Vu comme tout le monde le palmarès de Cannes et l’émouvante artiste qu’est Emmanuelle Riva dans sa belle vérité de femme qui vieillit.
Quand on voit nos actrices préférées comme Nathalie Baye qui ont sacrifié au rituel de la bouche canardée, on se pose de multiples questions : Est-ce pour avoir l’air plus jeune ? Là, c’est totalement raté tellement le botox est le contraire de la fraîcheur. Est-ce pour être plus belle ? Là, c’est encore totalement raté tant cette bouche sans ourlet gracieux c’est vilain (petit canard). Est-ce pour mieux siffler sur la colline ? Là, c’est toujours totalement raté vu qu’on n’a jamais entendu une paire de strasbourg aplaties produire la moindre musique. Est-ce pour enrichir son chirurgien plastique ? Là, c’est totalement réussi, mais après tout, l’homme de science aux doigts d’or le vaut bien.
Les hommes peuvent rire en se disant, bon, nous ça va, on ne fait pas ça. Le drame des hommes « vieillissants » qui veulent paraître au mieux de leur trentaine insolente vingt ou trente ans après, c’est qu’il n’existe pas (ou très peu au vu de ce que je me lamente de voir chaque jour au poste) de teintures qui font naturel. D’un seul coup, tu vois un type, qui était gentiment grisonnant, enserré dans un casque noir de jais, ou auburn de folie sans aucune nuance. Cette manie ridicule a gagné les medias et la politique à une vitesse désespérante — je m’interroge sur le côté normal de la chevelure de notre nouveau président — et je ne comprends pas comment la dame ou le compagnon de ces messieurs, leur coach, leur petite soeur, leur meilleur ennemi ne leur dit pas halte à tout. (Ceci sans parler des moumoutes turgescentes et des champs de poireaux.)
Et alors ! devriez-vous me rétorquer, qu’est-ce que ça peut te faire ?
Ben rien, finalement.C’était pour causer.
Texte et peinture © dominique cozette