour enrichir son chirurgien plastique ? Là, c’est totalement réussi, mais après tout, l’homme de science aux doigts d’or le vaut bien.
Les hommes peuvent rire en se disant, bon, nous ça va, on ne fait pas ça. Le drame des hommes « vieillissants » qui veulent paraître au mieux de leur trentaine insolente vingt ou trente ans après, c’est qu’il n’existe pas (ou très peu au vu de ce que je me lamente de voir chaque jour au poste) de teintures qui font naturel. D’un seul coup, tu vois un type, qui était gentiment  grisonnant, enserré dans un casque noir de jais, ou auburn de folie sans aucune nuance. Cette manie ridicule a gagné les medias et la politique à une vitesse désespérante — je m’interroge sur le côté normal de la chevelure de notre nouveau président — et je ne comprends pas comment la dame ou le compagnon de ces messieurs, leur coach, leur petite soeur, leur meilleur ennemi ne leur dit pas halte à tout. (Ceci sans parler des moumoutes turgescentes et des champs de poireaux.)
Et alors ! devriez-vous me rétorquer,  qu’est-ce que ça peut te faire ?
Ben rien, finalement.C’était pour causer.

Texte et peinture © dominique cozette

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